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CAHIER DE DOLÉANCES DE LA CHAPELLE-BOUËXIC EN 1789

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LA CHAPELLE-BOUËXIC (Trêve de GUIGNEN)
Subdélégation de Rennes. — Dép. d'Ille-et-Vilaine, arr. de Redon, canton de Maure.
POPULATION. — En 1793, 957 hab. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série L).
CAPITATION. VINGTIÈMES. — Voy. la notice de Guignen.
FOUAGES. — Ils étaient confondus avec ceux de la paroisse de Maure, qui faisait partie de la sénéchaussée de Ploërmel.

OGÉE. — Sur une hauteur, près le grand chemin de Rennes à Malestroit ; à 17 lieues 1/3 au Sud de Saint-Malo et à 6 lieues 1/4 de Rennes. — 900 communiants. — Des grains, du cidre, des pâturages excellents sont les richesses de ce territoire, qui serait plus riche, si les habitants daignaient cultiver les landes étendues qu'on y trouve, landes dont le sol excellent les dédommagerait amplement de leur travail, pour peu qu'ils y donnassent leurs soins.


PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 6 avril 1789, au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Bouillaud du Fougeray, avocat à la Cour, seul juge de la paroisse de La Chapelle Bouëxic (voir la note qui suit).— Comparants : Jan Daniel, trésorier en charge ; Pierre Cormier, trésorier en charge ; Jan Corvaisier ; Jacques 0llivier ; Jacques Troufflard ; Pierre Bellamy ; Gilles Berthelon ; Jean Noury ; Joseph Roche ; Joseph Lemoine [Note : Il s’agit peut-être du procureur fiscal de la seigneurie de la Chapelle-Bouëxic] ; Jan Troufflard ; Jan Troufflard ; Jan David ; Julien Houitte ; Jan Houitte ; Guillaume ? — Députés : Gilles Berthelon, de Troumer ; Joseph Lemoine de la Gommeraie.

Note : Bouillaud du Fougeray habitait à la Chapelle-Bouëxic et il était sénéchal de plusieurs juridictions. Agé de 50 ans en 1790 (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série B, fonds du Présidial de Rennes, dossier des pillages de châteaux), il fut élu juge au tribunal de district de Redon le 27 octobre. Le 21 nivôse an III, il fut nommé juge de paix du canton de Guignen par le représentant en mission Boursault (Ibid., série LU, Personnel judicaire).

[Cahier de doléances de la paroisse de la Chapelle-du-Bouëxic (Trêve de GUIGNEN)] [Note : Nous avons cru devoir conserver l’orthographe de ce cahier, dont le style est très incorrect].

Nous avons reçus les lettres et mendement de notre Roy ou de ses bienfaisant; nous regardons comme Roy comme notre père sur la terre ; nous remercions Sa Majesté et ses bienfaisants ; nous demandons grasse devent la majesté du Roy et de ses bienfaisans qu'ils est conpation des pauvres paisant qui ont bien de la paine à vivre ; les antiens âgée de plus de soixante dix ans déclare que depuis leur connoissance qu'il n'ont jamais veut le temps plus mauvais qu'il n'est à présent ; les grains ne vienne plus comme autres fois ; cela fait que les laboureur seront bientos tous pauvres, et a mourir de faim tous roturiers.

Nous tous habitans de la Chapelle Bouëxic, nous nous prosternons avec humilité devant la majesté de notre Roy et de ses biens faisants et de notre seigneur monsieur le conte de Pinieuc (voir la note qui suit), seigneur charitable pour les pauvres et pour ses vasseaux.

Note : Le comte de Pinieuc était seigneur de La Chapelle-Bouëxic ; il possédait dans la paroisse la haute, moyenne et basse justice (OGÉE. Dictionnaire de Bretagne, t. I, p 401). Il s'agit ici de Joseph-Augustin de Pinieuc, car ses deux frères, Bernard-Louis-Francois et Claude Fabien, tous deux conseillers au Parlement de Bretagne, étaient morts sans alliance, le premier en 1755 et le second en 1780 (SAULNIER, Le Parlement de Bretagne. t. I, pp. 123-124). Joseph-Augustin de Pinieuc, né à Rennes en 1740, capitaine au régiment du Roi en 1772, signataire des protestations de la noblesse, en 1788 et 1789, mourut près de Châteaudun en 1799 (KERVILLER, Bio-bibliographie, t. V, p. 85).

ARTICLE PREMIER. — Les habitant des paroisses demende dans leur plainte que la noblesse soit imposée au rolle des fouages, vingtième et capation, ainsi de la mérite manière que le Tiers Etat et quit soient sujet à la corvée aussi bien que le Tiers Etat (voir la note qui suit).

Note : La tâche de La Chapelle-Bouëxic, sur la route de Malestroit à Pontréan, était de 1.766 toises, et son centre se trouvait à 1 lieue 3/4 du clocher (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 4883).

ART. 2. — Les habitants dela Chapelle du Bouëxic demende aussi que le Recteur de la Chapelle les dixme comme porte sa paroisse, atandu que le Recteur de Guignen auroit les ciennes, atandu qu'il n'en faut que trente comme lui pour manger les deux paroisses et qu'il n'ait que la dixme de bled et d'avoine au trente un, ne point dixmer le lin ni le blé noir, atandu que ses assé de dixmer le seigle (voir la note qui suit).

Note : Les dîmes de Guignen, qui appartenaient presque entièrement au recteur de Guignen, s'étendaient aussi sur La Chapelle-Bouëxic (Pouillé manuscrit de l'évêché de Saint-Malo), dont cependant l'église, en 1711, avait été érigée en église curiale et indépendante de celle de Guignen. Le seigneur de La Chapelle-Bouëxic faisait au recteur de La Chapelle une pension de 300 l. En 1786, l'évêque de Saint-Malo, considérant que cette pension était insuffisante, réunit à la cure les deux chapellenies de Saint-Michel et de Sainte-Catherine, qui valaient 600 l. de rente en prairies et dîmes dans les paroisses de Guignen et de Saint-Senoux (Arch. d'Ille-et-Vilaine. G 74, fonds de l'évêché de Saint-Malo, et GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. IV, pp. 325-326).

ART. 3. — Nous demendons que les domestique qui vont que foy chez les noble pour que mois pour entre gardé, qu'il soit sujet à tirer au sort comme les autre, tandy qu'une pauvre veuve qui n'a que deux enfans, il faut qu'il tire et quelle que fois pris, elle est obligée d'avoir un domestique (voir la note qui suit).

Note : Dans la période 1781-1786, La Chapelle-Bouëxic a fourni 2 miliciens : un en 1783 et 1786. En 1786, sur 50 jeunes gens appelés au tirage, 31 furent exemptés ou réformés (Arch. d'Ille-et-Vilaine. C 4704).

ART. 4. — Nous demendonts en grasse et avec humilité à Sa Majesté royeaul et à notre signeur de rabattre les rentes ou bien que chacun payeroit de sa main au seigneur ce qu'il deveroit, point de solidité, suivent le rolle des Etat du Royaume, atandu que ses ce quil y a de plus gesnant parmy les roturiers, qu'ils sont tous écrasé par les frais fait par le procureur fiscal. C'est une grande plainte pour tous les vassaux à tous rolle santance qui fait dix à douze livres à toutes les teneur, exploit et santance qui fait pareil somme de frais, un exploit cinq livres sur cent rolles au seigneur, faisant une somme de plus de cent vingt pistolle pour lui toute année ; tout ce que les vassaux font delige (?) par année, cest pour les frais des officiers des seigneurs : ils n'ont garde de payer le seigneur ce qu'il lui doivent ; des rentes au seigneur les officiers ramasse toutes ; l'argent des pauvre vassaux est pillié, tandy que les pauvre vassaux n'ont plus du pain à manger, même pas un sous pour avoir un sols de sel pour saler de l'eau pour tranper du pain, quand il peuve en avoir ; il n'ont même pas des sabots à mettre à leur pied. Regardée comme il tourne la broche (voir la note qui suit).

Note : Le château de La Chapelle-Bouëxic fut pillé, le 19 Janvier 1790, par une bande de 600 personnes environ, mais qui semblent avoir été étrangères à la localité ; comme on le voit par le procès qui fut jugé au présidial de Rennes, les accusés habitaient, pour la plupart, Campel ou Maure ; voy. à ce sujet les dépositions des témoins, du 3 au 6 mars 1790 (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série B, fonds du présidial de Rennes ; sur le mouvement antiseigneurial à Maure au mois de février 1790, voy. le Héraut de la Nation, n° 28, pp. 433-435). Françoise Michel, femme de Joseph Legal sabotier au bourg de Campel, déclara que, le 17 janvier, à l’issue des vêpres, « Raoul Amice, de la Bouëxière, Jean Guihard, du bourg, et Julien Hedrerel, du bourg de Campel, firent une liste et nommèrent dans le cimetière tous ceux qui devaient aller enlever les titres et papiers des châteaux de Coëtbo, du Boisdenas, de la Roche-Cotherelle et la Chapelle du Bouëxic, que le nommé Jean Bebin, de la paroisse de Comblessac, qui était présent, dit que, si les seigneurs de ces châteaux se refusaient à donner la renonciation des rentes féodales, il fallait brûler les papiers et titres et mettre même le feu aux châteaux... ». Au château de La Chapelle-Bouëxic, on brisa des meubles, des portes, des fenêtres, on commit des dégâts de toutes sortes, on prit divers objets et de l’argent, mais le fait capital paraît avoir été l'incendie des papiers seigneuriaux, qui furent ramassés dans le cabinet du procureur fiscal, et brûlés entièrement dans la cour, voy. à cet égard toutes les dépositions faites au procès, et notamment celles du sénéchal, Bouillaud du Fougeray, du procureur fiscal Joseph Lemoine et du recteur Michel Ollivier ; celui-ci affirme que les envahisseurs, qui étaient au nombre de 600, et la plupart ivres, « déclarèrent qu’ils étaient venus pour forcer le sieur de Pinieuc à leur donner renonciation de ses rentes et leur livrer ses titres pour être par eux incendiés ».

ART. 5. — Nous demendons en grasse à notre Seigneur de payer ce que nous lui devont sans aucun intervenant, atandu que nous sommes tous mengée en frais tous les jour. Ayez égard pour nous, c'est la grasse que nous vous demendons.

ART. 6. — Il seroit à déférer à notre seigneur qu'il seroit utile pour lui d'avoir un marché par semaine au environ de son chateaux de la Chapelle, et demys douzaine de foire, s'il plait à Sa Majesté, par ans.

ART. 7. — Nous nous trouvons beaucoup gêné à l'égard des vente à payer sept sols et demy par trois livres. Ceux qui vende un morceaux de terre pour en acheter un autre, il n'en paient la moitié pour échanger leur terre.

ART. 8. — La pauvre veuve se trouve gesnée grandement pour leur inventaire, cent sols par jour au greffier, il samplaine.

ART. 9. — Celui qui a deux ou trois journaux de terre...

ART. 10. — Nous demandant et desiront une séparation des droits royeaux de la Chapelle du Bouëxic d'avec celle de Guignen, atandu que, quand il y a des rehaut, cela tombe sur La Chapelle, quand il i a du rabais, nous n'en profitont point, à cause que c'est une trève, qui est tirée de celle de Guignen et que les rolles ne sont point divizée d'avec celle de Guignen (voir la note qui suit).

Note : Voy. la notice de Guignen : les rôles de la capitation et des vingtièmes sont communs pour Guignen et La Chapelle-Bouëxic.

ART. 11. — On se trouve gesné à l'égard des pigeons et lapins qui ravage les grains.

ART. 12. — A l'égard des moulins et mouniers, nous désirons que les moulins à bras seroient libre sans payer aucune mouture au mounier, atandu que, quand l'eau et le vent manque, on seroit obligé de mourir de faim.

Entre nous tous, nous souhaittons qu'il nous soit fait comme autres paroisses.

[11 signatures].

(H. E. Sée).

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