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La CROIX de la Lieue de Grève |
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Croix de la Lieue de Grève
(Kroas An Hanter Lew)
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Pendant des siècles, tous les voyageurs se déplaçant en longeant la côte de LANNION à MORLAIX, redoutaient la traversée de la « Lieue de Grève ». Sur plus de quatre kilomètres de sable les dangers pouvaient être aussi nombreux que variés. La traversée de la Lieue de Grève ne senvisageait pas sans un certain effroi surtout quand on savait quaux périls de la mer sajoutait le risque de fâcheuses rencontres de voleurs et de bandits qui rançonnaient la grève. Heureusement pour le voyageur esseulé et encore plus pour le pèlerin effectuant son « Tro Breiz » une croix située au milieu de la grève (Kroas An Hanter Lew) était un repère très précieux et dun grand réconfort. Pendant des siècles, cette croix a guidé et protégé les voyageurs. |
« Cette croix remonterait à larrivée des Bretons an Armorique et plus précisément à larrivée de Saint-Efflam en pays de Plestin. Ayant levé lancre et les voiles, se laissant conduire par Dieu vers le port où il lui plairait de les guider, Efflam et ses compagnons cinglèrent en pleine mer. Efflam passa la mer et vint surgir à la côte de Bretagne Armorique en la baie de sable qui est entre Toul Efflam et Loc-Mikel ou lieue de grève en la paroisse de Plestin, diocèse de Tréguier ou leur vaisseau sarrêta vis à vis dun grand roc qui est au milieu de la grève nommé Hyrglas. Il y avait là, pour lors, le long de la grève une très grande forêt. Il rendit son esprit à Dieu le 6 novembre de lan 512 et le 74 de son âge ». |
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Daprès les traditions cette croix est celle que Saint Efflam planta à lendroit où son navire toucha terre. On assure que le Saint descendit de son bateau précisément à lendroit où est plantée la croix.
Le chevalier de Fréminville ajoute :
« Un combat furieux opposa le Roi Arthur au dragon du Roch Hyrglas, celui-ci terrorisait le pays de Plestin. Le Roi Arthur, glorieux Roi des Bretons, ferraillait contre ce dragon effrayant quand le Saint frappa de son gourdin la roche bleue et fit jaillir une source où Arthur put se désaltérer Le dragon disparut dans une mare de sang à lemplacement actuel du Rocher Rouge. Efflam en mémoire de sa délivrance planta une croix de pierre sur le lieu du combat et fonda un ermitage ».
Un énorme dos de sable barrait aux cours deau le Yar et le Roscoat, laccès direct à la mer. Le Yar, repoussé contre les falaises de Tréduder, rejoignait le Roscoat, baignait le pied du cimetière de Saint Michel et toutes eaux réunies, allait se jeter sous Beg An Forn. Ce nest que vers 1834, lorsque commencèrent les grands charrois du sable que le Yar a forcé lobstacle et pris son indépendance en se jetant directement à la mer à hauteur de la croix de Mi-lieue. Cet état ancien des choses nous fera mieux comprendre les dangers du passage de la Lieue de Grève. Ceux qui venaient de Lannion devaient traverser le gué sous léglise de Saint-Michel. Les attelages, triplés, quadruplés, les chariots senlisaient quand même jusquaux essieux.
Malheur aux imprudents ! Les voyageurs qui venaient de Morlaix prenaient de gros risques en ne se renseignant pas sur létat de la marée. Ainsi pour navoir pas tenu compte de lavis du maître de poste de Plestin, un notaire de la Roche Derrien se noya en 1812 dans la lieue de grève, nayant pu franchir à temps le fameux gué de Saint-Michel. On ne retrouva le lendemain que son cheval qui pâturait à Toul Ar Vilin en Trédrez.
A Saint-Michel encore en 1815 un dimanche après midi, la procession des vêpres tournait dans le cimetière quand on vit une femme inconnue (supposée mendiante dit lacte de décès des archives de Saint-Michel) venir par la grève et entrer dans le gué alors que le flot transformait déjà en détroit parcouru par un courant violent. Les Michelois lui crièrent de rebrousser chemin en vain. Elle disparut sous leurs yeux.
Dautres indications : "Au milieu de cette vaste grève sillonnée de ruisseaux sélève une croix de pierre. Autrefois lhabitant de ce pays, avant dentreprendre la traversée ne manquait jamais dinterroger la croix. Si les flots la recouvraient, il était trop tard : limprudent eut été infailliblement englouti. Si, au contraire, la croix se montrait au-dessus de leau, on disait : « la croix nous voit » et lon savançait sans crainte". |
Et qui l'a dressée? Pour certains, elle est la réplique de celle que l'abbaye du Mont Saint-Michel avait élevée dans les sables normands dès le XIème siècle. On dit qu'elle se déplace de l'épaisseur d'un grain de blé tous les sept ans : "Treuz ur gwinizhenn a bep seizh bloaz".
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Canonnée, volée ou cassée?
Les tentatives d'explication de la disparition de la croix de la Mi-lieue de Grève sont diverses :
Les uns affirment que les troupes allemandes s'en servaient comme cible pour leurs exercices de tir.
Les autres affirment qu'un Américain l'aurait décelée et embarquée en souvenir.
Mais l'explication la plus plausible est que les péniches, en manoeuvrant en mer, l'auraient heurtée et cassée au niveau du fût en août 1944.
Reconstruction Le 9 mai 1993 (près de quarante ans plus tard), sous l'égide de quelques bénévoles passionnés, une copie à l'identique a été remise en place. |
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