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LE RÉGIME RÉVOLUTIONNAIRE DANS LE DISTRICT DE DINAN (25 NIVÔSE AN II - 30 FLORÉAL AN III) |
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La Publication.
La correspondance que nous publions se rapporte uniquement à la période « révolutionnaire » dans le district de Dinan, à la période qu'inaugure la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) et que clôt celle du 28 germinal an III (17 avril 1795), à la période pour laquelle la Convention a décidé de suspendre l'application de la constitution de 1793.
Les armées étrangères menacent la France de toutes parts. C'est à peine si l’on sort de l'aventure du Fédéralisme, si la Vendée est abattue : mais, sur beaucoup de points encore du territoire, la guerre civile se perpétue, et, dans les départements du Morbihan et des Côtes-du-Nord, la Chouannerie exerce ses pillages et répand la terreur. Quelques-uns de ses partisans croient défendre, sans doute, la cause du catholicisme et celle de la royauté, espèrent une restauration monarchique, mais la plupart ne trouvent à ces équipées nocturnes et généralement sans dangers que prétexte à profits. Quant aux autres, c'est la crainte qui les entraîne et le désir d'échapper à la première réquisition.
Avec la loi du 14 frimaire an II, l'intérêt politique se déplace. La police, la sûreté et les mesures militaires sont enlevées au département [Note : Au reste, le Directoire du Département s’en félicite dans son adresse à la Convention du 25 nivôse an II (14 janvier 1794). « ... Chaque jour nous sentons davantage combien etoit nécessaire cette loi qui, en nous rendant à nos fonctions premières, rétablit la marche calme et régulière des affaires qu'il nous incombe d’'expédier. La surveillance des domaines nationaux et la rentrée des contributions, ces deux parties alimentaires du trésor national, recouvrent entièrement nos soins ; l’encouragement de l’agriculture, cet art nourricier, et de l'industrie, cette branche féconde de la fortune publique, n’appellent plus inutilement nos regards... » Archives des Côtes-du-Nord, 1 L 6/3 ff. 149-150. Sa joie est d'ailleurs bien naturelle, et il ressent comme l'effroi rétrospectif de ce qu'aurait pu lui réserver sa participation au mouvement fédéraliste. Cf. LÉON DUBREUIL. La Révolution dans le département des Côtes-du-Nord. Paris 1909, pp. 105 et 199] pour être attribuées aux districts. C'est donc dans les districts que se trouvera momentanément la vie politique, la fièvre de la période la plus passionnante de la dictature de Robespierre et de la réaction thermidorienne.
Or M. Tempier conservait aux Archives de Saint-Brieuc un registre de la correspondance du Directoire du District de Dinan, du 25 nivôse an II (14 janvier 1794) au 30 floréal an III (19 mai 1795). C'était une fortune d'autant plus inappréciable que les archives révolutionnaires de ce district semblent avoir été mises à un véritable pillage, que l'on ne possède aucun des registres de délibérations, et que tout ce qui est antérieur à la période terroriste a presque complètement disparu. Or cette correspondance contient 84 lettres adressées pour la plupart aux Comités de Salut Public et de Sûreté Générale de la Convention Nationale : tous les comptes-rendus décadaires s'y trouvent insérés : et toutes les autres, à l'exception de lettres d'envoi sans intérêt [Note : Nous les avons généralement supprimées et remplacées dans le texte par des lignes de points], sont relatives aux évènements les plus importants, et notamment à la Chouannerie.
Dans les autres districts, pour lesquels l'on possède la presque intégralité des documents, rien de tel. L'on retrouve sans doute mentionné, dans les registres de correspondance générale, l'envoi des comptes-rendus décadaires, mais il ne semble pas que l'on ait pris soin de les recopier ni même d'en conserver les brouillons [Note : Aux Archives Nationales on retrouve quelques-uns de ces comptes-rendus, mais l’on parviendrait difficilement à en reconstituer une collection complète. Au surplus, c'est une tâche que nous n'avons pas tentée].
Mais, alors même que nous aurions eu la possibilité de choisir, nous n’‘aurions pas choisi autrement, car nul district ne présente une physionomie aussi complexe, nul autre n'a ressenti autant tous les effets des lois révolutionnaires. La ville de Dinan et quelques-uns des chefs-lieux de cantons sont patriotes, mais la population des campagnes constitue une masse facilement impressionnable. Déjà les Vendéens sont allés jusqu à Dol ; et Dinan, dans une position stratégique de tout premier ordre sur la Rance où elle commande deux ponts, s'est immédiatement mise en devoir de résister. Ce geste n'a été qu'une ébauche, les Vendéens s'étant dirigés vers Pontorson : mais, à cette défaite inconcevable de l'inepte Tribout, les volontaires dinannais avaient bien fait leur devoir. Maintenant les chouans sont tout proches : ils occupent les districts de Montfort, de Broons et de Lamballe, et déjà ils ont pénétré dans le canton de Tréfumel. Comment le district de Dinan résistera-t-il à leurs incursions ?
D'autre part, Dinan est située sur la seule route encore possible de Paris à Brest ; les Chouans infestent celle de Rennes sur laquelle on n'ose s'aventurer. Des troupes, des convois vont y passer sans cesse, et plus rudement qu'ailleurs se fera sentir le poids des réquisitions.
Enfin les administrateurs sont d'ardents sans culottes, bien éloignés de tenter de se soustraire à l'application des mesures révolutionnaires. Le représentant du peuple Le Carpentier [Note : Il existe déjà une littérature abondante sur Le Carpentier. M. HERPIN (Saint-Malo révolutionnaire, Histoire d'un Comité de surveillance. Ann. de la Soc. hist. et archéolog. de l'arrond. de Saint-Malo 1911) et M. SAINT-MLEUX, (Souvenirs d’un Fédéraliste malouin, op. cit.) nous en fournissent le relevé à peu près en entier. L'ouvrage le plus important est celui de M. le vicomte G. de Brachet : Le Conventionnel Le Carpentier (1759-1829) qui est loin d'être définitif. Dans toute cette littérature, il semble que l’on a oublié ce principe que M. Camille Bloch développa au Congrès des Sociétés savantes de 1911 : « Le véritable historien n'est ni un juge, ni un moraliste, ni un polémiste : C'est un interprète ». La Révolution française, 1911, vol. LX. p. 500] est le fougueux apôtre de la décatholisation, c'est l'adversaire des loges maçonniques parce qu'elles demeurent secrètes, et lon devra y éprouver plus particulièrement toutes les conséquences d’un gouvernement d'exception.
Comment se comporteront les administrateurs dans des circonstances aussi difficiles ? Comment briseront-ils la résistance des partis et vaincront-ils l'inertie des campagnes ?
Puis, c'est Thermidor. Aux jacobins succèdent les démocrates et l'on a de sérieux comptes à régler. Le maximum est aboli, les suspects sont mis en liberté, les ateliers révolutionnaires se ferment, et, à la faveur de la réaction, la Chouannerie, que les terroristes avaient en somme écartée, prend possession de tout le district.
Certes le représentant Boursault est plein d'espérances. Il note les progrès de l’apaisement et de la pacification. « Çà va et çà ira » écrit-il, et ça ne va pas beaucoup et ça ira moins encore, puisque les Conventionnels, en fin de session, devront prendre de nouvelles mesures énergiques et excepter de l'amnistie les délits contre-révolutionnaires, rançon de leur politique antijacobine trop prompte et trop accentuée.
Des contre-révolutionnaires de son ressort, le district de Dinan n'eut pas trop à se plaindre. Le clergé réfractaire, auquel on tolérait l'exercice du culte, se montra soucieux d'apaisement. Mais les bandes de Chouans venant des autres districts, des autres départements parcouraient presque impunément le pays. Et encore s'ils n'avaient fait que couper nuitamment les arbres de la Liberté, mais ils pillaient et assassinaient, et Forcoueffe, président de l'administration districtoriale fut leur principale victime.
Notre correspondance s'arrête à l’époque la plus critique de l'an III, à la veille de l'assassinat de Forcoueffe, à la veille de l'arrêté du 6 prairial (25 mai 1795) par lequel le Directoire ordonne le désarmement des terroristes, à la veille du jour où Le Carpentier passera enchaîné à Dinan avec les autres montagnards que la Convention fait conduire au château du Taureau [Note : Dans le département du Finistère, îlot en face de Morlaix].
Elle s'étend donc sur une période pleine d'imprévus et de revirements, et, pour cette première raison, elle ferait présumer de son intérêt.
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L'on n'attendra pas de nous une description minutieuse du registre dont la cote provisoire est 7 L/3, pas plus qu'une discussion sur son authenticité. Il remonte à une époque trop récente, les signatures des administraleurs sont trop répandues, et les documents qui le corroborent sont trop nombreux pour qu'elle ne simpose pas. C'est uniquement un registre d'enregistrement de la correspondance, et, si la suite des dates n'est pas absolue, la cause en remonte évidemment à une étourderie du copiste qui n'avait pas bien classé ses minutes [Note : Nous nous sommes bornés à rétablir l'ordre chronologique qui s'impose dans une correspondance plus qu'ailleurs. L'absence des minutes ne nous à pas permis d'indiquer avec certitude quels en furent les rédacteurs].
Les lettres, qui y sont inscrites dénotent une certaine instruction, mais une instruction commune à tous ceux qui avaient alors un peu étudié. Leur style est bien caractéristique de l'époque ; ampoule, verbeux, et non sans parfois quelque rapport avec le galimatias : il aime la comparaison banale, la redondance, l'emphase [Note : En voici quelques exemples typiques que nous relevons au hasard de la lecture. « Les ennemis extérieurs, écrit-on le 25 nivôse an II (14 janvier 1794), les vils satellites des brigands couronnés tombent sous les coups assurés des soldats républicains ; les administrations régénérées, chargées de l'exécution des loix révolutionnaires, font rentrer dans le néant tous les ennemis de la Liberté : aristocrates, feuillans, fédéralistes, modérés et jusqu'aux trembleurs qui n'ont pas la hardiess de s'élever à la hauteur des circonstances ; elles doivent aussi rendre impuissans les efforts de ces patriotes d'une date récente qui, par les mouvemens convulsifs d'un patriotisme simulé et contre-révolutionnaire, sont semblables à ces grands débordemens des fleuves qui, après une inondation instantanée ne laissent après eux que la dévastation et la mort : le devoir des administrations régénérées est donc de marcher juste sur la ligne des loix révolutionnaires... » — Le 29 ventôse (19 mars 1794) : « C’est à vous qui avez sçu triompher des satellites de la tyrannie et terrasser les reptiles conspirateurs qui osoient s'élever dans les ténébres de l'intrigue que des administrateurs républicains et montagnards addressent... » — Le 20 germinal (9 avril) : « La rapidité des événemens révolutionnaires excite l'enthousiasme dans l'armée des républicains, frappe de terreur les aristocrates et met les modérés et les égoïstes dans une situation angoissante qui les rend ridicules et méprisables aux yeux de l'observateur philosophe qui médite avec profondeur et sagacité sur l'étonnante série des évènemens politiques... » — Le 15 meéssidor (3 juillet) : « ... Les poissonniers ont la préférence sur les bouchers et ceux-ci se dispensent de tuer ces jours-là les vendredis) et de préparer aucunes viandes pour le consommateur patriote républicain qui envisage que les progrès de la liberté et de l'égalité... » — Les exemples, au reste, venaient de haut, et le représentant en mission Le Carpentier, rendant compte à la Convention Nationale, le 1° ventôse an II (19 février 1794), de l'épuration qu'il venait de faire des autorités constituées à Dinan, n'hésite pas à écrire : « ... L’intention étoit aussi pure que la pompe fut imposante, et l'on peut dire que la moralité publique de Dinan justifie la hauteur de la position que la nature donna à cette cité ». A. AULARD. : Actes du Comité de Salut Public, tome XI, p. 276]. Il importe assez peu, au reste, pour notre objet, que les administrateurs aient abusé du pathos, si les indications que nous fournit leur correspondance sont abondantes et sérieuses.
Il convient, à cet égard, de bien distinguer deux périodes. La première s'étend du 25 nivôse an II (14 janvier 1794) au 24 frimaire an III (14 décembre 1794) : c'est la période du Directoire épuré par Le Carpentier. La correspondance compte 65 lettres, et, parmi elles, de beaucoup les plus importantes. La deuxième du 24 frimaire an III au 30 floréal de la même année (19 mai 1795) appartient au début de la période du Directoire épuré par Boursault [Note : Jean-François Boursault, élu 2ème suppléant à la Convention par le département de Paris, remplace, le 19 mars 1793, Pierre-Louis Manuel démissionnaire. Il était directeur du théâtre Molière] : elle ne compte que 19 comptes-rendus. volontairement secs et sommaires.
C'est donc la période terroriste qui nous sera le mieux connue, tout au moins du point de vue de l'administration. Les exigences du Comité de Salut Public, celles des représentants en mission sont alors singulièrement pressantes, car cest une œuvre colossale que d'assurer le salut de la République. Ils exigent des précisions absolues sur toutes les formes de l'activité : l'industrie, l'agriculture, le commerce, car il faut alimenter les troupes et pourvoir à la subsistance des districts où se fait sentir la disette. Ils veulent connaître, presque au jour le jour, le résultat des opérations administratives, non pas dans le détail futile, mais avec une extrème netteté ; comment s’opèrent les réquisitions ; combien l'on a pu lever de contributions arriérées ; à combien s'élèvent les droits d'enregistrement, les ventes nationales ; si le district est tranquille ; quel est l'état des esprits.
Or les administrateurs qu'avaient choisi Le Carpentier, quelque effort que les démocrates aient fait pour les déconsidérer et quelle qu'ait été l’exagération de leurs sentiments, ne sont pas uniquement des perturbateurs, et leur désintéressement est plus grand qu'on ne l'imagine. Ils eussent été les premières victimes d'une hésitation, d'une tentative de félonie, et les fonctions qu'ils occupaient, au moment où ils les acceptèrent et tout le temps qu'elles durèrent, n'offraient rien d’enviable. Ils étaient incontestablement, en outre, des hommes intelligents, non sans doute d'une intelligence de premier plan, car ceux-là sont rares et ont besoin d’un autre théâtre, mais des hommes à l'esprit ouvert, juges parfaitement avertis des circonstances et des évènements, prêts à l'accomplissement de tous les devoirs pour assurer la sauvegarde de la République, mais nullement sanguinaires. Leur bile put s'exhaler en paroles menaçantes : l'on usa et l'on abusa de la prison. Mais la loi des suspects le leur imposait, et ils se trouvaient soumis en cela au Comité de Surveillance révolutionnaire. Les prisons n'étaient peut-être pas très confortables, et l'hygiène y faisait singulièrement défaut ; mais elles n'avaient rien d'effrayant : les prisonniers y recevaient des visites et même y banquetaient avec les modérés et les démocrates qui leur apportaient des consolations et des victuailles : il s'y fomentait même des complots.
L'on pourra sans doute discuter les conceptions de ces administrateurs de 1794 : ils ont pu se tromper sur le but à atteindre, bien que, en somme, ils aient surtout dû obéir : il n'en reste pas moins qu'ils ont toujours conservé plus que le minimum de conscience quil est strictement raisonnable d'exiger au milieu d'une pareille tourmente.
Leur empressement à répondre aux questions qui leur étaient posées, leur précision, le soin qu'ils apportaient à la rédaction de leurs comptes-rendus décadaires montrent bien que nous n'avons pas affaire à des énergumènes bavards et malfaisants, mais à des administrateurs soucieux de se montrer utiles. Ils n'étaient ni serviles, ni passionnés : le prêtre Tobie [Note : Curé assermenté de Saint-Sauveur de Dinan], que Carrier [Note : A. LALLIÉ, J.-B. Carrier] et Le Carpentier couvraient de leur protection, leur fit toujours l'effet d'un homme dangereux, dont il convenait de se défier, et, d'autre part, dans la répression des tentatives de Chouannerie, ils n'hésitèrent jamais à charger, de toutes les missions de confiance, le démocrate Charles Beslay [Note : Cf. lettre du 9 fructidor an II (26 août 1794). Les administrateurs lui accusent réception d'une lettre où il remet ses pouvoirs, par suite de la suppression du poste de chef de légion. « ... Dinan se souviendra toujours avec reconnoissance de ton zèle dans le grade que tu as occupé, ajoutent-ils, et nous, organes de tout le district, dont nous sommes les administrateurs, nous aimons à rendre solennellement justice à tes soins éclairés. Appelé par ta jeunesse, ton activité et tes talens à servir la République avec honneur, tu déploieras sans doute dans les emplois qui te seront confiés toute l'énergie, le civisme brülant que nous t'avons connus. Jouis avec délice de l'estime et de l'amitié de tes concitoyens. Elles te sont dues jusqu'ici sous tous les rapports. Tu n’es pas fait sans doute pour dégénérer, et le comble de ta gloire sera de continuer à marcher toujours avec le même courage sur la ligne que trace à tout bon républicain l'amour sacré de la patrie ». A. d. C.-N., 6 L 15 f. 69. — Rapprochons, de cette lettre, ce que dit Habasque, en 1836. « M. Beslay est, croyons-nous, le seul homme d'Etat que possède ce département, c'est le seul député des Côtes-du-Nord qui, depuis que nous avons des Chambres, ait pris rang en France, et c'est, nous le pensons, le seul homme parmi nous dont on eût pu faire un ministre. M. Beslay a fait preuve de connaissances étendues en finances, et amis ou ennemis, il faut bien que tout le monde en convienne ». Notions hist., géog., statis. et agron. du dép. des C.-du-N. (Ggp. 1836) 3 vol. p 313............], le futur agent national du Directoire épuré par Boursault.
Ces administrateurs ne manquaient donc pas de clairvoyance. Aussi est-ce avec plus de sécurité encore que nous rechercherons, dans leur correspondance, le tableau véridique de la situation du District de Dinan. Peut-être se sont-ils laissés aller quelquefois à une inquiétude excessive : la fameuse « conspiration de la Cour-Porée », de la découverte de laquelle ils ont tant tiré vanité — la modestie n'est pas vertu révolutionnaire — se réduit sans doute à une simple tentative d'embauchage ; mais les dangers de toutes sortes étaient assez pressants pour qu'on ne s'abandonnât pas à la plus parfaite tranquillité, et que, parfois, on en pût découvrir, sinon d'imaginaires, du moins de peu graves, que l'on avait naturellement tendance à exagérer.
Au moment où Boursault réorganisa les administrations, il n'était pas douteux que la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) allait être rapportée. Le gouvernement normal se rétablissait peu à peu : les représentants en mission, les membres du Comité de Salut-Public et du Comité de Sûreté générale n'étaient plus les mêmes. Les comptes-rendus décadaires semblent plutôt avoir été fournis par habitude qu'en vue d'une utilité précise. Les finances et les ventes nationales restaient soumises à la surveillance de l'administration départementale. Les mesures de sûreté étaient de plus en plus confiées aux généraux. L'administration du district n'apparaissait déjà plus que comme une autorité subalterne, un rouage inférieur d'exécution.
Les démocrates de la fraction modérée que Boursault avait appelés n'étaient pas inférieurs en capacité aux démocrates de la fraction avancée auxquels ils succédaient. Par leur origine même, par les situations qu'ils occupaient, ils appartenaient plutôt à l'aristocratie bourgeoise, alors que leurs prédécesseurs, choisis en partie parmi les cultivateurs, les petits commerçants donnaient à l'administration une teinte plus populaire. Ils se trouvèrent, dès le début, aux prises avec des difficultés rebutantes : les précédents administrateurs refusaient de rendre compte de leur gestion ; des maires et des officiers municipaux cherchaient toutes sortes d'expédients pour ne pas être contraints de remplir leur charges [Note : L'exercice de ces charges était obligatoire]. La Chouannerie s'étendait et c'était de nouvelles difficultés avec les municipalités, inertes, tremblantes ou complices, avec les généraux autoritaires et tyranniques.
Les comptes-rendus se réduisent à des tableaux secs et abstraits. Il n'y a que les articles relatifs à l'exécution des lois et à l'esprit public qui affectent encore un certain développement : les lois sont méconnues, l'esprit public se perd de jour en jour, les progrès des rebelles sont incessants, tandis que les terroristes relèvent la tête et contribuent par leur agitation à accroître l'anarchie politique que complique encore la plus effroyable crise économique.
Le registre ne contient plus désormais de lettres concernant la sûreté générale, et c'eût été une lacune dans notre publication, car quelques-unes des plus importantes affaires soulevées par la première administration auraient paru abandonnées par la seconde. Heureusement l’on ouvrait le 26 nivôse an III (16 décembre 1794), un registre d'enregistrement de lettres et de commissions relatives à la sûreté générale et au salut public, qui compte 38 ampliations et se continue jusqu'au 15 thermidor (2 août 1795). Nous en avons extrait les 5 lettres qui nous ont semblé les plus importantes, dans cette fin de période « révolutionnaire » et que les premiers administrateurs auraient vraisemblablement enregistrées parmi leurs comptes-rendus décadaires. Nous les avons intercalées à leur date, avec leur numérotation spéciale, et en italiques.
***
Le premier compte-rendu décadaire, ou, si l'on préfère, la première « analyse des opérations du Directoire du district de Dinan » ne fut adressée que très tardivement. Elle comprend le relevé des actes administratifs du Directoire depuis le 1er ventôse (19 février 1794) jusqu'au 20 germinal (9 avril), et les raisons de ce retard sont exposées avec netteté tout-à-fait au début du document. Il est précédé de sept lettres d'une importance capitale, qui nous présentent le tableau le plus complet et le plus varié du district au début de 1794. Leurs indications sont au reste précisées, détaillées et étendues par le premier compte-rendu (n° VIII) qui, sous couleur de donner l'analyse des opérations du Directoire, s'étend complaisamment sur le commerce, l'industrie et l'agriculture.
Indépendamment des comptes-rendus analytiques, le surplus de la correspondance serait assez insignifiant si nous ne trouvions à la date du 14 thermidor (1er août 1794) l'obligatoire adresse à la Convention pour la féliciter d'avoir triomphé de « l'infâme Robespierre » [Note : Nul évènement ne se produisait que les administrateurs ne se crussent obligés d'envoyer une adresse de félicitations à la Convention Nationale qui ne manquait pas, enretour, de décerner une mention honorable. Celle que reçut le Directoire de Dinan est du 5 fructidor (22 août 1794). Le département des Côtes-du-Nord et le directoire de Saint-Brieuc avaient été plus prompts dans leur éloge et avaient été mentionnés dès les 24 [Note : A. d. C.-N., 1 L 613, 15 thermidor (2 août)] et 30 thermidor (11 et 17 août 1794). Mais alors que l'administration centrale s'était bornée à un enthousiasme ordinaire : « Que les tyrans frémissent en voyant le sort réservé à ceux qui voudroient monter les premières marches du trône renversé, » les administrateurs de Dinan pour lesquels on aurait peut-être pu imputer à crime leur adhésion aux mesures de Le Carpentier s’empressèrent de recourir à leur connaissance de la mythologie, qui seule leur parut propre à fournir de pareils exemples d'audace, « Comme un autre Encelade, il osa dans ses fougueux emportemens, attaquer le cel de la liberté ; il poussa l'audace jusqu'à détacher de la Montagne un immense rocher dont il menaça sa puissance. Il étoit digne de vous, représentans, de lancer sur lui la foudre nationale... »], et, en fructidor, le récit des évènements de la Cour-Porée, en Saint-Hélen.
La correspondance relative à cette affaire comprend six lettres d'un véritable intérêt. Nous en ferons état dans la suite lorsque nous essaierons de dégager le véritable caractère de cette conspiration. Les premières lettres de l’an III, relatives à la Sûreté générale, que nous avons intercalées dans cette publication, s'y rapportent également [Note : Parmi les autres lettres que nous publions, nous noterons encore la lettre du 11 vendémiaire an III (L III) (2 octobre 1794) relative à une requisition de 200 quintaux de grains, celle du 19 brumaire (LVII) (9 novembre) où le Directoire propose au Comité de Salut Public de créer dans le district de Dinan un atelier pour la fabrication de l'acier celle du 25 brumaire (LXI) (15 novembre) rapportant les bruits que l’on fait courir dans les campagnes que la seconde requisition comprendrait les enfants de 14 à 18 ans ; celle du 16 frimaire (LXV) (6 décembre) relative à la mort du chef de canton LA PALME ; enfin, en intercalaire, la lettre du 19 ventôse (20 du registre de sûreté) (9 mars 1795) où les nouveaux administrateurs se plaignent de n'avoir pu obtenir de leurs prédécesseurs la reddition de leurs comptes].
Ce sont donc les comptes-rendus analytiques de la décade qui en constitue le
véritable intérêt. Un plan minimum avait été posé par le Comité de Salut Public
que dans sa lettre d'envoi de la première
analyse le Directoire du District résuma en ces termes :
1° Extrait des
délibérations ; — 2° Opérations du bureau des expéditions ; — 3° Opérations du
bureau de Sûreté générale, subsistances et approvisionnemens ; — 4° Opérations
du Bureau de la guerre ; — 5° Opérations du Bureau des Domaines nationaux,
opérations du Bureau des Contributions publiques.
Les rubriques du premier compte-rendu portent les titres suivants : Exécution des loix ; Subsistances et approvisionnemens ; Cullure et ensemencement des terres ; Biens nationaux cy-devant ecclésiastiques ; Biens nationaux provenans d'émigrés ; Biens des pères et mères d'émigrés ; Contributions Directes ; Salpêtre ; Loi du 23 août concernant la première réquisition ; Esprit public ; Contributions Indirectes.
L'ordre n'est peut-être pas parfait et l'on pourrait, sans doute, proposer un plan plus rationnel, mais tel qu'il est, il nous apparaît comme aussi complet que possible. [Note : Certaines de ces rubriques — mais seulement celles que nécessitaient les décrets dont l'exécution n'était pas permanente, disparaîtront. Elles seront remplacées au fur et à mesure que nous avancerons dans la Terreur par d'autres telles que : postes et messageries, atelier des armes, comités de surveillance, etc... Avec le nouveau Directoire, elles se réduiront à l'exécution des lois, les contributions, les biens nationaux, le salpètre et l'esprit public]. Il importerait assez peu au reste, que ce plan fût complet, si les développements en étaient insuffisants. Or, pendant au moins tout l'an II, si les administrateurs méritèrent quelque reproche, ce fut bien plutôt celui de prolixité. [Note : Ils tiennent à ce qu'aucun détail n'échappe, et ils poussent même la conscience au point d'indiquer, lors de leur premier compte-rendu le jour de la réception des décrets, lois et proclamations, et la date de leur expédition. Il s'ensuit une énumération fastidieuse qui porte sur 23 articles, tous d'intérêt général et que nous n'avons pas reproduits. — Le Comité de Salut Public s'en plaignit et, dans l'analyse des opérations pendant la 3ème décade de germinal, le Directoire fit amende honorable. « Dans le dernier compte-rendu, écrit-il, l'administration avait entré dans des détails très circonstanciés. Par de nouveaux ordres du Comité de Salut public, il est nécessaire de se resserrer dans des bornes plus étroites. On dira donc que toutes les loix qui parviennent au District reçoivent au même moment leur exécution et que cette exécution est suivie avec toute l’activité révolutionnaire... ». Ils terminaient le compte-rendu de la 3ème décade de floréal : « Le Comité de Salut public remarquera que l'administration ne fait entrer dans ses analyses que l'extrait des opérations les plus significatives et de celles qui se trouvent à l’époque de la rédaction sur la ligne révolutionnaire... »].
Dans la suite, lorsqu'ils eurent reçu, à cet égard les observations du Comité de Salut Public, bien plus concis, ils demeurèrent cependant fort éloignés de la sécheresse, et le tableau qu'ils nous ont présenté de leur district ne manque ni de mouvement ni de vie.
Le soin qu'ils apportaient à la rédaction de leurs comptes-rendus était tellement minutieux que le moindre reproche leur était extrêmement sensible [Note : N'ayant pas ouvert de rubrique pour les subsistances dans l'analyse de la 3ème décade de prairial, ils furent rappelés à l'ordre le 5 messidor (23 juin 1794) par le Comité de Salut public. Que l’on lise leur excuse dans la lettre du 15 (XXII). Ce n’est pas un oubli que l'on a fait, mais à quoi bon se répéter ? « ...... Soyez, intimement persuadés que nous sommes des administrateurs révolutionnaires et que notre zèle pour les intérêts qui nous sont confiés ne se ralentira jamais... ». Et, dans la suite, ils ne manquérent jamais de prévenir qu'ils omettaient telle ou telle rubrique et d'en marquer les raisons]. Pour les contributions, les biens nationaux, le salpêtre, ils eurent l'excellente idée d'en former des tableaux. Lorsque les analyses devinrent plus sèches et plus brèves, au temps de la réaction thermidorienne, les tableaux subsistèrent à peu près seuls, et donnèrent une impression de lecture d'autant plus fatigante qu'il ny a que quelques chiffres de changés : l’ensemble reste le même. Nous n'en avons pas moins jugé nécessaire de les conserver, car nulle synthèse n’est préférable, et parce qu'un tableau ne vaut pas seulement pour les progrès qu'il dénote, mais aussi pour ceux quil n'a pas été à même de déterminer. L'historien trouve un intérêt égal à savoir que telles opérations n'ont pas été faites ou que telles autres ont été productives : il y a, à l'un et à l'autre de ces phénomènes des causes qu'il lui importe de rechercher [Note : Il n'y a que pour la réparation des armes que les administrateurs renvoient le plus souvent aux tableaux dressés par le chef de l'atelier et qu'ils annexent au compte-rendu. Nous n'en avons pas retrouvé, et nous avons pris le parti de supprimer cette rubrique chaque fois qu’elle ne comportait que cette phrase. « Nous ne croyons pas mieux faire voir au Comité de Salut public les travaux qui ont été faits pendant la décade qu'en lui envoyant copie du tableau rempli par le chef de l'atelier, qui est sous la bande de ce paquet »].
***
Nous avons été très frappés de rencontrer ces comptes-rendus sur lesquels nous venons de donner des renseignements succincts, rédigés par l'administration du district alors qu'ils devaient l'être par les agents nationaux. Lorsque nous avons écrit notre étude sur l'administration du district de Redon [Note : Rennes, 1904 (tiré à part des Annales de Bretagne)], c'est, dans la correspondance de Binet, que nous avons trouvé, pour l'époque terrorisle, ces documents précieux.
Il est certain que l’on doit préférer la méthode adoptée par le District de Dinan. Car, pour tout ce qui est interprétation, l'intervention de plusieurs personnes délibérant en commun doit assurément donner une plus grande certitude [Note : D'ailleurs, le fait de délibérer sur un objet pour lequel le Comité de Salut public s'en rapportait à la compétence de l'agent national montre la grande importance que l'on attribuait aux comptes-rendus décadaires].
Il fallait, au reste, pour en agir ainsi, que l'entente fût parfaite entre les membres du Directoire et l'agent national chargé du contrôle de leur gestion. Ce dut être, pensons-nous, le cas général pour la période proprement révolutionnaire, car tous étaient issus d'une même épuration, et les représentants en mission, qui y avaient procédé, n'avaient pas manqué de rechercher chez les administrateurs qu'ils nommaient l'unité de principes et l'unité de vues. L'agent national Corseul se borna donc à être un simple agent d'exécution, et sa correspondance que nous avons entièrement dépouillée ne présente qu'un fort médiocre intérêt [Note : En fait, il se comporte souvent comme un administrateur ordinaire. Dès le 14 germinal an II (3 avril 1794) il est en mission à Ploubalay, et l'agence est restée à la charge de l'administrateur Dubos, son suppléant].
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Nous pensons que, si restreint que soit l'arrondissement d'un district, notre publication ne sera pas dépourvue d'intérêt. Maïs pour l'expliquer, pour la commenter, nous avons cru utile de raconter succinctement l'histoire du district de Dinan à l'époque terroriste, de déterminer le caractére des hommes qui y jouèrent un rôle prépondérant, de dépeindre la lutte des fractions du parti républicain, et de montrer comment furent appliquées les mesures exceptionnelles que prit le gouvernement et à quelles difficultés d'exécution on se heurta.
Nous nous sommes à peu près exclusivement servis pour cette étude de documents de l'époque révolutionnaire. L'ouvrage imprimé d'Odorici [Note : Luigi ODORICI, Recherches sur Dinan], sur Dinan, est le seul que nous connaissions et nous avouons ny avoir — autant dire — rien puisé. Dans les Conférences ecclésiastiques du diocèse de Saïnt-Brieuc, le hasard a voulu que celles qui ont été consacrées à Dinan, par M. l'abbé Fouéré-Macé, croyons-nous, fussent intéressantes et sortissent tout-à-fait de l'ordinaire nullité. Nous nous sommes inspirés des documents quelles renferment. Mais, en somme, nous avons presque toujours remonté aux sources encore abondantes des archives.
Nous donnons ci-dessous notre bibliographie, avec les cotes provisoires, du moins pour les documents des Archives départementales des Côtes-du-Nord. M. Tempier — toujours empressé à venir en aide et à se montrer aimable aux travailleurs — nous avait promis de les remplacer par d'autres cotes définitives. Mais, en trois jours, la mort ravit M. Tempier à ses archives et à la science, et force nous a été de nous borner à transcrire celles que nous avons relevées sur les registres et les dossiers.
Registre de correspondance du District de Dinan avec les Comités de Salut Public et de Sûreté générale de la Convention Nationale, du 25 nivôse an II (14 janvier 1794) au 30 floréal an II (19 mai 1795) [Note : C'est l'objet de notre publication]. A D C N. 7 L/3.
Registre d'enregistrement des lettres el les commissions relatives à la sûreté générale, du 6 nivôse (26 décembre 1794) au 15 thermidor an II (2 août 1795). A D C N. 7 L/6.
Correspondance générale du District de Dinan. (24 nivôse an II — 13 janvier 1794 — au 13 brumaire an IV — 4 novembre 1795). A D C N. 7 L/15.
Copie de lettres. Contribuuons publiques et finances (janvier 1792 — nivôse an IV). A D C N. 7 L/13.
Registre d'avis, du 1er floréal an II (20 avril 1794) au 6 brumaire an IV (28 octobre 1795), A D C N. sans cote.
Sûreté générale (nivôse an II - floréal an III) A D C N. L(m5) liasses 56 à 87.
Affaires variées et notamment salpêtres. A D C N. 9 liasses, sans cote.
Correspondance de l'agent national, A D C N. 7 L/5.
Correspondance générale du département (6 novembre 1790 — brumaire an IV). A D C N. 1 L 6/1 à 4.
Délibérations du Département (4 août 1790 — brumaire an IV) A D C N — L 7 A 1. — L 7 F 2. — L 7 G 3. — L 7 J 4. — L 7 5. — L 7 6.
Correspondance du procureur-général-syndic (25 juin 1790 — brumaire an IV). A D C N. 1 L 34, 35 et 36.
Archives Nationales passim et notamment :
F l c III. Côtes-du-Nord. 12. Correspondance et divers. (1790 —
an VIII).
A F II. 172. Missions. « Bureau de l'Ouest ».
A F II.
Missions. « Armée de l'Ouest ».
F 7 1 b II. Côtes-du-Nord. 1. Personnel
administratif.
F 7 3669. Côtes-du-Nord. Statistique personnelle et morale.
D 3 56. Côtes-du-Nord. Correspondances et pétitions.
C. 328. Adresses à
la Convention.
F2 1-536. Côtes-du-Nord. Délimitation des cantons, etc...
[Note : Cf. CHARLES SCHMIDT. Les sources de l'histoire de France depuis 1789 aux
Archives Nationales (Paris, 1907)].
A. Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut Public (tomes VIII à XIX).
[Note : Pour la bibliographie des ouvrages imprimés, cf. notre volume : La Vente
des Biens Nationaux dans le département des Côtes-du-Nord, et les renvois au bas
des pages].
Voir " La Situation politique du district de Dinan au début de l'An II. "
Voir " La période Terroriste et l'Administration "
Voir " Les Contributions et les Ventes nationales. "
Voir " Politique et Sûreté. "
Voir " La Chouannerie et la Conspiration de la Cour-Porée. "
Voir " La réaction Thermidorienne. "
Un tableau succint vient d'être présenté du district de Dinan sous le régime de la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793).
Suivant les habitudes de pensée que l'on aura acquises, l'on appréciera diversement les actions de ces hommes auxquels incomba la lourde tâche d'administrer, au moment le plus critique qu'ait jamais traversé notre pays. Mais l'on devra se demander si, dans les circonstances, il était possible de faire mieux.
Les idées de la Révolution sont restées vivaces encore dans tous les esprits Alors que les dénominations des partis politiques de la Restauration et des gouvernements qui l'ont suivie nous apparaissent bien anciennes, bien archaïques, celles de l'époque révolutionnaire nous semblent toutes proches. Le lecteur doit donc faire effort pour ne pas se laisser entraîner aux passions qui l’agitent peut-être. Les hommes que nous avons fait revivre ne sont pas même des administrateurs de second plan. Ils ont été surtout des hommes de volonté et d'énergie, sujets aux entraînements, sujets à l'erreur, mais qui doivent être jugés avec bienveillance parce qu'ils avaient au cœur amour de leur pays.
Voir " Correspondance du Directoire du District de Dinan durant la période révolutionnaire (Partie 1). "
Voir " Correspondance du Directoire du District de Dinan durant la période révolutionnaire (Partie 2). "
Voir " Correspondance du Directoire du District de Dinan durant la période révolutionnaire (Partie 3). "
(Léon DUBREUIL).
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