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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LA CHAPELLE-BOUEXIC

La Chapelle-Bouëxic vient du nom des propriétaires du château et de la chapelle au XVIème siècle.

La Chapelle-Bouëxic est un démembrement de la paroisse primitive de Guignen. La chapelle dont est issu le bourg est attestée dès le début du XVème siècle et s'appelait la Chapelle de Guignen ou du Tiercent au XVème siècle (en 1427 et 1562), puis du Bouëxic à la fin du XVIème siècle, du nom de ses possesseurs d'alors. Cette chapelle était dédiée à sainte Brigitte. En 1427, Jean du Tiercent, possédait les deux seigneuries de la Chapelle en Guignen et de la Rivière en Goven et exerçait la charge de maître d’hôtel à la cour de Bretagne. La maison du Tiercent s'étant éteinte à la fin du XVIème siècle [Note : Les sires du Tiercent étaient encore seigneurs de la Chapelle au XVIème siècle mais une lettre qui nous a été conservée par Dom Morice, nous représente en 1562, Gilles du Tiercent comme « un povregentilhomme affligé » dont la plupart des terres étaient aliénées. C'est, semble-t-il, le dernier seigneur de ce nom mentionné dans l’histoire], la Chapelle passa entre les mains de la famille du Bouëxic et en prit le nom, qu'elle conserve encore. Le 10 mai 1601, Mgr du Bec, évêque de Saint-Malo, permit à Louis du Bouëxic (fils de Gilles du Bouëxic, sieur du Barron), seigneur de La Chapelle, de faire construire des fonts baptismaux dans « l'ancienne chapelle » de son manoir, « afin que le sacrement de baptême y puisse être administré par les prestres de Guignen, sans aucunement préjudicier aux droits de ladite paroisse » (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo).

Plus tard, Louis du Bouëxic, seigneur de La Chapelle, et Marie Cybouault, sa femme, d'accord avec les habitants de cette portion de Guignen, firent des instances près de Mgr du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, pour obtenir de lui l'érection de La Chapelle en église tréviale. Sur les entrefaites, Mlle Marie du Bouëxic, soeur du seigneur de La Chapelle, fit une convention avec Pierre Gory, recteur de Guignen : elle promit par cet acte 150 livres de rente au vicaire chargé de desservir la trève projetée, plus, pour presbytère, une maison qu'elle possédait dans le bois des Sangles. De son côté, le recteur de Guignen consentit à ce que les seigneur et dame du Bouëxic construisissent une église, demandassent à l'ordinaire l'érection d'une trève et se servissent de la chapelle du manoir en attendant l'achèvement de l'église.

Apprenant ces bonnes dispositions du recteur de Guignen, Mgr du Guémadeuc érigea, par ordonnance épiscopale du 15 février 1676, « l'ancienne chapelle de la maison du seigneur du Bouëxic, où il y a des fonts baptismaux, en trève ou église succursale, en attendant que ledit seigneur de La Chapelle-Bouëxic et les habitants des villages voisins de sa maison aient basti une église neuve ; permettant d'y dire grandes messes et vespres, d'y baptiser, inhumer et faire toutes les fonctions curiales ; ordonnant toutefois que les prestres et habitants de La Chapelle-Bouëxic devront deux fois tous les ans aller en procession, avec croix et bannière, le dimanche de la Quasimodo et le jour Saint-Martin, à l'église de Guignen, pour y entendre le divin service ; les autorisant enfin à faire les Pasques à La Chapelle-Bouëxic et permettant au seigneur dudit lieu de présenter à l'avenir le curé chargé de desservir la trève ». L'évêque termina son ordonnance en chargeant l'official de Saint-Malo-de-Beignon de la promulguer et de s'entendre avec M. de la Chapelle-Bouëxic pour l'emplacement de la nouvelle église (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). Malheureusement Pierre Gory résigna la cure de Guignen peu de temps après, et ses successeurs ne furent pas, paraît-il, favorables au projet du seigneur de La Chapelle-Bouëxic ; aussi l'évêque de Saint-Malo refusa-t-il de pourvoir les prêtres que présenta ce seigneur pour faire le service divin à La Chapelle. Voyant ce mauvais vouloir des recteurs de Guignen envers eux, Suzanne Grout, dame de La Chapelle, veuve de Louis du Bouëxic, Yves du Bouëxic, seigneur de Pinieuc, son fils, et d'autres habitants de La Chapelle-Bouëxic supplièrent l'évêque de Saint-Malo de les séparer complètement de Guignen, et d'ériger non plus seulement en trève mais en paroisse la section de La Chapelle-Bouëxic. Mgr des Maretz y consentit, et par ordonnance épiscopale du 21 juin 1711 il érigea « l'église succursale de La Chapelle­Bouëxic en église curiale et indépendante de celle de Guignen », et régla que la nouvelle paroisse renfermerait quarante-quatre villages (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo).

La dame de La Chapelle-Bouëxic et son fils s'engagèrent pour eux et leurs successeurs, en reconnaissance de cette érection, à faire une pension de 300 livres au recteur de La Chapelle, et ils lui donnèrent pour presbytère le petit manoir de la Pilouère, voisin de leur château. L'évêque de Saint-Malo leur confirma, de son côté, le privilège de nommer le titulaire du bénéfice, et pourvut le 9 juillet 1711 le recteur Guy de Rouillac, qu'ils lui présentèrent (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). L'érection de La Chapelle-Bouëxic en paroisse fut confirmée, le 27 mai 1743, par Mgr de la Bastie, successeur de Mgr des Maretz. Enfin, Mgr de Pressigny, considérant que la pension faite au recteur par le seigneur de La Chapelle était insuffisante, unit, le 20 octobre 1786, à la cure de La Chapelle-Bouëxic les deux chapellenies de Saint-Michel et de Sainte-Catherine, desservies jusqu'alors en l'église de Guignen et présentées par le même seigneur de La Chapelle. Ces chapellenies étaient d'une messe quotidienne, mais l'évêque les réduisit à trois messes par semaine ; elles valaient 600 livres de rente en prairies et dîmes dans les paroisses de Guignen et de Saint-Senoux. De cette façon, le recteur de La Chapelle-Bouëxic se trouvait, au moment de la Révolution, à posséder 900 livres de revenu (Pouillé de Rennes).

Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de La Chapelle-Bouëxic : Guy de Rouillac (il fut pourvu le 9 juillet 1711. A sa mort il y eut une vacance par suite de difficultés pour le paiement de la pension). Pierre-François Pâris (présenté par Bernard du Bouëxic, seigneur de Pinieuc et de La Chapelle, fut pourvu en 1743). Michel Bigot (il remplaça le précédent le 24 octobre 1763, ayant été présenté par Claude du Bouëxic, seigneur de Pinieuc et de La Chapelle ; décédé en 1786). Michel Olivier (présenté par Joseph du Bouëxic, seigneur de Pinieuc et de La Chapelle, fut pourvu le 7 juin 1786 ; chassé par la Révolution, il fut réinstallé en 1803 et gouverna jusqu'en 1806). N... Pelletier (1806-1813) . N... Justel (1813-1822). Pierre Motel (1822, décédé en 1868). Jean-Marie Guérin (à partir de 1868), ......

Voir   " Le cahier de doléances de La Chapelle-Bouëxic en 1789 ".

Voir   " Les origines paroissiales de La Chapelle-Bouëxic ".

PATRIMOINE de LA CHAPELLE-BOUEXIC

l'église Saint-Joseph (XVIIIème siècle-1908). L'église primitive est antérieure au XVème siècle et donne son nom à un manoir signalé dès 1427. Nous avons dit que l'ancien sanctuaire de La Chapelle-Bouëxic était dédié à sainte Brigitte ; mais lorsque fut érigée une église paroissiale, celle-ci fut consacrée à saint Joseph, qui en est encore le patron. Cette église, construite avec goût à la fin du XVIIème siècle, forme une croix latine dont on a récemment allongé le pied ; au centre s'élève le clocher ; le choeur et les bras de la croix sont à pans coupés, et tout autour de l'édifice règne une jolie corniche extérieure. Le seigneur fondateur, M. de la Chapelle-Bouëxic, y avait jadis tous les honneurs, et la confrérie du Rosaire y était érigée (Pouillé de Rennes). Plusieurs peintures, dont une Pièta, ornent les retables des trois autels (XVIIIème siècle). Le retable du maître-autel date de 1731-1732 : il est l'oeuvre de Bertrand Frotin et de Thomas Le Jour, menuisiers de Rennes. La statue de sainte Brigitte date du XVI-XVIIème siècle et celle de saint Cornély date du XVIIIème siècle. A signaler un Christ et un groupe en pierre du XVIème siècle figurant une Mise au Tombeau ;

les croix Gommer situées au lieu-dit La Gommerais.

le château de la Chapelle-Bouëxic (XV-XVIIème siècle). Le manoir de la Chapelle-Bouëxic est mentionné dès 1427. Il possédait jadis un droit de haute justice et des fourches patibulaires. Propriété de la famille du Tiercent en 1427 et en 1562, puis de la famille du Bouëxic (du XVIème au XVIIIème siècle). Le 19 janvier 1790 le château est pillé par une bande d'environ 600 personnes (la plupart ivres), dont la majorité était originaire de Campel ou Maure ;

l'ancien manoir (XVI-XVIIIème siècle), situé au lieu-dit La Piloire. Propriété de la famille Bouëxic au XVIIIème siècle, il sert de presbytère dès la construction de l'église en 1711 ;

la maison (XVII-XVIIIème siècle), située au lieu-dit Plédy. Le village de Plédy est certainement antérieur au bourg ;

le four (XIXème siècle), situé au lieu-dit La Hirlais ;

A signaler aussi :

l'ancien manoir de la Primelaye, situé route de Pontréan. Il possédait jadis une chapelle privée. La chapelle de la Primelaye est mentionnée en 1663, époque à laquelle on y faisait des mariages ; en 1673 Jean Clotteau en était chapelain. Le 15 juin 1695, Julien Perin et Louise de Lezenet, sieur et dame de la Primelaye et y demeurant, fondèrent une messe tous les dimanches dans cette chapelle. En 1716, Julien Perin de Saint-Luc et Jeanne Hubert, sieur et dame de la Primelaye, renouvelèrent cette fondation qui n'avait point été mise à exécution, et présentèrent Thomas Roulleaux pour la desservir (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Périn en 1695 et en 1716 ;

le manoir de Trébeheuc ou de Trémeheuc. Il possédait jadis une chapelle privée signalée en 1665. Propriété successive des familles Bihoalier (en 1427), de la Fonchaye (en 1513), du Bouëxic seigneurs de la Chapelle (en 1697) ;

l'ancien manoir de Peilladou ou Plat-Dorou. Il relevait jadis de la baronnie de Lohéac. Propriété de la famille Pordaut en 1427 et en 1513, puis de la famille du Bouëxic seigneurs de Chapelle en 1695 ;

l'ancien manoir de la Mouraudaye, situé route de Guignen. Il possédait jadis une chapelle privée qui était encore debout en 1684. Propriété successive des familles Long (en 1427 et en 1540), Collobel seigneurs du Bot (en 1580), du Bouëxic seigneurs de la Chapelle (en 1667) ;

l'ancien manoir de Lis-Colroët ou de Courouët, situé route de Lohéac. Il s'agit d'une ancienne résidence du roi Salomon au IXème siècle ;

l'ancien manoir de la Richardière, situé route de Lohéac. Propriété de la famille Graffart en 1427 et en 1513, puis de la famille du Bouëxic seigneurs de la Chapelle en 1695 ;

l'ancien manoir de la Jouennaye. Propriété de la famille de Saint-Malon en 1513 ;

ANCIENNE NOBLESSE de LA CHAPELLE-BOUEXIC

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence d'un seul noble de la Chapelle-Bouëxic :

Maître Jehan BERARD (20 livres de revenu) : défaillant ;

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