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CORSEUL

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La commune de Corseul (pucenoire.gif (870 octets) Kersaout) fait partie du canton de Plancoët. Corseul dépend de l'arrondissement de Dinan, du département des Côtes d'Armor (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CORSEUL

Corseul vient de Coriosolite (un peuple gaulois). La ville de Corseul couvrait, à l'époque gallo-romaine, plus de 110 hectares et plus de cinquante sites archéologiques y ont été repérés aujourd'hui.

Corseul est une ancienne paroisse primitive qui englobait jadis outre le territoire actuel de Corseul, ceux de Quévert, Aucaleuc, Vildé-Guingalan (moitié nord), Saint-Maudez, Saint-Michel-de-Plélan, Saint-Méloir-près-Bourseul (moitié nord), Bourseul (moitié nord), Nazareth (aujourd'hui en Plancoët) et Languenan (moitié sud).

Ville de Corseul (Bretagne).

C'est sous le nom de Civitas Coriosolitum (C. Cor.) que la ville de Corseul est désignée sur une borne milliaire trouvée à Saint-Méloir-des-Bois, gravée vers 269-270. C'est sous le nom de Fanum Martis (temple de Mars) qu'elle apparaît dans la Table de Peutinger, itinéraire routier dans la rédaction remonte au IIIème siècle. Vers 340, la ville de Corseul, supplantée par Alet (Saint-Servan, Ille-et-Vilaine) se dépeuple progressivement. Il y a, semble-t-il, à cette époque un duc (ou chef militaire) de Corseul (Corsoldi dux), évoqué par la Vie de S. Mélar (Mor., Pr. I, 223). Vers 515, un prêtre gallo-romain, Speratus, dénonce aux autorités ecclésiastiques de Tours, les prêtres bretons Lovocat et Catihern pour non respect des pratiques de l'Eglise romaine.

Selon sa Vie latine, écrite vers 869, saint Malo aurait opéré dans l'église de Corseul un triple miracle (ressuscité un mort, changé de l'eau en vin et une pierre en calice).

Dès le XIIème siècle, la paroisse de Corseul est gratifiée de l’adjectif ethnique Corsoltensis (Anc. év. IV, 395), à l’instar des autres chefs-lieux de cité gallo-romaine ou de diocèse (Briocensis, Trecorensis, Corisopitensis, Venetensis, Macloviensis, Dolensis, etc..).

Dès 1084, Corsolt ou Corsoltum apparaît dans la charte de fondation du prieuré de Saint-Florent-sous-Dol (Archives du Maine-et-Loire). Son église, ecclesia Sancti Petri Corsoltensis, est citée en 1123 (Anc. év. IV, 395), lorsque l'évêque d'Alet fait, à la demande d'un clerc qui les tient de ses parents, don à l'abbaye de Marmoutier (Touraine) de la moitié des revenus, des dîmes et autres droits de l'église Saint-Pierre de Corseul. " A la demande d’un laïque, Jean, fils de Gaultier, qui possédait la moitié de l’église de Corseul, Donoald, évêque d’Aleth, donna cette moitié à Marmoutiers (1120-1144). Elle devint ensuite prieuré cure de Beaulieu. En 1163, les moines de Sainl-Jacut y possédaient des droits " (R. Couffon).

Dès 1123, on assiste à un conflit entre l'abbaye de Marmoutier et celle de Saint-Jacut, à propos des droits sur l'église Saint-Pierre de Corseul. En 1121, est cité, comme témoin d'un acte, un certain Hugo de Corsolt. Corseul (Corsot) est une paroisse et titulaire d'un doyen dès 1184 (Anc. év. IV, 360). Par un acte de 1253, on apprend que les moines de l'abbaye de Beaulieu jouissaient autrefois, moyennant le paiement d'une redevance annuelle de 20 livres aux moines de Marmoutier, des revenus des églises de Corseul et de Saint-Maudez. Un prieuré dont la valeur est estimé à 1000 livres en 1665 dépendait jadis de l'abbaye de Beaulieu. L'abbaye de Saint-Jacut semble détenir aussi de nombreuses dîmes (Mettescieu, Mettrie, Lisoreu, Fauerais, Tremeur, Mallerieux, Montafilant,....) dans la paroisse de Corseul.

La paroisse de Corseul appartient, sous l'Ancien Régime, au diocèse de Saint-Malo. L'ancienne paroisse de Corseul dépendait de la subdélégation et du ressort de Dinan. La cure était présentée par l'abbé de Beaulieu. Durant la Révolution, la paroisse de Corseul (comme Nazareth) dépendait du doyenné de Plancoët.

Ville de Corseul (Bretagne).

Corseul élit sa première municipalité au début de 1790. Elle devient chef-lieu d'un canton de 1790 jusqu'à l'an X. Le territoire de la commune de Corseul est diminué à plusieurs reprises :

par l’ordonnance du 21 décembre 1827, il cède à Bourseul une fraction, près du village de la Ville-Ory ;

par la loi du 19 mars 1841, il cède à Plancoët vingt villages, dont ceux de Nazareth et de Caunelaye ;

par la loi du 21 juin 1901, il cède à Saint-Michel-de-Plélan : les villages de la Mare, l'Hôtel-Rieux, le Bézier, la Ville-Buzard, les Ruettes et le Biez, de Peignehel, la Hautière et le Bois-Morin ;

On rencontre les appellations suivantes : Fanum Martis (au IIIème siècle), Civitas Coriosolitum (au IVème siècle), Eccl. Corsult (vers 869), Corsolt (en 1084), villa Corsolt, Sancti Petri Corsoltensis ecclesia (en 1123), Corsot (en 1129, en 1163, en 1184), Corseut (à la fin du XIIème siècle), Corsout (en 1226, en 1259), Corseut (vers 1330), Corsout (en 1358), Coursout (vers 1400), Corseult (en 1443), Corsoult (en 1498, en 1509), Coursault (en 1557).

Ville de Corseul (Bretagne).

Note 1 : « La paroisse de Corseul, située sur la grande route de Dinan à Plancoët, à 5 lieues de Saint-Malo, sur une hauteur, possède une haute justice ressortissante à Plancoët (nous ne savons laquelle) et celle de la Tandourie, arrière-fief de Dinan. Il s'y exerce également deux autres justices, une moyenne et deux basses. Il s'y tient des assemblées le 25 juillet, le 5 août et le 25 septembre » (Bibliothèque Nationale, Ms. Fr. 8265, XVIIIème siècle). En 1783, il y avait à Corseul plus de cent malades atteints de la dysenterie, de fièvres putrides et d'angines (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1363). Superficie. — En 1841 : 5.532 hectares 82 ares. — En 1862 : 4.523 hectares. — En 1889 : 4.474 hectares. Population. — En 1778 : 143 naissances ; 101 décès, 36 mariages ; l'an III (1795-1796) : 66 naissances ; 48 sépultures, 40 mariages, 10 divorces. — En 1790 : 4.051 habitants. se décomposant en 1.582 hommes, dont 554 citoyens actifs, 1.150 femmes, 1.319 personnes des deux sexes au-dessous de 18 ans. — L'an III (1795) : 3.967 h. — En 1802-1803 : 4.756 h. (?). — En 1838 : 4.252 h., y compris Nazareth. — En 1851, diminué de Nazareth : 3.332 h. — En 1870 : 3.266 h. — En 1880 : 3.225 h. — En 1889 : 3.294 h. — En 1913 : 2.845 h. — En 1922 : 2.445 h. Impositions. — En 1778 : 752 contribuables, dont 352 payant moins de 3 livres. — Capitation en 1770 : 3.357 livres 7 sols ; en 1790 : 2.969 l. 14 s. — Vingtièmes : 6.852 l. 7 s. en 1787 ; en 1790 : 6.942 l. 3 s. — Fouages en 1767 : 1.094 livres ; en 1790 : 2.307 l. — En 1802-1803 : contributions foncières : 15.585 frs ; mobilières : 1.790 frs ; plus 3 vicaires à rétribuer 1.100 frs. Administration. — Sous l'ancien régime, Corseul faisait partie de la sénéchaussée de Dinan et de la subdélégation d'intendance de cette ville. En 1790, il devint chef-lieu d'un des cantons du district de Dinan, comprenant les communes d'Aucaleuc, La Landec, Languenan, Saint-Maudé et Trigavou. En 1795, cette localité devint le siège d'une municipalité cantonale embrassant les mêmes communes. Depuis la période consulaire, Corseul est rattaché au canton de Plancoët.

Note 2 : Officiers chouans domiciliés à Corseul (liste extraite de la Vendée militaire, par Cretineau-Joly, éd. Drochon, t. V, p. 219-234 : « Joseph Le Cerf, capitaine, entré au service dans la division du Clos-Poulet en 1793, sous-lieutenant et lieutenant en 1795 et 1796, capitaine des grenadiers de la division de Dinan en 1799 et 1800. Paysan très bien noté ». « Pierre Gilbert, capitaine de chasseurs à la division de Dinan en 1799 et 1800. Paysan très bien noté, profession de marchand ». « Joseph du Breil de Pontbriand, lieutenant-colonel, demeurant à Corseul, chef du canton de Corseul en 1799 et 1800, un an de détention, gentilhomme ». Autre nom extrait des Mémoires du colonel (Toussaint) de Pontbriand, de la Caulnelaie (ou Calnelaye), in-8°, Paris, Plon, 1897, p. 533 « Isidore Gourneuf, porté comme capitaine à la division de Dinan en 1799 ».

Ville de Corseul (Bretagne).

Note 3 : La mort de Forcoueffe. - Afin de rectifier les quelques notes du recteur Piedvache qui figurent sur le registre paroissial de Corseul et que certains auteurs ont eu le tort de faire imprimer, nous allons reproduire des documents officiels concernant l'assassinat du notaire Forcoueffe, personnage amphibie, qui fit partie depuis sa formation du Directoire de Dinan, quelle que fut la nuance du parti au pouvoir. Tout d'abord, voici un extrait de son acte de décès, relevé sur les registres de l'Etat Civil de Corseul. On n'y fait nulle mention ni des circonstances, ni du mode de son trépas (La légende veut qu'il ait été saigné comme un porc sur la margelle de son puits) : « Jacques-Claude Forcoueffe, homme de loi, mari de Marie Cousin, fils de Jean F. et de Jeanne Beslay, âgé de 46 ans, natif d'Eréac, est décédé ce jour, au bourg..., le 13 prairial an III » (1er juin 1795) (Signé) : Laurent Chas ; Gervaize. Voici comment Forcoueffe trouva la mort : Le 31 mai 1795, une troupe de chouans, rassemblés à Trigavou dans le bois du Seigneur, se porta vers les 4 heures de l'après-midi au bourg de Languenan où elle cerna la maison de François Lemoine, assesseur du juge de paix Goupil, l'en arracha et le fusilla au lieu dit le Trassard au milieu d'une chesnaie. Après s'être restaurés à la Boullaye, les chouans en vue d'occire le juge de paix Goupil, très zélé révolutionnaire, se portèrent sur Corseul. Heureusement pour celui-ci, le maire Le Métayer, prévenu de l'exécution de Lemoine et de la direction des chouans, alerta vers 10 heures et demi du soir les 26 hommes du bataillon de la Somme venus de Plancoët sur la réquisition du juge de paix Goupil pour l'escorter dans ses visites aux divers percepteurs du canton. Les grenadiers se retranchèrent alors dans le cimetière qui entourait l'église et placèrent des sentinelles. A une heure du matin, une de celles-ci cria par trois fois « Qui vive ? » — Un coup de fusil tiré du chemin situé au nord du bourg, vis à vis et proche la porte extérieure de la maison commune, lui répondit. Au bout d'une heure, les chouans au nombre d'une centaine battirent en retraite abandonnant un blessé et deux fusils (Archives des Côtes-d'Armor, série Lu, fonds des justices de paix). Mais durant ce temps, une partie des chouans faisait un détour et arrivait à la maison du sieur Forcoueffe. Sa femme ayant ouvert devant leurs sommations, ils pénétrèrent deux ou trois dans la cuisine où il était couché. Il se leva. On lui demanda son nom. A peine l'eut-il prononcé qu'on le saisit par le bras : « Viens, lui dit-on, tu n'auras pas de mal », — On l'entraîna dehors et aussitôt on le mit à mort à quelques pas de sa demeure. Quand on releva son cadavre étendu la face contre terre, on reconnut qu'il avait la face inférieure emportée, une plaie à la partie gauche et moyenne de l'occipital pénétrant jusqu'au crâne et la poitrine traversée par une balle (Archives des Côtes-d'Armor, série Lu. Rapport du médecin Morel). Voir aussi sur cette affaire le dossier 472, an V, du Tribunal criminel des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), affaire Julien Carré, dit Piron, marin et boucher à Plouer (abbé Auguste Lemasson).

Note 4 : la commune de Corseul est formée des villages : le Verger, la Porte-Rocher, la Ville-Haute, la Leuvelais, le Tertre, le Petit-Bois-Rolland, le Grand-Bois-Rolland, le Fouriais, la Noë-Bouexière, le Hâlouse, la Ville-Acca, la Gueurivais, Caulac, la Bardelais, la Grande-Evinais, la Louverie, l'Abbaye de Trégouret, etc ... ; et parmi les lieux dits le pourpris de Saint-Antoine.

Ville de Corseul (Bretagne).

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PATRIMOINE de CORSEUL

l'église Saint-Pierre (XVème siècle), reconstruite en 1836. La première pierre de l'église est bénie le 30 mai 1836. L'église est consacrée le 8 avril 1839. L'église contient des bénitiers du XIIème siècle et du XVème siècle. La cuve baptismale date du XIIème siècle. L'église renferme la stèle funéraire de Siligia (IIème siècle) : on y voit une inscription latine signifiant "Aux Dieux mânes Siligia Namgide originaires d'Afrique, qui avec une extraordinaire affection suivit son fils, repose ici. Elle a vécu 65 ans" (Caius Flavius Ianuarius son fils a fait poser son monument). " Elle est sous le patronage de Saint-Pierre dès 1123. En forme de croix, elle comprend une tour extérieure, une nef avec bas côtés de huit travées, plus celle de la tribune, et un choeur. Au droit de la septième travée de la nef, deux petites chapelles en ailes sur les bas côtés forment les bras de la croix. L’édifice actuel date du XIXème siècle. Les plans du clocher furent dressés, le 20 mars 1822, par Félix Roussel, fils, de Saint-Malo, et celui-ci exécuté en 1824. Abîmé par la foudre on 1826, il fut restauré aussitôt. Les plans de l’église furent dressés pour la maçonnerie par Julien Allory, entrepreneur à Corseul, et pour le lambris par Yves Santier, entrepreneur à Dinan, tous deux aidés de François Cocheril, architecte et entrepreneur de Dinan. La première pierre fut bénite le 30 mai 1836. L’on bâtit d’abord la sacristie, le chœur, les trois dernières travées de la nef et les deux chapelles latérales ; la première messe y fut chantée le jour de Noël 1836. Par suite de difficultés, les travaux ne furent repris que le lundi de Pâques, 17 avril 1838, et terminés en décembre de la même année. L’église fut consacrée le 8 avril 1839. Elle porte l’inscription, au-dessus d’un ancien porche du XVème siècle, réemployé dans la longère nord : EGLISE BATIE PAR LA FOI DES HABITANTS DE CORSEUL EN 1836 ET 1838. GLOIRE A DIEU. Dans la suite, M. Maignan, architecte, fut consulté pour faire des ouvertures au haut, à droite et à gauche du choeur. Mobilier : Dans l’un des angles d’une chapelle, l’on a encastré une pierre portant l’épitaphe suivante de Silicia (classée le 1er mai 1911) : D (iis). M(anibus). s(acrum) SILICIA NAMGIDDE DOMO AFRIKA EXIMIA PIETATE FILIUM SECUTA HIC SITA EST. VIXIT AN(NOS) LVX C(aius) F(lavius) JANUARIUS FIL(ius) POSUIT. Parmi les statues modernes : saint Malo et saint Yves. Cuve baptismale du XIIème siècle transformée en bénitier et classée le 1er mai 1911. Vitraux modernes de M. Levêque de Beauvais datant de 1876 " (R. Couffon) ;

Eglise de Corseul (Bretagne).

Nota 1 : Corseul, paroisse de l'Ancien évêché de Saint-Malo, faisait partie avant 1789 de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné du Poudouvre au siège de Saint-Enogat. Cette paroisse depuis une haute antiquité était sous le patronage de saint Pierre. La plus ancienne mention historique de cette localité comme centre religieux, remonte à 1123. A cette date, un clerc nommé Jean, fils de Gaultier, sachant que « d'après la menace ou plutôt la malédiction du prophète, c'est chose périlleuse et damnable de posséder à titre héréditaire le sanctuaire de Dieu », s'en fut trouver l'évêque d'Aleth, Donoald, et par la tradition d'un livre, il lui fit donation de tous les droits qu'il possédait dans l'église Saint-Pierre de Corsolt, c'est-à-dire « de la moitié du presbytère, avec les dîmes et autres droits lui appartenant, avec recommandation d'en investir l'abbé de Marmoutiers », ce que ne manqua pas d'accomplir Donoald (Anciens Evêché, IV, p. 395). Cette même année, ou la suivante, les moines du monastère de Saint-Jacut, qui devaient être eux aussi possessionnés dans l'église de Corseul, entrèrent en conflit avec les religieux tourangeaux. On convînt pour les dîmes de Corseul de s'en rapporter à un arbitrage (Anciens Evêchés, IV, p. 395). Cet arbitrage étant demeuré sans effet, les religieux de Saint-Jacut envahirent, paraît-il, l'église S. Petri de Corsot « laïca manu et magna violentia ». Donoald, encore évêque d'Aleth, fit comparaître les belligérants devant son tribunal en présence de l'évêque de Rennes, condamna les prétentions et la conduite des moines Jaguens et remit ceux de Marmoutiers en possession de tous leurs droits. Ils devaient les exercer jusqu'aux environs de 1181. La date à laquelle ils en cédèrent une partie aux moines de Saint-Magloire-de-Léhon, coïncide, semble-t-il avec celle à laquelle ces religieux furent rattachés à l'abbaye de Marmoutiers, dont Geoffroy de Corseul, leur prieur, fut élu abbé en 1187 (Cf. Anciens Evêchés, op. cit., IV, p. 344 et 400). A cette occasion, Pierre, évêque de Saint-Malo, confirma toutes les possessions de Marmoutiers sises en son diocèse, spécialement « ea portione oblacionum obvencionum quam de ecclesia S. Petri de Corsot et capella S. Maudetii et aliis capellis ejusdem ecclesie de Corsot, accipere consueverunt cum decimis et aliis pertinenciis suis » (Anciens Evêchés, IV, p. 362). Parmi ces autres chapelles, il faut nommer celle de « S. Teuriani » (Saint-Thuriau), laquelle est nommément désignée dans un acte de l'évêque Albert, reproduit par Fouéré-Macé à la p. 318 du Prieuré Royal de Saint-Magloire de Léhon. L'an 1253, nous trouvons de nouveaux occupants dans l'église de Corseul, survenus nous ne savons comment : C'étaient les Augustiniens de N.-D. de Beaulieu, alors en Mégrit, auxquels les moines de Saint-Malo de Dinan avaient abandonné les revenus de l'église de Corseul moyennant une redevance annuelle de 20 livres, redevance que les débiteurs trouvèrent bientôt trop lourde et que Geoffroy, évêque de Saint-Malo, réduisit de 5 livres en leur faveur (Anciens Evêchés de Bretagne, op. cit., IV, p. 412). Mais si les religieux des abbayes ou prieurés voisins se disputaient âprement les revenus de l'église de Corseul, nous ne sommes cependant pas certain qu'ils y assuraient par eux-mêmes le culte divin, d'une façon continue, du moins jusqu'à la prise de possession de Corseul par les moines de Beaulieu. C'est ainsi qu'en 1184, à l'occasion d'un arrangement conclu entre Alain, fils de Briend, vicomte de Poudouvre, les religieux de Léhon et les héritiers des péagers de Corseul, apparaît comme témoin un ecclésiastique qui signe « Hingandus, decanus de Corsot » (Anciens Evêchés, op. cit., IV, p. 360). Cette dignité de doyen, équivalente alors à celle de vicaire général forain, demeurait à l'église de Corseul comme le seul reste de la haute situation que cette bourgade avait autrefois occupée dans la région. Elle fut encore portée vers la même époque, par deux autres personnages : l'un d'eux, Hamon, signe, comme témoin sur une fondation de Geoffroy du Plessis-Balisson, fils d'Alain, vicomte de Poudouvre, en faveur de l'abbaye de Saint-Aubin ; l'autre, Guillaume Botherel, fut présent au même titre, sur une nouvelle fondation de Geffroy du Plessis, qui n'est malheureusement pas plus datée que la précédente (Anciens Evêchés, op. cit., III, p. 43 et 44). Disons à ce propos, qu'à notre avis, l'archidiaconé de Dinan porta tout d'abord le nom beaucoup plus ancien d'archidiaconé de Poudouvre, puis lorsque Dinan, grâce à la puissance de ses premiers seigneurs, eut acquis de l'importance, l'archidiaconé en question prit indifféremment les deux noms. Quand il adopta celui de Dinan d'une façon définitive (Cf. Anciens Evêchés, III, p. 72, IV, p. 368), le vieux nom de Poudouvre fut accolé au doyenné de Corseul, dont il devint au bout d'un certain temps le titre unique, d'autant plus que vers la même époque, Corseul cessa d'être le siège du doyenné, lequel était passé à Trigavou l'an 1330. Cinquante ans plus tard il fut attaché à Saint-Enogat d'une façon durable. Il est vraisemblable que la transformation de la cure de Corseul en prieuré-cure, gouverné par des chanoines réguliers, ne fut pas étrangère au transfert du décanat à une autre localité. Le Pouillé de Mgr de la Bastie indique l'église de Corseul vers 1760, comme « pas mal, surtout pour le vaisseau qui est assez bien ». Un procès pour préséances soutenu l'an 1455, par François de Guitté, seigneur de la Grande Bouexière, contre Robert Lenfant, nous montre cette église située dès lors où elle est maintenant, et entourée d'un cimetière. On y voyait à cette époque une chapelle prohibitive dépendant de la Grande-Bouexière ainsi qu'une autre dédiée à Notre-Dame. Deux rangs de tombes alignées se trouvaient en ce moment placées vis-à-vis du maître-autel. En 1754, l'église de Corseul possédait une chapelle dédiée à Saint Jean dépendante de la seigneurie de Saint-Thurial. A cette date, le général de la paroisse cherchait un terrain commode pour y édifier une sacristie. En 1769, une visite pastorale nous apprend que la chapelle prohibitive de la Grande-Bouexière subsistait toujours. L'église actuelle de Corseul remonte à 1836. Les parties que l'on a conservées de l'ancienne, nous font vivement regretter sa disparition. D'après un état du 10 novembre 1796, elle ne mesurait que 55 pieds de long, ce qui nous paraît bien exigu pour cette localité. En 1791, le clocher de cet édifice était en si mauvais état, que l'on avait dû suspendre les cloches à une charpente en bois, dressée dans le cimetière. L'une d'elles y fut fêlée. Le possesseur de la terre de Montafilant jouissait dans l'église de Corseul des droits de seigneur supérieur, mais les propriétaires des terres de la Caulnelaie (Caulnelaye) et de la Tandourie lui disputaient ceux de seigneur fondateur. Aussi pour éviter de prendre parti, ne faisait-on point de prières nominales seigneuriales à Corseul avant la Révolution. Le Pouillé de la Bastie indique le presbytère de Corseul comme « assez bien et proche de l'église ». Il fut loué 65 livres le 23 juillet 1794 à charge pour Pierre Le Métayer, le preneur, de n'entrer en jouissance que le 28 septembre suivant. La Fabrique de Corseul, dont nous n'avons pu retrouver aucun compte ancien, pas plus qu'aucun registre de délibération du « général », « ne possédait aucun revenu fixe » d'après le Pouillé de la Bastie. En 1768, ses recettes s'étaient élevées à 344 livres 4 sols et ses dépenses à 163 livres 7 sols. Neuf pièces de terre, qui dépendaient vraisemblablement des fondations de l'église de Corseul, échappèrent à la vente au cours de la Révolution. Le gouvernement consulaire les rendit à la nouvelle fabrique. Elles représentaient lors de leur restitution un revenu de 120 livres (Dubreuil : La Vente des Biens nationaux, p. 607). Une seule des propriétés foncières de la fabrique fut vendue : ce fut la pièce de la Thieulais, adjugée à François Hannelais le 16 mai 1792 ; le 21 décembre suivant le notaire Etienne Goupil resta adjudicataire pour 1.000 livres, d'une vallée et d'un pré situés près du pont de Corseul, mais c'étaient des propriétés de l'abbaye de Saint-Jacut. De nombreuses chapelles existaient autrefois à Corseul. Trois étaient dites domestiques : c'étaient la Caulnelaie, la Forestrie et la Tandourie. N'oublions pas non plus de mentionner la chapelle du château de Montafilant. Les chapelles frairiennes étaient au nombre de quatre : aucune n'était fondée. C'étaient Saint-Jean, Sainte-Eugénie, l'Ecommatz et Tréguilhé.

Le 27 février 1790, le recteur de Corseul déclarait que son bénéfice consistait en la jouissance d'un presbytère comprenant une maison principale, composée de trois aîtres (sic), cuisine, salle et cellier, trois chambres et un cabinet au-dessus, un grenier sur le tout. Dans la cour, une étable, un four, un refuge à porc et une grange, plus un jardin contenant un journal. Enfin une prestimonie d'une valeur de 20 livres chargée de messes jusqu'à concurrence de son revenu. Par ailleurs, dit-il, sa cure est à portion congrue, sur laquelle il paie 22 livres de décimes et 19 livres 19 sols de droits synodaux. Enfin ajoute-t-il, il n'existait dans la paroisse aucun autre obit ou fondation annexée à la mense curiale. Si le recteur de Corseul était à portion congrue, c'est que les dîmes de cette vaste paroisse étaient recueillies par d'autres décimateurs, tant laïques qu'ecclésiastiques. Nous ne les connaissons qu'imparfaitement et le Pouillé de la Bastie a négligé de nous les indiquer. Cependant nous savons qu'en 1712, la dîme du Cran, en Corseul, était sous la mouvance du Plessis-Balisson. D'autre part, d'après un aveu rendu en 1703, par l'abbé commendataire de Saint-Jacut, cette maison possédait en Corseul 6 traits de dîmes se levant à la 12ème gerbe sur tous grains, lins et chanvres, sur lesquels l'abbaye prenait la moitié dans les traits de la Motte-es-Rieux, de Tremeur et de Montafilant et le quart seulement dans ceux de l'Isoreulx, de la Metterie et de la Faveraye (Archives Loire-Inférieure, B. 820). Suivant une déclaration du prieur de Saint-Jacut datée du 8 février 1790, qu'a publiée M. le chanoine R. Pavy dans l'Almanach paroissial de 1910, dit le Curiosolite, p. XXIV, l'abbaye de Saint-Jacut avait perçu à Corseul l'année précédente 1.283 livres de dîmes, sans compter ses rentes sur les bailliages de Raîtrais et de la Metterie et sur plusieurs particuliers. Indépendamment de cela, un vieux compte en notre possession nous apprend que le prieuré bénédictin de Léhon pour son bailliage de Saint-Uriac (Saint-Thuriau au Haut-Bécherel) avait reçu le 5 novembre 1754, 13 boisseaux, 6 godets de blé et 3 chapons. Quant à l'abbaye de Saint-Aubin-du-Bois, elle récoltait la dîme du Treff, louée 100 livres. avec les rentes en Plancoët. Le prieuré de Saint-Malo de Dinan affermait 158 livres en 1789 les traits de dîmes de la Faverais, de la Metterie, de la Daliberdais et de l'lsoreul. Enfin la dîme du Grand-Treff, s'étendant sur 390 journaux de terre appartenait à un laïque, et n'était certainement pas la seule avec celle du Cran à être « inféodée ». A côté de cela, mentionnons que par acte du 19 avril 1754, M. et Mme Marot de la Garaye fondèrent une rente annuelle de 89 livres 19 sols au profit des pauvres de Corseul (Cf. M. D. V. C. E. Les époux charitables, in-16, Rennes, 1782). Le 17 mars 1771, écuyer Sébastien-René Colin, seigneur du Vaulambert, afin de maintenir les habitants de Corseul dans l'exercice des bonnes oeuvres aliéna un capital de 2.000 livres dont les revenus au denier vingt devaient servir à payer les dépenses et la nourriture de 4 missionnaires, capucins si possible, qui viendraient de temps à autre porter la bonne parole aux Coriosolites. La Révolution fit table rase de cette fondation qu'elle ne manqua de spolier comme toutes les propriétés des églises. Le 6 juillet 1794, une première vente des ornements de l'église de Corseul envoyés à Dinan tels que chapes, chasubles, linges, produisit 440 livres, le 5 août suivant de nouvelles enchères rapportèrent 557 livres au gouvernement. Dès le 7 mai 1793, la municipalité coriosolite avait apporté une croix avec un encensoir et sa navette en argent pesant ensemble 16 marcs, 2 onces, 5 gros ; plus une lampe, un encensoir et sa navette en argent ; ces derniers provenant de l'église du prieuré Saint-Maur, pesaient 7 marcs, 7 onces, 5 gros. Mais cela ne constituait pas toutes les richesses de la fabrique de Corseul : le 11 pluviôse an III (30 janvier 1795) le maire et la municipalité de cette localité certifiaient avoir à cette date, livré à l'administration du District 245 marcs, 3 gros et demi d'argenterie sans y comprendre celle envoyée à la Convention par les Commissaires Roquelin et Bourguignon. Bien que nous croyons que ce chiffre totalise toutes les spoliations accomplies dans les maisons d'émigrés (Note : Le Pouillé de Mgr de la Bastie signale qu'il y a beaucoup de gentilshommes à Corseul. « Ils sont jaloux les uns des autres et ne veulent point être commandés », notait le marquis de Pontbriand en 1730, dans l'Etat de la capitainerie dit Pontbriand, conservé à la Bibliothèque Nationale au volume 870 de la collection Clairambaud) ajoutées à celles des églises et chapelles, ces dernières avaient été considérables. Le 24 août 1794, on expertisait à Dinan comme provenant de Corseul huit pieds de calices, deux de ciboires et deux couvercles de ciboires, deux fausses coupes de calice, deux coeurs, une croix d'argent, un ostensoir entier, le haut d'un ostensoir se montant sur le pied d'un calice, le couvercle d'une petite custode, une boucle d'oreilles, une boîte avec trois ampoules à saintes huiles pesant ensemble 32 marcs, 1 once, 4 gros d'argent blanc. Deux calices, un ciboire, sa fausse coupe, un ostensoir et la lunule d'un autre ostensoir, deux coupes de ciboires, huit coupes de calices, dix patènes, la coupe d'une petite custode, le tout pesant 22 marcs, 4 onces, 1 gros d'argent doré. Il faut y ajouter 13 marcs provenant de galon d'argent décousu des ornements et 8 marcs, 7 onces 5 gros de galon d'or de même provenance. N'oublions pas de signaler pour finir qu'un des ciboires confisqués et livrés à la Monnaie, était orné des écussons des Thomas, qui possédèrent longtemps la terre et vicomté de la Caulnelaie (Caunelaye). Le projet de regroupement paroissial élaboré en 1792, portait que la paroisse de Corseul serait conservée et composée des quartiers de Pero, de la Restais, de Tréguilhé, de la Lande-Pourrie et de la partie orientale de la Hautière. Elle devait s'adjoindre la partie nord-est de Saint-Maudé à partir du Gué-Esnault, en suivant le chemin qui conduit à la métairie de Saint-Jouan et en passant au-dessus du bourg ; la partie septentrionale d'Aucaleuc et la partie occidentale de Languenan. Elle devait perdre la paroisse actuelle de Nazareth. Un état de 1796 signale l'église de Corseul en mauvais état. Le sous-préfet Gagon assure en 1803 que cet édifice a besoin de réparations. Notons pour achever ce trop long article que Corseul était groupé pour la station des prédications avec Bourseul et Plorec et que ses adorations paroissiales avaient été fixées par Mgr des Laurents aux 28, 29, et 30 janvier de chaque année (abbé Auguste Lemasson).

la chapelle Sainte-Eugénie (XIVème siècle). Edifice rectangulaire presqu'entièrement reconstruit en 1735 et présentant des restes du XIVème siècle (fenestrage du chevet). Mobilier : Statues de sainte Eugénie (XVIIIème siècle) et de la sainte Vierge (XVIIIème siècle). Sainte Eugénie y est invoquée pour les maux de tête et le Sacré-Cœur pour les maux de pieds ;

Nota 2 : La chapelle de Sainte-Eugénie, était toujours desservie le dimanche vers 1926 et possédait à cette époque une maîtresse vitre du XVIème siècle. Il s'y tenait autrefois une assemblée à l'occasion de la fête patronale qui a été abolie. On célébrait aussi le dimanche dans la chapelle l'Ecommatz érigée sous l'invocation de saint Sébastien et dans celle de Tréguilhé sous le patronage de sainte Brigitte (Note : Il se tenait autrefois une assemblée le jour de la fête de sainte Brigitte à Tréguilhé, le plus grand village de Corseul. La chapelle de Sainte-Eugénie fut rendue au culte avant 1807. L'évêque de Saint-Brieuc sollicitait en 1808 la même faveur pour la chapelle de l'Ecommatz). Ni l'une ni l'autre n'existent plus aujourd'hui, pas plus que la chapelle de Pignehel, située au village de ce nom. Cette dernière, qui appartenait à l'abbaye de Beaulieu, fut acquise pour 55 livres comme bien national, par Etienne Macé le 6 mars 1793 (abbé Auguste Lemasson).

l'ancienne chapelle de Saint-Uriac, située jadis près de la tour du Haut-Bécherel et aujourd'hui disparue. La chapelle de Saint-Thuriau (Saint-Uriac) sise au Haut-Bécherel, appartenait jadis aux moines de Léhon et des titres nous montrent qu'elle existait dès la fin du XIIème siècle (abbé Auguste Lemasson). Transformée au milieu du XIXème siècle en maison d’habitation ; la fontaine Saint-Thuriau subsiste ;

l'ancienne chapelle Saint-Jean. Elle relevait de la commanderie de la Nouée. De la chapelle Saint-Jean, il n'existe absolument plus rien, nous apprend M. Pavy. Elle était située à 300 mètres environ du bourg. On en a retiré lors de sa démolition un petit tombeau en granit très ancien qui sert d'abreuvoir près du puits placé dans la cour du presbytère (abbé Auguste Lemasson) ;

l'ancienne chapelle de Montafilant, détruite. Elle était dédiée à sainte Anne. Il s’y trouvait un ancien autel votif dédié à la déesse Sirona et transporté à la mairie de Dinan en 1840, ainsi qu’une statue ancienne de sainte Agathe ;

les anciennes chapelles aujourd'hui disparues : la chapelle de L'Ecommatz, sous l’invocation de saint Sébastien ; la chapelle de Treguilhé, sous le patronage de sainte Brigitte ; la chapelle Saint-Maur du prieuré de Saint-Jacut ; la chapelle de Pignehel, appartenant jadis à Beaulieu ; la chapelle de la Forestie ; la chapelle de la Tandourie, dédiée à la sainte Vierge et désaffectée vers 1935-1939 ;

une croix romane (XIème siècle), située rue Montafilant ;

les restes du château de Montafilant (XII-XIVème siècle) édifié par les vicomtes de Dinan. Le plus ancien témoignage de Montafilant est une charte de 1223 contenant un acte passé à Montafilant et signé par Saint Guillaume, évêque de Saint-Brieuc, contenant un emprunt de "XX.. librog et XIum solidos" fait à Saint-Aubin-des-Bois, par Marguerite de Plancoete (ou Plancoët). Il se termine ainsi : "Datum apud Montafilant in crastino beati Martioi hiematis, anno Domini MCCXXX tertio" (Cartulaire de l'abbaye Saint-Aubin-du-Bois). L'édifice remanié au XIVème siècle forme une sorte de triangle flanqué de sept tours. A la fin du XVème siècle, le château est laissé à l'abandon et sert alors de carrière de pierre. On y a découvert une statuette de sainte Agathe ayant à ses côtés un chevalier et une dame du XIIIème siècle. Les seigneurs de Montafilant sont issus d'un prince de la maison de Dinan et le premier dont on ait connaissance est Roland de Dinan, chevalier, seigneur de Montafilant, qui vivait en 1160, et c'est lui probablement qui fait bâtir le château dont on voit aujourd'hui les ruines. Après lui vient Roland II de Dinan, qui vit en 1282. Puis Roland III, sire de Montafilant, qui vit en 1304 et épouse Anne de Léon. Geoffroy de Dinan, sire de Montafilant, marié à Jeanne d'Avaugour, fille d'Alain, baron d'Avaugour, et mort en 1312. Roland IV de Dinan, sire de Montafilant, marié à Thomasse de Châteaubriand. Roland V de Dinan, sire de Montafilant, marié à Jeanne de Craon : il embrasse le parti de Charles de Blois dans la guerre de la succession, et est tué en 1364 à la bataille d'Auray. Charles de Dinan, seigneur de Montafilant est marié quatre fois : à Jeanne d'Ancenis, à Constance de Coëlen, à Jeanne de Beaumanoir et à Jeanne Raguenel. Charles entre ensuite au service du roi de France en 1369, et fait toutes les guerres de l'époque sous Du Guesclin, Clisson et Sancerre. Il meurt le 19 septembre 1418. Bertrand de Dinan, seigneur de Montafilant, de Beaumanoir, de Huguetière et de Châteauceaux, maréchal de Bretagne, lieutenant du roi et capitaine-général des provinces d'Anjou et du Maine, épouse d'abord Marie de Surgères, et en secondes noces Jeanne d'Harcourt. Il meurt sans postérité le 12 mai 1444. Son frère, Jacques de Dinan, lui succède dans la possession du fief de Montafilant et de la seigneurie de Beaumanoir. La terre de Montafilant passe ensuite par alliance dans d'autres mains et finit par tomber dans la famille de Rieux. L'ancienne chapelle du château de Montafilant, était autrefois placée sous l'invocation de sainte Anne. Cette chapelle n'existe plus depuis longtemps, mais on conserve encore en 1926 dans le grenier d'une maison bâtie dans l'enceinte de l'ancienne forteresse une belle statue ancienne de cette bienheureuse ainsi qu'une autre de sainte Agathe qui paraît dater du XVIème siècle (abbé Auguste Lemasson) ;

Nota 3 : Montafilant. — Bannière de la Châtellenie de Plancoët. Nous avons vu par ailleurs que « la seigneurie de Montafilant était inféodée de la proche mouvance de plusieurs paroisses » au nombre desquelles était Saint-Alban, et nous avons constaté que la seigneurie du Vaucler s'était trouvée réunie dans celle de Montafilant en la personne du sire de Rieux. Montafilant était une ancienne bannière de la châtellenie de Plancoët. Les sires de Dinan avaient donné ce château à un de leurs cadets. Cette branche de la maison de Dinan s'éteignait à la mort de Françoise, mariée en premières noces à Gilles de Bretagne, et en secondes noces à Guy, comte de Laval. « Le château, à demy lieue de la ville des Curiosolites, par corruption Corseul, est situé dans la paroisse de Corseul, à deux grandes lieues de Dinan, et à une petite de Plancoët. Il est dans le milieu de la cour un puits remarquable par sa largeur et la beauté des pierres de taille qui forment la paroi intérieure » [Note : Notes pour parvenir, en 1785, à la vente des fiefs de la maison de Rieux. (Documents inédits)]. Des fouilles importantes ont été pratiquées à Corseul et aux environs. Une grande quantité de poteries romaines, trouvées là, sembleraient indiquer la longue possession du peuple conquérant en cet endroit. Le Chemin ferré (via ferrata) y aboutissait ; enfin, non-loin de Montafilant, un champ s'est appelé « Camboeuf » (Campus bovis). Ce devait être le champ où les Romains avaient leurs provisions de bétail, ou peut-être leurs abattoirs. Le ruisseau qui coule près de là et qui devait se rougir du sang des animaux égorgés s'appelle encore Cambœuf, du nom du parc aux bestiaux. « On sait que les Romains avaient soin d'amasser du bétail de provision qu'ils conservaient pour leur usage. Un autre chemin des Romains paraît venir de Blavet, aujourd'hui Port-Louis, dont on voit encore quelques beaux restes, et qui après avoir traversé Montafilant, vient aboutir à Corseul. Le vulgaire le nomme le chemin de Lestrac. Il subsiste dans l'église paroissiale de Corseul un pilier formé d'une colonne ancienne, avec inscription romaine » (Note précitée de 1785). C'est sans doute cette fameuse épitaphe D. M. S. (Diis manibus sacrum) dont nous avons lu quelque part l'explication : « Elle serait, nous dit-on, consacrée à une femme nommée Silicia, par son fils Januarius ». Qu'était-ce que cette Silicia, et que valait Januarius en dehors de sa piété filiale ? Adressez-vous au « Guide » dont nous n'avons qu'une demi-confidence. En 1785, « deux des grandes tours (du château de Montafilant) étaient entières. Il subsistait encore des portions des autres, ainsi que des demi-tours qui défendaient l'approche du second fossé. On voyait en outre l'entrée de souterrains, sans en connaître la direction » (Note de 1785). De ces ruines, il ne reste plus que trois tours croûlantes ; l'antique Bannière, aux derniers branlements d'une vieillesse qui touche à la décrépitude, est réduite à demander au lierre et à la ronce le sarment qui la cache (texte d'un ancien rédacteur à la chancellerie).

le manoir de la Bage de Trégouèt (XIXème siècle), situé rue de l'Hôtellerie. Il s'agit d'une ancienne abbaye transformée en manoir et remaniée au XIXème siècle. Propriété successive des familles Labbé (du XIIIème au XVIIème siècle), Trégouèt (XVII-XVIIIème siècle) et L'Estang du Rusquec. Propriété de Jehan Labbé en 1480 ;

le manoir de la Vildé-Bouétard (XVIème siècle). Il s'agit d'une ancienne dépendance de la commanderie de la Guerche, à Yvignac. Propriété de Jehan Bouetart ou Bouétard en 1480, de la famille Aubry de Vildé (aux XVII-XVIIIème siècles) et de la famille Thibault de La Guichardière (aux XIX-XXème siècles) ;

le château ou manoir de la Tandourie (XVIème siècle). Propriété successive des familles Lenfant (XIV-XVIème siècle), Rogon (XVI-XVIIème siècle) et Goret de La Talmachère (XVIIème et XVIIIème siècles). Propriété de Raoul Lenfant en 1480. On y voit une chapelle privée ou domestique.« La chapelle de la Tandourie, écrivait le regretté chanoine René Pavy en 1910, est en bon état, on y conserve encore quelques statues, ainsi qu'un tableau qui indique qu'elle était dédiée à la T.-S. Vierge. Sa table d'autel est d'une seule pièce en granit de Quérinan. Mais on n'y célèbre plus le culte et le fermier s'en sert comme d'un lieu de décharge ». On y disait fréquemment la messe avant la Révolution et les registres paroissiaux de Corseul nous apprennent qu'on y célébra quelques mariages en 1685, 1686, 1688 et 1690. Le 10 avril 1668, le prêtre Jacques Champion, signe même un acte d'inhumation « chapelain de la Tandourie » (abbé Auguste Lemasson). Le 17 juin 1795, on y saisit 6 étoles, 6 manipules, 6 chasubles avec les voiles du calice, 5 bourses avec leurs corporaux, un devant et une couverture d'autel, 21 purificatoires, essuie-mains et amicts, un linge à renfermer le calice et deux missels (Archives des Côtes-d'Armor, série L, fonds des justices de paix) ;

Ville de Corseul (Bretagne) : manoir.

le château du Plessis-Madeuc (XVIIème siècle) ;

le château de la Caunelaye ou Caunelaie (XVIIème siècle), propriété de la famille Pontbriand depuis le XVIIème siècle. L'ancienne chapelle domestique de la Caulnelaie (ou Caunelaye) était fondée en messes et possédait un chapelain en titre, qui devait y acquitter trois messes par semaine suivant acte passé en 1670 par messire François-Jérôme Thomas, chevalier, seigneur, vicomte de la Caulnelaie. Cette fondation était assise sur neuf pièces de terre nommées le Clos Gaillard, les Talvat, le Clos Sauvat, etc., etc. L'ensemble était affermé en 1791 pour la somme de 220 livres aux enfants de Julien Oléron, qui cultivaient ces champs situés aux environs de la Ruelle. Etienne Macé les acheta comme biens nationaux le 6 mars 1793. La chapelle de la Caulnelaie, de construction relativement moderne, existe toujours en 1926 et demeure à cette époque encore affectée au culte, mais elle n'est plus desservie régulièrement (abbé Auguste Lemasson) ;

la fontaine Saint-Uriac (moyen âge) ;

19 moulins dont les moulins à vent de Brandefer, de la Ville-Roux et les moulins à eau de Vau-Lambert, de Trémeur, de la Motte-Rieux, de Montafilant, de Miroir, ..

Ville de Corseul (Bretagne) : manoir.

 

Ville de Corseul (Bretagne) : château.

 

Ville de Corseul (Bretagne) : château.

A signaler aussi :

des vestiges archéologiques du Clos-Mulon (époque gallo-romaine) ;

l'ancienne chapelle domestique de la Forestrie. La chapelle de la Forestrie était, semble-t-il, placée dans la cour du château de ce nom. Les registres d'Etat Civil de Corseul font voir qu'on y fit plusieurs mariages en 1687, 1689 et 1690. En 1887, écrit M. le chanoine Pavy, cette chapelle était encore en bon état et surmontée d'un petit clocher, que la propriétaire, Mme veuve du Noday, de Mauron, fit jeter par terre pour n'avoir pas à le faire réparer (abbé Auguste Lemasson) ;

les ruines de la Cella d’un Temple situé au Haut-Bécherel. Certains historiens prétendent qu'il s'agit du Fanum Martis (temple de Mars) édifié à la fin du 1er siècle de notre ère. Ce temple aurait été incendié à la fin du IIIème siècle. Mars était une divinité tutélaire des Coriosolites ;

Ville de Corseul (Bretagne).

le jardin des antiques (époque gallo-romaine). Autour de la mairie sont groupés des débris de colonnes romaines. La colonne de Jupiter date du I-IVème siècle ;

Ville de Corseul (Bretagne) : château.

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ANCIENNE NOBLESSE de CORSEUL

La Villedeneuc, autrefois terre noble, a appartenu à une famille Loisel. En 1170, Roland de Dinan donnait sa part des dîmes de Plouasne à Marmoutiers, avec le couteau de J. Loisel, attaché à son service : "Cum cutello Jo. Loisel, famuli mei". Les autres terres nobles de Corseul étaient : la Caunelaye (avec haute justice), la Bouexière, le Mirouet et la Grande-Bouexière, la Ville-Foux, la Ville-Raoul, la Ville-Roux, la Tandourie, le Bois-Adam, aussi avec hautes justices. La Forestie, le Plessis-Madeuc, l'Abbaye ou Maison l'Abbé, la Ville-Rue, avec moyennes justices. La Ville-Hat, le Bois-Laurent et le Vinay.

Les nobles à Corseul, le 15 juillet 1428 : N. Boursault ; Gahard ; N. de la Fonteine ; N. Thomas ; Le Forestier ; Labbe ; Paignon ; Simon Guinemer ; Pierre Lesquen ; Leroy ; Juhel ; Robin Cherves ; Egault ; Ferrières ; du Boisadam ; Jean Chastel ; Jean de la Tour ; Guinemer ; Roland Lemorais ; Jean Plancouet ; ..... Il y avait jusqu'à 26 nobles, mais les autres noms sont perdus, le papier s'étant cassé. (Des Salles : Anciennes réformations).

Les nobles à Corseul en 1472 : Messire Robert Lenfant, sr de la Tandourie, comparut à Dinan en homme d'amine, armé à blanc, page ô lance, avec Jean Jarniguest pour coustilleur, Olivier de Hirel et Maudin de Langin, archers. — Robert Le Forestier, sr de la Ville-Chou (Ville es Fous)... ; Jean Tesson, sr de la Ville Devest (Ville-Deneuc)... ; Robert Le Forestier... ; M. Olivier Labbé... ; Jean Labbé, sr de la Haye, par Juhel... ; Olivier de la Boixière, par Jean Messaiger... ; Gilles de la Boixière, sr de la Touraudaye... ; Guil. Le Forestier, sr de la Forestrie... ; Josselin Le Forestier... ; Bertrand Thomas (de la Caulnelaie)... ; Alain de Launay, par Pierre de Bauvran... ; Jacques Le Begaczoux (du Bois-Rolland)... ; François Gahary, par Guillaume Amisse.. ; Jean de la Fonteine, sr de Brehimen.. ; Parsevault de Bourseul... ; Jean de La Tour, par Henry de Latour... ; Pierre Lemoine... ; François de la Boixière... ; Rolland Plancoet... ; Robert Pignon... ; Pierre Lesquen... ; Louis Lesquen... ; Gilles Fleault... ; Guil. Jinques... ; Jacques Hardy. — Jean Bouestard ; Maudin de Langeine. — Olivier Lesquen. — Eon Chervays, ces cinq derniers non comparus. — Gilles Hingand, sr du Tref, non comparu (Des Salles, Anciennes réformations).

 

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 30 nobles de Corseul :

Jehan BOUETART (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une pertuisane ;

Jacques CHASTEL (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Eon CHEROUAIS (3 livres de revenu) : défaillant ;

Perceval DE BOURCOULT (60 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Guillaume DE LA BOUEXIERE (60 livres de revenu) : défaillant ;

François DE LA BOUEXIERE (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Héritier François DE LA BOUEXIERE de Mettery (30 livres de revenu) : défaillant ;

Henri DE LA TOUR (3 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une pertuisane;

Jehan DE LA TOUR : défaillant ;

Mondin DE LA LANGUIE (3 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Alain DE LAUNAY (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Gilles FLAULT (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

François GAHARI : défaillant ;

Jacques HARDY (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan LABBE de l’Abbaye (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Olivier LABBE, notaire en 1481 (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d'une jusarme ;

Guillaume LE BEGACZONS (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Gilles LE FORESTIER de Villesfous (140 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Guillaume LE FORESTIER de Foresterie (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Robert LE FORESTIER (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Pierre LE MOUENNE (3 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Raoul LENFFANT de la Tandourie (1000 livres de revenu) : comparaît comme homme d’armes ;

Louis LESQUEN (5 livres de revenu) : comparaît revêtu d’une robe ;

Pierre LESQUEN (5 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Olivier LESQUEN : porteur d’un paltoc et comparaît armé d’une jusarme ;

Robert PAIGNON (15 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Roland PLANCOUET (5 livres de revenu) : porteur d’un paltoc et comparaît armé d’une jusarme ;

Bertrand THOMAS (100 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan TISON (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Denise VAUCOULEUR (120 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Voir Ville de Corseul (Bretagne)   Les Maisons nobles à Nazareth avant la Révolution

Voir Ville de Corseul (Bretagne)   Le Clergé de Corseul-Nazareth sous la Révolution

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