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LES ECUYERS BRETONS DU COMBAT DES TRENTE |
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12° MONTAUBAN : de gueules à 7 macles d'or, au lambel de 4 pendants d'argent. (Sceaux de 1314 à 1407). GUILLAUME DE MONTAUBAN, fils de Renaud et d'Amice du Breil, sieur et dame du Bois-de-la-Roche, Paroisse de Néant, décida, par son stratagème, de la victoire en faveur des Bretons : - Guillaume de Montauban le preux et l'alosé (renommé) - De l'estour (combat) est issu et les a regardez - Grant courage lui print, le cœur lui est enflé. - Et jure Jesus-Christ qui en croix fut poiné - S'il fust sur un cheval bien monté à son gré - Trétoux les départist (disperserait) o honte et o vileté (bassesse). - Bons esperons tranchantz lors caucha en ses piedz - Monta sur un cheval qui fut de grant fierté - Et lors print une lance dont le fer fut carré - Semblant fist de fuir, ly escuier membré. - Beaumanoir le regarde, puis l'a araisonné (lui adresse la parole) - Et dist : « Amy Guillaume qu'est-ce que vous pensez ? - Comme faux et mauvais comment vous en allez ! - A vous et à vos hoirs vous sera reprochié, .. ». - Quant Guillaume l'entend un riz en a jecté, - A haulte voix parla, que bien fust escouté : « Besoingnez, Beaumanoir, franc chevalier membré, - Car bien besoingneray, ce sont tous mes pensées ». - Lors broche ly cheval par flancs et par costez - Que le sang tout vermeil en chait (jaillit) sur le prez, - Par les Englois se boute, sept en a trébuchiés, - Au retour en a trois sous luy agraventés (renversés). - A ce coup les Englois furent esparpillés, - Tous perdirent les cœurs, c'est fine vérité. - Qui veult en a choisi, prins et sermentez (fait prisonniers sur parole ou sur serment). - Montauban hault parla quant les a regardes : « Montjoie s'escria ; barons or y ferez …. Vengiez vous des Englois tous à vos volentez » (Poème du Combat des Trente).
Il prit
part, le 14 Août 1352, au combat de Mauron, avec Jean de Beaumanoir, Even
Charuel et les sires de Tinténiac et de la Marche. Ces deux derniers y furent
tués, ainsi que Guy de Néelle, sire d'Offemont, maréchal de France, et
Guillaume de Montauban, qui mourut sans alliance, n'est pas cité dans la suite.
La postérité d'Alain, sire de Montauban, son oncle, a fini à Catherine, dame du Bois-de-la-Roche, épouse, au XVIème siècle, de René de Volvire, baron de Ruffec. De cette famille, le Bois-de-la-Roche a passé, par alliance, aux L'Olivier de Saint-Maur, et ces derniers, l'ont transmis, il y a un siècle, aux Saint-Pern de Couëllan. (P. Anselme, T IV., P.78, Ogée, verbo Néant).
13°
TINTÉNIAC
: d'argent à 2
jumelles d'azur, brisées d'une cotice de gueules.
ALAIN DE TINTÉNIAC accompagnait Charles de Blois au siège de Quimper, en 1344
(Enquête pour la canonisation de Charles de Blois en 1371. D. Morice, T. II.
Pr., col. 28) ; il épousa Adelice de Rostrenen, fut l'un des écuyers du combat
des 30, en 1351, et vivait encore en 1356, comme le prouve la quittance qu'il
donne à Jean Chauvel, trésorier des guerres du Roi Jean, de ses gages et de
ceux des écuyers et archers de sa compagnie (D. Morice, T. I., Pr., col. 1506).
Sa postérité
n'est pas connue ; on sait seulement qu'il était frère du sire de Tinténiac
tué à Mauron, et d'Olivier de Tinténiac qui suit, tous trois enfants de
Olivier et d'Etaisse de Chateaubriant. Olivier II, rappelé comme son frère
dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, qu'il suivit au siège
de Quimper en 1344, épousa, en 1343, Amice de Léon, fille d'Hervé, sr. de
Noyon sur Andelle, et de Jeanne de Montmorency, et mourut vers 1371. Il fut père
de Geoffroi de Tinténiac, sr. du Plessix-Meslé, de Sénones et d'Entrehais,
marié, vers 1368, à Béatrix du Matz, dame du Bourg, Paroisse de Marcillé-Robert,
Evêché de Rennes, morte en 1405, (Aug. du Paz, p. 339). Pierre, fils des précédents,
sr. du Bourg, de la Marre et des Freux, Paroisse de Marcillé, de Millac et de
la Villescoz, Paroisse de Bais, commissaire pour la Montre du pays de Marcillé-Robert,
en 1424 (D. Morice, T. II., Pr., col. 1166), et employé dans les Réformation
de 1427 et 1440, Paroisse de Marcillé et de Bais, s'établit en Anjou, où il
fut seigneur du Porcher et de la Coqueraye.
Pierre
II, son arrière-petit-fils, épousa, en 1520, Françoise, dame de Quimerch,
Paroisse de Bannalec, Evêché de Cornouailles, et prit les armes de sa femme,
d'hermines au croissant de gueules, que sa postérité, qui existe
encore, a conservées
14°
PESTIVIEN
: vairé d'argent et
de sable. (Sceau
1397). TRISTAN DE PESTIVIEN, fils juveigneur de Jean, baron de Pestivien, et de
Constance de Rostrenen, dame de Glomel, blessé et prisonnier au combat des 30,
recouvra sa liberté par la mort de Bembro et survécut à sa blessure,
puisqu'on le voit, plusieurs mois après, comparaître à des Montres, des 22
Juin et 11 Octobre 1351, avec Jean de Beaumanoir, Louis Gouéon, Olivier de
Fontenay, Geoffroi du Bois et Alain de Keranrais, ses compagnons au combat des
30. On le croit père de Guillaume de Pestivien qui jure fidélité au Duc pour
la capitainerie de Brest, donnée à Jean Périou en 1397 (D. Morice, T. II.,
Pr., col. 709) : Guillaume fut père de Jean, seigneur du Vern, Paroisse de
Guiscriff, et de Kermabguennou, Paroisse de Ploerdut, qui accompagne le Duc en
France en 1418, et est employé dans les Réformation de 1426 à 1448, Paroisse
de Guiscriff et de Ploerdut. Jean de Pestivien laissa trois fils : 1°
Guillaume, sr. du Vern, archer en brigandine dans la Montre générale de
Cornouailles de 1481, Paroisse de Guiscriff ; 2° Alain, sr. de Kermabguennou, Réformation
de 1513, Paroisse de Ploerdut, et 3° Charles sr. de Goasvennou, Paroisse de
Plounévézel, père d'autre Charles, employé dans les Réformations et Montres
de Plounévézel, Trébrivant et Treffrin, Evêché de Cornouailles, en 1536 et
1562, trisayeul de François, sr. de Goazvennou, marié en 1670 à Louise-Françoise
du Coëtlosquet, dont les descendants se sont éteints en 1776.
Le château
de Pestivien, dont s'était emparé, en 1363, Roger David, époux de Jeanne de
Rostrenen, capitaine anglais du parti de Montfort, fut repris la même année
par du Guesclin, ruiné de fond en comble et restitué enfin à son légitime
possesseur, Bizien de Pestivien, frère aîné de Tristan, et capitaine de
Quimperlé, qui ratifia le traité de Guérande en 1381. Bizien ne laissa qu'une
fille unique, Jeanne, dame de Pestivien, mariée à Guy V, sire de Molac (Le
Laboureur, p. 74), dont le fils, Guy VI, sire de Molac, époux de Marguerite de
Malestroit (Du Paz, p. 171), et seigneur de Pestivien, du chef de sa mère, fut
appelé au Parlement général de Bretagne, tenu à Vannes en 1462.
Lors de
la Réformation de 1536, la baronnie de Pestivien appartenait à Jean de Kerméno,
de la Paroisse de Plougonver, et elle a été possédée depuis par les
Kergorlay du Cleuzdon, qui l'ont transmise, en 1668, à la famille du Cleuz du
Gage, fondue, en 1785, dans celle de Kerouartz.
15°,
16° KERANRAIS
: vairé d'argent et
de gueules. ALAIN DE
KERANRAIS, choisi avec son oncle, Olivier de Keranrais, pour tenir la gageure de
Beaumanoir contre Bembro, prit une part fort honorable à la bataille, en
renversant mortellement le capitaine anglais, que Geoffroi du Bois acheva. Il
n'est point parlé de son oncle Olivier dans la suite, mais nous retrouvons
Alain de Keranrais dans des Montres des 22 Juin et 30 Août 1351, reçues par
Jean de Beaumanoir, où l'on voit figurer ses compagnons Geoffroi du Bois, Louis
Gouéon, Olivier de Fontenay et Tristan de Pestivien, et, parmi les archers,
Jean de Keranrais.
Alain et
Olivier, son oncle, appartenaient à une branche cadette de la maison de
Keranrais, Paroisse de Plouaret, Evêché de Tréguier. La branche aînée était
représentée, à la même époque, par Bizien, sire de Keranrais, mentionné
avec son porte-targe dans une Montre de Hue de Kenautret, reçue en 1356.
Pierre, sire de Keranrais et de Runfao, Paroisse de Ploubezre, qui paraît fils
de Bizien, épousa, vers 1369, Tiphaine Le Vayer, dame de la Rigaudière, dont
sortit Evon, sire de Keranrais, qui signe l'association de 1379 pour empêcher
l'invasion étrangère, ratifie le traité de Guérande en 1381 et est employé
Réformation de 1427, Paroisse de Plouaret. Il ne laissa qu'une fille, Anne,
dame de Keranrais et de la Rigaudière, mariée 1° à Olivier, vicomte de Coëtmen,
dont elle n'eut pas d'enfants, 2° à Jean de Montauban, seigneur du dit lieu.
Elle mourut en 1499. (Aug. du Paz, p. 462, 463).
Marie de
Montauban, leur fille et seule héritière, porta, par mariage, les possessions
de ses père et mère dans la maison de Rohan-Guéméné, à qui Keranrais
appartenait encore lors de la Réformation de 1536, et qui a passé depuis à la
famille Hay de Bonteville, par alliance, au dernier siècle, avec les Boiséon.
D'autres
branches de la maison de Keranrais ont été possessionnées, aux XVème et XVIème
siècle, dans l'Evêché de Léon, Paroisse de Treflaouenan, Lanarvily, Kernilis,
Plouvien et Plourin ; elles sont éteintes depuis 1550.
17°
GOYON ou GOUÉON
: d'or à 2 fasces
nouées de gueules accompagnées de 9 merlettes de même 4. 2. 3, à bande
d'azur brochant.
(Sceau 1351). « Loys Goion y viendra férir d'un branc d'acier ». Louis
GOYON ou GOUÉON, sr. de Launay, Paroisse de Ploubalay, Evêché de Saint-Malo,
fils juveigneur d'Etienne, sire de Matignon, et de Jeanne de Launay, dame du dit
lieu, Paroisse de Ploubalay, sa première femme, fut l'un des écuyers du combat
des 30, et portait tantôt les armes de Matignon brisées d'une bande d'azur,
tantôt les armes de sa mère, Jeanne de Launay, (deux léopards), que ses
descendants ont conservées en en renversant les émaux.
Il
comparaît à des montres reçues par Jean de Beaumanoir, les 22 Juin et 30 Août
1351, avec Geoffroi du Bois, Tristan de Pestivien, Alain de Keranrais, Olivier
de Fontenay et Guyon de Monteville, archer, et servait avec sept autres archers
sous le comte de Tancarville, suivant sa quittance scellée de ses armes, le 9
Juillet de la même année.
Il épousa
Jeanne Bouëtard, dame de la Bouëtardaye, Paroisse de Bourseul, dont il eut
Louis, sr. De la Bouëtardaye, marié à Clémence Ruffier. Charles, fils des précédents,
époux de Olive de Beaumanoir employé Réformation de 1439, Paroisse de
Bourseul fut père de Rolland employé Réformation de 1448 et 1467, et Montre
de 1479, époux de Françoise Bernier et père 1° de Rolland, conseiller aux
grands jours de Bretagne en 1495, 2° de François, qui a continué la filiation
jusqu'à Pierre Gouéon, sr. de la Bouëtardaye, marié à Marguerite Le Bigot,
dont Gillette, dame de la Bouëtardaye, alliée en 1647, à Pierre de Bédée,
sr. de la Mettrie, famille qui existe encore et à laquelle appartenait la mère
de Chateaubriand (P. Anselme, T. V, page 420 et arrêt de noblesse du 31 Janvier
1669, en faveur de René Gouéon, sr. de la Bouëtardaye, mort sans postérité
et de Gillette sa sœur).
18°
FONTENAY :
d'or à l'écu en
abyme de gueules, à l’orle de 8 merlettes de même.
OLIVIER DE FONTENAY, qui seconda son illustre chef Beaumanoir au combat de
Mi-Voie, se retrouve à la Montre faite par ce dernier, le 30 Août 1351, avec
quatre autres compagnons dont il paraît inséparable, savoir : Geoffroy du
Bois, Tristan de Pestivien, Alain de Keranrais et Louis Gouéon. On a dit
qu'Olivier de Fontenay prenait son nom d'un manoir situé dans la Paroisse de
Chartres, Evêché de Rennes. Ce manoir possédé, au XIVème siècle, par
Amaury, sire de Fontenay, maréchal de Bretagne, fut porté par sa petite-fille,
dans la maison d'Acigné, en 1408, d'où il est passé, à la fin du XVIème siècle,
aux Cossé-Brissac, et, de ceux-ci, aux Neuville de Villeroy, qui l'ont vendu
aux du Pont des Loges. Mais les documents manquent entièrement pour adopter
sans réserve cette origine ; attendu qu'il a existé une autre famille de
Fontenay dans l'Evêché de Saint-Brieuc qui peut revendiquer, aussi bien que
ses homonymes de l'Evêché de Rennes, l'écuyer Olivier de Fontenay. Si la répétition
du même prénom pouvait être une présomption en faveur de l'une de ces
familles, c'est même à celle de Saint-Brieuc qu'appartiendrait le personnage
en question. Du moins, on trouve un Olivier de Fontenay employé Réformation de
1441, Paroisse de Maroué, et autre Olivier et Guillaume de Fontenay, Réformation
de 1476, même paroisse ; ce dernier, homme d'armes dans une Montre reçue à
Malestroit en 1488. C'est la dernière fois que le nom de Fontenay est cité
dans les preuves de l'histoire de Bretagne, si ce n'est qu'un siècle après, on
voit un sieur de Fontenay, du parti de la Ligue, s'échapper, en 1589, de la
tour aux Foulons, à Rennes. (D. Morice, T. III., Preuves, col. 1703).
19°
CATUS : un
chat ou léopard, accompagné d'étoiles sans nombre.
« Huguet Catus, le sage, ne doit-on oublier ». HUGUES CATUS, seigneur
du Breuil, en Bas-Poitou, paraît avoir été frère cadet de Jean, écuyer,
paroissien de Machecoul en 1347, et avoir eu pour premier auteur connu Maurice
Catus, sénéchal de la Garnache de 1185 à 1200, et pour père Maurice Catus,
chevalier, témoin, en 1359, d'un traité entre Jean Gastineau, sr. de
Vieillevigne, et Sévestre du Chaffault. Hugues Catus se retrouve dans une
Montre reçue par Thibaut de Rochefort, le 1er Juillet 1351, avec deux de ses
compagnons, Guy de Rochefort et Caro de Bodégat, et le célèbre André du
Chesne nous a conservé un fragment de la généalogie de sa famille. (Histoire
de la Maison de Chasteigner, 1634).
Jean
Catus, frère aîné de Hugues, qui fait l'objet de cet article, laissa un fils,
nommé aussi Hugues, marié 1° à Henriette de Chasteigner, 2° à Jeanne
Jousseaume. Il vivait encore en 1433, ce qui empêche de le confondre avec le
personnage choisi par Beaumanoir, un siècle avant.
Jean, sr.
des Granges, près de Fontenay-le-Comte, et capitaine de Talmont, accompagna
François Ier à sa campagne du Milanais, en 1524, et reconstruisit à son
retour son château des Granges, l'un des plus jolis spécimens de la
Renaissance, sur lequel nous avons fait relever ses armes parlantes. Marie Catus,
sa petite-fille, dame des Granges, fille de Hardy Catus et de Jeanne du
Fouilloux, sœur du célèbre auteur de la vénerie, épousa Jean de la Haye, sr.
de Jarzé, lieutenant-général de la sénéchaussée de Poitou, tué pendant la
Ligue. De ce mariage naquit une fille unique, Urbane, héritière des
Granges-Catus, du Fouilloux et de Jarzé, mariée, vers 1600, à Pierre de
Launay, sr. d'Onglée, chevalier de l'ordre du Roi, auteur des Launay de
Pontgirault, établis en Bretagne.
La
branche des Catus, possessionnée à Machecoul, existait encore au commencement
du XVIème siècle, en la personne de Pierre, écuyer, habitant de ce bourg, et
de Jean, son frère, époux de Françoise Berthelot, établi vers Vieillevigne.
20°
LA ROCHE :
un chien passant,
accompagné de 2 molettes, une en chef, une en pointe.
(Sceau de 1302). Il est impossible d'attribuer à aucune famille de la Roche, en
particulier, l'écuyer Geoffroy de la Roche qui fut fait chevalier par
Beaumanoir, au milieu de l'action : - Mais Geffroy de la Roche requiert
chevalerie, - Un escuier moult noble, de grant accessorie, - Et Beaumanoir lui
donne au nom Sainte Marie - Et lui dit : Beau doulx fils, ores ne t'espargne mie
; - Membre-toi de celuy qui par chevalerie - Fut en Constantinople o belle
compaignie. Et ailleurs, en désignant les 30 combattants, le poème ajoute
encore : - Et Geffroy de la Roche sera fait chevalier - Comme Eudes, son bon père,
qui alla guerroier - Jusqu'à Constantinople pour grant honneur gaigner.
Nous croyons reconnaître dans Eudes, nommé ailleurs Budes et Brice, et qualifié
par le poète, bon père, c'est-à-dire aïeul de Geoffroi de la Roche, un croisé
qui aurait accompagné Baudouin, comte de Flandres, au siège de Constantinople
et en Grèce en 1204. Mais nous n'oserions croire avec d'Argentré, qu'il fut la
tige des Ducs d'Athènes de la maison de la Roche, dont les monnaies au XIIIème
siècle portent pour armoiries cinq points équipollés. Eudes fut-il père de
Geoffroi de la Roche, alloué de Rohan, assesseur dans un prisage des biens de
Henry d'Avaugour, en 1288, et dont un sceau de 1302 nous a été conservé par
D. Morice (T. I., Pr., col. 1180).
La
similitude dans les prénoms pourrait alors faire supposer que le chevalier du
combat des 30 était fils de l'alloué Geoffroi. Nous ignorons ce qu'il devint
ensuite et s'il appartenait à l'une des maisons de la Roche-Trébry, fondue
dans Freslon ; de la Roche-Helgomarc'h, Paroisse de Saint-Thoys, fondue dans
Rostrenen, ou de la Roche-Héron, Paroisse de Pleyberchrist, qui existe encore
de nos jours.
Nous
pouvons seulement affirmer qu'il n'avait rien de commun avec la famille de la
Roche-Saint-André, originaire du Poitou, et établie en Bretagne deux siècles
après le combat des 30, ni avec la famille Budes de Guébriant, attendu qu'en
admettant que Budes soit la bonne version du prénom de l'aïeul de Geoffroi de
la Roche, et non Eudes ou Brice, qui désigne le même personnage, Budes n'en
resterait pas moins un prénom et nullement un nom patronymique. En outre, la
maison des Budes n'a jamais possédé de seigneurie de la Roche, et son
historiographe Le Laboureur, aurait eu soin de lui attribuer le chevalier
Geoffroi de la Roche, s'il avait existé la plus légère vraisemblance à cet
égard.
21°
POULART : écartelé
aux 1 et 4 de gueules à une rose d'argent aux 2 et 3 de sinople plein.
(Sceau 1365). Aussy Geffroy Poulart gisant trestout dormant - Feut mort et
abatu en un pré verdoiant. GEOFFROY POULART tué à la fin de l'action,
paraît avoir été fils de Pierre, chevalier, sr. de Kergolleau. Paroisse de
Plouézec, et de Kerberzault, Paroisse de Pléhédel, trésorier de Jeanne de
Penthièvre, femme de Charles de Blois, au comté de Goëllo en 1339, et de
Constance de Kerraoul.
Pierre
passa sous sauf-conduit en Angleterre, en 1356, pour traiter de la rançon de
Charles de Blois ; fit une fondation à l'abbaye de Beauport en 1364, et fut
inhumé, avec sa femme, dans la chapelle Saint-Jean de Beauport, où se voit
encore leur tombeau.
Parmi les
autres enfants de Pierre, on remarque 1° Olivier, écuyer dans la Montre du 22
Juin 1351, reçue par Jean de Beaumanoir, à laquelle comparaissent Monsieur
Geoffroi du Bois, Alain de Keranrais, Louis Gouéon, Olivier de Fontenay et
Tristan de Pestivien ; 2° Guillaume, Evêque de Saint-Malo, qui assista au
concile provincial d'Angers en 1365 et mourut en 1384, 3° et Rolland, père de
Jean, qui a continué la filiation de cette famille. Ce dernier figure dans les
Montres d'Olivier de Clisson depuis 1375, et dans son testament, en 1406, pour
un legs de 600 livres. Il est en outre compris, ainsi que Philippe, son fils, au
rang des nobles des paroisses de Plouézec et de Pléhédel, à la Réformation
de 1423. Philippe prête serment au Duc, entre les nobles de Goëllo, en 1437,
et est employé, ainsi que Jean, son fils, à la Réformation de 1441. On trouve
encore Laurent, homme d'armes, dans une Montre de 1464 ; Guillaume, fils de
Jean, sr. de Kerberzault, à la Réformation de 1513 ; Jean, fils de Guillaume,
à celle de 1535, représenté à la Montre générale de Goëllo, en 1543, par
François Poulart et Jean l'Artur, archers à cheyal, « et excusé de sa
personne après avoir informé de sa maladie ».
A cette
Montre de 1543, Paroisse de Pléhédel, comparaissent aussi, en archers, Gilles
Poulart, sr. de Kermenguy, Amaury, sr. de Lesclec'h, et Guillaume, sr. du Traon,
enfants de feu Sylvestre, homme d'armes de la garde du château de Bréhat, dans
la guerre soutenue par la Duchesse Anne contre la France, en 1489. Puis le nom
de Poulart disparaît de l'histoire.
Depuis
longtemps déjà, le fief et la juridiction de Kergolleau étaient tombés dans
la famille de Trogoff, et, au dernier siècle, ils étaient possédés par les Méhérenc
de Saint-Pierre.
22°
TRÉZIGUIDY
: d'or à 3 pommes de
pin de gueules les pointes en haut.
(Sceau 1357). La famille de Tréziguidy étant éteinte depuis près de quatre
siècles, il est absolument impossible aujourd'hui, d'en établir la filiation.
Voici les degrés épars que nous avons pu recueillir sur elle.
Maurice,
sire de Tréziguidy, Paroisse de Pleyben, Evêché de Cornouailles, se croisa en
1248, et de concert avec Guillaume Richer, Yvon du Cosquer et Geoffroy L'Abbé,
il donna procuration, en 1249, pour traiter de leur passage et de celui de leur
suite de Chypre à Damiette. Il paraît avoir été père de Maurice, Evêque de
Rennes de 1260 à 1282, et aïeul de Yves, sire de Tréziguidy, et de Maurice,
l'un des écuyers du combat des 30, qui fit dans la suite une belle fortune en
France, et dont le nom a été confondu, dans quelques relations, avec celui de
la famille de Troguindy.
Les deux
frères suivirent un parti opposé ; en effet, Yves, d'abord capitaine d'Auray
pour Charles de Blois, rendit la place à Jean de Montfort et défendit
Hennebont contre son compétiteur, en 1341. L'année suivante, il contribua à
la défaite de Louis d'Espagne, à Quimperlé et à la prise de Vannes, et, en
1352, au gain de la bataille de Mauron. Devenu dans la suite capitaine de
Quimper, il rendit hommage, en 1382, à la Dame de Retz, pour ses terres de
Cornouailles.
Nous
ignorons si c'est de lui ou de Maurice, son frère, époux de Jeanne de Ploësquellec,
que sont descendus les autres sires de Tréziguidy mentionnés dans l'histoire.
La présence de Maurice au combat des 30 est attestée par le poème
contemporain et par l'Histoire de Louis II, Duc de Bourbon, composée en 1429.
Les Preuves de Dom Morice nous apprennent, en outre, qu'il donnait, en 1357 à
Vitré, et en 1363 à Châteaugontier, quittances scellées de ses armes, du
payement de ses gages et de ceux des archers de sa compagnie. Il se trouvait, en
1364, à Ouffay, en Gatinais ; en 1373, au siège de Dinan avec le connétable
du Guesclin et le Duc de Bourbon [Note : Et chevauchèrent les seigneurs
devant Dinan, qui est l'entrée de Bretagne Bretonnant, où dedans estoit
Maurice de Tréziguidy, le plus vaillant chevalier de Bretagne, car il fut l'un
des chefs de la bataille des Trente (Histoire de Louis II, Duc de Bourbon)]
; en 1377, à l'expédition de Guyenne ; et envoyé en ambassade en Aragon, en
1379, il lui était alloué, par le Roi Charles V, 365 francs d'or pour ses
frais de voyage. Capitaine de la ville de Paris, en 1380, aux gages de 1.200
livres parisis, il portait la bannière du connétable aux obsèques qui lui
furent faites à Saint-Denis, en 1389, et vivait encore en 1395, suivant les pièces
d'un procès qu'il soutenait, cette même année, contre Olivier du Guesclin, frère
du feu connétable, pour terre d'Anneville, en Normandie.
Guy de Tréziguidy
ratifia le traité de Guérande, en 1381, et était garde de l'oriflamme dans
l'expédition de Flandres contre Philippe d'Artevelle, en 1382.
Jean,
sire de Tréziguidy, Paroisse de Pleyben, et des Salles, Paroisse de Plouisy,
que nous croyons fils aîné dYvon et neveu de Maurice qui précèdent, ratifia
le traité de Guérande à Guingamp, en 1381, et est employé dans la Réformation
de 1426, Paroisse de Pleyben et de Lanédern.
Jean,
fils du précédent, ratifie, en 1470, les traités de Caen et d'Ancenis ;
assiste, en 1480, à l'entrée solennelle de Guy du Bouchet, Evêque de
Cornouailles, et comparaît avec Gilles, son fils, en équipage d'hommes
d'armes, aux Montres générales de Cornouailles et de Tréguier, en 1481.
Gilles
suivit le parti du Duc contre Louis XI, et dans une rencontre, en 1487, il fit
prisonnier et mit à rançon Olivier du Pont-l'Abbé, sr. de Ploësquellec.
Gilles ne
laissa qu'une fille unique, mariée à Olivier, seigneur de La Palue, qui n'eut
à son tour qu'une fille, Françoise, femme de Troïlus de Montdragon, sr. du
Hallot, mort vers 1535, d'où la terre de Tréziguidy a passé successivement,
par alliance, aux Montmorency, Rosmadec, Kerlec'h, Kergrist, Kergariou et
Barbier de Lescoat ; tandis que les Salles ont été possédées, après les
Montmorency, par les maisons de Kergorlay, du Cleuz du Gage et Kerouartz.
23°
PONTBLANC
: d'or à 10
billettes de sable 4. 3. 2. 1.
Et Guyon du Pontblanc ne mettray en oubly. GUYON, seigneur du Pontblanc,
Paroisse de Plouaret, peut être fils de Pierre, compris pour un legs de 30
livres dans le testament de Jean II, en 1304, ou de Geoffroi, maître-d'hôtel
de Charles de Blois, tué au sac de Lannion, en 1346.
Nous
retrouvons un Jean du Pontblanc dans des Montres et quittances de gendarmes du
commencement du XVème siècle. Sa postérité a porté la terre du Pontblanc
dans la maison de Trogoff, et elle a été successivement possédée depuis par
les Ploësquellec, Pont-l'Abbé, du Chastellier, Villeblanche (Aug. du Paz, p.
92, 93) et La Rivière-Saint-Quiouët.
En 1754,
dame Marie-Louise-Julie de La Rivière, dame du Pontblanc , épousa le marquis
de La Fayette , père du célèbre général, auquel le Pontblanc appartenait à
la fin du dernier siècle.
24°
DU PARC : d'azur
au léopard d'or, au lambel de gueules.
Et Morice du Parc, un escuier hardy. MAURICE DU PARC, seigneur du dit
lieu, Paroisse de Rosnoën, Evêché de Cornouailles, ainsi qu'il le dit lui-même
dans l'enquête pour la canonisation de Charles de Blois, en 1371 (D. Morice, T.
II., Pr., col. 9), ne doit point être confondu, comme on l'a fait, avec une
autre famille du Parc, sr. du dit lieu, Paroisse du Gouray, et de Locmaria,
Paroisse de Ploumagoër, qui s'armait d'argent à trois jumelles de gueules.
Les du
Parc de Rosnoën,, issus en ramage des vicomtes du Faou, portaient les armes de
ceux-ci, brisées d'un lambel.
Maurice,
l'un des champions du combat des 30, puis capitaine de Quimper pour Charles de
Blois, contribua, en 1359, pour la somme de 5.000 écus, à la rançon de son maître
prisonnier en Angleterre, et, à sa mort, passa au service de France. Suivant
l'enquête susdite, il était âgé, en 1371, d'environ 50 ans, ce qui lui donne
l'âge de 20 ans lorsqu'il fit ses premières armes au chêne de Mi-Voie. En
1372, il conduisait, avec Alain de Beaumont, l'aile gauche de l'armée du connétable
à la déroute des Anglais devant Chisey, en Poitou, et était gouverneur de La
Rochelle, en Aunis, en 1373 (Le Laboureur, p. 54). Les anciennes Réformations
et Montres de Cornouailles mentionnent plusieurs membres de la même famille,
savoir :
Henry, sr.
du Parc, employé dans la Réformation de 1426, Paroisse de Rosnoën ; Jean,
archer en brigandine dans la Montre générale de 1481 ; autre Jean, sr. du
Parc, Réformation de 1536, père de 1° Jean, mineur en 1562 et représenté à
une Montre de cette année, par Jacques du Parc, son oncle paternel, en équipage
d'arquebusier à cheval ; 2° Jeanne, Dame du Parc, après son frère mort sans
hoirs, mariée, vers 1560, à Jean Troussier, sr. de la Gabetière. De ce
mariage naquit une fille, Jeanne Troussier, Dame du Parc, mariée, en 1581, à
Charles de Penmarc'h, sr. de Coëténez, Paroisse de Plouzané, dont la
petite-fille, Marie-Françoise de Penmarc'h, Dame de Coëténez et du Parc, épousa,
vers 1675, François Le Veyer, sr. de Kerandantec, Paroisse de Plouzané, et du
Ster, Paroisse de Cléden-Poher.
Gabriel
Le Veyer, fils des précédents, seigneur du Parc, de Coëténez et du Ster,
mourut au Parc et fut enterré, en 1724, à Rosnoën, laissant de son mariage
avec Marie-Perronnelle de Kerléan :
Roberte-Angélique
Le Veyer, Dame du Parc, de Coëténez et du Ster, épouse de Claude-René de
Guer, marquis de Pontcallec, frère de Clément décapité, en 1720, pour sa
participation à la conspiration de Cellamare.
25°
BEAUCORS :
d'azur à deux fasces
d'or. GEOFFROY DE
BEAUCORS, BEAUCOURS ou BEAUCORPS, Sr. du dit lieu, Paroisse de Saint-Cast, Evêché
de Saint-Brieuc, qui combattit au combat des 30, n'eut qu'une fille, Jeanne,
Dame de Beaucors, mariée à Jean Goyon, que d'Hozier, dans ses Tables généalogiques,
dit fils de Bertrand II Goyon, seigneur de Matignon, et de Jeanne de Dinan. Ce
Jean Goyon est l'auteur des branches de Beaucors et du Vaurouault (P. Anselme,
T. V., p. 400).
Mais
Geoffroi de Beaucors paraît avoir eu un frère juveigneur, nommé Jean, cité
parmi les seigneurs Bretons qui accompagnèrent Charles de Blois en Angleterre,
en 1356. Dans les comptes des trésoriers de Bretagne, de 1464 à 1498, on
trouve Prigent, Yvon et Olivier de Beaucours dans les hommes d'armes du Duc et
les gentilshommes de la maison de la Reine ; mais nous ignorons si ces
personnages appartenaient à la famille de Beaucours de l'Evêché de
Saint-Brieuc, représentée à la Réformation de 1513 par Alain de Beaucours,
sr. des Landes, Paroisse de Bréhant-Moncontour.
Ils
pourraient appartenir, avec les mêmes probabilités, à la famille de Beaucours,
originaire de la Paroisse de Bothoa, Evêché de Cornouailles, représentée à
la Montre générale de Cornouailles de 1481 par Jean de Beaucours, sr. de
Lopuen et de Roc'hcleuz, Paroisse de Duault, frère aîné de Guillaume, homme
d'armes de l'ordonnance du Duc, en 1490. Guillaume obtint de Louis XII, en 1505,
lettres de rémission pour avoir tué Nicolas Garic, époux de Jeanne de
Beaucours, sa nièce citée à la Réformation de 1536, Paroisse de Duault
(Registre de la Chancellerie de Bretagne, F° 16, année 1505-1506).
Nous ne
connaissons ni les armes des Beaucours de Saint-Brieuc, ni celles des Beaucours
de Cornouailles, et celles que nous donnons ici appartiennent à une famille de
Beaucorps sortie de Bretagne, établie depuis plusieurs siècles dans le Dunois,
et maintenue a l'intendance de La Rochelle, en 1699, sur preuves remontant à
1548.
26°
LANLOUP : d'azur
à 6 annelets d'argent 3. 2. 1.
GESLIN DE LANLOUP a été improprement appelé Geslin d'Entraguy par
d'Argentré, et Geslin de Troguindy par D. Morice. Le nom d'Entraguy
est absolument inconnu dans les Chartes, Réformations, Montres et Nobiliaires
de la province. Celui de Troguindy, confondu une première fois avec Tréziguidy,
a été porté, il est vrai, par une ancienne famille de la Paroisse de Penvenan,
Evêché de Tréguier, mais qui n'avait aucun représentant au combat des 30 ,
puisque le manuscrit original ne rapporte pas ce nom, et cite, au contraire,
ceux de Tréziguidy et de Lanloup.
Geslin de
Lanloup, sieur du dit lieu, Paroisse de ce nom, Evêché de Saint-Brieuc, devait
être descendu de Rolland de Lanloup et de Guillaume, son fils, qui firent
accord avec les religieux de Beauport, en 1266.
Jean,
sieur de Lanloup, prête serment de fidélité au Duc, entre les nobles de Goëllo,
en 1437, et est employé, ainsi que Rolland, son fils, époux de Mahaut Botherel,
à la Réformation de 1441, Paroisse de Lanloup.
La dernière
héritière de ce nom épousa, vers 1500, Geoffroy Le Picart, sr. de la
Demiville, Paroisse de Plélo, et leurs descendants, qui prirent les noms et
armes de Lanloup, ont été maintenus à la Réformation de 1668, et se sont
fondus, de nos jours, dans les Bellingant.
27°
MELLON : d'azur
à 3 croix pattées d'argent.
(Sceau de 1415). GEOFFROY DE MELLON, sr. du dit lieu, Paroisse de Pacé, Evêché
de Rennes, tué dès le premier choc au combat des 30. - A la première, fut
grand le déconfort, - Charruel s'y fut pris, Geffroy Mellon fut mort ; ne
doit point être confondu avec une famille Meslou, originaire de Cornouailles,
qui possédait, dans la Paroisse de Briec, les terres de Trégain et de
Saint-Eloy, et qui, dans l'arrêt de maintenue rendu en sa faveur par le
Parlement de Bretagne, en 1734, a prouvé six générations seulement. Les
preuves de la famille de Mellon, de l'Evêché de Rennes, faites à la Réformation
de 1669, établissaient son gouvernement noble sur tous les degrés, à partir
de Jean de Mellon, époux de Guillemette Baudouin, dont l'hôtel est exempté de
fouages à la Réformation des feux de la paroisse de Pacé, en 1427.
Ce Jean
paraît fils d'autre Jean de Mellon, l'un des signataires de l'association de la
noblesse de Rennes pour empêcher l'invasion étrangère en 1379, et c'est à
l'un d'eux qu'appartenait le sceau de 1415, tiré d'une quittance de gendarmes
et reproduit par D. Morice (T. II., Sceaux, n° 112).
Raoul,
petit-fils de Jean et époux d'Hélène Havart, exempte, à la Réformation de
1513, sa métairie « size près le pastiz et village de Mellon, pour ce
qu'il a servi le temps passé aux armes ». Raoul fut le 5ème aïeul de
Jacques, sr. de Mellon et de la Guinardais, maintenu, ainsi que nous l'avons
dit, à la Réformation de 1669, et dont les descendants existent encore.
28°
SÉRENT : d'or
à 3 quintefeuilles de sable.
(Sceau de 1356). Guillaume, sire de Sérent, croisé en 1248, laissa deux fils :
l'aîné, Guillaume, n'eut qu'une fille, Isabeau, mariée, vers 1314, à Olivier
de la Chapelle, maréchal de Bretagne, auquel elle porta la chatellenie de Sérent,
successivement possédée depuis par les Rosmadec et les Sénéchal de Carcado.
Son
second fils, Alain, sr. du Tromeur, paroisse de Sérent, épousa Gillette de
Malestroit, dont il eut : Jehan ou Jehannot de Sérent, qui combattait à la
bataille des 30, et donnait, en 1356, une quittance scellée de ses armes de la
somme de 80 écus d'or, « à moy baillez par mandement de Monsieur le Duc
Charles pour acheter chevaulx et moy mettre en arroy pour servir ez présentes
guerres ». Son nom et celui de Jean, son fils aîné, sont fréquemment cités
dans les Montres d'Olivier de Clisson de 1375 et années suivantes. Il avait épousé
Jeanne de Saint-Gilles, dont il eut, outre Jean, sr. du Tromeur, qui suit,
Perrot de Sérent, sr. de la Rivière, dont l'article viendra après celui de
son frère.
Jean, sr.
du Tromeur, capitaine du châtel et forteresse de Batz, en 1400, épousa Jeanne
de Comenan, dont il n'eut qu'une fille unique : Orfroise, Dame du Tromeur, épouse
1° de Simon Delhoye, 2° de Henry Hingant, 3° de Guillaume de Montauban. De ce
dernier mariage issu Esprit de Montauban, sr. du Tromeur, dont le fils, Louis,
est cité dans la Réformation de 1513, Paroisse de Sérent. A la Réformation
de 1536, le Tromeur appartenait aux d'Avaugour-Saint-Laurent ; en 1630, aux
Francheville, et lors de la rédaction du rôle de l'arrière-ban de Vannes, en
1666, aux Jocet de Kervillart.
Perrot,
fils juveigneur de Jehannot de Sérent, eut en partage la terre de la Rivière,
en Sérent. Il épousa, vers 1398, Jeanne Goyon, de la maison de Coipel, et fut
le quatrième aïeul de François de Sérent, sr. de la Rivière, père de
Pierre, dont la postérité existait encore au dernier siècle, et de Julien, sr.
de Kerfily, quatrième aïeul de Armand-Louis, duc de Sérent, dernier représentant
mâle de la maison de Sérent, époux de Bonne-Marie-Félicité de
Montmorency-Luxembourg, pair de France, grand d'Espagne, lieutenant-général
des armées du Roi, mort en 1822, ne laissant que deux filles, duchesses de
Narbonne-Pelet et de Damas-Crux.
29°
LA LANDE :
porte 3 écussons, à
la cotice brochant
(Sceau de 1365). GUILLAUME DE LA LANDE, juveigneur de la maison de la Lande,
Paroisse de Guichen, Evêché de Saint-Malo, l'un des écuyers du combat des 30,
en 1351, signe et scelle le traité de Guérande en 1365. (D. Morice, T. I.,
Pr., col. 1598 et Sceaux, n° 249). On peut croire que c'est du même personnage
que parle Aug. du Paz en son Histoire généalogique des Seigneurs de Guignen.
On y rencontre du moins, à cette époque, un Guillaume de la Lande, époux de
Jeanne, Dame de Guignen, père et mère de Tristan de la Lande, gouverneur des
ville et comté de Nantes, puis grand-maître de Bretagne, mort en 1431. Cette
branche s'est fondue dans la maison d'Elbiest, qui a transmis aux Saint-Amadour
la chatellenie de Guignen, possédée ensuite par les comtes de Vertus, bâtards
de Bretagne, éteints au dernier siècle.
Quant à
la branche aînée des la Lande, elle s'était fondue, dès le XVIème siècle,
dans la maison d'Acigné, par le mariage de Jeanne, Dame de la Lande, avec Jean
I, sire d'Acigné, mort en 1421, et leur postérité s'est éteinte à son tour
dans les Cossé-Brissac, en 1573.
D'autres
familles de la Lande pourraient toutefois s'attribuer, quoiqu'avec moins de
probabilités, le combattant des 30, à l'exception toutefois des la Lande du
Lou, auxquels on l'a particulièrement appliqué. En effet, cette famille,
originaire du Maine, n'a fait preuve, à la dernière Réformation, que depuis
Macé de la Lande, gouverneur de la Gravelle en 1450, père d'Artur, homme
d'armes de l'ordonnance de la Duchesse en 1489, qui se fixa en Bretagne par son
mariage avec Jeanne de Meel, Dame du Lou, Paroisse le Lou-du-Lac, Evêché de
Dol.
30°
MONTEVILLE
: d'argent à trois
feuilles de houx de sinople, à la bordure de sable.
OLIVIER DE MONTEVILLE, Sr. de Launay, Paroisse de Plouec, Evêché de Tréguier,
l'un des écuyers du combat des 30, pouvait descendre de Pierre de Monteville, sénéchal
de Tréguier en 1270. On d'autres Monteville dans l'histoire, et parmi eux Guyon
de Monteville, archer dans une Montre de 1351, reçue par Jean de Beaumanoir, où
comparaissent également Geoffroi du Bois, Tristan de Pestivien, Alain de
Keranrais, Louis Gouéon et Olivier de Fontenay, c'est-à-dire six des
combattants de Mi-Voie. En 1356, Simon de Monteville comparaît, avec Simon
Richard, autre combattant des 30, à une Montre d'Even Charuel. Bizien prête
serment de fidélité au Duc en 1371 ; Raoul, chevalier, rend hommage à la Dame
de Retz comme Dame de Châteaulin sur Trieuc, en 1382, et faisait la guerre en
Flandres en 1383. On rencontre encore dans les Preuves de Dom Morice, Charles de
Monteville, écuyer du corps et de la chambre du Duc en 1420, et dans la Montre
générale de Tréguier, en 1481, Guillaume, archer de la paroisse de Plouguiel.
Guy Le
Borgne donne à cette famille les armes des Quélen de Cornouailles, brisées
d'une bordure de sable, ce qui indiquerait qu'elle en serait issue en ramage ;
mais nous la croirions plutôt issue des Quélen de Porhoët, attendu que les
deux terres de Quélen et du Plessix-Monteville sont voisines et situées, l'une
et l'autre, dans la paroisse de Guégon, Evêché de Vannes.
La
seigneurie du Plessix-Monteville passa, dès le XIVème siècle, à Pierre d'Estuer,
qui laissa deux fils, Alain et Thomas. De Alain, sr. d'Estuer et du
Plessix-Monteville, Réformation de 1426, Paroisse de Guégon, descendait
directement Louise, Dame des dits lieux, Réformation de 1536, Paroisse de Guégon,
mariée à Messire Dondel, chevalier, seigneur de la Roque.
Suivant
le rôle de l'arrière-ban de Vannes, en 1666, le Plessix-Monteville appartenait
alors à Jean de Faverolles, conseiller, notaire et secrétaire du Roi, maison
et couronne de France, et, en 1775, aux Talhouët de Keravéon et de Brignac.
Thomas,
second fils de Pierre susdit, se fixa en Saintonge et a fait la branche des
seigneurs de Saint-Mégrin, princes de Carencey et comtes de la Vauguyon,
fondus, en 1667, dans Quélen-Porhoët.
D'après
ce qui précède, nous croyons que la bordure de sable doit être continuée aux
Monteville, comme marque de juveigneurie, mais avec les armes de Quélen de
Porhoët, c'est-à-dire d'argent à trois feuilles de houx de sinople.
31°
RICHARD : 7
annelets 3. 3. 1 et une bordure.
(Sceau de 1381). Et Symonet Richart pas n'y fera faillance. SIMON
RICHARD, sr. de Kerjean , Paroisse de Plestin, et de Coëtléguer, Paroisse de
Trégrom, Evêché de Tréguier, capitaine de Lesneven et l'un des 30, comparaît
à une Montre reçue par Even Charuel en 1356 et dans une Montre de du Guesclin
en 1370 ; jure l'association pour empêcher l'invasion étrangère en 1379, et
ratifie, le 2 Mai 1381, à la Roche-Derrien, le célèbre traité de Guérande
(Charte originale, J. 242 , n° 57 ; 2. Trésor des Chartes aux archives de
l'Empire), où son sceau est encore appendu. L'année suivante, il rend
hommage à la Dame de Retz comme Dame de Châteaulin sur Trieuc, et son nom
disparaît, sans qu'on puisse savoir si les personnages suivants étaient ses
petits-fils ou ses petits-neveux.
Geoffroy
et Mérien comparaissent à la Réformation de 1427, Paroisse de Plestin ;
Guillaume et Mahé prêtent serment au Duc, entre les, nobles de Tréguier et de
Goëllo, en 1437 ; Jean accompagne le Duc en France en 1418 ; Nicolas, sr. de
Kerjean, comparaît, entre les nobles de Plestin, à la Montre générale de Tréguier
de 1481, en équipage d'archer à deux chevaux et page ; mais à la Réformation
de 1543, le manoir de Kerjean était sorti de sa famille et appartenait à
Lazare du Dresnay, qui le transmit à ses descendants. La branche de Coëtléguer,
en Trégrom, existait seule et était représentée par Yvon Richard, à la Réformation
de 1535 ; elle s'est éteinte, comme la précédente, avant la Recherche de
1669.
Guy Le Borgne a confondu cette famille avec une autre du même nom, originaire de Guérande et possessionnée, au XVIème siècle, dans l'Evêché de Léon. Celle-ci ne remontait qu'à Pierre Richard, valet de chambre du Duc, anobli en 1439, père de Pierre, bouteiller du Duc, confirmé dans sa noblesse en 1443, et l'un des prédécesseurs d'Olivier, chanoine de Nantes, Rennes et Léon, mort en 1555, et dont on voit la tombe dans la chapelle de Tariec, paroisse de Plouvien.
Pol de Courcy.
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