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ENCLOS PAROISSIAL DE SAINT-HERBOT |
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L'enclos paroissial est un ensemble architectural typiquement breton. Situé au centre du bourg, l'enclos paroissial est un domaine considéré comme sacré par les bretons. L'enclos typique est constitué de quatre éléments indissociables : l'entrée monumentale, le calvaire, l'ossuaire et l'église (parfois entourée du cimetière). L'existence des enclos paroissiaux est liée à une histoire : celle de la prospérité économique de la Bretagne aux XVIème et XVIIème siècles. |
Enclos paroissial de Saint-Herbot
Un premier édifice aujourd'hui disparu, fut détruit lors de la Guerre de Succession de Bretagne (1341-1364) et remplacé à la fin du XVème ou au début du XVIème siècle par l'église actuelle. Cet édifice fut bâti grâce aux dons de pèlerins, aux revenus provenant des foires annuelles et aux dons de la famille ducale dont les armoiries figurent au sommet du porche sud surmontées de la devise : "A ma vie".
La chapelle du Sud-Ouest (Saint Yves) porte en clé de voûte MDXLV et MIS HI GARO GOVN. La réfection du chevet date de 1615. La sacristie à étage est du XVIIIème siècle. A gauche du porche Sud, un ossuaire d'attache de 1558, à quatre baies carrées et chapiteaux ioniques de facture Renaissance, avec inscription "O PASSIO MAGNA O PRO....". La chapelle en saillie qui flanque le côté Sud de la tour est dédiée à sainte Barbe et date de 1545.
Côté Sud (chapelle Sainte-Barbe de 1545 - Ossuaire de 1558 - Porche de 1498)
Côté Est (Vitrail de Saint Yves, vitrail de la Passion, vitrail de Saint Laurent)
Côté Sud : Ossuaire (1558)
Le calvaire (1575) :
"Cest croix fut faict en l'an 1575 M. Mathieu Gravec P(rêtre) G(ouverneur)". Trois marches. Un socle à deux étages orné de deux séries de niches superposées. Un fût monolyte bosselé. Ensemble de sculptures s'inscrivant dans un espace de 0,70 m de large et de 1,20 m de haut. 0n y trouve 20 personnages.
Côté Ouest |
Côté Est |
A l'Ouest : Le Christ supplicié, est escorté de sa mère et de Saint-Jean. Au-dessus : 2 petits anges. Deux anges recueillent le sang du Christ dans des coupes. De part et d'autre les larrons sur des croix.
A l'Est : Saint Herbot tient un livre ouvert. A ses pieds une Piéta. La console sur laquelle se trouve le groupe est ornée en bas relief du voile de Véronique présenté par des anges, tandis que d'autres tiennent les instruments de la passion.
Le Porche Sud (1498) :
Pierre inaugurale : MESSIRE JEHAN DE LAVLNAY P(RE) B(T) RE GOVVERNEVR DE CEANS FIST FAIRE CEST PORTAL, COMMENCE(ME)NT LE PREMIER JOVR DE JVIET MIL QVATRE CE(N)TS QVATRE VINTS DIX OVIT (".... Messire Jehan de Laulnay prêtre gouverneur de céans fit faire ce portail commencement le premier jour de juillet 1498").
L'angelot de l'une des voussures porterait la date de 1509, date probable de l'achèvement du chantier.
Le cadran solaire en schiste date de 1587.
A la place d'honneur le père éternel tient sur son genou gauche le globe terrestre et bénit de la main droite.
Armes de Bretagne et Hermines de Bretagne avec de chaque côté, l'hermine au naturel.
Dans la voussure de la porte d'entrée des anges accompagnent les prophètes parmi lesquels on peut reconnaître Saint-Jean-Baptiste.
A l'intérieur, dans des niches surmontées d'un dais s'alignent les apôtres portant chacun une banderole sur laquelle est sculpté l'article du crédo qui lui est dévolu par la tradition chrétienne.
Saint-Herbot préside cette assemblée. Il tient un livre ouvert inaugurant le thème de l'évangélisation maintes fois repris dans l'édifice (au socle de la statue, une date : 1581).
La tour s'élève à plus de 30 m. Baies jumelées sur les quatre faces soutenues par des contreforts à pilastres.
Deux portes en anses de panier sous voussure de feuilles d'acanthe entourées de pilastres. Au tympan une statue de Saint-Herbot présentant un livre. Un ange porte une banderole avec l'inscription : L'AN M : VcXVI : FUT CEST PORTAL COMACE : MESS : CHO : K(er) DIFFEZ. GOUVERNE ("l'an 1516 fut ce portail commencé Monsieur Chorentin Kerdeffes gouverneur"). Deux anges, qui encadrent un saint Herbot à la longue barbe, déploient des acclamations : BENEDICTUS ... (béni soit celui qui vient au nom du Seigneur) et LAUDATE .... (loué soit Dieu dans ses saints). Un personnage à droite de la porte, fait le geste d'enlever son chapeau en saluant le visiteur : PAX VOBIS (la paix soit avec vous).
Portail occidental (1516) |
Portail occidental (1516) |
Portail occidental (personnage de gauche) |
Portail occidental (personnage de droite) |
Entrée côté Nord (escaliers datés de 1858, murs du XIVème siècle)
Entrée côté Nord |
Entrée côté Nord |
Le plan de l'église est carré. Elle est constituée de 5 travées avec bas côtés (le choeur occupe deux de ces travées). Les plafonds sont lambrissés. Les piliers octogonaux avec chapiteaux en corbeilles sont flanqués de 4 demi-colonnettes soutenant une voûte en bois. Les poutres sont peintes de motifs géométriques. A noter que certaines pierres des fenêtres sont marquées des poinçons propres aux piqueurs : des coeurs, des I, ou des H.
LE CHANCEL (XVIème siècle): clôture séparant le choeur du reste de l'église. L'espace intérieur étant réservé aux religieux. L'extérieur était le domaine des fidèles. De chaque côté de l'entrée du chancel se trouvent une table de pierre, tables sur lesquelles étaient jadis déposées les offrandes des fidèles.
— A l'extérieur du chancel :
Au-dessus de la grille du chancel, une inscription peinte de 1659, reprend un verset des lamentations de Jérémie : O VOS OMNES QUI TRANSITIS PER VIAM ATTENDITE ET VIDETE SI EST DOLOR SICUT DOLOR MEUS - O VOUS TOUS PASSANTS ARRESTEZ-VOUS ET VOYEZ S'IL EST UNE DOULEUR SEMBLABLE A LA MIENNE. Le chancel est formé d'un soubassement à panneaux décoratifs, supportant des balustres en candélabres ; et au-dessus un entablement à la frise historiée.
Du côté extérieur au choeur, la frise est constituée de panneaux séparés par des cariatides. Dans la partie donnant sur la nef, ils représentent les apôtres, présidés par Saint-Herbot (bâton et livre).
De gauche à droite : Pierre et sa clé, André et sa croix, Jean et son calice, Jacques le Majeur avec chapeau et bourdon ; surmontant la porte, deux panneaux plus larges séparés cette fois par Saint Herbot sous un dais ; les apôtres y sont jumelés ; Thomas avec équerre et Philippe avec croix latine, Barthélémy avec couteau et Mathias avec lance ; les quatre derniers panneaux sont pour Jacques le Mineur et le bâton de foulon ; Simon et la scie ; Mathieu avec son livre et une hallebarde ; Jude avec une épée.
Donnant sur les bas-côtés, à droite et à gauche, quatre panneaux décoratifs et cinq panneaux historiés : ces personnages sont des hommes et femmes munis de viole, de harpe, d'épée, tenant une ancre ou versant de l'eau.
bas-côtés, à droite
bas-côtés, à gauche
— La mise en croix :
Les ossements répandus au sol rappellent qu'il s'agit du Golgotha. Le Christ est entouré de Marie et de Jean. Marie-Madeleine étreint le bois de la croix. Deux anges recueillent le sang dans des calices. Le bon larron regarde le Christ. Le mauvais larron s'en détourne. Le pélican symbolise celui qui donne sa vie pour ceux qu'il aime.
— A l'intérieur du chancel :
Le maître-autel :
Les panneaux du chancel sont sculptés sur deux faces. Au dos des apôtres s'alignent ici les sibylles. Les sibylles sont des prophétesses d'Apollon dans la Grèce antique, elles auraient annoncé la naissance du Christ. Chacune a son attribut : - la sibylle phrygienne porte une croix et un étendard. - la sibylle erythréenne tient un lys. - la sibylle de Samos porte un cerceau.
Autour du chancel, quinze stalles. Les sièges des stalles se soulèvent permettant de s'appuyer pendant les offices. Chacun est orné, d'une miséricorde portant une sculpture différente.
Gisant de Saint-Herbot (XVème siècle ?) :
Il s'agit d'une dalle de granit sur laquelle est sculpté en bas relief Saint Herbot revêtu d'une longue robe et d'un camail. Ses pieds reposent sur un lion. Il serre sous son bras gauche un bourdon, et son bras droit retient une aumônière avec un livre.
LES VITRAUX :
Le vitrail de la Passion porte la signature du maître verrier morlaisien Thomas Quemeneur et la date de 1556. Ce vitrail a été restauré en 1716 par Claude Le Roux, et en 1886 par Hucher et fils. La Passion commence dans les parties basses de la maîtresse vitre. Elle se lit de gauche à droite et de bas en haut. Chaque scène occupe deux compartiments.
Vitrail de la Passion (1556)
La Rosace : Au centre le Christ revêtu d'un manteau royal. Premier cercle : divers instruments de la Passion. Deuxième cercle : 12 apôtres et les 4 évangélistes. Les soufflets portent les armoiries : - Du Rusquec reconnaissable à ses pommes de pin. - De Rosily, d'argent ou chevron de sable. - De la marche de Bodriec : de gueules au chef d'argent. - De Kerlech du Chatel : six pièces d'or et gueules. - Le Forestier : de sable à trois bandes fuselées d'argent. - de Berrien : d'argent à trois jumelles de gueules en franc canton d'or chargé d'un lion de sable.
Autres vitraux :
Bas côté Nord : le martyre de Saint Laurent (1556) |
Bas côté Sud : Saint Yves assis entre deux plaideurs (1556) |
STATUAIRE :
A gauche du choeur : Notre-Dame de Bonne |
A droite du choeur : Saint Herbot (1481) |
Bas-côté Sud : Saint-Yves entre le riche et le pauvre |
Bas-côté Sud : Saint-Corentin |
Bas-côté Nord : Saint Laurent |
Bas-côté Nord : Sainte Geneviève |
Pièta aux anges : pierre polychrome (XVème siècle) |
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Statue de Sainte Barbe récente, située dans la chapelle Sainte-Barbe (1545)
Bénitier |
Confessionnal |
Vitrail du fond de l'église (gauche de la tour - ouest) |
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Bénitier |
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Nota : les photos réalisées par Roger Frey sont la propriété du site infobretagne.com.
(pour plus de détails sur la commune de Plonévez-du-Faou (dont fait partie aujourd'hui Saint-Herbot) voir Histoire, Monuments, Noblesse de la commune de Plonévez-du-Faou)
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