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CALLAC |
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La commune de Callac ( Kallag) est chef lieu de canton. Callac dépend de l'arrondissement de Guingamp, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CALLAC
Callac vient du breton "coat" (bois) ou de "kal" (pierre). Botmel vient de "bot" (demeure) et "Mael".
Callac et Botmel sont des démembrements de l'ancienne paroisse primitive de Plusquellec. Callac était, semble-t-il, le nom dune chapelle de la paroisse de Botmel citée en 1389 et dédiée à Sainte-Catherine. Botmel était au XVIème siècle (en 1535-1536) et au XVIIème siècle (en 1644) une trève ou une succursale de Plusquellec.
Le nom de Callac (fautivement noté Gallac), semble être mentionné dès 1182, dans un document énumérant les possessions des Templiers.
Au XIIème siècle un château fort (situé dans la trève de Botmel) est érigé sur son territoire par les comtes de Poher. Il est possédé par la famille de Plusquellec dès le XIIIème siècle. Le fief, avec titre de châtellenie ou baronnie, s'étendait en Botmel ou Callac, Calanhel, Pestivien et Plusquellec, et relevait de Carhaix. Siège d'une seigneurie s'étendant sur treize paroisses, le château est pris par Du Guesclin en 1363, puis démoli en 1393. Reconstruit par la famille Plusquellec vers 1475, il est à nouveau démantelé en 1551-1552. Il passe entre les mains successives des familles du Pont-Labbé (en 1475), Tournemine (en 1490), du Chastellier d'Eréac, de Villeblanche (en 1499) et de Montmorency (en 1549). Le 18 mars 1572, l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé acquit d'Albert de Gondy, duc du Retz, maréchal de France, la seigneurie de Callac en échange de celle de Belle-Ile-en-Mer (Arch. de Loire Atlantique, B1108, fol. 473). Elle conserve cette seigneurie jusqu'en 1789. Le château de Callac est rasé en 1619.
La ville close de Callac était flanquée de tours carrées au midi et de tours rondes au nord. Une porte flanquée de tours carrées s'ouvrait au milieu de la courtine sud. Une autre porte, au nord, donnait en direction de Botmel. Près de cette porte s'élevaient, à l'extérieur, les pots de justice de Porsanquen. Dans l'enceinte se trouvaient la chapelle Sainte-Catherine, les halles, le pilori et quelques maisons.
Le 12 juillet 1675, lors de la révolte du Papier timbré, deux cents paysans des environs de Callac, sous la conduite de François Le Merdy, envahissent la ville de Callac et brûlent les papiers du contrôle des actes.
Le 28 février 1790, il y a une municipalité élue à Callac, une autre à Botmel. Celle de Callac est déclarée illégale et réunie à celle de Botmel par arrêté du directoire le 13 novembre 1790. Callac devient dès l'an III le siège de la municipalité. " Ancienne trêve de Botmel où n’existait qu’une petite chapelle dédiée à sainte Catherine, déjà mentionnée en 1389 dans une bulle d’indulgences et démolie au XIXème siècle, Callac a remplacé Botmel comme cure et commune (chef-lieu de canton) " (R. Couffon). Landugen, qui avait été annexé à Callac en l'an VIII, est réuni à Duault le 29 octobre 1874.
L'ancienne paroisse de Callac dépendait jadis pour une partie de l'évêché de Cornouaille (qui ressortissait au siège royal de Carhaix) et pour l'autre partie de l'évêché de Tréguier (qui ressortissait au siège royal de Saint-Brieuc).
On rencontre les appellations suivantes : Gallac (en 1182), Callac (en 1389), par. de Botmel et Callac (en 1591).
Note 1 : les principales terres de Callac étaient Coat-Kergadou, le Crenvez, l'Isle, Keramedan, Keraslouant, Kerlan, Kerlossouarn, Kermabilo, Kernormand, Kerroux et Launay.
Note 2 : la commune de Callac est formée des villages : Le Pereutez, Pen-ar-C'hoat, Goascaër, Keren, Kermongolon, Lesmais, l'Isle, etc....
Note 3 : Petite ville faisant partie de Notre-Dame de Botmel, trève de Plusquellec. Callac avait pour patron saint Laurent, et comptait sur son territoire les chapelles de Sainte-Catherine, Saint-Pierre, Saint-Nicolas, Sainte-Barbe, et le prieuré de Landujen. Callac appartenait à l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé et comptait, en 1788, 2,400 âmes. Derniers curés de Botmel avant la Révolution : François Jaouen, né à Plusquellec en 1729, prêtre en 1788, mort en 1788 et remplacé par M. Jacques Jicquel, né à Goarec en 1755, prêtre en 1790.
Note 4 : Autrefois, l'auditoire de Callac, consistait en une salle située au-dessus des Halles. C'était là que le sénéchal siégeait pour juger les différents litiges survenus entre les gens du pays. Or du temps que les moines de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé étaient seigneurs du château de Callac c'est-à-dire de 1584 à 1597 et pendant près de 130 ans de 1619 à 1730 ils firent peindre un Christ par un artiste du pays nommé Herbault. Si ce tableau n'était pas une oeuvre d'art, il avait au moins le mérite d'être très curieux. En effet le Christ, au lieu d'être accompagné des larrons ou des saintes femmes, était entouré de deux personnages en costumes du début du XVIIIème siècle. A droite c'était un riche bourgeois à genoux, levant la main vers le Christ et à gauche, un campagnard debout, portant les insignes du pèlerin, bourdon, chapeau et camail constellés de coquilles saint-jacques et de médailles. De la main droite il tenait une sorte de bâton, ouvert en deux d'où s'échappait une sorte de graine jaunâtre. Ce tableau était croyons-nous la représentation d'un fait qui a dû se passer à Callac il y a bien longtemps. Et voici ce qu'en dit la légende : Vers 1697 ou 98 vivait à Callac un brave homme nommé Fanch ar Madec il était marchand de bestiaux et après quelques spéculations heureuses avait arrondi considérablement sa fortune. Il acheta des terres, une ferme et pour remercier Dieu il décida de faire un pèlerinage à saint Jacques de Compostelle. Mais avant de partir (les voyages duraient longtemps de ce temps là) il alla trouver un notaire qui, dit la légende, se nommait Pennarun. Il lui remit toute sa fortune qui consistait en « nombreux écus d'or et d'argent » et il partit. Plusieurs années passèrent. Fanch ar Madec ne donnait plus signe de vie. Le notaire qui n'était pas très scrupuleux se dit : Fanch ne revient plus à Callac, il a dû mourir en route, je vais garder son argent. Ce qui fut dit fut fait. Mais pour plus de sûreté il dissimula les pièces dans sa canne qui était creuse. Or un beau jour Fanch ar Madec arriva à Callac retour d'Espagne. Après avoir fait ses dévotions dans la chapelle Sainte-Catherine, il se rendit chez le notaire. Celui-ci feignit de ne pas le reconnaître mais Fanch se chargea de lui rafraîchir la mémoire. Que voulez-vous de moi ? demanda le notaire. — Mon argent, dit Fanch. — Votre argent ? Quel argent ? Vous ne m'avez pas donné d'argent. Fanch fut attéré. Pardon. M. Pennarun je vous l'ai bel et bien remis la veille de mon départ, même que vous m'avez dit qu'entre honnêtes hommes comme nous il n'était pas besoin de papier. C'est faux hurla le notaire, sortez de chez moi ! Si j'avais votre argent je vous le rendrai. Je ne suis pas un voleur moi. C'est ce que nous verrons répondit Fanch. Et il se rendit chez le sénéchal. Le notaire fut convoqué et de nouveau il nia avoir reçu de l'argent de Fanch ar Madec. Mais le sénéchal dit au campagnard : Jurez sur le Christ que vous avez remis votre argent au notaire. Je le jure, dit Fanch. A votre tour M. Pennarun. Je jure, dit ce dernier, que jamais je n'ai reçu d'argent de Fanch ar Madec. Alors il se produisit une chose incroyable. La canne du notaire qui était posée sur une table, éclata avec bruit et une pluie d'or et d'argent en sortit. Mon argent cria Fanch ! A cette vue le notaire s'enfuit effrayé et depuis nul ne l'a revu dans le pays (J. Guillotin).
Note
5 : Mœurs du XIVème au XVIème siècles
Note 6 : L'INSURRECTION DU PAPIER TIMBRE. Cette insurrection prit dans le Poher, le caractère d'une véritable guerre civile. Les nouveaux droits semblent avoir pressé le déclenchement d'une soupape longtemps comprimée, avoir donné le jour à des rancunes et à des haines accumulées depuis des années. Les paysans aimaient à faire marcher avec eux leurs prêtres, c'était pour eux une garantie et une excuse. Il paraît prouvé d'ailleurs qu'un certain nombre de curés et de recteurs encouragèrent les revendications et se mirent même parfois à la tête de leurs paroissiens. L'incendie de Kergoët en Saint-Hernin eut, en Bretagne, un énorme retentissement. Beaucoup de gentilshommes, pris de terreur, abandonnèrent leurs châteaux et se réfugièrent dans les villes. Le jour de l'incendie de Kergoët (11 juillet 1675), les paysans du canton de Callac au nombre de plus de 200 et ayant à leur tête François Le Merdy, sous-diacre, envahissent la petite ville, brûlent les papiers du contrôle puis se dirigeant vers le lieu noble de Krenvé, dépendant de la seigneurie de Kermabilou et appartenant à l'abbé de Névet. Un vieux juge seigneurial de 70 ans, nommé du Rousseau y habitait. Les paysans enfoncent la porte à coups de hache, brisent les meubles, boivent ou répandent le vin, emportent ou brûlent les papiers. Ce qui est plus grave, ils reviennent dix jours après et menacent de tout briser et d'incendier la maison si on ne leur donne pas 100 écus. Et ils commencent à démolir les portes et les armoires. Ils durent se contenter de 70 écus. L'insurrection, comme on le voit, dégénéra en vulgaire brigandage (J. Guillotin).
Callac, le 12 juillet 1675. - Révolte des Bonnets Rouges. — La plus grande partie des habitants de Callac, entre autres messire François Le Merdy, sous-diacre, Pierre Saliou, Thomas Gallet « suivis de plus de deux cens autres armés de fusils, mousquetons, pistolets, haches et fourches de fer, apprès avoir été bruslé le controole qu'exerçoit M. Yves Le Bouédec, notaire royal ès juridictions du Loch et ailleurs, » font irruption au lieu noble du Crenné, dépendant de la seigneurie de Kermabilo, appartenant à l'abbé de Névet, chez le sieur du Rousseau, juge de plusieurs juridictions appartenant au seigneur et dame de Trédudec, enfoncent, à coups de hache, la porte principale de la maison, brisent les meubles, boivent ou répandent le vin qu'ils trouvent dans la cave, emportent ou brûlent tous les papiers qu'ils rencontrent (Archives départementales du Finistère, série B. Cour royale de Carhaix – J. Lemoine).
Note 7 : LA CONSPIRATION DE PONTCALLEC. En 1719, plusieurs nobles bretons essaient de soulever la province dans le but de revendiquer les « libertés bretonnes » inscrites dans l'acte d'union de la Bretagne à la France en 1532, et violées par le gouverneur, le maréchal de Montesquiou. Le chef du mouvement, le comte de Talhouët de Bonamour, seigneur de Lourmois, en Nivillac (Morbihan), a pour principal lieutenant le jeune marquis de Pontcallec. En nombre de paroisses, on se met à fortifier les châteaux, à fabriquer baïonnettes, poudres et balles, à enrôler bourgeois, seigneurs et paysans. Le 23 juin, les de Rohan-Pouldu, avec vingt gentilshommes, se mettent en devoir de rejoindre le marquis de Pontcallec. Mais la conspiration est éventée. Le comte Talhouët de Bonamour est trahi par l'un de ses amis, un médecin de la Roche-Bernard (Morbihan), nommé Hugues O'Connor. Les troupes explorèrent de fond en comble les communes et les châteaux. Un grand nombre de nobles, de bourgeois, de prêtres, de gens du peuple sont arrêtés. Le jeune marquis de Pontcallec, traqué de toutes parts, erre de retraite en retraite, notamment chez les curés de Plourac'h et de Duault, puis au château de Kermabilou appartenant au marquis de Névet, son oncle, où il passa douze journées déguisé en laboureur. Arrêté en décembre 1719, il eut la tête tranchée sur la place du Bouffay, à Nantes, en compagnie de trois autres conjurés : de Montlouis, Le Moyne de Talhouët et du Couédic. Quant au chef du mouvement, de Talhouët de Bonamour, il s'était réfugié en Espagne (J. Guillotin).
Note 8 : CHANT DE CALLAC. REFRAIN : Callac ô ma chère patrie, - Aux souvenirs si glorieux, - Tu fais le charme de ma vie, - Ville au séjour délicieux. (bis) - Sur ton roc fièrement assise - Bercée au murmure des eaux - Je te salue cité tout exquise - Callac ô toi le plus doux des berceaux (bis). PREMIER COUPLET : Les siècles ont passé, sans ternir ta mémoire, - Pieux ermite Beaumaël, et si le vieux donjon - De Callac est détruit, jadis témoin de tant de gloire, - Botmel garde encore, fidèlement ton nom. (bis). 2ème COUPLET : Je te salue Botmel, église de Bretagne, - Par de pieux artisans, dans la pierre taillée - Et qui depuis cinq siècles, veille sur la campagne - Comme une sentinelle, veillant sur une armée. (bis). 3ème COUPLET : Oui j'aime ô mon Callac, tes sites grandioses, - Tes côteaux verdoyants, tes collines altières, - Tes moissons de blé d'or, et tes bruyères roses, - Et la nappe d'argent de ta jolie rivière. (bis). MARCHE DES CADETS DE BOTMEL. REFRAIN : Enfants Callacois en avant ! - Que votre cri de ralliement - Soit un cri de noble vaillance. (bis) - Enfants Callacois, en avant, - Pour Dieu, pour la France. En avant ! 1er COUPLET : O Notre-Dame de Botmel, - Protégez-nous du haut des cieux, - Daignez offrir à l'Éternel, - Les chants de vos enfants joyeux. 2ème COUPLET : De tes fils Bretagne chérie, - Les mécréants croient triompher, - Nous avons une âme qui prie, - Nous serons forts dans le danger. 3ème COUPLET : La Bretagne est toujours fidèle - A l'Église, au Pontife Roi, - Vierge Marie, veillez sur elle, - Gardez-lui son Christ et sa foi. (J. G. 1929).
Voir " Le doyenné de Callac durant la période révolutionnaire ".
PATRIMOINE de CALLAC
l'église Saint-Laurent (1875-1877). En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de 5 travées et clocher semi encastré avec tribune, un transept et un choeur cantonné de deux chapelles ouvrant également sur le transept. Construite par M. Thareau, entrepreneur, sur plans de M. Angier, sa première pierre fut bénite le 8 septembre 1875 et les travaux achevés le 9 décembre 1877. Elle a été consacrée le 28 juillet 1892. Les chapiteaux de la nef sont l'oeuvre du sculpteur Elie Le Goff. Mobilier : Lutrin XVIIIème siècle ; statues anciennes de la sainte Vierge, de saint Joseph et de saint Yves. Cette dernière, du XVIIème, représente le saint avec des moustaches. Cette église est ornée du blason chevronné de Plusquellec. L'église abrite aussi un Chemin de Croix, oeuvre de l'artiste brestoise Mlle Cras. Sur un des vitraux de l'église se trouvent les armoiries de Callac. Elles se lisent ainsi : D'or au château de sable, au chef d'hermines, chargé de Poher de gueules. Un vieux parchemin nous dit : « Plusquellec, barons issus des anciens comtes de Poher qui étaient parents des ducs et princes de Bretagne, porte : d'argent à trois chevrons de gueules. Seigneurs de Callac : de Bruillac, de Kerhuel, Kerberio Kerhuidonnal, du Bois Riou, de Kernéguès » ;
Nota 1 : L'église de Botmel commençant à tomber en ruines il fut décidé que l'on construirait une église au milieu de la ville de Callac. La chapelle Sainte-Catherine n'était plus, elle-même assez vaste pour contenir tous les fidèles. Donc le 8 septembre 1875 sa Grandeur Monseigneur David, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier bénit solennellement la première pierre de l'église. Dans un magnifique discours il remercia MM. Leroux, curé, Guiot, maire d'avoir su adopter un si bel endroit pour l'église qui allait devenir l'église paroissiale, dédiée à saint Laurent. Elle fut consacrée le 12 juin 1892 par Monseigneur Fallières, l'évêque d'alors. M. Quénécan étant curé, Guiot P. maire. Ce fut comme bien on pense une cérémonie splendide. L'église Saint-Laurent est construite dans le style gothique, ce qui lui donne vue de l'intérieur un aspect imposant, surtout lorsqu'on regarde du fond de l'église. La voûte du choeur semble s'élever indéfiniment vers le ciel. Le maître autel, accosté d'un splendide rétable ou se trouvent les statues de saint Laurent, du Sacré-Coeur et de sainte Anne est du plus bel effet. Le devant de l'autel représente le martyre de saint Laurent. Les vitraux du choeur représentent la vie et la mort glorieuse du saint diacre Laurent. Sur les côtés droit et gauche de magnifiques vitraux représentent l'un la sainte Cène et Pie X donnant la communion aux enfants et l'apparition de Lourdes, et le pèlerinage de Callac à Lourdes. Sur ces deux splendides verrières faites en 1915 sont les blasons des principales familles nobles du pays, blason des vicomtes de Poher, seigneurs de Callac, blason des marquis de Kerouartz, etc. Les autres, non moins intéressants, représentent : Saint-Paul de Léon, Saint-Tugdual, Saint-Baumaël, Saint-Samson, Saint-Patern, Saint-Malo, le saint curé d'Ars, saint Nicolas, saint Yves, le père Maunoir, sainte Jeanne d'Arc, etc. Au-dessus des autels de saint Joseph et de la Vierge on remarque deux tableaux l'un la descente de Croix, l'autre l'Immaculée-Conception, Notre-Dame du Rosaire et saint Joseph, statues de bois du XVIIIème siècle, à l'autel du Rosaire sont très remarquables. Je ne parle pas de la chaire, des stalles, des confessionnaux dont le style s'adapte merveilleusement avec le reste de l'église. Du bas de la nef, l'effet est saisissant. Les piliers aux multiples colonnettes couronnées de jolis chapiteaux où se mêlent les fleurs, les anges, les feuillages, les dragons, etc. sont du plus bel effet. En un mot l'église de Callac est un monument vraiment digne d'intérêt. Devant le porche Est de l'église se trouve le monument aux soldats morts à la guerre (J. Guillotin).
l'église Notre-Dame de Botmel ou de Saint-Baumaël (fin du XVème siècle), en ruines. Cette église était l'église paroissiale de Callac jusqu'au XIXème siècle. Il subsiste, de l'ancien édifice, trois arcades de la nef, ainsi que la tour et le clocher. Reconstruite en partie au XVIIème et au XVIIIème siècles (en 1784), l'abside de Botmel (oeuvre de Le Gac) date de 1628, la tour (oeuvre de Louis Le Goaziou) date de 1633-1634, les chapelles nord datent de 1644 et le transept (oeuvre de Pierre Claude Duchemin) date de 1734. Sa nef possédait jadis des bas-côtés de 9 travées. " Cette église, dont les restes sont importants, avait été reconstruite en majeure partie aux XVIIème et XVIIIème siècles. L’abside fut édifiée en 1628, la tour en 1633-1634 par Louis Le Goaziou, picoteur de pierres à Callac, deux des chapelles donnant sur la longère nord en 1644 après expertise par Le Gonidec et Jehan Calvez, maîtres picoteurs, enfin le transept en 1734 sur plans du sieur Duchemin, architecte. Elle servit à la fabrication du salpêtre pendant la Révolution. Très grande, elle comprenait une nef avec des bas côtés de 9 travées et clocher-mur, un transept et un choeur " (R. Couffon). En 1637, on y voyait les armes des Tournemine " écartelé d'or et d'argent " en alliance avec des armes portant " un canton d'argent semé d'hermines et au-dessous d'azur à trois macles d'or " ou encore " party d'azur à 6 macles d'or au chef de Bretagne " ;
Nota 2 : LES RUINES DE BOTMEL. Au nord de la ville de Callac se trouvent les ruines de l'antique église de Botmel. Bâtie au cours du XIVème siècle elle eut à subir de nombreuses vicissitudes tantôt de la part du temps, mais surtout de la part des hommes. Elle fut maintes fois restaurée, si bien que peu à peu elle perdit son cachet primitif, et en 1863, l'abbé David écrivait dans " Le Lannionnais " que seule subsistait une fenêtre du XIVème siècle. Ce qui en reste, (puisque l'église de Botmel fut démolie il y a plusieurs années) la tour et trois arcades, est classé monument historique. La tour fut reconstruite en 1634 elle menaçait ruine, dit un manuscrit du temps ; c'est de cette époque que date le joli campanile qui la surmonte. Faisons donc le tour de ces ruines. Voici le porche surmonté d'une niche, où se trouvait autrefois la statue de Notre-Dame de Botmel. Ce porche est flanqué d'accolades affectant la forme de colonnettes, du plus gracieux effet ; en dessus rampent des crochets délicatement fouillés, et en haut, juste en dessous de la niche, se trouve un joli fleuron. Ce porche d'un dessin sobre et hardi, est surmonté d'une balustrade au-dessous de laquelle on remarque une grande pierre portant une inscription. A droite du porche se voient deux tourelles, l'une à hauteur de la balustrade, par où l'on accède sur cette dernière, l'autre, plus basse, dont on remarque le pignon surmonté d'un chien sculpté. Un escalier en colimaçon se trouve à l'intérieur de ces deux tourelles, il donne accès sur la balustrade d'où l'on jouit d'un merveilleux spectacle. L'église de Botmel était d'un style sobre à peine quelques pierres sculptées, gargouilles et autres, ce qui d'ailleurs n'enlevait rien à son charme. Des deux cloches qui se trouvaient autrefois dans la tour, il n'en reste plus qu'une. Elle se trouve dans la tour de l'église actuelle et, on la sonne la veille et le jour de la fête de saint Laurent, c'est pour cela qu'on la nomme " cloche de saint Laurent ". Elle fut baptisée en 1467. La statue de Notre-Dame de Botmel existe toujours. C'est une statue très ancienne et très curieuse. En effet, la Vierge a les bras en croix et, son attitude semble indiquer qu'elle s'élève. Autrefois lors des grands pardons on revêtait cette statue d'habits somptueux : tunique blanche richement brodée et voile bleu piqué d'étoiles d'or. On entourait la niche de feuillages et de guirlandes de verdure. C'était un touchant spectacle de voir les fidèles défiler sous le porche où trônait Marie et se former en une longue théorie qui se déroulait lentement dans la campagne au chant des cantiques et des invocations. Notre-Dame de Botmel, priez pour nous ! Hélas, Botmel est en ruines. Les ronces poussent dans le sanctuaire et sur les tombes du petit cimetière. Le vieux beffroi vide de cloches, n'est plus maintenant que le refuge des corneilles et des hiboux. De loin il a l'aspect d'un burg sauvage ou de quelque vieux donjon seigneurial abandonné (J. Guillotin).
Nota 3 : SOUVENIRS SUR BOTMEL. Il n'est pas inutile je crois de rappeler ici, ce qu'était autrefois l'église de Botmel. En 1863 l'abbé David écrivait dans " Le Lannionnais " : « l'église paroissiale de Callac (ou Botmel) dédiée à Notre-Dame, n'offre à la curiosité de l'archéologue qu'un médiocre intérêt. Il n'y a pas grand luxe dans son architecture. Il y a plus d'attentats contre le principe de l'unité de style... On y voit partout nombre de reprises de travaux qui sont marquées par autant de violences faites à la vieille pierre pour lui tirer ses formes religieuses et son caractère de vétusté. A part une fenêtre du XIVème siècle, qu'on a conservée dans une des chapelles nord toutes les fenêtres de cette église ont été si maltraitées dans leurs restaurations successives et y ont subi tant de travestissements, que les vestiges de l'ancien monument y sont devenus méconnaissables. Toutefois nous devons ici le dire, ce bâtiment pris dans son ensemble a encore bien plus la physionomie d'une église que la plupart de ces constructions modernes qui, bâties sur les modèles les plus techniques du grec pur et poussant à son comble le mépris pour l'art chrétien, n'ont même pas le mérite d'affecter les formes d'une église mixte comme celle de Callac. Ainsi, à Botmel, la grande nef du XVIème siècle ne manque pas d'une sorte d'élégance et le campanile lui-même atteste aussi que le piccoteur de pierres callacois qui en dressa d'abord les plans et devis et qui, après cela le fit pyramider dans les airs, avait encore, en architecture religieuse, les idées moins saugrenues, que nombre d'architectes brevetés des temps modernes ». Pour faire connaître en passant, la date de construction de cette tour, nous allons reproduire ici textuellement, une charte qui va nous la révéler. « Devant nous notaires soussignés Olivier Le Saulx fabrique de l'Église de Botmel, tresve de Plusquellec demeurant au village de Kernestic en la dicte tresve, et Louis Le Goaziou demeurant en ceste ville de Callac, piccoteur de pierres lequel fabrique assisté du sieur recteur de la dicte paroisse et, de nobles hommes Alain Huon, seigneur de Kermédan, Gilles de la Boésière, Louis Le Gac, René Morvan, etc... a esté remonstré par vénérable Louis Guillaume, recteur de la dicte paroisse, estre nécessaire pour éviter la ruine imminente de la tour de la dicte église de pourvoir promptement à la réédification d'icelle et pour y parvenir avoir, en présence de Olivier Le Saulx fait marché avec les dicts oupvriers par lequel ils promettent de refaire et augmenter la tour de la dicte esglise en la forme du modèle (suivaient les détails du devis) auquel oeuvre ils commenceront à travailler passé de la Toussaint prochaine et le rendront accompli à dire d'expert sous la Sainct Jean-Baptiste de l'an qu'on comptera 1634 et la fabrique a promis de leur paier pour salaire la somme de 378 livres tournois, dix sommes de blé (4000) cinq sommes de seigle et le surplus d'avoine grosse et blé noir par moitié et 200 livres de beurre, le tout bon marchand. Lequel fabrique sera tenu de leur faire faire un atelier pour travailler et tailler les pierres, fournir tous les matériaux sur les lieux avec " chafaudage " leur faire faire l'instrument pour monter les pierres et une charrette à homme. Item de fournir du charbon, des soufflets et une enclume et de leur donner en oultre logis dans la maison de la dicte fabrique ». Quelques années après la construction du campanile, en 1644, les tréviens de Callac restaurèrent encore la face septentrionale de leur église en y édifiant deux chapelles, l'une dédiée à saint Joseph, l'autre à saint Nicodème. Le procès verbal rédigé à cet effet par le bailli (juge au siège de Callac, dont la haute justice appartenait aux Plusquellec) de la juridiction, va nous en fournir la preuve. Cette charte va encore nous révéler le nom du fondateur de l'église et nous offrir un calque fidèle de son ancienne architecture, et surtout de l'imagerie chrétienne, qui jadis donnait une animation si pieuse aux autels de ce monument. Avons-nous besoin de le dire? ici comme dans la plupart des paroisses de nos anciens diocèses, la seigneurie dominante a aussi les prééminences souveraines de l'église, et tous les meubles qui par leur antiquité commandaient le respect, ont été impitoyablement bannis de l'église. Nous copions textuellement : « Nous, bailli de la juridiction de Callac (Jérôme Pouthan seigneur de Coëtleau en Plusquellec était alors bailli de la juridiction de Callac) certifions que, suivant la requeste présentée par messire Matthieu Le Roux recteur de la paroisse de Plusquellec, le 20 de janvier présent mois 1644, par laquelle il nous aurait été remonstré qu'il y a deux choeurs ou chapelles, dans l'église de Notre-Dame de Botmel trévial et fillette de la dicte paroisse de Plusquellec, dont l'une est appelée le choeur de Saint Sébastien, et l'autre le choeur de Nicodème, lesquelles menacent l'esglise d'une grande ruine, lequel recteur nous aurait requis de nous transporter sur les lieux pour faire notre procès-verbal, afin qu'avant de procéder au rétablissement et allongement des dictes chapelles l'état soit fait de ce qui est au-dedans pour conserver le droit de qui il appartiendra, et qu'aucun ci-après ne puisse prétendre autre droit que ceux qui y sont à présent et pour cet effet qu'il fut permis au dict recteur de faire assignation à tous prétendants droits. Ensuite du dict acte prônal, qu'il est à propos d'allonger les dictes deux chapelles, dédiant le choeur appelé autrefois Saint-Sébastien à saint Joseph, pour parvenir à la dicte réédification ayan fait la description des dicts choeurs en l'este qu'il est ainsi qu'il ensuilt, c'est à savoir que nous avons faict mesurer par Le Gonidec et Jean Calvez maîtres piccoteurs de pierres, le pilier au côté jouxte le choeur de Notre-Dame. La largeur de la dicte chapelle contenant 10 pieds et de longueur 6 pieds et demi et sur l'autel avons trouvé l'image de saint Sébastien et autres en relief, et de plus au pignon de la dicte chapelle il y a une vitre composée par le hault de trois soufflets. Au premier soufflet (c'était une fenêtre du XIVème siècle, dont la rose se composait de trois trèfles, les armes du fondateur se trouvaient toujours en emminence dans ces verrières) il y a d'argent à trois chevrons de gueules, qui sont les anciennes armoiries de ceste seigneurerie de Callac (écusson des Plusquellec) aux deux autres sont représentées des images de dévotion avec quelques noms des bienfaiteurs de la vitre. Après nous sommes entrés dans l'autre dicte chapelle appelée le choeur Saint-Nicodème qui fait la troisième du côté de l'évangile jouxte le choeur de Saint-Sébastien, dans lequel nous avons vu les murailles ruineuses, indigentes et qui doivent être remuées pour mestre ce côté de la dicte église en assurance. Sur l'autel nous avons trouvé l'image de saint Nicodème en relief avec plusieurs autres ; (c'était encore un autel à rétable couvert d'imagerie religieuse, sur le modèle de ceux qu'on peut encore voir aujourd'hui en l'église de Runan, en la chapelle de Keramenéac'h, en l'église de Trédrez, etc.) au pignon avons trouvé pareillement une vitre composée de trois soufflets au premier desquels il y a d'argent à trois chevrons de gueules qui sont encore les anciennes armes de ceste seigneurerie de Callac, et afin qu'aucun n'en puisse plaindre, nous avons ordonné que réédifiant et affermant les dictes chapelles, les dictes vitres seront remises avec les mesmes escussons et mesmes estat qu'auparavant sauf au reste de faire plus large pour la clarté de la dicte esglise et mestre du verre blanc si l'on juge le meilleur... etc... ». Enfin un acte prônal de 1628, vient nous révéler la date précise de la construction de l'abside ou grand choeur de la même église. Le Gac de Lesmaës, lors fabrique, fut nommé maître de l'oeuvre par la communauté de paroisse. Dans l'ordre des temps, depuis le XIVème siècle, il était le premier restaurateur de l'église de Callac ; à ce titre, il donna à ses successeurs un type d'architecture, qui certes n'est pas sans reproche mais dont toutefois ceux-ci ne surent faire plus tard que de misérables pastiches. La preuve n'est pas loin de nous ; nous la trouvons dans la sacristie, dans le porche et dans toute la face septentrionale de l'église. Mais de cette digression architectonique, sur les diverses restaurations de l'église de Callac, revenons à notre sujet principal, c'est-à-dire à la charte qui nous donne des détails sur l'origine du grand choeur. « Au postcommunion de la grand'messe ce jour de dimanche 22 d'octobre 1628, M. Louis Guillaume recteur de la paroisse de Plusquellec dont dépend la tresve de Callac remonstre être bon de pourvoir à rebastir le choeur ou chapelle de Notre-Dame qui menace ruine et que pour ce faire et changer de forme à la dicte chapelle par advis d'oupvriers et des dicts habitants de la dicte tresve et en suivant le modèle et devis etc... C'est pourquoi ils ont donné charge au dict Le Gac fabrique, de pourvoir et soigner diligemment le dict rebastiment et réédification et de changer la forme de la dicte chapelle ou choeur de Notre-Dame ainsi qu'il sera trouvé bon et convenable par advis d'oupvriers, et des principaux habitants de la dicte tresve... Et d'autant que les dicts assistants dénommés ont déclaré ne savoir signer ils ont prié les dicts sieurs recteurs et curé de signer pour eux, et ci a signé noble homme messire, Gilles de la Boésière, notaire demeurant en la dicte tresve » (J. Guillotin).
la chapelle Sainte-Barbe (XVIème siècle). Edifice rectangulaire du début du XVIème siècle. Mobilier : Crucifix ancien et statues anciennes de la sainte Vierge et de sainte Marguerite. Elle porte gravé sur la pierre de son autel, le nom d'une dame Marguerite des Landes. La famille Deslandes a donné vers 1611 un évêque à Tréguier, Noël Deslandes, fils de Gilbert Deslandes et de Jeanne de Varienne ;
Nota 4 : Quittons, ami lecteur l'église de Botmel et allons rendre visite à la chapelle Sainte-Barbe, la seule de la ville de Callac qui soit encore conservée. Nous remarquons, en 1929, extérieurement au sud le pignon orné de choux et d'animaux fantastiques, deux lions probablement, et au nord le petit clocheton curieusement coiffé d'une sorte de demi sphère en granit qui lui donne de loin l'aspect d'un timbre d'horloge. Sur le portail nord nous lisons : 1731 GUILLAUME LE POULLEN. Ce nom est celui d'un menuisier très célèbre à l'époque, qui fit cette porte et nombre de meubles sculptés conservés encore dans les familles. Pénétrons à l'intérieur de la chapelle. A droite de l'autel deux statues. La première en bois est la statue de sainte Barbe, reconnaissable à la palme qu'elle tient de la main gauche et à la tour posée à son côté. Sainte Barbe est très vénérée dans le pays de Callac ; on l'invoque contre le feu et la foudre. Tous les ans il se fait un grand pardon appelé pardon de Sainte-Barbe. Il dure trois jours pleins et se termine par la foire de l'année. Près cette statue se trouve une Vierge de plâtre sans aucun intérêt historique ou archéologique. A gauche de l'autel sont deux autres statues en bois qui méritent d'attirer également notre attention. L'une représente la Vierge, l'autre sainte Marguerite. Celle de la Vierge est une œuvre ravissante du XVIème siècle. Le buste est légèrement renversé en arrière et la tête se tourne vers l'Enfant Jésus qui tient un oiseau dans sa main gauche. Un joli sourire erre sur les lèvres de cette Vierge qui rappelle un peu celle de Notre-Dame de Paris. Sainte Marguerite est représentée dans son attitude traditionnelle. De la main gauche elle tient une croix qu'elle enfonce dans la gueule du démon sous la figure d'un dragon qu'elle terrasse. Elle est un peu raide, mais le dragon est admirablement traité. Au fond de la chapelle au-dessus du portail se trouvent un très grand et joli Christ en bois ainsi que l'antique statue de Notre-Dame de Botmel. Cette chapelle pourrait être de la fin du XVIème siècle ou du commencement du XVIIème. En effet, sur la pierre de l'autel se trouve gravé le nom d'une dame Marguerite des Landes qui fut bienfaitrice des églises et chapelles de ce pays. Cette famille a donné un évêque à Tréguier. : Noël des Landes qui a laissé beaucoup de sermons et une oraison funèbre de Henri IV qui fut imprimée. Il vivait en 1611. Cette chapelle vient d'être restaurée tout dernièrement par les soins de M. le curé de Callac (J. Guillotin, 1929).
la chapelle Saint-Pierre de l'Isle (XVIème siècle). Edifice rectangulaire du début du XVIème siècle dont la porte latérale est en anse de panier ; le clocher-mur est plus récent. Mobilier : Sablière du XVIème siècle, poutre de gloire avec Crucifix, statues anciennes de la sainte Vierge et de saint Pierre. A l’intérieur, fût, de croix avec saint Pierre portant une clef et son bréviaire dans un sac pendu à son bras suivant la représentation classique de saint Yves. A l’extérieur, buste de saint Pierre tenant une clef avec l’inscription en lettres gothiques : « S. Petro, ora pro me ». Cette chapelle abrite une statue de la Vierge à l'Enfant, en bois polychrome et datée du XVIIème siècle ;
Nota 5 : La chapelle Saint-Pierre se trouve à l'Isle, à 3 ou 4 km de la ville, à l'est. L'extérieur est assez sobre, quelques pierres seules sont sculptées et représentent des dragons ailés. Devant la chapelle se trouve une superbe croix très ancienne. D'un côté elle montre le Christ mourant sur la Croix, des anges recueillent son sang dans des calices : à droite et à gauche le bon et le mauvais larron dont un ange emporte l'âme du premier et le diable celle du second. L'autre côté représente le Père éternel couronné d'une tiare et la Vierge tenant le Christ sur ses genoux. Cette croix un peu mutilée est toute d'un seul bloc et d'un travail délicat. Revenons à la chapelle. Au-dessus de la porte d'entrée on remarque le buste de saint Pierre et la main gauche tenant une clef. Le tout est en bas relief. Voici le clocheton... Une légende raconte que pendant la Révolution, les bleus y postèrent un enfant pour faire le guet. Il fut tué d'un coup de fusil et ce n'est que plus tard, lorsqu'on remonta la cloche, cachée pendant la Révolution, qu'on retrouva les ossements du pauvre petit. L'intérieur de la chapelle est assez curieux. A gauche de l'autel se voit un grand saint Pierre en granit, très ancien. A droite, une Vierge. Au plafond, au-dessus de l'autel, on remarque des bas reliefs en bois représentant un roi à la chasse et des hommes sonnant de la trompe. Cette chapelle est du XVème ou XVIème siècle à en juger par les personnages de la chasse dont je viens de parler et qui portent le costume du XVème siècle. Devant la table de communion se voit une pierre représentant sur ses deux faces en bas relief saint Pierre et saint Paul. Tous les ans, le 29 juin, a lieu à l'Isle le pardon de Saint-Pierre. Après le chant des Vêpres, les fidèles vont en procession jusqu'au bûcher qu'on allume en l'honneur de saint Pierre. Puis on retourne à la chapelle au chant du Te Deum et des litanies de la Sainte-Vierge (J. Guillotin, 1929).
la chapelle Saint-Treffin ou Sainte-Tréphine (XVème siècle). Edifice rectangulaire de la fin du XVème avec pignon ouest plus récent. Mobilier : Statues anciennes de la sainte Vierge, de sainte Tréphine dite Stivina, de saint Tremeur et de saint Nicolas; On y voit des sablières (XV-XVIème siècle) représentant des scènes de chasse ;
l'ancien prieuré de Landugen, aujourd'hui disparu. Il était de l'ordre de Saint-Benoît, réforme de Saint-Maur ;
les anciennes chapelles Sainte Catherine (située jadis près des halles) et Saint-Nicolas. Le 5 octobre 1873, on peut lire : " L'an mil huit cent soixante treize, le dimanche cinq octobre, à une heure, Nous, Pierre Yves Marie GUIOT, maire de la commune de Callac, assisté de Monsieur Charles Le GOAZIOU et Olivier QUÉRÉ, membres du Conseil municipal et de Monsieur PERILLE, receveur de la dite commune, nous nous sommes rendus en salle de la Mairie pour la vente aux enchères des matériaux à provenir de la démolition de la chapelle de sainte Catherine à Callac ...." [Note : la vente est remportée par Jean Marie Prigent, commerçant de Callac pour une somme de 1378 F.) ;
Nota 6 : Auprès des Halles actuelles, se trouvait autrefois la chapelle Sainte-Catherine. Cette chapelle a été démolie vers la fin du XIXème siècle. Néanmoins j'ai pu recueillir quelques renseignements sur elle. Je vais vous les donner rapidement. Cette chapelle était en forme de crois latine, avait une nef et deux bas côtés. On y vénérait sainte Catherine et m'a dit un bon vieillard, il y avait beaucoup de « Saints » et de « Saintes », dans la chapelle. Tous ont disparu. Pour ma part j'ai recueilli un délicieux ange en bois du XVIIème siècle qui pourrait fort bien venir de cette chapelle. Cette chapelle était très ancienne. Elle pouvait être du XIIIème ou du XIVème siècle. Elle était construite à proximité du château, formidable donjon du XIIème siècle, et le seigneur allait y faire ses dévotions en compagnie de ses serviteurs et gardes du château. Je lis sur la copie d'un manuscrit du XVème siècle qui m'a été prêté aimablement par une personne de la ville. « Le mercredy des Cendres de l'an 1487, noble missire chapelain de la chapelle Saincte " Catrine " octroya les cendres à puissant et hault seigneur de Callac, octroya aussi à ses valets et gens d'armes de sa suite ainsi qu'à moult fidèles de sa seigneurie ». Ce qui prouve l'antiquité de la chapelle Sainte-Catherine. Il est évident toutefois qu'elle fut restaurée plusieurs fois (J. Guillotin). Vers 1389, des indulgences sont accordées par le Saint-Siège : " Cupientes igitur ut capella Beate Katherine de Callac, Corisopitensis diocesis, congruis honoribus frequentetur et ut Christifideles … ad sustentationem fabrice ipsius manus promptius porrigant adjutrices … Datum, ut supra" (Archives du Vatican).
Nota 7 : A 3 kilomètres de Callac, sur la route de Guingamp, se trouve la chapelle Saint-Nicolas, qui date du XVIIème ou XVIIIème siècle. Extérieurement elle n'a rien de particulier, sauf la boule sculptée qui surmonte le clocheton. A l'intérieur, on remarque de curieuses statues : saint Nicolas est représenté en évêque, crosse en main et mitre sur la tête. Il y a une statue au nom bizarre, celle de sainte Strivina. Il est probable que le peintre s'est trompé en écrivant son texte, qu'il a accolé un mot français et un mot en latin sainte Trivina au lieu de sancta Trivina, sainte Triphine. Celle-ci était l'épouse d'un seigneur nommé Comorre célèbre par sa cruauté et ses mauvaises moeurs. De chaque côté du tabernacle, se trouvent deux autres petites statues de bois. L'une d'elle tient sa tête entre ses mains, et est, sans doute, celle de saint Denis. Autour du choeur, à la base du plafond courent des bas reliefs en bois représentant des chiens poursuivant des lapins. Au milieu du plafond, il y a de nombreuses têtes grimaçantes. A gauche de l'autel, on voit également un groupe en bois représentant les trois petits enfants, ressuscités par saint Nicolas, assis sur le bord de leur saloir. Un plateau pour la quête porte également un enfant nu. Saint Nicolas est très vénéré dans le pays. Une chapelle de Bulat lui est dédiée. Sur un vieux parchemin nous lisons : « L'an 1700 sous le rectorat de Missire Julien Raoul, mestre Le Cleuziat sculpta pour la chapelle de Bulat l'imayge de Saint Nicolas » (J. Guillotin).
le manoir de Kermabilo ou Kermabilou (XVIème siècle). Propriété successive des familles du Ponthou ou Pontho (armes : d'azur aux trois croissants d'argent, deux en chef, un en pointe), de la Haye, de Névet (entre autre Malo de Névet, chevalier et seigneur de Tronangle et Kermabilou) ;
le manoir de Keranquéré (1686) ;
le manoir de Kerlousouarn (XVIIème siècle). Propriété jadis de la famille de la Boëssière (en 1682 par Olivier de la Boissière, sieur du Relaix). A noter que ce manoir était occupé dans les années 1600 par la famille Douallan (dont Jacques Douallan, époux de Catherine de la Bourdonnaye) qui le vende à Morice Bahezre, seigneur de Quinquistilic, en Duault, le 19 mars 1636 ;
le manoir de l'Isle (XVIIème siècle) ;
les fontaines de Guerhallou, de Sainte-Catherine, de Goasquer, de Sainte-Barbe et de Puilledoux ;
12 moulins dont le moulin de Kerrallouant, de Kerdreguen, de Gouelan, du Prieuré, de Kerduquel, de Launay, de Restelou, Callac, Lestremenal, ...
A signaler aussi :
le tumulus de Saint-Treffin (âge de bronze) ;
la motte castrale de Kernormand (moyen âge). Il s'agit d'un fief de la maison de Plusquellec, relevant de Callac ;
l'ancien manoir de Keramedan ou Kermedan, remanié au XIXème siècle. Propriété des ancêtres de la famille Huon de Penanster au XVIIème siècle ;
l'ancien manoir de Keraslouant ou Keranlouant (XVIème siècle). Ce fief avait une juridiction. Propriété successive des familles de Kerliviou, de la Boëssière (dont Maurice de la Boëssière, né vers 1480, et sénéchal de la seigneurie du Cludon en Plougonver) et de Cleuz du Gage (suite au mariage en 1630 de Charlotte de la Boëssière avec Jean du Cleuz, conseiller du roi [Note : Leur fille Françoise épousa en 1657 à Rennes Sébastien de Robien (1633-1691)]. On trouve ensuite les propriétaires suivants : famille Le Sénéchal (dont Julien Le Sénéchal, époux de Charlotte de la Boissière, fille d'Yves et de Marie du Pont) en 1682, famille Ladvenant de Kerisac (dont Paul René Ladvenant, époux de Anne Charlotte Yvonne Michel de Rézal) en 1746, de la famille Lavanant (dont Joseph Marie Jean Lavanant, époux de Marie Anne Guiot) vers 1836 ;
l'ancien manoir de Launay. Propriété de la famille de Keranflec'h au XVIIIème siècle ;
l'ancien manoir de Kerroux. Propriété successive des familles du Parc, Guiader (XVII-XVIIIème siècle) ;
les vestiges de remparts (XVème siècle) de l'ancienne forteresse de Callac détruite en 1619 sur ordre du cardinal Richelieu. Dans l'enceinte de la forteresse se trouvait autrefois la chapelle Sainte-Catherine, aujourd'hui disparue ;
Nota 8 : En gaëlique Callac signifie région boisée. Il est fort probable qu'autrefois, de nombreuses forêts couvraient le pays. Il reste encore, en 1929, celle de Saint-Servais. Mais revenons à la suite de notre histoire. Au XIIème siècle se construisit le château fort de Callac. Au cours des siècles qui suivirent quelques maisons recherchant la sécurité se groupèrent autour du château : Callac était fondé. De ce vieux château, si célèbre autrefois, il ne reste plus une pierre, plus un débris qui atteste son existence passée. C'est à peine si dans les traditions locales il y est fait une discrète allusion. Les personnes cependant qui ont le culte du passé et des vieilles choses, et qui sans chauvinisme aiment leur petite patrie, savent qu'autrefois la Cité Gallacoise fut une importante forteresse. Depuis fort longtemps, elle est détruite et le temps inexorable en aurait complètement enseveli le souvenir même si M. Le Men, curé de Callac, n'avait découvert, après de laborieuses recherches, un document extrêmement intéressant. Il en fit une étude dans le bulletin paroissial : « Le château était bâti, à la pointe du promontoire rocheux qui se termine à la jonction des deux vallées de Pont ar Vaë et de l'Hyère à l'endroit précis où l'on voit aujourd'hui le jardin de M. Brignonen ombragé de ses pins fut remplacée au XIVème siècle par un monument plus vaste où la Vierge était honorée sous le vocable de Notre-Dame de Botmel. Botmel fut donc pour ainsi dire le berceau de Callac, car c'est seulement vers les XIVème ou XVème siècles, que quelques maisons commencèrent à se grouper autour du puissant château féodal dont nous parlerons plus loin. Il est de toute évidence que la construction de l'église de Botmel remonte au XIVème siècle, nous dit l'abbé David dans Le Lannionnais de 1862 et 1863. Elle fut restaurée plusieurs fois. La construction du beffroi ou campanile de la tour remonte à 1634, la face septentrionale fut retouchée en 1644. Malheureusement ces restaurations furent mal faites et l'église de Botmel ne fut bientôt plus qu'un édifice de pièces et de morceaux. En 1863, raconte toujours l'abbé David, il ne subsistait plus de l'édifice primitif qu'une fenêtre du XIVème siècle, située dans un bas côté nord » (J. Guillotin).
le pont situé sur l'ancienne voie romaine reliant le Yaudet à Carhaix (époque gallo-romaine) ;
la voie romaine de Kerdrequen ainsi quun pont gallo-romain ;
l'enceinte Marroux.
Voir " Le Christ de l'auditoire de Callac et sa légende ".
ANCIENNE NOBLESSE de CALLAC
En 1741, l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé possédait jadis à Callac une haute, moyenne et basse justice.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Saint-Brieuc en 1480 et de Tréguier en 1481, on ne comptabilise la présence d'aucun noble de Callac. Callac dépendait autrefois de Plusquellec.
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