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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Dinan. |
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L'arrondissement de Dinan compte deux oratoires de la Mère de Dieu, Notre-Dame du Chêne, à deux kilomètres du bourg de Dolo, et Notre-Dame de Nazareth, près de Plancoët.
Le premier n'est autre que la statue de Marie dans le tronc d'un vieux chêne, rongé en partie par le temps. Il est cher aux âmes pieuses du pays ; beaucoup y viennent en pèlerinage, les mères surtout viennent y prier pour leurs enfants qui tardent à parler ou à marcher ; et il s'y tient une assemblée le 8 septembre.
Le second date de l'an 1621. Des ouvriers, en nettoyant la fontaine voisine du sanctuaire actuel, trouvèrent au fond trois morceaux d'une statue de la Vierge grossièrement sculptée, qui sans doute surmontait autrefois la fontaine ; le premier morceau était la tête de Marie et de l'Enfant Jésus ; le second le corps de l'un et de l'autre, le troisième le piédestal. Les ouvriers les rajustent et les placent sur le bord de la fontaine. Renversés de nouveau par un aliéné qui passait là, ces morceaux gisaient oubliés au fond de l'eau, malgré les lumières et les signes extraordinaires qui paraissaient, dit-on, tout autour, lorsque trois jeunes gens du pays entreprirent, le 3 octobre 1644, de les retirer et de les placer avec honneur. Après les avoir enlevés de dessous les herbes et le limon qui les couvraient, et les avoir rajustés, ils placèrent la statue sous un berceau de feuillage, aidés dans ce travail par un hydropique déclaré incurable, qui avait fait vœu de venir prier en cet endroit dès qu'il le pourrait, et qui, trois heures après son vœu, avait été complétement guéri, jusqu'à aller à Dinan et en revenir le même jour à pied. On vint prier la sainte Vierge dans ce sanctuaire improvisé, et les pèlerins affluèrent. L'hydropique miraculeusement guéri, non content de ces visites passagères, se construisit une cellule près de la statue pour y demeurer constamment et la garder pendant la nuit. Le curé de la paroisse, qui connaissait sa probité, le chargea de recueillir les offrandes et de les tenir en réserve pour les besoins à venir. Avec ces ressources et le concours des habitants de Plancoët, il bâtit, en quinze jours, au lieu de la chapelle de feuillage, une chapelle de bois, avec un autel sur lequel reposait la statue. Si simple qu'elle fût, elle reçut de nombreux visiteurs. En un seul jour, on en compta une fois plus de deux mille. Des récits merveilleux accrurent encore cette affluence. Des pèlerins assuraient avoir vu des lumières éclatantes descendre sur la chapelle et sur la fontaine. Trois hommes de Créhen, paroisse limitrophe, déposaient, dans un procès-verbal d'enquête, que, le 18 octobre 1644, ils avaient, avec trois autres personnes de leur village, vu au milieu du chemin une grande dame vêtue de blanc, qui avait ensuite disparu tout à coup comme une apparition céleste. Le grand vicaire de Saint-Malo, dont dépendait Plancoët, avait, par délégation de son évêque, constaté dans une enquête juridique plusieurs miracles ; il avait béni la chapelle et y avait le premier célébré la messe. L'évêque de Saint-Malo, approuvant tout ce qu'avait fait son grand vicaire, confia la charge de cette chapelle aux pères de l'Oratoire. Ceux-ci, après avoir agrandi la chapelle, la trouvant encore trop petite pour la multitude de fidèles qui croissait de jour en jour, se préparaient à en construire une autre plus vaste, lorsque des différends avec la comtesse de Châteauneuf les obligèrent à se retirer. Ils furent remplacés d'abord par les pères de la Mission, puis par les Dominicains de Dinan, les seuls avec lesquels la comtesse pût s'entendre ; et elle s'entendit en effet si bien avec eux, que non-seulement elle autorisa la construction de l'édifice, mais elle voulut y contribuer par ses largesses et y être enterrée. Surgirent ensuite de nouvelles difficultés ; le parlement les résolut en faveur du sanctuaire. Le 1er mai, l'évêque de Saint-Malo planta la croix là où devait être le maître-autel, et le lendemain il posa la première pierre du saint édifice au milieu d'un nombreux et brillant concours. Trois mois plus tard, « sachant combien ce lieu était devenu célèbre, et connaissant, par des relations dignes de foi, combien de miracles Dieu y avait opérés et y opérait chaque jour » (Extrait de l'ordonnance épiscopale, en date du 7 août 1849), il accorda une indulgence de quarante jours pour chaque visite à Notre-Dame de Nazareth. L'année suivante, l'évêque de Léon accorda aux fidèles de son diocèse la même faveur spirituelle, se fondant sur les miracles qui s'opéraient dans ce sanctuaire et sur le grand concours de fidèles qui s'y rendaient.
Dans l'impossibilité où nous sommes de raconter ces miracles, dont le récit détaillé se trouve dans l'Histoire de la sainte image de Notre-Dame de Nazareth, imprimé à Saint-Brieuc en 1853, nous dirons sommairement que, parmi ces prodiges, on trouve des malades guéris, des moribonds rappelés à l'existence, des enfants sauvés des eaux, des femmes soulagées dans leurs couches, des enfants mort-nés revenus à la vie pour recevoir le baptême, des personnes préservées des plus grands périls. Enfin les diocèses de Saint-Malo, de Saint-Brieuc, de Dol, de Rennes, de Quimper et autres plus éloignés avaient eu part aux grâces de ce sanctuaire ; ils le connaissaient et le bénissaient comme le lieu où Dieu se plaisait à faire éclater la grandeur de ses miséricordes et le pouvoir de sa divine Mère. (Hamon André Jean-Marie).
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