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Le Vieux-Marché "Ar Marc'hallac'h" ou mieux "Mar'chad-lech" (le lieu du marché) est en droit de revendiquer une origine fort ancienne. Dès 1334, c'était un lieu très important, car nous voyons que le duc Jean II donna à Jean de Bretagne, son fils, les terres et seigneuries du Vieux-Marché avec haute, moyenne et basse justice. Au moment de la Révolution, le Vieux-Marché appartenait à Monsieur de La Rivière.

L’ancien château du Vieux-Marché (en breton Coz-Yarc’hat) était assis sur un plateau commandant au nord, à l’est et à l’ouest de profonds vallons. Depuis seulement cinq ou six ans environ, cette ancienne redoute, devenue au Moyen-Age le siège d’une chapellenie, a été érigée en succursale, gardant un seul de ses antiques privilèges, nous voulons parler de ses foire et de ses marchés. Sa vieille caserne de gendarmerie, dernier débris de son ancienne importance militaire, son prétoire, sa résidence de percepteur, etc., lui ont été enlevés par la convoiteuse bourgade de Plouaret, qui, loin d’être satisfaite, gardera encore longtemps son vieil ombrage contre la cohue et le centre de commerce de la pauvre et infortunée Cité déjà si déshéritée.

La ville moderne du Vieux-Marché se compose uniquement d’une grande place, bordée de toutes parts de maisons dont les plus anciennes ne remontent guère au-delà du commencement du XVIe siècle. Sa chapelle, de la même époque, n’a ni transept, ni abside, ni collatéral et n’excède guère les proportions d’un oratoire de châtellenie. Tel qu’il est, avec son grand vitrail défoncé, ses fenêtres latérales, ses élégants contre-forts garnis de niches à dais couverts de sculptures et le soubassement de son clocher, ce monument offre toutefois à l’œil du touriste une sorte d’importance architectonique.

En circonscrivant le champ de nos recherches sur la châtellenie du Vieux-Marché entre notre époque et le commencement du Moyen-Age, nous croirions ne donner qu’une notion tronquée de notre ancienne seigneurie. Nombre de monuments qui subsistent encore, sur le sol de cette châtellenie, attestent qu’il faut prendre son histoire de plus haut et que ses origines se perdent dans la période gauloise, voire même dans celle des dolmen.

Ce privilège d’antiquité que nous revendiquons pour la petite cité du Vieux-Marché n’est nullement une singularité de notre histoire locale. L’étude la plus élémentaire de la géographie et de la topographie de l’Armorique gauloise et romaine, c’est-à-dire la simple observation des lieux et des anciens monuments civils et militaires qui jonchent le sol de notre littoral et celui de l’intérieur des terres, offrent partout une démonstration matérielle de cette vérité. Entre tous ces monuments, ceux qui, à nos yeux, apportent avec eux une signification plus positive que bien d’autres, ce sont les monnaies, les puits et les urnes cinéraires, les allées couvertes, les tumulus, les dolmen, les peulven et les anciennes voies courant d’une mer à l’autre ou servant seulement d’accession aux villages d’origine gauloise ou celtique.

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