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COMBAT DES TRENTE

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Le fameux combat des Trente (1351) au chêne de Mi-Voie entre Josselin et Ploërmel, où trente chevaliers bretons sous le commandement de Jean Beaumanoir l'emportèrent sur trente combattants anglais, allemands et quatre bretons, eut un grand retentissement. Notre région était brillamment représentée dans cette rencontre par Even Charruel de Kerc'hallon en Plouégat-Guérand, par Guyon de Pontblanc et Keranrais de Plouaret, et par un écuyer choisi sur sa valeur, Symonet Richard de Kerjean en Plestin.

LES CAUSES DU COMBAT DES TRENTE

Le Combat des Trente

En 1317, le duc Jean III réunit au profit de son frère aîné, Guy, les comtés de Tréguier et Penthièvre. Le 30 avril 1341, Jean III mourut sans héritiers directs. Son demi-frère, Jean de Montfort marié à Jeanne de Flandre, et sa nièce Jeanne de Penthièvre, épouse du neveu de Philippe VI de France, Charles de Blois, revendiquent chacun pour son compte le trône ducal.

Le parti de Blois est soutenu par la France, les grands seigneurs bretons, le haut-clergé, le pays Gallo et les principales villes du Trégor. Le parti de Montfort est soutenu par l’Angleterre, la petite noblesse, les recteurs et leurs paroissiens du pays bretonnant.

Une trêve avait été signée. Mais au mépris de cette convention les anglais, sous prétexte de soutenir la cause des Montfort rançonnaient et pillaient la Bretagne. Les paroisses qui ne pouvaient payer étaient détruites, incendiées et saccagées.

En 1351, un baron de la Bretagne, nommé Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, eut l’occasion de reprocher aux Anglais leur conduite odieuse et de s’écrier en s’adressant à Brembo, gouverneur de Ploërmel, place forte anglaise « Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel côté est le droit ». La rencontre eut lieu au « chêne de Mi-Voie », entre Ploërmel et Josselin le 26 (ou le 27 ) mars 1351. Les conditions de la lutte furent celles du « combat à volonté », c’est-à-dire que chacun des soixante champions eut toute liberté de se battre comme il lui plairait, soit à pied, soit à cheval, avec les armes qu’il voudrait, sans autre obligation que d’observer dans ce combat les règles de la loyauté chevaleresque.

Le Combat des Trente (1351) d'après Froissart : Autour de Ploërmel, un guerrier anglais, sir Richard Bamborough, s'acharnait particulièrement sur les marchands et les laboureurs. Les champs et les routes se couvraient de cadavres. Une foule d'enfants et de vieillards expiraient dans les cachots, et les jeunes gens qui échappaient aux massacres étaient menés sur les marchés où l'on en trafiquait comme de vils animaux. Les populations affolées se réfugiaient dans les cités maudissant avec énergie leur duc Charles, Edouard d'Angleterre et Jean, roi de France. Le sire de Beaumanoir, chevalier plein d'honneur, commandant de Josselin, pressé du désir de faire cesser ces malheurs, se présenta, muni d’un sauf-conduit devant Bamborough, et parla en ces termes : « Chevaliers d'Angleterre, je m'étonne fort que des hommes, vaillants comme vous l'êtes, fassent une guerre honteuse et cruelle, non pas aux gens qui portent les armes, mais aux mar­chands, aux laboureurs, aux hommes paisibles. Ce n'est pas coutume que les soldats soient employés à vexer et à ruiner le pauvre habitant qui sème le blé, qui nous procure le vin et qui nourrit le bestial ». Après un long entretien où s'entrechoquèrent des répliques naïves et sonores, le chevalier breton lança au chef anglais ce défi : « Les Anglais sont sans doute des guerriers recommandables ; mais à mon avis, ils sont loin de l'emporter sur les Bretons.. A l'occasion je me fais fort de le leur apprendre par expérience ». Bamborough releva la provocation, la rencontre fut décidée pour le samedi 27 mars 1351, et le nombre des combattants de chaque parti fixé à 30. Dix chevaliers et vingt écuyers, tous Bretons, s'adjoignirent à Beaumanoir tandis que la troupe de Bamborough se composa de vingt Anglais, six Allemands et quatre Bretons. Le rendez-vous avait été donné près d'un vieux chêne, entre Ploërmel et Josselin, dans une lande dite la lande de Mi-voie. Bamborough arriva le premier, suivi de peu par les Bretons. Les combattants étaient armés à leur gré d'épées, de lances, de poignards et de fauchons, sabres courts et recourbés comme des cimeterres. L'un était muni d'un maillet d'acier du poids de 25 livres, l'autre se servait d'une faux tranchante d'un côté, hérissée de crochets de l'autre, et dont tous les coups étaient mortels. Les deux chefs, avant le combat, haranguèrent leurs compagnons : BEAUMANOIR : « Serrez-vous l'un près de l'autre comme vaillants et sages. Les Anglais veulent notre perte, montrez leur seulement votre fier visage, et malheur à Bamborough ! ». BAMBOROUGH : « Nous tuerons ou prendrons Beaumanoir et tous ses compagnons. Nous amènerons ceux qui seront vivants à notre gentil Roi Edouard qui les traitera à son plaisir. La Bretagne et bientôt toute la France lui appartiendront... ». L'Anglais cependant était beaucoup moins rassuré qu'il semblait le prétendre et, faisant signe à Beaumanoir, il lui proposa de remettre à plus tard la « journée », d'en référer à leurs souverains, « au noble Edouard comme au Roi de Saint-Denis ». Enfin, il fit appel au bon sens, « à la raison du chevalier breton ». « C'est pourtant grande folie d'exposer ainsi à la mort, la fleur de la duché ! ». Les hommes de Beaumanoir, consultés, refusèrent d'ajourner l'affaire et leur chef donna le signal du combat : « De par le fils de Marie ! Bamborough vous mourrez ignominieusement avant l'heure de complies, ou vous les vôtres, vous serez pris et garottés. En avant, amis, et à l'épreuve ! ». Alors on en vint aux mains. L'avantage fut d'abord du côté des Anglais. Après deux heures de lutte corps à corps dans une mêlée horrible, les deux partis accablés de fatigue se retirèrent d'un commun accord pour reprendre haleine et se rafraîchir. Deux chevaliers bretons étaient morts. Trois autres étaient prisonniers. A la reprise Bamborough se jeta sur Beaumanoir, le frappa d'un coup qui l'étourdit et le saisissant au corps : « Rends-toi, cria-t-il, je ne te tuerai pas ; mais je te donnerai à ma mie à qui je t'ai promis en présent ». — « Par Saint-Yves ! reprit le Breton, il n'en sera pas comme tu penses ! ». Il allait pourtant succomber quand il fut sauvé par un de ses compagnons qui, après avoir blessé Bamborough d'un coup de lance, trancha la tête de l'Anglais. « Beaumanoir est vengé ! » crièrent triomphalement les Bretons. Après la mort de leur chef, les Anglais, un moment interdits, se reformèrent et le combat reprit avec violence. La chaleur était excessive et Beaumanoir blessé se sentant défaillir laissa échapper ce cri d'angoisse : « A boire ! — Bois ton sang, Beaumanoir, et la journée est à nous ! » lui répliqua un des chevaliers. Ce mot rendit au héros toute énergie et il fondit sur l'ennemi. Un instant après, les Bretons furieux pénétrèrent dans les rangs de leurs adversaires et ce ne fut plus qu'un ignoble massacre : tous les Anglais furent tués ou faits prisonniers (d'après Froissart).

« Ainsi fut la bataille juré par tel point,

Et que sans nulle fraude loyaulment le feroint,

Et d’un costé et d’aultre touts à cheval seroint,

Ou trois, ou cinq, ou six, ou toutz, se ilz vouloint,

Sans élection d’armes ainscin se combatroint,

En guise et manière que chascun le vouldroint ».

 

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LES COMBATTANTS DU COMBAT DES TRENTE

 

Les trente bretons supportant le parti de Blois Les trente anglais supportant le parti de Montfort

Le capitaine est Jehan de Beaumanoir

Les chevaliers :

Jehan de Tyntyniac

Guy de Rochefort

Even Charruel

Robin Raguenel de Saint-Yon

Caro de Bodégat

Guillaume de la Marche

Ollivier Arrel

Jehan Rousselet

Geffroy du Boys (du Bois)

Les écuyers :

Guillaume de Montauban

Alain de Tyntyniac

Tristan de Pestivien

Alain de Keranrais

Ollivier de Keranrais

Louys Gouyon

Le Fontenai ou Le Fontenois

Huet Captus (lisez Catus)

Geffroy de la Roche

Geffroy Poulart

Morice de Trezeguidy

Guyon du Pontblanc

Morice du Parc

Geffroy de Beaucours

Celuy de la Villon (lisez La Villéon)

Geffroy Mellon ou Moelon

Jehannot de Serrant (lisez Sérent)

Olivier Bouteville  (Monteville ?)

Guillaume de la Lande

Symonet Richard 

Les champions étaient tous des bretons.

 

Le capitaine est Robert Brambroch (ou Richard de Brandenburg, encore appelé Brembo)

Les combattants :

Canoles (lisez Robert Knolles)

Cavarlay (lisez Hugue de Calverly)

Crucart (lisez Crokart ou Croquart)

Jehan Plesanton

Ridele le Gaillart

Helecoq, son frère

Jennequin Taillart

Rippefort le Vaillant

Richart d’Irlande

Tommelin Belifort

Huceton Clemenbean

Jennequin Betoncamp

Renequin Herouart

Gaultier l’Alemant

Hulbure ou Huebnie le Vilart

Renequin Mareschal

Thommelin Hualton

Robinet Melipart

Isanay le Hardy

Bicquillay

Helichon le Musart

Troussel

Robin Adès

Dango le Couart

Le Nepveu de Dagorne (Dagworth?)

Perrot de Commelain (lisez de Comenan)

Guillemin le Gaillart

Raoulet d’Aspremont

D’Ardaine

Côté anglais, s’étaient joints six aventuriers allemands et quatre bretons du parti de Montfort.

Les anglais sûrs de leur victoire arrivent les premiers au « chêne de Mi-Voie ». Le retard des bretons venaient du fait qu’ils s’étaient préparés à la bataille, s’étaient confessés, et avaient reçu l’absolution, la communion, et entendus plusieurs messes.

 

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LES DIVERSES PHASES DU COMBAT DES TRENTE

Première phase

Après avoir parlementé quelque temps, les deux troupes reculèrent chacune de leur côté en se faisant face. Sur un signe, le premier choc entre les deux partis eu lieu. Se fut un corps à corps désordonné (une mêlée dans toute la force du terme). Dans cette mêlée, côté bretons, Jehan Rousselet, et un écuyer Geffroy Mellon furent tués. Even Charruel, Caro de Bodégat, tous deux chevaliers, ainsi qu’un écuyer, Tristan de Pestivien, furent blessés et faits prisonniers. D’ou une notable infériorité des bretons réduits à 25 champions contre trente anglais.

Deuxième phase

Suite à une courte trêve, les deux partis sont de nouveau face à face. Indigné par les insultes de Brembo envers Beaumanoir, l’écuyer Alain de Keranrais, lui crie « Comment, vil glouton, tu te flattes de faire prisonnier un homme comme Beaumanoir ! Eh bien, moi je te défie en son nom, tu vas sentir à l’instant la pointe de ma lance ». Il lui en porte en même temps un coup en plein visage, la lance pénètre sous le crâne. Brembo s’abat lourdement. Pendant que les anglais se jettent sur Keranrais, le chef anglais d’un effort désespéré se relève et cherche son adversaire ; il trouve devant lui Geffroy du Boys, qui lui lance à son tour sa hache d’armes dans la poitrine. Brembo tombe mort.

Cette mort imprévue jette une telle consternation dans les deux partis que la bataille s’interrompt quelques instants.

Troisième phase

Crokart, de nationalité allemande, prendra le commandement des anglais. Il change la technique de combat « Tenez-vous estroitement serrés l’un contre l’autre » pour combattre. Par suite de cette manœuvre, le combat change de face. Jusqu’ici c’était une mêlée, une lutte par petits groupes, sans ordre ni plan. Désormais, c’est un combat régulier. Les 29 champions anglais, forment alors, une ligne de bataille impénétrable, contre laquelle les bretons se brisent en laissant de nombreux blessés. Beaumanoir décide alors d’attaquer en même temps de face et sur les deux extrémités. Dans cet assaut féroce, la bande de Crokart finit par céder ; quatre de ses champions (2 anglais, 1 allemand et le breton d’Ardaine) sont tués. Côté breton, Geffroy Poulart et Beaumanoir sont blessés. C’est alors que Geffroy du Boys lance à Beaumanoir assoiffé et affaibli par la perte de son sang, la fameuse apostrophe « Bois ton sang Beaumanoir, la soif te passera ».

Quatrième phase

Crokart voyant le défaut de sa première manœuvre, change de tactique. Il ordonne aux deux extrémités de sa ligne de bataille de se réunir en se recourbant l’une vers l’autre en faisant toujours face à l’ennemi. Guillaume de Montauban qui feint de quitter le combat saute alors sur le dos de son cheval, et le précipite sur le terrible rempart des piques anglaises, pendant que lui-même frappe sur les anglais à grands coups de lance. Manœuvre des plus téméraires, qui permit de renverser sept ennemis, puis revenant sur ses pas d’en écraser trois autres. Voyant cela, tous les bretons se précipitent dans la trouée pour se jeter sur leurs adversaires. Sous ce choc, quatre ou cinq des anglais sont tués, les autres sont faits prisonniers.

Combat des Trente

Telle fut la bataille des Trente

Les bretons dans cette journée ne perdirent, semble-t-il, que trois des leurs : le chevalier Jehan Rousselet, les écuyers Geffroy Mellon (ou Moëlon) et Geffroy Poulart. Du côté des Anglais, il y aurait eu, une douzaine de morts.

 

Note : Charles de Blois fut vaincu en 1347, et fait prisonnier à la bataille de La Roche Derrien par le capitaine anglais Thomas Dagworth. Il fut enfermé en Angleterre jusqu’en 1356 où, libéré, il revint en Bretagne prendre la tête de ses troupes. Il fut tué à la bataille d'Auray (Morbihan) le 29 septembre 1364, au cours de laquelle Bertrand du Guesclin fut fait prisonnier. Thomas Dagworth meurent près d'Auray en 1351.

 

 

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Les Trente Bretons de Mi-Voie et leur postérité

Note : M. de la Borderie, qui cherchait à trouver ses devanciers en défaut et n'a pas été, lui-même, sans commettre des erreurs, s'est ingénié à contester les noms de quelques-uns des Trente Bretons. De Geoffroy de Beaucorps il a fait de Beaucours, d'Olivier de Monteville il a fait de Bouteville, il a tout simplement supprimé Huon de Saint-Hugeon pour l'identifier avec Robin Raguenel, son compagnon d'armes, ou en faire un la Villéon, famille non moins ancienne et importante mais qui n'a jamais revendiqué l'honneur d'avoir eu l'un des siens à Mi-Voie. 

Combat des Trente

Nous nous contenterons de donner ici la liste alphabétique de nos héros de 1351, avec quelques indications sur leur personnage, et, s'ils en ont eu, leur postérité. 

1. OLIVIER AREL ou ARREL, seigneur de Kermarquer en Lézardrieux, était fils de Robert Arel et d'une fille de la maison de Penhoët en Saint-Thégonnec. Lui-même s'allia dans l'illustre maison du Chastel. Marguerite Arel, sa descendante au 6ème degré, fut mariée, vers 1513, à Pierre Lévesque, puîné de la Maison de Saint-Jean, en Saint-Malon, dont la postérité releva le nom et le blason maternels. Cette seconde maison Arel, substituée, s'éteignit à son tour au XVIIème siècle. Blason : Ecartelé d'argent et d'azur. 

2. GEOFFROY DE BEAUCORPS (appelé de Beaucours par la Borderie), était seigneur de Beaucorps en Pléboulle. Sa fille Jeanne porta ce fief, par mariage, vers 1357, à Jean Gouëon ou Gouyon, puîné de Matignon, proche parent de Louis Gouëon, qui suivra. La famille de Beaucorps, encore existante, descendrait d'un collatéral passé en France après la défaite des Penthièvre. Blason : D'azur à 2 fasces d'or

3. JEHAN III DE BEAUMANOIR, seigneur de Beaumanoir, en Evran, de la Hardouinaye, en Saint-Launeuc, de Merdrignac et de Moncontour, chef des Trente Bretons de Mi-Voie, était fils de Jean II de Beaumanoir et de Marie de Dinan-Montafilant. Maréchal de Bretagne pour Charles de Blois, lieutenant général de son armée, il était capitaine de Josselin lors de cette passe d'armes fameuse contre les Anglais et les soudards étrangers de Richard Bembra, capitaine de Ploërmel pour Jean de Montfort. Beaumanoir, blessé dans la bataille et demandant à boire, l'un des siens lui cria : « Bois ton sang, Beaumanoir, la soif te passera », héroïque propos qu'il retint pour devise.

Jehan de Beaumanoir prit part, en 1352, à la malheureuse bataille de Mauron. Il fut envoyé en ambassade en Angleterre, la même année, reçut, comme gouverneur de Bretagne, les clefs de Rennes, en 1357, servit d'otage de Charles de Blois au traité d'Evran, en 1363, et représenta Jeanne de Penthièvre, à Guérande, en 1365. Sa tombe se voit encore au prieuré de Léhon, près Dinan. 

Il avait épousé, en premières noces, Tiphaine de Chemillé, dont les deux fils ne laissèrent point de postérité. En secondes noces il épousa Marguerite de Rohan, remariée à Olivier IV de Clisson. De sa dernière union Beaumanoir n'eut que des filles, dont l'aînée, Jeanne, épouse de Charles de Dinan, eut trois fils qui se succédèrent dans l'héritage de leur aïeul maternel. Blason : D'azur semé de billetes d'argent, dont le nombre a varié suivant les branches de cette illustre famille. 

4. CARO III DE BODEGAT, seigneur du dit lieu en Mohon, était fils de Caro II de Bodegat et d'Aliette de Montauban. Il épousa Catherine de Kerautem, en eut au moins un fils dont deux filles se marièrent dans les familles des Cognets de Galinée et de Lesquen de la Ville Meneue. Blason : De gueules à 3 tourteaux d'hermines

5. GEOFFROY DU BOYS est difficile à identifier, mais il serait possible qu'il ait été un membre de la famille des seigneurs du Boys ou du Bouays, en Trédias, représentée de nos jours par les du Bouays de la Bégassière, lesquels portent pour blason : De gueules à la croix d'argent cantonnée de 4 croissants de même

6. HUET CATHUS ou CATUS appartenait à une famille de la Garnache, sur les confins du Poitou et du Pays de Retz. Blason : D'azur semé d'étoiles d'argent, au lion léopardé d'or brochant sur le tout

7. EVEN CHARUEL, défenseur de Rennes en 1342, se distingua aussi à la bataille de Cocherel, sous les ordres de Bertrand Duguesclin, en 1364. Cette famille semble s'être éteinte avec Marguerite Charuel, dame du Menez-Charuel et de Guerlesquin, femme de Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, au début du XVème siècle. Blason : De gueules à une fasce d'argent

8. OLIVIER LE FONTENAY appartenait à une famille noble de la région de Lamballe, Jugon et Moncontour, qui semble s'être éteinte après 1488. Son blason nous est inconnu. 

9. LOUIS GOUËON ou GOUYON était fils juveigneur d'Etienne Gouyon, sire de Matignon, et de Jeanne de Launay. Il épousa Jeanne Bouëtard, héritière de la Bouëtardaye en Bourseul. Leur postérité s'est fondue en 1647 dans la famille de Bédée. Louis Gouëon portait les armes de Matignon : D'or à 2 fasces nouées de gueules, accompagnées de neuf merlettes de même posées en orle : quatre en chef, deux entre les fasces et trois en pointe, brisé d'une bande d'azur brochant sur le tout comme marque de juveigneurie. Sa postérité adopta le blason des Bouëtard : D'or à deux léopards de gueules

10 et 11. OLIVIER DE KERANRAIZ et ALAIN DE KERANRAIZ, son neveu, appartenaient à la maison de ce nom, en Plouaret, fondue, en 1432, dans celle de Montauban. Blason : Vairé d'argent et de gueules

12. GUILLAUME DE LA LANDE, seigneur du Vaurouault ou du Pontrouault, en Mernel, appartenait à une famille originaire de Guignen. Il épousa Jeanne de Guignen, dame dudit lieu, morte en 1425, remariée à Yvon de la Jaille. Tristan de la Lande, leur fils, grand veneur et grand maître d'hôtel de Bretagne, mort en 1431, avait épousé : 1° Marie de Bruc, dont postérité du nom de la Lande encore existante en 1504 ; 2° Jeanne de Téhillac, dont la postérité releva les nom et armes de Téhillac et existait encore au XVIIIème siècle. Blason de la Lande : D'azur à 3 écussons d'argent, posés 2 et 1. Blason de Téhillac : De gueules à 3 croissants d'argent posés 2 et 1

13. GUILLAUME DE LA MARCHE était seigneur du fief de ce nom en Bédée. Il fut tué à Mauron, en 1352, laissant un fils, mort sans postérité, et une fille : Jeanne, dame de la Marche, épouse de Raymond, vicomte de Fronsac en Guyenne. Blason : Ecartelé, aux 1 et 4 : d.... à une croix d ....; aux 2 et 3 : d.... à une croix pattée d.... 

14. GEOFFROY MELLON, tué à Mi-Voie, est considéré, par la famille de Mellon, encore représentée de nos jours à Plumaugat, comme son ancêtre direct. Blason : D'azur à 3 croix pattées d'argent, posées : 2 et 1

15. GUILLAUME DE MONTAUBAN, fils puîné de Renaud de Montauban et d'Amice du Breil, seigneur et dame du Bois-de-la-Roche, en Néant, décida, par son initiative, du succès des Bretons au combat de Mi-Voie. Nous ne lui connaissons ni alliance ni postérité. Blason : De gueules à 9 macles, accolées d'or, posées 3, 3 et 3, accompagnées en chef d'un lambel de 4 pendants d'argent

16. OLIVIER DE MONTEVILLE (et non DE BOUTEVILLE, comme le dit la Borderie) était seigneur de Launay-Monteville, en Ploëzal, près de Runan, où un bas-relief, sculpté sur la façade de l'ancien manoir, se rapporte sans doute au fait d'armes de Mi-Voie. Blason : Burelé d'argent et de gueules, à la bordure de sable

17. MORICE DU PARC, seigneur du Parc, en Rosnoën, juveigneurie du Faou, fut capitaine de Quimper et chambellan de Charles de Blois. Il contribua pour 5.000 écus à la rançon de ce prince, en 1359, déposa lors de son procès de canonisation, en 1371, suivit Bertrand du Guesclin en France et contribua, en 1372, à la déroute des Anglais à Chisey en Poitou. Il fut gouverneur de La Rochelle et sénéchal de Limoges en 1373. Cette famille s'est fondue au XVIème siècle dans celle des Troussier. Blason : D'azur au léopard d'or (qui est du Faou), brisé d'un lambel de gueules en chef comme marque de juveigneurie. 

18. TRISTAN DE PESTIVIEN, fils puîné de Jean, sire de Pestivien en Bulat-Pestivien, fut l'auteur des seigneurs du Vern, en Guiscriff, et de Goasvennou, en Plounévézel. Blason : vairé d'argent et de sable

19. GUYON DE PONTBLANC était seigneur dudit lieu en Plouaret. Blason : D'or à 10 billettes de sable, posées : 4, 3, 2 et 1

20. GEOFFROY POULART, tué à Mi-Voie, appartenait à une famille du Goëllo éteinte au XVIIème siècle. Blason : écartelé, aux 1 et 4 : de gueules à une rose d'argent, aux 2 et 3 : d'azur pleine

21. ROBIN III RAGUENEL, seigneur de Châtel-Oger fils de Robin II Raguenel, seigneur de Châtel-Oger, épousa Jeanne de Dinan, fille et héritière de Guillaume de Dinan, seigneur de la Bellière, en Pleudihen. Il en eut, pour enfants : la célèbre Tiphaine Raguenel, première femme de Bertrand du Guesclin, et Guillaume Raguenel, tué à Auray en 1364, époux de Jehanne de Montfort-Gaël. Leur postérité, substituée, en 1470, aux nom et armes de Malestroit, se fondit peu après dans la maison de Rieux. Blason de Raguenel : Ecartelé d'argent et de sable, au lambel de trois pendants, de l'un en l'autre, posé en chef. Blason de Malestroit : De gueules à 9 besants d'or posés : 3, 3 et 3

22. SIMON RICHARD était de la région de Plestin et Trégrom. Il fut capitaine de Lesneven et ratifia le traité de Guérande en 1381. Cette famille semble s'être éteinte au XVIème siècle. Blason : d'.... à 7 annelets posés : 3, 3 et 1, avec une bordure, dont nous ignorons les émaux. 

23. GEOFFROY DE LA ROCHE fut créé chevalier pour sa vaillance au combat de Mi-Voie. Potier de Courcy le dit appartenir à une famille de la Roche en Cuguen dont l'existence est douteuse, la Roche en Cuguen ayant appartenu à une famille l'Epine fondue, dès le XIIIème siècle, dans la maison de Montbourcher qui possédait la Roche au XIVème. Geoffroy portait un sceau : De gueules à 2 léopards d'or ou une bande accostée de 2 lions ou léopards, qui nous ferait plutôt chercher son fief patronymique à la Roche en Lancieux, juveigneurie du Plessis-Balisson qui portait aussi de gueules à 2 léopards d'or. 

24. GUY DE ROCHEFORT, seigneur du Henleix en Saint-Nazaire, était fils puîné de Guillaume II de Rochefort, seigneur d'Assérac. Son frère aîné Thibault III de Rochefort, seigneur d'Assérac, fut tué à Auray en 1364. Guy eut pour fils Guillaume, seigneur du Henleix, époux de Jeanne de Bruc, dont : Guyonne de Rochefort, dame du Henleix, épouse de Jean de Rohan, seigneur du Gué-de-l'Isle. Blason : Vairé d'or et d'azur

25. JEAN ROUXELOT ou ROUSSELOT, seigneur de Lymoëlan, en Sévignac, fut blessé à Mi-Voie. Jehanne Rousselot, sa fille, héritière de Lymoëlan, épousa Louis de Dinan-Montafilant. Leurs armes se voyaient encore sur un manteau de cheminée, à la Ville-Jan, en Maroué, en 1935. Blason : D'argent à 3 haches d'armes de sable, posées en pals, 2 et 1

26. HUON DE SAINT-HUGEON n'aurait pas été combattant de Mi-Voie, d'après la Borderie, qui veut l'identifier avec Robin Raguenel ou avec un de la Villéon, famille qui ne revendique pour sien aucun des trente champions bretons. Le prénom de Huon rappelle plutôt le pays bas-breton que les pays de Rennes ou de Lamballe, or Huon de Saint-Hugeon était seigneur dudit lieu en Brélévenez, tout proche de Lannion. Ce fief passa par la suite dans la famille du Plessis en Pommerit-Jaudy, dont était la mère de saint Yves. Blason de Saint-Hugeon : D'argent à la croix de sable, une cotice de gueules brochant en bande sur le tout ; ou : de gueules à 7 annelets d'argent, posés 3, 3 et 1

27. JEAN DE SERENT, seigneur de Tromeur, en Sérent, était fils d'Olivier, sire de Sérent, et de Gilette de Malestroit. Il épousa Jeanne de Saint-Gilles ; leur postérité masculine s'est éteinte en 1822. On a retrouvé les restes mortels de Jean de Sérent lors de la restauration de l'église de sa paroisse, au XIXème siècle. Blason : D'or à 3 quintefeuilles de sable, posées 2 et 1

28 et 29. ALAIN et JEAN DE TINTENIAC étaient deux fils puînés d'Olivier IV, sire de Tinténiac et d'Eustaise de Chateaubriand. Alain vivait encore en 1356, époux d'Adelice de Rostrenen, dont on ne lui connaît pas de postérité. 

Jean fut seigneur de Tinténiac, de Bécherel et de Romillé ; il périt à la bataille de Mauron en 1352. Il avait épousé Jeanne de Dol, dame de Combourg, remariée à Jean de Châteaugiron, sire de Malestroit. Elle avait eu de son premier mariage : Isabeau de Tinténiac, dame de Tinténiac, Bécherel et Romillé, mariée à Jean de Laval, seigneur de Châtillon-en-Vendelais. Jeanne de Laval, leur fille et héritière, fut la seconde femme du connétable Bertrand du Guesclin. Veuve sans enfant, elle épousa en secondes noces son cousin Guy XII, comte de Laval ; leur postérité par les femmes est encore nombreuse en 1951. 

Les représentants actuels du nom de Tinténiac sont issus d'un autre fils d'Olivier IV et d'Eustaise de Châteaubriand : Olivier V de Tinténiac, marié en 1343 à Amice de Léon. Sa postérité, fixée en Anjou au XVème siècle, revint en Bretagne en 1520, par le mariage de Pierre de Tinténiac, seigneur du Porcher, avec Françoise, dame de Quimerc'h, ou Keymerc'h, en Bannalec, à la conditions que leur descendance, tout en conservant le nom de Tinténiac, adopte le blason de Keymerc'h : D'hermines au croissant de gueules

L'ancien blason de Tinténiac se voit encore, sculpté, sur les anciennes tombes des seigneurs, dans la vieille église de Tinténiac, sur des fonts baptismaux de l'église de la Baussaine et sur deux croix, à La Chapelle-aux-Fils-Méen (Chapelle-aux-Filtzméens) et à Tinténiac. Il était : d'or à 3 fasces (d'après ces sculptures) ou à 2 jumelles d'azur posées en fasces, une cotice de gueules brochant en bande sur le tout. 

30. MAURIC DE TRESIGUIDY, écuyer au Combat des Trente, était un puîné de la maison de Trésiguidy en Pleyben. Passé au service de la France, il suivit le duc de Bourbon, contre les Anglais, en Guyenne, en 1377, fut ambassadeur en Aragon, en 1379, et capitaine de la ville de Paris en 1380. Il porta la bannière de Bertrand du Guesclin aux obsèques de ce connétable, à Saint-Denis, en 1389. Il avait épousé Jeanne de Ploësquellec, mais nous ignorons s'il en eut postérité. Le nom de Trésiguidy était encore porté à la fin du XVème siècle ; la famille de Penguern, encore existante, serait un ramage de cette maison. Blason : D'or à 3 pommes de pin de gueules. La famille de Penguern le brise d'une fleur de lys de gueules en abîme, comme signe de juveigneurie. 

Nous ne mentionnons ici que pour mémoire l'anonyme écuyer de la Villéon de M. de la Borderie, que nous pensons être Huon de Saint-Hugeon, dont cet auteur conteste l'existence. 

En résumé, il ressort de notre étude que cinq des familles des combattants de Mi-Voie ont encore des représentants mâles en 1951, les DE BEAUCORPS, du BOUAYS, GOUEON ou GOUYON, DE MELLON et DE TINTENIAC. Cependant, deux seulement de ces familles pourraient descendre en ligne masculine de l'un d'eux, les DU BOUAYS et les DE MELLON, mais leurs preuves de noblesse officielles n'ont pas été poussées jusqu'à ces illustres Bretons. Huit au moins des autres champions bretons de cette fameuse journée ont encore postérités féminines certaines : OLIVIER AREL, GEOFFROY DE BEAUCORPS, JEHAN DE BEAUMANOIR, LOUIS GOUEON, GUILLAUME DE LA LANDE, ROBIN RAGUENEL, GUY DE ROCHEFORT et JEAN DE TINTENIAC. Quelques autres des Trente ont pu aussi perpétuer leur descendance, mais cela demanderait des recherches plus approfondies que nous n'avons pas encore entreprises (Frotier de la Messelière).

 

Chroniques de Froissart : Combat des Trente

Chroniques de Froissart.

Chroniques de Froissart : Combat des Trente

Chroniques de Froissart.

On peut remarquer, en terminant, que sur les 62 champions du combat de Mi-Voie, choisis dans trois nations différentes, 35 appartenaient à la Bretagne, 21 à l'Angleterre et 6 à l'Allemagne ou au Brabant. Après plusieurs siècles écoulés, combien de familles pourraient avec certitude, prouver leur descendance directe de ces rudes jouteurs,  qui font encore l'honneur de la patrie bretonne ? 

Voir aussi Combat des Trente au chêne Mi-Voie "Les chevaliers bretons au Combat des Trente"

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