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Le Clergé de Corseul-Nazareth

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A la démission de Joseph-Marie-René Le Forestier, qui avait été pourvu par le pape Clément XIII de la cure de Corseul, n'étant encore que minoré à la mort de M. J.-B. de la Haye (Note : M. de la Haye fut recteur de Corseul de 1748 à 1784. Il obtint pour sa paroisse une parcelle de la vraie Croix. M. Le Forestier appartenait à la famille noble des Le Forestier de Corseul. Un des prêtres, Huet, administrait la paroisse en son nom durant son rectorat. En 1769 le prêtre Yves Robert fut interdit par l'évêque pour négliger habituellement de faire le catéchisme les dimanches et fêtes à la première messe, à la chapelle qu'il desservait) ; cure pour laquelle ce jeune clerc obtint le visa diocésain le 4 janvier 1765, l'abbé JACQUES-LAURENT-JEAN-BAPTISTE LE MÉE, sieur de Bois-Léard, sur la présentation de Louis-Marie de Pontual, abbé de Beaulieu, fut pourvu du rectorat de Corseul le 4 septembre 1773. Jacques Le Mée, plus connu sous le nom de Le Mée-Beauliard, pour le distinguer de son cousin le recteur de Plévenon, appartenait comme celui-ci au diocèse de Saint-Brieuc, étant né à Jugon, le 17 mars 1737, de Jean Le Mée, notaire royal et procureur fiscal et d'Hélène-Claude Leau, demoiselle de La Touche, d'Evran.

M. Le Mée, a écrit M. le Chanoine René Pavy dans l'Almanach Le Curiosolite de 1909, p. 57, ne fit ni bien ni mal à Corseul avant la Révolution ; les registres municipaux de cette paroisse ayant été détruits, nous ne pouvons donner le texte du serment qu'il prêta le 6 mars 1791. Toujours est-il qu'il appartenait au clergé constitutionnel dès avant le 2 août de cette année (Archives Nationales, D. XIX, carton 21), malgré les efforts de son vicaire pour le ramener à l'orthodoxie.

Malheureusement Le Mée-Beauliard appartenait à une famille de robins imbue dès le principe des idées révolutionnaires, et il se trouvait vivre au bourg de Corseul au milieu d'une bourgeoisie remplie d'enthousiasme pour un régime qui venait de supprimer la noblesse détestée et proposait à son avarice l'aubaine des biens nationaux ; aussi jusqu'à sa déprétrisation, le recteur assermenté de Corseul demeura-t-il attaché au schisme que venait de créer l'Assemblée Constituante.

Devant la tournure des événements, M. Le Mée abdiqua son état et fonctions dès les débuts du mois de ventôse, an II (fin février 1794), néanmoins cet acte de lâcheté fut jugé insuffisant. Le 12 mars 1794, on vint pour l'arrêter à la cure de Corseul, mais sa soeur Marie déclara « qu'il était parti ». On eut vite fait de le retrouver et de le rejoindre, tant et si bien que trois jours après, le malheureux était incarcéré à la prison Saint-Charles, à Dinan, pour y rester « jusqu'à la paix » par ordre signé du représentant Ruamps.

La perspective n'était pas rassurante pour un individu de sa trempe ; aussi signa-t-il le 9 messidor an II (27 juin 1794), la promesse de se conformer à l'arrêté de Le Carpentier du 25 prairial précédent (13 juin), qui prescrivait à ceux qui soupiraient après leur liberté de « former des noeuds garants de leur attachement à l'ordre social » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 65 et 67).

En conséquence, Le Mée, pour tenir son engagement, après avoir eu soin de faire dresser par son frère un contrat de mariage prévoyant que sa future n'aurait rien à prétendre sur sa fortune, fit déposer au district de Dinan, un certificat de civisme que venait de lui accorder la municipalité de Corseul et épousa à Jugon, à l'âge de 54 ans, le 6 thermidor an II (24 juillet 1794), la citoyenne Marie Gravé, originaire de Saint-Père-Marc en Poulet, fille de Joseph et d'Hélène Gilbert, laquelle était vraisemblablement sa servante. Les frères du prêtre Le Mée, Louis, notaire, Mathurin, fermier, et Louis-François, propriétaire à Mégrit, signèrent bravement sur son acte de mariage, monument indélébile de son déshonneur et de sa lâcheté.

Il y a tout lieu de croire cependant que ce mariage n'était que fictif, car, la Terreur passée, les deux époux firent prononcer leur divorce le 28 juin 1795. Ils déclarèrent à cette occasion « que leur lien n'avait été formé que par la force des circonstances et pour soustraire le dit Le Mée aux peines portées par les arrêtés du suppôt de Robespierre, Le Carpentier » (Archives de la Mairie de Jugon).

Dès lors, Le Mée-Beauliard, auquel l'évêque Jacob, avait refusé de rendre ses pouvoirs, comme à tous ses collègues qui avaient attenté au mariage, demeura désormais dans sa ville natale. Le 22 juillet 1798, le commissaire du pouvoir exécutif auprès du canton de Jugon écrivait à son sujet à l'Administration centrale des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) : « Jacques Le Mée, homme paisible, d'excellentes moeurs, qui, dès l'instant du mariage que les violences de Le Carpentier lui firent contracter, a toujours déclaré ne vouloir faire aucune autre fonction ecclésiastique. Il a fait de plus serment de fidélité à la République. Quelques-uns ont prétendu qu'il avait rétracté son premier serment, mais il avoue avec franchise qu'à la vérité, il s'est fait relever des censures encourues par son prétendu mariage et qu'il croyait le devoir à sa conscience ainsi qu'aux fidèles de sa communion qu'il avait scandalisés (quant au surplus), il préfère renoncer à sa pension dans la crainte que ses réclamations ne lui suggèrent des traquenards. Il n'a jamais quitté Jugon, ne s'est point caché (depuis la Terreur), n'exerce aucune fonction, et se dit toujours attaché à la République. C'est un parfait honnête homme, incapable de fomenter aucun trouble » (Registres de l'Administration cantonale de Jugon, aux Archives des Côtes-d'Armor, série L).

Le 8 mai 1800, le même Le Mée-Beauliard, probablement réintégré dans ses pouvoirs sacerdotaux, se présentait devant la municipalité de Jugon et demandait une carte de sûreté. Il déclarait, à cette occasion vouloir exercer les fonctions du culte catholique dans le canton de Jugon et y prêcher la paix. Voici le signalement qui figure sur la pièce qu'on lui délivra dans la circonstance : « âge 63 ans, taille 1m62, barbe et sourcils gris, yeux gris, front haut, bouche moyenne, nez ordinaire, visage plein coloré ». Lors des enquêtes de l'an X, le préfet Boullé toujours plein d'indulgence pour les constitutionnels, qualifie Le Mée « d'assermenté rétracté, résidant à Jugon, propre à faire du ministère », mais tel ne fut pas le sentiment de Mgr Caffarelli, qui malgré la disette de prêtres, le laissa sans emploi. Cependant cet ecclésiastique avait sollicité le 28 août 1802 sa réhabilitation du cardinal Caprara par l'intermédiaire de l'évêché de Saint-Brieuc. Il déclarait dans sa supplique avoir rétracté son serment l'an V (1797), avoir été relevé de ses censures par les vicaires généraux et rétabli dans ses fonctions sacerdotales qu'il exerce depuis trois ans (Archives Nationales, AF IV, 1898).

Le Mée-Beauliard, trépassa prêtre habitué dans sa paroisse natale le 2 septembre 1805, âgé de 68 ans. Son cousin Louis-François Le Mée, né à Saint-Igneuc, le 31 août 1761, du mariage de François et d'Isabelle Petitbon, ancien vicaire assermenté de Plévenon, puis curé assermenté de Jugon de 1791 à 1801, présida ses funérailles. Un autre de ses parents était l'abbé Gary-Louis Le Mée, né à Saint-Igneuc, le 13 septembre 1728, de François et d'Anne Le Mée, qui s'assermenta comme recteur de Plévenon dès le début de 1791 et demeura jusqu'à la fin de la Révolution et au delà attaché au culte constitutionnel.

PIERRE-LOUIS LE SAGE, vicaire, naquit à Pleslin, le 18 décembre 1761, du mariage de Jean et de Marie Corseul (Note : les actes du séminaire de Saint-Malo portent Marie Conseil). Il fit son cours au collège des Laurents, où il obtint en seconde un accessit de vers latins le 22 août 1782, J.-B. Ellie, qui décéda curé de Loudéac en 1847, remportant la presque totalité des prix de sa classe avec Pierre-René Roger.

M. Le Sage fut tonsuré à Rennes par dimissoire en septembre 1785, Il reçut la prêtrise après d'assez bons examens le 6 juin 1789. Envoyé comme vicaire à Corseul le 24 juin 1790, cet ecclésiastique n'y prêta serment le 22 février 1791, qu'en apportant à cet acte les restrictions qui le rendaient orthodoxe au point de vue catholique, mais nul aux yeux de la loi (Archives Nationales D. XIX, carton 21).

Ainsi que nous l'avons vu, son recteur avait tenu une conduite toute différente, d'où dissentiment entre ce dernier et son vicaire. Celui-ci, las de la vie commune dans ces conditions, prit le parti de le quitter et même de s'éloigner de Corseul le 6 novembre 1791. « Jusqu'ici, écrivaient neuf jours après les administrateurs du district de Dinan au député Urvoy de Saint-Mirel, de Bourseul, la paroisse de Corseul, avait été tranquille. Le sieur Le Sage, vicaire du curé conformiste, vient de le quitter et son départ cause le plus grand trouble. Ce fanatique ridicule conjurait chaque jour son pasteur de se rétracter. Pendant tous les repas il ne cessait de le tourmenter ; pendant la nuit, il se levait, entrait dans sa chambre et lui faisait les plus vives sollicitations pour le faire révoquer son serment. Heureusement, il a décampé et le curé, ferme dans sa religion, remplit toujours les fonctions de sa place ; quoique depuis le départ de son vicaire, une grande quantité de ses paroissiens ne veuille plus aller à sa messe et se croit damnée de l'avoir entendue » (Archives municipales de Dinan - 1er Registre de correspondance du Directoire du District, 1790-1792).

Lors même que M. Le Sage se fut retiré à Pleslin, rien ne lui était plus facile que de revenir à Corseul travailler à maintenir dans l'orthodoxie ceux que n'agitait pas trop le levain révolutionnaire. Il n'y manquait pas et des auxiliaires dévouées l'aidaient dans sa tâche : l'une d'elles Sainte Breban fut arrêtée au moment où elle distribuait des catéchismes que lui avait remis l'abbé Le Sage : elle fut condamnée par la municipalité coriosolite à faire amende honorable et le 12 décembre 1791, le Directoire du district de Dinan demandait aux autorités de Corseul tous les renseignements possibles sur cette affaire (Même source que plus haut).

Si l'on pouvait faire quelque fond sur la probité historique de l'auteur qui a consacré une notice à l'abbé Le Sage en 1898, nul doute qu'il ne s'y trouve quelques détails intéressants sur ce confesseur de la Foi durant la Révolution Française. Malheureusement, celui qui a composé et rédigé ce salmigondis, n'avait aucune idée des qualités de clarté, d'ordre, de précision et de respect des documents que doit revêtir un travail d'histoire et nous devons renoncer à l'utiliser.

M. Le Sage vivait chez son père au village du Bois-Mesnay en Pleslin lorsqu'il prit à la mairie de cette commune un passeport pour quitter la France le 10 septembre 1792, avec la plupart des prêtres pleslinais (Cf. Histoire Pays de Dinan, I, p. 438). Il est certain qu'il s'embarqua avec eux le 14 septembre suivant à Saint-Briac et qu'il séjourna quelque temps dans l'île de Jersey où Gofvry et Lefebvre d'Anneville signalent sa présence, mais nous ne savons, même pas approximativement la date de son retour. D'après un registre conservé au presbytère de Languenan, rédigé vers 1801 par l'abbé Texé, M. Le Sage baptisa des enfants nés dans cette paroisse le 3 octobre 1793 et les 26 avril et 23 juin de l'année suivante, mais nous aimerions connaître s'il baptisa effectivement ces enfants aux dates de leur naissance, ou s'il baptisa plus tard, comme le cas arrivait souvent, des enfants nés précédemment. Rien ne nous permet de trancher cette question. Nous savons aussi par une déposition qu'il confessa à Taden dès les débuts de 1795 (Archives des Côtes-d'Armor, série Lu).

Quoi qu'il en soit de sa présence ou non à Corseul sous la Terreur, la persécution religieuse y allait bon train. « Il existe emprisonnée à Dinan, écrivait l'agent national de ce district en floréal an II (juin 1794), une femme appelée Suzanne Perronneau, fermière de l'émigré Jean Rouxel-Touraudais. Elle est détenue depuis 5 mois uniquement pour n'avoir pas été à la messe, or elle n'avait été condamnée pour ce délit qu'à 8 jours de détention ; son frère a profité de son absence pour faire vendre ses effets ». Cependant l'agent national de Dinan demandait encore de plus amples informations avant de faire rendre la liberté à cette malheureuse femme (Archives des Côtes-d'Armor, série L. District de Dinan, correspondance de l'agent national, niv. II, floréal III).

L'année suivante, grâce aux efforts des conventionnels en mission en Bretagne, pour pacifier cette province en lui rendant l'exercice de ses croyances, plusieurs particuliers de Corseul : Vincent Bézard, Basset, F. Jan, François Chastel, Laurent Allory et Jérôme Merdrignac obtinrent le 7 mai 1795 que l'église de Corseul fût rendue an culte ; les mêmes personnes demandèrent en même temps qu'on leur affermât les églises de Nazareth et de l'Abbaye (Archives des Côtes-d'Armor, Lm5, 97). Etait-ce pour y faire célébrer par des prêtres assermentés ou des prêtres constitutionnels ? — Nous aimerions à le savoir. En tout cas, les cinq prêtres constitutionnels de Corseul se trouvant pourvus à cette époque d'une épouse légale, nous ne croyons pas qu'il s'agisse d'eux, et, d'autre part, nous doutons que M. Le Sage ait jamais consenti à faire la déclaration de soumission aux lois de la République requise pour pouvoir exercer. Tout au contraire une pièce du 30 prairial an III (18 juin 1795) (et non du 30 prairial an II, comme elle est datée par son copiste), nous montre par l'interrogatoire d'un appelé Julien Thomas, qui accompagnait M. Le Sage dans ses courses apostoliques, que celui-ci célébrait un peu partout les saints mystères, mais jamais dans l'église de Corseul ; ainsi par exemple à Aucaleuc, chez Julien Gauthier et Julien Hervé ; à Saint-Maudé chez les Delanoë ; à Plélan chez les Briand et les Lecolinet ; à Languenan, chez François Trotet ; à Corseul, chez Forcoueffe ; chez Louis Le Texier à la Glochais ; à la Heurmelais chez René Rouillé, Joseph Le Cerf, chez Etienne Guiho ; chez Jean Menard à la Ruelle, chez Jacques Bouexière, Julienne Harel, chez François Chastel, chez Jean Durand, chez Gabriel Gervaize ; à Coetfinet chez François Dubois et Macé et dans plusieurs autres maisons dont l'interrogé ne se rappelle plus les noms, et dans chacune, il disait la messe tant la nuit que le jour (Archives des Côtes-d'Armor, série Lu, fonds des justices de paix). Cette déposition fort curieuse a été reproduite avec beaucoup d'inexactitude par l'historien de M. Le Sage dont nous avons déjà médit.

M. Le Sage ne figure, que nous sachions, sur aucun rapport de police en 1796. En 1797, nous le voyons, muni d'un sauf-conduit des généraux, s'en aller baptiser le 7 juillet de cette année le jeune Marie-Ange Rioust des Ville-Audrains dans la chapelle du château de l'Argentaie (ou Argentaye) en Saint-Lormel.

L'enquête de Boullé, renseigné par les Jacobins irréductibles de Corseul, note l'abbé Le Sage comme « ayant pris parti avec les insurgés, fanatique, peu instruit a éloigner, taxé de tourmenter encore les patriotes dans sa commune ». Heureusement que Mgr Caffarelli avait d'autres sources d'informations. Aussi, après avoir songé à désigner M. Clolus, recteur de Landebia comme desservant de Corseul, nomma-t-il définitivement « pour le bien de la paix » le prêtre zélé qui s'était dévoué plusieurs années, au milieu de difficultés sans nombre, pour apporter aux Coriosolites les secours religieux. Pourvu du rectorat de Corseul le 16 janvier 1804, M. Le Sage décéda en fonctions le 17 août 1819. Nous avons vu encore quelques années avant la Grande Guerre, sa pierre tombale, jetée dans un coin du cimetière par une génération qui n'avait jamais entendu parler de ce que ses pères lui étaient redevables.

LOUIS-JULIEN LE VALLOIS, vicaire-chapelain à l'Abbaye, naquit à Calorguen le 10 février 1729 du mariage de Robert et de Jeanne Jehanne et fit sa philosophie au séminaire des Lazaristes de Saint-Servan, où on le mentionne comme « chantant un peu la note et fort peu la lettre ». Le jeune clerc reçut la prêtrise le 22 septembre 1754, après de très médiocres études théologiques qui le firent plusieurs fois différer comme « trop faible » pour les saints Ordres.

L'abbé Le Vallois demeura quelque temps dans sa paroisse natale, puis nous le trouvons d'abord vicaire de Megrit, d'où il passa à Paramé, puis on le chargea quelque temps de la trêve du Lescouët-Plorec. Enfin il s'en vint le 13 juillet 1786 à Corseul comme chapelain de l'église de la rue de l'Abbaye, dite anciennement prieuré Saint-Maur. Comme tel, ce prêtre refusa de s'assermenter et toucha son dernier traitement pour le quatrième trimestre de 1791.

Lors de l'application de la loi du 26 août 1792, Le Vallois ne s'exila pas, mais comme sexagénaire, il dut se retirer le 25 octobre 1792 à la maison de réunion, ou plutôt de réclusion, créée aux Filles de la Croix à Saint-Brieuc, pour les prêtres insermentés âgés ou infirmes. Il avait alors 65 ans à cette époque et on lui attribue pour le moment 200 livres de rentes qui lui furent confisquées en vertu de la loi du 12 mars 1794. Transféré aux Carmélites de Guingamp vers le 20 octobre 1793, M. Le Vallois ne fut rendu à la liberté qu'au printemps 1795 à la suite de l'arrêté des représentants Guezno et Guermeur en date du 26 mars de cette année.

Nous aimerions à savoir si le chapelain de l'abbaye reprit alors ouvertement ses fonctions. ecclésiastiques, s'il fit la promesse de soumission aux lois de la République prescrite par la loi du 11 prairial an III (30 mai 1795), et s'il célébra, soit dans son église de Saint-Maur, soit dans celle des dominicains de N.-D. de Nazareth. A toutes ces questions, nous ne pouvons rien répondre, car nous n'avons pas retrouvé une seule fois le nom de M. Le Vallois depuis cette année jusqu'à la fin de la Révolution Française sur aucune pièce officielle.

L'enquête de Boullé vers 1802, lui donne 78 ans à cette époque et l'indique comme résidant depuis 35 ans à Nazareth, « apte à être sub-curé ». M. Le Vallois conserva ses fonctions de vicaire-chapelain de Nazareth, au rétablissement du culte et mourut à son poste le 23 mars 1825, âgé de 96 ans, offrant un cas remarquable de longévité sacerdotale. Sa pierre tombale gisait encore abandonnée, il y a quelques années dans le vieux cimetière du prieuré Saint-Maur. Nous reproduisons d'après M. l'abbé Pierre Blanchet, recteur de Nazareth vers 1926, l'inscription qu'elle portait : « Ci-git le corps de Vénérable et discret prêtre Louis-Julien Le Vallois, vicaire de Corseul, né le 10 février 1729, décédé le 23 mars 1825, requiescat in Pace ».

Devint officiellement vicaire de Corseul en 1804, M. JOSEPH-JEAN LEVÉQUE, originaire de Pléneuf, où il était né du mariage de Jacques et de Marie-Anne Levêque.

Ce jeune clerc était sous-diacre en 1790, lorsqu'il refusa comme tel de continuer ses études sous l'autorité de l'évêque Jacob, abandonnant dans la circonstance la bourse de 80 livres dont il jouissait au collège de Saint-Brieuc.

M. Levêque en qualité d'insermenté fut compris sur l'arrêté de déportation rendu le 19 octobre 1792 par le Directoire des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) contre 62 ecclésiastiques appartenant à la partie française de ce département, qui avaient été l'objet d'une dénonciation des citoyens actifs du district de Lamballe en date du 15 précédent. Obligé de s'exiler à Jersey, l'abbé Levêque en profita pour recevoir la prêtrise. Il passa de là en Angleterre ; nous ignorons l'époque de son retour.

L'enquête de Boullé ne contient que des erreurs sur son compte et fait de lui un assermenté rétracté. Lors de l'érection de Nazareth en succursale le 9 mai 1821, M. Levêque en devint le premier recteur. Il y mourut quatre ans plus tard en fonctions le 5 mai 1825, âgé de 62 ans. Sa pierre tombale, rapportée du cimetière de l'Abbaye, est vers 1926 conservée dans l'église de N.-D. de Nazareth, près de l'autel Saint-Joseph.

 

Onze prêtres en 1790 étaient originaires de Saint-Pierre de Corseul, mais depuis cette époque, le chiffre des vocations ecclésiastiques a beaucoup diminué dans cette paroisse, car y compris le territoire de N.-D. de Nazareth, cette localité n'en fournit pas plus de cinq vers 1926. Voici les noms des ecclésiastiques vivants en 1790, dont nous avons retrouvé les noms :

LAURENT-CHARLES OLERON, en religion le P. Bernard de Dinan, né à Corseul 10 août 1734 de Mathurin et de Vincente Ménard, était lors de la Révolution, capucin au couvent de Saint-Servan.

Comme tel il déclara son intention de mener la vie commune. A la fermeture de son couvent le 28 mai 1791, le zélé religieux ne quitta pas cette ville où la société des Amis de la Constitution le dénonçait le 16 août de cette même année pour répandre « des propos incendiaires » (Haize : Une commune bretonne sous la Révolution).

Les listes des prêtres exilés à Jersey signalent cependant la présence du P. Bernard dans cette île. Il est fort possible en effet que trop vivement pressé par ses persécuteurs, le P. Bernard y ait fait un court séjour dans le premier semestre de 1792, mais il n'y demeura pas, revint en Bretagne et fut arrêté nous ne savons où, puis incarcéré à Saint-Melaine, le 5 septembre de cette année. De là, un peu plus tard, il passa à la prison de la Trinité, d'où on l'interna dans celle du Mont-Saint-Michel. Ce religieux ne reçut sa liberté qu'au mois de janvier 1795 et s'empressa de regagner Saint-Servan, baptisé Port-Solidor à cette époque.

C'est là que les habitants de Roz-Landrieux furent le quérir pour qu'il vint célébrer chez eux les cérémonies cultuelles avec son confrère le chanoine Toullier. Il consentit à prêter la promesse de soumission aux lois de la République prescrite le 11 prairial, mais en y apportant de multiples restrictions : Il s'est soumis aux lois de la République en tout ce qui ne blessera pas sa conscience et la religion, écrivaient les autorités d'Ille-et-Vilaine, le 13 juillet 1795, au Comité de Salut Public, mais sa conscience lui fait damner tous ceux qui sont patriotes (lisez révolutionnaires), ou qui vont à la messe des prêtres-jureurs (Savary : Les Guerres des Vendéens et des Chouans, V, p. 264).

Aussi après la promulgation de la loi du 20 fructidor an III (6 septembre 1795), les gardes nationaux de Dol, après avoir arrêté son confrère Toullier à Baguer-Morvan, se dirigèrent aussitôt sur Roz-Landrieux et pénétrant chez Le Bigot, officier municipal, fouillèrent sa demeure où ils arrêtèrent au lit le P. Bernard. C'était alors un sexagénaire et il souffrait d'un mal à la jambe. Bigot proposa un cheval pour le conduire jusqu'à Dol, mais Glemot, un des lieutenants du capitaine Georges, le commandant de ces argousins, refusa en ricanant : « C'est un vieux bougre de chouan, un vieux bouc », répondit-il, « il peut marcher et marchera ». On emmena donc le vieux capucin à Dol, et on l'enferma dans la prison, mais les habitants de Roz-Landrieux ne tardèrent pas à protester « ce sont (Oleron et Toullier), des citoyens paisibles, écrivirent-ils, dont la conduite et les discours ne nous ont prêché que paix, union et obéissance, qui n'ont jamais ni rien dit, ni rien fait contre le gouvernement. Leur arrestation est illégale, puisqu'elle a été faite en vertu de la loi du 21 fructidor arrivée seulement à Dol le 26 et non encore publiée. Renvoyez-nous les ».

Oleron et Toullier furent libérés par arrêtés du Département en date du 21 septembre 1795. Malheureusement là se bornent nos renseignements sur ce digne religieux et nous ignorons où et quand il passa de vie à trépas.

BIBLIOGRAPHIE. — Cf. P. Delarue : District de Dol, II, p. 224 ; III, p. 157, 188 à 191 ; VI, p. 265, 269.

JEAN-MARIE-OLIVIER HUET, fils de M. Thomas et de Julienne Fourée, naquit au bourg de Corseul le 15 avril 1744. Ses notes de Séminaire faisaient présager pour lui un bel avenir, si elles avaient compté tant soit peu dans sa carrière ecclésiastique. En voici quelques-unes : « Heureux succès dans ses études, soutient honorablement ses thèses, répond bien ». M. Huet reçut la prêtrise à Saint-Malo le 24 septembre 1768. Tout ce que nous avons trouvé sur lui dans la suite, c'est la date de sa mort, arrivée à Corseul, le 9 avril 1816 à l'âge de 72 ans. Cet ecclésiastique ne s'assermenta, ni ne s'exila au cours de la Révolution ; mais rien ne nous permet de connaître ni où, ni comment il la traversa.

Etaient encore originaires de Corseul, mais n'habitaient pas cette paroisse en 1790 :

LOUIS-JULES-ARMAND LOAISEL DE LA VILLEDENEUC, né à Corseul, le 5 novembre 1756, de Marie-Anne Loaisel et de Marie-Olive-Hermine de Keralbanet et Caderan, lequel fit son cours au collège de Saint-Brieuc, où nous le trouvons en 1773. Après avoir embrassé l'état ecclésiastique, il passa sa licence en Sorbonne et prit possession d'un canonicat à la Cathédrale de Rennes le 21 janvier 1778. Nommé le 18 août 1782, vicaire général de Mgr Barreau de Girac, ce prêtre fut ensuite pourvu le 11 mars 1785 de la Chantrerie de la Cathédrale de Rennes qui lui rapporta annuellement jusqu'à 1790, 2.948 livres de revenu, ce qui joint à son canonicat lui faisait annuellement 4.268 livres de rentes (Rébillon : La situation économique du Clergé, etc., Rennes, 1913, p. 41).

Les enquêtes préfectorales de l'an XI signalent M. Loaisel comme « insermenté, s'étant tenu caché durant les troubles et toujours attaché à l'évêque Barreau ». Nommé chanoine titulaire de la cathédrale de Rennes, à la réorganisation de ce chapitre, le 16 juillet 1803, cet ecclésiastique reçut en 1805 des lettres de vicaire général. « Vous devez à vous seul, vos nouvelles dignités..., tel est le partage du vrai mérite, il se recommande de lui-même et il est toujours découvert », lui écrivait à cette occasion, Mgr de Pancemont, l'évêque de Vannes, le 8 janvier 1806. Je conviens cependant, ajoute-t-il, avoir parlé de vous à Mgr l'évêque de Rennes, il m'était impossible de ne pas le faire avec éloges ; l'esprit et le coeur, tout me le dictait et je suis loin de me repentir d'avoir suivi leur impulsion (Revue Morbihannaise, juillet-août 1904). M. de la Villedeneuc décéda à Rennes, le 28 mars 1823.

BIBLIOGRAPHIE. - Guillotin de Corson : Pouillé Historique de l'Archevêché de Rennes, I, p. 139, 159, 165 et 210. — E. Sévestre : Le Clergé Breton en 1801, in-8°, 1912, p. 19, lequel donne une date erronée concernant la mort de ce prêtre.

PIERRE-FRANÇOIS HUET, frère de Jean-Marie précité et  ancien recteur de Bourseul ; FRANÇOIS-TOUSSAINT HUET, ancien recteur de Eréac et PIERRE-JULIEN DESOULABAILLE, ancien vicaire de Créhen. JACQUES-MICHEL PELERIN, fils de Dominique et d'Anne Giemble, était né à Corseul, le 31 mars 1768. Il reçut la tonsure le 19 septembre 1789. Nous le perdons de vue après cette date.

Firent du ministère caché à Corseul durant les mauvais jours suivant les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, II, p. 165 : MM. Leborgne et de la Villegirouard ; l'abbé Robichon, de Saint-Servan ; enfin l'abbé Henry arrivé à Corseul le 13 avril 1802, venant de Bourseul. Il y remplit les fonctions de vicaire jusqu'à son départ pour Trémereuc en 1804.

Le 18 août 1810, décéda au bourg de Corseul une ancienne Clarisse de Dinan Anne-Louise Rouxel de la Touraudais, en religion soeur Julie-Marie. Elle avait été détenue sous la Terreur du 12 juin au 12 novembre 1794. Elle était fille de Louis et d'Anne de la Bouëxière, et avait 62 ans lors de son trépas. Sa soeur Louise-Anne Rouxel, ancienne religieuse de Saint-Charles à Dinan assista à ses obsèques.

 

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CLERGÉ CONSTITUTIONNEL 

Indépendamment du recteur Le Mée, cinq autres prêtres, tous originaires de Corseul, s'assermentèrent en 1791. Un seul d'entre eux eut le courage de ne pas mettre le sceau à son apostasie par un mariage vrai ou simulé. A ce point de vue, l'antique cité des Coriosolites tient le record parmi toutes les paroisses de l'ancien évêché malouin, où de tels exemples, Dieu merci, furent extrêmement rares. Voici les noms de ces tristes personnages.

LAURENT-JULIEN MENARD, naquit à la ferme de Halouze en Corseul, le 20 août 1737 de Laurent et de Jeanne Debien. Voici quelques-unes de ses notes de Séminaire qui nous aideront plus tard à comprendre ses défaillances : « acolythe de septembre 1760, a fait son quartier, à la fin duquel on l'a différé pour les ordres (il t'avait été déjà auparavant), a depuis étudié à Dinan ; voix médiocre, commence à chanter ; paraît encore avoir besoin d'épreuves ». Les examens du clerc Menard furent toujours jugés très faibles, tant et si bien que bien que pour lui donner le temps d'étudier, il ne reçut la prêtrise que le 22 septembre 1770 à l'âge de 27 ans.

Cet ecclésiastique au si médiocre bagage théologique, paraît être toujours demeuré dans sa paroisse natale jusqu'à l'époque de la Constitution Civile. Il desservait sans doute une des nombreuses chapelles qui existaient alors dans cette localité. Entraîné par l'exemple de son recteur et les encouragements des révolutionnaires de Corseul, le prêtre Menard eut la faiblesse de prêter serment, puis lorsque MM. Le Sage et Le Vallois furent obligés de disparaître, il remplit à leur place les fonctions de vicaire provisoire.

Bien qu'ayant abdiqué « son état et fonctions » comme tous les ecclésiastiques assermentés du district de Dinan dès la première semaine de mars 1794, deux commissaires, munis d'ordres du représentant Ruamps, arrivèrent cependant pour l'arrêter le 12 de ce même mois ainsi que son confrère Le Breton que nous verrons tout à l'heure. L'un et l'autre s'étaient cachés, mais on ne tarda pas à les découvrir et trois jours après, nous les retrouvons en compagnie des prêtres assermentés du District, méditant à la prison Saint-Charles dans cette ville, le fonds que l'on pouvait faire sur les grands mots de Liberté, d'Egalité et de Fraternité, que les Révolutionnaires avaient sans cesse à la bouche.

Le Carpentier ayant décidé le 13 juin 1794 que « les individus qui sans être arrêtés par les sots préjugés de la superstition, formeraient des noeuds qui garantiraient leur attachement à l'ordre social » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm5, 65), seraient rendus à la liberté, Menard eut la lâcheté de signer le 27 juin suivant l'engagement de se marier pour sortie de prison. En conséquence, cet ecclésiastique, alors âgé de 58 ans, épousa le 24 juillet 1794, à la mairie de Corseul, Françoise Rozé, filandière, âgée de 56 ans, habitant comme lui le village de la Ruelle, fille de feu René et de Perrine Grosmil. Le 9 avril de l'année suivante, les deux conjoints firent prononcer leur divorce pour « cause d'incompatibilité d'humeur et de caractère » (Registre d'Etat-Civil de Corseul), et dès lors, Menard s'abstint jusqu'à la fin de la Révolution de remplir aucune fonction ecclésiastique.

Le préfet Boullé, toujours plein d'indulgence pour le clergé assermenté, le signale dans son enquête vers 1802, comme « ayant de bonnes moeurs, à employer comme vicaire ». Il osa même le proposer à Mgr Caffarelli pour en faire un desservant à Vildé-Guingalan en 1803, mais ce digne évêque fit remarquer à ce fonctionnaire trop zélé, « qu'il ne saurait accepter pour curé un ecclésiastique qui a contracté un mariage simulé sous la Terreur et n'a repris que depuis un an son état ». Laurent Menard avait en effet sollicité et obtenu le 3 août 1802 sa réhabilitation du nonce Caprara par l'entremise de l'évêché de Saint-Brieuc (Archives Nationales, AF IV, 1898). Il trépassa au village de la Rouelle en Corseul le 5 novembre 1804, âgé de 71 ans.

GUILLAUME-FRANÇOIS LE BRETON était né à la Ville-Menée en Corseul le 14 juillet 1743 de Guillaume et de Claudine Merdrignac. Nous le trouvons noté au séminaire comme ayant de la voix, mais ignorant son chant. C'était un petit malheur, mais fait plus grave, ses examens théologiques ne dépassèrent jamais la note très faible, enfin si on lui reconnaissait du jugement, on le jugeait « trop lent ». L'abbé Le Breton reçut la prêtrise à l'âge de 31 ans le 24 septembre 1774 et rien ne le disposant à un poste supérieur, il demeura simple prêtre à Corseul jusqu'à la Révolution.

A cette époque, soit par ambition, faiblesse ou ignorance, il eut le malheur de s'assermenter et se vit offrir par les électeurs de Broons la cure de Mégrit le 10 juillet 1791. Il eut le bon esprit de refuser, mais il accepta d'aller remplacer l'assermenté Julien Le Gros, dans la petite paroisse Saint-Michel de Plélan en qualité de vicaire provisoire. Il s'acquitta de ses fonctions jusqu'au 1er octobre 1792 «  à l'édification du peuple et fit toujours preuve de beaucoup de civisme », lui rendait témoignage le 19 décembre de cette même année la municipalité de cette excellente paroisse.

Nous retrouvons M. Le Breton devenu vicaire de Corseul au mois de janvier 1793. Dès lors il partagea toutes les péripéties que nous avons vu traverser Le Mée, son recteur et M. Menard, son compatriote. Pour accomplir l'engagement qu'il avait signé le 27 juin 1794 afin de sortir de prison, il épousa le 11 août suivant à la mairie de Corseul la citoyenne Jeanne Nicolas, âgée de 42 ans, habitant La Forestrie, fille de Guillaume et de Perrine Grumellon. L'un et l'autre, la Terreur passée, demandèrent le divorce pour cause « d'incompatibilité d'humeur et de caractère » le 9 mai 1795. Il leur fut accordé le 3 août suivant. Quoique sorti des liens du mariage, il ne reprit qu'après la Révolution ses fonctions ecclésiastiques, après s'être fait relever des censures qu'il avait encourues pour son acte d'apostasie que la frayeur ne saurait excuser (Note : Nous renonçons à comprendre comment le 29 novembre 1794, la municipalité de Corseul pouvait délivrer un certificat constatant que le prêtre Le Breton s'était toujours comporté en vrai républicain et n'avait jamais été arrêté ni détenu).

D'après un registre de l'évêché de Saint-Brieuc, l'abbé Le Breton était devenu aveugle en 1803 et habitait sa maison de la Ville-Menée. C'est là qu'il décéda âgé de 68 ans le 30 avril 1812. Il figure avec le titre de prêtre sur le nécrologe de l'évêché de Saint-Brieuc, par l'entremise duquel il avait obtenu sa réhabilitation du cardinal Caprara en 1803 (Archives Nationales, AF IV, 1898).

JEAN-FRANÇOIS BESNARD né le 11 juin 1769 à Corseul du mariage de François et de Renée Merdrignac, commença ses études théologiques dans le diocèse de Saint-Malo et fut tonsuré par Mgr de Pressigny le 9 août 1789. Mal conseillé, il s'en fut ensuite dans le séminaire que Jacob venait d'ouvrir à Saint-Brieuc et reçut la prêtrise de cet évêque intrus le 7 avril 1792. Appelé par le cousin du curé de Corseul, l'abbé Guy-Louis Le Mée qui s'était assermenté et continuait d'administrer la paroisse de Plévenon, il remplit près de lui les fonctions de vicaire. Comme ce prêtre, il refusa d'abdiquer son état et fonctions et nous les trouvons l'un et l'autre détenus à Lamballe de ce chef le 21 août 1794, pétitionnant pour obtenir leur mise en liberté.

Nous croyons que l'abbé Besnard s'en retourna à Plévenon après sa libération et reprit ses fonctions ecclésiastiques aux environs du 8 février 1795 (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 82). Par ailleurs, nous ne connaissons rien de ses faits et gestes jusqu'à l'enquête de Boullé, qui l'indique comme « résidant depuis dix ans dans la prédite paroisse. C'est, ajoute-t-il, un honnête homme, mais il ne peut faire qu'un vicaire ou un prêtre habitué ».

M. Besnard était vicaire à Sévignac lorsqu'il fut pourvu du rectorat de la Chapelle-Blanche. Il y mourut le 2 juin 1833, âgé de 64 ans.

Etaient encore assermentés mariés et natifs de Corseul JEAN-LAURENT GOUPIL et FÉLIX-ALAIN GOUINGUENÉ

(abbé Auguste Lemasson) 

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