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SAINT-SERVAN-SUR-MER

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L'ancienne commune de Saint-Servan-sur-Mer (bzh.gif (80 octets) Sant-Servant) rattachée à Saint-Malo en 1967, fait partie du canton de Saint-Malo. Saint-Servan-sur-Mer dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-SERVAN-SUR-MER

La ville de Saint-Servan-sur-Mer remplace l'ancienne cité gallo-romaine d'Aleth ou Alet ou Quidalet. Aleth est entouré au IVème siècle de fortifications et supplante Corseul comme capitale des Curiosolites vers la fin de l'Empire Romain. Aleth est au début du Vème siècle le chef-lieu d'une division militaire et la résidence du "Proefectus militum Martensium".

Vers 575, le gallois Maclow ou Malo, débarque sur le Rocher d'Aaron et se met à évangéliser les habitants d'Aleth. La population embrasse alors le Christianisme, et Aleth devient très rapidement évêché. Malo n'est à cette époque que l'auxiliaire de Dol. Le siège épiscopal n'est définitivement constitué qu'au milieu du IXème siècle par le roi Nominoë.

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

Par sa situation géographique, Aleth voit son église incendiée par les troupes de Charlemagne et les Normands livrent deux fois la ville aux flammes au début du Xème siècle. Malgré les ravages causés par les Franks et les Normands, la cité d'Aleth se relève de ses ruines et reconstruit son église vers le XIème siècle. Cette église se compose à l'époque d'une nef et de deux collatéraux, séparés d'elle par des arcades en plein cintre qui reposent sur des piliers carrés sans chapiteaux. La nef mesure 43 mètres de longueur : elle est terminée à l'Est et à l'Ouest par deux absides demi-circulaires.

La renaissance de la ville est pourtant de courte durée, car devant l'insécurité du lieu, les habitants se retirent sur l'îlot voisin de Saint-Aaron (ville actuelle de Saint-Malo). Leur évêque Jean de Châtillon y transfère même son siège épiscopal vers 1152, ce qui provoque l'abandon de l'église appelée encore "la Cathédrale". L'abside Est de l'ancienne église est restaurée en 1868 et subsiste aujourd'hui sous le nom de Chapelle Saint-Pierre.

Vers la fin du XIIème siècle un quartier se crée, sous le nom de Saint-Servan (Saint-Servan-sur-Mer), autour de l'ancienne église (ou Cathédrale) et donne naissance à la paroisse de Saint-Pierre de la Cité en 1382. M. de la Borderie dit qu'elle « servait de paroisse à toute la banlieue, car la ville proprement dite avait pour paroisse la cathédrale même d'Aleth, dont un dernier reste subsiste encore aujourd'hui dans la vénérable petite chapelle de Saint-Pierre de la Cité » (Semaine Religieuse de Rennes, II, 8). Plusieurs agglomérations se regroupèrent ensuite : Lambesty, Boizouge, la Tréhérais, la Roulais,.. pour former un simple faubourg de Saint-Malo. Saint-Servan est érigé en commune distincte le 19 décembre 1790.

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

Le Pouillé de Rennes précise que la plus ancienne mention historique de l'église de Saint-Servan se trouve dans l'acte qui suit : En l'an 1095 ou environ, Robert, seigneur de Plouer (ou Plouër), et son fils Hingant donnèrent à la cathédrale d'Aleth un terrain considérable s'étendant de la porte de la Cité jusqu'au cimetière de Saint-Servan, « quamdam terram juxta prefatœ Urbis portam Sanctique Servatii cimiterium sitam » (Dom Morice, Preuves de l'histoire de Bretagne, I, 497. — Ainsi, dès le XIème siècle, saint Servais était patron de l'église qui donna son nom au faubourg d'Aleth ; mais on ne comprend pas facilement pourquoi ce faubourg a toujours porté le nom de Saint-Servan conservé par la ville à laquelle il a donné naissance. L'Eglise honore, en effet, plusieurs saint Servan, de même qu'un saint Servais ; si l'on n'avait ce texte de 1095, on pourrait croire que le premier patron du faubourg d'Aleth fut saint Servan, remplacé plus tard par saint Servais). L'existence de ce cimetière prouve bien que Saint-Servan était déjà église paroissiale. « Le terrain ainsi donné prit justement le nom de terre de Brécel, parce que le père du donateur s'appelait lui-même Brécel de Plouer. On se peut aisément imaginer l'étendue de cette terre, car la place actuelle de la Paroisse représente très-probablement le cimetière primitif de Saint­Servan, et ainsi la donation de Robert, fils de Brécel, embrassait toute l'étendue comprise entre cette place, la rue qui porte encore le nom de Pré-Brécel, et la mer, tant du côté de Solidor que de celui des Bas-Sablons, jusqu'à l'extrémité Est de la rue Beau-Rivage. Robert mit à ce don deux conditions qui ne sont pas sans intérêt : d'abord qu'il aurait part à toutes les prières faites dans l'église d'Aleth et dans toutes les consécrations des églises du diocèse, et ensuite que si le diocèse était, au moment de sa mort, sous le coup d'un interdit, lui Robert n'en serait pas moins inhumé en terre sainte avec les prières accoutumées » (M. de la Borderie, loco citato). Robert de Plouër tenant sa terre de Guégon, vicaire ou voyer du pays d'Aleth, il fallait que ce seigneur supérieur donnât son consentement à la donation faite à l'église d'Aleth. Or, Guégon n'était pas d'humeur accommodante ; il prétendait avoir des droits sur cette église et n'en usait que pour la spolier ; comme l'évêque d'Aleth s'opposait à ses vexations, il passait sans scrupule jusqu'aux derniers excès de la violence. Mais ce furent ces excès mêmes qui le contraignirent à consentir à la donation de Robert. Pendant le carême de l'année 1098, on vit, en effet, Guégon « briser les portes de la cathédrale d'Aleth pour s'emparer de ses riches ornements et enlever avec un soin spécial les aumônes considérables que les fidèles y déposaient en ce temps, pour être distribuées aux pauvres par l'évêque. Mais Guégon ne porta pas loin son péché. L'été suivant il reçut une blessure à la tête et fut rapporté chez lui mourant. Aussitôt le remords de son sacrilège du carême précédent lui remplit l'âme d'épouvante ». Il envoya supplier l'évêque Benoît, qui se trouvait par hasard à Saint-Malo-de-l'lle, de venir le confesser et l'absoudre de l'excommunication dont il l'avait frappé. « Avec un tel personnage, auquel les fourberies ne coûtaient rien, il fallait quelque prudence, et aussi d'abord l'évêque refusa d'aller le trouver. Mais enfin, sur de nouvelles instances, dès qu'il connut avec certitude l'état de Guégon, il se rendit auprès de lui avec ses prêtres, l'admit à la pénitence et leva l'excommunication, mais à condition que le fougueux vicaire ne porterait plus les armes sans en avoir obtenu de son évêque la permission expresse, à condition aussi qu'il rendrait aux pauvres tout ce qu'il leur avait volé et qu'il ferait à l'église d'Aleth une satisfaction convenable » (M. de la Borderie, loco citato). Pour remplir cette dernière clause, Guégon confirma définitivement le don de la terre de Brécel fait par Robert à l'évêque d'Aleth, et il en investit Benoît au moyen du bâton pastoral de celui-ci. De plus, d'accord avec son frère Haimon, le même Guégon donna à l'église Saint-Pierre d'Aleth et aux évêques de cette ville plusieurs dîmes qu'il possédait aux environs, et il permit d'établir un cimetière sur sa terre à côté de l'église d'Aleth (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 491). Néanmoins cent ans plus tard, du temps de l'évêque Pierre Giraud (1185-1218), la possession du Pré-Brécel fut encore contestée au Chapitre d'Aleth, ou, comme on disait déjà, de Saint-Pierre de la Cité, par un particulier appelé Galais ou Galèse, « Galesius », qui prétendait y avoir droit du chef de sa femme, sortie apparemment des sires de Plouer (ou Plouër). Mais ce droit était sans doute fort problématique, car Galais, sa femme et sa fille y renoncèrent pour une somme de 8 livres 10 sols, monnaie d'Anjou, que leur donna Jean, prieur de la Cité, en retour de quoi ils jurèrent solennellement renoncer à toutes leurs prétentions. Ce serment fut prêté par eux non-seulement sur l'autel de la cathédrale de Saint-Malo, mais aussi sur les reliques et sur la croix de Saint-Servais, « super reliquias et super crucem Sancti Servacii ». Ceci montre l'importance qu'avait dès lors l'église paroissiale de Saint-Servan, dont le recteur, appelé Robert, figure parmi les témoins de cet acte (Bibliothèque d'Avranches, charte inédite. — Semaine religieuse de Rennes, II, 10. — La dévotion à une croix enrichie de reliques parait, en effet, avoir existé dans l'ancienne église de Saint-Servan, qui portait même parfois le nom d'église Sainte-Croix. Cette dénomination est encore donnée maintenant à l'anse du port la plus rapprochée du temple, appelée anse Sainte-Croix). Lorsque saint Jean-de-la-Grille transféra, en 1152, le siège épiscopal d'Aleth à Saint-Malo-de-l'Ile, il créa en cette dernière ville un Chapitre régulier auquel il donna entre autres églises celles de Saint-Pierre d'Aleth et de Saint-Servan. Il permit en même temps à ses chanoines de desservir eux-mêmes les deux paroisses d'Aleth. Mais en 1319 le Chapitre de Saint-Malo fut sécularisé, les chanoines durent abandonner leurs cures et faire desservir leurs paroisses par des prêtres séculiers. Or, à cette époque la paroisse de Saint-Pierre, qu'on appelait alors paroisse de la Cité, subsistait encore ; nous en avons la preuve dans l'état des biens de cette église dressé à cette époque. On y voit qu'elle avait un revenu de 182 livres 18 sols ; le Chapitre de Saint-Malo, cessant de la desservir, se réserva la plus grande partie de ces rentes et abandonna au vicaire ou recteur commis à sa place 35 livres de rente seulement, outre les oblations de la paroisse. Le recteur de la Cité dut, moyennant ce traitement, subvenir à toutes les charges paroissiales et payer les décimes et les autres droits accoutumés (« Super ecclesiam de Civitate Alethensi cujus emolumenta valere annis communibus reperimus novies viginti duas libras et decem et octo solidos, ordinatum est quod Capitulum habebit totum emolumentum et reddet vicario trigenta quinque libras supradictas ultra oblationes dictœ parochiœ quas debet habere idem vicarius ; super quibus triginta quinque libris et oblationibus idem vicarius omnia onera dictœ parochiœ supportabit, et decimalia atque magistralia consueta solvet » - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). A la même époque, l'église de Saint-Servan n'avait que 104 livres de rente ; le Chapitre de Saint-Malo se réserva toutes les dîmes qui en dépendaient et abandonna au recteur le reste des revenus. Ainsi, au XIVème siècle comme au XIème, deux paroisses existaient dans ce que nous appelons aujourd'hui Saint-Servan. Mais il est vraisemblable que cette paroisse de la Cité ne dut pas tarder à disparaître ; son territoire fut réuni à celui de Saint-Servan, et les chanoines de Saint-Malo se chargèrent de l'entretien de l'église Saint-Pierre, considérée dès lors comme simple chapelle. Toutefois, quelle que fût l'importance de Saint-Servan à partir de cette époque, cette paroisse n'en continua pas moins, après la ruine d'Aleth, d'être considérée comme un faubourg de la ville épiscopale, c'est-à-dire de Saint-Malo. Malgré les tentatives réitérées de ses habitants, Saint-Servan ne put obtenir le rang et le titre de ville distincte de Saint-Malo qu'à la Révolution française. Aux derniers siècles, l'évêque et le Chapitre de Saint-Malo se partageaient les dîmes de Saint-Servan ; ils s'engagèrent en 1638 à payer au recteur une rente de 50 livres, pour lui tenir lieu des dîmes novales qui seules lui appartenaient. Ce recteur, présenté alternativement par le Pape et l'évêque, déclara en 1790 posséder un revenu brut de 1.410 livres ; mais il avait 200 livres de charges, ce qui réduisait son bénéfice à 1.210 livres de rente. A la même époque, la fabrique jouissait d'un fief de peu de valeur ; toutefois elle avait sa part de l'obiterie, qui était considérable (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 G, 57, et 1 V,29). Parmi les usages locaux d'autrefois, mentionnons la procession du mercredi des Rogations. Ce jour-là, le Chapitre de Saint-Malo venait à Saint-Servan, et le clergé de cette dernière paroisse allait au-devant de lui jusqu'à la croix du Nay ; là, les deux processions se réunissaient et allaient ensemble rendre hommage à l'antique église Saint-Pierre de la Cité ; arrivés sur la place précédant ce sanctuaire et là où se trouvait jadis le cimetière d'Aleth, les chantres entonnaient un Libera ; puis on entrait à Saint-Pierre, où l'on chantait un motet en musique ; la procession gagnait ensuite Saint-Servan et les églises conventuelles des Capucins, des Récollets et du Calvaire ; puis elle revenait à la place du Nay pour se séparer ; le clergé de Saint-Malo retournait alors en cette ville et celui de Saint-Servan rentrait chez lui (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). De nos jours, Saint-Servan a perdu une portion de sa campagne par suite de l'érection en paroisse de Château-Malo en 1840 (Pouillé de Rennes).

La seigneurie de Château-Malo possédait jadis un droit de haute justice à quatre piliers et un droit de ceps et de collier dans le bourg de Château-Malo.

On rencontre l'appellation suivante : Ecclesia Sancti Servacii (au XIème siècle).

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

Note 1 : Le village de Château-Malo est mentionné dans le Roman d'Aquin (écrit à la fin du XIIème siècle) comme étant l'emplacement du quartier général de Charlemagne pendant le siège d'Aleth. Une montre (revue d'armes organisée par Du Guesclin) s'est tenue sur la grève des Bas-Sablons en 1378.

Note 2 : Au commencement du XVIIème siècle, la juridiction et la seigneurie de Lorgeril qui relève du Comte de Châteauneuf, s'étendent dans les paroisses de Saint-Servan-sur-Mer, Paramé, Saint-Ideuc et Saint-Jouan-des-Guérets, et appartiennent à messire Amaury Gouyon, seigneur marquis de la Moussaye, comte de Ploüer, vicomte de Tonquédec, baron de Mogeant et de Maré, lequel résidait ordinairement en son château de Ploüer, au diocèse de Saint-Malo. Au XVIIème siècle, la seigneurie de Lorgeril comprend quatre baillages : - le grand baillage qui s'étend en la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer, - le baillage de la Cité (qui s'étend aussi dans la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer), - le baillage de Tressaint et de Lorgeril (en la paroisse de Paramé), - le baillage de Saint-Ideuc. En plus de ces fiefs, la seigneurie de Lorgeril possède une juridiction (avec haute, moyenne et basse justice) exercée au bourg de Saint-Servan-sur-Mer. Par contrat du 23 février 1622, messire Amaury Gouyon, seigneur et marquis de la Moussaye, vend sa seigneurie de Lorgeril à Pierre Miniac, sieur de la Villeneuve, de la paroisse de Saint-Suliac. Dans une liste des fiefs de la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer dressée en 1738, on voit que le baillage de Lorgeril est possédé par les héritiers de Mme la Présidente de Marbeuf.

Note 3 : les différentes anciennes écoles de Saint-Servan-sur-Mer :

Ecoles de garçons. — Aux siècles derniers, les garçons de Saint-Servan avaient le droit de fréquenter l'école de la préceptorerie de Saint-Malo ; non-seulement ils y étaient admis gratuitement, mais on réduisit encore pour eux le droit de batelage, ou prix de traversée en bateau, à un liard par passage. Il y avait, en outre, plusieurs maîtres d'école à Saint-Servan-sur-Mer même ; ils reçurent tous ordre, en 1742, de paraître devant M. Goret de Villepepin, alors vicaire général de Saint-Malo.

Ecoles de filles. — A. Ecole fondée au Petit-Val en 1666 et tenue par les Ursulines. — B. Ecole tenue par les Filles de la Charité, fondée en 1697 à la Tréharais, puis transférée en 1781 à Saineville. — C. Ecole tenue par les Filles de la Croix et fondée en 1726 par Mgr des Maretz, évêque de Saint-Malo. Elle ne reçut des lettres patentes confirmatives qu'au mois de janvier 1754. Mais dès 1735 Marie-Hélène de Lesquen, demoiselle de l'Argentaye, fille de Louis-Jean de Lesquen, seigneur de l'Argentaye, et de Josseline Trublet, demeurant à Saint-Servan-sur-Mer, donna aux Filles de la Croix, pour tenir ces petites écoles, la dîme de la Ville-Bily, en Pluduno, affermée 110 livres, et la terre noble de la Ville-Julienne, en Rozlandrieuc, affermée 275 livres (Pouillé de Rennes). Mlle de Lesquen se fit religieuse et devint, vers 1755, supérieure du couvent de la Croix à Saint-Servan-sur-Mer (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2 H, 66).

Note 4 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer : Guillaume Le Boeuf (vers 1140, « Willelmus Bos Sancti Servacii presbyter »). Robert (vers 1185-1218, « Robertus capellanus de Sancto Servacio »). Thomas Guimard (accusé de favoriser Josselin de Rohan, son évêque, contre les prétentions du duc Jean IV, il fut arrêté en 1382 par ordre de ce prince et ne recouvra sa liberté que deux ans plus tard). Jacques Lespervier (il afferma du Chapitre de Saint-Malo, le 8 mai 1497, le Pré-Brécel, pour 100 sols monnoie et dix godets de froment ; il était en 1500 chanoine de Saint-Malo et recteur tout à la fois de Saint-Servan-sur-Mer, Plumaugan et Cesson, près Saint-Brieuc). Jean Deschamps (il résigna en 1556). Pierre Lavetz ou de Lanetz (prêtre de Limoges, pourvu le 25 septembre 1556, il prit possession le 4 octobre suivant et débouta François Beuff, clerc de Clermont, nommé en cour de Rome. Pierre Lavetz résigna d'abord en faveur d'Alain Costard, qui prit possession en 1564, mais ne demeura pas, puis en faveur du suivant le 21 juin 1567 ; il devint alors chanoine de Saint-Malo). Jean May (diacre de Saint-Malo, pourvu le 14 août 1567, il fut installé le 17 ; nommé official de Saint-Malo, il résigna avant de mourir ; décédé en 1609 et inhumé le 26 juillet à Saint-Malo). Gilles Frin (pourvu sur la résignation du précédent le 8 novembre 1609, il prit possession le 15 ; ayant à combattre Jean Faynel, Pierre Giroudel et Jacques Le Scieu, qui prétendaient au bénéfice, il se retira). Jacques Le Scieu (chanoine de Dol, pourvu en cour de Rome, il prit possession le 27 juin 1610 ; il résigna en faveur du suivant). Gilles Lefebvre (natif de Saint-Servan-sur-Mer, pourvu le 3 février 1624, il résigna en faveur de son neveu qui suit). Nicolas Lefebvre (il fut installé le 6 décembre 1633 ; décédé le 26 octobre 1656). Jacques Symon (prêtre de Dol, docteur en théologie et official de Saint-Malo, pourvu le 2 novembre 1656, il débouta Charles Cheville et Georges de la Bouexière, qui lui disputaient la cure ; devenu vicaire général en 1662, il résigna en faveur du suivant). André Allain (sieur de la Gilberdière, originaire d'Avranches, il prit possession le 16 avril 1662 et résigna en faveur du suivant ; décédé le 10 juillet 1684). Simon Allain (neveu du précédent et docteur en théologie, il fut pourvu en 1683 et résigna lui-même en faveur de son neveu qui suit ; décédé le 8 avril 1731). Simon-André Allain (docteur en théologie, il fut pourvu le 10 avril 1723 ; décédé le 18 avril 1735). Jean-Baptiste Rosse (natif de Saint-Servan-sur-Mer, il prit possession le 18 mai 1735, pourvu par l'évêque sur la résignation du précédent, son parent ; mais ses pièces n'ayant point été envoyées à Rome, il fut débouté par le présidial de Rennes en octobre 1736 ; décédé le 24 avril 1743). Amaury Dumont (natif de Loudéac, pourvu en cour de Rome dès 1735, il se fit pourvoir de nouveau par l'archevêque de Tours, sur le refus de l'évêque de Saint-Malo ; il prit possession le 4 juillet 1736 et fut maintenu par le présidial. Il résigna en faveur du suivant le 29 décembre 1760 ; décédé au château de la Garaye, en Taden, le 14 janvier 1785, âgé de quatre-vingt-deux ans). Mathurin Dumont (frère et vicaire du précédent, pourvu le 26 septembre 1761, il prit possession le 30 ; il résigna en faveur de son neveu qui suit le 22 octobre 1781 ; décédé en 1795, âgé de soixante-quinze ans). Jean Dumont (il prit possession le 1er mars 1782 et gouverna jusqu'à la Révolution). Laurent-Jean-Baptiste Damar de l'Etang (chanoine honoraire ; 1803, décédé en 1816). Augustin-Mathurin Georges (1817, décédé en 1840). Joachim-Marie Hay de Bonteville (chanoine honoraire ; 1841-1848). Joseph Delacoudre (chanoine honoraire ; 1848, décédé en 1859). Etienne-Paul Lefeuvre (chanoine honoraire ; 1859, décédé en 1865). François Collet (chanoine honoraire ; à partir de 1865), ......

Note 5 : liste non exhaustive des maires de la commune de Saint-Servan-sur-Mer : Alexandre Duparquier (1790), Pierre Lemoine (1790-1794), Luc François Pointel (1795-1797), Jean-Claude Marie de Coutances (1797), Michel Louis Leturc (1797), Jean Olivier Carrouge (1797-1798), Yves Joseph Tresvaux (1798-1799), Luc François Pointel (1801-1808), Ambroise Bougourd (1808-1815), François Dubois des Corbières (1815-1817), François Marie Delorme Villedaulé (1817-1821), Mathurin Guillaume Guibert de La Noé (1821-1824), Mathurin Guillaume Guibert de La Noé fils (1824-1830), Jacques Epron Desjardins (1830-1835), Auguste Duhaut Cilly (1835-1838), Charles Lossieux (1838-1840), Philippe Douville (1840-1848), Edouard Michel Gouazon (1848-1865), Paul Pointel (1866-1869), François Marie Le Pomellec (1870-1874), Alexandre Chèvremont (1875-1876), François Marie Pomellec (1876-1877), François Lenormand (1877-1888), Léonce Augène Demalvilain (1888-1899), Gaston Busson (1899-1900), Léonce Adrien Demalvilain (1900-1901), Auguste Aubrée (1901-1903), Léonce Adrien Demalvilain (1903-1919), Eugène Brouard (1919-1923), Jules Haize (1923-1929), Léonce Adrien Demalvilain (1929-1932), Guy La Chambre (1932-1940), Paul Delacourt (1944), Célestin Huet (1944-1945), Paul Delacourt (1945-1953), Yves Menguy (1953-1959), Lucien Huet (1959-1965), Marcel Planchet (1965-1967). La commune de Saint-Servan-sur-Mer est rattachée à Saint-Malo en 1967.

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

Voir   Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne) " Saint-Servan, bourg paroissial sous l'Ancien Régime ".

Voir   Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne) " Le cahier de doléances de Saint-Servan-sur-Mer en 1789 ".

Voir   Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne) " Jacques-Marie Chênu, prêtre natif de Saint-Servan-sur-Mer et guillotiné à Rennes en 1794 ".

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PATRIMOINE de SAINT-SERVAN-SUR-MER

l'église paroissiale de Saint-Servan-sur-Mer. Elle occupe l'emplacement d'une chapelle édifiée soit par Saint-Malo, soit par Charlemagne (d'après la Chanson d'Aquin) pendant le siège d'Aleth. L'église est reconstruite vers 1532 et restaurée ou modifiée jusqu'en 1687 : cette église était jadis dédiée à la Sainte Croix. Nous avons vu que l'église de Saint-Servan était dès le XIème siècle dédiée à saint Servais. De cet antique édifice il ne reste aucune trace. C'est vers 1532 qu'on en commença, croit-on, la reconstruction partielle ; sur la clef de sa principale vitre on voyait, en effet, les armes mi-parti de France et de Bretagne ; mais un siècle plus tard l'édifice fut allongé, et Mgr de Neufville vint en poser la première pierre le 13 juin 1651. La ville de Saint-Malo contribua en 1664 à l'achèvement du clocher, et Michel Creton ajouta à l'édifice, en 1687, la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Tout cela formait une construction fort irrégulière ; aussi résolut-on bientôt de bâtir une nouvelle église plus convenable. La première pierre en fut posée en 1715, et le temple, quoique inachevé, fut bénit le 21 février 1743. Cette église n'a été terminée que vers 1845. C'est un vaste édifice composé de trois nefs, avec un choeur en hémicycle et un déambulatoire ; neuf chapelles rayonnent tout autour. Quoique de style néo-grec, l'église de Saint-Servan est intéressante à cause de sa riche décoration : fresques murales, oeuvre d'un artiste malouin, M. Duveau ; autels en marbre fort bien sculptés ; chaire en pierre, véritable monument dû au ciseau de M. Valentin ; belles verrières peintes, où se retrouvent les noms des évêques d'Aleth ; orgues magnifiques, rien ne manque pour faire de ce temple un objet digne d'attirer l'attention de l'artiste chrétien. Notons cependant que toute cette ornementation est moderne. L'édifice vient même d'être récemment consacré par Mgr Place, le 2 février 1885. Une grande partie de Saint-Servan dépendant féodalement jadis de Châteauneuf, le marquis de ce nom prétendait y être seigneur supérieur, fondateur et prééminencier de l'église. La fabrique, il est vrai, lui contestait ces droits, disant que son église se trouvait dans le fief qu'elle possédait elle-même à Saint-Servan. Cependant, aux XVIème et XVIIème siècles, les sires de Châteauneuf jouissaient en réalité des prééminences en cette église, et l'on y voyait encore en 1760 les armoiries des seigneurs de Béringhen, marquis de Châteauneuf, sculptées de chaque côté du maître-autel, et sur l'une des chapelles l'écusson des anciens sires de Châteauneuf : écartelé : aux 1er et 4ème d'azur à cinq besants d'or, qui est de Rieux ; aux 2ème et 3ème vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; sur le tout : de gueules à deux fasces d'or, qui est d'Harcourt (nota : Terrier ms. de Châteauneuf - Parmi les droits du marquis de Châteauneuf à Saint-Servan, signalons celui de tenir en cette ville marché tous les lundis et foire durant huit jours à la fêtes de saint Servais). Au XVIIIème siècle, on trouvait érigées en l'église de Saint-Servan les confréries du Saint-Sacrement, du Rosaire, du Coeur-de-Jésus, de Saint-Joseph et de Saint-Clément (Pouillé ms. de Saint-Malo 1739-1767). Il ne reste de l'église primitive qu'une arcade en accolade soutenue par une petite tête humaine, surmontée de deux écussons et encastrée dans le soubassement nord de l'église actuelle. Le haut de l'église actuelle date de 1715-1742. Le bas de la nef et la façade nord ont été ajoutés en 1830. A signaler que suite à l'achat de la seigneurie de Lorgeril par Pierre Miniac, ce dernier se rendit le 19 mars 1622 en l'église paroissiale pour y prendre "réelle et actuelle possession de ses droits et prééminences". Ceux-ci consistaient en une pierre tombale devant le maître-autel et un enfeu prohibitif ;

Eglise de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne). Eglise de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

les Calvairiennes s'établirent d'abord en 1638 au village de la Roulais, près de la Chapelle Saint-Fiacre, puis elles construisent au lieu-dit la Roche-Bize en 1645 un nouveau couvent appelé le Blanc Moustier et démoli en 1913 pour la construction des halles. Lors de sa démolition, on y a découvert une source qui reçut le nom de Fontaine des cinq plaies. La chapelle du couvent s'élevait à l'est du couvent : elle se composait d'une nef, accostée jadis de quatre chapelles du côté est et un cadran solaire ornait sa façade sud. On voyait au-dessus de la porte principale de la chapelle la date de 1665. Le couvent est supprimé en 1792. La chapelle est transformée en justice de paix en 1830 et en 1831. Le cloître était occupé depuis 1809 par un marché public ;

Nota : « De gueules à une croix du Calvaire d'argent, la couronne d'épines et les clous d'or » (Armorial général ms. de 1698). Au mois de décembre 1638, les Calvairiennes de Nantes songèrent à venir s'établir à Saint-Servan-sur-Mer ; elles occupèrent d'abord une maison au village de la Roulais, auprès de la chapelle Saint-Fiacre, dont elles usèrent provisoirement. Elles vinrent au nombre de sept, Mme de Messignac, dite Claude-de-Jésus, prieure, et six religieuses originaires de Saint-Malo et professes du Calvaire de Nantes, nommées Mmes Le Large, Le Gaigneux, Guillaudeu, Trublet, Gravé et Eon. Le 9 juillet 1639, M. Du Ruau, vicaire général de l'évêque de Saint-Malo, bénit leur maison et y établit la clôture (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Se trouvant trop à l'étroit à la Roulais, les Calvairiennes achetèrent, près du couvent des Capucins, une partie du terrain nommé la Roche-Bize et plus tard le Blanc-Moustier. Après mille difficultés, elles y bâtirent un fort beau monastère, dont l'église fut solennellement bénite en 1665 par M. Symon, vicaire général de Saint-Malo, et consacrée peu de temps après, sous l'invocation de saint Joseph et saint Joachim, par Mgr André Lynch, évêque de Kilfenor, en Irlande (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Cette communauté prospéra promptement et comptait en 1730 quarante-trois religieuses et trois novices ; elle n'avait cependant alors que 877 livres de revenu net. Quand vint la Révolution, elles déclarèrent avoir 5.007 livres de rentes, avec 3.293 livres de charges, et par suite un revenu net de 1.714 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Le 2 octobre 1792, les Calvairiennes furent chassées de leur monastère, qui fut vendu à la municipalité de Saint-Servan-sur-Mer ; on en fit des halles et on y établit les poids publics. Quoiqu'ainsi métamorphosé, le couvent du Calvaire existe encore à la fin du XIXème siècle sur la place de l'Hôtel-de-Ville à Saint-Servan-sur-Mer ; il forme un vaste carré avec cloître intérieur, au-dessus duquel s'ouvrent les petites fenêtres des anciennes cellules. L'église forme l'un des côtés de ce carré ; elle se compose d'une seule nef, accostée jadis au Nord de quatre chapelles qui ont disparu. Au-dessus de la porte principale sont la date 1665 et une niche renfermant une croix, avec cette inscription : JESUS NOSTRE AMOUR EST CRUCIFIE EN CALVAIRE. Plus haut sont gravées les armoiries du Chapitre de Saint-Malo : d'azur, à un navire d'or aux voiles éployées de même (Pouillé de Rennes).

l'ancien couvent du Bon Pasteur (1709-1746), situé rue Duperré. Ce couvent, fondé en 1709 par les Filles Repenties, est reconstruit en grande partie en 1746. Il est supprimé en 1792 et converti en caserne en l'an III, puis vendu en l'an VI. Sa chapelle, convertie durant quelques temps en temple protestant, existe encore ainsi qu'une partie de son cloître. Il possédait jadis aussi un cimetière ;

Nota : Marie Loret, femme de François Gaultier, sieur de la Palissade, demeurant à Saint-Malo, résolut en 1706 de fonder une maison de refuge pour les pauvres pécheresses et de préservation pour les filles abandonnées. Avec l'agrément de l'évêque de Saint-Malo, elle jeta les fondements d'une communauté du Bon-Pasteur dans une maison particulière située au Val, en Saint-Servan-sur-Mer, qu'elle afferma à cet effet. En 1708, elle obtint de la communauté du Bon-Pasteur de Paris, fondée au faubourg Saint-Germain de cette ville, deux soeurs officières, soeur Marie-Jeanne Gloria, supérieure, et soeur Le Fort, assistante, qui arrivèrent à Saint-Servan-sur-Mer au mois de novembre. Elles apportèrent avec elles les règles et constitutions de Mme de Combé, approuvées par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, et confirmées par lettres patentes du roi datées de 1698. D'après ces règles, la communauté du Bon-Pasteur, « toute régulière qu'elle fût en elle-même, ne fut point une maison religieuse », mais seulement une maison destinée à recevoir des filles qui, restant laïques, étaient divisées en soeurs officières et filles pénitentes. Les premières devaient toujours être irréprochables, étant destinées au gouvernement de la maison et à l'instruction des filles qui s'y retiraient. Elles se consacraient gratuitement à la conversion et à l'instruction et sanctification des filles pénitentes. Elles devaient être douze dans chaque maison, sans compter la supérieure, élue par elles à la pluralité des voix, avec l'agrément de l'évêque diocésain, mais ne conservant son poste que pendant trois ans (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2 H, 3). L'évêque de Saint-Malo approuva lui-même ces constitutions à la grande satisfaction des soeurs officières et des pénitentes, qui étaient déjà en grand nombre. Mme de la Palissade, voyant donc ses voeux s'accomplir et désirant affermir et rendre durable son établissement, fit présenter un placet au roi pour obtenir des lettres patentes de Sa Majesté ; Louis XIV fit écrire simplement en marge par son chancelier « que l'on eût à continuer l'ouvrage ». Sur cette parole royale Mme de la Palissade, aidée des aumônes de quelques autres personnes pieuses qui désiraient partager avec elle le mérite de la bonne oeuvre, acheta en 1713 un terrain propre à y construire les édifices et l'église nécessaires à la communauté. Ce fut une pièce de terre nommée la Roche-Bize, située en la paroisse de Saint-Servan-sur-Mer, proche le couvent des Capucins, et que lui vendit Jean Nicolas, sieur de la Cour, et Josseline Le Feuvre, sa femme. Le couvent du Bon-Pasteur fut construit en cet endroit. Mgr des Maretz posa lui-même en 1715 la première pierre de l'église, qui fut bénite l'année suivante. Mais cet édifice, dédié à Jésus Bon-Pasteur, sous l'invocation de saint Malo, fut embelli plus tard et reçut une nouvelle bénédiction, le 11 avril 1746, de Julien Le Page, chapelain de la maison. Vers la même époque on reconstruisit aussi une grande partie des bâtiments du couvent, qui étaient devenus insuffisants. Quant aux lettres patentes royales sollicitées dès 1712, le roi ne les accorda qu'au mois de juillet 1773 ; il y fut mentionné qu'à la prière de l'évêque de Saint-Malo, Sa Majesté permettait de recevoir au Bon-Pasteur de Saint-Servan-sur-Mer quarante pénitentes, et autorisait les soeurs à posséder jusqu'à concurrence de 2.000 livres de rente (Archives du Parlement de Bretagne). Longtemps avant cette époque, après la mort de la fondatrice du Bon-Pasteur, les enfants de Mme de la Palissade avaient approuvé la bonne oeuvre de leur mère. Ils étaient au nombre de cinq et se nommaient : Joseph Gaultier, sieur de la Palissade, mari de Barbe Prigent ; François, sieur de Gouillon ; Marie, femme d'Alain Le Breton, sieur de la Plussinais ; Anne, femme d'Olivier de France, comte de Landal, et Françoise, femme de Jean Grout, seigneur de Belesme. Mme de la Plussinais surtout continua les généreuses traditions de sa mère, et son nom figure parmi ceux des bienfaitrices du Bon-Pasteur. Cet établissement charitable avait, en 1790, 2.751 livres de rentes, avec 786 livres de charges, et, par suite, un revenu net de 1.965 livres. Le 11 mars 1794, les soeurs furent arrêtées ou chassées, et leur couvent fut vendu nationalement. A la fin du XIXème siècle, cette maison, sise dans la rue Villepépin, est une propriété particulière, mais l'église est devenue un temple protestant. Celle-ci se trouvait un peu isolée, au bout d'une avenue. Rien de curieux, au reste, dans cet ancien monastère, sauf la vaste étendue de l'enclos, les débris d'un cloître et une grande fontaine dite du Bon-Pasteur, qui alimente tout le quartier (Pouillé de Rennes).

le couvent des Capucins (1613), situé rue Ville-Pépin et dont l'emplacement est occupé aujourd'hui par le Collège et l'Hôtel de Ville. Il fait office de prison pour les femmes en 1794, puis on y loge le Tribunal de justice et de police, une caserne de Gendarmerie et la Mairie. Le Collège y est transféré en 1819 ;

Nota : Les Capucins furent appelés en Saint-Servan-sur-Mer par Guillaume Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo, et obtinrent, le 11 avril 1611, permission d'y bâtir un couvent. Ce que voyant, Julien Lessieu et Guillemette Heurtault, sieur et dame du Pont, habitants de Saint-Malo, donnèrent le 23 janvier 1612 à ces religieux, pour « asseoir leur maison », deux pièces de terre dépendant de leur manoir du Pont, situé au-dessus du Petit-Val, en la paroisse de Saint-Servan (Saint-Servan-sur-Mer). On commença dès le 22 mars 1612 la construction de l'église conventuelle, dédiée à l'Immaculée-Conception de la Sainte Vierge, mais sous l'invocation de saint Louis et de saint François, et, l'année suivante, on bâtit le monastère. Comme le terrain relevait de la seigneurie de Châteauneuf, le seigneur de ce nom se fit reconnaître seigneur fondateur du nouvel établissement. En 1790, les Capucins de Saint-Servan déclarèrent ne posséder que leur église, leur couvent contenant trente à quarante cellules, et un enclos d'environ quatre journaux, sans aucun revenu (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Peu après, les bons Pères furent chassés de leur monastère, converti en 1794 en maison d'arrêt. Plus tard, cet ancien local des Capucins fut cédé par l'Etat à la ville de Saint-Servan (Saint-Servan-sur-Mer) pour y établir son collège, en 1811 (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). A la fin du XIXème siècle, ce collège occupe encore le couvent des Capucins ; à cette époque les cloîtres ont disparu, mais l'ancienne église conventuelle est intacte et régulièrement desservie ; elle se compose d'une assez vaste nef à laquelle sont accolées au Nord quatre chapelles communiquant entre elles par de petites portes. Sous la chaire repose, d'après la tradition, un Capucin mort en odeur de sainteté et nommé frère Jean-l'Evangéliste. Le Ms. des Capucins de Bretagne, conservé à la Bibliothèque de Rennes, mentionne deux religieux de ce nom, Jean-l'Evangéliste, d'Auverné , qui fit profession le 21 mai 1656, et Jean-l'Evangéliste, de Landerneau, qui fit profession le 6 mai 1663 (Pouillé de Rennes).

l'hôtel de Ville (vers 1850) est construit à l'emplacement d'une ancienne poissonnerie (en 1837), transformée en 1841 en marché au beurre, puis en halle aux grains ;

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

la Chapelle Saint-Etienne, située route de Château-Malo. La tradition populaire fait remonter au VIIIème siècle cette chapelle frairienne, et le Roman d'Aquin raconte même qu'elle fut fondée par Charlemagne à la suite d'une grande bataille, sur la sépulture de ses soldats et pour le repos de leurs âmes : Sur le charnier fut le moutier fondé, De saint Estienne en fut le mestre aulté . (Le Roman d'Aquin, ou la Conqueste de Bretaigne par le roy Charlemagne, 43). Cette chanson de geste étant du XIIème siècle, il faut en conclure que Saint-Etienne remonte au moins à cette époque déjà reculée. Mais la chapelle de Saint-Etienne fut reconstruite en 1577 et restaurée vers 1745. A. cette dernière époque l'on y transféra la statue de saint Marc de la chapelle de Lambesty, qu'on venait de démolir, et depuis lors la paroisse de Saint-Servan prit coutume de venir à Saint-Etienne faire sa station le jour Saint-Marc. Rendue au culte en 1803, Saint-Etienne, située au village de ce nom, était encore naguère desservie tous les dimanches par un vicaire de Saint-Servan (Pouillé de Rennes). Près d'elle, se trouve une croix sculptée en granit datée du XVIème siècle ;

la Chapelle Notre-Dame de Château-Malo. Elle est frairienne et située au village de Château-Malo. Cette chapelle est restaurée en 1652 et érigée en paroisse en 1840. Elle a servi ensuite d'école. Une église nouvelle a été construite à Château-Malo de 1842 à 1846, non loin de l'ancienne. On y voit une croix octogonale en granit, sommée d'un petit toit ;

l'ancienne Chapelle Saint-Fiacre ou Notre-Dame de Toutes-Aides, fondée en 1618 sur la place Carnot. Notre-Dame de Toutes-Aides et Saint-Fiacre de la Roulais fut fondée, le 15 novembre 1618, de plusieurs messes par semaine par Jean Houdeman, chanoine de Saint-Malo ; celui-ci donna aussi une maison pour loger le chapelain. Ce petit sanctuaire fut comme le berceau de la communauté du Calvaire ; ce fut aussi un lieu de station pour les processions paroissiales. François Corbin (1655), — Quentin Brisou (1697), — Charles Lecomte (1732), — Louis Carré (1778) desservirent cette chapelle, qui fut vendue nationalement en 1795. C'était un édifice de forme ovale surmonté d'un petit dôme et ouvrant sur la place de la Roulais (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne Chapelle Saint-Mathurin, située jadis rue de la Fontaine ;

la Chapelle Saint-Pierre, située place de la Cité. On y voit une pierre armoriée portant la date de 1675. On tient chaque année devant la chapelle une assemblée appelée la Grande Sainte-Ouine ou Assemblée des Brigaux en mémoire d'une statue de saint Ouen (évêque de Rouen au VIIème siècle) que possédait la chapelle autrefois. Nous avons décrit l'ancienne cathédrale d'Aleth (voir Saint-Malo), dont les ruines, rappelant le style carlovingien, existent encore, et nous avons dit que l'une de ses absides constitue depuis deux siècles ce qu'on nomme la chapelle de la Cité. En 1675, dit l'abbé Manet, le Chapitre de Saint-Malo fit « réparer à ses frais, par respect pour le premier lieu de son siège, la chapelle de Saint-Pierre de la Cité, où reposent plusieurs évêques d'Aleth, et saint Enogat en particulier. La principale porte, qui avant ce temps était au bout opposé, fut en cette circonstance pratiquée dans la croisée du fond faisant face à la place actuelle, dont la partie orientale formait l'ancien cimetière ». Outre la station qu'allaient autrefois faire en ce sanctuaire les clergés de Saint-Malo et de Saint-Servan le mercredi des Rogations, la procession du Sacre de Saint-Servan s'y rendait également, et la congrégation des artisans de cette paroisse s'y réunissait lorsqu'elle fut supprimée en 1758. Vendu nationalement en 1798, Saint-Pierre de la Cité fut racheté par les paroissiens de Saint-Servan en 1813 et rendu au culte le 14 mai 1814. A la fête de saint Pierre qui suivit, on recommença d'y aller en procession avant la grand'messe, selon l'antique usage. Abandonné de nouveau, ce vénérable sanctuaire fut restauré encore une fois de nos jours, et le 2 août 1868 Mgr Saint-Marc vint en faire la bénédiction solennelle. Depuis lors, Saint-Pierre continue d'être entretenu (Pouillé de Rennes) ;

la Chapelle Saint-Louis (1612), située au n° 3 rue Ville-Pépin. Il s'agit de l'ancienne chapelle du Couvent des Capucins. Temple de l'Etre Suprême durant la Révolution, elle est rendue au culte en 1816 et servira plus tard de chapelle au Collège ;

l'ancienne Chapelle frairienne de Saint-Gobrien, détruite en 1760 et située jadis au village de Lambesty (aujourd'hui place de Lambéty). La chapelle Saint-Gobrien et Saint-Marc, située au village de Lambesty, était jadis une chapelle frairienne à laquelle la procession de Saint-Servan se rendait le jour Saint-Marc. Elle avait ses trésoriers propres et fut dans ses derniers temps desservie par les Capucins, mais elle fut démolie en 1745 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne Chapelle frairienne du Bosc, reconstruite en 1737. Son abside est à trois pans. Sainte-Anne du Bosq, considérée comme chapelle frairienne, se trouvait jadis à la jonction de quatre chemins, près du champ appelé Clos de la Chapelle. Elle était fondée de messes (nota : le 27 mars 1706, Marie Pépin, dame de Marsille, veuve de Jean Gilbert, seigneur du Bosq, fonda trois messes hebdomadaires dans cette chapelle pour le salut de l'âme de Marie Gilbert, sa fille, propriétaire de la maison du Bosq - Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Saint-Malo) ; il s'y tenait une assemblée nombreuse le jour de la fête patronale, et le 26 juillet 1637 seize personnes firent naufrage en revenant de cette réunion. Elle fut interdite cent ans plus tard « comme caduque » et aussitôt démolie ; on mit une croix sur son emplacement. A quelque distance de là, Servan Le Fer de la Saudre, devenu seigneur du Bosq par sa femme, Marie Gilbert, construisit une nouvelle chapelle existant encore à la fin du XIXème siècle et bénite le 25 juillet 1737 par Jean Chottart, vicaire général de Saint-Malo. A cette occasion, le seigneur du Bosq fit une transaction avec le général de Saint-Servan et s'engagea à faire desservir la chapelle et à loger un chapelain, qui serait tenu de faire le catéchisme et de visiter les malades. En 1775, Dominique Magon y épousa Marie-Anne Magon. La procession de Saint-Servan se rendait jadis au Bosq aux Rogations, et parmi les chapelains de ce sanctuaire nous trouvons René Pruau (1703), — Thomas Boulain (1728), — Raymond Angerau (1729), — Claude Babin (1764), — Marc-Antoine de Monnoye de Meaux, archidiacre de Porhoët (1782), — et Louis Heurtault de la Villemorin, chanoine de Saint-Malo (1783) ;

l'ancienne Chapelle aujourd'hui sécularisée et située au village de la Haute-Flourie. Elle a été édifiée au milieu du XVIIème siècle, puis reconstruite en 1709 (ou 1700) et en 1730. Elle possède une abside à trois pans. Julien Eon, sieur des Hazais, ayant bâti une chapelle près de son manoir de la Haute-Flourie, y fonda en l'honneur de la Sainte Vierge et de saint Julien plusieurs messes hebdomadaires par acte du 12 novembre 1647 ; le nouveau sanctuaire fut bénit le 19 janvier 1648 par Charles Tréton du Ruau, official de Saint-Malo. Cette fondation fut augmentée d'une messe par semaine, le 25 mai 1694, par François de Launay, seigneur du Bouillon. Reconstruite en 1700 ou 1709 sous l'invocation de saint Jean dans le désert, cette chapelle fut desservie par N... Mesnage, décédé en 1731 ; — Jean Menard — et Pierre Gouin (1759). Elle eut aussi pour chapelain, au XVIIIème siècle, Mgr de Brunes de Montlouet, évêque d'Amiens, dont la famille possédait alors la Flourie (Pouillé deRennes) ;

l'ancienne Chapelle de la Madeleine, située route de Saint-Jouan-des-Guérets. Cette chapelle semble marquer l'emplacement d'une ancienne maladrerie. Elle a été reconstruite en 1746, puis sécularisée. Son abside est à pans coupés. Il est d'autant plus probable que la chapelle Sainte-Magdeleine, en la paroisse de Saint-Servan, eut une léproserie pour origine, que nous ne connaissons point d'autre trace aux environs de Saint-Malo d'établissement ancien de ce genre. Toutefois, nous ignorons l'histoire de cette maladrerie ; dès 1563, ce n'était plus qu'une chapelle dotée de 72 livres, à charge de deux messes par semaine, que résigna Guillaume du Rochier en faveur de Guillaume Frète. Du temps du chapelain Guy Patin, la Magdeleine, tombant de vétusté, fut reconstruite et bénite solennellement, le 14 juillet 1746, par Nicolas du Fresne-Marion, chanoine de Saint-Malo (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Très-fréquentée durant le moyen-âge, située au bord du grand chemin de Saint-Jouan, et dédiée à sainte Magdeleine et à saint Laurent, la chapelle dont nous parlons voyait souvent jadis se réunir dans son enceinte le clergé de Saint-Servan, qui y venait en station ; de nombreuses assemblées s'y tenaient aussi aux dimanches les plus proches des deux fêtes patronales. Ses derniers chapelains furent Georges Grée (1774) et François Morin (1781). Elle est vendue nationalement en 1795 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Saint-Joseph. Cette jolie chapelle a été construite au XIXème siècle dans la ville même de Saint-Servan-sur-Mer, au Gras-Larron, lieu noble mentionné en 1513. Exécuté d'après les plans de M. le chanoine Brune, c'est un édifice de style roman fort bien réussi ; il supporte un charmant clocher en pierre blanche du meilleur aspect. Consacrée, à la fin du XIXème siècle, aux oeuvres paroissiales, telles que catéchismes, cercles catholiques, etc., cette chapelle sert aussi aux exercices pieux de l'orphelinat des garçons, dit de l'Enfant-Jésus, que tiennent à cette époque les Soeurs de la Sainte-Famille de Nantes (Pouillé de Rennes) ;

Chapelle de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

l'ancienne chapelle Notre-Dame de la Merci, bâtie par M. Gouyon de Beaufort dans sa propriété des Corbières, fut bénite le 26 mars 1849 par M. Delacoudre, curé de Saint-Servan-sur-Mer. A la fin du XIXème siècle, cette chapelle fait partie de la propriété de l'Artimon (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle de la Blinais. La chapelle de la Blinais existait au XVIIème siècle près du manoir de ce nom. Le 17 juin 1645, Servanne Hervé, veuve successivement de Charles Pépin, sieur de la Motte, et de Geffroy Salmon, sieur du Vau-Salmon, fonda en cette chapelle une messe hebdomadaire. Louis Magon, sieur de la Balue, y épousa en 1711 Hélène Porée (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle de la Coudre. La chapelle de la Coudre fut fondée, dit l'abbé Manet, par les seigneurs de la Tandourie, mais on ignore à quelle époque. Le 14 octobre 1689, Pierre Bouvier fut nommé pour la desservir (Pouillé de Rennes) ;

plusieurs anciennes chapelles appartenant à des ordres religieux ou autres : la chapelle de l'Immaculée-Conception (elle dépendait de la maison des Petites-Soeurs des Pauvres), la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix (elle appartenait aux Dames de l'Adoration perpétuelle), la chapelle Saint-Michel des Corbières (elle dépendait du couvent des Franciscaines de Sainte-Marie-des-Anges), la chapelle Notre-Dame de Senneville (elle appartenait aux Soeurs de la Providence de Ruillé), la chapelle Notre-Dame de Nazareth (elle dépendait de l'orphelinat des filles), la chapelle du Séminaire, la chapelle des Récollets, la chapelle du Calvaire, la chapelle de la Maison de retraite (Pouillé de Rennes) ;

l'ancien Petit Séminaire de Saint-Malo, situé rue du Génie et construit par Garangeau en 1707 sur la métairie noble de la Fosse. La date de 1715 surmonte la porte de la chapelle. Ce Séminaire devient en 1793 l'hôpital de la Concorde ou des Sans-Culottes, puis caserne de la Concorde en 1824 ;

Nota : Au mois de septembre 1707, des lettres patentes du roi approuvèrent « le projet de Mgr des Maretz, évêque de Saint-Malo, de fonder une maison en la paroisse de Saint-Servan sous le titre de Séminaire des pauvres clercs, dans laquelle seront reçus les pauvres clercs de son diocèse qui n'ont pas le moyen d'aller faire leurs études dans les collèges, à l'effet d'y être aidés s'ils ont un peu de bien, et d'être pourvus en tous leurs besoins s'ils n'en ont point, jusqu'à ce qu'ils soient employés au service de l'Eglise ». Le Parlement de Bretagne enregistra ces lettres royales le 4 juillet 1708. Deux ans plus tard, Mgr des Maretz acheta des administrateurs de l'Hôtel-Dieu de Saint-Malo la métairie de la Fosse, en Saint-Servan, pour y construire son Séminaire (26 avril 1710). Enfin, le 12 mars 1712 le même prélat confia son nouvel établissement aux prêtres de la Congrégation de la Mission aux conditions suivantes : la Congrégation enverra à Saint-Servan-sur-Mer trois prêtres, dont l'un sera directeur du Séminaire et les deux autres travailleront avec lui « à instruire sur la piété et enseigner les humanités et la philosophie, le chant et les cérémonies de l'Eglise, et à faire pratiquer aux jeunes clercs tous les exercices que l'évêque prescrira ; la Congrégation entretiendra aussi deux frères pour le service de la maison ; elle ne pourra recevoir gratuitement aucun élève sans l'assentiment de l'évêque » — De son côté, Mgr des Maretz s'engagea à payer une rente de 2.000 livres aux supérieur et directeurs du Séminaire, et à solder les pensions de tous les clercs qu'il ferait recevoir gratuitement. Le supérieur général de la Congrégation des Missions donna son consentement à cet accord le 16 avril 1712, et Charles Dadouville, supérieur du Séminaire de Saint-Méen, prit possession, au nom de la Congrégation, du Séminaire de Saint-Servan-sur-Mer le 11 mai suivant (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). D'après la tradition, ce fut avec des fonds offerts à Mgr des Maretz par des Malouins, navigateurs dans les mers du Sud, que ce prélat construisit les bâtiments de son Petit-Séminaire. La chapelle en fut commencée en 1715, comme l'indique cette date apparaissant encore sur la porte principale, mais elle ne fut bénite que le 21 septembre 1719 par Charles Dadouville, qui quitta Saint-Méen pour devenir supérieur de Saint-Servan-sur-Mer ; il la dédia à la Sainte Trinité et à saint Vincent-de-Paul. En 1758, Mgr de la Bastie, évêque de Saint-Malo, prétendit avoir gravement à se plaindre de l'insubordination des Lazaristes, qui refusaient de lui rendre des comptes et de recevoir les clercs qu'il leur envoyait. Ce prélat révoqua, en conséquence, l'acte du 12 mars 1712 et envoya aux prêtres de la Mission une sommation de quitter immédiatement le Petit-Séminaire (25 novembre 1758). Mais on parvint à calmer le bon évêque, et les Lazaristes restèrent à Saint-Servan-sur-Mer jusqu'au moment de la Révolution (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). En 1775, M. Gandon était supérieur de cet établissement, où « l'on enseignait gratuitement la philosophie et où se donnaient des retraites pour les ecclésiastiques et pour les laïques ». Les prêtres de la Mission furent chassés de Saint-Servan-sur-Mer en 1792, peu de temps après l'émigration de l'évêque, Mgr de Pressigny, qui était venu passer sa dernière nuit dans sa maison de campagne, située près du Séminaire. On vendit nationalement le mobilier de cet établissement charitable, et l'on fit des bâtiments d'abord un hôpital, puis une caserne qui existe encore à la fin du XIXème siècle, portant le nom de caserne de la Concorde. Il est intéressant de visiter l'ancien Séminaire de Saint-Servan-sur-Mer. Au-dessus du portail d'entrée on lit encore cette inscription : Seminarium Sancti Vincentii congregationis Missionis. La chapelle formait le rez-de-chaussée du corps principal de logis. L'enclos, descendant jusqu'au bord de la mer, est magnifique avec ses grands arbres séculaires. Tout à côté s'élève l'ancien palais épiscopal, ayant sa cour particulière, ses remises et autres dépendances. Il est lui-même, comme le Séminaire, affecté au service militaire au XIXème siècle (Pouillé de Rennes).

le fort de la Cité (1759-1761), situé place de la Cité. Bertrand Du Guesclin prit position sur la Cité en 1378 pour protéger Saint-Malo, lors du siège de Saint-Malo par le duc de Lancastre ;

la Cour Rivière, située au n° 11 de la rue Dauphine. Ancien quartier général du duc de Malborough en 1758 ;

la maison et Cours des Bars, située au n° 20 rue Dauphine (1720), édifiée par la famille Desbars ;

la maison du Petit-Val, située au n° 20 de la rue Lecouple. Il s'agit d'une ancienne école de filles fondée en 1666 par les Ursulines de Saint-Malo. Elle possède une chapelle privée dédiée à la Sainte-Trinité. Cette maison est transformée en 1720 en un hospice surnommé Hospice des Petites Nonnes ;

Note : Les Ursulines du couvent de Sainte-Anne, à Saint-Malo, n'ayant pas de classes suffisantes pour contenir toutes les jeunes filles qui y venaient s'instruire, achetèrent en Saint-Servan-sur-Mer, le 11 décembre 1666, une maison appelée le Petit-Val, située au bord de la mer. Ce nouveau monastère eut pour première supérieure la mère Françoise de l'Incarnation. Le 30 mars 1668, Mgr de Villemontée, évêque de Saint-Malo, vint y mettre la clôture, après avoir célébré la première messe dans la nouvelle chapelle conventuelle, dédiée à la Sainte-Trinité (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Les classes furent très-suivies au Petit-Val de 1671 à 1720 ; mais à cette dernière époque la pénurie de leur couvent et l'établissement des Soeurs de la Croix, qui faisaient aussi l'école aux petites filles, obligèrent les Ursulines à rentrer presque toutes à Saint-Malo. Elles ne conservèrent au Petit-Val qu'une maison de santé où leurs malades venaient prendre du repos ; on appela alors ce couvent l'hospice des Petites-Nonnes. Vendue nationalement le 27 avril 1791 et devenue propriété particulière, cette maison n'offre plus d'intérêt aujourd'hui, car sa chapelle a été complètement rasée ; à peine distingue-t-on sur le quai une vieille porte d'aspect monastique qui rappelle seule l'ancien couvent. Les Ursulines furent chassées de Saint-Malo pendant la tourmente révolutionnaire. Vers 1820 elles essayèrent de se reconstituer à Saint-Servan-sur-Mer, dans l'ancien couvent des Récollets, auquel elles donnèrent le nom de Sainte-Anne, que le peuple lui conserve, mais elles ne réussirent pas dans ce nouvel établissement, qu'elles cédèrent aux religieuses de l'Adoration perpétuelle. Quant au vieux monastère des Ursulines à Saint-Malo, on en retrouve les restes dans la rue Sainte-Anne et sur la place Duguay-Trouin ; on distingue encore bien, à la fin du XIXème siècle, le grand portail du couvent, la chapelle et la cour intérieure ; ces bâtiments sont occupés à la fin du XIXème siècle par l'école d'hydrographie, le bureau des inscriptions maritimes et le dépôt des archives de la marine (Pouillé de Rennes).

la maison (1686), située au n° 4 rue le Pailleur. C'est dans cette maison que Jeanne Jugan a fondé l'Ordre des Petites Soeurs des Pauvres ;

l'hôtel (ou manoir) de la Verderie, situé aujourd'hui au n° 26 rue de Dreux. Son portail est daté de 1637 ;

Nota : Rue Dreux un manoir Renaissance, la Verderie, devenu hôtel citadin, sollicite notre intérêt, avec sa corniche modillonnée et son élégante tourelle polygonale à toit en dôme bulbé, à cordons de pierre en relief et à meurtrières grillagées. Deux superbes cheminées flanquent le corps de logis principal, et leur base s'évase en consoles renversées, donnant à l'ensemble beaucoup de caractère. Un haut mur percé de deux portails cintrés cache aux curieux un jardin secret aux essences diverses et rares. Le poète-écrivain René Martineau réside depuis de longues années dans ce joli manoir que l'on dit avoir été construit, en 1637, par Noël Danycan, sieur de l’Epine, puissant commanditaire de la Compagnie des Indes, promoteur de la Compagnie des Mers du Sud. Au début du XIXème siècle il était encore à la famille Danycan. Sur les grèves de Chasles où jadis accostaient les navires, s'élève encore le château de Beauregard, fort ruiné toutefois par la récente guerre. Il date de 1711 et se trouve être la seule construction extra-muros possédant trois étages sans perdre l'allure d'un manoir. Il aurait été construit par Dame Magon de la Villebague, qui voulait en faire la surprise à son mari, capitaine de la Compagnie des Indes, au retour d'un de ses voyages. Riancourt et la Ballue, à la sortie de Saint-Servan, ne nous offrent plus que des ruines et des souvenirs. Riancourt reçut le dernier soupir de Surcouf, la Ballue celui de Madame de Châteaubriand, mère de l'écrivain. (Daniel Derveaux).

l'hôtel de Versailles ou du Petit Versailles, situé dans l'ancien village de Lambesty, au n° 16 rue de la Grande-Anguille. Sa chapelle, qui date de 1740, est aujourd'hui sécularisée. La chapelle Saint-Philippe du Petit-Versailles fut bâtie par Jean Phelippes, sieur de Marigny, et Françoise Rouxel, sa femme, dans la cour de leur manoir du Petit-Versailles, au village de Lambesty. Par acte du 21 mai 1740, ils la dotèrent de 281 livres de rente et y fondèrent quatre messes hebdomadaires (Pouillé de Rennes). L'édifice fut bénit le 12 juillet suivant par Pierre Perrée, chanoine de Saint-Malo, et desservi par Pierre Le Gros (1740), — François Minier (1742) — et Pierre Hubert (1789). Propriété de la famille Phélippes seigneurs de Marigny en 1740 ;

le manoir de Beauregard, situé rue de la Glacière. Il porte la date de 1711 (sur le fronton de la porte). Il était jadis accosté de deux ailes qui ont été démolies vers la fin du XIXème siècle. Propriété de la famille Faisant en 1513 ;

Nota : A l'entrée de la route qui monte vers les Fougerais, sur la droite, un joli pavillon du XVIème siècle, dont il n'existe que peu d'exemplaires aussi purs et intacts à part celui de la Godelle en Paramé : c'est l'ancien manoir de Beauregard avec sa porte cintrée, son seuil de trois marches, ses fenêtres grillagées, son toit élevé et ses hautes cheminées. (Daniel Derveaux).

le manoir de Riancourt ou Riaucourt, situé route de Riancourt. Il possédait jadis une chapelle privée reconstruite en 1733. La Sainte-Trinité de Riaucourt se trouvait dès 1672 voisine du manoir de ce nom. Devenue caduque, elle fut rebâtie par Jacques Vincent des Bas-Sablons, propriétaire de Riaucourt, et bénite le 21 octobre 1733 par M. Perrée, vicaire général de Saint-Malo (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Vincent seigneurs des Bas-Sablons en 1733. Robert Surcouf y mourut en 1827. Il a été dévasté par un incendie en 1924 ;

le manoir Episcopal, appelé l'Evêché et situé route de Château-Malo. Il s'agit, à l'origine, d'un petit château fort démantelé par les Ligueurs en 1590. Les évêques le restaurèrent et y construisirent une tour, un colombier et une chapelle. Il ne subsiste qu'un petit enclos ;

le château de la Ballue ou Balinais (jusqu'au début du XVIIIème siècle). Il possède une chapelle privée du XVIIème siècle, récemment restaurée ;

le château du Bosc (XVIIème siècle). Propriété successive des familles le Bret (en 1513), le Fer seigneurs de la Saudre (en 1737), de Vatry ;

Nota : Revenons maintenant au château du Bosq, l'une des plus pures malouinières, œuvre de la famille Magon. L'entrée, par le parc, révèle de suite la belle ordonnance de la façade est, dont la légère saillie du pavillon d'entrée surmonté d'un fronton triangulaire, répond à l'avant-corps de la façade ouest. A l'intérieur, le départ d'escalier se trouve dès l'entrée, tandis que salon, petit salon et salle à manger ont conservé leurs boiseries de chêne Régence et que la belle pièce qui s'inscrit dans le pavillon central en avant-corps sur la terrasse ouest s'orne d'un décor de boiseries Louis XVI : attributs guerriers, musicaux et champêtres. La façade ouest, par ses dix-huit ouvertures dont presque toutes ont encore leurs petits carreaux, ouvre sur l'un des plus beaux panoramas que le château ait à offrir. Au premier plan, la terrasse et son tapis vert au dessin Louis XIV, cerné ear la blancheur marmoréenne des Quatre Saisons de Coustou et la perspective des grands arbres du parc. Au second plan et en contre-bas, le village de Quelmer assis au bord de l'eau, puis la Rance en miroirs successifs que bordent les frondaisons de l'autre rive fuyant en lointains bleutés. Harmonie parfaite entre l'œuvre de l'homme et celle de la nature. Frère jumeau de la Ballue et de la Chipaudière, le Bosq fut construit en 1717 par Dame Marie-Françoise Le Fer de la Sauldre, née Gilbert, demoiselle du Bosq et veuve en premières noces de Nicolas Pierre Magon, écuyer, sieur de la Chipaudière et lieutenant-colonel des milices bourgeoises de la ville de Saint-Malo d'une part, et d'autre part par les trois enfants de ce dernier : Thomas, Jean et Nicolas Magon. A la mort de Madame Le Fer, veuve pour la seconde fois, le Bosq échut à Aaron-Pierre Magon, enfant de Nicolas, son troisième fils. Celui-ci ayant épousé sa cousine germaine Anne Magon de Clos Doré, fit l'acquisition du Château de Montmarin, de l'autre côté de la rivière, et vendit le Bosq, en 1763, à son beau-père Guillaume, seigneur de Clos Doré, de la Ville-ès-Oiseaux. Guillaume Magon mourut au Bosq en 1780, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Son fils aîné Jean-Baptiste qui lui succéda, vendit le domaine à Henri-François Gaillard, sieur de Boisriou, ancien capitaine au régiment de Picardie, qui le légua à sa mort à son frère Thomas, sieur de la Gervinais, négociant malouin résidant à Cadix. Leur neveu Joseph Le Fer de Bonaban en hérita, et ses descendants le conservèrent jusqu'au milieu du XIXème siècle. Vers 1947, Le Bosq est la propriété de Monsieur et Madame Appert qui y résident. (Daniel Derveaux).

le château du Vau-Garni. Propriété de la famille Lefebvre, puis de la famille Sulblé ;

le château de la Briantais ou Brillantais. Il possède une chapelle privée datée de 1778 et édifiée par M. Picot de Préménil. La chapelle, dédiée à la Sainte-Trinité, est bénite en 1779 par Mgr des Laurents. Propriété de la famille Picot seigneurs de Prémesnil (en 1778) puis de la famille La Chambre ;

Nota : Le château de la Briantais, manoir très transformé, à qui une tradition donne pour paysagiste Le Nôtre lui-même, conserve un toit en carêne Louis XV, et une chapelle de XVIIIème siècle. (Daniel Derveaux).

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

la fontaine Blanche, située près du manoir de Riancourt ;

le Port Solidor ou Port Militaire, situé à l'Est de la Tour Solidor. C'est là, semble-t-il, que s'effectue le débarquement du duc Jean IV, rappelé d'Angleterre par les Bretons pour résister aux tentatives d'annexion du roi de France Charles V.

la tour Solidor (1369-1382), édifiée par le duc Jean IV pour bloquer Saint-Malo qui s'était donné à la France. Elle semble occupée l'emplacement de l'ancienne forteresse d'Aleth. Elle se compose de trois tours cylindriques réunies et comporte trois étages. Les ponts datent de 1734. Le roi Charles IX débarque à Solidor le 24 mai 1570. La tour est prise par Mercoeur en 1589. Elle sert de prison pendant la Révolution, puis de prison militaire ;

La tour de Solidor à Saint-Servan (Bretagne).

10 moulins dont les moulins à vent du Chapitre, de la Motte, de la Hure, de la Garenne, du Tertre-Verrine, trois du Naye (entre autre le Moulin Rouge) et deux sans désignation (situés sur l'Ile Dorée ou Ile d'Houet, semble-t-il) ;

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

A signaler aussi :

l'ancien hôpital de la Compagnie des Indes, visible au XVIIIème siècle et situé rue d'Aleth ;

l'ancien hôpital de Saint-Malo. L'hôpital est transféré en 1679 à Saint-Servan-sur-Mer dans l'ancien manoir du Val. Les travaux ont démarrés en 1685 sur les plans de Garangeau. Il possédait une chapelle qui datait de 1713-1724. A noter que le Sanitat du Talard est également transféré dans cet hôpital en 1717 ;

l'ancienne Maison de Retraite des Filles de la Croix, fondée en 1679 et située rue Jeanne-Jugan (nom de la fondatrice des Petites Soeurs des Pauvres). Elle possède une chapelle qui date de 1738. Cette maison est transformée en l'Hôpital des Sans-Culottes sous la Révolution ;

Nota : Dès le 21 mars 1679, Sébastien du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, chargea une pieuse fille, Mlle Josseline Alleaume du Bois-Robin, de « louer dans les faubourgs de Saint-Malo (c'est-à-dire à Saint-Servan-sur-Mer) une maison avec cour, jardin et chapelle », pour y établir l'oeuvre des retraites. Mais, quelques années plus tard, de riches et généreux Malouins voulurent rendre définitif cet établissement : Noël Danycan, sieur de l'Espine, et Marguerite Chantoiseau, sa femme, achetèrent le 22 septembre 1698 un terrain appelé la Pièce de la Croix, situé proche l'église paroissiale de Saint-Servan-sur-Mer ; ils y construisirent une maison assez vaste et une chapelle, sur la porte de laquelle ils placèrent leurs armoiries et celles de Mgr du Guémadeuc ; lorsque tout fut achevé, ils en firent don « à Dieu et à son Eglise », le 28 janvier 1701, demandant que l'évêque de Saint-Malo y fondât l'oeuvre des retraites et dédiât la chapelle « à la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2 H). M. et Mme Danycan méritèrent ainsi d'être appelés les vrais fondateurs de la maison de retraite de Saint-Servan-sur-Mer. Toutefois, d'après l'abbé Manet, les bâtiments de ce nouvel établissement ne furent bénits que le 29 janvier 1725, par Alain Le Sage, qui fut depuis pénitencier de Saint-Malo (Abbé Manet, Grandes recherches ms. sur Saint-Malo). Tant que vécut Mlle Josseline Alleaume, cette bonne fille tint elle-même la maison de retraite ; mais après sa mort, M. Danycan crut devoir la remplacer par des religieuses, et il fit venir à Saint-Servan-sur-Mer des Filles de la Croix. Ces dernières bâtirent une nouvelle église en 1738 et la dédièrent à saint Joseph, saint François de Sales et saint Vincent-de-Paul. Leur maison se trouvant dans le fief de Châteauneuf, le seigneur de ce nom prétendit avoir droit à tous les honneurs de fondateur dans leur église. Cet établissement des retraites fut confirmé par lettres patentes du roi données en janvier 1754 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo) ; les Filles de la Croix le dirigèrent avec succès jusqu'à l'époque de la Révolution. Ces religieuses tenaient non-seulement l'oeuvre des retraites à Saint-Servan-sur-Mer, mais faisaient encore l'école aux jeunes filles. Quand vint la Révolution, elles étaient au nombre de vingt soeurs de choeur et onze converses ; elles déclarèrent alors n'avoir qu'un revenu net de 599 livres, ayant bien 2.884 livres de rentes, mais 2.285 livres de charges (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Elles furent chassées de leur couvent en décembre 1792. Leur couvent appartient à la fin du XIXème siècle, en grande partie du moins, aux Petites Soeurs des Pauvres, mais il n'y reste plus rien de l'ancienne église. En effet, en 1842, le nombre des pauvres recueillis par les Petites Soeurs augmentant sans cesse, M. Le Pailleur acheta une grande maison occupée avant la Révolution par la communauté des Filles de la Croix. « On n'avait rien, il est vrai, pour payer. L'abbé Le Pailleur vendit sa montre d'or, quelques autres effets et sa chapelle d'argent. Jeanne Jugan avait une petite somme, une autre de ses compagnes avait quelques économies ; Fanchon Aubert y joignit le restant de ce qu'elle possédait. Le tout mit à peu près à même de solder les frais du contrat. On chargea la Providence de pourvoir au surplus. Elle ne fit pas défaut ; au bout d'un an, la maison, qui avait coûté 22.000 fr., était entièrement payée » (M. Aubineau, Histoire des Petites Soeurs, 27). L'hospitalité fut offerte si généreusement par les Petites Soeurs à Saint-Servan-sur-Mer, qu'au bout de dix-huit mois cette grande maison se trouva pleine : cinquante vieillards y étaient logés. Pour nourrir tout ce monde on n'avait que la quête, et elle suffisait ; les dessertes des tables, les morceaux de pain et de viande abondaient entre les mains des soeurs. A la fin du XIXème siècle l'asile de Saint-Servan-sur-Mer a été considérablement augmenté ; les Petites Soeurs, au nombre de seize, y recueillent cent six pauvres. On a bâti une chapelle ogivale bien simple, mais propre et convenable, dédiée à l'Immaculée-Conception ; la maison elle-même est sous la protection de la Sainte-Croix, en souvenir de son ancienne destination. On y annexe une ferme voisine du Rosais, où les vieillards valides peuvent aller s'occuper à différents petits travaux. Enfin, à quelque distance de Saint-Servan-sur-Mer, sur la côte, les Petites Soeurs ont aussi à cette époque une maisonnette de repos et un petit oratoire au village du Minihy, dans la paroisse de Rothéneuf (Pouillé de Rennes).Voir également Congrégation des Petites Soeur des Pauvres (par l'abbé Guillotin de Corson).

l'ancien hôpital du Rosais, fondé en 1709 et incendié en 1769. La porte d'entrée est datée de 1713. Il possède une chapelle reconstruite en 1770 : elle présente une abside à trois pans et de gros contre-forts. On y voit une pierre tombale au bas de la nef : il s'agit de celle de Jean Prouvost ou Provost, sieur de la Roche décédé en 1717. Desservi jusqu'en 1794 par les Soeurs de la Charité, il est transformé pendant la Révolution en un hôpital militaire sous le nom d'Hospice de la Réunion ;

Ville de Saint-Servan-sur-Mer (Bretagne).

Nota : Au commencement du XVIIIème siècle, Jean Le Provost, sieur de la Roche, et Julienne Danycan, sa femme, habitants de Saint-Malo, résolurent de fonder un hospice au Rosais, en Saint-Servan-sur-Mer. Ils bâtirent d'abord une chapelle dont Mgr des Maretz fit lui-même la bénédiction le 11 août 1709, et dont M. Macé fut le premier chapelain ; puis ils sollicitèrent et obtinrent de Louis XIV des lettres patentes qui, datées d'août 1711, les autorisèrent à fonder un hôpital de vingt-quatre lits. Les constructions de l'hospice furent aussitôt commencées et l'oeuvre prospéra jusqu'au 7 avril 1767, époque en laquelle un incendie détruisit tout l'établissement. Sur les entrefaites, les fondateurs étaient morts (nota : ils furent inhumés au bas de la chapelle, sous une tombe commune qu'on y voit encore, portant cette inscription : Cy gist le corps de Jean Le Provost sieur de la Roche, fondateur de cet hôpital, décédé le 9 avril 1717. Priez Dieu pour lui et pour Julienne Danycan son épouse, décédée le 16 mai 1728 dont le corps gist ici. Requiescant in pace) ; mais la Communauté de ville de Saint-Malo donna 2.000 livres et l'on fit des quêtes dans tout le diocèse pour relever la maison du Rosais. Toutefois, la chapelle, dédiée à la Sainte-Trinité, ne fut rebâtie qu'en 1770. Peu de temps avant l'incendie, le Pouillé de Saint-Malo déclarait que « l'hôpital du Rosais, assez bien bâti et en bon état, avait 3.000 livres de rente, sans comprendre les charités, mais devait 1.000 livres de pensions viagères ; qu'il avait environ trente lits et quatre Soeurs Grises pour les malades ». Dès l'origine de la maison, les Filles de la Charité furent appelées au Rosais par les fondateurs ; elles y demeurèrent jusqu'à l'époque de la Révolution, qui les en chassa en 1794. Rentrées deux ans plus tard au Rosais, ces pieuses filles abandonnèrent définitivement cet hospice en 1813 ; elles y furent remplacées l'année suivante par les Filles de la Sagesse, qui le desservent encore à la fin du XIXème siècle. Le Rosais n'a de remarquable que sa charmante situation au bord de la Rance ; la chapelle est une simple nef avec voûte en cintre surbaissé et lambris peints à la façon du XVIIIème siècle. Accolé à la muraille méridionale se trouve un petit monument de marbre blanc portant un écusson et cette inscription : Priez Dieu pour Jan Prouvost (sic) et Julienne Danycan, son épouse, fondateurs, et pour tous les bienfaiteurs de cet hostel-Dieu de Saint-Servan, au Rosais, 1712. A côté, une autre grande plaque de marbre présente ces mots : Date de la fondation de l'hôpital du Rosais, 1709 ; — fondateurs, Jan Prouvost (sic), sieur de la Roche, mort en 1717, et Julienne Danycan, son épouse, morte en 1728. Suit une longue liste des bienfaiteurs de l'hospice, parmi lesquels figurent les Etats de Bretagne (Pouillé de Rennes).

l'ancienne Auberge du Grand Pélican (1714), située au n° 8 rue Ville-Pépin ;

l'auberge et bac de la Passagère ou de Jouvente. L'Auberge se nommait encore l'Egorgerie, à cause d'un assassinat dont elle a été le théâtre au XIXème siècle ;

l'ancien couvent des Récollets, situé rue Jeanne-Jugan et au nord-est du cimetière créé en 1722. Le couvent est créé par les Religieux de Césembre (ou Césambre) au début du XVIIIème siècle. Les Récollets, établis à Césambre en 1612, furent en effet obligés d'abandonner cette île, ruinée par les Anglais en 1693. Ils cherchèrent alors à se fixer à Saint-Servan (Saint-Servan-sur-Mer), et éprouvèrent d'abord quelques difficultés. Mais ils obtinrent du roi des lettres patentes les autorisant à transférer dans un faubourg de Saint-Malo leur couvent de Césambre incendié par l'ennemi, et le Parlement de Bretagne enregistra ces lettres le 9 mars 1694 (Archives du Parlement de Bretagne). L'année suivante, ils achetèrent en conséquence un terrain au village de la Roulais, tout près de Saint-Servan-sur-Mer ; ils s'y fixèrent, et le 29 janvier 1697 M. Eon de la Mettrie, chanoine et père spirituel des Récollets de Saint-Malo, vint bénir une chapelle provisoire qu'ils venaient d'édifier. Trois ans plus tard, les Récollets de Saint-Servan-sur-Mer commencèrent la construction d'un vrai monastère, dont la première pierre fut posée le 12 mars 1700, et qu'ils purent habiter en 1702. Enfin, la bénédiction de leur église conventuelle fut faite par M. Magon le 3 août 1707 (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). Comme ces religieux s'étaient établis dans le fief du seigneur de Châteauneuf, celui-ci prit le titre de seigneur fondateur du couvent, et les Récollets s'obligèrent à dire chaque année une messe à son intention le jour Saint-Jacques, et à lui offrir deux cierges de cire blanche (Terrier ms. de Châteauneuf). Quand vint la Révolution, il y avait au couvent de Saint-Servan-sur-Mer douze religieux : sept prêtres et cinq frères ; ils furent chassés et leur maison fut nationalement vendue. A la fin du XIXème siècle, elle est occupée par les religieuses de l'Adoration. L'ancien monastère existe encore, mais on en a refait le cloître, et tout le carré central a été exhaussé. L'un des côtés de ce carré est formé par l'église, sur les murailles de laquelle on lit : 1704 ; les trois autres côtés portent également les dates de leurs constructions successives : 1700, 1709 et 1764. L'église se compose d'une vaste nef à laquelle sont accolées vers le Nord quatre chapelles communiquant entre elles par de petites portes et s'ouvrant sur la nef par de grandes arcades. C'est le plan uniforme au XVIIème siècle de toutes les églises d'Ordres mendiants. L'édifice est transformé en collège de 1803 à 1816, puis cédé aux Ursulines de Saint-Malo. Lorsque les Ursulines eurent abandonné l'ancien monastère des Récollets, situé à Saint-Servan-sur-Mer, les Dames des Sacrés-Coeurs firent l'achat de ces bâtiments et y fondèrent un établissement ; elles ont agrandi la maison et restauré la chapelle, dédiée à Notre-Dame-de-la-Paix. Au XIXème siècle, elles tiennent en ce lieu un pensionnat de jeunes filles et une, école d'enfants pauvres. A la fin du XIXème siècle, le public continue d'appeler leur maison Sainte-Anne, en souvenir des Ursulines qui, après la Révolution, y transférèrent leur communauté de Saint-Malo, dédiée à sainte Anne (Pouillé de Rennes) ;

le manoir de la Moutonnerie, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes ;

l'ancien manoir de la Tréhérais ou Tréhairais, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possédait jadis une chapelle privée (avec abside à pans coupés) reconstruite en 1653 et restaurée en 1769. Elle est aujourd'hui sécularisée. Saint-Jacques de la Tréhairais existait au village de ce nom dès 1586 ; rebâtie par Jacques Paulé, sieur de la Furtais, et Jeanne Leveillé, sa femme, elle fut fondée par eux, le 26 février 1653, d'une messe tous les dimanches. Cette chapelle servit au XVIIIème siècle aux exercices de piété des Filles de la Charité établies à la Tréhairais ; elle fut même restaurée complètement et bénite de nouveau le 7 septembre 1769. Les propriétaires de la terre de la Tréhairais se réservèrent toutefois la propriété de l'édifice et présentèrent successivement pour le desservir Pierre Le Mauvais, — Michel Liout (1706), — Jean Le Tellier (1729), — Jacques Duval (1743), — Antoine Devienne — et Gilles Déric, chanoine de Dol (1781) (Pouillé de Rennes). Le manoir a servi d'école aux Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul de 1697 à 1781 ;

Nota : En 1697, Hélène Le Breton, veuve de Thomas Greffin, sieur de la Tréhairais, appela à Saint-Servan-sur-Mer deux Filles de la Charité et leur donna un terrain au village de la Tréhairais, où elles établirent de petites écoles ; cette fondation est du 11 octobre 1697 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 H, 19). Les Soeurs de Saint-Vincent trouvèrent à la Tréhairais une vieille chapelle dédiée à saint Jacques, fondée de messes, dont on leur permit de se servir pour leurs exercices de piété, sans leur en donner toutefois la propriété. Vers le même temps, en 1700, trois prêtres de la congrégation de la Mission, les PP. Le Bourcier, du Manoir et Elyas, constituèrent en société les dames pieuses de Saint-Servan-sur-Mer, sous le nom de Dames de la Charité, pour secourir les pauvres à domicile. Ces dames s'adjoignirent alors les Soeurs de Saint-Vincent et leur confièrent le soin de la Marmite des pauvres de Saint-Servan-sur-Mer (Abbé Manet, Grandes recherches ms.). L'établissement des Soeurs de la Charité ayant ainsi pris de l'accroissement, elles furent obligées d'acheter le 10 mai 1735 une autre maison avec jardin à la Tréhairais. Mais le 3 janvier 1781 Mlle Julienne Wite de Boisglé donna à ces bonnes religieuses sa propre maison de Saineville, située en Saint-Servan-sur-Mer, au village de la Roulais ; les Filles de la Charité vendirent alors leur maison de la Tréhairais et vinrent s'établir à Saineville. Vers la même époque le roi Louis XVI, par lettres patentes d'août 1780, autorisa leur nouvel établissement et approuva la vente qu'elles avaient faite de la Tréhairais. Quand vint la Révolution, les Soeurs de la Charité déclarèrent que leur communauté de Saineville n'avait que 650 livres 14 sols de revenu net. Une partie d'entre elles fut emprisonnée en 1793, les autres furent chassées le 5 février 1794 (Abbé Manet, Grandes recherches ms. et Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 H, 19). A la fin du XIXème siècle, leur maison de Saineville est occupée par les Soeurs de la Providence de Rillé, qui y tiennent le Bureau de charité. En 1709, Jean Le Provost, sieur de la Roche, et Julienne Danycan, sa femme, ayant fait bâtir une chapelle au Rosais, demandèrent l'autorisation d'établir un hôpital en ce lieu, ce qui leur fut accordé par lettres patentes du roi en date d'août 1711. Les fondateurs appelèrent dès l'origine au Rosais les Filles de la Charité pour desservir cet hôpital ; elles y étaient au nombre de quatre sous l'épiscopat de Mgr de la Bastie (1739-1767). La Révolution les en chassa au mois de février 1794 ; elles y rentrèrent en 1796, mais ne reprirent leur costume religieux que le 25 mars 1804. Ces religieuses ont été obligées en 1813 d'abandonner définitivement le Rosais (Pouillé de Rennes).

l'ancien manoir de Belestre, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Propriété de la famille de Plumaugat en 1513 ;

l'ancien manoir de Bellevue, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possède une chapelle privée dédiée à Saint-Charles (avec abside a pans coupés), reconstruite en 1711. Elle est aujourd'hui sécularisée. Par acte du 20 octobre 1711, Charles Loquet, seigneur de Granville, fonda quatre messes par semaine et un catéchisme dans une chapelle qu'il venait de bâtir dans la cour de son manoir de la Bellevue, et la dota de 300 livres de rente. Ce sanctuaire fut bénit le 28 octobre 1711 par Josselin Guyhommatz, chapelain de l'Hôpital-Général de Saint-Malo. Thomas Boulain, chanoine de Saint-Malo, fut pourvu de ce bénéfice en 1739 (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Loquet sieurs de Granville en 1711 ;

Nota : Bellevue dont la chapelle date de 1711 et fut construite par les Loquet de Granville. Cette terre appartint à Nicolas Surcouf, père du corsaire. (Daniel Derveaux).

les manoirs du village de la Hulotais ou Hulottais (XVIIème siècle), situés route de Saint-Méloir-des-Ondes. L'un des manoir possède une chapelle datée de 1712 et était jadis la propriété de la famille Onfroy sieurs du Bourg au milieu du XVIIème siècle et jusqu'en 1802 — Au commencement du XVIIIème siècle, le manoir de la Hulottais appartenait à Guillaume Onffroy ou Onfroy, sieur du Bourg, et à Françoise Patard, sa femme. Leur fils Charles Onffroy étant tombé enfant du troisième étage d'une maison, à Saint-Malo, sans se tuer, ils promirent, s'il se faisait prêtre, de bâtir une chapelle à la Hulottais. Guillaume Onffroy mourut en 1707, après avoir fait une fondation de messes à la Hulottais, et Charles Onffroy ayant embrassé l'état ecclésiastique, Françoise Patard bâtit la chapelle promise. Cet édifice, dédié à saint Guillaume et à sainte Françoise, fut bénit le 6 avril 1712 par Simon Allain, recteur de Saint-Servan, et l'on y plaça un tableau représentant le danger de mort auquel avait échappé Charles Onffroy. Cette chapelle, fondée de messes et d'un catéchisme, fut successivement desservie par André Onffroy (1717), — Joseph Patard (1766) — et Jean-Julien Le Gué (1783), tous présentés par la famille Onffroy. Celle-ci vendit la Hulottais en 1802, mais les nouveaux propriétaires continuèrent la fondation, et la chapelle était encore desservie comme frairienne tous les dimanches à la fin du XIXème siècle (Pouillé de Rennes) ;

Nota : A la Hulotais, outre le manoir de ce nom daté 1712, à tourelle récente, s'élève une gentilhommière de la fin du XVIIème, habitée par Mademoiselle de Trudon, et dont l'entrée pittoresque, la façade principale à jolies lucarnes à frontons cintrés et triangulaires et surtout l'élégante chapelle à clocheton qui lui est accolée, ont conservé la grâce aimable d'un charme désuet. Dans la chapelle, un curieux tableau rappelle l'accident survenu dans son enfance au premier chapelain, accident qui décida de sa vocation religieuse. Au cours d'un incendie au manoir, tous s'étant réfugiés dehors, Madame Guillaume Onffroy du Bourg s'aperçut de la disparition de son fils et fit le vœu de le faire entrer dans les ordres s'il était sauvé. Au même instant, celui-ci ayant réussi à ouvrir une fenêtre, tombait aux pieds de sa mère, dans l'eau d'une citerne sans se faire le moindre mal. Devenu prêtre selon le vœu maternel, le jeune homme fit construire la chapelle et peindre le tableau que nous venons de voir. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir des Moriers, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possédait jadis une chapelle privée édifiée en 1706, dédiée à Saint-Joseph et aujourd'hui détruite. Le 28 septembre 1706, Julienne Richomme, dame de Beauchesne, obtint de l'ordinaire la permission de bâtir une chapelle en sa terre des Moriers, et d'y faire desservir une chapellenie fondée avant 1518, en l'église de Saint-Servan-sur-Mer, par les ancêtres d'Eustache Mucet. Cette chapelle fut desservie par Joseph Gouin de Beauchesne, chanoine de Saint-Malo, — Noël Le Couvey (1723) — et Jacques Talvard, dernier titulaire, qui n'en retirait qu'un revenu net de 43 livres (Pouillé de Rennes). Propriété des familles le Bacle, Hamo (en 1513), Richomme (en 1706) ;

le manoir de la Ville-Anne, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possède un colombier et une chapelle privée (avec abside à trois pans) reconstruite en 1749 et aujourd'hui sécularisée. La chapelle est dédiée à Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste. Le seigneur de Coëtquen possédait en 1513 le manoir de la Ville-Anne, et il s'y trouvait plus tard une chapelle que fondèrent, le 12 septembre 1618, d'une messe tous les dimanches un sieur Guichet et sa femme. Ce sanctuaire fut plus tard entièrement rebâti et bénit, le 23 septembre 1749, par Yves Taupinel, recteur de Paramé (Pouillé de Rennes). Propriété successive des familles du Pouget (au XVIème siècle), de Coëtquen (en 1513), Gallicet (au XVIIIème siècle) ;

l'ancien manoir du Fougeray, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possède un cadran solaire daté de 1709 ;

l'ancien manoir du Haut-Mottay, situé route de Saint-Méloir-des-Ondes. Il possède une chapelle privée (avec abside à pans coupés), reconstruite en 1667 et aujourd'hui sécularisée. Le 4 décembre 1656, Jean Bécard et Françoise Lambert, sieur et dame du Haut-Mottay, fondèrent une messe pour tous les dimanches et fêtes dans la chapelle qu'ils se proposaient de bâtir prochainement à leur manoir du Haut-Mottay en l'honneur de saint Jean-Baptiste et de saint François. Julien Joubert, puis Noël Nicolas (1673) desservirent cette chapelle, qui n'avait en 1789 que 36 livres de rente (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Bécard en 1656 ;

l'ancien manoir de la Bondeville, situé route de Paramé. Propriété de la famille du Bois en 1513 ;

l'ancien manoir des Quatre-Vents, situé route de Paramé. Propriété de la famille du Bois seigneurs de Bondeville en 1513 ;

le manoir de la Giclais ou Gicquelais, situé route de Saint-Jouan-des-Guérets. Le manoir relevait de la seigneurie de Châteauneuf. Il a été reconstruit par la famille Magon à la fin du XVIIème siècle. Le parc possède une chapelle privée datée de 1699. La chapelle Saint-Lambert de la Gicquelais fut fondé de deux messes par semaine, le 5 avril 1538, par Bertrand Lambert, sieur de la Gicquelais. Cette chapelle étant tombée en ruine, Nicolas Magon de la Chipaudière, connétable de Saint-Malo, la reconstruisit dans un autre endroit de sa propriété en 1699. Plus tard, Marie-Rosalie Miniac, femme de Nicolas Magon, seigneur de la Gervaisais, fonda par testament deux messes hebdomadaires en ce sanctuaire. Les chapelains de la Gicquelais furent Jean Brignon (1636), — Marc Picot, — Hilaire Jehenne (1686), — Jean Du Douet, — Pierre Nouail (1749) — et Joseph Morin (1775). L'un et l'autre chanoines de Saint-Malo, ces derniers jouissaient d'un revenu net de 141 livres (Pouillé de Rennes). Il possédait jadis un colombier. Propriété successive des familles Lambert (à la fin du XVème siècle), Picot seigneurs de Bricourt (au XVIème siècle), de Montmorency (en 1668), Guillaudeu (seconde moitié du XVIIème siècle), Magon seigneurs de la Chipaudière (en 1685), Leyritz (en 1775 et en 1789), puis de Robert Surcouf vers 1792 ;

Nota : Au bout d'une belle et sombre rabine de chênes, et après avoir franchi la grille d'entrée, nous pénétrons dans la cour d'honneur du manoir de la Giclais. C'est un édifice d'ordonnance générale Louis XIII, avec pavillons en saillie à chaque extrémité du corps de logis principal, lucarnes à frontons demi-circulaires et toit élevé. Faisant suite à la terrasse est, existe encore un bassin de pierre d'un demi-hectare. Devant l'entrée subsiste également une chapelle de 1699 dédiée à Saint Lambert. Cet ensemble fut construit dans la seconde partie du XVIIème siècle, bien qu'une cheminée intérieure soit datée 1602. Le grand Bailliage de la Gicquelais venait alors de passer, par alliance, de la famille Picot, sieurs de Bricourt qui le détenaient depuis plus d'un siècle, aux Guillaudeuc dont la fille Marie l'apporta à son mari Louis de Montmorency. A la mort de celui-ci, sa veuve le vendit à écuyer Nicolas Magon, seigneur de la Chipaudière, connétable et capitaine du guet des ville et château de Saint-Malo. C'est ce Nicolas qui, encouragé par le Comte de Toulouse, grand amiral de France, fit des armements considérables pour l'Amérique et occupa la charge de connétable et de colonel des milices bourgeoises de Saint-Malo de 1695 à 1724. Ami de Vauban et Garangeau. il finança la construction des nouvelles fortifications de la ville. A sa mort, survenue en 1740, la Giclais échut à l'aîné de ses deux fils, Nicolas, seigneur de la Gervaizais, mousquetaire dès 1698, lequel prit part à toutes les campagnes du roi Louis XIV, en Flandre et en Espagne, fut nommé lieutenant-général en 1743 et fut créé marquis de la Gervaizais l'année même de sa mort, en 1765. Son fils Nicolas-Marie, marquis de la Gervaizais, gouverneur du Faou, lieutenant des maréchaux de France à Saint-Malo et conseiller secrétaire du roi, hérita de la Giclais qu'il habita jusqu'en 1767, année où il acheta le château du Boschet en Bourg-des-Comptes. Il vendit ensuite la Giclais à sieur Guillaume Leyritz, négociant à Saint-Malo. Enfin, à la Révolution, le frère de Surcouf en fit l'acquisition et, en 1947 encore, son descendant Monsieur Jausion possède et habite la Giclais. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de Lorette, situé route de Saint-Jouan-des-Guérets. On y voit une chapelle (avec abside à pans coupés) reconstruite en 1725. Notre-Dame-de-Lorette, située sur la terre du Plessix-Dupré, existait en 1672 ; étant tombée en ruine, elle fut rebâtie par Pierre Jollif, sieur du Plessix, et bénite le 28 octobre 1725 par Jacques Magon de Trégueury, chanoine de Saint-Malo. Cette chapelle, fondée de messes par Françoise Dupré, dame du Hautchemin et du Plessix-Dupré, fut desservie par Nicolas Jonchée, chanoine d'Avranches, décédé en 1730, — Alain Le Large, décédé en 1769, — et François de Sérizay. A la fin du XIXème siècle, on continue d'y dire la messe le dimanche (Pouillé de Rennes) ;

l'ancien manoir de la Flaudais, situé route de Saint-Jouan-des-Guérets. Il possède une tourelle ;

le manoir des Guimerais, situé route de Saint-Jouan-des-Guérets. Propriété de la famille Thomas, puis des familles Saisset et Julien ;

le manoir de la Baronnie (XVIIème siècle), situé route de Saint-Jouan-des-Guérets ;

Nota : A Lorette, voici l'élégante chapelle, construite en 1715 par les Le Joliff du Plessix et, non loin, la Baronnie étale son long corps de logis à pavillons d'angle en saillie, qui ne manque pas de cachet, malgré le style orthodoxe des lucarnes. Ce manoir appartenait au XVIIIème siècle aux Meslé de Grandelos sur qui il fut saisi à la Révolution. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Grande Simonnais, situé route de Saint-Jouan-des-Guérets. Il possède une tourelle et une chapelle sécularisée, datée de 1782. La chapelle est à chevet droit ;

Nota : Presque à l'embranchement des routes vers La Gouesnière et Saint-Jouan, la Grande Simonais étale ses douves, dresse ses deux tours découronnées et possède une chapelle désaffectée, datée de 1782. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Grand'Fontaine, situé route de Château-Malo ;

l'ancien manoir de Saint-Etienne, situé route de Château-Malo. Propriété de la famille d'Arthuys ;

l'hôtel Valmarin (vers 1720), situé rue Jean XXIII à Saint-Malo, dresse sa masse imposante, aux lignes sobres. C'est le Valmarin, que son portail ferait prendre plutôt pour un hôtel qu'une malouinière, dès 1947 : porte d'entrée à encadrement de pilastres supportant une corniche moulurée en granit, perron simple à cinq marches, lucarnes à corniches moulurées, cheminées monumentales et toit à pente aiguë. Il s'agit d'une construction traditionnelle, de forme rectangulaire et d'une composition symétrique sur chaque façade. A noter, à l'intérieur, les plafonds en bois, rares dans le Clos Poulet. Propriété et résidence du maître-architecte Yves Hémar, du « médecin des malouinières », le Valmarin ne semble pas avoir toujours porté ce nom. Faut-il faire un rapprochement entre Montmarin, fief des du Bois, et le Valmarin, vendu sous la Révolution à la requête de Pierre-Guillaume Deshayes, lequel déclare « avoir agi pour Alexis-Bertrand Dubois, absent, acheteur de la grande maison de Guillaume Deshayes et représenté par son frère J.-B. Dubois » lequel signait Dubois-Marin. En tous cas il n'existe pas de seigneurie de ce nom en Saint-Servan. Au siècle dernier l'amiral Bouvet y habita. C'est en 1980 que la propriété appartenant autrefois au maire Marcel Plancher a été acquise afin de la transformer en hôtel. La Malouinière, y compris les façades et toitures du logis, le portail d'entrée, la cour d'entrée et le jardin, bénéficie d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 14 novembre 2013 ;

le manoir de la Guénetrie, situé route de Château-Malo. Il possède une chapelle privée datée de 1620. La chapelle de la Guénetrie fut fondée le 7 août 1620 par Guillaume Cochon, sieur de Percides, chanoine de Saint-Malo. Sa fondation fut augmentée dans la suite par Charles de la Haye, sieur de la Grastinais, également chanoine de Saint-Malo. Le dernier titulaire de ce bénéfice fut Guillaume de la Haye, chanoine de Coutances, qui en retirait vers 1790 un revenu net de 364 livres. Elle est vendue nationalement en 1792 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancien manoir de Beauvais, situé route de Château-Malo. Propriété de la famille Lévesque en 1513, puis de la famille Grout seigneurs de la Motte au XVIIIème siècle ;

l'ancien manoir du Château-Doré, situé route de Château-Malo ;

Nota : Face à l'église, au bout d'un chemin de terre, se dresse le beau manoir dit Château-Doré. Serait-ce là le fief du Clos doré, apanage de cette branche des Magon ? Cette puissante famille malouine qui a tant construit, est de taille à endosser la paternité de ce superbe morceau d'architecture Louis XIII, proche parent du Petit Château de Châteauneuf : toits inégaux coiffant un même corps de bâtiment, lucarnes de granit à frontons demi-circulaires, fenêtres à petits carreaux, porte à encadrement et fronton précédée d'un petit perron. (Daniel Derveaux).

l'ancien manoir de la Vieuxville. Il possédait jadis une chapelle privée datée de 1647 et aujourd'hui disparue. La chapelle Notre-Dame et Saint-Joseph de la Vieuville fut bâtie par Olive Le Fer, veuve de Bertrand Guillaume, sieur de la Corbinais et de la Vieuville ; elle fut bénite le 28 avril 1647 par M. Treton du Ruau, official de Saint-Malo (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille des Rues en 1513, puis de la famille Guillaume en 1647 ;

l'ancien manoir de la Ville-Huchet. Propriété de la famille des Noës en 1513, puis de la famille de Beauchêne ;

le manoir de la Sellerie. Propriété de la famille le Fer de la Gervinais ;

l'ancien manoir de la Pouparderie. Propriété de la famille Petit ;

Nota : En face, sur Saint-Servan, s'élève la vieille Poupardrye ou Pouparderie reconstruite en 1651 par Jacques Morin, sieur de la Pouparderie, marchand à Saint-Malo. Tenue de la Seigneurie de Beauvais proche, la terre de la Pouparderie passa à la mort de la veuve Morin, née Jeanne Lescuier, à sa fille Bertranne, dame Beaugrand des Landes qui la légua à son tour, en 1707, à son fils Pierre des Landes, officier de vaisseau. Le fils de celui-ci Jean Beaugrand, maître-chirurgien, la vendit en 1767 à la famille Le Gentil qui la conserva jusqu'en 1860. Cette pittoresque maison à lucarnes de granit, fenêtres à petits carreaux, s'agrémente d'un beau départ d'escalier de bois intérieur et, auprès du portail d'entrée, d'un puits ancien sur qui pleure un accacia. Elle appartient vers 1947 à Monsieur Demolins. (Daniel Derveaux).

l'ancienne maison du Petit Jardin (1696) ;

l'ancien manoir du Grand Jardin ;

le manoir du Rouvre ou du Gros Chêne. Il possède une chapelle aujourd'hui sécularisée et datée de 1783. Elle fut bénite le 14 octobre 1783 ;

l'ancien manoir de la Haute-Flourie. Propriété de la famille Eon sieurs des Hazais en 1647, puis de la famille Brunes sieurs de Montlouët au XVIIIème siècle ;

le manoir de la Basse-Flourie ou Floride. Son portail d'entrée semble daté de 1670 ;

Nota : La Haute Flourie où se succédèrent Duguay-Trouin, Surcouf, l'amiral Bouvet. Ce vieux manoir conserve encore une chapelle aux armes des Eon du Hazais, seigneurs des lieux en 1647.
Voici maintenant la Basse Flourie avec son portail cintré daté 1670, ses ouvertures ornées de crochets, ses lucarnes à frontons et pommes de pin. Son agréable Folie d'angle à toit aigu agrémente la rangée de puissants contreforts retenant, au dessus de l'anse de Troctin, une suite de jardins en terrasses. (Daniel Derveaux).

le manoir de la Goëletterie ou Gauletrie. Il possède une chapelle privée datée de 1782. Notre-Dame de la Gauletrie fut bâtie par M. Gardin du Chesnay et Anne Tanchereau, sa femme, dans l'enclos de leur manoir. On en fit la bénédiction le 29 septembre 1782 ;

l'ancienne Maison des Corbières. Les Franciscaines de Sainte-Marie ne possèdent dans l'archidiocèse de Rennes que la seule maison des Corbières, située dans la ville même de Saint-Servan-sur-Mer. C'est le 12 juin 1877 qu'elles s'y sont établies, à la suite de la donation que Mme de Kersauson fit en leur faveur de sa belle propriété des Corbières, située à l'embouchure de la Rance, dans une position très-pittoresque. Répondant à l'objet principal de leur Institut, les religieuses des Corbières y pratiquent l'adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement et tiennent un petit pensionnat. De plus, comme oeuvre extérieure de charité, elles font la visite à domicile des malades pauvres. Leur monastère et leur chapelle, posés au milieu d'un beau parc dont la mer baigne les pieds, sont sous le vocable de saint Michel archange. A noter qu'en 1870, Mgr Freppel, évêque d'Angers, fonda cette congrégation dans sa ville épiscopale. Son but primitif fut de recueillir les orphelines que faisait la guerre sévissant alors en France (Pouillé de Rennes). Depuis, à cette oeuvre extérieure de charité les Franciscaines de Sainte-Marie des Anges ont ajouté l'adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement, la tenue de pensionnats pour l'éducation des jeunes filles de classes élevées, et, enfin, l'oeuvre des missions étrangères (Notices ms. sur la congrégation de Sainte-Marie des Anges) ;

l'ancien orphelinat. L'orphelinat des garçons de Saint-Servan fut fondé en 1868 et tenu provisoirement jusqu'en 1874 par les Demoiselles de Nazareth. Comme ces dernières ne sont pas des religieuses proprement dites et que nous n'aurons pas occasion, par suite, de parler d'elles dans ce volume, disons un mot ici de leur établissement. Il y a une cinquantaine d'années, Mlles Le Fer de la Motte et Magon de la Vieuville formèrent, avec quelques autres pieuses congréganistes de Saint-Servan, une petite association, qui existe encore à la fin du XIXème siècle, pour diriger un orphelinat de petites filles. Leur maison porte le nom de Nazareth. Leur chapelle, dédiée a la Sainte Vierge, est rebâtie à la fin du XIXème siècle par la supérieure d'alors, Mlle Fournier de Bellevue. A noter que l'association des Soeurs de la Sainte-Famille de Nantes n'a été fondée qu'en 1856, à Nantes, par M. l'abbé Laurent, alors vicaire à Notre-Dame-de-Bon-Port, en cette ville. Le but principal de ces religieuses est de visiter les malades, de faire les ménages des familles pauvres et de recueillir dans des asiles des orphelins et de jeunes aveugles. La maison-mère de la Sainte-Famille est à Nantes dans le parc de Grillot, en la paroisse de Saint-Clair. Depuis sa fondation récente, — écrivait M. Keller en 1880, — la congrégation de la Sainte-Famille de Nantes a déjà recueilli près de trois mille orphelins (Les Congrégations religieuses en France, p. 324). Ces religieuses n'ont dans notre archidiocèse qu'une seule maison, c'est l'orphelinat des garçons fondé à Saint-Servan par M. le curé de cette paroisse ; elles y sont venues en 1874, le 10 juillet, et se servent de la jolie chapelle de Saint-Joseph qui avoisine l'orphelinat (Pouillé de Rennes) ;

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-SERVAN-SUR-MER

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 6 nobles de Saint-Servan (Saint-Servan-sur-Mer) :

Guillaume DE PARIS (80 livres de revenu) ;

Barnabé GIFFART de Graslarron (400 livres de revenu) : excusé comme appartenant à une compagnie d'ordonnance ;

Jehan JAGOREL (100 livres de revenu) ;

Geoffroy MALLETERRE (5 livres de revenu) : défaillant ;

le fils de Hamon MALLETERRE de la Mouennerie (5 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan MAY (30 livres de revenu), marchand de Saint-Malo, contrôleur en 1492 : défaillant ;

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