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DINAN

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La commune de Dinan (pucenoire.gif (870 octets) Dinan) est chef lieu de canton. Dinan dépend de l'arrondissement de Dinan, du département des Côtes d'Armor (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de DINAN

Dinan vient du vieux breton « din » (forteresse), terme auquel correspond le gaulois dunon (colline fortifiée, forteresse).

Dinan est un démembrement des anciennes paroisses primitives de Plouër (section Saint-Malo) et Plumaudan (section Saint-Sauveur). Dinan comptait jadis deux paroisses, Saint-Malo et Saint-Sauveur. Dinan est une ville féodale du XIème siècle, qui se développa autour du château commandant le passage de la Rance. L’exiguïté de son territoire et la fondation des trois prieurés de Saint-Sauveur, de Saint-Malo et de la Madeleine suffisent à le démontrer.

Vue générale de Dinan (Bretagne).

La ville est tout entière sur la rive gauche de la Rance et les deux paroisses se partagent la ville close. Saint-Malo est du doyenné de Poudouvre et Saint-Sauveur de celui de Plumaudan. Le patronage de Saint-Sauveur montre que l'érection de cette paroisse en 1123-1124 est le fait des moines de Léhon, prieuré de Saint-Sauveur de Redon fondé vers 850 par Nominoé et situé à un kilomètre à peine en amont de Dinan. Il y a donc lieu de penser que Dinan est formée d'un fragment pris sur Léhon dans le doyenné de Plumaudan (Saint-Sauveur) et d'un autre pris sur Taden dans le Poudouvre (Saint-Malo).

Voici ce que dit A. la Borderie : « Au milieu du IXème siècle, vers 850, toute la vallée de la Rance était un désert couvert de bois. On en a la preuve dans l'histoire de la fondation du monastère de Léhon. Nominoë, roi de Bretagne, menant sa chasse par cette forêt, trouve un jour, au pied de la montagne qui porte aujourd'hui les ruines du château de Léhon, six pauvres moines mourant de faim, sans aucune ressource au fond de ce désert, — inter vepres et frutices, — per silvestria loca, — loin de toute ville et de tout secours humain. De Dinan, qui n'est qu'à un quart de lieue de Léhon, il n'était donc encore nulle mention. Trop faibles, trop peu nombreux pour défricher cette forêt, les six moines demandent à Nominoë des secours en argent et quelque fertile domaine. S'ils peuvent se procurer les reliques d'un saint breton, le roi promet de les enrichir. Ils organisent une expédition dirigée vers l'île de Serk, où reposait le corps de saint Magloire ; ils s'en emparent et l'apportent aux bords de la Rance. Nominoë les comble de ses dons, les pèlerins abondent à leur monastère. Avec ces ressources, ils construisent une grande église au lieu même où les avait rencontrés la chasse de Nominoë ; ils abattent la forêt, défrichent la vallée et font de ce site pittoresque un fertile domaine. Le mouvement produit par les nombreux pèlerins qui viennent vénérer les reliques de saint Magloire, la renommée et la richesse du monastère de Léhon, créent en ce lieu un centre important. La Rance devient dès lors une voie commerciale ; un port s'établit à proximité de Léhon, au point où s'arrête le flot de la marée montante ; là, se forme un petit village, sous ce long plateau de roches encore désert, auquel son escarpement avait fait probablement donner dès lors le nom de Dinan, qui en langue celto-bretonne est un dérivé, un augmentatif de Din, hauteur, forteresse. D'après les documents qui nous restent, voilà le début de l'habitation humaine et de la civilisation dans cette partie de la vallée de la Rance, et en ce sens on peut dire que Léhon a fondé Dinan, c'est-à-dire que par sa préexistence, Léhon a amené la fondation de cette ville au lieu où elle s'est formée. L'importance du monastère de Léhon et de l'établissement qui l'entourait ne permettait pas de laisser ce lieu sans défense. D'autre part, il importait de surveiller le cours de la Rance, de le garder contre les pirates Normands qui avaient commencé, dès avant 850, à insulter de temps en autre les côtes de l'Armorique. Par ces motifs, Nominoë ou son successeur fit tailler, escarper de main d'homme les pentes déjà fort abruptes de la montagne de Léhon, et sur la pointe il mit une forteresse. Que Léhon ait été fortifié, et même très sérieusement au IXème siècle, en tout cas avant l'occupation de la Bretagne par les Normands, en voici une preuve irrécusable. Quand ce fléau des invasions normandes, attaquant de tous côtés la Bretagne, fut à la veille de la submerger comme un déluge diabolique, on vit, vers l'an 920, on vit de tous les points de la péninsule les prêtres et les moines accourir vers la frontière de l'est, portant les corps des vieux saints bretons, que leur premier devoir était de préserver, afin de ne pas laisser la nation bretonne privée de ses plus puissants protecteurs. Tous ces fugitifs, avant de prendre un parti, voulurent s'assembler, tenir un grand conseil, examiner ensemble la situation, voir enfin s'il était indispensable de quitter la Bretagne — la patrie — et de s'exiler en France ou en Angleterre pour assurer la conservation de leurs dépôts sacrés. Cette assemblée eut lieu au monastère de Léhon, sous la présidence de l'évêque d'Aleth, Salvator. Là se trouvèrent réunies pendant quelque temps les reliques les plus illustres et les plus vénérées de la Bretagne, pour le salut desquelles on allait tout à l'heure affronter les chances et les misères de l'exil. Si le lieu qui les abritait toutes ensemble avait été sans défense au point de vue militaire et sans fortification, il eut suffi d'une bande de Normands, jetée par l'orage sur la côte voisine, pour enlever à la Bretagne et anéantir d'un coup tous ces trésors de sainteté, auxquels on attachait tant de prix. On n'avait donc pu choisir pour cette réunion qu'un lieu bien remparé, bien défendu, offrant une sécurité complète. Ce qui implique dès cette époque l'existence d'une forteresse à Léhon. Après avoir, pendant plus de trente ans, torturé, incendié, pressuré la péninsule armoricaine, les Normands en furent chassés en 937-938 par Alain Barbetorte. Sortie de cette tombe, la Bretagne se reconstruisit, se réorganisa peu à peu pendant la seconde moitié du Xème siècle et le commencement du XIème. C'est alors que se constitua la féodalité bretonne et que la seigneurie de Dinan fut créée. A cette époque (commencement du XIème siècle), ce nom de Dinan était sans doute déjà porté par un petit village au bord de la Rance, peut-être même par quelques cabanes hissées sur cette crête rocheuse, cette forteresse naturelle (Din) qui domine la vallée. Mais en 1035, nous le verrons plus loin, il n'y avait encore dans cette vallée qu'une forteresse sérieuse, le château de Léhon. Ce château aurait donc dû, ce semble, devenir le chef-lieu de la nouvelle seigneurie. A cela il y avait quelques obstacles. D'abord l'autorité de l'abbé de Léhon. A Léhon, sauf le château, tout dépendait de l'abbé, le château était de toute part enserré par le domaine abbatial et la terre ecclésiastique. Le seigneur n'aurait pas eu où bâtir, comme d'habitude, autour de son château une petite ville, pas même où mettre près de la sienne les habitations de ses principaux serviteurs et officiers. Il y aurait eu là, évidemment, une source perpétuelle de conflits entre les deux autorités — l'abbé et le baron, — par suite, l'anarchie, le trouble et le malaise pour tout le monde. En outre, le site de Léhon, qui est une gorge, un entonnoir dominé de tous côtés, ne se prête pas au développement d'une ville dans une situation forte. Le site de Dinan est l'opposé : il y a là une longue plate forme défendue par une pente abrupte, une sorte de précipice ; sur cette crête une agglomération d'habitants pouvait se former, se développer librement, dans une position facile à défendre. Et bien qu'on ne fût pas loin de Lehon (guère plus d'un kilomètre), l'abbé n'avait là aucun pouvoir, aucun domaine ; cette terre ne devait rien à l'abbaye, elle était purement laïque ; pour le baron, nul conflit à craindre avec personne. C'est pour cela qu'au XIème siècle, quand s'organisa la féodalité bretonne, le seigneur du nouveau fief plaça à Dinan, non à Léhon, le centre, le coeur, le chef-lieu de sa petite principauté ». (A. de la Borderie, Origines de la Ville de Dinan, et de ses seigneurs).

Vue de Dinan (Bretagne).

Le nom de Dinan (Dinam) apparaît pour la première fois dans la charte de fondation du prieuré de Plougasnou en 1040, lors d'une donation faite par la comtesse Berte (ou Berthe) et son fils Conan à l'abbaye de Saint-Georges de Rennes, et où Joscelinus de Dinam (fils du puissant évêque de Dol Wicohen décédé avant 990) figure comme témoin. C’est en 1040 que Josselin de Dinan (Joscelin, de la lignée de la puissante famille de Dol-Combourg) fait construire sur un promontoire dominant la Rance une forteresse (castrum) qui contrôle le pont et le port établis sur la Rance. Cette forteresse est prise en 1065 par Guillaume le Conquérant (épisode représenté par la Tapisserie de Bayeux - Ville de Dinan Voir Rivallon et broderie de Bayeux. Le tracé de l'enceinte de la ville se fixe au XIVème siècle et se fortifie au siècle suivant. En 1620 apparaît la porte Saint-Louis. C'est près du pont que les seigneurs de Dinan (Geoffroy Ier, fils d'Olivier Ier) octroient, vers 1070, aux moines de Saint-Florent de Saumur, des terres pour construire l'église et des donations diverses (maison, moulins,..) qui sont à l'origine du prieuré de la Madeleine du Pont.

Deux autres prieurés sont fondés : Saint-Malo et Saint-Sauveur :
- Saint-Malo, fondé par Olivier Ier (dont l'épouse se nomme Gana ou Ganna), est donné par l'évêque Benoît de Saint-Malo, en accord avec Geoffroy Ier, à l'abbaye de Marmoutier en 1108. Outre l'église et l'hôpital fondé jadis par Gana dans le cimetière, le prieuré de Saint-Malo se voit confirmer par l'évêque toutes les chapelles du château (à l'exception de la chapelle Saint-Pierre, fondée avant 1099 et donnée à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers par l'évêque en 1111). L'église Saint-Malo, autrefois située à l'emplacement de la chapelle Saint-Joachim et détruite en 1487, est réédifiée intra-muros à son emplacement actuel.

Ville de Dinan Voir la paroisse Saint-Malo de Dinan de 1789 à 1815

Ville de Dinan Voir le clergé de la paroisse de Saint-Malo de Dinan de 1789 à 1815

Ville de Dinan Voir Le doyenné de Saint-Malo-de-Dinan durant la période révolutionnaire

Villle de Dinan (Bretagne).

- Saint-Sauveur, fondé semble-t-il, à son retour de la croisade en Terre Sainte, par Rivallon le Roux, fils d'Olivier Ier, devient avant 1124 une dépendance de l'abbaye de Saint-Jacut. Le prieuré de Saint-Sauveur, qui est évalué à 2000 F en 1793, est cité dans une Bulle papale de 1163. En ce qui concerne Saint-Sauveur, différents aveux sont connus : ceux de B. Mauvoisin (en 1445), de Gurval de la Bourdonnaie (en 1493), de B. Leclerc (en 1523), de J. Ferron (en 1556).

Ville de Dinan (Bretagne) Voir la paroisse Saint-Sauveur de Dinan de 1789 à 1815

Ville de Dinan (Bretagne) Voir le clergé de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan de 1789 à 1815

Ville de Dinan (Bretagne) Voir aussi  Prêtres, Aumôniers et Ministère caché durant la période 1790-1802

Ville de Dinan (Bretagne) Voir le Clergé Constitutionnel de Dinan

Ville de Dinan (Bretagne) Voir Enquête sur le clergé insermenté dinannais en 1797

Villle de Dinan (Bretagne).

Dès 1124 et suite à la mort de Geffroy Ier, la ville de Dinan est partagée par tirage au sort entre Olivier II et Alain de Dinan, les deux fils de Geffroy Ier (Anc. év. IV, 394). Le premier reçoit la moitié Nord avec le château. Au second revient toute la moitié Sud, avec le château de Léhon et la seigneurie de Bécherel. C'est l'origine de la séparation en deux paroisses : au nord, Saint-Malo (dont l'église appartient depuis 1108 aux moines de Marmoutier), aux Dinan-Montafilant, descendants d'Olivier ; au sud, Saint-Sauveur (dont l'église est alors confiée aux moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Jacut), aux Dinan-Bécherel, descendants d'Alain. Lors du partage de la ville de Dinan entre Alain et Olivier II, en 1124, l'on fait déjà mention de "l'ecclesiam Sancte Marie Hospitalis" (fondée, semble-t-il, au début du XIème siècle par Gana, l'épouse d'Olivier Ier de Dinan). Vers 1154, le géographe arabe Edridi (ou Idrisi ou El Drisi) parle de « Dinan, ville ceinte de murs en pierres, commerçante, et port d’où l’on expédie de tous côtés des marchandises » (La Borderie – Histoire de Bretagne III, 150).

Dinan (Bretagne) : rue de Dinan. Dinan (Bretagne) : rue de Dinan.

Sous l'Ancien Régime, Dinan est une cité prospère. Elle est le siège d’une seigneurie qui est achetée à la maison de Dinan par le duc de Bretagne en 1283 et qui entre en 1532 dans le domaine royal. Chef-lieu d'une châtellenie qui s'étendait jadis sur une cinquantaine de paroisses, et d'un archidiaconné dès la fin du XIème siècle.

Tout au long du XV-XVIIème siècle, les religieux installent de nombreux couvents. Le couvent des Clarisses est fondé en 1480. Le couvent des Ursulines est fondé le 15 août 1617. Le couvent des Dominicaines est fondé le 20 septembre 1625. Le couvent des Bénédictines est fondé le 22 septembre 1633. Le couvent des Soeurs de la Sagesse est fondé par le comte de la Garaye le 3 janvier 1751. Saint Vincent Ferrier prêche à Dinan en juin 1418. Saint Louis Grignion de Montfort prêche à Dinan entre février et novembre 1707.

Dès le XIII-XIVème siècle, la ville de Dinan est pourvue d'une ceinture de remparts et renforcée par la construction en 1382 (sous le règne du duc Jean IV) d'un donjon. Les travaux de renforcement de l'enceinte face aux progrès de l'artillerie ne sont pas entrepris avant le règne de François II (1459-1489). Plusieurs mandements ducaux des années 1476-1477 marquent une date charnière dans l'effort de fortification : des ouvrages d'artillerie sont ajoutés à l'enceinte du milieu à la fin du XVème siècle. Plusieurs tours de l'enceinte portent les armoiries de Jean II de Coëtquen, capitaine de 1476 à 1481. Ces fortifications restent en l'état jusqu'à la Ligue, époque durant laquelle le duc de Mercoeur entreprend la construction de la citadelle retranchée dite "château". De l'enceinte commencée vers la fin du XIIIème siècle, restent la majorité des courtines, trois portes (porte Saint-Malo, porte du Guichet, porte du Jerzual) et une poterne (poterne Cardinale), et une seule tour de flanquement.

Dinan (Bretagne) : remparts.

 

Dinan (Bretagne) : remparts.

Ville de Dinan (Bretagne) Voir Les remparts et le château de Dinan en 1693 (Garengeau)

Dès 1418, la ville de Dinan a une organisation municipale ("communauté de ville") et envoie des députés aux Etats de Bretagne. Au point de vue judiciaire, Dinan est le siège d’une sénéchaussée ducale puis royale jusqu’en 1790 et élit sa première municipalité le 9 février 1790. La sénéchaussée est remplacée par un tribunal de district de 1790 à l'an III, puis par un tribunal correctionnel de l'an IV à l'an VIII, enfin par un tribunal d'arrondissement ou de première instance, devenue de "grande instance" en 1958.

Dinan est chef-lieu d'un district de 1790 à l'an III. En l'an X, la répartition de l'agglomération entre les deux cantons Est (au midi) et Ouest suit à peu près la limite des paroisses, limite qui date du XIIème siècle : pont de Lanvallay, rues du Petit-Fort, du Jerzual, de la Lainerie, Grande Rue, Croix Plate et porte de Brest (place Duclos), faubourgs des Rouairies. Un district urbain est créé par arrêté préfectoral du 24 janvier 1963 (complété par celui du 28 février 1963). Il groupe les communes d'Aucaleuc, Dinan, Lanvallay, Léhon, Quévert, Taden, Trélivan et Tressaint.

La Monnaie de Bretagne fonctionne aussi à Dinan de 1594 à 1598 en application de lettres patentes du 15 décembre 1589. Précédemment des monnaies avaient été frappées à Dinan sous les ducs Charles de Blois (1341-1364), Jean IV (1364-1399) et Jean V (1399-1442).

On rencontre les appellations suivantes : Dinam (en 1040), S. Petrus Dinannensis, Dinam (en 1099), castrum Dinan (au XIIème siècle), Haia Dinanni, mil. (au XIIème siècle), Eccl. S. Maclovii de Dinanno (en 1108), Dinam (en 1154), Par. S. Salvatoris de Dinan (en 1230), Prior Fratum Predicatorum de Dinanno (en 1238).

Dinan (Bretagne) : rue de Dinan. Dinan (Bretagne) : porte de Dinan.

Note 1 : En 1065, le château, dit à tort "de la duchesse Anne", est assiégé et pris par Guillaume le Conquérant (ou Le Bâtard), duc de Normandie, à Conan II, comte des Bretons. En 1066, fondation du prieuré de Saint-Malo de Dinan, dans le faubourg de ce nom, par Olivier, vicomte de Dinan. En 1078, Geoffroy Ier, vicomte de Dinan, et Oric son épouse, fondent le prieuré de Sainte-Marie Magdeleine, au Pont-sur-Rance, sous Dinan, et le donnent ensuite à Guillaume de Dol, abbé de Saint-Florent de Saumur (l'église de cette abbaye renfermait plusieurs tombeaux de la maison de Coëtquen). En 1108, donation, par Benoît, évêque de Saint-Malo, aux moines de Marmoutier, de l'église de Saint-Malo de Dinan. Cette donation est confirmée en 1124 par Donoald, successeur de Benoît. Cette église est démolie car pendant les sièges qu'eut à soutenir Dinan, elle servit plusieurs fois de forteresse où se retranchait l'ennemi. En 1116, Alain, seigneur de Lanvallay, fonde les Jacobins de Dinan. Vers 1186, meurt Rolland de Dinan, seigneur de Bécherel. Il a pour héritier son neveu Alain de Vitré. En 1196, Alain de Dinan, sénéchal de Bretagne, est le conseiller intime de Constance, mère d'Artur, duc de Bretagne. Il meurt en 1198. Le 8 mai 1230, le roi d'Angleterre Henri III vient conférer à Dinan avec les chefs de son armée. En 1232, les Dominicains (Frères Prêcheurs) viennent s'installer à Dinan et recoivent du sire de Coëtquen un manoir en 1241 [Note : Il existe un acte daté de 1241 par lequel Olivier, seigneur de Coëtquen, donne à l'abbé et aux moines de Sainte-Marie du Tronchet certaines dîmes qui lui appartiennent, en échange d'un manoir situé dans la ville de Dinan, que cette abbaye lui a cédé. Il en a aussitôt fait don aux Frères Prêcheurs : "pro manerio ... a me collato fratribus praedicatoribus de Dinanno " (Revue Historique de l'Ouest, 1887, p. 149. A signaler que dans un témoignage daté du 24 septembre 1464 les religieux reconnaissent "comme ainsi soit qu'entièrement noble et puissant le sire de Couëtquen soit premier et principal fondeur de l'église, couvent et maison et ses appartenances des frères preschoux de Dinan " (Bibliothèque Nationale, Manuscrits 8269, folio 27)]. Entre 1238 et 1241, meurt Gervaise dite de Dinan, dame de Dinan et Mayenne, laissant pour héritier son petit-fils Alain d'Avaugour. En 1240, Henri II, comte de Goëlo, premier du nom d'Avaugour, connétable de France, fait construire, sur l'emplacement de son hôtel, l'établissement des Cordeliers de Dinan. En 1247-1249, les Franciscains (Frères Mineurs ou encore Cordelier) viennent s'installer à Dinan. En 1251, le même Henri II fait construire l'église des Cordeliers, à laquelle on donne le nom de Notre-Dame-des-Vertus. En 1257-1258, le duc Jean Ier le Roux attaque et brûle la ville de Dinan. En 1264, Alain d'Avaugour vend ses châtellenies de Dinan et de Léhon à Pierre de Bretagne pour 16 000 livres tournois. Le 19 novembre 1265, Pierre de Bretagne cède Dinan à son père, le duc Jean le Roux (Mor., Pr. I, 998). En 1267, traité par lequel le duc de Bretagne s'oblige à restituer à Henri d'Avaugour, lors de sa majorité, la meilleure partie des terres de Dinan et de Léhon. En 1273, l'église des Jacobins est dédiée à saint Jacques par Yves, évêque de Saint-Pol-de-Léon, qui accorde 40 jours d'indulgence en mémoire de cette dédicace. En 1275, Jean Ier achète encore d'Alain d'Avaugour, comte de Goëlo, la seigneurie de Dinan, et la réunit au domaine ducal. En 1300 (cette date n'est pas certaine), fondation du château de Dinan. Vers juillet 1341, Jean de Montfort, prétendant à la couronne de Bretagne, prend possession de Dinan et y installe une garnison. En 1341, Dinan prend le parti de Charles de Blois. En 1342, Charles de Blois fonde la chapelle de Sainte Catherine et fait faire des réparations considérables aux monastères des Jacobins et des Cordeliers, que la guerre avait ruinés en partie. Vers le 20 décembre 1344, le comte de Salisburi pu Salisbury (« Item, le XXIIIIème jour de décembre, pour porter lettres à mesdits seigneurs faisant mencion come les forbours de Dinan estoient ars par le conte de Sallebiere…. »), à la tête d'une troupe anglaise (mandatée par Edouard III d'Angleterre, allié à Jean de Montfort depuis le 24 septembre 1341), vient assiéger, piller et brûler les faubourgs de Dinan. Dès le 8 janvier 1357, Thibaud sire de Rochefort arrive à Dinan (où se trouve Bertrand Du Guesclin) avec son armée française de 1 500 personnes. En février ou mars 1357, le duc de Lancastre vient mettre le siège devant la ville de Dinan. Le siège est levé à la suite de la trêve du 23 mars 1357. En octobre 1364, après la mort du duc Charles de Blois (décédé à la bataille d'Auray le 29 septembre 1364), la ville de Dinan est prise au nom de Jean de Montfort (devenu Jean IV, duc de Bretagne). En 1366, fondation de l'aumônerie de Saint-Jacques par Olivier Brecel, et Tiennette, son épouse. En 1372 ou 1373, Du Guesclin s'empare de Dinan avec des troupes françaises, et oblige le duc de Bretagne à se réfugier en Angleterre. Le 9 août 1379, au retour de son exil (28 avril 1373-3 août 1379), Jean IV choisit de réunir à Dinan les seigneurs désireux désormais de lui témoigner leur fidélité. En 1370-1380, Olivier de Clisson, demeuré du côté français, met le siège devant la ville de Dinan, la prend et la livre au pillage. Jean IV ordonne au capitaine de la ville Patry, de Châteaugiron, la construction du château (1383-1384) : il s'agit en faite de l'assemblage de la porte du Guichet, de la tour de Coëtquen et du donjon qui forme l'angle Sud-Ouest de l'enceinte. En 1399-1442, Dinan est le chef lieu d'une châtellenie ducale regroupant alors une quarantaine de paroisse. En 1404, le 3 janvier, le duc de Bretagne, établit Guillaume, sire de Montauban, capitaine et gouverneur de la ville, château et citadelle de Dinan. En 1469, François II, duc de Bretagne, accorde la chapelle de Sainte-Catherine de Dinan pour y fonder un couvent de religieuses de l'ordre de Sainte-Claire (cette chapelle avait été fondée par Charles de Blois) et, en 1480, le pape Sixte IV approuve l'établissement de cette communauté. En 1488, seize religieuses du couvent de Nantes prennent possession du nouveau monastère de Dinan, sous la direction de Catherine Dollo. Après la défaite de l'armée bretonne à Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine), la ville se rend sans combattre le 8 août 1488 au roi de France Charles VIII. La duchesse Anne, épouse le roi de France, administre la Bretagne et comble Dinan de ses bienfaits. En 1500, la ville de Dinan est érigée en présidial. En 1507, la duchesse Anne fait don à la ville de Dinan de la grosse cloche de l'horloge. En 1564, par édit du roi Charles IX, les juridictions royales de Jugon, du faubourg de la Madeleine et du pont de Dinan, sont réunies et incorporées au siège royal de cette dernière ville. En 1570, le mardi 23 mai, Charles IX, accompagné de sa mère, du duc d'Anjou et de plusieurs seigneurs de la cour, vient à Dinan, qu'il quitte le lendemain pour se rendre à Saint-Malo. La ville continue à prospérer jusqu'en 1585. En application du traité de Nemours (7 juillet 1585), Dinan est remis par Henri III au duc de Mercoeur (gouverneur de Bretagne et chef de la Ligue) comme place de sûreté pour les Ligueurs. Ce dernier y met comme commandant Jean d'Avaugour de Saint-Laurent, seigneur du Bois de la Motte. En 1589, le présidial de Rennes et la cour des monnaies sont transférés à Dinan. Suite à un complot du sénéchal Marot des Alleux, du syndic Robert Hamon de la Grange et du prieur François de Saint-Cyr, le maréchal de Brissac et les troupes royalistes assiègent Dinan et obtiennent, le 13 février 1598, la capitulation de la garnison laissée par Saint-Laurent d'Avaugour. En 1614, fondation du couvent des Capucins, dans le faubourg des Rouairies. En 1615, établissement à Dinan des Ursulines et des religieuses de Sainte-Catherine, de l'ordre de Saint-Dominique. En 1617, reconstruction du clocher de Saint-Sauveur. En 1649, la ville de Dinan renferme de nombreux prisonniers, en l'occurrence des Espagnols. En 1634, 1669, 1675, 1685, 1707, 1711, 1713 et 1717, les Etats se tiennent à Dinan. En 1685, lettre patentes portant autorisation d'établir dans la ville un hôpital général. En 1735 et 1741, un ouragan violent cause de très grands dégâts à Dinan. En 1741, une maladie épidémique désole la ville et fait mourir un grand nombre d'habitants. En 1746, un incendie détruit une partie de l'abbaye des religieuses bénédictines. En 1750, le comte de la Garaye fonde la maison des filles de la Sagesse. En 1754, les Etats votent une somme de 12 000 livres pour l'établissement d'un quai au côté oriental du port. En 1763, Dinan accorde l'hospitalité aux Canadiens fuyant leur patrie. En 1765, la communauté de ville obtient un arrêt du conseil l'autorisant à emprunter 12 000 livres pour la construction d'un quai. En 1766, les Etats de Bretagne accordent à la communauté de Dinan la somme de 5 174 livres pour l'acquisition de la fontaine des eaux minérales. En 1778, 3 000 prisonniers anglais détenus au château communiquent la peste blanche aux habitants de Dinan. En 1781, dans la nuit du 18 au 19 mars, un incendie terrible détruit les rues Cocherel, du Fossé, de la Ferronnerie et une partie de celles de la Chaux et de la Cordonnerie. En 1784, le 5 janvier, un orage cause des dégâts énormes dans la ville de Dinan. En 1789, Dinan a droit d'élire directement et de nommer deux députés aux Etats généraux qui se sont assemblés dix fois en cette ville depuis 1352 jusqu'à la Révolution. En 1791, 40 prêtres non conformistes sont emprisonnés dans le château de Dinan. En 1794, établissement à Dinan d'un dépôt de prisonniers anglais. En 1795, Cormatin, Chantereau et Tinténiac essaient en vain de soulever la population de Dinan.

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " La capitulation de Dinan en 1488 ".

Note 2 : Indépendamment des hautes et puissantes murailles qui lui servaient à la fois de ceinture et de cuirasse, la place de Dinan était défendue jadis par quatorze tours, non compris le château et les tours latérales des quatre portes principales de la ville. Ces tours se nommaient : la Tour du Petit-Rempart (située jadis à l'extrémité orientale de la promenade Saint-Sauveur), la petite Tour Sainte-Catherine (avec porte de secours et située à l'autre extrémité de la même promenade), la Tour du Bois-Harouard et la Tour-Longue, ou Casse-Cou (la première fut démolie en 1781 lors de l'ouverture du Chemin-Neuf), la Tour des Sillons ou du Père-Renaud (située à peu de distance de la porte Saint-Louis), la Tour Coetquen (située de l'autre côté de ladite porte Saint-Louis et cette tour communiquait anciennement avec le château de Léhon par un souterrain), la Tour du Connétable et la Tour de Cocherel, la Tour Saint-Julien (située à l'angle de Pall-Mail et qui sauta en 1597), la Tour de Lesquen, la Tour de la Rue-Neuve (au bout de la rue de ce nom et démolie en 1807), la Tour de L'Alloué (une des plus fortes) et enfin la Tour du Bignon ou de Kergorlay (située au delà de la porte Saint-Malo). Au delà du château se trouvait aussi une petite tour démolie depuis longtemps.

Il y avait quatre principales portes placées aux quatre points cardinaux de la ville, puis des portes intermédiaires dites de secours. La porte de Jerswal, à l'entrée de la rue de ce nom, était flanquée de deux forts construits au temps de la Ligue. Ils se nommaient le grand et le petit fort, et protégeaient une seconde porte dite de Saint-Sébastien, qui fut démolie, de même que les deux forts, en 1777. Les matériaux provenant de ces démolitions ont été employés à la construction de la cale du port. La porte Saint-Louis, au midi, fait face à la rue de Léhon. Elle fut construite en 1620, en remplacement de celle dite du Guichet, supprimée en 1593 par ordre de Mercoeur. La porte de l'Hôtellerie, à l'ouest, était flanquée de deux tours qui ont longtemps servi de prison (de 1672 à 1822). La porte de Saint-Malo, située au nord, à l'entrée du faubourg de ce nom. Cette porte présente au sommet quelques constructions bâties en 1815. C'est par cette porte qu'entrèrent les Malouins qui se réunirent en 1500 aux Dinannais conjurés pour reprendre leur ville sur les Ligueurs. La porte de Brest, flanquée de deux tours surmontées de toits pointus. Chacune de ces portes avait un pont-levis, et était flanquée de chaque côté d'une tour et précédée d'ouvrages avancés, en forme de bastions.

Note 3 : Autrefois Dinan faisait partie du diocèse de Saint-Malo. Cette ville avait un gouvernement militaire, une communauté de ville avec droit de députer aux Etats, une subdélégation, un commissariat de marine, une brigade de maréchaussée, une milice bourgeoise, un siège royal de police, une direction des devoirs, un bel hôpital, un collège, une poste aux chevaux, sept communautés religieuses (les Jacobins, les Cordeliers, les Capucins, les Filles de Sainte-Claire, les Ursulines, les Jacobines de Sainte-Catherine, et les Filles de la Sagesse, fondées par le comte de la Garaye), deux églises paroissiales (Saint-Sauveur dont la cure était présentée par l'abbé de Saint-Jacut et Saint-Malo dont la cure était présentée par l'évêque). Il y avait en outre à Dinan une école de Théologie, une maladrerie dite du Pont (de fondation commune), une maladrerie (de fondation royale), un prieuré dit de Sainte Magdeleine du Pont, deux prieurés à l'église Saint-Malo (l'un à présentation du trésorier, l'autre à présentation de l'abbé de Marmoutier), une chapellenie de Saint-Julien, un prieuré-cure à Saint-Sauveur (à présentation de l'évêque), les chapellenies de Saint-Léonard, de Taden, de Notre-Dame Du Guesclin, de Sainte Cécile, de Saint Etienne de Lesquin, de Jean de Bennia, des Trois-Marie (Marie Madeleine, Marie Cléophas et Marie Salomé).

Villle de Dinan (Bretagne).

Note 4 : Les Religieuses de Dinan sous la Terreur : Deux listes conservées aux Archives des Côtes-d'Armor, série L/v carton 10, nous font savoir le sort qui fut réservé aux religieuses des communautés dissoutes de Dinan durant ces jours mauvais qui ont conservé le nom sinistre de La Terreur. Nous reproduisons ces listes sans rien changer. Furent détenues à Dinan à la maison de Saint-Charles : Du 1er octobre au 25 octobre 1793: les sœurs Thérèse Robert, Hélène de Gennes, Perrine Busson, Jeanne Collin, Rose Tresvaux, Jeanne Salmon, Marguerite Amyot, Julienne Chel, Marguerite Leau, Perrine Ernault, Françoise Turin, Claire Pelan, Perrine Petit, Catherine Nevot, Marguerite Leforestier, Marie Roquet, Julienne Gouret, Laurence Renault, Perrine Lemordant, Jeanne Poulain et Marie La Choüe, Jeanne de Lesquen. Du 2 octobre au 26 octobre 1793 : Marguerite Jamin, Rose de Gennes. Du 3 octobre au 26 octobre 1793 : Julienne Ernault, Marie Res­lou, Hélène Besné, Marie Chapaux. Du 3 octobre au 27 octobre 1793 : Henriette Thébault, Julie Martin, Marguerite Le Moal. Furent détenues à Dinan, à la Maison de Plouër, à la suite du décret du 29 décembre 1793 : Du 27 février au 6 novembre 1794 : Charlotte Dugit, Jeanne Poulain, Marguerite Amiot, Françoise Ferron, Julie Martin, Marguerite Le Moal. Du 27 février au 9 juillet 1794 : Ohier, libérée à cause de sa prestation de serment civique. Du 28 février au 9 juillet 1794 : Jeanne Bertin. Du 28 février au 7 octobre 1794 : Françoise Le Marchand. Du 28 février au 6 novembre 1794 : Claude Rogon de Lorgerie, Jeanne Thébault. Du 1er  mars au 29 juin 1794 : Marie-Anne Reslou. Du 1er mars au 6 novembre 1794 : Julienne Ernault, Hélène Besné, Marie Le Cornay, Céleste de la Vallée, Julienne Chel. Du 2 mars au 6 novembre 1794 : Marie Le Pelletier, Perrine Busson. Du 7 mars au 6 novembre 1794 : Jeanne de Lesquen, Marie La Choüe. Du 26 mars au 6 novembre 1794 : Henriette Rouault. Du 8 avril au 6 novembre 1794 : Rose Le Chapelier, Anne Bolloré, Michelle Gouyon, Hélène de Gennes, Jeanne Lamour, Marie Devoize, Rose de Gennes, Marie La Choüe, Marie Gagon, Marie Macé. Du 8 avril au 3 octobre 1794 : Jeanne Salmon. Du 12 juin au 6 novembre 1794 : Louise Ferron, Louise Rouxel. Du 21 juin au 6 novembre 1794 : Marie Jehannot. Du 23 juin au 6 novembre 1794 : Anne Jehannot. Du 24 juillet au 6 novembre 1794 : Françoise Le Forestier. A leur sortie de prison, un certain nombre de religieuses adressèrent la requête suivante aux administrateurs du district de Dinan, le 22 novembre 1794 « Les religieuses sorties de la maison d'arrêt s'adressent à vous avec confiance pour que vous les autorisiez à toucher ce que les lois du 21 messidor et du 29 thermidor accordent aux personnes détenues. Elles sont dans la plus urgente nécessité de ce secours. Presque toutes ne subsistent que de leur faible travail, et les autres des bienfaits des personnes charitables. Nous espérons donc de votre humanité et de la justice de notre demande l'effet de notre supplique ». Signé : Charlotte Dugit, Le Pelletier, Thérèse Riallan, Louise Rouxel, Marie Gagon, Julie Martin, Marguerite Le Moal, Hélène Besné, Claire Rogon, Thérèse Robert, Louise Ferron, Françoise Ferron, Julienne Chel, Françoise Le Marchand, Victoire Moucet, Jeanne Boulard, Hélène de Gennes, Rose de Gennes, Jeanne Lesquen, Françoise Le Forestier, Jeanne Salmon, Marguerite Amiot, Jeanne Poulin, Céleste La Vallée, Perrine Busson, Louise Thébault, Henriette Rouault, plus huit noms que nous n'avons pu lire. Non seulement la demande que nous venons de reproduire reçut au bout de quelque temps une réponse favorable, mais on en étendit encore le bénéfice aux dames de Sainte-Claire, lesquelles avaient fait voeu de la pauvreté la plus stricte et ne jugeaient pas en être dispensées du fait des terribles épreuves qu'elles traversaient. Voici la lettre par laquelle leur supérieure, Madame Marie La Chouë, de Ploubalay, refusa la pension qu'on leur offrait. C'est par cet exemple d'intransigeante fidélité à leur règle que nous finirons ce chapitre consacré aux religieuses dinannaises : « Dinan, le 31 mars 1793. Citoyens administrateurs, Je suis très reconnaissante des bonnes dispositions où vous êtes pour nous donner des pensions. Je vous en remercie pour moi et pour toutes celles de Dinan. Elles n'en ont point reçu depuis notre sortie. Il ne nous est pas permis d'en recevoir. Nous vous en avons la même obligation. Nous regrettons de ne pas avoir une de nos maisons à nous loger. Je suis, avec bien du respect, Messieurs les Administrateurs, DE LA CHOUE, abbesse cy-devant de Sainte-Claire » (Archives des Côtes-d'Armor, L/v, carton 10).

Villle de Dinan (Bretagne).

Note 5 : Divers titres des XIIIème et XIVème siècles nous font connaître les noms de quelques rues et places de Dinan. Je citerai la Minterie (Minteria) mentionnée dans un acte de 1234, la Draperie (Drapperia) en 1258, la rue du Marchix (vicus dou Marcheil) et la Boulangerie (vicus de la Bolengerie) en 1263, le Champ aux Chevaux en 1319, dans un acte français de l'abbaye de la Vieuxville, dont extrait se trouve au vol. XLI, p. 609, de la collection des Blancs-Manteaux, déposée à la bibliothèque Impériale, section des manuscrits. La Boulangerie, la Draperie et la Minterie, c'étaient les rues habitées par les boulangers, les drapiers et les mintiers. Ces derniers, dont le nom est resté en propre à plusieurs familles, ne sont pas mentionnés dans le Glossaire de Du Cange ; mais de plusieurs textes inédits, découverts par M. Paul Delabigne-Villeneuve, il semble résulter que les mintiers étaient des ouvriers en menu fer. Dans la Minterie de Dinan se trouvait la maison de Geoffroi de Créhen, laquelle fut donnée en 1234, par Gervaise, dame de Dinan, à l'abbaye du Tronchet (Blancs-Manteaux, XLI, 626). Les moines de la Vieuxville avaient une maison rue de la Draperie, séparée de celle d'un bourgeois, nommé Olivier Riegen, par un mur mitoyen sur lequel posait une gouttière commune dont les eaux paraissent avoir occasionné plusieurs procès entre les moines et le bourgeois : celui-ci finit enfin, en octobre 1258, par permettre à ses voisins d'envoyer tomber leurs eaux sur son terrain en arrière de sa maison (Bibliothèque Imp., Mss. lat., n° 5476, p. 43). C'est une des plus vieilles questions de mur mitoyen que je me rappelle avoir vues dans nos chartes. L'évêque de Saint-Malo possédait aussi, dès le XIIIème siècle, un manoir épiscopal à Dinan. Peu après l'établissement des Jacobins dans cette ville (en 1224), Olivier, sire de Coetquen, eut l'idée d'acheter ce manoir pour les y loger. Mais comme ce seigneur était alors assez mal en fonds (inconvénient fort commun aux chevaliers du moyen âge, qui ne ménageaient guère plus leur argent que leur sang), il pria ses amis les moines du Tronchet de faire l'acquisition. Ceux-ci, en retour de certaines rentes qu'ils possédaient, et que l'évêque de Saint-Malo trouva à sa convenance, obtinrent effectivement le manoir épiscopal, dont les Jacobins prirent possession ; et en l'an 1241, Olivier de Coetquen, pour indemniser les moines du Tronchet, leur céda toutes les dimes qu'il avait en la paroisse de Pléguen (Blancs-Manteaux, XLI, 622). On a sans doute remarqué que les noms de rues et places cités plus haut se rapportent tous à l'industrie ou au commerce. D'où l'on peut induire que Dinan était alors une ville industrieuse et riche. Le géographe Edrisi, dès le milieu du XIIème siècle, écrivait : « Dinan, ville ceinte de murs en pierres, commercante, et port d'où l'on expédie de tous côtés des marchandises ». (Géographie d'Edrisi, trad. par Amédée Jaubert, in-4°, Paris, 1840, tom. II, p. 354). En s'en tenant à nos chartes, on a déjà une idée avantageuse de la richesse des bourgeois de Dinan, d'après les donations qu'on leur voit faire à divers établissements religieux. Ainsi, en 1227, Gervaise, dame de Dinan, confirme à l'abbaye de Savigni le don de la maison de Simon Le Feutrier, sise à Dinan devant l'église Saint-Sauveur, contre le logis de Guérin de Langrolay (Bibliothèque Imp., mss. lat. , no 5476, p. 41). En 1215, Marthe, fille d'un autre habitant de Dinan nommé Eon Pelé, obtient de même la sanction seigneuriale pour le don qu'elle vient de faire aux Moines de Fontaine-Daniel, d'un champ situé à Dinan contre la maison de l'hospice Saint-Jacques : « Unum campum terre juxta domum hospitii sancti Jacobi.. » (Ibid., p. 46.). Au commencement du XIIIème siècle, nous voyons un pelletier de Dinan, nommé Gourmil, posséder en cette ville un manoir considérable, composé d'un grand terrain, de deux maisons, de deux jardins, le tout s'étendant de la rue du Marchix à celle de la Boulangerie. Après la mort de Gourmil, le sire de Dinan donna aux moines du Tronchet, en 1212, la mouvance de la moitié de ce logis et de l'un des jardins. En 1234, Gervaise de Dinan ajouta à ce premier don l'autre partie du manoir, qui était située, dit l'acte de donation « en face du Puits » (ante Puteum), indication qui désigne clairement ce vieux puits du Marchix, dont Alain Bouchard nous a raconté une tragique histoire (Blancs-Manteaux, XLI, 626). Enfin au XIIème siècle, sous Olivier II de Dinan, c’est-à-dire avant 1150, suivant P. Dupaz, nous trouvons un autre bourgeois de Dinan, Ruellon Rigaut, qui s'en va à la croisade comme un gentilhomme ; et avant de partir pour Jérusalem il donne encore à l'abbaye de la Vieuxville deux arpents de terre dans la haie de Dinan (Blancs-Manteaux, XLI, 528 et 610) (A.L.B.).

Note 6 : L'une des principales industries de Dinan au moyen âge paraît avoir été la fabrication des étoffes. Au XIIIème siècle, la coutume de la draperie, c'est-à-dire le produit des droits seigneuriaux levés sur les draps vendus à Dinan, exportés hors de la vicomté, formait l'un des revenus importants du seigneur ; et c'était sur cette coutume, par exemple, que Gervaise de Dinan asseyait, en 1236, une rente annuelle de douze livres au profit de l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois (D. Morice, Preuves I, 902, 903). Dans un curieux inventaire du mobilier du château de Frinodour, qui est de l'an 1400, on trouve mention à plusieurs reprises de serges, de couvertures, de banchiers et de pavioz de Dinan [Note : On appelait « banchier » la draperie dont on recouvrait un banc ou quelque autre siège. J'ignore ce qu'étaient les « pavios »]. On peut croire aussi que les drapiers de Dinan formaient, dès le commencement du XIVème siècle, une confrérie ou corporation, puisqu'on les voit déjà à cette époque agir et procéder en commun contre le prieur de la Magdelaine-du-Pont, pour le contraindre à faire chauffer l'eau qui servait à la préparation de leurs étoffes. L'acte qui rappelle ce fait se trouve aujourd'hui aux archives départementales de Maine-et-Loire, dans le fonds de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, dont dépendait le prieuré de la Magdelaine-du-Pont. Il est ainsi conçu : « Entre le priour du pont à Dynam, d'une partie, et ses homes drapiers, de l'autre, sur le debat don chaufage de l'ève, que les diiz drapiers disent que ledit priour deit chaufer, les lestres èsdiiz drapiers veues et leues, fut jugié par jugement que ledit priour n'est pas tenu à chaufer l'ève par la vertu des dites lestres. Fet ès termes avant la Nativité Nostre-Dame-Virge (sic), en l'an de grace mil CCC. et sis. Ce fut retret et copié dou registre de Rennes, le jour de mercredi apres la Saint-Hillaire, l'an mil CCC. et sept. Fit collacio ». Ce titre, en parchemin, est scellé sur simple queue du petit sceau de la cour de Rennes, dont il ne reste plus qu'un fragment. On voit par là que les drapiers échouèrent dans leur prétention, et aussi que dès cette époque la cour ducale de Rennes avait un registre où elle inscrivait ses arrêts. Pourrait-on retrouver ce registre ou quelque autre du XIVème siècle dans les archives de l'ancien présidial ? J'en doute beaucoup (A. L. B.).

Note 7 : la commune de Dinan est formée des villages : la Petite-Haye, Saint-Marc, les Romains, Colombier, Goudelin, les Vieilles-Rues, les Capucins, Haut-Bourgneuf, Bas-Bourgneuf, le Grand-Jardin.

Dinan (Bretagne) : rue de Dinan. Dinan (Bretagne) : rue de Dinan.

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " Le doyenné de Dinan durant la période révolutionnaire ".

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " Le culte de la Sainte Vierge dans l'arrondissement de Dinan ".

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " Françoise de Dinan et son histoire ".

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " L'histoire des différents sièges de Dinan ".

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " L'histoire de Dinan racontée à travers ses rues ".

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " Le régime révolutionnaire dans le district de Dinan ".

Ville de Dinan (Bretagne).

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PATRIMOINE de DINAN

l'église ou la basilique Saint-Sauveur (XIIème siècle), située Place Saint-Sauveur. La tradition attribue à Rivallon Le Roux, seigneur de Dinan, revenu de croisade, la fondation en 1112, à proximité du château primitif, d'un prieuré, cédé à l'abbaye de Saint-Jacut. La façade ouest et le mur sud de l'église sont de style romano-byzantin et datent du XIIème siècle. La nef, le transept, la très jolie chapelle latérale sud et le choeur, sont de style gothique et datent du XVème et XVIème siècles. Vers le milieu du XVème siècle, le porche sud est remplacé par une chapelle à trois pans. Entre 1480 et 1509, d'importants travaux sont entrepris pour agrandir l'église. Le vaisseau est doublé au nord d'un large collatéral, lui-même bordé de plusieurs chapelles. Le transept et le nouveau choeur sont commencés en 1507 par le maître d'oeuvre Roland Bouesnard. La construction des dix chapelles périphériques s'échelonne sur plusieurs années à partir de 1507. Le déambulatoire et les chapelles sont voûtés entre 1515 et 1545. La tour est du XVIIème siècle (1557-1668) et s'élève à la croisée du transept. Le clocher (qui s'écroule le 22 octobre 1547 ou 1545 puis est détruit par la foudre le 3 février 1749) est reconstruit au XVIIIème siècle : il abrite trois cloches installées respectivement en 1819, 1832 et 1869. Profondément modifiée de 1480 à 1509, l'église est restée inachevée et asymétrique. Le portail a subi d'importantes restaurations au XIXème siècle, notamment l'ajout d'un "Christ en Gloire" en 1863 au tympan de l'arche centrale. Le vitrail "les Quatre Evangélistes" de la chapelle Saint-Mathurin date du XVème siècle et XIXème siècle. Le retable Saint-Dominique date du XVIIIème siècle : il est dédié aussi au rosaire. Le maître-autel, en bois et marbre, date du XVII-XVIII-XIXème siècle : l'autel date du XVIème siècle, le retable est dessiné en 1712 par l'architecte Garengeau, le baldaquin est érigé à partir de 1744. La crédence date du XVIème siècle. On y trouve un bénitier du XIIème siècle. Dans le bras nord du transept se trouve le tombeau renfermant le coeur de Bertrand du Guesclin et sa pierre tombale du XIV-XVème siècle (Bertrand Du Guesclin est décédé au siège de Châteauneuf-de-Randon). La Vierge au lis, en albâtre, date du XIVème siècle. Le tableau intitulé "Mort de Du Guesclin", oeuvre du peintre Antoine Rivoulon, date du XIXème siècle. L'église est bénie le 21 mai 1654, après l'agrandissement de la nef. L'église Saint-Sauveur devient une Basilique en 1954. Elle renfermait autrefois les enfeus des familles de La Paquenais, du Chêne-Ferron, de Lanvallay, du Colombier, d'Yvignac, de la Fosse-au-Loup, de Plumaudan, etc.. ;

Dinan (Bretagne) : l'église ou la basilique Saint-Sauveur.

 

Dinan (Bretagne) : l'église ou la basilique Saint-Sauveur.

 

Eglise Saint-Sauveur de Dinan

Voir  Ville de Dinan " L'église Saint-Sauveur de Dinan ".

l'église Saint-Malo (1490-1543), située dans la Grande-Rue. L'ancienne église fondée en 1066, à trois cent mètres environ du château primitif, par Olivier Ier, vicomte de Dinan, et dépendant d'un prieuré de l'abbaye de Marmoutier, est située hors des murs jusqu'en 1487, date à laquelle le duc François II en ordonne la destruction (car elle servait de retranchement à l'ennemi, en temps de guerre). L'épouse d'Olivier Ier, Gana, y annexa un hôpital, qui est, semble-t-il, le plus ancien que l'on connaisse en Bretagne. La construction de la nouvelle église débute le 17 mai 1490 sur un terrain intra-muros donné par Jean Vicomte de Rohan (qui s'est réservé le droit d'enfeu au haut du choeur). L'achèvement des parties hautes du choeur tarde au XVIème siècle. Tout autour du choeur, le déambulatoire dessert des chapelles des XVème et XVIème siècles. Le transept est construit vers 1620, la nef est élevée sans ses collatéraux et l'édifice reste dans cet état jusqu'au XIXème siècle. Les travaux de l'église ne sont achevés qu'à la fin du XIXème siècle (vers 1860, par l'architecte briochin Alphonse Guépin). La cuve baptismale date du XVème siècle. Le portail, qui ouvre sur le transept Sud, date de 1620. L'escalier à vis du clocher est bâti entre 1490 et 1517. Le bénitier date du XIXème siècle. L’orgue anglais date de 1889 (par Alfred Oldknow ou Oldknown). L'église est consacrée le 4 février 1866, après reconstruction de la nef. L'église abrite un tableau intitulé "Crucifixion", oeuvre du peintre Santerre et daté du XVIIème siècle : ce tableau provient de la chapelle du château de Kergu (en Mégrit). Le maître-autel, oeuvre de Gallée, date du XXème siècle. Les vitraux d'origine ont été détruits par un ouragan en 1735. Les vitraux actuels datent de 1923-1927. Avant 1789, Saint-Malo renfermait le tombeau en marbre d'Italie de la famille Marot de la Garaye. Plusieurs familles avaient des enfeus dans cette église avant la Révolution : Du Chastel, Mousset de la Villeneuve de Carheil, de Vaucouleurs, Macé du Tertre, Rouault de la Hautière, de la Richardais, Mingard, Pringué, de Bois-Adam, Brindejonc, Coupé de la Fougerais, Poulce, Clavier de Pestivien, de la Houssaye, Marot de la Garaye, Dubreil Pontbriant, de Saint-Pern, de Monnaye (commandant de la ville et des châteaux de Dinan et de Léhon en 1753) ;

Dinan (Bretagne) : l'église Saint-Malo.

 

Dinan (Bretagne) : l'église Saint-Malo.

Voir  Ville de Dinan " le Prieuré de Saint-Malo de Dinan ".

Voir  Ville de Dinan " L'église Saint-Malo de Dinan ".

l'église anglicane (1868-1870), située rue Broussais et édifiée à l'initiative du pasteur Watson. Il conserve un clocher resté inachevé ;

Eglise anglicane de Dinan (Bretagne).

la chapelle Saint-Joachim (XVème siècle), située Boulevard Flaud. Cette chapelle est construite sur les ruines de l'ancienne église de Saint-Malo, détruite en 1487 par le duc François II. Elle s'appuie sur des fondations du XIIème siècle. Cette chapelle est reconstruite et restaurée à plusieurs reprises, notamment en 1896 lorsqu'elle est offerte par la famille Flaud à la fabrique. Son abside date du XII-XVème siècle. On y voit aussi la pierre tombale de Robin Devinart, ainsi qu'une plaque provenant du tombeau de Raoul Marot des Alleux et située devant l'autel ;

La chapelle Saint-Joachim à Dinan (Bretagne).

 

La chapelle Saint-Joachim à Dinan (Bretagne).

la chapelle du Pont-L'Ecuyer (XVème siècle), située Place de la Galice et consacrée à Notre-Dame des Affligés ;

les vestiges de la chapelle Notre-Dame-de-Fontebon (XVIème siècle), situés au n° 5 rue Pavie. Cette chapelle, fondée en 1528 par Charles de Beaumanoir, près de son château du Besso (en Saint-André-des-Eaux), est démantelée en 1904. Le porche est démonté puis reconstitué à Dinan ;

l'ancien prieuré (XVII-XIXème siècle), situé au n° 2, venelle du Prieuré. L'édifice est démoli en 1487, en même temps que la première église Saint-Malo, et reconstruit au XVIIème siècle. Sous la Révolution, il est vendu comme bien national le 1er mars 1791 à Charles Jean Deniau, juge au tribunal de district ;

le donjon de Dinan (1382-1384) ou château dit, à tort, « de la duchesse Anne » à partir du milieu du XIXème siècle. Il est édifié sur demande du duc Jean IV et d'après les plans de l'architecte Estienne le Thur (ou Etienne Le Tur ou Le Fur). Sa construction commence en 1380. Participe à sa construction, le charpentier Pierre Joubin (ou Jubin) et le maçon Jehan Lepine (tous deux de Dinan). Dès mars 1384, l'assassin de Jehan de Beaumanoir, Rolland Moisan, est interrogé " in castello dicti Domini Ducis apud Dinannum " (au château dudit seigneur duc à Dinan), en présence de différents seigneurs, dont le capitaine de la place Patry de Châteaugiron, Charles de Dinan et Guy de Rochefort. Il semble que ce donjon constitue la quatrième résidence seigneuriale qui fut construite dans la ville. A la fin du XVIème siècle, le donjon est fortifié par le duc de Mercoeur (1585-1598). Depuis 1595-1598, le donjon est intégré avec la porte du Guichet et la tour de Coëtquen, dans la citadelle construite sur ordre du duc de Mercoeur. Son usage est toutefois essentiellement résidentiel. Il disposait jadis d'une chapelle. En 1626, l'ouvrage est déjà considéré "plustost comme un réduit pour le gouverneur, M. de Rosmadeck, sr de la Hunaudaye, et pour son lieutenant, le sr de la Saulaye, avec 15 soldats entretenus, qu'une forteresse". En 1683, il ne reste que quatre soldats. En 1693, l'intérieur n'est déjà qu'une ruine. Suite à l'intervention de l'ingénieur Siméon Garangeau, le grand comble à forte pente, qui coiffait la tour de Jean IV, a été remplacé après 1701 par une terrasse à ciel ouvert sur voûte en berceau. Durant tout le XVIIIème siècle, comme les grosses tours d'artillerie qui lui sont proches, l'édifice sert essentiellement à la garde de prisonniers de guerre. En 1703, Garangeau espère loger 800 prisonniers dans le " château ", ensemble constitué de la " meson " du duc Jean IV, de la porte du Guichet et de la tour de Coëtquen. A partir de Février 1792, le château (ou donjon) est affecté à la détention des prêtres réfractaires à la Constitution civile du clergé. En mai 1817, le donjon est prêté à la ville de Dinan par le ministre de la Guerre pour servir de prison. En 1822, a lieu le transfert des prisonniers enfermés dans la porte de l'Hôtellerie qui est démolie vers 1880-1881 (suite à une décision du conseil municipal, datée du 14 mai 1828). En 1833, ils sont au nombre de 34 prisonniers, qui cohabitent avec 12 aliénés. En 1866, la municipalité demande au ministre de la Guerre de lui céder gracieusement le château (ou donjon) pour y installer un musée. En 1906, le donjon (qui vient d'être acheté par la ville pour la somme de 30 000 francs) est restauré. La partie haute est restaurée entre 1982 et 1986. La partie basse est restaurée entre 1986 et 1988. Le donjon abrite de 1908 à 2015 le Musée de l'Art et d'Histoire du Pays de Dinan. Le musée renfermait jadis un tableau intitulé "Saint Dominique" et daté de la fin du XVIème siècle (il s'agit d'un tableau offert par Maurice Jarrigou à l'église des dominicains de Dinan) ;

Voir  Ville de Dinan (Bretagne) " Les abords et alentours du château de Dinan au milieu du XIXème siècle ". 

Voir  Ville de Dinan (Bretagne) " Le château de Dinan au milieu du XIXème siècle ". 

Donjon de Dinan

Note : liste des prisonniers de guerre anglais, détenus dans le château de Dinan en Avril 1762 et expédiés à Rouen le 26 avril 1762 par M. Védier, commissaire : Henry Morgan, Alexandre Logg, Charles o Moore, James Figg, Georges Ball, James Gordon, James Morisson, Josuah Skinner, Daniel Moekensie, Jean Farner, Richard Thoman, Edouard Carvey, Jean Fort, Georges Morrdon, Benjamin Farre, Jacob Langlois, Joseph Johuston, Thomas Hasskins, Thomas Gorre, Thomas Philippy, Samuel Darck, Charles Hufton, William Davies, Jean Pauson, Georges Wilfon, Thomas Taylor, Richard Dasker, William Askey, William Radfort, Joseph Sperry, Jean Colmann, Thomas Welster, William Parobine, Jean Darby, Jean Walice, Charles Day, Edouard Heart, Jean Brown, James Halliday, Jean Freuh, Jean Meast, Jean Lye, Jean Hyll, William Ascombe, Edouard Pitt, Edouard Scarlet, Henry Shapy, Jean Thomas, Hugues Carnichet, Pierre Miller, Joseph Aimé, Richard Windsust, Jean Rives, Guillaume Backer, Jean Wickous, Ralph Adam, Jean Knowen (Service Historique de l'Armée de Terre, A1 3621, 107).

la tour de l'Horloge (1469-1470), située au n° 15 rue de l'Horloge. Elle s'élève en pyramide à une hauteur d'environ 60 mètres. La première pierre est posée en 1469. Il s'agit d'une ancienne tour communale qui servait primitivement d'hôtel de ville. L'ancienne mécanique de l'horloge a été fabriquée en 1498 par maître Hamzer de Nantes. En 1507 la tour est dotée d'une cloche dédiée à la duchesse Anne, refondue en 1906. Les trois étages ont abrité jusqu'à la Révolution, les réunions de la communauté de ville et les archives publiques. La tour est frappée par la foudre en 1825, puis réparée et surmontée d'un paratonnerre en 1831 ;

La Tour de l'Horloge à Dinan (Bretagne).

la tour de Coëtquen ou Coësquen (1476-1481). Cette tour porte le nom de Raoul de Coëtquen, qui entreprit au XVème siècle la modernisation du dispositif défensif de la ville. Les armes de cette famille sont visibles à l'intérieur. Pendant la Ligue, vers 1597, cette tour est reliée au donjon (XIVème siècle) qui forme l'angle Sud-Ouest de l'enceinte par la galerie appelée aujourd'hui "souterrain Mercoeur". Après avoir, peut-être, abrité l'atelier de monnayage du duc de Mercoeur, puis avoir fait office de poudrière après 1598, dès le XVIIème siècle, comme ceux de la tour de Penthièvre, ses " étages " servirent à loger des prisonniers de guerre. En 1744, l'ingénieur Lefèvre estimait qu'ils pouvaient contenir 250 hommes. Cette tour aurait également servi avant la Révolution de lieu de réunion à l'association de franc-maçons "La Tendre Fraternité". A partir du 25 septembre 1833 et jusqu'en 1872, elle servit à nouveau de "dépôt de poudres". La salle des gisants (XVème siècle) renferme sept gisants datant du XIIIème au XVème siècle qui ont été rassemblés en 1982 en une sorte de crypte funéraire (dont ceux, datés du XVIème siècle, de Sylvestre de la Vieuville et de son épouse). La tour est composée de trois étages, où se trouvent trois grandes salles avec des murs d'une épaisseur de 5 mètres. La plate-forme de la tour de Coëtquen est restaurée en 1913-1914. La tour, qui devient partie intégrante du Musée, est restaurée en 1978-1982. C'est dans cette tour que se déroule chaque été des expositions temporaires. On y trouve une statue en granite (H. 1,65 m) de saint Guénolé (datée du XIVème siècle, semble-t-il) qui provient de l'église de Vildé-Guingalan ;

La Tour de Coëtquen à Dinan (Bretagne).

la tour Beaumanoir ou tour de l'Alloué (vers 1480), édifiée pour couvrir notamment la vieille entrée septentrionale de la ville dite porte Saint-Malo et remaniée à la fin du XVIème et/ou XVIIème siècle. Elle est encore appelée " tour Juhel " en 1495 (dans l'inventaire de l'artillerie de Bretagne). Ce nom viendrait de Juhel de Mayenne, décédé en 1220. Il s'agit d'un ouvrage d'artillerie, véritable rempart saillant en fer à cheval de 8 mètres d'épaisseur. En 1693, la tour renfermait "16 casemates ou embrasures voûtées, 8 de chaque côté" ;

La Tour Beaumanoir à Dinan (Bretagne).

l'ancien couvent des Cordeliers (XVème siècle). Ce couvent est fondé en 1241 par Henri d'Avaugour à son retour des Croisades et comblé de bienfaits par Charles de Blois au XIVème siècle. Il est bâti sur les vestiges de l'ancien château fort des Avaugour, seigneurs de Dinan. L'ancienne chapelle ou église des Cordeliers renfermait jadis les tombeaux de Charles de Dinan (seigneur de Montafilant), de Jacques de Laval (fils de Gui XIV), de François de Dinan (mort en 1502), de Pierre de Laval (fils de François de Rieux, mort en 1524). Les bâtiments sont reconstruits au XVème siècle. En 1597, " René de Bréhand, seigneur de l'Hermitage, y fonde un tombeau moyennant le paiement d'une rente assise en Ménéac sur la terre de  l'Hermitage ". Les Etats de Bretagne s'y réunissent en 1573 et en 1634. Le couvent est restauré par l'abbé Bertier ou Berthier, curé de l'église Saint-Malo, dès 1807. Il subsiste plusieurs éléments du XVème siècle : un portail, la galerie de cloître longeant l'ancien réfectoire, la salle capitulaire et une tour d'escalier dite " le Capitole ". La chapelle actuelle est l'oeuvre d'Ernest Le Guerrannic (1901-1904). C'est aujourd'hui le lycée-collège privé des Cordeliers. « L'église du couvent des Cordeliers est un édifice comprenant une nef de huit travées, dont celle de la tribune, avec petits bas côtés dans les contreforts, comme à Créhen ou à Notre-Dame des Portes à Châteauneuf-du-Faou ; choeur de cinq travées avec déambulatoire sur lequel s’ouvrent cinq chapelles. Suivant le nécrologe du couvent, celui-ci fut fondé en 1241. L’ancienne église, qui servait de caserne en 1796, fut démolie à la fin du XXème siècle. La première pierre de l’édifice actuel, construit par M. Jehan Chevalier, sur plans de M. Le Guerrannic, fut bénite le 4 juin 1901, et la chapelle le 14 juin 1904. Elle a été consacrée le 22 mai 1937. Les pierres vinrent de la carrière des Bas-Foins. On vient d’y élever le tombeau de Mgr. le Fer de la Motte » (R. Couffon) ;

Le Couvent des Cordeliers à Dinan (Bretagne).

 

L'entrée du couvent des Cordeliers à Dinan (Bretagne).

Ville de Dinan Voir l'ancien couvent des Cordeliers de Dinan

l'ancien couvent des Bénédictines ou de la Victoire (1631 ou 1662), aujourd'hui collège Roger-Vercel et situé au n° 12 rue de Léhon. Le couvent est fondé en 1631 (1628 ?) par les bénédictines de Saint-Malo. La chapelle est édifiée en 1662. Dans le choeur des religieuses, le lambris peint illustre la Création du Monde et date de 1680. Le couvent est incendié en 1746 et reconstruit en 1772 grâce à M. des Laurens, évêque de Saint-Malo. Le collège de Dinan s'y installe en 1777. Il est confisqué pendant la Révolution et utilisé comme caserne puis comme prison. Il retrouve ensuite sa fonction d'établissement scolaire. Il est la propriété de la ville de Dinan depuis 1831 et porte le nom d'un professeur, Roger Vercel, prix Goncourt en 1934. « La chapelle du couvent des bénédictines de la Victoire est un édifice rectangulaire avec chapelle en aile du côté de l’évangile ; désaffecté. Le chapitre de Saint-Malo permit aux bénédictines de cette ville de fonder un couvent à Dinan le 9 septembre 1631. Après autorisation épiscopale du 25 août 1633, elles partirent en carosse fermé le 22 septembre 1633. Une partie de l’abbaye fut détruite par un incendie au milieu du XVIIIème siècle. Elle périclita alors et les religieuses demandèrent à l’évêque, en 1772, d’être transférées dans d’autres couvents. Mgr. des Laurents exposa au roi que le couvent, pourrait utilement servir de collège, l’actuel étant insuffisant et seul du diocèse ; il offrait de payer les dettes des religieuses et de faire les réparations. Le 29 juin 1779, le roi signait les lettres d’accord. Sous la Révolution, la chapelle servit de temple décadaire ; puis, désaffectée, et rouverte en 1845 pour le service du collège, elle est vers 1935-1939 transformée en salle de gymnastique. Son clocher évoque celui de Saint-Sauveur et elle présente une intéressante façade du XVIIème siècle » (R. Couffon) ;

Ville de Dinan (Bretagne) Voir L'ancien Couvent des Bénédictines de Dinan

Ville de Dinan (Bretagne) Voir Création du Collège des Laurents de Dinan

Ville de Dinan (Bretagne) Voir L'ancien Collège des Laurents de Dinan

l'ancien couvent des Dominicaines ou Catherinettes avec son église (1664), oeuvre de l'architecte Poussin. L'hôpital général est transféré dans ces bâtiments en avril 1816. L'ancien couvent des soeurs de Sainte-Catherine-de-Sienne, fondé en 1625 par Péronnelle d'Yvignac, est renforcé en 1631 par des dominicaines venues de Paris. La première pierre de la chapelle est bénite en 1661. Les religieuses s'installent le 8 juin 1664 dans leur nouveau couvent. Les bâtiments abritent l'hôpital à partir de 1817 et l'aile ouest est modifiée en 1866. La façade de la chapelle (XVIIème siècle) comporte une baie centrale, encadrée par deux niches abritant les statues de saint Vincent de Paul et de saint Thomas de Villeneuve. La niche centrale du fronton est occupée par une statue de la Vierge miséricordieuse. On voit dans le choeur des religieuses, un lambris peint et daté de la fin du XVIIème siècle (représentant le Couronnement de la Vierge, l'Apothéose de saint Dominique et des scènes bibliques). Le groupe sculpté de sainte Anne et la Vierge, en bois polychrome, date des années 1300. La " Vierge allaitant l'Enfant ", en pierre, date du début du XVème siècle. « CHAPELLE DE L'HOPITAL, anciennement couvent des Soeurs de Sainte-Catherine de Sienne. — Edifice en forme de croix latine. Sur le choeur, du côté de l’évangile, ouvre le choeur des religieuses remarquable par les boiseries et les peintures de la voûte qui datent de la fondation du couvent. Historique. Péronnelle d'Yvignac ayant une grande dévotion pour sainte Catherine de Sienne, celle-ci lui indiqua que c’était la volonté de Dieu de fonder un monastère de Saint-Dominique. Elle entra aux Ursulines, mais en sortit au bout de deux ans sans avoir pris l'habit. Le R. P. Béchu, docteur en théologie et prédicateur du roi, étant à Dinan, lui donna l'habit du tiers ordre le 8 septembre 1624. Elle chercha en ville une maison pour fonder un monastère ; et, après beaucoup de péripéties, traita avec un cousin germain le 14 juin 1625. Le Père Béchu lui trouva une compagne, Françoise Péan, de Saint-Malo, qui avait une dot honnête, et la première messe fut célébrée le 9 octobre 1625, date de la clôture. Bientôt accoururent deux de ses nièces, Péronnelle et Jacquemine d'Yvignac, puis Renée de Lohéac. Mais, les Pères Carmes faisant auprès des parents de la réclame pour leur propre ordre, le monastère végéta ; et bientôt, l’une des nièces, puis la fondatrice décédèrent et Jacquemine d'Yvignac se retira. A Paris, cependant, la comtesse de Saint-Paul et la marquise d'Assigny désiraient fonder un monastère de dominicaines en Bretagne. Le Père Béchu leur conseilla plutôt de renforcer le petit monastère existant et obtint de Paris l’envoi de Soeur Marguerite du Saint-Esprit et de plusieurs autres qui arrivèrent à Dinan le 5 novembre 1629. Elles cherchèrent un nouvel emplacement ; et le 30 mai 1661 la première pierre de la nouvelle église fut bénite à Chauffepied et l’édifice fut construit rapidement, sous la direction de l’architecte Poussin. Les religieuses s’installèrent dans le couvent le 8 juin 1664. Sous la Révolution, la chapelle, dite en mauvais état, servait d’écurie. A partir de 1816, le couvent a été transformé en hôpital tenu par les Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve » (R. Couffon) ;

Ville de Dinan Voir l'ancien couvent des Dominicaines ou Catherinettes de Dinan

l'ancien couvent des Frères mineurs Capucins, aujourd'hui disparu. Cet établissement, sur l'emplacement duquel s'étaient élevés vers 1925 les bâtiments des Petites-Soeurs des Pauvres, fut fondé en 1614 par Jean d'Avaugour, seigneur du Bois de la Motte, avec la collaboration des habitants de Dinan. « La chapelle des petites soeurs des pauvres est un édifice commencé en 1852 et bénit le 7 décembre 1854 sous le vocable de Marie Immaculée. Elle occupe l’emplacement des capucins dont la première pierre avait été posée le 8 août 1620 et l’église dédiée au nom du Bienheureux saint Michel, le 25 août 1647. En 1790, la bibliothèque des capucins contenait 2.301 volumes. Leur église servit de fabrique de sucre de 1820 à 1847 » (R. Couffon) ;

Ville de Dinan Voir l'ancien couvent des Capucins de Dinan

l'ancienne communauté des Jacobins, démolie en 1853. La Communauté des Jacobins avait été fondée en 1218, d'autres disent 1216, par Alain de Lanvallay, en faveur de Dominique de Guzman, chanoine de l'église d'Osma et prédicateur célèbre. L'église renfermait jadis les dépouilles mortelles des seigneurs de Lanvallay, de Beaumanoir, de Coetquen, du Chastel, etc. On y remarquait le tombeau de Clisson, évêque de Saint-Malo, mort en 1285, et celui de Tiphaine de Raguenel, première épouse de Du Guesclin. Le coeur du connétable y avait été déposé, et n'en fut retiré qu'en 1810 pour être transporté à Saint-Sauveur. Alain de Lanvallay, fondateur de ce monastère, y prit l'habit, et alla mourir dans un couvent du même ordre, à Orléans. « La chapelle du couvent des Dominicains ou Jacobins, aujourd'hui détruite, avaient été bâtie en 1273 et dédiée à saint Jacques par Yves de Saint-Pol-de-Léon. En 1793, un club y fut installé ; et, le 10 novembre 1796, elle est dite en très mauvais état et bonne à démolir. Elle mesurait 141 pieds de longueur sur 54 de largeur. Achetée par Charles Néel, qui y retrouva, le 24 août 1804, le coeur de Duguesclin, elle servit de communs jusqu’en 1832 et fut démolie en 1851. Actuellement, le théâtre est bâti à son emplacement. L’inventaire, dressé le 3 mai 1790, indiquait entre autres : Argenterie : Un soleil, un grand et un petit ciboire, cinq calices, deux burettes, deux croix de procession, une Vierge avec une statue de saint Dominique sur le même pied, une relique en forme de couronne d’épines soutenue par deux petits anges en argent sur piédestal en bois, un bras à feuilles d’argent, une petite statue de saint Blaise aussi à feuilles d’argent, une petite croix d’argent doré et une lampe d’argent. La bibliothèque contenait 1.019 volumes » (R. Couffon) ;

Ville de Dinan Voir l'ancien couvent des Dominicains ou Jacobins de Dinan

la chapelle de l'ancien couvent des Ursulines (1615). L'édifice de l'ancienne communauté des Ursulines avait été transformé au XIXème siècle en une manufacture de toiles à voiles. L'ancienne chapelle des Ursulines était dédiée à saint Charles. L'édifice, désaffecté vers 1935, était de forme rectangulaire. Les Ursulines vinrent à Dinan le 15 août 1617, y restèrent un an et revinrent en 1618 dans une maison de louage près de la chapelle Saint-Nicolas. L’évêque planta la croix du nouveau couvent le 7 septembre 1620 et la première pierre du couvent fut posée le 20 août 1621. En 1796, la chapelle est dite « avoir 30 pieds sur 12, en très mauvais état, servant de magasin d’effets militaires et pouvant continuer ». Elle sert vers 1935-1939 d’atelier. " En 1852, les Ursulines firent construire une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Victoire, qui, après le transfert du couvent aux Caradeuc, a pris le nom de Notre-Dame de la Paix. Chapelle en forme de T avec aile sud très petite et renfermant seulement un autel et aile nord plus grande communiquant avec le couvent " (R. Couffon). " La chapelle du couvent Notre-Dame des Victoires aux Caradeuc, dédiée à saint Joseph. Chapelle en forme de T voûtée en berceau. La première pierre en fut bénite le 12 avril 1935 et la consécration du maître-autel eut lieu en janvier 1937. Elle a été construite par M. Cogneau, de Lamballe, sur plan de M. Le Breton, architecte " (R. Couffon) ;

Le Couvent des Ursulines à Dinan (Bretagne).

Ville de Dinan Voir l'ancien couvent des Ursulines de Dinan

l'ancien monastère des Religieuses de Sainte-Claire, dites les Pauvres Clarisses, aujourd'hui disparu. « La chapelle Sainte-Catherine, fondée par Charles de Blois. — A son emplacement, l’église du couvent de Sainte-Claire fut commencée le 17 juin 1482 et terminée le 14 août 1484. Supprimée par décret du 17 août 1792, elle servait d’écurie en 1796. Le Palais de Justice a été construit à son emplacement de 1825 à 1837 » (R. Couffon) ;

Ville de Dinan Voir l'ancien monastère des Religieuses de Sainte-Claire de Dinan

l'ancien prieuré Saint-Jacques, propriété des religieux trinitaires. En 1368, Olivier Brécel, bourgeois de Dinan, donne une maison aux religieux trinitaires, appelés communément les " mathurins ". Ils y fondent un prieuré et une hôtellerie. Il ne subsiste qu'une porte et un bénitier (XIV-XVIIIème siècle) de l'ancienne chapelle des trinitaires attenant le prieuré Saint-Jacques et située au n° 17, rue de la Poissonnerie. « La chapelle Saint-Jacques des Trinitaires est aujourd'hui détruite. Autrefois dite chapelle de l'Hôpital de Brecel, du nom d'Olivier Brecel qui l’avait fondée avec Tiennette, son épouse, en 1366. En 1791 elle contenait les statues de saint Jacques et saint Philippe et un tableau de la Sainte Trinité. Un calice ancien, provenant de ce prieuré, est actuellement conservé dans l’église de Kerfeunten, près de Quimper. Le Guennec a relevé l’inscription suivante autour du pied : F. BOUCZO : TRINITAIRE : M'A FAIT : FAIRE : ET : NON : L'ARGENT : DU : PRIEURÉ : DE SAINT-JACQUES : DE DINAN » (R. Couffon) ;

Note : Couvent des Trinitaires ou Prieuré Saint-Jacques - Cette maison, fondée en 1336, à l'angle des rues de la Lainerie et de la Vieille-Poissonnerie, par Olivier Brecel (ou Brécel), pour un religieux de l'Ordre de la Rédemption des Captifs, autrement dits Trinitaires ou Mathurins, était originairement destinée à servir d'asile aux pauvres pèlerins et voyageurs de passage. Elle payait 86 livres de vingtièmes et de décimes et subventions en 1790, et possédait 745 livres de revenus nets à cette époque. La vente du mobilier et des ornements de la chapelle produisit 299 livres le 16 mai 1799, et les biens-immeubles, qui avaient été estimés 19.620 livres le 4 novembre précédent, furent liquidés en partie le 14 mars 1791, et le reste le 27 mai suivant. Dans la chapelle Saint-Jacques des Trinitaires, Bourguignon ne trouva à signaler, le 1er août 1791, qu'un tableau de 4 pieds sur 6 de haut, représentant la Sainte-Trinité, et les statues en bois de Saint Jacques et Saint Philippe, par Durocher. Lors de la Révolution, le prieur et unique religieux de cette maison, Julien Bouczo, était âgé de 62 ans et désirait sortir du cloître, si bien que, dès le 3 décembre 1790, on écrit « qu'il y a quelques mois que le prieur des Trinitaires a abandonné sa maison prieurale et s'en est allé demeurer chez le sieur Baignoulx le jeune, où il est resté malade depuis ce temps ». Cependant, il ne s'assermenta pas, croyons-nous, car nous n'avons pas vu son nom sur les listes des ecclésiastiques pensionnés du district de Dinan en 1793. Or, cette preuve nous semble péremptoire, car seuls les assermentés étaient admis à émarger à cette date aux finances de l'Etat. Odorici, dans ses Recherches sur Dinan, op. cité, raconte à la page 331 de son ouvrage, que « le P. Bouczo demeura neuf mois caché chez le P. Feillet, au numéro 9 de la rue Vieille-Poissonnerie, disant la messe de fois à autres et donnant des instructions religieuses aux quelques personnes qui se hasardaient à l'aller trouver ». A cela se bornent nos renseignements sur ce religieux, qui n'est pas décédé à Dinan. Voir sur le prieuré Saint-Jacques, ou hôpital Brecel : Archives Nationales, S 4850-51, dossier 25. — Archives de Loire-Inférieure, B 914 (abbé Auguste Lemasson).

l'ancienne Maison de la Communauté de la Sagesse. " L'acte de fondation du couvent des Soeurs de la Sagesse par le comte de la Garaye date du 3 janvier 1751 et les lettres patentes de confirmation du 17 août 1753 " (R. Couffon). Le couvent fut fondé, sur l'initiative de Toussaint Marot de la Garaye, par trois soeurs qui vinrent vers 1775 du couvent de Saint-Laurent-sur-Sèvre. La chapelle primitive de Notre-Dame des Soeurs de la Sagesse est dite en 1796 mesurer 20 pieds sur 10, en très mauvais état et bonne à démolir. Elle fut remplacée par une chapelle rectangulaire portant la date : 2 octobre 1822, qui sert de sacristie à la chapelle actuelle. Celle-ci, dédiée à Notre-Dame de Lourdes, est de plan rectangulaire terminé par un choeur à cinq pans avec jour céleste ; elle a été bénite en juin 1874. La vente du mobilier et des ornements de cette maison produisit 3.164 livres le 22 novembre 1793, et la supérieure, appelée Julie Martin, dite soeur Stanislas, obtint un certificat de civisme le 1er floréal an III (20 avril 1795) ; la Terreur était alors passée. Voir sur l'aliénation de cette maison : Dubreuil : La Vente des Biens Nationaux, etc., op. cité, p. 281, 282 (abbé Auguste Lemasson) ;

les autres chapelles mentionnées jadis : - la chapelle Saint-Julien. Fondée au lieu dit « la vieille boucherie », en 1482, par Perrotin Caron et Jeanne Macé, sa femme, elle fut rasée en 1592. - la chapelle Saint-Barthélemy, détruite. Elle avait été fondée en 1586 par les frères arbalétriers. - la chapelle Saint-Joachim ou du Prieuré. Edifice de plan rectangulaire avec chevet circulaire plus étroit, bâti à l'emplacement de l'ancien prieuré Saint-Malo. Sa bénédiction eut lieu le 19 juillet 1896. Il remplace une chapelle bénite le 9 mai 1775 et qui, désaffectée, servait de grenier à foin. - Notre-Dame de l'Hostellerie. Premier hôpital de Dinan, près de la porte de Brest. Les derniers vestiges, remontant au XIIème siècle, ont disparu en 1839. - l'oratoire Saint-Sébastien ou chapelle de la maison de la recluse, désaffecté. (N° 56 de la rue du Jerzual). - la chapelle Saint-Nicolas, détruite au XVIIème siècle. - la chapelle Saint-Marc, existant au XVIIème siècle, détruite. - la chapelle de la Courbure, dédiée à Notre-Dame de Bon-Réconfort et appartenant au chapitre de Saint-Malo. En ruines en 1640, elle fut transférée le 1er octobre 1647 et a disparu. - la chapelle Saint-Léonard, rue de la Lainerie, transformée en magasin. Elle a servi de Palais de Justice, de bureau de péage et de chapelle pour les Anglais. Elle dépendait autrefois de l'abbaye de Marmoutiers. - la chapelle Sainte-Marguerite, rue Sainte-Claire, désaffectée en 1935-1939. C’était une dépendance des Jacobins. - la chapelle du Château. Petit oratoire dans le château et désaffecté en 1935-1939. Il datait des environs de 1382 et fut construit sur les plans d'Estienne Le Tur. - la chapelle Saint-Pierre, détruite. Elle avait été fondée près du château de Dinan par Aufred Claviger et Régina, son épouse, pour l’âme d'Olivier de Dinan, et fut donnée le 4 novembre 1111 par Benoît (ou Judicaël ?), évêque d'Aleth, à l’abbaye Saint-Nicolas d'Angers (R. Couffon) ;

la fontaine (XVIII-XIXème siècle), située sur l'esplanade de la Fontaine-des-Eaux. Elle est aménagée en 1770. La source disparaît en 1929 ;

la maison du gouverneur (XVème siècle - vers 1520), située au n° 24, rue du Petit-Fort. Cette maison a appartenu à M. de La Bretonnière, gouverneur ;

l'hôtel de Kératry (1559), situé au n° 6 rue de l'Horloge. Cet hôtel construit à Lanvollon en 1559 a été acheté par la ville de Dinan et reconstruit à son emplacement actuel en 1938. Il est inauguré le 23 avril 1939 pour accueillir d'abord la chambre des métiers puis l'office du tourisme ;

l'hôtel de Plouër ou Ploer (XVIème siècle), situé au n° 4 Grande-Rue. On y voit une tourelle du XVème siècle. C'est à l'hôtel de Plouër que François de Saint-Cyr (prieur de Saint-Malo à Dinan), Robert Hamon, syndic, se réunissent chez le sénéchal Marot des Alleux pour préparer un complot ;

l'hôtel de Beaumanoir (XVIème siècle), situé au n° 21 rue de l'Apport. Edifié pour Jacques de Beaumanoir, chambellan de François Ier. La partie supérieure du portail sur la rue date du XVIIème siècle. Propriété des Ferré, seigneurs de La Garaye, puis cédé par Charles Ferré en 1556 à Claude du Chastel, seigneur de Miniac, il est rétrocédé à Julien Du Breuil, époux de Marie Ferré, qui le vend en 1631 aux religieuses dominicaines. Cet hôtel est converti dès 1629 en couvent de Dominicaines. A noter que l'évêque de Saint-Malo autorise, dès le 26 décembre 1625, la fondation à Dinan d'un couvent de l'ordre féminin de saint Dominique, sous l'invocation de sainte Catherine. En 1664, l'hôtel ("l'ancien couvent") est abandonné au profit d'un nouvel édifice. Il subit un violent incendie en 1943. Il est restauré en 1947 ;

l'hôtel Bazin de Jessey (1718), situé au n° 4, rue de l'Horloge. Propriété successive des familles Ferron, La Bretonnière, Dutertre, Bazin de Jessey (en 1820), puis de la Ville de Dinan (en 1929) ;

l'hôtel Reslou de la Tisonnais (XVIIIème siècle), situé au n° 10, place du Champ-Clos. Propriétaire de la famille Reslou de La Tisonnais (XVIIIème siècle) ;

l'hôtel du Breil de Pontbriand (1774), situé au n° 6, rue de la Lainerie et remanié en 1774. Il est construit par Joseph Victor Du Breuil de Pontbriand ;

l'hôtel de Wogan (1774), situé au n° 15, Grande-Rue et édifié par François de Wogan et Reine du Chastel, son épouse ;

l'hôtel de Montmuran (1777), situé au n° 20, rue de Léhon et édifié dans le jardin des noviciats. Ancienne propriété des pères Jacobins. L'édifice est acheté en 1775 par le comte Joseph Marie de La Motte de Montmuran et vendu durant la Révolution, comme bien national, à la famille Néel de La Vigne. L'édifice est vendu à la congrégation des Ursulines le 2 septembre 1851. L'édifice sert aujourd'hui de maison de retraite ;

la maison en pan de bois (fin du XIVème siècle ou début du XVème siècle), située au n° 6 rue de Haute-Voie. Il s'agit, semble-t-il, de la plus ancienne maison en pan de bois conservée de Dinan ;

la maison de la duchesse Anne (XVIIème siècle), située au n° 24 rue du Petit-Fort. Ce pavillon aurait été occupé selon la légende par la duchesse Anne, lors d'une visite à Dinan. L'édifice sert aujourd'hui de musée ;

la maison Pavie (XVIIème siècle), située au n° 10, place Saint-Sauveur. Il s'agit de la demeure natale d'Auguste Pavie (1847-1925), explorateur et diplomate au Laos et au Cambodge ;

les maisons du XIV-XV-XVIIème siècle, situées place des Merciers [Note : entre autres la Maison de "la mère Pourcel" datée de 1458 et exploitait à partir de 1937, après restauration, par Madame Virgine Pourcel, puis à partir de 1944 par la famille Jean Josaz et ravagée par un incendie la nuit du 22 au 23 juin 2019], rue de l'Apport, rue de l'Horloge, rue Haute-Voie, rue du Jerzual, rue du Petit-Fort, rue de la Corderie ou Cordonnerie, rue de la Larderie, rue des Coignet, place des Cordeliers, rue de la Lainerie, place du Marchix, rue de la Mittrie, rue Saint-Malo, place Saint-Sauveur, .. ;

5 moulins dont les moulins à eau de la Fontaine, des Eaux, de la Roche, le Main,..

A signaler aussi :

un sarcophage de l'époque carolingienne découvert à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Malo ;

une ancienne tannerie (XVIIème siècle), située au n° 55, rue du Petit-Fort ;

le pont de la Madeleine ;

le vieux-pont (XIème siècle), dynamité en août 1944 par les allemands et reconstruit par la suite ;

Dinan (Bretagne) : le vieux-pont.

le port et les remparts (XIII-XVème siècle) ;

Dinan (Bretagne) : le port et les remparts.

la porte du Guichet (XIII-XIVème siècle), située Place du duc Jean IV. Elle a subi au cours des temps différentes modifications. Murée pendant la Ligue par le duc de Mercoeur (en 1593), la porte n'est réouverte qu'en 1932 ;

la porte Saint-Louis (1620). Edifiée, entre les tours de Coëtquen et de Penthièvre, pour suppléer à la porte murée du Guichet, fermée par le duc de Mercoeur entre 1593 et 1596. Elle est dotée à l'origine d'un pont-levis. L'ouvrage de plan rectangulaire est surmonté de mâchicoulis. Le fossé de la porte Saint-Louis est comblé en 1770. La porte Saint-Louis est restaurée en 1929 par l'architecte Vorin ;

la porte des Halles (XIII-XVème siècle), située rue de la Ferronnerie. Cette porte est l'une des quatre portes qui mènent aux halles. Elles sont commandées par le duc Jean le Roux. Elles subiront plusieurs reconstructions, notamment en 1407, en 1827 et en 1952. La Vierge des halles, située à la porte ouest, date du XVIIème siècle;

la tour Sainte-Catherine (XIII-XIVème siècle), située à l'angle Nord-Est de l'enceinte. Il s'agit d'un ancien poste de guet placé en surplomb de la Rance et du port. De 1693 jusqu'au moins les années 1770, on la désigne sous le nom de "tour du Petit-Rempart". Vers 1850, elle porte également momentanément le nom de "tour Fallière". Cette tour est restaurée en 1865. Le parapet date du XIXème siècle. Il y a lieu de signaler aussi une ancienne tourelle Sainte-Catherine (XIII-XIVème siècle) située jadis à proximité du couvent des Catherinettes et démolie vers 1782-1783 lors de l'ouverture de la route dite "le Grand-Chemin" ;

La Tour Sainte-Catherine à Dinan (Bretagne).

la tour-porte du Jerzual (XIII-XIVème siècle), située rue du Jerzual (au Nord-Est de l'enceinte). Du XVème siècle à la première moitié du XVIIème siècle, cette porte est dite du "Jarjual". Elle est ainsi appelée en effet dans les Obits de 1480 et de 1515 de l'Obituaire de Saint-Sauveur de Dinan. Dès la fin du XVIIème siècle, Garengeau la nomme "porte du Gerzual". Il s'agit d'une ouverture au milieu d'une unique tour et de la principale voie d'accès dans la ville jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Comme celui du Guichet, l'accès par la porte du Jerzual est condamné par Mercoeur à la fin du XVIème siècle (durant les guerres de la Ligue). Cette porte est réouverte en octobre 1642. Le parapet est refait vers 1693. La démolition de la porte avancée de la tour-porte de Jerzual, appelée porte Saint-Sébastien, a lieu en 1777. La porte du Jerzual est restaurée en 1911 par l'architecte Haubold et en 1984-1989 ;

Dinan (Bretagne) : tour-porte du Jerzual. Dinan (Bretagne) : tour-porte du Jerzual.
     
Dinan (Bretagne) : tour-porte du Jerzual.

Ville de Dinan (Bretagne) Voir La rue et faubourg du Jerzual de Dinan

la tour Penthièvre (XVème siècle), située côté Sud. On trouve, en 1693, l'appellation "tour des Sillons" et, en 1789, l'appellation "tour du Père-Renaud". Il s'agit d'un ancien bâtiment d'artillerie. Cette tour est cédée pour la somme de 1 700 francs à un négociant nommé Jean Herpin, lors d'une vente effectuée le 21 octobre 1820. Vers 1850, elle appartient à un certain Monsieur Michel, qui possède également dans le Nord-Est de l'enceinte la tour dite du Gouverneur ;

la poterne ou tour Cardinal (XIVème siècle), ancienne tourelle de garde. Lors de son inspection en 1693, l'ingénieur Garengeau n'en parle que comme d'un simple "corps de garde sur le mur devant (l'Eglise) Saint-Sauveur" ;

La Tour Cardinal à Dinan (Bretagne).

la tour du Gouverneur ou tour des Clés (XVème siècle), placée entre la porte Saint-Malo et celle de Jerzual. Elle était composée à l'origine d'une salle basse et d'un étage unique. Elle renferme aujourd'hui trois niveaux munis de canonnières. L'étage, ajouté à la fin du XVIIème siècle ou au début du XVIIIème siècle, est armé de quatre canonnières, deux au flanc droit et deux au flanc gauche. Cette tour porte encore le nom de "tour de l'Eperon", de "tour du Bignon" tout au long du XVIIIème siècle et de "tour de Kergolay" au milieu du XIXème siècle. La tour est restaurée en 1991-1992 ;

la porte Saint-Malo (XIII-XVème siècle). Elle a subi de très profondes modifications tout au long des siècles. Un premier édifice à deux tours est construit au XIIIème siècle. Au XVème siècle, est construite au devant une tour carrée pouvant accueillir un pont-levis. L'ensemble est restauré en 1929 par l'architecte Vorin et en 1993-1994. Ce monument a été menacé de disparition à plusieurs reprises (en 1853 et en 1855). C'est par cette porte Saint-Malo que l'armée royale, grâce à la complicité de certains dinannais, pénètre en février 1598 et obtient la reddition des hommes du duc de Mercoeur. C'est par cet accès Nord également que les troupes royalistes entrent en 1815 ;

la tour de Lesquen (XVème siècle), située à quelques mètres à l'Est de la tour d'angle dite de Saint-Julien. Elle aurait porté vers 1613 le nom de "tour de l'Escrime", vers 1670-1680 le nom de "tour de la Lande-Vaucouleur" et de la fin du XVIIIème siècle au milieu du XIXème siècle le nom de "tour de Saint-Charles" du fait de la proximité de l'enclos des Dames Saint-Charles (la première pierre de ce couvent des Ursulines de Dinan est posée le 7 septembre 1620 par Guillaume le Gouverneur, évêque de Saint-Malo). Il s'agit d'une ancienne tour de défense restée inachevée depuis sa construction. Elle abrite aujourd'hui l'atelier de l'Office HLM de la Ville de Dinan ;

la tour Saint Julien (XIV-XVème siècle), située à l'angle Nord-Ouest de l'enceinte. L'origine de son appellation doit être rattachée à la chapelle Saint-Julien qui, construite en 1482 juste derrière la contrescarpe, à l'Ouest, fut rasée en 1592 par le commandant Saint-Laurent sur ordre du duc de Mercoeur, lequel considérait qu'elle constituait "un obstacle à la libre défense de la ville". Il y a lieu de signaler aussi les appellations "tour de la Hunaudaye" (en 1670), ou "tour du Pall-Mall" ou "tour du Pall-Mail" (durant la seconde moitié du XVIIIème siècle). Il s'agit d'une ancienne poudrière. Cette tour est acquise par la ville de Dinan en 1996 pour être restaurée ;

la porte de Brest ou la porte de l'Hôtellerie. On trouve l'appellation "Porte de Dinan" au XVIème siècle. Son nom véritable "L'Hôtellerie", elle le tenait de sa proximité avec un établissement hospitalier, appelé la "Maison Dieu Nostre Dame de l'Ostellerie" (fondé, semble-t-il, au début du XIème siècle par Gana, l'épouse d'Olivier Ier de Dinan). On y voit deux tours d'artillerie (XIV-XVème siècle). Cette porte est démolie en 1880-1881. Les vestiges de la porte ont été mis à jour en 1995 ;

Porte de Brest de Dinan

la tour de Beaufort (XIII-XIVème siècle). Cette tour fait partie de l'enceinte primitive de Dinan. A signaler qu'en 1693, l'inspecteur Garengeau, qui signale par ailleurs qu'il existe "une motte de terre opposée à la tour du Connétable sur laquelle est bâti le moulin de Beaufort", parle lui de la "tour sur Cocherelle" (cette dernière appellation est employée, semble-t-il, jusqu'au milieu du XVIIIème siècle). Cocherelle semble avoir été le nom de la terre qui s'étendait à l'époque devant la tour ;

la tour du Connétable (XVème siècle), située à environ 170 mètres au Nord du donjon. Cette tour d'artillerie en fer à cheval est encore appelée "tour du Champ" en 1635 ou "tour du Poulalyer ou Poulailler" en 1693 (elle tire ce dernier nom de l'impasse du Poulailler à laquelle elle était reliée). Des trois niveaux de la tour, seuls les deux niveaux inférieurs sont conservés. Comme les autres tours proches du donjon, elle sert de prison durant tout le XVIIIème siècle. Garengeau y loge des prisonniers dès 1703 et en 1744 l'ingénieur Lefèvre compte environ pouvoir y entasser 200 captifs. Cette tour est achetée lors de la vente qui est organisée le 21 octobre 1820 par Auguste René Louaisel pour la somme de 1 225 francs ;

l'ancienne tour du Bois-Harouard (XIII-XIVème siècle). Cette tour avait emprunté son nom au bois qui s'étendait jadis devant elle, sur les bords de la rivière Rance. Elle aurait aussi été désignée par le nom de "tour du Sillon" dans les années 1670. Elle est démolie vers 1782-1783 lors de l'ouverture de la route dite "le Grand-Chemin" ;

l'ancienne tour Longue (XIII-XIVème siècle). Cette tour s'est effondrée dans la vallée dans la nuit du 17 au 18 janvier 1982. On parle aussi dans les années 1780 de la "tour de Casse-Cou". A partir de la fin du XIXème siècle, on lui attribue le nom de "tour du Sillon" ;

l'ancienne tour "Casemate" (XIII-XIVème siècle), encore surnommée "Poterne" et située jadis à quelques dizaine de mètres au Nord du donjon du duc Jean IV. Elle est détruite vers 1782-1783 ;

l'ancienne tour de la Rue-Neuve alias "tour d'Avaugour" (XVème siècle), située à une centaine de mètres à l'Est de la tour de Lesquen. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, on y garde des prisonniers de guerre. En 1786, 20 à 25 prisonniers de la marine anglaise y sont logés. Cette tour est démolie en 1807-1808 ;

le chemin de la ronde (XIVème sècle). L'emplacement du chemin de ronde est occupé depuis le XVIIIème siècle par la promenade dite de la Duchesse Anne. Cette promenade de la Duchesse-Anne (1745), située rue du Général-de-Gaulle, longe l'ancien couvent des catherinettes ;

l'hôtel de Ville (XVII-XIX-XXème siècle), situé au n° 21, rue du Marchix. Avant 1822, époque où la Mairie s'y installa définitivement, après avoir successivement occupé les salles de l'Horloge, les bâtiments de la Victoire, des Jacobins, enfin un hôtel dit du Gouvernement, rue de l'Horloge, c'était l'ancien Hôtel-Dieu. L'hôtel de Ville abrite plusieurs tableaux : celui intitulé "François Broussais" (XIXème siècle) et oeuvre du peintre Pierre Henri Jamet, celui intitulé "Angélique Brulon" (XIXème siècle) et oeuvre du peintre Auguste Dubois, celui intitulé "François René de Chateaubriand" (1809). La salle d'honneur date de la fin du XIXème et du début du XXème siècle ;

la bibliothèque municipale (1768), située au n° 2, rue Thiphaine-Raguenel. Il s'agit de l'ancien manoir des Ferron, édifié en 1768 par Jean François Botherel. Cette demeure appartient en 1828 à Joseph de Ferron du Chesne, puis est vendue en 1968 à la ville de Dinan qui y installe la bibliothèque municipale. On y voit les armes des Ferron du Chesne et des Botherel de La Bretonnière ;

le palais de justice (1827), situé au n° 20 place Du Guesclin. La construction de cet édifice est commencée en 1825 et achevée en 1827. Il occupe l'emplacement de l'ancien monastère de Sainte-Claire, fondé en 1480 par des religieux Cordeliers. Le bâtiment est inauguré le 8 mai 1827. Anciennement la justice se rendait dans la chambre haute de la Cohue, puis, plus tard, le siège du tribunal fut transféré dans l'ancienne chapelle de Saint-Léonard, rue de la Lainerie, où il resta jusqu'en 1826 ;

un four à chaux (1830), près de la maison d’artiste de la Grande-Vigne qui est l'oeuvre de Louis Bonnier et qui date de 1830. Cette maison est occupée durant un siècle par des Anglais, puis est acquise en 1937 par l'artiste peintre Yvonne Jean Haffen (1895-1993) ;

l'institut Salésien (1892), situé au n° 28, rue Beaumanoir. Le 31 décembre 1890, les salésiens de don Bosco viennent s'installer à Dinan. Ils construisent cet édifice en 1892. Après le départ des salésiens pour Guernesey, les soeurs de la Divine Providence de Créhen y fondent un institut médico-pédagogique ;

L'institut Salésien à Dinan (Bretagne).

Voir   Ville de Dinan (Bretagne) " Informations diverses sur la ville de Dinan ".

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ANCIENNE NOBLESSE de DINAN

La seigneurie de Dinan est fondée vers 980-990. Les seigneurs de Dinan ont porté le titre de vicomte. Le premier de ces vicomtes dont l'histoire fasse mention se nommait Hamon (frère de l'évêque de Dol Wicohen). Il vivait l'an 1000, et était en grand crédit à la cour de Geoffroy Ier, quatrième duc de Bretagne. En 1169, à la suite du conflit qui oppose le duc Geoffroy, fils du roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt, aux barons bretons, la partie Nord de la ville de Dinan, et de la seigneurie tout entière, est intégrée au domaine ducal. En 1186, transfert des biens de la moitié Sud de la seigneurie à la maison de Vitré, en la personne d'Alain II de Vitré, fils adoptif de Rolland de Dinan, fils d'Alain Ier de Dinan et seigneur de cette partie du domaine depuis 1148. En 1197, suite au décès d'Alain II, la propriété de la seigneurie passe à la famille de Mayenne, à la suite du mariage de l'unique héritière, Gervaise de Dinan, avec Juhael de Mayenne. Ce Juhel ou Juhael, baron du Maine, seigneur de la ville de Dinan après son mariage avec Gervaise de Dinan, l'unique héritière d'Alain II de Dinan mort en 1197, pourrait être le bâtisseur du château qui, selon une légende à laquelle entre autres choses une découverte archéologique faite au XIXème siècle apporte quelque crédit, aurait été transformé vers 1250 en "Couvent de Saint-François". En 1220, suite au décès de Juhael ou Juhel de Mayenne, Gervaise se remarie une première fois avec Geoffroy de Rohan, puis à la mort de celui-ci en 1222 avec Richard de Pembroke (pays de Galles), lequel décède en 1233. En 1237-1238, Gervaise de Dinan décède et l'héritière, Marguerite de Mayenne épouse Henri II de Penthièvre-Avaugour. En 1264, Alain d'Avaugour, fils d'Henri II, acculé à la ruine par le duc Jean Ier, est contraint de vendre les biens de sa seigneurie pour 16 000 livres tournois au fils de ce dernier, Pierre de Bretagne. En 1268, Henri II, soucieux de défendre les droits de son petit-fils Henriot, soumet l'objet du litige à la Cour du Roi, laquelle décide que le duc Jean Ier administrera la seigneurie de Dinan jusqu'à la majorité de l'héritier. En 1283, suite au décès d'Henri II le 6 octobre 1281, Jean Ier obtient dès lors le rattachement officiel de la ville de Dinan au domaine ducal.

Les armoiries des seigneurs de Dinan (en France) et des seigneurs de Dinham (en Angleterre) sont, à peu de chose, identiques. Dans la famille de Dinan, se distingue Françoise de Dinan (1436-1499), gouvernante de la duchesse Anne. En Angleterre, le plus célèbre des Dinham est John, lord Dinham (1443-1501), chancelier de l'échiquier du roi Henri VII.

La maison de Dinan a produit plusieurs grands hommes. Bertrand Du Guesclin descendait d'une branche cadette de cette famille illustre. Plus tard, la ville de Dinan fut réunie au domaine ducale. Enfin, au moment de la Révolution elle appartenait au roi. La sénéchaussée de Dinan avait le titre de cour royale et comprenait dans son ressort les juridictions seigneuriales suivantes : le comté de la Garaye (haute justice), le Bois-Riou (dont la juridiction s'exerçait dans le faubourg des Roiries), Kergorlay (haute justice), Vaucouleur (en Dinan), le Prieuré de Saint-Sauveur (haute justice) aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, le Prieuré de Léhon (haute justice), le Prieuré de Saint-Malo (haute justice) à M. Nouail, les chevaliers de Malte, Beaulieu, Bosquen, la Trinité, le Saint-Esprit, la vicomté de Dinan, la Magdeleine, la Vallée-Plumaudan, Broons, Broonsdineuf, Pont-Briand, Pontaie, Pontual, Plouer et Rigourdenne, Chalonge et Duval, Chalonge, Trévron et la Gibonnais, Beaumanoir, la Ferronnais, le Besso, Langevinais et Boutron, le Chêne-Ferron, Champs-Gérault, Quérinan, Coëtquen, le Chalonge et la Haute-Ville, la Roche-Glé, le Colombier, Lanvallay, la Roche-Colombier, le Mottay, le Gage, la Saudrais, Bois de la Roche, Yvignac, la Herviais, Montafilant au siège de Plancoët, la Chapelle-Bernier, la Ville-Roux, Launay, Vaucouleur en Corseul, la Caulnelais, Beaubois en ce qui relève de Dinan, la Boissière, la Tondourie, le Plessix-Madeuc, la Forestrie, la Baie, la Ville-ès-Fous, la Ville-Morel, la Malte-Ollivet, le Plessix-Balisson, le Pin, le Guildo, Saint-Meleuc, la Touche-à-la-Vache, la Gueurine, Tressaint (haute justice) à M. de Miniac, la Pasquenais, Merdrignac, Lanvollon, le Mottay en Merdrignac, Vaucouleur en Merdrignac, Vaucouleur et la Chaussée en Miniac, Launay-Comatz, la Guerais en Ploubalay, la Conninais, Villedéneuf, Lorgeril, la Crochais, Beauchêne, la Mettrie, la Chênais-au-Porc.

Filleuls de Bretagne Voir Filleuls de la ville de Dinan

Les Nobles de Dinan en 1472 : "Noms des tenants fiefs nobles demeurants en Saint-Sauveur de Dinan : M. Mathurin Troussier .... Jean Cadet .... Guillaume Blanchard ... Pierre Quetier et les hoirs de feu Macé Le Forestier ... Josselin Robert ..... M. Ollivier Touten ... Jehan Robert ..... Allain de Saint-Pierre .... Ollivier de Plineuc .... Pierre Piron .... Guillaume Cadet .... Bertrand Elliquily ..... M. Rolland Corbel. — en Saint-Malo de Dinan : Charles du Breil, sieur de Plumagat (en Trigavou) .... Jean Blanchard, sieur du Lefroy .... Jean Gautier, sieur du Colombier ...... Macé Bourneuf ...... Jean Jalle ....... Pierre du Fresne". (extrait de Des Salles : Evesché de Saint-Malo, anciennes réformations, in-8, Paris 1864, p. 219).

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 24 nobles de Dinan :

Héritier Robert BERART (12 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Héritier Jehan BLANCHART (40 livres de revenu) : défaillant ;

Macé BOURGNEUFF (15 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan CADET (80 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Héritier Jehan CHAUCHART (12 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Olivier DE PELINEUC (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Alain DE SAINT-CIRE (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Charles DU BREILL de Plumaugat (160 livres de revenu) ;

Jocelin EBERARD (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan LA PERRUCQUE (8 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan LE FELLE (30 livres de revenu) : excusé ;

Tanguy LE FORESTIER (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Pierre MORGANNE (50 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan MARQUIER (20 livres de revenu) : défaillant ;

Alain MUCET de la Conninais (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Pierre QUETIER de Foliden (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Jocelin ROBERT (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan ROBERT (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;

Eon ROUXEL (60 livres de revenu) : comparaît revêtu d’une robe ;

Jehan SALLES (15 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Jehan TONILLE (40 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Olivier TOUSTAIN (20 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

Mathelin TROUSSIER (100 livres de revenu) : défaillant ;

Regnaud VINCENT (12 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;

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