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PÉDERNEC.

M. Guillaume-Gilles Le B..., né à Plouëc, devint vicaire de Pleumeur-Gautier en 1763, puis recteur de Troguéry en 1774.

De là, il fut transféré à Pédernec en 1782. Il partit pour l'exil en 1790 et ne reparut plus dans la paroisse.

Il eut tellement peur de la révolution, que son esprit s'égara.

De retour de l'émigration, on le trouve détenu, en 1800, à l'hôpital où il a dû mourir.

En 1790, M. Charles Le Vincent remplaça M. Le B... Il prêta d'abord serment à la constitution civile du clergé, mais il ne tarda pas à se rétracter et à rentrer dans le droit chemin dont il s'était écarté ; il mourut dans la paroisse et fut inhumé dans le cimetière, en 1810. Il était natif de Goudelin.

Les cloches des chapelles avaient été envoyées à une fonderie de canons, à Rennes, par un nommé Guy Raoult.
Dans un village appelé Prat-hir, situé sur le versant Est de la montagne de Bré, étaient cachés des prêtres réfractaires, chez un nommé Pastol. Pour qu'ils pussent dire la messe et être utiles aux fidèles, en administrant les sacrements, on leur avait dressé une petite chapelle au milieu d'un grand tas de fagots. Mais il fallait une pierre sacrée. Pour cela, la fille de la maison et sa domestique s'avisèrent d'aller prendre celle de la chapelle de Bré. Malheureusement les ennemis de la religion vinrent à le savoir, et ces deux pauvres filles, qui ne méritaient que des éloges, à cause de leurs bonnes intentions, furent incarcérées à la prison de Guingamp, pour leur pieux larcin.

Cependant, après plusieurs mois de détention, elles furent rendues à la liberté.

KERMOROC'H.

Nous trouvons dans le cahier de paroisse de Kermoroc'h le nom des prêtres qui ont eu charge d'âmes depuis 1639. Le 32ème est « Messire Yves Le Mignot, qui a desservi la paroisse de Kermoroc'h du 17 mars 1788 jusqu'au 7 juillet 1792. Il refusa constamment de prêter le serment, se cacha pendant quelque temps dans le pays, et rendit de très grands services. Il se retirait, le plus souvent, au village du Park-Névez. Un petit cabinet, en torchis, situé sur l'aire, lui servait de gîte, dans les moments de tranquillité. Dans les moments critiques, on le cachait sous du lin dans le grenier de la maison. Plus tard, poursuivi à outrance, il se réfugia en Angleterre, avec M. Le Mat, recteur de Saint-Laurent, et M. Hippolyte de Kervaudry ». Ce dernier, né à Guingamp, était chapelain de Notre-Dame de Langouerat depuis 1784. — (Langouerat est une antique chapelle de Kermoroc'h, portant la date de 1373).

« Le cahier de paroisse dit que MM. Kervaudry, Le Mat et Le Mignot partirent de nuit pour l'Angleterre. Il était temps, car, dès la pointe du jour, la garde nationale de Pontrieux se présenta à Kermoroc'h pour les arrêter ».

Au retour de l'émigration, M. Le Mignot exerça encore le saint ministère à Kermoroc'h... Il passa deux ans à Kertanguy, venant tous les dimanches dire la messe à Kermaria-Lann — (chapelle de Squiffiec, située sur la route de Guingamp à Pontrieux). — Dans la suite, il fut nommé recteur de Squiffiec. Enfin, se voyant malade, il se rendit à l'hôpital de Guingamp et y mourut. Revenu d'Angleterre, M. de Kervaudry s'établit à Guingamp, sa ville natale, où il est mort.

« Kermoroc'h a eu aussi, pendant la tourmente révolutionnaire, un vicaire schismatique, nommé Olivier Parcau », calligraphe émérite. Tout ce que l'on sait de cet intrus, c'est qu' « il était natif de Plouagat et qu'il était frère convers à Grâces, au commencement de la Révolution ». On ignore la date précise de son arrivée à Kermoroc'h ; mais l'on sait qu'il y « mourut à l'âge de 45 ans, le 16 frimaire, an X ».

Les anciens de la paroisse citent le Parc-nevez comme ayant servi de refuge aux prêtres.

(le diocèse de Saint-Brieuc durant la période révolutionnaire).