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LES PRIVILÈGES DES ÉVÊQUES DE DOL.

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PRIVILÈGES DES ÉVÊQUES DE DOL RECONNUS PAR LES ÉTATS.

Les premières discussions, sur la préséance aux Etats, que nous trouvions dans les Registres, ont lieu, non pas entre les prélats, mais entre leurs vicaires généraux et les membres de leurs chapitres. Car les vicaires et les chanoines bretons partageaient et défendaient les prétentions de leurs évêques.

Ainsi, en 1567, les Etats se tenant à Vannes, Allain Hervy, chanoine de Dol et vicaire général de Messire Charles d'Espinay, évêque de Dol, réclame pour celui-ci la préséance sur tous les autres évêques. Mais, de plus, il prétend qu'en l'absence des évêques, c'est au vicaire de l'évêque de Dol, qu'il appartient de présider. Aussitôt Pierre Allain, chanoine de Rennes, et Jean Touzelin, chanoine de Notre-Dame de Nantes, protestent.

Une contestation semblable s'élève, en 1571, à Rennes, entre Toussaint de Laval, grand vicaire et official de Dol, et Guillaume de Bougar, grand vicaire de Vannes. Cependant les évêques ayant été obligés de s'absenter de l'assemblée, c'est au grand vicaire de Dol que fut confiée la présidence. On eut soin, comme toujours, de déclarer que cette préséance était accordée, sans préjudice des droits du représentant de l'évêque de Vannes, et « des droits et prérogatives et prééminences prétendues par chacun desdits évêques de ce pays pour leur rang et ordre aux Etats dudit pays ». Néanmoins c'était de fait une reconnaissance des droits de l'évêché de Dol et un encouragement pour l'avenir.

Aussi, aux Etats suivants, tenus à Dinan (1573), le même grand vicaire de Dol, Toussaint de Laval, renouvelle-t-il « ses protestations cy devant d'avoir le premier rang et lieu pour ledit sieur évêque son principal ».

Et, à Ploërmel (1587), Thomas Favrel, le jeune, chantre de Dol et député de l'Eglise, prit la présidence de l'ordre de l'Eglise, en l'absence des évêques, malgré les protestations du chantre de l'Eglise de Rennes.

L'année 1604 marque la première contestation importante qui s'éleva entre les évêques prétendant à la présidence [Note : En 1578 et en 1579, Charles d'Espinai, évêque de Dol, présida à Rennes ; l'évêque diocésain se trouvait aux Etats-généraux du royaume. Il présida également à Nantes, en 1585, où il se trouva seul].

Les Etats se tenaient à Rennes, dans la grande salle du couvent des Jacobins. Dès l'ouverture, 26 novembre, des discussions sur la préséance s'engagent entre François Larchiver, évêque de Rennes, et Antoine de Revol, évêque de Dol, et aussi entre l'archidiacre de Dol et le trésorier de l'Eglise de Rennes et autres membres du clergé. On députe aussitôt vers les commissaires du Roi pour les supplier de retarder leur entrée dans l'assemblée, afin de donner le temps au différend de se terminer. Les commissaires remettent leur venue à deux heures de l'après-midi.

A ce moment, les Etats ayant envoyé prier les commissaires de faire leur entrée, ceux-ci répondirent qu'il fallait qu'auparavant les prélats s'accordent sur la préséance, et qu'ils ne se rendront à l'assemblée que le lendemain à huit heures.

Sur cette invitation, les évêques de Rennes et de Dol, ne voulant pas, pour une simple question de préséance, retarder le règlement des affaires du pays, rédigèrent un accord qu'ils déposèrent au greffe des Etats, le lendemain matin, 27 novembre.

Voici la teneur de cet acte.
« Nous, évêques de Rennes et de Dol, de Dol et de Rennes, sur la controverse müe entre nous sur le droit de présider en l'assemblée des présents Etats tenus à Rennes ; pour le bien de la paix, et pour ne troubler, ou retarder les affaires  au service du Roi et de la province, avons amiablement accordé de départir les droits de présider alternativement : le premier jour de l'ouverture gratieusement ceddé à l'évêque de Rennes, et le jour de la conclusion aussy gratieusement laissé à l'évêque de Dol, encore qu'elle arrivast un jour dudit évêque de Rennes, et tous les autres jours alternativernent ; le tout sans préjudicer aux droits de préséance et prérogative prétendues par nous respectivement ; néanmoins l'ordre de l'évocation et enrollement au greffe, et l'ordre d'escriture du présent acte, scavoir est de Dol et de Rennes, ou de Rennes et de Dol, et pour cette fois seulement, attendant faire éclaircir et régler nosdits droits de préséance ; et se fera deux cahiers de remonstrances desdits Etats, desquels chacun de nous en signera un. Fait à Rennes le vendredy vingt sixième jour de novembre mil six cens quatre, ainsy signé : Antoine de Revol, Ev. C. de Dol, François, E. de Rennes ».

Grâce à cet accord ingénieux, le différend était momentanément tranché.

Ce premier jour, 27 novembre, la présidence devait donc appartenir à l'Evêque de Rennes. Mais, au commencement de la séance de l'après-midi, celui-ci n'étant pas présent, Antoine de Revol « s'assit en la chaire ou doit être le président assis » et l'évêque de Nantes prit place auprès de lui. Arrive l'évêque de Rennes ; celui de Nantes qui n'assistait pas à la séance du matin et qui, conséquemment était censé ignorer l'accord conclu entre ses deux collègues, prétendit que l'évêque de Dol n'avait pas le droit d'occuper la place du président, que cette place appartenait à l'évêque de Rennes, mais « seulement comme étant en son Evesché ». Quant aux conventions qui pouvaient exister entre les évêques de Rennes et de Dol, l'évêque de Nantes déclara qu'elles étaient à « son non sceu et ne lui pouvoient préjudicier ».

Devant cette énergique protestation, l'évêque de Dol céda la présidence à l'évêque de Rennes. Mais il faut bien reconnaître que si Antoine de Revol céda si facilement, c'est uniquement parce que, d'après la convention, ce jour la présidence appartenait à l'évêque de Rennes.

Aussi le surlendemain, lundi 29 novembre, l'évêque de Dol présida les deux séances, malgré les nouvelles protestations de l'évêque de Nantes. Et tout le temps de la tenue des Etats, les deux prélats présidèrent alternativement, comme ils en étaient convenus.

L'année suivante, 1605, l'évêque de Dol, Antoine de Revol, se trouva seul avec l'évêque de Saint-Brieuc aux Etats qui se tenaient dans la ville épiscopale de ce dernier. L'évêque de Dol présida, sans conteste. Il y avait là une importante reconnaissance des droits de l'Eglise de Dol ; car Melchior Marconnai, évêque de Saint-Brieuc, aurait pu prétendre à la présidence à cause de sa situation d'évêque diocésain et d'aîné dans l'épiscopat d'Antoine de Revol. D'autant plus que trois ans auparavant, en 1602, les Etats s'étant aussi réunis à Saint-Brieuc, Melchior Marconnai, pour protester contre la présidence accordée par les Etats à l'évêque de Nantes, seul représentant de l'épiscopat avec l'évêque de Saint-Brieuc, « se retira dans sa maison » [Note : M. Tresvaux a donc tort, dans son Eglise de Bretagne, de dire que l'évêque de Saint-Brieuc présida les Etats en 1602. — En 1606, Antoine de Revol présida à Ploërmel, et en 1607, à Tréguier, en présence de l'évêque diocésain et de l'évêque de Vannes].

(abbé ROBERT).

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