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Ecclesia de Donno Petro (1166) ; de Domno Petro de Limite (1516)
Notes de l'Annuaire de 1792 : beaucoup de landes ; terrain couvert de bois ; la partie cultivée est assez fertile, quoique très pierreuse.
Altitude : 150 mètres. — Superficie : 935 hectares.
Population : en 1792, 480 habitants ; en 1793, 461 ; en 1801, 509 ; en 1841, 555 ; en 1911, 531 ; en 1921, 462.
Voici quelles étaient les impositions de la paroisse de Dompierre en 1789 : capitation, 456 livres ; vingtièmes, 452 livres ; fouages ordinaires et taillon, 96 livres ; fouages extraordinaires, 118 livres.
En 1788, la corvée se faisait par les paroissiens de Dompierre sur un longueur de 706 toises, à deux lieues du clocher.

Une ancienne légende de saint Julien, évêque du Mans (fin du IIIème s.), attribue à cet évêque la fondation de Dompierre. En tout cas, cette paroisse est très ancienne ; peut-être la plus ancienne du Vendelais. Sur son territoire, on a découvert, en 1850, à la Jalesne, des cercueils en calcaire coquiller et des monnaies des Comtes du Mans du IXème siècle. De vieilles routes, probablement gallo-romaines dont l'une porte le nom de chemin de Cocaigne (route de Gascogne), se croisaient en Dompierre, ce qui explique le nom de Dompierre-du-Chemin. M. Maupillé a remarqué à Dompierre des substructions qui lui ont semblé gallo-romaines.

Pendant longtemps, les recteurs de Dompierre prirent le titre de doyens. La cure était à présentation de l'Archidiacre de Rennes ; c'est pour ce motif que les armoiries du Chapitre figurent sur le maître-autel. Le recteur possédait les 2/3 des grosses dîmes (l'autre tiers allant à La Fabrique) et la totalité des menues et des novales. Sa part, directement exploitée, rapporta, en 1790, 1.763 livres, net. Ses charges pouvaient atteindre 325 livres. La part de la Fabrique était affermée 739 l.

M. Royer, recteur, confesseur de la foi, ne semble pas avoir eu de vicaire lors de la Révolution. La paroisse de Dompierre devant être supprimée, il n'y fut pas élu de curé constitutionnel.

En janvier 1792, « plusieurs habitants de Luitré » demandèrent au District la fermeture des églises de La Celle et de Dompierre, où les catholiques allaient aux offices, délaissant les intrus de Luitré. Le District, le 15 janvier 1792, décida la fermeture de l'église de La Celle ; quant à celle de Dompierre, il fut résolu d'attendre la continuation du « procès-verbal ou inventaire commencé le 1er octobre, sauf à être pris ensuite tel parti qu'il sera vu bon être ». — La fermeture ne dut pas tarder beaucoup.

L'église, sous le patronage de saint Pierre, est de différentes époques. Il y a des restes d'un édifice du XIIème siècle, des parties du XIVème et du XVIème siècle ; la tour est récente. La grande arcade est surmontée de l'écusson des du Bois-le-Houx ; et la porte de la sacristie, de celui des de Vendel. Nous avons dit que l'écusson du Chapitre se trouvait, sur le rétable du maître-autel. Ce rétable, bois et marbre, œuvre de Langlois, artiste Lavallois (Abbé ANGOT, Dictionnaire de la Mayenne, II, 542) (1657), est assez remarquable. Il est classé, ainsi qu'un bas-relief en bois du XVIIème siècle, représentant le baptême de Notre-Seigneur, qui se trouve au-dessus des Fonts Baptismaux. On remarque une déviation, vers la droite, de l'axe de l'église.

Certaines prééminences dans l'église étaient disputées par les seigneurs des Haries et de la Jalesne. Un règlement, qui mit fin à la querelle, détermine minutieusement la marche dans les processions, la distribution du pain bénit, etc... (Le BOUTEILLER, manuscrit).

CHAPELLES.

1° Saint-Cloud (détruite).

2° Saint-Blaise de PONTRÉMY où, raconte la légende, « la chèvre enferma le loup ». — En ruines depuis longtemps, elle fut rasée en 1854. Elle appartenait au prieuré de Pont-Rémy, qui dépendait de l'abbaye de Saint-Jouin de Marne. Les terres de ce prieuré, notamment la métairie de Pontrémy (35 journaux), furent vendues nationalement le 2 mars 1791, pour le prix de 143.000 livres.

Magnifique groupe de rochers, avec légendes, au Saut-Rolland. Le fameux paladin aurait franchi à cheval, à deux reprises différentes, en l'honneur de Dieu et de la Sainte Vierge, l'énorme distance séparant les deux massifs rocheux situés de chaque côté de la Cantache ; une troisième tentative, faite en l'honneur de sa dame, aurait abouti à une catastrophe. (Le Bouteiller, I, p. 14, 26, 180). Au Saut-Rolland se trouve une petite grotte dont le plafond, formé d'une roche énorme, distille continuellement des gouttes d'eau : « Quand la pierre dégoutante tombera, le jugement viendra », dit un vieux dicton. Une troisième légende place au centre du rocher une salle souterraine remplie de merveilleux trésors, sur lesquels veille un énorme dragon. (Danjon, Annuaire de 1850, p. 79).

(Emile Pautrel).