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LE MONASTÈRE DES BÉNÉDICTINES DE DINAN. |
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La maison des Bénédictines de Dinan fut fondée en 1628. Ces religieuses étaient installées dans la communauté de la Victoire, actuellement occupée par le Collège communal.
En 1746, un incendie détruisit une partie de leur Communauté ; et, depuis tors, les Bénédictines, qui vivaient sans « fondation ny bienfait que des religieuses qui entrent auxdictes maisons » — les Bénédictines, dis-je, tombèrent peu à peu dans une véritable misère. Elles vivaient, comme nous allons le leur entendre dire, « des aumônes et charités de l'évêque de Saint-Malo et autres personnes charitables, et d'une rente faite par le Roy ».
En 1770, elles présentèrent une requête à M. l'abbé de Pontbriand, vicaire général de l'évêque de Saint-Malo, lui exposant la détresse dans laquelle elles se trouvaient et le priant de supplier l'évêque de Saint-Malo de leur assurer une pension viagère en échange de l'abandon qu'elles lui feraient de leur monastère et de ses dépendances.
L'année suivante, 28 octobre 1771, Monseigneur des Laurents, évêque de Saint-Malo, envoyait M. Jacob, son vicaire général, visiter la Communauté et s'enquérir de ses besoins.
M. Jacob dressa, comme suit, le procès-verbal de sa visite (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine ; G. 73,. Evêché de Saint-Malo) :
« L'an mil sept cent soixante-onze, le vingt huitième jour d'octobre, nous, vicaire général de Mgr l'Evêque de Saint-Malo, nous sommes transportés au monastère des religieuses Bénédictines, dit de la Victoire de la ville de Dinan en ce diocèse, accompagnés du sieur Jean Servan Pierre Puelle de Saint-Simon, directeur et chapelain dudit monastère, et du sieur René Derouillac, prêtre, professeur en théologie, où étant arrivés et nous ayant fait ouvrir les portes du monastère nous avons convoqué la Communauté, que nous avons trouvée composée de huit religieuses de choeur professes, sçavoir les soeurs Laurence Gauthier, dite Marie de Saint-Dominique, prieure. Thérèse Gillette Girard, dite Marie de Sainte-Pélagie, sous-prieure et dépositaire.
Angélique Baudet, dite, de Sainte-Croix.
Hélène-Thérèse Piednoir, dite, Marie de Jésus.
Anne-Marie Cardan, dite, Marie
de Sainte-Anne.
Julienne Roüyer, dite, de Sainte-Rosalie, procureuse.
Julienne Dracke, dite, Marie-Angélique, tourrière.
Jeanne-Elisabeth Mahault,
dite, Marie de Sainte-Agnès.
De trois soeurs converses professes, scavoir
les soeurs :
Marie Nouri, dite, de Saint-Félix.
Mathurine Hautière, dite,
de Saint-Joseph.
Julienne Nepveu, dite, de Saint-Jean.
Et de plus une oblate, ou pensionnaire perpétuelle, demoiselle Rose Aubry.
Nous leur avons exposé le sujet de notre visite, et avons requis que les religieuses vocales s'assemblassent capitulairement, afin de nous faire, chapitre tenant, une déclaration exacte de tous les biens, tant en fond qu'en mobilier que possède actuellement la Communauté, et des charges qu'elle est obligée de remplir. Sur cette requisition lesdites religieuses se sont rendües et assemblées au Chapitre, suivant les formes canoniques et ordinaires, et au son de la cloche, et ont fait par écrit la Déclaration suivante :
Nous superieure, sousprieure, procureuse et autres religieuses vocales du Monastère de la Victoire de Dinan en Bretagne, diocèse de Saint-Malo, capitulairement assemblées en notre dit monastère, déclarons à M. Jacob, vicaire général de Mgr l’Evêque de Saint-Malo, que nous possédons ce qui suit :
1° Un trait de
dixme du Vaulembert, paroisse de Corseul, affermée quatre vingt livres, .. 80 l.
2° Un colombier, trente livres, cy… 30 l.
3° Une petite maison et deux petits
jardins au haut du champ, nonante-six livres, cy… 96 l.
4° Deux autres petits
jardins, trentre-trois livres … 33 l.
5° Un petit cellier, vingt livres… 20
l.
Total des biens fonds… 259 livres.
Charges annuelles
Deux cents quarante-six
messes.
Aux PP. Jacobins deux cents quatre-vingt-cinq livres, seize sols …
285 l. 16s.
A la paroisse de Saint-Malo, dix livres … 10 l.
Aux PP. Cordeliers,
cinq livres, dix sols … 5 l. 10 s.
A la paroisse de Saint-Sauveur, quinze sols … 15
s.
A l'abbaye de Beaulieu, seize sols, trois deniers … 16 s. 3d.
Au Domaine, trois
livres, un sol, six deniers … 3 l. 1 s. 6 d.
A la chapelle des Deleguay, paroisse de
Saínt-Sauveur, cinq livres ... 5 l.
Total des charges annuelles … 310
l. 18s. 9d.
La susdite déclaration qu'elles nous ont mise en main est signée par les huit religieuses vocales composant le chapitre. Et sur ce que nous leur avons fait remarquer que parmi les charges, elles n'avaient fait aucune mention de ce qu'elles étoient obligées de païer à leur chapelain pour son honoraire ; elles nous ont déclaré qu'elles payaient annuellement une somme de trois cents livres ; laquelle ajoutée a celle ci-dessus, fait celle de six cents dix libres dix huit sols neuf deniers de charges annuelles. Elles nous ont déclaré en outre qu'elles sont redevables de plusieurs années d'arrérages de la somme de 285 l. 16 s., marquée ci devant düe annuellement aux PP. Jacobins, pour quelque partie du terrein qu'occupe leur monastère ; n'ayant pas été en état de les payer, à raison de l'extrême misère où elles sont réduites, ne vivant que des aumônes et charités que leur font Mgr l'Evêque de Saint-Malo, et les autres personnes charitables, qui veulent bien avoir pitié d'elles ; et de la petite rente que veut bien leur faire Sa Majesté ; laquelle rente ayant été diminuée de cent livres à la mort de chaque religieuse, depuis l'incendie de leur monastère arrivé en 1746, a été réduite pour l'année dernière à cent écus.
Elles ont ensuite ajouté qu'elles n'avoient aucune autre espèce de biens, que les ornemens et argenterie de l'Église, et les meubles, nipes et ustenciles servant à la Communauté. Et comme nous aurions voulu connaître au juste à quoi pouvait se monter la valeur de toutes ces choses, nous avons fait entrer, du consentement des religieuses, un maître orfèvre juré, avec lequel nous nous sommes transportés à la sacristie intérieure de la Communauté, accompagnés de la Prieure, de la Sacristaine et autres religieuses, et nous avons visité, examiné et fait peser en notre présence toute l'argenterie servant à l'Église et qui consiste en quatre chandeliers d'autel, une grande et une petite lampe, un bénitier avec son goupillon, un encensoir avec sa navette, trois paires de burettes avec deux plats ou cuvettes, un soleil, un plat de communion pour les religieuses, deux calices avec leurs patènes, et deux ciboires (dont un étant dans le Tabernacle avec les hosties, n'a pu être pesé) et toutes ces pièces d'argenterie ayant été pesées séparément, se sont trouvées faire ensemble la quantité de 79 marcs, 7 onces, un gros 1/2 lesquels à 48 l. le marc font la somme de 3.835 l. 2 s. 6 d. et l'inventaire a été rédigé par écrit par ledit orfèvre qui l'a affirmé véritable, et après l'avoir signé, s'est retiré.
Nous avons ensuite requis deux revendeurs, ou priseurs-jurés, pour faire l'estimation des ornemens de ladite sacristie, et sont alors entrés le sieur Hyacynthe Hercouët, maître tapissier juré, et la demoiselle Marie Mallet, marchande jurée et priseuse, tous deux de la ville de Dinan ; lesquels ont vû, examiné et estimé, en notre présence, séparément et pièce à pièce, tous les ornemens, qui consistent en chasubles avec leurs dépendances, chappes, dalmatiques et tuniques, paremens ou devants d'autel, étoles, etc., dont un certain nombre sont encore beaux, quelques-uns précieux en broderie, et le reste d'étoffes simples, plus ou moins usés ; lesquels ont été estimés valoir ensemble la somme de 1.893 l. 10 s., et l'inventaire a été mis par écrit et signé par lesdits Hercouët et Mallet.
Aïant ensuite fait, de la même manière, l'inventaire et l'estimation des linges de ladite sacristie, consistants en surplis, aubes, nappes d'autel, etc., ils se sont trouvés former ensemble la somme de 236 l.
De là, nous nous sommes transportés dans toutes les chambres communes et particulières, cellules, et dans tous les lieux qui composent ledit monastère, où nous avons visité, examiné et fait estimer séparément et pièce à pièce, tous les meubles, linges, ustenciles, comme lits, armoires, tables, etc., et généralement tout ce qui sert à la Communauté ; toutes lesquelles choses se trouvant en fort mauvais état, et plus qu'à demi-usées, ne font tout ensemble, suivant l'inventaire exact que nous en avons fait faire, que la somme de 1.379 l. 8 s. Les religieuses nous ont assuré n'avoir pour leur service aucune pièce d'argenterie.
Lesdits prisage
et estimation étant finis, après avoir renvoïé lesdits priseurs, nous nous
sommes transportés à la cellule de la dépositaire ou procureuse, et là nous
avons fait ouvrir, en présence des deux Messieurs qui nous accompagnaient et des
mêmes religieuses que ci-devant, le coffre de dépôt, servant d'archives à la
communauté, et nous avons vû, examiné et cotté tous les papiers qui s'y sont
trouvés et qui consistent en :
1° Titres et contrats d'acquêt du terrein
qu'occupe ledit monastère, lequel a été aggrandi et étendu successivement, par
parties et en differens tems.
2° Un nombre de quittances des rentes et
sommes payées par les religieuses.
3° Des ordonnances et réglemens des
seigneurs évêques de Saint-Malo pour les religieuses.
4° Des requêtes,
transactions, sentences et autres pièces concernant les procès qu'a été obligée
de soutenir quelquefois la Communauté.
5° Les livres de compte et registres
de recette et dépense de la Communauté, en düe forme.
6° Enfin une quantité de papiers différents d'assez peu
d'importance.
Et sur ce que lesdites religieuses nous ont assuré qu'elles n'avoient aucune autre sorte de biens, papiers, titres, ni autre chose à déclarer, qu'elles ne connoissent aucuns fondateurs de leur monastère ; nous avons terminé notre visite, et avons dressé et arrêté le present procès-verbal, pour servir où il appartiendra. Fait et arrêté sur les lieux le même jour et an que devant.
Ainsi signé, Soeur Laurence Gaultier, dite Marie de Saint-Dominique, prieure. Soeur Thérèse Gillette Gérard, dite Marie de Sainte-Pélagie, sousprieure et dépositaire. Puelle de Saint-Simon pour Mde Angélique Baudet, dite de la Croix, qu'une incommodité à la main empêche de signer. R. Derouillac pour Hélène Thérèse Piednoir, dite Marie de Jésus, qui ne peut signer. Anne Cordon, dite Soeur Marie de Sainte-Anne.
Soeur Julienne Roüyer, dite Marie de Sainte-Rosalie, procureuse. Soeur Julienne Dracke, dite Marie-Angélique, tourière. Soeur Jeanne-Elisabeth Mahault, dite Marie de Saint-Agnès, lingère. Jacob, vicaire général. Et plus bas. Par ordre de M. le vicaire général, Simon, secrétaire ».
Malgré cette constatation de la misère des Bénédictines, les secours tardaient à venir. L'évêque fit une longue absence, pendant laquelle seules les dettes augmentèrent.
Le 6 juillet 1772,
les religieuses écrivirent alors une lettre pressante à l'évêque de Saint-Malo
(Arch. départ., G. 73).
« Monseigneur,
Monseigneur l'Evêque de Saint-Malo,
Supplient
humblement les religieuses bénédictines de la Victoire de Dinan.
Disant
qu'elles ont déjà pris la liberté de vous représenter leur misère extrême, et de
vous supplier d'y pourvoir, en leur assignant des communautés de votre diocèse,
ou elles puissent vivre convenablement et toujours sous votre obéissance et votre protection.
Leurs besoins, Monseigneur, n'ont fait qu'augmenter, pendant votre absence, en
proportion de leurs infirmités. Leurs dettes, déjà considérables, augmentent
également par les arrérages qui s'accumulent, et par l'impossibilité ou elles
sont d'en acquitter la moindre partie. Il en est de même des réparations de
toute espèce nécessaires à leurs murs et édifices, qui deviennent toujours plus
urgentes, et dont le défaut ne pourront manquer d'en occasionner bientôt la
ruine.
« Le comble de leur affliction est de ne pouvoir espérer d'adoucissement à leurs maux, tandis qu'elles seront réunies dans la maison qu'elles occupent. Leurs meubles, dont elles vous ont, Monseigneur, donné l'état avec celui de leurs dettes, ne leur sauraient être d'aucune ressource. Loin d'y trouver du superflu, elles n'en ont pas même suffisamment pour leur usage, et leurs revenus sont si minces, que, quand ils seraient exempts de dettes, ils ne suffiroient pas pour les besoins d'une seule religieuse, et à plus forte-raison d'une Communauté composée de onze personnes accablées sous le poids de la vieillesse et des infirmités, et par là incapables de se subvenir les unes aux autres, ou de trouver des ressources dans le travail de leurs mains.
Il est donc d'une nécessité pressante et absolument indispensable, pour la conservation de leurs vies, qu'elles soient incessamment dispersées en différentes maisons, pour n'être pas trop à charge à chacune, ou, dégagées de tout autre soin que de celui de leur salut, elles trouvent du soulagement à leurs maux et de la ressource à leur indigence. Il n'y a que votre protection, Monseigneur, qui puisse leur ouvrir ces aziles, et votre charité peut seule y pourvoir à leur subsistance, ainsi qu'au paiement de leurs dettes en principaux et arrérages, et aux réparations nécessaires à leurs maisons et édifices.
Mais comme il ne seroit pas juste que votre Grandeur en fit les frais sans en avoir reprise, et que d'ailleurs ces communautés feraient sans doute difficulté de les recevoir à moins d'avoir des hipoteques valables qui assurent leur paiement en touttes circonstances, les suppliantes déclarent y affecter dès aujourd'hui tous leurs biens fonds, vous priant, Monseigneur, d'en prendre vous-même l'administration, avec faculté d'y commettre telle personne qu'il vous plaira, soit réservant seulement la propriété jusqu'au décès de la dernière vivante. Elles y affectent également leurs meubles et effets mobiliers, dont elles cédent à votre Grandeur la pleine et entière disposition.
A ces conditions, elles osent se flatter de ressentir bientôt de nouveaux effets de votre bienfaisance qu'elles ont déjà tant de fois éprouvée, et elles redoubleront leurs voeux pour la conservation de votre illustre personne.
Fait en notre monastère de la Victoire, le sixième de
juillet mil sept soixante douze.
( Signé :)
Soeur Laurance Gaultier, ditte
Marie de Saint-Dominique, prieure ;
Soeur Terese Gilette Girard, ditte Marie
Pélagie, souprieure et dépositaire ;
Soeur Angélique Bodet de Sainte-Croix ;
Soeur Anne Cordon, ditte Mari de Sainte Anne ;
Soeur Julienne Roüyer de
Sainte Rosalie, procureuse ;
Soeur Julienne Drake, ditte Marie de Saint
Agnès ».
La réponse de Monseigneur des Laurents ne se fit pas attendre. Le 20 juillet 1772, il faisait paraître l'ordonnance suivante : (Arch. départ. d'Ille-et-Vilaine, G. 73)
« Antoine Joseph des Laurents [Note : Sur la lettre même des Religieuses se trouve une première rédaction de l'ordonnance, avec des renvois, et portant cependant la signature de l'évêque et celle de son secrétaire. La dernière rédaction, celle que je donne, porte le grand sceau de Mgr des Laurents. C. R.], par la miséricorde de Dieu et la grace du Saint-Siège Apostolique, Evêque et Seigneur de Saint-Malo, baron de Beignon, conseiller du Roi en ses conseils, etc. Vû la requête à nous présentée par la communauté des religieuses Bénédictines du monastère de la ville de Dinan dans notre diocèse, en date du sixième, présent mois de juillet, tendante, pour les raisons y contenues, à ce qu'il nous plaise les disperser et faire transférer dans d'autres communautés et maisons religieuses, où elles puissent vivre et finir leurs jours tranquillement, conformément à leurs voeux et profession, attendu que l'extrême pauvreté où ells se trouvent réduites dans leur dit monastère, les met absolument hors d'état de pouvoir y subsister : Vû le procès-verbal de la visite faite en forme canonique dans ledit monastère par Mr Jean Jacob, chanoine-pénitencier de notre Eglise Cathédrale et notre vicaire général, en date du 28 octobre 1771, par lequel procès-verbal il conste de l'état et extrémité où elles sont réduites : Vû les pièces jointes audit procès-verbal contenant en détail l'état circonstancié du peu de bien qui leur reste tant en fonds qu'en mobilier : Nous, attendu l'extrême pauvreté desdites religieuses, lesquelles ne peuvent absolument vivre dans le monastère de la Victoire de Dinan, et pour les raisons contenües et déduites dans la susdite requête, avons ordonné et ordonnons par les présentes que lesdites religieuses Bénédictines seront dispersées, et sortiront incessamment de leur dit monastère, pour se rendre dans les autres communautés et maisons religieuses qui leur seront assignées par Nous, ou nos grands vicaires, et y demeurer jusqu'à la mort dans l'observation de leurs voeux et profession autant que faire se pourra. En conséquence il sera fourni sur la valeur de ce qu'il leur reste de biens tant en fonds qu'en mobilier, à chacune d'icelles, tant aux Religieuses de Choeur, qu'aux Soeurs Converses et Oblate, une pension viagère alimentaire convenable et telle qu'il sera vû appartenir : parce qu'aussi lesdites Religieuses, avant de sortir de leur monastère, seront tenües de faire dresser par devant notaires et donner une procuration générale et spéciale, telle qu'il conviendra, à Nous, ou à tel autre que Nous leur désignerons, à l'effet de disposer de tous leurs biens, tant en fond qu'en mobilier et généralement de tout ce qui leur appartient, soit pour la gestion et administration desdits biens, soit même pour la vente, aliénation, transport, ou union d'iceux, à telle maison, communauté, institution, établissement, ou autre objet quelconque, suivant qu'il nous paraîtra convenable ou utile pour le bien de l'Église ou de notre diocèse : laquelle procuration portera la clause expresse que Nous pourrons Nous en servir par Nous-mêmes, ou la transporter, et y substituer telle personne que bon nous semblera. Nous réservant au surplus à Nous ou à nos grands vicaires d'ordonner et régler ce que nous verrons appartenir, pour l'acquit des messes et fondations dont lesdits monastère et communauté de la Victoire de Dinan peuvent être chargés, afin de remplir autant qu'il sera possible et de la meilleure manière que faire se pourra l'intention des fondateurs. Donné à Saint-Malo, dans notre Palais Episcopal, sous notre seing, le contre-seing de Notre secrétaire, et le sceau de nos armes, le vingtième jour de juillet, mil sept cent soixante douze. (Signé) + ANTOINE-JOSEPH, évêque de Saint-Malo. Par Monseigneur. (Place du sceau). (Signé) Rousselin, chanoine, secrétaire ».
Le 30 juillet 1772, les Bénédictines donnèrent à Mgr des Laurents la procuration qu'il demandait (Arch. départ. ibid.). Et ce jour même elles quittèrent Dinan et furent dispersées dans d'autres communautés. L'Evêque de Saint-Malo s'engagea à faire à ces onzes religieuses, sur ses propres deniers, une rente viagère de 25.000 livres.
(Ch. ROBERT, prêtre de l'Oratoire de Rennes).
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