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ELVEN

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La commune d' Elven (bzh.gif (80 octets) An Elven) est chef lieu de canton. Elven dépend de l'arrondissement de Vannes, du département du Morbihan (Bretagne). 

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de ELVEN

Elven vient, semble-t-il, du breton "Plou" en "Elf (ou Elv) Guen" (la paroisse du peuplier).

Le "Plou" (pays) d'Elven fut sans doute fondé au VIème siècle par les Bretons immigrés d'outre-Manche. Aussi le patron d'Elven est-il Saint-Alban, soldat Romain décapité à Vérulam, à 50 kilomètres de Londres, vers l'an 209, parce qu'il refusait d'abjurer sa Foi.

Ville d'Elven (Bretagne).

Le fief d'Elven ou de Largoët, démembré du comté de Vannes vers 907, s'étend, d'une manière approximative, du golfe du Morbihan jusqu'à la rivière de la Claie, et depuis le Loc jusqu'à Caden inclusivement. Mais vers le XIème siècle, toute la partie orientale, à partir de Larré, en est distraite, pour former la seigneurie de Rochefort. C'est en 910 que Plou Elven est mentionné pour la première fois dans le cartulaire de Redon. Un château y est édifié pour faire face aux attaques des Normands. C'est, semble-t-il, là que vit Derrien Ier, l'un des fils cadets d'Alain le Grand, et le premier seigneur d'Elven. A la fin du XIIème siècle, ce fief passe, par mariage probablement, à la famille des seigneurs de Malestroit, qui le gardent longtemps. En 1294, Payen III reconnaît devoir au duc cinq chevaliers d'ost, dont quatre pour sa terre de Largoët et un pour celle de Malestroit. En 1471, le fief de Largoët comprend : Elven, Larré en partie, Sulniac en partie, Treffléan, Saint-Nolff, Saint-Avé, Saint-Patern en partie, l'Ile-aux-Moines, Arradon, Baden, Ploeren, Plougoumelen, Pluneret en partie, Plumergat, Grand-Champ, Plaudren, Monterblanc, Trédion et Molac.

Une première église en bois périt dans les flammes et elle est remplacée par une église romane en 1121, bâtie par Even (seigneur de Largoët), d'Elven. Elle est incendiée par les Normands.

Elven englobait, semble-t-il, autrefois le territoire de Trédion qui était soit une trève soit une frairie, et le territoire de Saint-Nicolas-d'Aguénéac, érigée en 1658.

On rencontre les appellations suivantes : Elven (en 1427, en 1477, en 1536), Eleven (en 1427, en 1448), Ellven (en 1464, en 1481).

Ville d'Elven (Bretagne).

Note : Elven, sur la route de Vannes à Ploërmel, est l'une des grandes paroisses du diocèse. Avant qu'on lui eut retiré Trédion en 1820, sa superficie totale était de 8977 hectares, et se rapprochait de Languidic, de Cléguérec, de Carentoir, etc... En 1891, il lui reste encore 6401 hectares, dont un tiers environ est sous labour, un tiers sous prés, bois, etc., et le reste sous lande. Ce territoire, traversé par la rivière d'Arz et arrosé par plusieurs ruisseaux, produit en abondance du cidre, du seigle et du sarrasin. Le bourg, placé au centre de la commune, rend le service religieux et civil plus facile que dans des localités moins importantes. Sa population en 1891 est de 3326 habitants. Les Celtes ont laissé de nombreuses traces de leur séjour, dans la lande de Lanvaux, qui était jadis couverte de forêts, et qui en conserve encore des restes dans les bois de Kerfily, de Hanvaux, de Coetby... La majeure partie de Lanvaux appartenant aujourd'hui à Trédion, c'est là qu'il faut chercher la description des monuments mégalithiques qui couvrent son sol. Elven n'en garde qu'une partie, aux environs des villages de Kerbley, Saint-Germain, le Clestro, les Princes, Panistrel et Cornebo. « Tout cet espace est parsemé de dolmens ruinés, de menhirs debout ou renversés, et de pierres curieusement excavées. Il faut remarquer qu'en général ces monuments se trouvent sur la rive gauche de l'Arz ; la rive droite en est presque entièrement dépourvue », par suite des progrès de l'agriculture. Les Romains ont aussi laissé dans ce pays une profonde empreinte. La voie de Vannes à Rieux traverse l'extrémité méridionale de ce territoire, auprès des villages de Penro et du Halinier. C'est probablement de cette voie que provient une borne milliaire, de forme cylindrique, mesurant deux mètres de hauteur, transportée au village de Saint-Christophe à une époque reculée, creusée depuis en forme d'auge et appelée pour cette raison le « tombeau de Monsieur saint Christophe ». Signalée en 1842 par M. Than, et acquise par la Société polymathique, elle figure aujourd'hui au Musée archéologique. Elle porte l'inscription suivante que par un grand bonheur, le marteau avait épargnée : MAGNO - IMP. CAES. - AVRELIAN. – INVICTO – TRIB. POT. – III. P. P. – A. D. M. … La distance en milles fait défaut, mais la 3ème année du tribunat d'Aurélien permet de rapporter la colonne à l'an 272 de notre ère. Au même village de Saint-Christophe, M. Than découvrit, également en 1812, une villa gallo-romaine, composée de plusieurs pièces et munie d'un hypocauste. Il y rencontra une monnaie de Claude II, une fibule, une clef en bronze, une anse brisée, une patère en bronze et de nombreux fragments de poteries diverses, au milieu d'innombrables briques. On peut voir ces objets au Musée archéologique. En plusieurs autres endroits on trouve des briques à rebord et d'autres indices de constructions antiques ; à la Boissière, près du bourg, ces vestiges sont considérables, et une fouille pourrait être productive. Au village de Lescastel, se trouve un camp romain, de forme carrée, ayant environ cent mètres de côté ; il est situé sur un point très élevé, d'où l'on commandait la voie, qui passe à Penro. On rencontre aussi d'autres traces de retranchements à Léaulet, au Quelenec, à Truhélan, à Mérionec, à la Haye-Dréan, à Coh-Castel, au Feuvy, à Lesvis... ; mais plusieurs d'entre eux sont si incomplets qu'on ne sait s'il faut les rapporter à l'époque romaine ou au moyen âge. Il n'en est pas de même d'une enceinte presque ronde, qui se trouve à Keranderf dans le quartier de Camarec, et qui domine la voie de Vannes à Trédion ; elle est franchement romaine. Au moyen âge, Elven devint le centre d'un fief considérable, démembré du comté de Vannes vers 907, et s'étendant d'une manière approximative de Larré au Loc, et du Morbihan à la Claye. Son siège principal était dans la forêt ou le parc d'Elven, et s'appelait pour cela Argoet, et plus tard Largoet. (Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Ville d'Elven (Bretagne).

Voir   Ville de Elven (Bretagne) " Pierre-Marie Coëdelo, prêtre natif d'Elven, mis à mort par les colonnes mobiles en 1795 ".

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PATRIMOINE de ELVEN

l'église Saint-Alban (1525-1642), reconstruite en 1868 sous l'impulsion du recteur Jacques Fresque (ou Fresche). Au XVIème siècle, à la suite d'un incendie survenu en 1525, on refait l'église : le choeur est reconstruit par les soins du chanoine Bertrand de Quilfistre et la nef recouverte par Guy de Quilfistre. Ces faits sont confirmés par plusieurs inscriptions aujourd'hui disparues : l'inscription de l'ancienne sablière du choeur, remplacée par une voûte d'ogives "Anno Domini millesimo vigesimo sexto, Bertrandus de Quilfistre, scolasticus et canonicus Venetensis, hujusque parrochialis ecclesie rector, a fundamentis fieri et fabricari hunc chorum curavit ... cat ei Altissimus. Amen" et l'inscription disparue de la sablière de la nef "M. cinq-centz trente seix fut ce boys yci asilz, lors d'ici estoit recteur venerable et discret Maistre Guy de Quilfistre, et de cest eupvre inventeur. A luy et aux oupvriers qui yci.....". La nef est de nouveau réparée en 1625 par le recteur Yves Audic, qui, en 1642, fait élever sur le croisillon Nord une tour carrée surmontée d'une flèche. De 1871 à 1879 sont démolis la nef et le transept, remplacés par un édifice de style gothique avec clocher sur le porche, d'après les plans de l'architecte Boismen, de Nantes. De la nouvelle église gothique, construite à partir de 1525, il reste le chœur à cinq pans avec sa corniche en bois polychrome représentant les familles nobles de ce temps (dont les contreforts sont amortis de pinacles joliment décoré, entre lesquels court une balustrade) et l'ancienne sacristie dont les deux contreforts, arrondis à la base, sont surmontés d'animaux fantastiques. L'ancienne charpente a été remplacée par une voûte d'ogives et des réseaux de fenêtres ont été refaits. On a conservé aussi, au croisillon Nord, une jolie porte flamboyante et, pour orner la porte du croisillon Sud, l'accolade qui surmontait l'enfeu de la famille Chohant, seigneurs de Kerleau (ou Kerlo) en Elven, avec sa curieuse inscription "Timentibus (soleil)....". La sacristie, accolée au choeur et entièrement lambrissée en bois, date de 1868-1877. En 1962, elle est restaurée et on y pose de nouveaux vitraux ;

Nota 1 : Au point de vue religieux, Elven figure, dès 910, comme paroisse, dans le Cartulaire de Redon, et l'on doit la compter parmi les plus anciennes du diocèse, à cause de l'étendue de son territoire. Son patron est saint Alban, premier martyr de la Grande-Bretagne, mis à mort à Vérulam, le 22 juin 303. Le village appelé le « Moustoir-Saint-Alban », ou simplement le « Moustoir », semble rappeler un petit établissement monastique, et l'on est tenté de l'identifier avec la terre de Lunen en Elven, donnée en 910 à l'abbaye de Redon. Dans tous les cas cet établissement ne parait pas avoir survécu aux ravages des Normands. L'église paroissiale elle-même avait dû souffrir de ces déprédations, et on trouve qu'en 1121 Even, seigneur de Largoet, était occupé à la reconstruire ; c'est pour ce motif qu'il ne donna que la moitié des dîmes de la paroisse d'Elven au prieuré de Saint-Martin de Trédion, attendant, pour lui céder le reste, l'achèvement de l'église. Cet édifice du XIIème siècle était nécessairement de style roman, et on peut se le représenter en forme de croix latine, avec une tour sur l'inter-transept, comme la plupart des églises de la même époque. A cette construction romane succéda une troisième église, de style ogival, qui a subsisté jusqu'à nos jours. La nef, large et spacieuse, avec entraits à têtes de crocodiles, le choeur et l'avant-choeur, plus élevés que la nef, étaient du XVIème siècle, comme le prouve l'inscription suivante, gravée sur les sablières : Anno Dni millio. quengentio. vigio. sexto, Bertrand de Quifistre, scolasticus et canonic Venetn, hujusq. prochial eccle rector, a fundamentis fieri et fabricari hunc chorum (curavit). Pcat ei Altissimus. Amen. La reconstruction du choeur avait été la suite d'un incendie arrivé en 1525. Dans la nef : M. cinq centz trente seix, fut ce boys yci asilz : lors d'ici estoit recteur vénérable et discret Maistre Guy de Quifistre, et de cest eupvre inventeur. A luy et aux oupvriers q. yci... La grande porte, au bas de la nef, était divisée en deux baies, en anse de panier, surmontées d'un grand arc plein cintre. Le côté gauche de l'avant-choeur renfermait l'enfeu des Chohan de Kerleau, avec leur sentence : Timentibus (Deum) .... (immortalitas). Le choeur, de forme polygonale, orné de contreforts à pinacles était entouré d'une galerie à jour. Un siècle après ces grands travaux, un autre recteur, nommé Yves Audic, y mit aussi son empreinte. Il répara la nef en 1625, construisit dans le cimetière, en 1626, un ossuaire à neuf ouvertures ogivales trilobées, avec l'inscription : Exultabunt Domino ossa humiliata, fit réconcilier, en 1631, par l'évêque de Vannes, son église et son cimetière, qui avaient été pollués par une violente effusion de sang humain, et bâtit en 1642, sur le transept nord du temple la tour carrée des cloches, surmontée d'une élégante flèche en ardoises. Désormais il n'y eut à l'église que de légères retouches, et il ne reste à citer que l'établissement, en 1756, d'un maître-autel, qui avait coûté 3,500 livres. Cependant, au bout de trois siècles de durée, la nef demandait de grosses réparations. Au lieu de les entreprendre, on préféra en 1868 la démolir, et commencer sur son emplacement une nouvelle église, avec des bas côtés. En même temps, on déplaça le cimetière et on nivela le sol. En 1871, après la guerre, on entreprit les deux transepts, et on les raccorda avec le choeur du XVIème siècle, qu'on avait conservé. En 1875, on put enfin jouir de la nouvelle église ; et bientôt le recteur de la paroisse, M. Jacques Fresche, qui avait été l'âme de l'entreprise, y reçut la sépulture. Son successeur n'eut qu'à terminer la tour, placer l'autel majeur et le mobilier, et provoquer la consécration de l'édifice, qui eut lieu le 22 septembre 1879. Le nouvel édifice est de style ogival, imitation du XIIIème siècle, et fait honneur à M. Boismen, architecte à Nantes. On peut voir, au transept nord, une porte sculptée provenant de l'ancienne église, et à la galerie du choeur des figures bizarres d'animaux, et notamment un ours appuyé sur son bâton. La flèche de la tour, entièrement en pierres de taille, est très élégante et s'aperçoit de fort loin. Le presbytère, avec sa cour et ses lucarnes monumentales, rappelle un manoir du XVème siècle. Dans le jardin on conserve trois écussons en pierre blanche, provenant de l'ancienne église. Le premier porte un écartelé de Rieux et de Rochefort, et sur le tout d'Harcourt. Le second porte un écartelé de Rieux, de Montmorency, de Rochefort et de Bourbon, et sur le tout un parti d'Harcourt et d'Aumale. Le troisième porte l'écureuil de Nicolas Fouquet. Les chapelles publiques d'Elven étaient les suivantes : — 1. La Passion, ou Notre-Dame de Pitié, dans le bourg, entourée d'un cimetière. Négligée après la révolution, elle a été démolie vers 1834 pour y construire la mairie et la gendarmerie. — 2. Saint-Clément, au village de ce nom, vers le sud de la paroisse, offrant encore des restes de vitraux peints et des traces de cimetière; elle est régulièrement desservie. — 3. Saint-Thomas, à Lescastel , construction en grand et moyen appareil, avec contreforts aux angles. — 4. Saint-Christophe, au village de ce nom, vers l'est ; bel édifice, régulièrement desservi. — 5. La Madeleine, près de la route de Malestroit, vers le nord-est, était jadis aux cordiers de l'endroit. — 6. Saint-Germain, au village du mème nom, vers le nord, mentionnée dès 1121 sous le nom de Pibidan. L'édifice actuel est du XVIème siècle. Sur les sablières se trouve l'écusson plusieurs fois répété de Rieux à 9 besants. Dans la verrière au-dessus de l'autel, on voit cinq écussons, parmi lesquels on remarque les armes de Rieux-Rochefort, Coetregal, Callac, Peschart, etc... A la porte de la chapelle se trouve un cercueil en pierre, appelé le « tombeau de Saint-Germain », long de deux mètres, peu profond par suite de mutilations, plus large aux épaules qu'aux pieds, et présentant une place réduite pour la tête : ce qui caractérise les cercueils de la période carolingienne. — 7. Saint-Martin de Trédion, chapelle prieurale, fondée vers 1121, chef-lieu de paroisse en 1820. (Voir Trédion). — 8. Saint-Nicolas, à Aguenéac, édifice sans caractère, trève en 1658, annexé à Trédion en 1820. Les chapelles privées étaient : celles de Largoet, de Kerleau, de Camarec, de Kerfily, et de Bellon. Les frairies étaient celles du bourg ou Saint-Alban, de Botcolo, de Saint-Clément, de Lescastel, de Saint-Christophe, de la Madeleine, de Saint-Germain, du Poulo ou Kerleau, de Camarec, de Bellon, de Trédion, et d'Aguenéac. On connaît les chapellenies suivantes : — 1. Celle de la Sainte-Trinité, fondée par Bertrand de Quifistre, recteur, à raison de trois messes par semaine, dont une, le dimanche, à la chapelle de Kerleau. — 2. Celle de Sainte-Croix, fondée par Guy de Quifistre, successeur du précédent, et chargée de trois messes à célébrer dans la chapelle de Kerleau. — 3. Celle de François Goret, dotée de 50 livres de rente sur une maison de Rennes, et chargée d'une messe à dire chaque samedi, à Kerleau. — 4. Celle de Kercointe, dotée d'une maison, jardin et verger, situés à Kerolo, et desservie à l'autel de saint Yves et plus tard à celui de sainte Anne. — 5. Celle de Pendelen, dotée aussi d'une maison, d'un jardin, d'un verger. — 6. Celle des Nouel, dont on ignore la dotation et les charges. Pour acquitter ces fondations et pour aider au service de la paroisse, il y avait ici une communauté de prêtres, dont le chef naturellement était le recteur. Il ne faut pas entendre par ce mot de communauté une société d'ecclésiastiques menant une vie commune, mais seulement une association de prêtres ayant des intérêts matériels et des charges qui les regardaient en commun. Dès 1664, M. René de Trévegat, recteur d'Elven, commença, en faveur de cette communauté, une fondation de messes chantées, qu'il fixa ensuite à huit par mois, en déterminant minutieusement les jours de la semaine, les morceaux de chant, le nombre de cierges, etc... A cet effet il donna une maison située au bourg, une pâture, et toute la métairie de Kercaillo, dont il régla soigneusement l'administration, par acte du 2 juillet 1667. La communauté était sous le vocable du Saint-Esprit, et comprenait alors sept prêtres, sans compter le recteur. Quant aux dîmes, on a vu ci-dessus, qu'en 1121, Even, seigneur d'Elven, donna la moitié des siennes pour la fondation du prieuré de Trédion, se proposant de donner le reste après l'achèvement de l'église paroissiale. Cette dîme, perçue à la 11ème gerbe, ne s'étendait point sur toute la paroisse. En 1253, Guillaume de Questembert donna à l'abbaye de Prières, pour y fonder une chapellenie, toutes les dîmes qu'il possédait en Elven. Deux ans après, il y ajouta le don de sa tenue de Talenhoet, appelée depuis le Bois-des-Moines. En 1275, Nicolas de la Haye-Dréan, fils de Geoffroi, et Maurice son oncle, contestèrent ces dîmes et finirent par les reconnaître. Toutes ces libéralités diminuaient naturellement la part du recteur, en diminuant ses tributaires. Il ne percevait la dîme, au moins dans les derniers siècles, qu'à la 33ème gerbe. Néanmoins, en 1757, son revenu net était évalué à 1800 livres. A la même époque, le prieuré de Trédion rapportait un revenu net de 1200 livres. En 1772 furent fondées les « Petites Ecoles ». Le 3 novembre de cette année, procession et messe solennelle dans la chapelle de la Passion, pour célébrer « l'ouverture des écoles établies pour l'instruction des garçons de cette paroisse, par les soins de Mgr Charles-Jean de Bertin, évêque de Vannes, et par la libéralité et le zèle de haut et puissant seigneur Messire René-Jacques-Louis Le Prestre, seigneur de Châteaugiron, de Kerleau, etc... » (Registre paroissiale). Elven était jadis du territoire et de la sénéchaussée de Vannes. En 1790, il fut érigé en commune, et même en chef-lieu de canton, du district de Vannes, et comprit dans sa circonscription Elven, Sulniac, Treffléan et Saint-Nolff. En 1791, le recteur Julien Gombard refusa de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé, et mourut trois ans après, détenu au Petit-Couvent, à l'âge de 80 ans. L'intrus, qui prétendit prendre sa place, fut rejeté par la population. Pendant ce temps, on vendit nationalement la métairie du Bois-des-Moines, qui appartenait à Prières, celle du Halinier, qui appartenait aux Carmélites de Vannes, celles de Saint-Christophe, de la Haye-Belle-Fontaine et du Halinier, dépendant de la Visitation de Vannes, celle de Kerprado , appartenant aux Ursulines de la même ville, la maison et dépendances du prieuré de Saint-Martin, la dotation des diverses chapellenies et de la communauté des prêtres, et enfin un pré et deux champs appartenant à la fabrique. La conscription en 1793 irrita vivement le peuple et prépara l'insurrection des paysans. Le 4 novembre 1795, Georges Cadoudal marcha sur le bourg d'Elven, à la tête de sa division, et y attaqua un détachement de 400 grenadiers de l'Ain, commandés par Cerdon. Il les poursuivit jusqu'à l'église, les y assiégea, et se retira après avoir subi des pertes sérieuses. Le 30 novembre 1799, les Chouans, qui venaient de recevoir des armes et des munitions, furent attaqués sans succès par le général Harty, sur la route d'Elven et auprès de Kerleau. Les royalistes d'Elven étaient nombreux et déterminés et obéissaient à Guillaume Gambert, qui avait succédé à son frère Joseph. Ils prirent une part brillante, le 22 janvier suivant, à la bataille de Locmaria-Grand­champ qui termina la campagne. A la suppression des districts en 1800, Elven fit partie de l'arrondissement de Vannes, et en 1801 il fut maintenu comme chef-lieu de canton ; ce qui fut ensuite reconnu par l'Eglise. En 1815, pendant les Cent-Jours, les royalistes d'Elven reprirent les armes et combattirent à Sainte-Anne, à Muzillac et ailleurs, jusqu'au retour des Bourbons. En 1830, l'opposition se traduisit par le refus du service militaire de la part de quelques réfractaires, et l'échange de quelques balles avec les gendarmes : ce qui amena le casernement d'une compagnie de soldats au bourg, jusqu'en 1848 (Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Eglise d'Elven (Bretagne).

Voir aussi   Ville d'Elven (Bretagne) "L'histoire de la paroisse d'Elven et ses recteurs"

la chapelle Saint-Anne (1902), de style gothique et située au bourg d'Elven (lieu-dit "Ker-Anna"). Elle est édifiée en 1902 à l'initiative du recteur Gaudin (ou Gauvin). Sa porte est surmontée d'une accolade avec fleuron reposant sur des pilastres à pinacles fleuris. Les vitraux retracent la vie de Sainte Anne et celle des donateurs (entre autre celle de B. de Charette, en zouave pontifical). La flèche du clocher comporte de petits gables et des gargouilles ;

Chapelle Sainte-Anne d'Elven (Bretagne).

la chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté (1830), située à Camarec, sur la route de Monterblanc. La toiture et la voûte ont été refaites vers 1972. " La table d'autel provient de la chapelle de la Madeleine et les vitraux de l'église paroissiale représentent Sainte-Anne et Saint Joachim, parents de la Vierge Marie, et Saint-Paul ". Son pardon a lieu le 15 août. Cette chapelle succède à une ancienne chapelle qui a été vendue comme "bien national" à la Révolution et démolie par son propriétaire ;

la chapelle Saint-Clément (XV-XVIIème siècle), située au village Saint-Clément, route de Treffléan. Cette chapelle a été restaurée (toiture, voûte et vitraux) entre 1975 et 1978. On y voit des fragments de vitraux anciens. La chapelle abrite deux statues de saints (Saint Clément et la Vierge Marie), un retable et de belles fresques des XVème et XVIème siècles, restaurées et représentant saint Hubert, Saint Clément et saint Isidore ;

la chapelle Saint-Christophe (XV-XVIème siècle), située au village de Saint-Christophe, route de Carré. En forme de croix latine, elle a été reconstruite au XIXème siècle (en 1928). Le vitrail de la Pentecôte provient de l'église paroissiale. Elle abrite quelques vieilles statues en bois du XVIIème siècle ;

la chapelle Saint-Thomas (XVIème siècle), située au village de Lescastel. Il ne subsiste que des ruines. Une croix est incorporée à un mur ;

la chapelle Saint-Germain (XVIème siècle), située route de Trédion, au village du même nom. On la trouve mentionnée dès 1121, mais l'édifice actuel date seulement du début du XVIème siècle. Cette chapelle a été restaurée en 1972 et 1977 (toiture et voûte). Il s'agit d'une petite construction rectangulaire, à décoration flamboyante, dont les fenêtres en tiers-point, à réseau flamboyant, ont conservé quelques fragments de vitraux où l'on distingue des écus aux armes des familles Rieux, Rochefort et Callac. Son pignon est percé d'une porte en plein cintre et d'une fenêtre en arc brisé que décore un vitrail. La porte, construite en plein cintre, est ornée de moulures qui s'appuient sur deux colonnettes à pinacle fleuri. Au sommet, culmine un clocher abritant une cloche sous une arcade. La chapelle est ornée de boiseries dont une balustrade datant de 1784. On y trouve des fresques de l'époque Renaissance ainsi qu'un sarcophage du XIIème siècle, connu sous le nom de "tombeau de saint Germain" ;

la chapelle privative de Kerfily (vers 1858), dédiée au Sacré-Coeur ;

la chapelle privative de Kerlo ou Kerleau (XV-XVIème siècle), restaurée au XIXème siècle. Il s'agit de la chapelle privée du château de Kerleau ou Kerlo. L'édifice comprend une simple nef terminée par un choeur à trois pans. La chapelle possède un banc de pierre extérieur et une belle porte (XVème siècle) en anse de panier ;

la croix de Saint-Clément (XVème siècle). Le fût est encastré dans un soubassement rectangulaire. Elle a pour seul décor, cinq cupules qui évoquent les cinq plaies du Christ ;

la croix monolithe (IX-Xème siècle) de la chapelle Saint-Christophe. Il s'agit, semble-t-il, de la réutilisation d'un menhir ;

le calvaire (1896), situé près du cimetière. Il est pourvu d'un escalier monumental ;

le calvaire de le Kergousse (fin du XIXème siècle), édifié par Marie Joseph Nicolas ;

la croix (1899), située au carrefour du Kerdo et édifiée par la famille Boursicault ;

le château de Kerfily (XVII-XVIIIème siècle et 1858), propriété successive des familles Coëtquen (vers 1400), Sérent, de la duchesse de Narbonne, puis, par héritage, de la famille Charette de la Contrie (vers 1850). Le château actuel ainsi que la chapelle privée du Sacré-Coeur sont édifiés en 1858 (ou de 1860 à 1863) par Edmond (ou Armand) de Charette. Deux autres édifices, tous deux incendiés, avaient précédé l'actuel château. La porterie (XVIIème et XVIIIème siècles), surmontée de créneaux et de merlons en forme de pyramide, est l'un des rares vestiges des châteaux précédents (un écusson orne le sommet du portail). La façade principale du corps de logis actuel se compose d'un avant-corps sur chaque côté, et d'une tour centrale à cinq pans. Elle possède une chapelle privée (XIXème siècle) ;

Château de Kerfily à Elven (Bretagne).

la Tour d'Elven ou château de Largoët (XIII-XVIème siècle), édifié, semble-t-il, par la famille de Malestroit (XIIIème siècle), passe entre les mains successives des familles Raguenel (en 1468), Rieux (en 1471), Coligny (en 1567), Rieux (en 1616), Fouquet (en 1656), Tréméreuc (en 1686), Cornulier (en 1689), Le Mallier (en 1793), Bot de la Grée de Callac (en 1840) et du comte Henri de Bréon. Les terres de la seigneurie avaient été érigées en Comté en 1660. Au XIVème siècle, la tour d'angle Nord-Ouest est rebâtie en belles pierres de taille. A la fin du même siècle est élevé le donjon octogonal dont la masse étonne tous les visiteurs. Son auteur est Jean II, de Châteaugiron, seigneur de Malestroit et de Largoët, qui décède en 1394. Son frère cadet Alain, seigneur d'Oudon, construit aussi un donjon, suite à l'autorisation qu'il obtient du duc Jean IV en 1392. A noter que le plan des deux donjons est le même : un octogone allongé, mais les proportions sont plus grandes à Elven qu'à Oudon. Elven a environ 44 mètres de hauteur, Oudon a 30 mètres, et les murs d'Elven ont plus de quatre mètres d'épaisseur, ceux d'Oudon ne dépassent pas trois mètres. Le château est accessible par un châtelet à deux tours circulaires de la seconde moitié du XIIIème siècle, sur lesquelles est venu se plaquer entre 1490 et 1494 un ouvrage dû au maréchal Jean IV de Rieux. L'intérieur de la tour ronde du XVème siècle avait été restauré vers le XVIIème siècle et en 1905. La porte fortifiée date du XVème siècle. Le donjon (énorme tour de six étages, haute de 44,80 mètres) date du XIVème siècle (entre 1375 et 1390) : il est du à Jean II de Châteaugiron-Malestroit. Chaque étage du donjon contient une pièce principale et deux pièces annexes. La chapelle du XVème siècle est en ruine. Au XVème siècle, Jean IV, seigneur de Rieux et maréchal de Bretagne, garde prisonnier au château, Henri Tudor, duc de Richmond, futur Henri VII d'Angleterre. A la fin du XVème siècle, le château est démantelé par Charles VIII. En 1474, le comte Henri de Richemond est interné au château de Largoët, et y passe deux ans ; il devient, en 1485, roi d'Angleterre. Le château est pris d'assaut par les Français en 1488 et partiellement dévasté. Le maréchal Jean IV de Rieux ayant obtenu de la duchesse Anne, en 1490, une indemnité considérable, rétablit le planchers et les toitures, et refait le portail de la cour, en y mettant ses armes. En 1533, Suzanne de Bourbon, veuve de Claude Ier de Rieux, donne un aveu pour son fils et reconnaît tenir du Roi : "En la paroisse d'Elven, le chasteau et forteresse d'Elven, o ses tours et cernes, machicoulis, pont-levis, herses, courts, jardrins, estang et retenue d'eau, avec le parc d'environ, cerné de murailles, à debvoir de guet, pennaige de bestes, frosts et appartenances. Item, la motte et bastille de Clézen, située ès appartenances du bourg d'Elven (presbytère ?), cernée de doufves, o ses yssues et appartenances, contenant environ un journal, jouxte le chemin par lequel l'on va du bourg au moulin dudit lieu. Item, en la paroisse de Saint-Nolff, la motte, forteresse et bastille ancienne, cernée de grosses doufves, o les moulins foulerets à drap de Loyson (Luhan), estant au-dessoubs de ladite motte, o leur estang et chaussées situez en la rivière de Condat". En 1594, pendant les troubles de la Ligue, plusieurs familles nobles des environs y trouvent un refuge, comme le prouvent les registres de baptêmes d'Elven. En 1613, Jean de Rieux, marquis d'Asserac, achète la seigneurie de Largoët, pour 66 000 livres ; mais son fils Jean Emmanuel fait des dettes, et il est obligé de la revendre. Le nouvel acquéreur, le fameux Nicolas Fouquet, fait dresser, au mois de mars 1660, un état des lieux très détaillé, et dont il faut donner ici le sommaire. Suivant ce rapport "le pont dormant du château est vieux et caduc et à refaire ; le grand pont-levis peut servir quelque temps encore, mais le petit est à refaire ; les portes en bois sont toutes à renouveler. Le portail, bâti en pierres de taille, est en bon état, mais le corps de garde au-dessus a besoin de grandes réparations ; les deux tours latérales sont presque ruinées, et n'ont plus de charpente ni de couverture. A gauche, en allant vers la tour de l'angle, se trouve une vieille masure à deux étages absolument ruinée. La tour susdite a cinq étages ; les poutres et les planchers sont en mauvais état ; le toit a besoin de réparations. La muraille donnant sur l'étang va de la petite tour jusqu'à une vieille masure de tour, qui forme l'autre angle de la cour. La grosse tour n'a plus de poutres ni de couverture ; elle est octogone et munie de mâchicoulis et de parapets ruinés ; son châtelet supérieur est également ruiné. Il y a une crevasse dans le mur du côté d'Elven, et une autre plus faible du côté de la cour. De dix grandes croisées, qui sont dans ladite tour, il n'y en a plus que deux qui aient des grilles en fer. Le grand escalier est complet, le petit a perdu quelques marches vers le haut. La tour, mesurée par dehors, a 65 pieds et demi ; sa hauteur, depuis le rez-de-chaussée de la cour jusqu'au sommet du donjon, est de 127 pieds. En sortant de la grosse tour, on voit un pan de muraille allant à une vieille tour d'angle ; dans ce mur, une porte et un petit pont-levis conduisaient jadis sur la chaussée. A la courtine du sud était appuyée une vieille cuisine, suivie d'une grande salle vers l'Ouest, le tout menaçant ruine. Près de la salle se trouvait une petite tour, puis le mur d'enceinte se terminait à la tour voisine de l'entrée. Outre la chapelle intérieure, ménagée dans la grande tour, il y avait une chapelle extérieure, près de la maison de ferme, mais elle était alors abandonnée et menaçait ruine" (J.M. Le Mené). M. le comte Hippolyte du Bot, héritier des Trémeneuc et des Cornulier, souhaitant réagir contre l'abandon de ces ruines, a restauré courant XIXème siècle la petite tour, dans le style du XIVème siècle. Des travaux importants ont été entrepris en 1977 (une tour ronde a été restaurée en 1905) ;

Elven (Bretagne) : le château de Largoët.

Voir aussi Elven " Histoire du château de Largoët ou Tour d'Elven ".

Voir aussi Elven " Les tours du château de Largoët en Elven ".

Voir aussi Elven " La seigneurie de l'Argoët ".

le château du Helfau. Siège d'une ancienne seigneurie ayant appartenu successivement aux familles Helfau (propriété du sieur d'Uhelfaut en 1427), Le Comte, Saint-Martin, et Martin ;

le manoir de la Chesnaie (XXème siècle). On y voit une échauguette d'angle ;

le manoir ou château de Kerlo ou Kerleau (XV-XVI-XVIII-XIXème siècle). Kerlo ou Kerleau est une ancienne seigneurie ayant appartenu successivement aux familles Eon du Lay ou Ducay (en 1426), Quifistre (en 1506), Chohan (au XVIème siècle), Descartes (XVIIème siècle, vers 1625), Le Prestre de Châteaugiron, La Noé (XIXème siècle) et Bredoux. L'ancien édifice du XV-XVIème siècle comporte des tourelles. La partie moderne du XIXème siècle comporte trois tours : la tour centrale sépare le corps de logis en deux parties dissymétriques. On y voit une porte (XV-XVIème siècle) en anse de panier, finement moulurée. La chapelle privée a été restaurée au XIXème siècle ;

Château de Kerleau à Elven (Bretagne).

le manoir de Camaret ou Camarec ou Kamarec (XVI-XVIIIème siècle), berceau de la famille Camaret. Propriété de Pierre, sieur de Camarec, en 1464 et en 1481. Il possédait autrefois une chapelle privée. On voit y un puits ;

le manoir de la Boissière. Il passe pour avoir été un établissement des templiers. Propriété successive des familles Pouëtier (au XVIème siècle), Croze (en 1643), Gouvello, Servandes, Kermeleuc (au XIXème siècle), puis Delpuech. Il abrite une petite chapelle, un puits et un four ;

le manoir de Bellon. Siège d'une ancienne seigneurie ayant appartenu à la famille Thomelin, puis Talhoet. Il possédait autrefois une chapelle privée ;

le manoir de Lescoat (XVIIème siècle). Un linteau de la porte principale porte la date de 1635. Les boulins du pigeonnier s'alignent sur toute la longueur de la façade. Une tour ronde abrite l'escalier des dépendances, et une autre carrée, celui du logis principal ;

le manoir de Coët er Garff. Occupé par la famille Ars durant la Révolution. Une tourelle d'escalier est placée en avant de la façade. On y trouve un puits ;

l'Atlante (XV-XVIème siècle), situé près de l'ancien manoir de Kerlo. La tour et la porte datent du XV-XVIème siècle ;

le presbytère (XVIème siècle), édifié par le recteur de la paroisse, Bertrand de Quifistre. Son corps de logis est flanqué d'une tour. Dans la cour se trouve un puits monumental et un petit calvaire-bénitier ;

la fontaine de Camaret (XVIème siècle), restaurée en 1975. Elle a la forme d'un petit oratoire surmonté d'une croix métallique ;

le four à pain, situé à La Haie-Belle-Fontaine ;

le puits de Lesvel (1834) ;

les moulins de Trute (XIXème siècle) et de Kerfily (1883) ;

A signaler aussi :

le lech (ou stèle gauloise) situé près de la chapelle Saint-Christophe (Vème siècle avant Jésus-Christ) ;

la stèle de Gohélis (XXème siècle) ;

Ville d'Elven (Bretagne).

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

ANCIENNE NOBLESSE de ELVEN

La seigneurie d'Elven (ou de Largoët) appartenait au Xème siècle à Derrien Ier, fils d'Alain-le-Grand, puis le fief de Largoët passe au XIIIème siècle à la famille Malestroit. On croit avec assez de raison, dit M. de la Borderie, que Largouët (ou Largoët) est une éclipse du comté de Vannes, et forma le partage d'un des fils d'Alain le Grand, comte de Vannes, roi de Bretagne, mort en 907. En effet, une charte du commencement du Xème siècle nous montre un certain Derrien, fils d'Alain, possédant alors la paroisse d'Elven, qui a été de tout temps chef-lieu de Largouët, et il y a tout lieu de croire que cet Alain, père de Derrien, n'est autre qu'Alain le Grand (Cartulaire de Redon, preuves de D. Morice). En 1021, nous trouvons un autre Derrien, seigneur d'Elven, c'est-à-dire de Largouët, qui avait un fils nommé Even. Cet Even fut père d'un autre Derrien qui eut lui-même cinq fils, savoir : Even, Renaud, Geoffroy, Josselin et Rivallon. Ce second Even, l'aîné des cinq frères, fut seigneur d'Elven ou Largouët. Au temps de Morvan, évêque de Vannes, c'est-à-dire de 1088 à 1128, il fonda le prieuré de Trédion, près Elven, pour les moines de Marmoutier. En 1127, il assista à la réconciliation solennelle de l'abbaye de Redon, qui avait été polluée par quelques seigneurs rebelles au duc (ibid.). En sortant de cette famille, Largouët passa, on ne sait comment, dans la maison de Malestroit. En 1294, le sire de Malestroit confessa devoir au duc cinq chevaliers d'ost, quatre pour sa terre de Largouët et un pour celle de Malestroit (Lobineau, p. 438). Tout nous porte à croire que, pendant le XIVème siècle, les sires de Malestroit continuèrent à posséder cette seigneurie. En 1408, le sire de Malestroit et Largouët assista aux conférences tenues à Vannes pour aviser aux moyens de s'entendre avec le duc de Bourgogne (Lobineau, p. 829). Le 14 octobre 1409, Jean V, duc de Bretagne, était au château d'Elven. Il y donna procuration à son chambellan, Armel de Châteaugiron, pour aller, en son nom, rendre hommage au roi d'Angleterre pour le comté de Richemont. Le sire de Malestroit et Henri Le Barbu, évêque de Nantes et chancelier de Bretagne, furent témoins. (Dom. Morice, II, p. 827). A cette époque la famille de Malestroit était encore nombreuse, mais la branche aîné, celle des sires de Malestroit, dont nous nous occupons exclusivement, n'avait plus qu'une fille, nommé Jeanne. Elle épousa Jean Raguenel, vicomte de Bellière et Dinan, qui prit les nom et armes de sa femme, c'est-à-dire de Malestroit. Maintenant nous puisons nos renseignements uniquement dans les archives de Largouët, dont l'acte le plus ancien remonte à l'an 1470. Nous devons cette communication à M. Paul Audren de Kerdrel, du Brossais en Saint-Gravé, et, comme il est juste, nous le remercions de son obligeance. Jean Raguenel Ier semble être mort assez jeune, mais Jeanne de Malestroit, son épouse, vécut jusqu'au 21 août 1468. Ils eurent un fils qui porta aussi le nom et les armes de Malestroit, et qui s'appelait Jean comme son père. Or, le 14 septembre 1470, haut et puissant seigneur Jean, sire de Malestroit, vicomte de Bellière et Dinan, maréchal de Bretagne depuis 1448, rendit aveu au duc, son souverain, pour la seigneurie de Largouët dont il devenait héritier par le décès de sa mère. L'aveu constate que Jeanne de Malestroit tenait cette terre de ses ancêtres. Jean II Raguenel de Malestroit mourut en 1470, deux ans après sa mère. Il avait eu en mariage sa parente Gillette de Malestroit, dont il avait eu deux filles. L'une d'elles, Françoise, née en 1447, épousa Jean IV, sire de Rieux, et lui porta la baronnie de Malestroit ainsi que le comté de Largouët. Le 1er mai 1471, Jean IV, sire de Rieux, seigneur de Rochefort, Ancenis, Aumale, Donges, Malestroit, et maréchal de Bretagne, rendit, conjointement avec sa femme, aveu au duc pour Largouët, au titre de foi, hommage et rachat. Pendant la vie du maréchal de Rieux, il se passa deux faits à son château d'Elven, que nous devons signaler. Le comte de Richemond qui, en 1485, devint roi d'Angleterre, fut obligé de fuir son pays après la bataille Tewhsbury en 1471. Le navire qu'il montait fut jeté sur les côtes de Bretagne, où il fut d'abord bien accueilli par le duc François II. Mais celui-ci, réfléchissant que son hôte pourrait lui être une garantie contre l'ambition d'Edouard IV, le fit renfermer dans le château de Largouët et garder à vue de 1474 à 1476. On sait qu'en 1487 les Français occupèrent tout le pays de Ploërmel à Vannes. Il parait que le château d'Elven, ainsi que ceux de Rochefort et Rieux, furent plus ou moins rasés et incendiés. La duchesse Anne, par ses lettres en date du 9 août 1490, accorda au maréchal de Rieux cent mille écus d'or pour le dédommager de ses pertes (Dom. Morice, pr.). Jean IV de Rieux mourut le 9 février 1518. Il laissait de sa première femme, Françoise de Malestroit, un fils nommé Claude, qui hérita de Largouët. En 1518, Claude Ier de Rieux épousa Catherine de Laval, fille de Guy XVI. Il en eut deux filles, Renée et Claude. Après la mort de Catherine de Laval, Claude de Rieux se remaria à Suzanne de Bourbon, fille de Louis de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, et de Louise de Bourbon-Montpensier. Il en eut un fils nommé Claude comme lui, en 1530. Claude Ier mourut le 19 mai 1532. Claude II de Rieux eut Largouët, et, en 1542, Suzanne de Bourbon, sa mère et tutrice, rendit aveu au roi de France pour ladite seigneurie. Claude mourut en 1548, à l'âge de 18 ans, et en lui s'éteignit la branche aînée et masculine de la maison de Rieux. Par suite de cette mort, les seigneuries de Rieux, Rochefort, Largouët, etc. , revinrent à Renée de Rieux, fille de Claude Ier et de Catherine de Laval. L'année précédente elle avait déjà hérité des grands biens de la famille de Laval, à la mort de Guy XVII de Laval. En 1546, elle avait épousé Louis de Saint-Maure, marquis de Nesle, à qui elle laissa prendre le nom de Guy XVIII de Laval. Elle prit elle même le nom de Guyonne, et le malicieux public l'appela Guyonne la folle. Elle mourut en 1567. Paul de Coligny, fils de François de Coligny, sieur d'Andelot, et de Claude de Rieux, né en 1555, devint héritier de Renée de Rieux, sa tante. En 1572, il avait pour tuteur Pierre de Coligny, sieur de Chatillon, amiral de France ; en 1574, René de Rieux, sieur de La Feuillée et l'Ile-Dieu, possédait Largouët, et il prit le nom de Guy XIX de Laval. Marié à Anne d'Alligre, il en eut un fils, Guy XX. Guy XIX mourut en 1586, et deux ans avant son décès, le 11 février 1584, il avait transporté et délaissé le comté de Largouët à Mme d'Estannulle, mère de ses mi-frères et mi-soeur Benjamin, François et Anne de Coligny. Le colonel d'Andelot, après la mort de sa première femme Claude de Rieux, s'était en effet remarié à Louise d'Estannulle, comtesse de Salm, et en avait eu ces trois enfants. Anne de Coligny survécut à ses deux frères, et elle avait épousé Jacques de Chabot, marquis de Mirabeau, conseiller du roi, chevalier de ses ordres, lieutenant général en Bourgogne, etc. Le 11 juillet 1616, Anne de Coligny et Jacques de Chabot vendirent le comté dé Largouët 66,000 livres à Jean de Rieux, chef de nom et armes, marquis d'Assérac, seigneur de l'Ile-Dieu, demeurant à son château de Rouroué. Mort en 1630, Jean de Rieux laissait Largouët à son fils Jean Emmanuel, qui fit de mauvaises affaires. En 1643, il se trouvait chargé de dettes, et ses créanciers firent bientôt saisir ses biens. Une adjudication eut lieu, et, le 19 mars 1656, M. Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, devint adjudicataire de Largouët pour la somme de 175,000 livres. Les terres de Lanvaux et Trédion étaient comprises dans le marché. Tout le monde connaît les folles dépenses de Nicolas Fouquet, sa disgrâce et sa ruine. Par suite de cet évènement, les seigneuries de Lanvaux et d'Elven passèrent entre les mains de Marie-Magdeleine de Castille, sa femme, le 19 mars 1673, pour l'indemniser de sa dot et de ses autres biens aliénés. Elle en rendit aveu au roi le 22 janvier 1681. Le 10 janvier 1686, Marie-Magdeleine de Castille revendit les propriétés en question la somme de 150,000 livres à M. Louis de Tremereuc, chevalier, conseiller au parlement de Bretagne, sieur de Tremereuc et de Château-Fremont. Louis de Tremereuc n'eut qu'une fille, Anne-Louise, qui épousa, le 7 septembre 1689, M. Toussaint-Pierre de Cornulier, né le 1er novembre 1660, conseiller au parlement en 1682, président à mortier en 1688. Le 17 juillet 1694, M. de Cornulier et sa femme rendirent aveu au roi pour le comté de Largouët. Ils eurent un fils, Charles, et deux filles. Charles de Cornulier, héritier de la seigneurie d'Elven, épousa, le 2 janvier 1717, Anne de la Tronchaye. En 1715 il était conseiller au parlement ; il devint président à mortier en 1727. Trois filles naquirent de ce mariage. L'aînée, Angélique-Marie-Sainte, héritière de Largouët, prit en mariage, le 19 juillet 1735, son cousin Toussaint de Cornulier, seigneur de Boismaqueau. M. de Cornulier mourut vers 1780, et sa femme le 31 décembre 1793, à Versailles.

Après avoir épuisé la liste des seigneurs de Largouët jusqu'à la Révolution, parlons un peu de la seigneurie elle-même. Les archives de Largouët ne renferment aucun titre qui puisse nous initier aux constructions et transformations du remarquable château d'Elven. Les aveux, de 1470 à la Révolution, se succèdent et se copient, et nous exposent, toujours dans les mêmes termes, que ledit château est une forteresse flanquée de tours, cernée de murs à machicoulis, avec douves au-dehors, pont-levis, basse-cour, chapelle, jardins, étang et retenues d'eau, situés dans un parc garni d'arbres, environné de murs dès avant le XVème siècle et renfermant environ 370 journaux. En tête d'un registre terrier du XVIIIème siècle, on fait remarquer que, quoique les édifices du château soient inhabités et en ruine depuis bien longtemps, il existe cependant toujours des voûtes, des escaliers, des cheminées et autres bonnes constructions qui, procureraient encore, de beaux logements avec peu de dépenses pour les approprier. L'opinion de M. Arrondeau qui prétend que le château d'Elven fut construit à la fin du XIIIème siècle par les seigneurs de Malestroit, la tour, qui survit, élevée par le maréchal de Rieux entre 1490 et 1510, semble la seule vraie. Du reste, l'écusson de Rieux que porte cette tour vient confirmer les documents écrits. La seigneurie de Largouët avait toujours relevé directement des ducs de Bretagne, et, après eux, des rois de France, prochement et ligement, à titre de foi, hommage et rachat. Avant 1660, les titres disent indifféremment la seigneurie ou le comté de Largouët. Le 13 mars de cette année, M. Nicolas Fouquet obtint des lettres-patentes du roi qui déclarèrent que ce serait désormais exclusivement un comté. Or, le comté avait au moyen-âge deux siéges de juridiction un à Auray qui s'exerçait de droit dans l'auditoire royal, et dont le greffe, au XVIIIème siècle, était affermé 450 livres ; un autre à Vannes qui s'exerçait dans la maison de ville, anciennement la chambre des Comptes, et dont le greffe, au XVIIIème siècle, était affermé 1000 livres. Le comté avait droit de premières menées aux plaids de la sénéchaussée de Vannes. Une maîtrise des eaux et forêts avait été créée en sa faveur, à l'instar de celles du roi, par lettres-patentes du roi obtenues par Guy XIX de Laval le 20 juillet 1582. Cette maîtrise avait été affranchie du ressort ordinaire des appellations. Le comté avait toujours eu haute, moyenne et basse justice, avec toutes les prérogatives qui y étaient ordinairement attachées. Les officiers jouissaient des mêmes vacations que ceux des baronnies. Il avait deux fourches patibulaires, l'une à Trédion et l'autre à Elven, sur la route de Vannes. La seigneurie s'étendait plus ou moins sur les paroisses suivantes : Elven, Trédion, Saint-Nolff, Treffléan, Saint-Avé, Saint-Patern et Saint-Pierre, Arradon, Plougoumelen, Baden, Ploeren, Plumergat, Carnac, Mendon, Grand-Champ, Plaudren, Monterblanc, Saint-Jean-Brévelay, Sulniac, Larré, Pluherlin, Molac. Les minus donnent le détail de toutes les terres comprises dans ces paroisses, qui en dépendaient et relevaient. Cent quarante terres nobles relevaient aussi de Largouët, et parmi ces terres il y avait un bon nombre de gros châteaux : comme Kerfily et Kerleau en Elven, Tregouët en Molac. Elle avait au bourg d'Elven un four banal, un marché tous les mardis et trois foires dans le cours de l'année. En 1551, trois foires furent établies à Grand-Champ. Les foires des chapelles du Burgo et Montgolérian, et celle du Bondon dépendaient aussi de la seigneurie. Au XVIIIème siècle, les droits de coutume du tout montaient à 205 livres. Les domaines de Largouët consistaient en métairies, moulins, tenues congéables, qui produisaient de bons revenus, toujours bien assurés avant 1562. Alors les seigneurs furent autorisés, par lettres-patentes du roi, à aliéner, afféager et arrenter, à titre souvent de pure obéissance féodale, ce qui n'augmentait pas les ressources. D'un autre côté, depuis plusieurs siècles les seigneurs ayant cessé d'habiter le château, les affaires se trouvèrent négligées, les aveux rarement ou défectueusement rendus par les vassaux, les biens de main-morte accrus sans indemnité, les infractions aux droits féodaux sans sanction ni pénalités. Malgré tout cela, dans les derniers temps, les chefs de rentes, fort minimes souvent, approchaient encore de deux mille. La forêt de Brohun ou de Trédion appartenait à Largouët. En 1763, M. Toussaint de Cornulier acheta la vieille seigneurie de Quintin, dont, le chef-lieu avait été situé, dans un endroit nommé Coch-Castel, proche le Pont-Guillemet en Elven, et qui avait toujours relevé prochement et directement des ducs et des rois. Il donna pour elle la somme de 2720 livres. En 1754, il avait aussi exercé le droit de retrait féodal sur la partie de la terre de Lescouët en Elven, qui relevait de Largouët, et qui fut estimé 15,500 livres. Dans l'ancien temps, il y avait plusieurs provôtés féodées, dont les titulaires nobles étaient obligés de faire à leur compte la cueillette des rentes de la seigneurie dans les limites de leurs ressorts respectifs, et d'aider les officiers de la juridiction dans la répression des crimes et délits. Elles furent négligées et disparurent ; au XVIIIème siècle, une seule demeurait, celle qui était attachée au manoir du Beizit en Saint-Nolff. Chose rare et peut-être exceptionnelle dans la province, les vassaux de Largouët étaient exempts du droit de rachat avant le XVIIème siècle. Cependant, dans les titres, rien ne prouve qu'ils fussent soumis aux charges que ce droit avait remplacées. Depuis cette époque, quelques terres, par suite d'acquisition et d'arrangements, y furent soumises. Le comté avait tous les droits de prééminences et privilèges dans les églises d'Elven et autres, attribués aux seigneurs fondateurs et supérieurs suivant les causes et les usages civils. Il me semble avoir pris dans les titres de Largouët tout ce qu'ils renferment de plus important. Au point de vue local, on trouverait des détails qui pourraient intéresser, mais qui ne peuvent entrer dans notre aperçu général. Je fais seulement cette remarque que les actes donnent toujours le nom de la seigneurie sans apostrophe et l'écrivent Largouet. Qu'on veuille bien nous permettre de soulever une question à l'occasion du château d'Elven. S'il y a une solution, nous ne la connaissons pas. Les chroniques de Froissart nous apprennent qu'après la prise du château d'Auray, en 1341, le comte de Montfort alla avec ses troupes « devant un autre château-fort, assez près de là, que on appelle Goy-la-forêt. Celui qui en était châtelain voyant que le comte avait grand ost et que tout le pays se rendait à lui, s'accorda audit comte et lui fit féauté, et demeura gardien dudit châtel de par le comte ». L'année suivante, « quand Gautier de Mauni vit le château de Goy-la-forêt, qui était merveilleusement fort, il dit à ses chevaliers et seigneurs qui étaient avec lui, qu'il n'irait pas plus loin, quoique fatigué qu'il ne l'eût assailli. Li eut fort assaut dedans et deshors jusqu'au soir. Les fossés remplis de paille et de bois, les assaillants firent aux murs un trou d'une toise de large, entrèrent par force et tuèrent tous ceux qu'ils y trouvèrent..... Le lendemain ils se mirent en chemin et allèrent par telle manière qu'ils vinrent à Hennebont ». Vers la fin de la même année 1342, « Robert d'Artois assiégea Vannes avec mille hommes d'armes et trois mille archers, et courait tout le pays d'environ, le brûlait et ravageait jusques à Goy-la-forêt, Sucinio et la Rochebernard ». Enfin le château de Goy-la-forêt, ou Gouet-la-forêt comme écrit Lobineau, se rendit au connétable du Guesclin en 1373. Dom Morice hasarde une explication ; et dit que le château en question était situé dans la paroisse de Landerneau. Cette opinion est inconciliable avec le récit de Froissart, qui seul nous donne les faits. D'après lui, Goy-la-forêt était assez près d'Auray, à une journée de marche d'Hennebont, les troupes qui assiégeaient Vannes pouvaient l'atteindre. Il faut donc le chercher à une distance limitée et non trop étendue de ces trois villes. Tous ceux qui ont lu Froissart savent qu'il écrit très mal, fort souvent, les noms d'hommes, de villes, châteaux, etc. Terminons en disant, sauf meilleur avis, que la narration du chroniqueur semble s'adapter au château de Largouët (abbé Piéderrière - 1860).

Nota : Derrien Ier, l'un des fils d'Alain-le-Grand, fut le premier seigneur d'Elven ou de Largoet. En 910, il concourut avec le comte Tanguy, son parrain et peut-être son oncle, pour donner à l'abbaye de Redon la terre de Lunen en Elven (Cartulaire de Redon, p. 226). Derrien II d'Elven souscrivit, en 1021, avec son fils Even, et beaucoup d'autres barons, à la confirmation de la juridiction épiscopale de Redon, faite par Judicael, évêque de Vannes (Ib. p. 308). Derrien III, descendant des précédents, vivait à la fin du XIème siècle, et laissa cinq fils, nommés Even, Rouaud, Géoffroy, Gosselin et Rivallon. Even, avec l'agrément de ses frères, fonda le prieuré de Saint-Martin de Trédion, vers 1121 ; il parut aussi en 1127 à la réconciliation de l'église de Redon. A cette première dynastie succéda, plus tard, par mariage probablement, la famille des seigneurs de Malestroit. Payen III, en 1294, reconnut devoir au Duc cinq chevaliers d'ost, dont quatre pour sa terre de Largoet et un pour celle de Malestroit (Pr. I, 1112). Geoffroy, son fils, quitta le parti de Charles de Blois pour celui de Jean de Montfort, et fut, pour ce motif, arrêté par trahison à Paris et décapité en 1343. Payen IV, seigneur de Malestroit et de Largoet, fils du précédent, fut tué au siège de la Roche-Derrien en 1347, sans laisser de postérité. Sa soeur Jeanne épousa Jean de Châteaugiron. Leur fils Jean de Châteaugiron, dit de Malestroit, seigneur de Largoet et de Malestroit, ne laissa en 1394 qu'une fille nommée Jeanne, et mariée à Jean Raguenel. Jean Raguenel, leur fils, dit aussi de Malestroit, recueillit Malestroit en 1451, Largoet en 1468, et mourut en 1471, laissant sa fille aînée, Françoise, mariée à Jean IV de Rieux. Ici commence une nouvelle dynastie. Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne, prêta en 1474 son château de Largoet, pour garder le comte de Richemont, qui devint ensuite roi d'Angleterre, sous le nom de Henri VII. Quelques années après, en 1488, les Français prirent et dévastèrent ce château ; deux tours rondes et ruinées, qui se trouvent derrière la porte d'entrée, et qui sont d'un travail grossier, sont peut-être les seuls restes de cette forteresse primitive. En 1490, la duchesse Anne de Bretagne ayant accordé au sire de Rieux une somme de cent mille écus d'or, pour l'indemniser de la ruine de ses châteaux d'Ancenis, de Rieux, de Rochefort et d'Elven, le maréchal se mit aussitôt à l'oeuvre, et avant la fin du XVème siècle, il avait construit la grosse tour octogone de Largoet et la porte à pont-levis qui la précède : ses armes sont sculptées sur ces deux parties. Quant à la petite tour, à peu près cylindrique, on n'est pas aussi fixé sur son âge. Le maréchal de Rieux aimait le séjour de Largoet, et il y amenait sa famille ; il y perdit même en 1495 sa seconde femme Claude de Maillé, suffoquée par un feu accidentel. Claude Ier de Rieux, son fils, lui succéda en 1518, et transmit ses biens à son fils Claude II en 1532, puis à sa fille Renée en 1548, et enfin à son petit-fils Paul de Coligny appelé Guy XIX de Laval (1567-1584). A partir de cette date, la seigneurie de Largoet fut l'objet de nombreuses transactions. Louise d'Estannule, dame de Coligny, l'obtint en 1584, et y entretint un gouverneur. Sa fille, Anne de Coligny, femme de Jacques Chabot, marquis de Mirebeau, vendit Largoet à Jean de Rieux, marquis d'Asserac, pour 66,000 livres en 1616. Jean-Emmanuel de Rieux, fils de l'acquéreur, fit de mauvaises affaires et vit saisir ses biens. Nicolas Fouquet, le fameux surintendant des finances, acquit en 1656, les terres de Largoet, Trédion et Lanvaux, pour la somme de 175,000 livres, et les fit ériger en Comté en 1660. Sa veuve, Marie-Madeleine de Castille, vendit Largoet en 1686 à Louis De Trémereuc, conseiller au Parlement, pour le prix de 150,000 livres. Anne-Louise de Trémereuc recueillit ce comté en 1689, et le porta à son mari Toussaint-Pierre de Cornulier, président à mortier au parlement. En 1702, son fils Charles de Cornulier devint comte de Largoet et baron de Lanvaux, et transmit en 1738 ces biens à sa fille aînée Angélique-Marie-Sainte, qui mourut à Versailles le 31 décembre 1793. La fille de cette dernière épousa Daniel-Henri Le Mallier, comte de Chassonville, recueillit la propriété de Largoet, et mourut en 1840. Les du Bot de la Grée de Callac en ont hérité et possèdent encore le château d'Elven. Les restes de cette forteresse féodale consistent en deux tours, liées entre elles par des murs formant un carré irrégulier. La grande tour, construite en belles pierres de taille, est encore bien conservée, malgré l'abandon de ses propriétaires. Les murs, excessivement épais au rez-de-chaussée, vont en diminuant à chacun des cinq étages. Au-dessus de la plateforme, entourée de machicoulis, s'élève un petit châtelet, d'où l'on domine une vaste étendue de pays ; on est là à 40 mètres au-dessus des douves. La petite tour, construite également en bel appareil, est aussi surmontée d'un châtelet. La porte d'entrée, munie jadis d'un pont-levis, est tournée vers le sud-ouest. Les murs d'enceinte sont en ruines, et les douves à moitié comblées ne reçoivent plus l'eau du ruisseau voisin. Le château d'Elven, moins étendu que celui de Sucinio, est bien mieux construit, et aucune tour féodale dans le Morbihan n'égale son donjon.

Les autres châteaux ou manoirs d'Elven étaient :

1.   Kerleau, aux Quifistre, aux Cboban, aux Des Cartes, puis aux le Prestre de Châteaugiron.

2.   Kerfily, sur les bords de l'Arz, domaine des Coetquen, des Brignac, des Sérent, et aujourd'hui des Charette.

3.   Camarec, berceau d'une famille de ce nom.

4.   Bellon, propriété des Thomelin, puis des Talhoet.

5.   Bodual, jadis Bot-Duval aux Stoubennec.

6.   La Boissière, auprès du bourg.

7.   Coet-er-Garf, ou Coetregal, berceau d'une famille.

8.   La Haye-Dréan, aux La Haye, puis aux Bonnefoy.

LA HAYE-DRÉAN. Seigneurie et manoir noble en la paroisse d'Elven, évêché de Vannes. Appartint aux de la Haye, puis aux Bonnefoy. En était seigneur Simon Maydo, en 1448. Isabeau Maydo, fille et unique héritière d'Yvon Maydo, l'apporta en dot, avant 1528, à Guillaume de Lantivy. En 1666, la seigneurie de la Haye-Dréan, avec les métairies de la Porte et de Kergounas (sic), appartenait aux mineurs du feu sieur de Kerec-Chevalier (Théodore Courtaux, 1899).

9.   Le Helfau, aux Huelfau, puis aux Le Comte, Saint-Martin...

10.  Keranézo, vers le nord.

11.  Kerbley, près de la rivière d'Arz.

12.  Kerboluen, vers le sud.

13.  Kercointe, aux Philippot, aux La Chapelle.

14.  Kerhon, près de Largoet.

15.  Lescadiguenn, aux Descartes.

LESCADIGUEN. Lieu et manoir noble en la paroisse d'Elven, frairie du Poullo, appartenait en 1554 à Françoise Maydo ; en 1589 à Olivier de Lantivy. Le 17 novembre 1694, le manoir et lieu noble de Lescadiguen, avec son pourpris, ses appartenances et dépendances, à Marguerite de Cléguennec, dame de Lescadiguen. (Archives Nationales, P. 1721, f° 322 verso). A été aussi la propriété des des Cartes (Descartes). Nunc Lescadiguenne, hameau, commune d'Elven (Théodore Courtaux, 1899).

16.  Lescoet, aux Guillaume.

17.  Logodec, aux Le Comte.

18.  Menaru, vers le sud.

19.  Panistrel, à Pierre de Beauchesne en 1400.

20.  Péh, à Jean Bizien en 1400.

21.  Tréhulan ou Tréluhan, aux Crésolles et Le Comte.

22.  Trémondet, aux Gaberic, aux Talhoet et Des Cartes.

(Joseph-Marie Le Mené - 1891).

Lors de la réformation de 1427, on comptabilise la présence de plusieurs nobles à Elven : Eon Ducay (Kerleau), Johannette du Val (Lescadiguenne), sieur de Kamarec (Camarec en Boqueleste, Le Resto en Le Guern), Jouhan de Talazre (Bellon, en Keranlen), le sieur de Coequin et son épouse Jehanne de Malestroit (Kerfili, en Kerblaye), Eon Phelipot (Boteleau, en Kerblaye), Hervé Kermelin (Plebidan), le sieur d'Uhelfaut (Helfaut), Guillo du Val (Trédion), Jouhan Hormeraud (Trédion), Jehan de Cressolles (Tréhulan, en Le Len), Guillo Guillot (Merionnec), Guillo Le Coente (au bourg d'Elven), Jouhan Conanou (au bourg d'Elven), Thomas Chane (au bourg d'Elven), Perrot Le Febvre, Allain Guillaume et Jehan Beaussire (au bourg d'Elven), les sieurs de Malestroit (au château d'Elven), Lucas Le Fauchours (au bourg d'Elven), Jehan Le Boulourec (le Grazo), Eon de Quernevé dit Bolore (Guernevé), Eon Jouhannou et Allain Guillaume (Lescoët), Eon Phelipot (Elven).

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464, on comptabilise la présence de 11 nobles d'Elven :

Guillaume CONNANNO (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une vouge et d'une épée ;

Pierre BEAUSIRE (15 livres de revenu) : porteur d'un paltoc et d'une salade (casque), comparaît armé d'une vouge et d'une épée ;

Pierre CAMBOUT (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée et d'un arc;

Jehan BEAUSIRE (30 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée et d'une vouge ;

Eon KERMELIN (20 livres de revenu) : excusé ;

Jehan GUILLAUME (35 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une épée et d'un arc ;

Jehan MAYDO (60 livres de revenu) : comparaît armé d'une vouge et d'une épée ;

les héritiers de Pierre GUILAUME (40 livres de revenu) ;

Guyon PHELIPOT (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et d'une salade (casque), comparaît armé d'une vouge et d'une épée ;

Guyon de COETCAS, sieur du Helfaut : excusé ;

Pierre, sieur de KAMAREC (Camarec) : excusé ;

 

A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 4 septembre 1481, on comptabilise la présence de 16 nobles d'Elven :

Jehan LE CONTE (300 livres de revenu), remplacé par Guillaume Le Conte : comparaît en homme d'armes ;

Pierre, sieur de CAMAREC (800 livres de revenu), remplacé par Guyon Le Pauteat et Guillaume Plaudé : comparaissent en archers ;

Yvon PHELIPOT (600 livres de revenu), remplacé par Robin Le Clanche qui comparaît en archer, et François Haellart qui comparaît armé d'une vouge ;

Jehan CONNANO (60 livres de revenu), remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Jehan CONANO (20 livres de revenu), remplacé par Yvon Marion : comparaît en archer ;

Pierre CAMBOUT (30 livres de revenu), remplacé par son fils Jehan : comparaît en archer ;

Silvestre de QUIFFISTRE (800 livres de revenu), remplacé par son fils Nicolas : comparaît en archer et armé d'une vouge ;

Pierre BEAUSSIRE (15 livres de revenu), remplacé par Jehan Guillaume : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Jehan GUILLAUME (20 livres de revenu) : comparaît armé d'une vouge ;

Les héritiers Eonnet KERMELIN ;

Les héritiers Jehan BEAUSSIRE (30 livres de revenu), remplacé par Guillaume du Helen : comparaît en archer ;

Jehan LE COURTOIS (20 livres de revenu) : comparaît en archer ;

Jehan MAYDO de la Haye (Haye Dréan) (20 livres de revenu) : comparaît en archer ;

François BARDOUIL (30 livres de revenu) : comparaît en archer ;

Robert LE BASTARD (10 livres de revenu), remplacé par Guillaume Le Bastard : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une vouge ;

Les héritiers Allain GUILLAUME et André GUILLAUME, remplacé par Robin de Lisle : comparaît armé d'une jusarme ;

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