Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE CLOS POULET ou PAYS D'ALETH

  Retour page d'accueil       Retour Ville de La Ville-ès-Nonais 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Le Clos-Poulet ou Pays d'Aleth est ce petit coin de Bretagne compris entre Saint-Malo et Dol, « clos » par la mer, la Rance, les marais de Châteauneuf et de Dol.

Ce pays, où l'amplitude des marées est la plus forte d'Europe, a été et reste toujours sujet à des modifications terrestres et marines. Cependant les cataclysmes et les raz de marée dont parlent certains ne reposent sur aucune preuve. Ce qui est plus sûr, c'est qu'aux temps préhistoriques la mer couvrait la Brière et la Rosière, tandis qu'au début de l'ère chrétienne elle arrêtait ses flots à Cézembre, la Haie des Couchées, les Tintiaux, le Herpin, et la baie de Cancale était un plateau marécageux et boisé.

Aux temps préhistoriques, il est possible que la Rance ne franchissait pas le Port-Saint-Jean et que la Brière et la Rosière étaient son estuaire. Poursuivit-elle la mer dans son recul jusqu'au Herpin ? Serait-ce elle qui aurait laissé les noms de Vieilles-Rivières que l'on retrouve dans les Marais, et de chenal de la Vieille-Rivière que l'on rencontre au Grouin ?... En tout cas, au début de l'ère chrétienne elle suivait son cours actuel, mais jusqu'à Cézembre.

Ce que la mer avait perdu, elle voulait le reprendre. Chaque jour elle grignotait un peu, et les coups de béliers des marées d'équinoxe enfonçaient parfois terriblement la côte. Aux VIIème et VIIIème siècles, elle attaqua fortement les prairies entre Cézembre et Saint-Malo. Aux siècles suivants elle empiéta sur toute la côte du Clos-Poulet, et avant le XVIème siècle elle avait peu à peu submergé les prairies de Cézembre et plusieurs villages dans les plaines de Concaven (baie de Cancale). Les marées de 1630, 1735 et 1770, dit-on, causèrent d'importants ravages et la mer envahit de grandes superficies. Depuis, elle a encore gagné du terrain. Il y a une trentaine d'années elle creva la digue de Saint-Benoît, envahit la ferme des Grèves et l'établissement ostréicole. Et elle n'a peut-être pas fini de nous jouer de vilains tours !

La Rance n'était au début qu'un petit ruisseau, guéable à Aleth (Saint-Servan). Mais chaque fois que les marées ravageaient les prairies de Cézembre, elles s'engouffraient aussi dans la vallée de la Rance. Peu à peu, la mer en fit cet estuaire majestueux et pittoresque, semblable à un fiord norvégien, qui s'ouvre et se resserre brusquement. L'anse de la Baguais atteint deux kilomètres ; la gorge du Port-SaintJean est très étroite : 173 m. 65 entre les piles du pont. Ici les cultures s'abaissent au niveau de l'eau qui baigne le seuil des maisons. Là les falaises s'élèvent en pentes boisées ou rocheuses. Le Mont-Garrot dresse à 73 mètres sa crête de quartz et de schistes micacés parfois incrustés de pyrite de cuivre, d'où la légende de l'or du Mont-Garrot.

La dénivellation entre pleine mer et basse mer au Port-Saint-Jean a atteint 13 m. 98. La hauteur de la pleine mer peut atteindre 0 m. 25 de plus qu'à Saint-Malo, mais elle accuse un retard de 12 minutes sur celle enregistrée à la Tour Solidor. L'étale ne dure pas plus de 4 à 5 minutes. Le retard de la basse mer par rapport à la Tour Solidor est très important et proportionnel au coefficient de la marée. Il est dû à l'écoulement des eaux des nombreuses baies, du cours naturel de la rivière, et de la réserve constituée en amont du barrage du Châtelier. La basse mer n'a pas d'étale.

Les courants et remous consécutifs aux phénomènes associés de la marée, des rétrécissements et élargissements brusques de l'estuaire, sont très dangereux et parfois meurtriers. Les bancs de sable, formés dans les zones peu travaillées par les courants, font à mer basse la joie des pêcheurs de coquillages, en attendant les modifications qu'apportera le barrage.

La vallée de la Rance oppose une barrière aux orages dont elle préserve souvent le Clos-Poulet. Elle apporte les brises marines, iodées et tempérées, mais dont la teneur en oxygène, en partie absorbé par les arbres, est plus faible que sur les bords de la mer. Elle rend donc le pays extrêmement salubre, surtout pour les enfants, d'autant plus que les sources, en particulier l'Escure, donnent une eau bicarbonatée ferrugineuse et non gazeuse, excellente pour la santé.

En parcourant les registres d'état civil, on est frappé par le nombre important de nonagénaires et plus que nonagénaires que l'on relève : Guillaume Baude mourut en 1701 à l'âge de cent ans. Et aujourd'hui, malgré ses quatre-vingt-quatorze printemps, Françoise Gicquel a toujours bon pied bon oeil.

Note : Le nom Clos-Poulet est attesté sous les formes Poëlet au XIème siècle, Pavelet en 1032 ; Pohelet en 1040 ; Paelet en 1152 ; Poullet en 1330. Jules Haize (1900) note la forme latinisée Pagus Alethensis.

(Abbé Auffret).

© Copyright - Tous droits réservés.