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EGLISE SAINT-MALO DE DINAN

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En forme de croix latine, l’église comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept, un chœur, de trois travées barlongues et d’une à trois pans, entouré d’une carole sur laquelle s’ouvrent neuf chapelles dont la sacristie plus large que les autres.

Eglise Saint-Malo de Dinan (Bretagne) 

Historique : Prieuré fondé en 1066 par Olivier de Dinan pour servir de refuge en temps de guerre à huit moines de Saint-Malo-de-l'Isle, il fut donné en 1108 à Marmoutiers par Benoît, évêque d'Aleth, donation ratifiée par Geffroy de Dinan et son fils Olivier et confirmée plus tard par l’évêque Donoald, le 7 des calendes de janvier 1124. Une chartre de 1178 montre qu’à cette époque l’église n’avait jamais été terminée et Olivier de Dinan, qui se retirait alors au couvent, ordonna de l’achever avant trois ans.

L’église était alors à l’emplacement de la chapelle actuelle de Saint-Joachim, en dehors de l’enceinte ; aussi, sur l’avis de ses capitaines, le duc ordonna-t-il de l’abattre en 1487 de crainte qu’elle ne serve de point d’appui aux Français qui menaçaient d’assiéger la ville. Le duc, en même temps qu’il en autorisait la reconstruction à l’intérieur de l’enceinte, fit don d’amortissement pour le nouvel édifice le 10 avril 1488 après Pâques. Le 12 juin 1489, Jean, vicomte de Rohan, acheta de ses deniers, moyennant 557 livres 9 sols, divers héritages près de la chapelle Saint-Léonard pour bâtir à leur emplacement la nouvelle église, emplacement dont il fit don se réservant un enfeu au haut du choeur, près du maître-autel. Le 18 août suivant, d'Angers, Pierre de Laval, archevêque de Reims et évêque commandataire de Saint-Malo, donna son consentement à l’érection de la nouvelle église sous réserve de ses droits.

L'oeuvre commença aussitôt, ainsi que l’indique l’inscription suivante sur le pilier du choeur près de l’aile sud du transept :

Le dix septiem(e) de may, l’an mil quatre ce(nt)s iiii xx et dix fut com(m)a(n)cée pour vray ceste eglise en ce po(r) prins par les tresoriers à ce c(om)mis des quelx les no(m)s so(n)t Jeh(a)n, Gicq(ue)l et Jeha(n) du Buot q(ue)lsx o(n)t co(m)mis Olivier Rouxel.

Les offrandes affluèrent : Denys Gervaise donna un ducat pour avoir assis la première pierre du pignon, Jacques Matignon un vieil écu pour avoir assis la première pierre d’un petit pilier, Madame de Coetquen vingt livres, des changeurs juifs quinze livres, un habitant de Saint-Lô un écu, etc., etc...

Dès que les murs du choeur furent suffisamment élevés, on s’empressa de mettre une charpente, dont le bois coûta vingt-et-une livres, et l’on acheta du glé pour faire la couverture à cinquante sous le mille, couverture qui fut exécutée par le couvreur Pichonnaye qui reçut trois sous par jour et son serviteur deux sous.

L’on procéda ensuite à la bénédiction du choeur qui fut faite au mois de septembre 1491 par Mgr. Abel, évêque d'Ionie, par procuration de Mgr. de Saint-Malo. Les seigneurs de Pléboule et de la Rivière allèrent chercher l’évêque et il en coûta cinquante-cinq livres pour les frais de la cérémonie et du festin. La quête qui fut faite alors produisit dix-sept livres onze sols, et Charles VIII et la reine Anne donnèrent cent livres tournois sur les deniers de la ville.

Le premier maître d'oeuvre fut Guillaume Juhel, qui touchait cinq sols par jour alors que maçons et charpentiers étaient payés quatre. On acheta d’abord la pierre à Quérinan, puis on fit l’acquisition d’une perrière à Mégrit, vendue par Jean le Menecier. Celle-ci étant dans le fief de Guillaume Cadier, sr. de Quérinan, ce seigneur tomba brutalement sur les ouvriers et empêcha l’exploitation. L’on transigea ; mais, à leur tour, les trois fils du seigneur, Brient, Servais et Pierre Cadier, battirent les carriers et il fallut un nouvel accord, si bien que des douze écus primitivement prévus, le prix de la perrière était passé à cinquante-cinq livres dix sous plus vingt-sept sols dix deniers de frais de contrat.

Cependant, les travaux du choeur avaient épuisé les ressources, aussi les trésoriers pensèrent-ils à un pardon général et dépêchèrent-ils à Rome Jean Toullou auprès de Mgr. Thomas James, évêque de Dol, alors à Rome. Quelques années plus tard, en 1505, Jehan Lemaître, successeur de Guillaume Juhel, fut envoyé par les trésoriers à Coutances « afin de vesuer l’église du dict Coutances pour comprendre et entendre l’édifice de la dite église ». En cette dernière année, Maître Guillaume Le Bascle, receveur du vicomte de Rohan, donna au nom de celui-ci cent livres pour l'oeuvre ; et quelques années plus tard, en 1511, Louis XII fit donner également cent livres pour aider à la construction.

Mais bientôt la caisse fut à nouveau vide. En 1517, Guy de Santerre fut envoyé à la Cour pour demander un secours à la chancellerie et François Ier accorda vingt-cinq écus d’or pour continuer l’édifice ; mais le vicomte de Rohan ayant abjuré et Saint-Malo de Dinan perdant de ce fait son opulent protecteur, il fallut se résigner à laisser la tour inachevée ainsi que les bas côtés de la nef dont les grandes arcades furent bouchées. L’édifice mesurait alors 220 pieds de long et le transept 132 pieds de largeur.

L’on paracheva, semble-t-il, certaines chapelles, ainsi que l’indique sur l’une d’elle l’inscription : « En l’an 1543, Jehan de la Haye, sr. du bouais Collin a construit cette chapelle ».

En 1597, l’église fut fortement endommagée par l’explosion d’un magasin de poudre situé dans la tour Saint-Julien et la nef fut, entre autres, couleuvrée en plusieurs endroits. La date de 1613, au-dessus de la porte midi doit concerner des travaux de restauration exécutés à la suite de cet accident.

En 1727, les murs de la nef ayant perdu leur aplomb, on fit visiter l’édifice par un ingénieur de Saint-Malo, nommé Datour, qui fit baisser la hauteur de 11 pieds 3 pouces et construire trois arcs-boutants, travaux terminés en avril 1729 et qui se montèrent à 500 livres. En février 1775, le grand vitrail au-dessus de la porte fut défoncé par la tempête et fut rétabli sur les plans de M. Véron, architecte de Saint-Servan, il en coûta 1.500 livres à la fabrique.

Sous la Révolution, l’église servit de halle au blé, de magasin, d’écurie, de salle de spectacle et de caserne. Elle fut entièrement saccagée en 1793 et notamment furent détruits le maître-autel et le beau tombeau en marbre d'Italie de Raoul Marot des Alleux, sénéchal de Dinan pendant la Ligue, et disparurent les quinze pièces de tapisseries qu’avaient données, en 1685, P. Le Corvaizier pour la décoration, dont sept étaient relatives à l’histoire de Constantin, sept à l’histoire de Joseph et une « à la romaine ».

Saint-Malo fut rendue au culte en 1803 dans un étal pitoyable. Le 21 floréal an XI, le devis de réparations à faire à l’église et au presbytère, dressé par le citoyen Harouard, architecte, se montait à la somme de 10.023 francs, aussi la municipalité demandait-elle la suppression de la paroisse. On y plaça tout d’abord le maître-autel et les stalles de l’abbaye de Léhon.

Enfin, la nef fut réédifiée au cours du XIXème siècle. Les travaux, exécutés sur les plans de MM. Aubry et Guépin, furent commencés en 1855 et terminés en 1865. L’église fut consacrée le 4 avril 1866 ainsi que le maître-autel.

Eglise Saint-Malo de Dinan (Bretagne)

 

Extérieur : Seules les portes jumelées ouvertes sur le pignon midi et de bon style Renaissance, ainsi que le chevet sont à remarquer. Celui-ci présente autour du déambulatoire des chapelles polygonales dont les fenêtres sont surmontées de grands gables et les couvertures à noues multiples.

Eglise Saint-Malo de Dinan (Bretagne)

 

Intérieur : Le choeur comprend de grandes arcades, un triforium et de grandes fenêtres hautes. Le transept est nu et son aile sud est percée d’une grande fenêtre masquée par le buffet d’orgues ; enfin la nef comprend de grandes arcades, pas de triforium et des fenêtres hautes.

 

Mobilier : L’église ayant été saccagée pendant la Révolution, il ne reste rien du mobilier ancien et l’on doit déplorer partie entièrement la destruction du retable du maître-autel qui avait été commandé à Paris le 15 décembre 1664 à Pilon, sculpteur ; et celle du retable de la chapelle du Saint-Sépulchre, commandé par Toussaint Marot, sr. de la Garaye, à Claude Lamer, maître sculpteur, le 20 juin 1718.

Actuellement, il y a lieu de noter :

1° Un bénitier octogonal en granit sculpté du XVème siècle (classé) ;

Eglise Saint-Malo de Dinan (Bretagne)

2° La chaire en. bois sculptée, du XVIIIème siècle, provenant du couvent des Dominicains (classée). L’ange qui la surmonte a été refait au XIXème siècle par le sculpteur Dominique Molquenet, de Nantes ;

3° Un autel du XVIIIème siècle ;

4° Deux belles pierres tombales du XIVème siècle provenant du prieuré de Saint-Georges et représentant Guillaume Le Voyer, sieur de Trégomar, chambellan du duc Jean IV et Renée Madeuc, sa seconde femme. Ces pierres tombales, en granit de Kerinan, ont été données à l’église en 1923, par la famille Faisant de Champ-Chesnel, propriétaire de l’ancien prieuré fondé par Guillaume Le Voyer.

Parmi le mobilier moderne il y a lieu de mentionner :

Le maître-autel dû à Hérault, de Rennes, inauguré le 11 mars 1877 ; un bénitier supporté par satan, bon pastiche du XVème siècle, exécuté par Delaune et Bouchet en 1864 ; le buffet d’orgues dans l’aile sud du transept dû à M. Alfred Oknow, de Londres, et inauguré le 29 juillet 1889 ; le petit orgue du choeur installé en 1874 et venant du maître Kowalski ; une statue de saint Malo par Savary ; un tableau d'Archenault donné par l’empereur en 1869 et représentant le Christ Victorieux ; enfin toute une série de verrières modernes consacrées à l’histoire de Dinan : Translation des reliques de saint Malo, Anne de Bretagne, Charles de Blois, Geffroy de Dinan, saint Vincent Ferrier, M. de la Garaye, verrières dûes aux ateliers Virolle-Desjardin et Merkelen. Mentionnons enfin l’autel de l'archiconfrérie dû à Le Merrer (R. Couffon).

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