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Le château de Callac |
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Notes brèves sur les Périodes Gauloises et Romaines.
L'époque gauloise a laissé peu de traces dans le pays de Callac, si ce n'est quelques monuments druidiques dans les bois de Duault et dans les environs de Locarn.
Par contre la période romaine nous a laissé la voie de Guingamp à Carhaix, qui passe directement par Callac (une partie de cette voie existe encore de Milin Callac à Restellou). De plus les camps romains du mont Saint-Michel en Saint-Servais et du mont Saint-Gildas en Carnoët existent encore. On y a maintes fois découvert des débris de poteries et même paraît-il, des armes de bronze, en particulier un fragment d'épée qui fut trouvé vers 1888 ou 1889 dans la lande qui entoure le mont Saint-Michel.
Plusieurs monnaies des empereurs romains Antonin et Victorin, ont été également découvertes, lorsqu'on perça une route en Carnoët. Ce dernier fait n'est pas absolument prouvé. Il n'en est pas moins vrai que les romains furent longtemps les maîtres du pays, à en juger par les grands travaux qu'ils entreprirent et qui ont subsisté jusqu'à nos jours.
A une époque assez difficile à déterminer, un saint anachorète, Baumaël, construisit son ermitage à l'endroit où se trouve aujourd'hui Botmel.
Il partageait son temps entre la prière, la méditation et l'évangélisation des habitants du pays. Un vitrail de l'église actuelle le montre en prière près de son ermitage. Il fit bâtir une petite chapelle où était honorée la Sainte Vierge. Plus tard, cette chapelle qui devait être assez modeste, et de ses mélèzes, près d'une gorge profonde facile à inonder par le barrage de Blandelet (Milin Callac).
La pente abrupte, du promontoire, rendait l'escalade extrêmement périlleuse. L'assaillant se trouvait d'ailleurs au sommet, en présence d'une forte enceinte, derrière laquelle s'abritaient les défenseurs.
Dominant
le tout, le fier castel se profilait sur l'horizon avec sa masse sombre dans sa
rudesse et sa nudité.
Le château de Callac était un établissement très important. Le grand corps de logis, ou demeure seigneuriale, outre les caves aux deux immenses voûtes, comprenait trois grandes salles également voûtées et trois chambres hautes de mêmes dimensions, éclairées par douze grandes fenêtres en façon « de grille pendante ».
Un escalier de 45 marches montait des caves aux grandes salles et un grand escalier de 77 marches conduisait aux chambres hautes. Derrière celles-ci s'ouvrait une galerie crénelée sur laquelle donnaient 3 huisseries avec fenêtres et lucarnes. Enfin 5 immenses cheminées se partageaient la toiture. Le corps du logis avait 71 pieds de longueur sur 43 de large et 45 de hauteur ; l'épaisseur de ses murs variait de 8,11 à 17 pieds. Le tout était construit de « pierres de grain » taillées et méausées (polies) à pointe de marteau.
Joignant les murs des grandes salles « vers matin » un corps de logis haut de 30 pieds et voûté conduit à une grande tour ou prison où l'on voit plusieurs voûtes et fenêtres avec un escalier de 5 marches. A l'autre bout est un rempart garni de créneaux et voûté qui aboutit à une grande tour et prison dont les murailles ont une épaisseur de 12 pieds sur 34 de haut et le pourtour extérieur « six vingt neuf » (129 pieds).
A l'extrémité opposée, un rempart de 24 pieds de haut relie la tour centrale à la grosse tour et prison du nord.
Celle-ci, haute également de 24 pieds possède deux grandes voûtes en façon de batterie, plusieurs grandes fenêtres et boucles à grilles pendantes. Son contour extérieur mesure « six vingt dix sept pieds » (137 pieds), l'épaisseur de ses murs 12 pieds et demi. Le tout est fait de pierre de grain. A l'intérieur un escalier conduit au sommet et descend jusqu'à la prison basse.
Faisant suite à cette tour et à angle rentrant vers la cour du château se trouve un bâtiment long de 44 pieds, large de 43 formant rempart sur le vallon de Pont-ar-Vaë. Son mur extérieur mesure en lèze 13 pieds, son mur de jonction 8 pieds et celui de la façade 6 pieds 1/2.
Cette construction massive renferme une cuisine avec deux larges cheminées, trois huisseries, deux grandes voûtes, plusieurs fenêtres et un four à pâte.
Comme les forteresses de l'époque, le château était entouré d'un mur d'enceinte continu coupé seulement d'une porte unique qu'on ne franchissait pas aisément. Cet enclos renfermant cour, issue, fondier et jardin avec une superficie de 2 journaux et demi et 88 cordes. Cette superficie correspond assez exactement à celle fournie par le plan cadastral et comprend le terrain limité, en 1929, par une ligne droite allant de la venelle Jobic et aboutissant vers la propriété des dames Delafargue.
Le plan d'ensemble de la forteresse de Callac affectait la forme triangulaire dont le « kleun-meur » formait la base. De l'enceinte du château proprement dite et que nous venons de décrire partaient deux murailles rejoignant les deux extrémités du kleun-meur.
Une rue de Callac s'appelle encore en 1929 : « rue du kleun-meur ». Au XIIème siècle le kleun-meur n'était autre chose que de gros remparts de terre surmontés de fortes palissades de bois. Ces retranchements et palissades étaient eux-mêmes défendus à l'extérieur par des douves profondes. Derrière ces fortifications se réfugiaient en cas de guerre les vassaux et les sujets de la seigneurerie qui aidaient à la défense du château.
Cette seconde enceinte était percée au sud de deux portes contiguës donnant accès dans la place. Vraisemblablement cette double porte a donné son nom à la « rue des portes » qui s'était formée plus tard à l'entrée de la citadelle féodale.
Le château de Callac, assis sur son éperon rocheux entre deux vallées, ceint d'épais remparts, armé aux angles de tourelles, constituait une forteresse d'une puissance sérieuse.
Peu à peu attirés par la sécurité qu'il assurait dans le pays, les sujets de la seigneurerie construisirent dans l'enceinte des habitations disséminées sans ordre, à l'ombre des tours féodales.
Une chapelle, sous le vocable de sainte Catherine existait pour le service religieux des châtelains, de la domesticité, des défenseurs et des habitants.
L'histoire attribue la construction du château à un comte de Poher. Ceci nous amène à donner un court aperçu sur la vicomté de Poher.
Sans vouloir, pour l'instant, remonter à l'origine de cette circonscription, nous dirons qu'à la fin du XIème siècle ou au commencement du XIIème, la vicomté de Poher comprenait les trois petits domaines ducaux : Landelau, Chateauneuf du Faou et le Huelgoat, en plus la châtellenie de Carhaix, le Poher tenait sous sa mouvance, outre beaucoup d'autres fiefs, deux baronnies importantes, Callac avec ses treize paroisses et Rostrenen avec douze paroisses.
C'était sans contredit la plus grande seigneurie de Cornouailles et l'une des plus étendue de Bretagne. Bien que très considérable, elle ne portait cependant aux XIème et XIIème siècles que le titre de vicomté.
Par la mort sans enfant du duc Conan II le Poher fut transmis à Havoise femme de Hoël, comte de Cornouailles, qui devint du même coup duc de Bretagne, et ainsi le Poher se retrouva pendant quelque temps uni au comté de Cornouailles. Bientôt Hoël ou Alain Fergent se décida à le donner en fief à un de ses chevaliers Tanguy qui de 1105 à 1108 s'intitula vicomte de Poher.
En 1205, le Poher rentra définitivement dans le domaine ducal.
Ce court précis historique et chronologique n'est pas sans intérêt car il permet de mettre au XIIème siècle la construction du château de Callac, c'est-à-dire avant l'annexion du Poher au domaine ducal.
Le château de Callac placé sous la mouvance du château de Carhaix partagea ses vicissitudes durant les guerres de Blois et de Montfort. Assiégé en 1341-1342-1345. Il fut tour à tour pris et repris par les soldats des deux compétiteurs au duché de Bretagne. Il est fort probable même que pendant le siège de Carhaix par Duguesclin en 1363, le château de Callac eut à subir l'assaut du redoutable homme de guerre.
Enfin, après plusieurs sièges, le château de Callac fut condamné à être démoli par ordre du roy en 1393.
Les démolisseurs patentés du roy avaient porté la désolation sur le sommet escarpé où se dressait la forteresse. Le château moyennâgeux démantelé de ses tours et de ses créneaux dressa quelque temps encore ses ruines éloquentes au milieu de sa solitude au-dessus de la riante vallée où l'Hyère aux capricieux méandres avait repris librement son cours.
On ne reste pas éternellement sur des ruines on les relève, et les sires de Plusquellec ramage de Poher ne tardèrent pas à rendre à leur demeure féodale en partie du moins sa force et sa puissance de jadis.
Dans la seconde moitié du XVème siècle Louis XI roi de France par sa politique habile visait à annexer le duché de Bretagne à la Couronne.
Sous cette menace éventuelle et avec le pressentiment que la guerre allait devenir inévitable François II se préoccupa de mettre les places fortes de son duché en état de défense. Il rendit donc, le 9 septembre 1475 une ordonnance prescrivant au seigneur de Callac d'imposer les sujets de la seigneurie pour rétablir les fortifications de son château afin de défendre lesdicts sujets contre les ennemis du pays et d'y consacrer les droits du billot (étalage) sur les marchés et foires de Callac.
La même ordonnance mentionne que le château se trouve dans une position naturelle très forte et dans un site merveilleusement adopté à la défense.
Moins de 80 ans plus tard le vieux castel est de nouveau démantelé pour des raisons qui nous sont inconnues (1551-1552).
En 1584 un contrat d'échange fut passé entre messire Albert de Gondy duc de Retz pair et maréchal de France et les bénédictins de l'abbaye royale de Quimperlé. Par suite de ce contrat, les religieux devinrent les seigneurs des terres de Callac. Le château était dans un état de délabrement complet quand les religieux vinrent s'y établir. Ils étaient à bout de ressources pour le restaurer et durent recourir à des expédients, puis en 1589 ils prirent le parti de le couvrir de genêts et imposèrent à cet effet des corvées à leurs vassaux. C'était l'agonie qui commençait pour le vieux donjon. Durant les guerres de la Ligue le puissant géant de pierres projettera encore autour de lui quelques lueurs belliqueuses. Tour à tour il entendra retentir les clameurs des hommes de guerre montant à l'assaut ou abritera derrière ses remparts des bandes de pillards qui s'en sont emparés pour en faire leur quartier général et l'entrepôt de leurs vols et rapines.
Dans ses mémoires, le chanoine Moreau nous apprend que pendant l'année 1592, quelques gens de guerre se disant du parti du roi s'étaient fortifiés dans les ruines du château de Callac à quelques lieues de Carhaix d'où ils ravageaient les paroisses voisines. Don Juan d'Aguila après la prise de Rostrenen résolut d'en purger le pays. Dès qu'ils se virent assiégés dans leur repaire, les brigands ne tardèrent pas à se rendre. Les fortifications qu'ils avaient faites furent détruites « pour ne pas donner occasion à d'autres de s'y loger ».
Il paraît que les mesures prises par le général espagnol eurent peu d'effet, car nous voyons dès le mois de septembre 1592 le château de Callac occupé par des bandes de ligueurs sous les ordres du capitaine Du Mas, vivant de pilleries comme leurs devanciers. D'autres leur succédèrent jusqu'au mois de décembre 1597 époque à laquelle les soudards de Monsieur de la Rivière y tenaient garnison. Le sieur de Bourgerel, lieutenant de la Fontenelle, s'y était logé en 1595 et son séjour dans cette place fut l'occasion du curieux document qui suit. Pour en faciliter la compréhension à nos lecteurs nous reproduisons dans le langage courant le texte français du XVIème siècle :
« Le sieur de Bourgerel lieutenant du sieur de la Fontenelle, sur ses " chevaux-légers " commandant en son absence les ville et château de Callac.
Nous défendons à tout soldat de quelque qualité ou condition qu'il soit de s'aboucher avec l'ennemi, sans avertir son chef, " sous peine de mort ".
Nous défendons aussi à tout soldat de partir en guerre sans l'autorisation de son chef, sous peine d'être passé par les armes.
Il est défendu à tout, soldat, de se loger plus loin qu'une portée de canon du dit château de Callac, sous peine d'être puni à la discrétion de son chef.
Nous enjoignons aussi aux soldais factionnaires de s'acquiter de leur devoir de garde sous peine d'être punis à la discrétion de leurs dits chefs.
Défendons à tous les habitants et paysans de retenir les soldats sans avertir le dit chef, sous les mêmes peines que ci-dessus.
Il est défendu aux soldats de toucher aux dits paysans ou autres, le jour du marché ni autres jours, dans la ville de Callac sans permission dudit chef sous peine d'être punis à la discrétion dudit chef.
De plus nous enjoignons à tous ceux faisant état de tenir taverne ou hostellerie en cette ville, d'être toujours garnis et pourvus de tous vivres requis pour la munition des soldats et autres sous peine d'être punis à la discrétion dudit seigneur, avec commandement exprès aux dits soldats et autres de vivre en bonne intelligence avec les dits hôtes sous peine d'être punis à la discrétion.
De même commandons aux habitants de cette ville, et paysans circonvoisins de ne recéler aucun prisonnier ni suspect à notre garnison, sous peine d'être punis à la discrétion dudit seigneur.
De même commandons à tous les boulangers et autres marchands trafiquant en quelque sorte de marchandises que ce soit, de faire juste prix et livraison de leurs marchandises, sous peine de confiscation de leurs marchandises.
De même il est défendu à tous soldats de s'accomoder en leur logement en dehors de la discrétion et permission de leur chef sans étiquettes, seulement de leur coucher, feu et litière pour leurs chevaux sous peine d'être punis à la discrétion de leur dit chef. Signé : BOURGEREL. Par commandement dudit sieur, Signé : M. MEVEL ».
L'antique château fort du XIIème siècle tant de fois assiégé, ruiné, réparé, reconstruit est hélas voué à la destruction inévitable.
Par lettre patente du roi et un arrêt de la Cour de Paris en date du 14ème jour d'août 1619, sa démolition est ordonnée, peut-être par Richelieu. De fait à cette époque, grâce à la protection de Marie de Médicis Richelieu était membre du Conseil de Régence, mais en quoi le château de Callac, déjà ruiné aux trois quarts, avec son seigneur, abbé commandataire favori de la Cour, pouvait-il porter ombrage à la puissance ou à l'autorité royale ?
Ce n'est cependant qu'en 1624 que Richelieu s'employa à raser les forteresses qui hérissaient le sol français et plus particulièrement celui de Bretagne. Aussi croyons-nous que la vraie raison de la démolition en 1619 fut la pauvreté des religieux de Sainte-Croix et le manque de ressources pour un entretien inutile et onéreux.
C'est pourquoi à la requête de Henri de Gondy, abbé commandataire de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, seigneur de Callac fut décidée l'adjudication des matériaux du château. Elle devait être consentie « en faveur du plus offrant et dernier enchérisseur ».
En août suivant, la vente fut annoncée par ban public, à la fin de la grand'messe dite en l'église de Botmel et à la porte principale de ladite église par les soins de Claude Tannou et de Claude Roy de la trêve de Botmel.
Elle fut de même affichée et publiée à Guingamp, à Carhaix, Morlaix, Plouguer, Plougonver et Plusquellec.
Fixée au 13 octobre de la même année, l'adjudication eut lieu en l'audience des causes ordinaires de la Cour et siège royal de Kéraès. Un habitant de Quimperlé proposa par procuration la somme de 800 livres monnayées. Il fut dressé sur le champ acte de l'offre. Mais cette première adjudication ne devait pas être définitive. Elle fut suivie d'une deuxième le « lundy 26 octobre 1619 » et dans laquelle Etienne Briant de la ville de Quimperlé ayant pour procureur M. Louis Le Goff-Gall est déclaré adjudicataire pour la somme de 1500 livres sous réserve d'une quantité suffisante de pierres pour le moulin de Quinquis et le moulin à tan de Callac.
Après l'agonie ce fut le dépècement du vieux château l'acquéreur se mit à le vendre par lambeaux pour rentrer dans ses frais. Ce fut fructueuse recette pendant les 25 ans que dura l'exploitation de cette étrange carrière.
Des pierres de taille du château furent employées pour les travaux de l'église de Botmel, de la chapelle Sainte-Catherine, pour les chaussées des moulins de Callac, du Quinquis de Kerdréquen. La fin de l'exploitation arriva aux environs des années 1743-1744.
C'est ainsi que lentement, au gré des acheteurs s'en allèrent lambeaux par lambeaux six siècles de notre histoire locale.
Le seigneur de Callac, sa vie et ses droits.
Le seigneur de Callac était un des principaux de la région du Poher. Il ne devait droit de vassalité qu'au duc de Bretagne. Sa « motte seigneuriale » s'élevait à côté du lieu où se trouve actuellement la chapelle Sainte-Barbe. Comme nous l'avons vu précédemment, le château était d'un extérieur sévère et ne possédait à l'intérieur qu'un ameublement très primitif. Seule la grande salle (qui faisait à la fois office de salle à manger et de salle d'honneur) était décorée de tapisseries et de panoplies entremêlées de bannières. Au centre, il y avait une longue table massive avec ses bancs de chêne. La chaise seigneuriale se dressait à l'une des extrémités de la salle sous un dais. Sur le pavé, une jonchée de paille en hiver, d'herbes fraîches en été tient lieu de tapis. La chasse, aux épisodes mouvementés, est la distraction favorite du seigneur de Callac. Il ne dédaigne cependant pas les nobles délassements de l'esprit, et il accueille avec honneur les trouvères qui vont de castel en castel chanter au son de la vielle « doulces chansons d'amour » ou « grandioses chansons de geste ». Dans ses domaines, le seigneur exerce le rôle de capitaine chargé de protéger par l'épée un coin du sol. Son donjon percé de meurtrières est avant tout une forteresse qui surveille et commande les alentours et un camp où chef et soldats sommeillent la main sur leurs armes, où les vassaux se réfugient en cas d'alerte. En chevalier docile à l'influence alors toute puissante de l'Église, le seigneur se fait gloire d'être le défenseur de la veuve et de l'orphelin, et le bienfaiteur de ses vassaux. Il suit le conseil de saint Louis à son fils : « Le cueur aye doulx et piteux aux pauvres et aux chétifs, et les conforte selon que tu pourras ». En vrai protecteur de la religion, le seigneur fait construire la chapelle de Sainte-Catherine (XIVème ou XVème) ; il répare et embellit « moult bellement » l'église de Botmel, où est « grandement visitée et honorée la benoîte Vierge Marie ». Près du château de Callac, à l'endroit précis où se trouvent les halles actuelles, se trouvait le pilori et la potence pour les exécutions capitales. Le pilori consistait en une estrade, munie de poteaux à carcans ou colliers de fer. On y attachait le patient condamné à l'exposition. Un écriteau indiquait son nom et ses crimes. A cet endroit, on faisait subir aux condamnés le supplice du fouet ou la marque au fer rouge sur l'épaule (un V pour les voleurs) et l'on procédait à l'exécution en effigie des contumax (pendaison d'un mannequin en lieu et place du criminel). La justice seigneuriale était rendue dans l'Auditoire par le sénéchal et par l'alloué. C'était une vaste chambre située au-dessus des halles. Lorsque son état de fortune le lui permettait, le seigneur était charge de l'entretien des divers services nécessaires ou utiles au public : chemins, ponts, halles, pressoirs, fours, moulin à eau et à tan, etc. Pour subvenir à ses dépenses, il avait le revenu de ses terres, ses rentes et ses droits féodaux. De ses propriétés, les unes sont des domaines directs qu'il exploite lui-même : champs, vignes, prés, bois ; les autres sont des domaines loués à des fermiers, ordinairement à mi-fruits. Les rentes féodales payables en argent ou en nature, d'un taux peu élevé — quelques sols — n'ont quelque importance qu'au point de vue des devoirs qu'elles entraînent pour le seigneur. Voici maintenant quelques droits féodaux en usage à Callac au cours des XIIIème, XIVème, XVème XVIème siècles : - Droits de foires, marchés et halle. - Obligation aux habitants de la seigneurie de se servir des pressoirs, moulins et fours banaux moyennant redevance (droits de mouture, de cuisson, etc.). - Droit de guet et capitainerie, ou service de garde au château. - Services de corps ou corvées pour la culture des terres seigneuriales, l'entretien du castel, des chemins, etc. - Droits de poids et mesures, etc.
(J. Guillotin).
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