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Les Petites Soeurs des Pauvres |
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Jeanne Jugan (Soeur Marie de la Croix), aidée de Marie Jamet, Virginie Trédaniel, Fanchon Aubert, fondatrices des Petites Soeurs des Pauvres (au service des personnes âgées).
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La fondation de la Société des Petites Soeurs des Pauvres restera à jamais dans l'histoire comme un des plus beaux titres de gloire dont puisse saintement s'enorgueillir le diocèse de Rennes. C'est à Saint-Servan que naquit cette congrégation si humble dans ses commencements et si prodigieusement répandue aujourd'hui dans l'univers entier. Comme toutes les villes maritimes, Saint-Servan renferme beaucoup de pauvres : les fureurs de l'Océan engloutissent si souvent les pères et les soutiens de famille !
Voici
ce que dit l'abbé Guillotin de Corson : Aussi un jeune vicaire
de cette paroisse, M. Le Pailleur, fut-il frappé de bonne heure des
besoins qu'éprouvaient à Saint-Servan les vieillards
abandonnés ; il conçut aussitôt le projet de leur venir en aide, et
voici comment il le mit à exécution :
Note personnelle : Ce dernier paragraphe montre que Jeanne Jugan connut une incroyable injustice. Sa qualité de fondatrice lui fut jadis usurpée par un prêtre peu scrupuleux, l'abbé Le Pailleur, désireux semble-t-il de passer à la postérité comme le fondateur de la Congrégation. En effet, quatre ans après la fondation des « Servantes des pauvres », en 1843, le nom de la congrégation fut changé et Jeanne Jugan, mise à l'écart par l'abbé Le Pailleur, fut reléguée à la quête.
Par décret en date du 9 juillet 1854, le Souverain-Pontife Pie IX approuva la congrégation des Petites Soeurs des Pauvres ; M. Pailleur fut nommé supérieur de cette petite famille. La congrégation fut aussi admise à jouir en France des bénéfices de la reconnaissance légale, par un décret daté du 9 janvier 1856. Les Petites Soeurs des Pauvres font des voeux de trois ans ; elles vivent sous la règle de saint Augustin et sous les constitutions propres qui leur ont été données. Ces constitutions, adaptées au genre de vie des Petites Soeurs des Pauvres, ont reçu la sanction suprême du Siège apostolique par un bref du pape Léon XIII en date du 1er mars 1879 (M. Ribeyre, Histoire des Petites Soeurs des Pauvres, 6, 7,8).
Le
noviciat, qui était jadis établi à Rennes, étant devenu trop
à l'étroit dans cette ville, a été transféré à la Tour-Saint-Joseph,
près de Bécherel, en la paroisse de Saint-Pern.
Voici maintenant, par ordre chronologique, une liste non exhaustive des maisons dépendant des Petites Soeurs des Pauvres et la date de ces diverses fondations :
En 1840 : Saint-Servan.
En 1846 : Rennes et Dinan.
En 1847 : Tours.
En 1849 : Nantes, Paris (rue Saint-Jacques), Besançon.
En 1850 : Angers, Bordeaux, Rouen, Nancy.
En 1851 : Paris (rue du Regard, transférée vers la fin du XIXème siècle avenue de Breteuil), Londres (Portobello), Laval, Lyon (la Villette).
En 1852 : Lille, Marseille, Bourges, Pau, Vannes, Colmar, La Rochelle, Dijon, Saint-Omer, Brest.
En 1853 : Chartres, Liège (Belgique), Bolbec, Londres (Saint-Pierre), Paris (rue Picpus).
En 1854 : Toulouse, Saint-Dizier, Le Havre, Blois, Bruxelles (Belgique), Le Mans, Tarare, Paris (rue Notre-Dame-des-Champs).
En 1855 : Orléans.
En 1856 : Strasbourg, la Tour-Saint-Joseph, Caen, Saint-Etienne, Perpignan, Louvain (Belgique), Montpellier.
En 1857 : Jemmapes (Belgique), Agen, Poitiers.
En 1858 : Saint-Quentin, Lisieux, Annonay.
En 1859 :
Amiens, Roanne.
En 1860 : Valenciennes, Grenoble, Draguignan, Châteauroux, Roubaix, Boulogne-sur-Mer.
En 1861 : Dieppe, Béziers, Clermont-Ferrand, Genève (Suisse), Lyon (Croix-Rousse), Metz.
En 1862 : Manchester (Angleterre), Bruges (Belgique), Nice, Lorient, Nevers, Flers, Glascow (Ecosse), Bristol (Angleterre).
En 1863 : Villefranche, Cambrai, Barcelone (Espagne), Dundée (Ecosse), Namur (Belgique), Manrèse (Espagne), Edimbourg (Ecosse), Anvers (Belgique), Niort, Grenade (Espagne).
En 1864 : Birmingham (Angleterre), Paris (rue Philippede-Girard), Lérida (Espagne), Lorca (Espagne).
En 1865 : Malaga (Espagne), Antequera (Espagne), Plymouth (Angleterre), les Sables-d'Olonne, Troyes, Leeds (Angleterre).
En 1866 : Ostende (Belgique), Newcastle-on-Tyne (Angleterre), Maubeuge.
En 1867 : Madrid (Espagne), Nîmes, Toulon, Jaën (Espagne), Tourcoing, Cherbourg, Valence.
En 1868 : Périgueux, Waterford (Irlande), Reus (Espagne), Brooklyn (Amérique), Cincinnati (Amérique), Alger (Afrique), Nouvelle-Orléans (Amérique), Dunkerque.
En 1869 : Reims, Baltimore (Amérique), Saint-Louis (Amérique), Vic-en-Bigorre, Philadelphie (Amérique), Louisville (Amérique), Cannes, Aoste (Italie).
En 1870 : Boston (Amérique), Cleveland (Amérique), New-York (Amérique).
En 1871 : Washington (Amérique), Albany (Amérique).
En
1872 : Huesca (Espagne),
Pittsburgh-Allegheny-City (Amérique), Salamanque (Espagne).
En 1873 : Judianopolis (Amérique), Gand (Belgique), Grasse, Troy (Amérique), Rochefort, Chantenay, Lons-le-Saulnier, Détroit (Amérique).
En 1874 : Saint-Pierre-lès- Calais, Charleroi (Belgique), Mataro (Espagne), Richmond (Amérique), Liverpool (Angleterre), Autun.
En 1875 : Birkenhead (Angleterre), Jérez-de-la-Frontera (Espagne), Limoges, Cork (Irlande), Saint-Denis.
En 1876 : Milwankee (Amérique), Chicago (Amérique), Auch, Londres (Sainte-Anne).
En 1877 : Palma (îles Majorques), Rive-de-Gier, Zamora (Espagne), Tarragone (Espagne), Saintes, Armentières, Vienne (en Dauphiné), Cadix (Espagne), San-Lucar de Barrameda (Espagne).
En 1878 : Pampelune (Espagne), La Valette (île de Malte), Murcie (Espagne), Manchester (Angleterre), Séville (Espagne), Catane (Italie), Médina-Sidonia (Espagne), Newark (Amérique), Vitoria (Espagne), Ecija (Espagne), Saint-Sébastien (Espagne), Gevone (Espagne), Baeza (Espagne).
En 1879 : Plasencia (Espagne), Naples (Italie), Bilbao (Espagne), Lyon-Vaise, Torlosa (Espagne), Carcassonne, Caceres (Espagne).
En 1880 : Brooklyn-Sainte-Famille (Amérique), La Madeleine-lès-Lille, Brighton (Angleterre), Germantown (Amérique), Liverpool-Saint-Joseph (Angleterre), Rome (Italie), Carlisle (Angleterre), Tolède (Espagne).
En 1881 : Valladolid (Espagne), Providence (Amérique), Aciréale (Italie), Preston (Angleterre), New-York-Saint-Joseph (Amérique), Bone (Afrique), Bruxelles (deuxième maison), Ossuna (Espagne), Turin (Italie), Barcelonne (deuxième maison), Dublin (Irlande).
En 1882 : Tunis (Afrique), Le Ferrol (Espagne), Carthagène (Espagne), Milan (Italie), Messine (Italie).
....... etc...
En résumé, la congrégation des Petites Soeurs des Pauvres possède vers 1882 deux cent quatre maisons, dont : quatre-vingt-seize en France, seize en Angleterre, trois en Ecosse, trois en Irlande, onze en Belgique, trente-huit en Espagne, vingt-quatre en Amérique, trois en Afrique, huit en Italie, une en l'île de Malte et une en Suisse. De tels chiffres sont plus éloquents que tout ce qu'on pourrait écrire en faveur de cet admirable Institut.
Note personnelle : Aujourd'hui, en 2009, les Petites Sœurs des pauvres sont sur les cinq continents, dans trente-deux pays, et la Congrégation des 2710 petites soeurs des pauvres accueille 13232 personnes âgées dans 202 maisons de retraite. Les douze fondations de ces vingt dernières années ont été établies en Corée, Colombie, Philippines, Inde, Chili, Pérou et Bénin. En France, près de 4000 hommes et femmes âgés vivent dans les 49 maisons gérées par les petites soeurs, à Paris, Lyon, Marseille, Dinan, Bordeaux, Rennes,…
Racontons maintenant avec quelques détails les fondations faites par les Petites Soeurs dans le diocèse de Rennes.
1°
Saint-Servan — En 1842, le nombre des pauvres recueillis par les Petites Soeurs augmentant sans cesse, On acheta une grande maison occupée avant la Révolution par la communauté des Filles de la Croix. « On n'avait rien, il est vrai, pour payer. L'abbé Le Pailleur vendit sa montre d'or, quelques autres effets et sa chapelle d'argent. Jeanne Jugan avait une petite somme, une autre de ses compagnes avait quelques économies ; Fanchon Aubert y joignit le restant de ce qu'elle possédait. Le tout mit à peu près à même de solder les frais du contrat. On chargea la Providence de pourvoir au surplus. Elle ne fit pas défaut ; au bout d'un an, la maison, qui avait coûté 22 000 fr., était entièrement payée » (M. Aubineau, Histoire des Petites Soeurs, 27). L'hospitalité fut offerte si généreusement par les Petites Soeurs à Saint-Servan, qu'au bout de dix-huit mois cette grande maison se trouva pleine : cinquante vieillards y étaient logés. Pour nourrir tout ce monde on n'avait que la quête, et elle suffisait ; les dessertes des tables, les morceaux de pain et de viande abondaient entre les mains des soeurs. Vers la fin du XIXème siècle, l'asile de Saint-Servan a été considérablement augmenté ; les Petites Soeurs, au nombre de seize, y recueillent cent six pauvres. On a bâti une chapelle ogivale bien simple, mais propre et convenable, dédiée à l'Immaculée-Conception ; la maison elle-même est sous la protection de la Sainte-Croix, en souvenir de son ancienne destination. On vient aussi d'y annexer une ferme voisine du Rosais, où les vieillards valides peuvent aller s'occuper à différents petits travaux. Enfin, à quelque distance de Saint-Servan, sur la côte, les Petites Soeurs ont une maisonnette de repos et un petit oratoire au village du Minihy, dans la paroisse de Rothéneuf.2°
Rennes — Aussitôt que la maison de Saint-Servan eut grandi, la soeur Marie-Augustine partit pour Rennes, en 1846, afin de chercher les moyens d'y créer un asile pour les vieillards. Cette seconde fondation présentait un intérêt spécial : il s'agissait, en effet, de savoir si le miracle charitable de Saint-Servan pourrait se renouveler ailleurs. Aucune crainte n'arrête la Petite Soeur ; aussi sa plus grande préoccupation ne fut-elle pas de trouver un local : elle cherchait avant tout des pauvres, de vieux pauvres à soigner ; il n'en manquait pas à Rennes. « Elle s'installe avec ses vieillards dans une modeste habitation du faubourg de Nantes. Le voisinage n'est pas de premier choix. Qu'importe, il s'agit d'implanter l'oeuvre, et déjà elle existe, car les habitants et les soldats qui fréquentaient les cabarets du quartier ne marchandent pas leur sympathie à l'institution naissante. Bientôt on put trouver une maison plus convenable, et avec le concours des militaires on transféra les vieux indigents de l'asile provisoire dans le nouveau local » (M. Ribeyre, Histoire des Petites Soeurs, 23). Mais la ville de Rennes ne devait pas se contenter de figurer la seconde sur la liste des centres possédant cette institution charitable. L'oeuvre des Petites Soeurs était née dans la catholique Bretagne : c'est en Bretagne qu'elle devait avoir son centre et pour ainsi dire son coeur et son point d'appui. En 1852, l'évêque de Rennes accueillit avec faveur la pensée d'établir dans son diocèse la maison-mère, le noviciat de la nouvelle congrégation, et ce fut à la Piletière, près de la ville de Rennes, à l'extrémité du faubourg de Paris, que s'établit le centre de l'institution. A la fin du XIXème siècle, la Piletière forme un ensemble de vastes bâtiments construits d'une manière fort irrégulière, qui d'un côté sont bornés par la route de Paris, et de l'autre sont baignés par les eaux de la Vilaine. C'était, avant la Révolution, un vaste ouvroir fondé pour les pauvres par le vénérable abbé Carron. « Le 31 mars 1852, Mgr Saint-Marc vint bénir la chapelle. A son arrivée il fut reçu par le R. P. fondateur, par la bonne mère supérieure et par les supérieures locales, qui lui présentèrent vingt-quatre postulantes demandant l'habit de religion, et dix-sept novices qui le priaient de recevoir leur profession ». Quatre ans plus tard, les vastes constructions de la Piletière ne pouvaient plus contenir le noviciat des Petites Soeurs, et il fallut le transférer ainsi que la maison-mère à la Tour-Saint-Joseph. L'établissement de Rennes est sous la protection de saint Michel. La chapelle en est dédiée à l'Immaculée-Conception ; construite en plein ceintre, elle est de la plus grande simplicité. Il y a, en outre, un oratoire particulier aux religieuses pour leurs exercices de piété. Les Petites Soeurs, au nombre de quarante, recueillent vers 1882 plus de trois cents pauvres à la Piletière.3°
La Tour-Saint-Joseph — La maison de Rennes ne pouvant plus renfermer, comme nous venons de le dire, le noviciat des Petites Soeurs et l'asile de leurs pauvres, — présentant dès 1856 une agglomération de cinq cents personnes, religieuses et vieillards, — on résolut de séparer complètement le noviciat des asiles et de créer une maison-mère isolée des pauvres. D'après les conseils de Mgr Saint-Marc, les fondateurs cherchèrent dans la campagne du diocèse de Rennes(Pouillé de Rennes - abbé Guillotin de Corson).
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