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LA FAMILLE GOURY (du Roslan).

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La famille Goury est originaire de Touraine et elle remonte à Jacques Goury, Receveur des tailles à Tours, qui devait descendre de Macé Goury, Receveur général du Comté de Blois en 1404, et qui acheta en 1490 à Thomas Le Brun, Brigandinier du Roi, la terre de Chaix.

Elle s'est divisée au XVIème siècle en deux branches.

La branche aînée, représentée primitivement par les Seigneurs de Chaix, acquit dans l'Orléanais les seigneuries de la Cailleterie, du Mazurier, de Bazoches les Hautes, de Loigny, etc. Elle occupa, à partir de 1597, plusieurs charges à la Chambre des Comptes de Paris et s'éteignit, faute de progéniture mâle, à la fin du XVIIème siècle.

De cette branche s'est détaché, à une époque indéterminée, un rameau sur lequel il existe peu de renseignements et auquel appartenaient : René Goury, Conseiller du Roi, Lieutenant particulier des eaux et forêts de la Table de marbre à Paris, vers 1630, et René-Aignan Goury, Conseiller, Secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses Finances, dernier rejeton mâle.

La branche aînée a produit surtout des Intendants et des Magistrats financiers. Jacques Goury, Seigneur du Mazurier et de la Cailleterie, reçu Auditeur en la Chambre des Comptes de Paris, le 22 août 1597, se maria, le 25 octobre 1605, avec Françoise Baudet, fille de Hiérosme Baudet, Seigneur de la Grenouillère, Trésorier de France à Tours, et d'Ester Turpin de Vauvredon. La soeur de cette dernière, Elisabeth Turpin de Vauvredon, avait épousé Michel Le Tellier, Chancelier de France. Pierre Goury, né le 23 février 1613, Vicomte d'Evol, Seigneur du Mazurier, de Bazoches-les-Hautes et de Goury-le-Château, fut successivement nommé Maître d'Hôtel du Roi le 9 mars 1644, Intendant des Finances et Fortifications de Catalogne le 18 janvier 1645, Conseiller du Roi en ses Conseils d'Etat et Privé le 8 janvier 1647, et enfin Maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris le 18 février 1650. André Goury, Seigneur de Girolles, né en 1621, après avoir rempli les fonctions d'Intendant de Justice, Police et Finances en Alsace, fut institué Correcteur en la même Chambre des Comptes le 12 septembre 1652 (Manus. Bibl. Nat.).

Suivant le Mercure de France d'avril 1709 (pages 26 et suivantes), la branche de l'Orléanais, qui possédait la Vicomte d'Evol, s'est alliée « à plusieurs Maisons considérables, entres autres, à celles de Le Tellier, Daumont, du Gué-de-Coulanges, de Pontac, de Bretonvilliers, de Bailleul, de Lerebours, de Chamillart, de Lestrade, de Neubourg de Sarcèle, de Lecour, de Richelieu, de Surville, de Guilleragues, Dufay, de Larche, de Marillac, de Novion, de Lamoignon, de Nerestan, de Martin, de Verthamon, de  Jarzé, Descars, de Chenevele et de Bonnaire » (Annexe VII).

La branche cadette de la famille Goury s'est fixée en Brie au commencement du XVIIème siècle et elle s'est alliée, avant la Révolution, aux familles ci-après :

De Beaufort, qni a produit : François de Beaufort, Avocat du Roi, en 1586, au bailliage et siège présidial de Provins ; — Jeanne de Beaufort, mariée, en 1721, à Jean de Saulsoy, Conseiller du Roi, Prévôt de Provins ; — Elisabeth-Thérèse de Beaufort, mariée, en 1727, à Nicolas-Edme-François Ythier ; — Claude-Pierre de Beaufort, l'un des quarante Fermiers Généraux du Royaume ; — Charlotte-Catherine de Beaufort, fille du précédent, épousa, le 17 avril 1719, Jean de Boullongne, Contrôleur général des Finances, Grand Trésorier des ordres du Roi, dont elle eut : 1° Jean-Nicolas de Boullongne, Conseiller d'Etat, Intendant des Finances, marié, en 1753, à Louise-Julie Feydeau de Brou, fille de Paul-Esprit Feydeau de Brou, Garde des Sceaux de France ; 2° Marguerite-Claude de Boullongne, mariée, en 1737, à Gaspard-Henri de Caze, Baron de Bove, Intendant de la Généralité de Paris ; 3° Elisabeth-Louise de Boullongne, mariée, en 1736, à Paul-François Galluccio, Marquis de l'Hôpital, Chevalier des ordres du Roi, Ambassadeur à Naples et à Saint-Pétersbourg, Premier Ecuyer de Madame, qui eut pour gendres : Arnaud-Louis-Marie-Stanislas, Marquis de Lostanges, Premier Ecuyer de Madame Adélaïde, et François-Martial des Montiers, Vicomte de Mérinville, Baron des Etats du Languedoc et Lieutenant-général des Armées du Roi ; 4° Jeanne-Edmée de Boullongne, mariée, en 1743, à Charles-François-Gabriel de Hallencourt, Marquis de Dromesnil, Maréchal de Camp, qui eut pour gendres : Emmanuel-Marie-Louis, Marquis de Noailles, Ambassadeur près le Roi d'Angleterre, Premier gentilhomme de la Chambre de Monsieur ; et Louis-Antonin, Marquis de Belsunce, fils d'Antonin-Armand de Belsunce, Comte de Castelmoron, Grand Louvetier de France; 5° Marie-Edmée de Boullongne, mariée, en 1746, à Armand-Louis, Marquis de Béthune, Colonel Général de la Cavalerie légère, Chevalier des ordres du Roi, qui eut pour gendres : Jean-Baptiste-Antonin Colbert, Marquis de Seignelay, et Félicité-Jean-Louis-Etienne, Comte de Durfort.

Roslin, qui a produit : Edme-Joseph Roslin, l'un des quarante Fermiers Généraux, marié à Jeanne-Marie de Beaufort ; — Marie-Elisabeth Rollin, fille des précédents, épousa, en 1734, Paul-Gaspard-François Le Gendre, Président en la Chambre des Comptes de Paris, qui eut trois filles : 1° Anne-Marie-Edmée Le Gendre, mariée, en 1755, à Jean-Nicolas, Comte de Dufort et de Cheverny, Lieutenant général du Blaisois, Introducteur des Ambassadeurs ; 2° Anne-Marie Le Gendre, mariée, en 1766, à Charles-Victoire-François d'Irumberry de Salaberry, Président en la Chambre des Comptes de Paris ; 3° Françoise-Catherine Le Gendre, mariée, en 1768, à Amelot de Chaillou, Intendant de Bourgogne.

Ythier, qui compte parmi ses membres : Pierre Ythier, Chanoine de Notre-Dame-du-Val en 1490 ; — Ayoul Ythier, Chanoine de la Cathédrale de Reims en 1541 ;— Edme Ythier, Précepteur de Louis-César de Bourbon, Comte de Vexin, mort en 1702 ; — Charles Ythier, Ecuyer, Porte-Arquebuse de Monsieur, frère unique du Roi ; — Nicolas Ythier, Seigneur du Petit-Boissy, Secrétaire des Commandements de Madame la Duchesse d'Orléans en 1684 ; — Claudine Ythier, femme de Louis Nyvert, Seigneur du Plessis-au-Chapt, Président en l'Election de Provins ; — Jean Ythier, Président en l'Election de Provins, mort en 1710 ; — Jean-Claude-Nicolas Ythier, Seigneur de la Cloche, Premier Président du bailliage et siège présidial de Provins, épousa Marie-Michelle-Barbe de Préauval et eut pour gendre Gilles-Estyer Benoist de Guépoulain, Colonel du Régiment de cavalerie des Trois Evêchés ; — Jean-Claude Ythier, Premier Président du bailliage et siège présidial de Provins, mort en 1763.

De Saulsoy, qui a produit : Denis de Saulsoy, Receveur, en 1591, des deniers patrimoniaux de Provins ; — Jean de Saulsoy, Conseiller en l'Election de Provins, mort en 1610 ; — Jacques de Saulsoy, Conseiller du Roi, Lieutenant de nos seigneurs les Connétables et Maréchaux de France, ensuite Lieutenant général au bailliage et siège présidial de Provins, épousa Nicole de Bonneval et mourut en 1654 ; — Louis de Saulsoy, Lieutenant général au bailliage et siège présidial de Provins, mort en 1683 ; — Jacques de Saulsoy, Gentilhomme ordinaire de Mgr. le Prince de Condé, mort en 1713 ; — Louise-Charlotte de Saulsoy, mariée, en 1710, à Louis de Mitandier, Gentilhomme de Son Altesse Royale Madame ; — Anne-Françoise de Saulsoy, mariée à Pierre-Nicolas Hébert, Ecuyer, Premier Valet de la garde robe du Roi ; — Etienne-Louis-Théodore de Saulsoy, Chevalier de Saint-Louis, Brigadier des Gardes du corps du Roi, marié à Marie Le Roy de Signy.

Gruffé de Maupas, qui à produit : Jean Gruffé, Conseiller au bailliage et siège présidial de Provins, mort en 1570 ; — Jean Gruffé, Conseiller au bailliage et siège présidial de Provins, marié, en 1610, à Marguerite de Saulsoy ; — André Gruffé, Conseiller au bailliage et siège présidial de Provins, marié, en 1651, à Adrienne Ythier ; — Pierre Gruffé, Seigneur de Maupas, Maître d'Hôtel du Roi, Second Président au bailliage et siège présidial de Provins, mort en 1677, avait épousé Françoise d'Ancienville, veuve d'Antoine de Vieilmaisons-Chantecler ; — Jean-Baptiste Gruffé, Président au bailliage et siège présidial de Provins, s'était marié, en 1672, avec Marie Nyvert.

Ruffier, qui a produit : Jean Ruffier, marié à Marie Grillié, soeur de Nicolas Grillié, Evêque d'Uzès ; — André Ruffier, Conseiller du Roi, Maître en la Chambre des Comptes de Montpellier ; — Gaston Ruffier, Seigneur du Boschet, Officier des Menus plaisirs de la Chambre du Roi, mort en 1678 ; — Marie-Elisabeth Ruffier, mariée, en 1745, à Philibert-Philippe de Blois.

Retel de Champhey, dont les principaux membres sont : Etienne Retel, Conseiller et Avocat du Roi au bailliage et siège présidial de Provins en 1408 ; — Jean Retel, Conseiller du Roi et Procureur de la Ville de Provins en 1509 ; — Pierre Retel, Chanoine de Saint-Quiriace en 1596 ; — Pierre Retel, Lieutenant particulier civil et criminel au baillage et siège présidial de Provins, Député aux Etats Généraux de 1614 ; — Pierre Retel, seigneur de la Bertèche, Gentilhomme de la fauconnerie du Roi en 1664 ; — Jean Retel, Seigneur de Champhey, Mousquetaire à la seconde Compagnie en 1688.

De Mascle, qui a produit : Louis de Mascle, né en 1690, Capitaine au Régiment d'Artois-Infanterie, Chevalier de Saint-Louis, marié à Anne-Germaine de Goures, Dame du Beux ; — Louis-François de Mascle, né en 1733, Capitaine au Régiment d'Artois-Infanterie, Chevalier de Saint-Louis ; — Jean-Jacques de Mascle, né en 1740, Capitaine au Régiment d'Artois-Infanterie, Chevalier de Saint-Louis ; — Charles-Anne-Louis de Mascle, né en 1769, Lieutenant au Régiment d'Artois-Infanterie ; — Jeanne de Mascle, qui a joué un rôle actif dans la chouannerie du Morbihan ; — Fanny-Pauline de Mascle, mariée au Chevalier de Launay, Officier dans l'armée de Condé.

De Kersulguen, ramage de l'illustre Maison de Pont-L'Abbé, qui a contracté des alliances avec : de Rochefort, de Rosmadec, de Rostrenen, de Rohan, de Brosse, de Foix, du Chastel, de Lannion, de Beaumanoir, etc. Prigent de Kersulguen, vivant en 1402, épousa Tiphaine de la Bouëxière ; — Pierre de Kersulguen, Ecuyer de la Reine Anne en 1505 ; — Jean de Kersulguen, marié, en 1582, à Gabrielle Le Ny ; — Joseph-Hyacinthe de Kersulguen, Marquis de Kerlorec, élu Président à l'Assemblée des Etats de 1731.

Du Boisguéhenneuc, dont les principaux membres sont : Eon du Boisguéhenneuc, légataire du Duc Jean II de Bretagne en 1304 ; — Jehan du Boisguéhenneuc, Ecuyer de la Maison du Duc de Bretagne en 1421 ; — Gilles du Boisguéhenneuc, Procureur-Syndic aux Etats de Bretagne en 1541.

 

PRINCIPALES ALLIANCES : de Carné, de Langle, de la Houssaye, Alléno, de Coëtelez, du Fou, de Lanroz, de Kerloaguen, de Castellan, des Grées, de Launay.

 

La généalogie de la branche cadette de la famille Goury peut être ainsi résumée :

I. Jean Goury, fils de Jean Goury et de Marie Le Roy, né en 1635, Conseiller du Roi, Receveur du Marc d'or, épousa :

1° Marie Le Comte, dont la famille a produit plusieurs Officiers des Cours supérieures du Royaume et notamment Louis Le Comte, Maître des Requêtes ordinaire de la Reine mère, Auguste Le Comte, Conseiller en la Cour des Aides, Charles Le Comte, Conseiller au Parlement de Paris, Louis Le Comte, Prévôt de Melun, Secrétaire de Mgr. le Duc d'Orléans, frère unique du Roi ;

2° Jeanne Cauchon, dont la famille s'est alliée à plusieurs Maisons nobles de la Champagne, et entre autres, à celles de Gondy, de Moreuil, de Montigny, de Marle, de Bezannes, de Coligny, de Joyeuse, de Launay.

Du premier mariage sont issus :

1° Joachim-François Goury, dont l'article suit ;

2° Marie-Magdeleine Goury, née en 1657, mariée à Edme-Mathieu Dumez, Gentilhomme de la fauconnerie du Roi, dont un descendant en ligne directe, Alphonse Dumez, est devenu au XIXème siècle Président à la Cour des Comptes et gendre de M. Barthe, Garde des Sceaux, Premier Président de la même Cour.

 

II. Joachim-François Goury, né le 4 avril 1668, Seigneur du Bouchet, Conseiller du Roi, Lieutenant civil et criminel au bailliage et siège présidial de Provins, mourut le 21 mai 1753. Il avait épousé : 1° le 9 Janvier 1696, Anne Ythier, soeur d'Edme Ythier, Précepteur de Louis-César de Bourbon, Comte de Vexin ; tante de Jean-Claude Ythier, Premier Président du bailliage et siège présidéal de Provins ; et fille de Charles Ythier, Ecuyer, Porte-Arquebuse de Son Altesse Monsieur, frère unique du Roi, et d'Anne de Saulsoy ; 2° en 1700, Jeanne Mahon, fille de Charles Mahon, Conseiller du Roi en l'Election de Coulommiers. Du deuxième mariage sont issus quatorze enfants, parmi lesquels on peut citer :

1° Jean-François Goury, Seigneur de Champgrand, né le 23 octobre 1702, fut d'abord Ecuyer-Secrétaire du Roi, puis Conseiller du Roi, Commissaire ordonnateur des guerres. Son fils Charles-Jean Goury, Marquis de Champgrand, Colonel de cavalerie, ne laissa qu'une fille, Alexandrine-Sophie Goury de Champgrand, qui se maria : 1° avec Jules de Rohan ; 2° avec Claude-Henri de Rouvroy, Comte de Saint-Simon ; 3° avec le Baron de Bawr.

2° Louise-Charlotte-Augustine Goury, née le 23 avril 1709, épousa, le 15 octobre 1737, Jean-Pierre Josse, Conseiller au bailliage et siège présidial de Provins, fils de Jean Josse, Ecuyer, Porte-Manteau de Son Altesse Royale Madame, et de Jeanne de Bobée. De ce mariage vinrent deux filles : l'aînée, Charlotte-Jeanne Josse, fut mariée, le 16 novembre 1769, à Louis-Nicolas Rivot de Vienne, Gentilhomme de Son Altesse Monseigneur le Duc d'Orléans ; la cadette, Augustine-Jeanne Josse, devint la femme, en 1767, d'Edme-Jacques Cugnot, Directeur général des aides, dont le petit-fils, Auguste Allou, fut Evêque de Meaux.

3° Marie-Jeanne Goury, née le 29 novembre 1713, épousa, le 27 septembre 1740, Louis-Marc-Antoine Retel de Champhey, Conseiller du Roi, Lieutenant criminel au bailliage et siège présidial de Provins. De ce mariage sont issus : A). Charles-Marie-Théodat Retel de Champhey, Conseiller du Roi, Lieutenant civil au bailliage et siège présidial de Provins ; B). Edmée Retel, mariée à Jean-Michel de Roujoux, dont le fils fut Préfet sous le Premier Empire ; C). Jeanne-Louise Retel, femme d'Antoine-Jean-Baptiste Percheron de Marincourt, Ecuyer, Gendarme de la Garde ordinaire au Roi, Lieutenant de cavalerie.

4° Claude-Paul Goury, Seigneur de Montigny, né le 25 janvier 1715, Avocat au Parlement, mourut célibataire.

5° Jean-Pierre Goury, frère jumeau du précédent, devint Chanoine de Saint-Quiriace à Provins.

6° Siméon Goury, Seigneur de Boispré, né le 14 juin 1716, Conseiller du Roi, Lieutenant civil et criminel au bailliage et siège présidial de Provins, épousa, le 27 mars 1767, Marie Camusat de Riencey, qui comptait parmi ses oncles et cousins : Claude-Paul Camusat, Auditeur en la Chambre des Comptes de Paris ; Pierre Calabre, Conseiller, Secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses Finances ; Claude-René Lelong, Maître ordinaire en la Chambre des Comptes ; Gilbert-Etienne Hénin, Maître ordinaire en la Chambre des Comptes et Maître d'Hôtel de Sa Majesté ; Jean-Baptiste-René Lelong, Maître ordinaire en la Chambre des Comptes ; Jean de la Baune, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi ; Jean-Antoine de la Baune, Maître ordinaire en la Chambre des Comptes ; et Philippe Brochant, Maître ordinaire en la même Chambre des Comptes. Il mourut, le 16 septembre 1788, sans laisser de postérité.

7° Louis-Joachim Goury, le dernier des enfants de Joachim-François Goury, dont l'article suit.

 

III. Louis-Joachim Goury, Seigneur des Tuilleries, né le 13 décembre 1722, s'établit vers 1750 en Bretagne, où il devint Conseiller du Roi, Consignataire au siège royal de Léon, charge qui lui permit d'acquérir une fortune importante, perdue en partie pendant la Révolution. Il mourut le 12 mai 1810, continuant seul la descendance, après la disparition de la branche de la Brie, qui s'était éteinte à la fin du XVIIIème siècle.

Il avait épousé :

1° le 12 décembre 1763, Françoise Le Gris du Clos, fille d'André-Guillaume Le Gris, Seigneur du Clos, Prieur-Consul de la ville de Morlaix, et de Marie-Catherine de Keranfors ; proche parente de l'Abbé Le Gris qui s'était vainement offert à la Convention pour assister Louis XVI à ses derniers moments, et qui fut ensuite Prédicateur ordinaire du Roi Louis XVIII ; cousine de Guillaume Le Gris du Val, le célèbre chef de chouans ;

2° le 18 juillet 1770, Anne-Marie de Mascle, cousine germaine de Charles-Louis du Couëdic, l'héroïque commandant de la Surveillante, fille de Louis de Mascle, Capitaine au Régiment d'Artois, Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et d'Anne-Germaine de Goures, Dame du Beux.

A — Du premier mariage sont issus :

1° Louis-Marie Goury, Maire de Landerneau, né le 2 février 1765, mourut le 22 pluviôse an XII. Il avait épousé :

1° Jeanne-Yvonne de Kersulguen, morte en 1793 ;

2° Sophie-Charlotte-Marie-Hyacinthe du Boisguéhenneuc, décédée en 1807.

Du premier mariage vint Anne-Louise Goury, femme de Jean-Marie-Laurent de Renault, Officier de marine, qui eut une fille, Mathilde-Sophie de Renault, mariée, en 1835, à Victor de Kersauson. Du deuxième mariage naquit Sophie-Jeanne Hyacinthe Goury, qui épousa M. Sévène, Juge auditeur à Lorient, dont le fils, Louis Sévène, est devenu Directeur général de la Compagnie des chemins de fer d'Orléans, et dont le petit-fils, marié à Mlle de Rostang, remplit actuellement les fonctions d'Ingénieur-Inspecteur général des manufactures de l'Etat avec le grade d'Officier de la Légion d'honneur.

2° Guillaume-Edme-Charles Goury, né le 31 mai 1768, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, de 1815 à 1834, dans le département du Finistère, prit sa retraite avec le titre d'Inspecteur divisionnaire et le grade de Commandeur de la Légion d'honneur. Il avait épousé Pélagie Lesourd de Lisle, dont il eut : 1° Hippolyte-Charles Goury, Général du Génie, Grand officier de la Légion d'honneur ; 2° Louise Goury, mariée à M. de Rostang, Intendant Militaire, Officier de la Légion d'honneur, qui laissa un fils, le Comte Charles de Rostang, Intendant militaire, commandeur de la Légion d'honneur et deux petits-fils, les Comtes Maurice et Marc de Rostang.

B. — Du deuxième mariage de Louis-Joachin Goury avec Anne-Marie de Mascle sont issus :

1° Jean-Sébastien Goury, dont l'article suit.

2° Joseph-Marie Goury, né le 14 mai 1779, épousa, le 1er septembre 1807, Rose-Nicole-Marguerite Radiguet dont il eut : a) Eugène Goury, père d'Henry Goury, architecte, qui s'est acquis une grande notoriété par les travaux remarquables qu'il a effectués ; b) Almaïs Goury, mariée à M. Pichon qui a laissé un fils, Alfred Pichon, Conservateur des Eaux et Forêts ; c) Charles Goury, dont les enfants, Gustave Goury et la Comtesse de Silguy, existent au début du XXème siècle ; d) Raoul-Charles-Louis Goury, né le 29 décembre 1821, Général de division, Grand officier de la Légion d'honneur, qui eut de Mlle Le Prieur : Marie Goury, femme de Louis Burot de l'Isle, Officier supérieur d'Etat major ; Gabrielle Goury, mariée au Comte Amaurys d'Aubigny, Officier supérieur d'artillerie, Chevalier de la Légion d'honneur ; et Hélène Goury, femme du Comte Maurice de Rostang, Inspecteur des Forêts, cité ci-dessus.

 

IV. Jean-Sébastien Goury, né le 4 juillet 1776, fit une brillante carrière dans le Corps des Ponts et chaussées. Après avoir été nommé, le 27 Thermidor au VIII, Ingénieur ordinaire dans le département de l'Allier, il passa dans le département du Finistère où il fut maintenu jusqu'en 1816. Le Duc de Richelieu lui confia alors une mission auprès du Dey d'Alger qui avait demandé au Gouvernement français un Ingénieur pour diriger la construction d'un port. Il fut à cette occasion nommé Ingénieur en chef de 2ème classe. Il n'avait pas encore quarante ans, et il serait difficile de citer de nombreux exemples d'un avancement aussi rapide. Malheureusement la mission dont il avait été chargé fut contremandée par suite de la rupture des relations diplomatiques avec le Dey et du bombardement d'Alger. Après être resté deux ans dans la réserve avec traitement, il fut nommé, en 1818, Ingénieur en chef du département des Vosges. Il passa, en 1819, dans le département de l'Ariège et, en 1821, dans celui des Landes. L'année suivante il fut promu Ingénieur en chef de 1ère classe. En 1831, il fut envoyé dans le département du Doubs et, en 1834, il succéda à son frère en qualité d'Ingénieur en chef du Finistère avec le titre de Directeur. En 1840, il fut nommé Inspecteur divisionnaire et, en 1848, il fut admis à la retraite avec le grade de Commandeur de la Légion d'honneur.

Après avoir fait partie du Conseil Général, il fut élu député du Finistère en 1839 et réélu quatre fois de suite. Il siégea constamment dans les rangs de la majorité conservatrice et soutint le gouvernement de M. Guizot. Lors de la Révolution de 1848 il renonça à la vie politique et mourut le 1er décembre 1853.

Il avait épousé, le 13 juin 1802, sa cousine Sophie-Marie-Louise Collas du Roslan dont il eut :

1° Jules Goury, né le 15 mars 1803, mort le 28 août 1834, après avoir publié, en collaboration avec M. Owen-Jones, deux ouvrages sur l'Alhambra et sur l'Egypte, remarquables par l'exactitude des reproductions et par la beauté des planches en couleurs.

2° Anaïs Goury, née le 26 mars 1806, mariée à Henry Glaizot, qui a laissé de nombreux descendants parmi lesquels on peut citer : Franz Glaizot, Receveur des Finances, Céline Glaizot, femme du Comte Genty de Bussy, Henry Glaizot, beau-père de Georges de l'Hôpital, etc.

3° Eliane Goury, née le 18 mai 1813, mariée à Prosper Radiguet qui a laissé un fils, Ernest Radiguet, Général de Brigade, Commandeur de la Légion d'honneur, et une fille, Sophie Radiguet, mariée au Comte Cabarrus.

4° Célian-Louis-Anne-Marie Goury, dont l'article suit.

 

V. Célian-Louis-Anne-Marie, Baron Goury du Roslan, né à Landerneau le 30 juillet 1811, entra au Ministère des Affaires Etrangères, en 1834, et fut nommé, en 1842, Secrétaire de légation à Mexico, où il fut blessé au cours d'un mouvement révolutionnaire. Chevalier seulement depuis deux ans, sa conduite courageuse lui valut la croix d'Officier de la Légion d'honneur. Son chef ayant été rappelé, il remplit les fonctions de chargé d'affaires et réussit à obtenir les satisfactions réclamées par le gouvernement français et à éviter une rupture. Le 15 janvier 1850, il fut envoyé en mission extraordinaire auprès du Président Rosas pour renouer les relations diplomatiques avec la République de La Plata. Le 8 avril 1851, il fut nommé Ministre plénipotentiaire dans la République de la Nouvelle Grenade. Les services qu'il y rendit lui valurent, en 1854, la croix de Commandeur de la Légion d'honneur. Il y trouva aussi l'occasion de défendre avec une grande énergie les intérêts catholiques menacés par des révolutions successives. Il sauva d'une émeute populaire le Cardinal Barili, Légat du Pape, et, dans une circonstance aussi tragique, il arracha à une mort certaine, en le prenant sous sa protection, le Cardinal Ledochowski, le célèbre évêque de Posen, devenu ensuite Préfet de la Propagande. Le Pape Pie IX, rompant avec les usages établis, consacra un paragraphe de son Encyclique du 27 septembre 1852 Acerbissimum vobiscum au jeune diplomate français qui avait rendu de si grands services à l'Eglise. Il le nomma d'abord Grand-Croix de Saint-Grégoire le Grand, ensuite Chevalier Grand-Croix de l'Ordre pontifical du Christ, la plus haute distinction dont dispose le Saint-Siège.

Eloigné de la France depuis vingt-six ans, le Baron Goury du Roslan refusa l'importante légation de Washington, fut admis à faire valoir ses droits à la retraite, le 7 novembre 1866, et nommé Grand-officier de la Légion d'honneur.

En 1867, il se rendit à Rome où le Saint-Père le reçut avec une grande bienveillance et manifesta l'intention de lui conférer un titre de Comte romain. Il déclina cet honneur en faisant valoir qu'il possédait déjà un titre français qui lui rappelait une de ses missions diplomatiques dont il était le plus fier. Secrétaire de 1ère classe à Mexico, il avait été grièvement blessé en cherchant à défendre et à couvrir de son inviolabilité plusieurs concitoyens menacés par une foule d'émeutiers. Dès qu'il fut rétabli, il remplaça son chef qui avait été rappelé en France et il fut chargé d'obtenir du gouvernement mexicain les réparations les plus complètes. Il s'acquitta si bien de cette négociation, rendue difficile par la surexcitation des esprits, que le Président Herrera, heureux d'avoir évité une rupture et une démonstration navale contre les ports de la République, fit déclarer au gouvernement français que toute récompense accordée à son représentant à Mexico serait considérée comme une faveur faite au Mexique. C'est ainsi que son courage civique d'abord et ensuite son habileté diplomatique valurent à Célian Goury du Roslan le titre de Baron, conféré par Lettres patentes du 9 juin 1846, ainsi conçues :

LOUIS-PHILIPPE Ier, ROI DES FRANÇAIS, A tous présents et à venir, Salut  !

« Voulant donner au Sr Célian Louis Anne Marie Goury, né à Landerneau, département du Finistère, le trente juillet mil huit cent onze, premier Secrétaire de la Légation de France au Mexique, Officier de l'Ordre Royal de la Légion d'honneur, un témoignage de notre bienveillance et récompenser ses services, Nous l'avons, par notre ordonnance du trois mai mil huit cent quarante six, Décoré du titre héréditaire de Baron, à la charge par lui de se pourvoir de Lettres-patentes émanées de Nous.

A ces Causes, et l'Impétrant s'étant retiré par devant Notre Garde des Sceaux, Ministre et Secrétaire d'Etat au département de la Justice et des Cultes, à l'effet d'obtenir les Lettres-patentes, qui lui sont nécessaires, Nous avons conféré, et par ces présentes signées de notre main, Nous conférons audit Sr Célian Louis Anne Marie Goury le Titre de Baron : pour jouir par lui des rang et honneurs attachés à ce Titre, lequel sera transmissible, après son décès, à ses enfans, postérité et descendants, nés ou à naître, en ligne directe et en légitime mariage, et ce, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, sans autre condition pour chaque successeur futur que celle de faire reconnaître, en Chancellerie, dans le délai de trois mois qui suivra le décès du dernier Titulaire, son droit audit Titre, au moyen d'une mention apposée sur les présentes Lettres-patentes, lesquelles seront représentées, chaque fois à cet effet. Voulons que l'Impétrant puisse se qualifier en tous lieux du titre de Baron et le prendre en tous actes et contrats, dans lesquels il interviendra, tant en jugement que hors jugement. Permettons à lui, et à sa postérité légitime mâle ou femelle, de porter pour Armoiries celles figurées et coloriées aux présentes, lesquelles sont : Parti de sable et d’argent : le sable chargé d'un épi de blé d'or, soutenu d'un croissant d'argent et accosté de deux étoiles du même ; l'argent chargé d'une aigle éployée de sable couronnée de gueules. L'Ecu Timbré d'une couronne de Baron.

Mandons à notre Cour Royale séant à Paris, dans le ressort de laquelle le Baron Goury est domicilié, de publier et registrer les présentes Lettres-patentes, après avoir reçu de l'Impétrant le serment prescrit par la Charte constitutionnelle de 1830 : de laquelle prestation il sera justifié au Commissaire pour Nous au Sceau, aussitôt qu'elle aura eu lieu. Et afin que ce que dessus soit chose ferme et stable à toujours, Nous avons apposé sur lesdites présentes Notre Seing Royal, et Notre Garde des Sceaux y a fait appliquer, par Nos ordres, Notre grand Sceau.

Donné au Palais des Tuileries le neuvième jour de juin mil huit cent quarante six. Signé: LOUIS-PHILIPPE.  PAR LE ROI,  Le garde des Sceaux, Ministre et Secrétaire d'État au département de la Justice et des Cultes. Signé : MARTIN DU NORD ».

 

Le Baron Goury du Roslan épousa, le 30 octobre 1852, Thérèse Escovar y Auza, fille de Joachim Escovar y Sanchez, qui est morte le 14 juillet 1884. Lui-même est décédé le 10 juillet 1894, laissant :

1° Célian-Sébastien-Joachim-François-Marie-Prosper, Baron Goury du Roslan, né le 6 décembre 1854, Premier Secrétaire d'ambassade, Chevalier de la Légion d'honneur, Conseiller général du Loir-et-Cher, marié, le 23 avril 1885, à Henriette Pignatel, fille de Victor Pignatel, Administrateur du Crédit Lyonnais, et de Célestine Lacombe. De ce mariage sont issues Gabrielle, née le 26 octobre 1887 ; et Thérèse, née le 22 février 1890.

2° Jules-Henri-Anne-Marie Goury du Roslan, né le 8 novembre 1857, Conseiller Référendaire à la Cour des Comptes, marié, le 25 mai 1886, à Alice-Isabelle Nouette-Delorme, fille de Félix Nouette-Delorme, Administrateur de la Compagnie des chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, et de Lucie de Cauville, décédée le 21 janvier 1897. De ce mariages ont issus : Henri, né le 24 novembre 1887; Isabelle, née le 9 février 1889 ; Louis, né le 12 avril 1892 ; et Robert, né le 6 septembre 1893.

3° Louis-Octave-Hippolyte-Anne-Marie Goury du Roslan, né le 21 juin 1860, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Chevalier de la Légion d'honneur, marié, le 3 octobre 1892, à Suzanne Hachette, fille de Georges Hachette, Chevalier de la Légion d'honneur, Chef de la Maison Hachette et Cie, et de Marie Teyssier. De ce mariage sont issus : Jacques, né le 28 juin 1893 ; Roger, né le 30 août 1895; Odette, née le 27 janvier 1897; et Célian, né le 10 avril 1900.

4° Sophie-Anaïs-Marie-Antoinette Goury du Roslan, née le 20 août 1853, mariée, le 28 novembre 1874, à Henry Bagot de Blanchecoudre, fils de Julien Bagot de Blanchecoudre et d'Henriette Brault de la Brousse, décédé le 11 avril 1890. De ce mariage sont issues : 1° Marguerite, née le 25 octobre 1875, femme d'André du Fresne, Comte de Virel, fils d'Alban du Fresne, Comte de Virel, et d'Henriette Tardieu de Maleissye ; 2° Marie-Antoinette, née le 2 mai 1877, femme de Conrad du Fresne, Vicomte de Virel, frère du précédent.

Les armes de la famille Goury ont varié. Jacques Goury, Seigneur du Mazurier portait : d'azur à trois bandes d'or. Il y a lieu de noter que la famille Rousseau, originaire aussi de Touraine, avait le même blason. Or Antoine Goury, Seigneur de Chaix, grand-père de Jacques, s'était marié avec Françoise Rousseau. On ne peut que signaler cette coïncidence, sans l'expliquer.

Alexandre Goury, qui était frère dudit Antoine, portait : d'azur à la bande componnée d'or de quatre compons.

Jean Goury, Lieutenant particulier des eaux et forêts de la Table de marbre de Paris, appartenant à un rameau qui eut une courte durée, blasonnait : d'azur à trois renards d'or, deux et un.

Il est inutile de parler des armes des Goury de Rennes. Rien ne prouve qu'il y ait un lien entre cette famille et les branches de l'Orléanais et de la Brie. Pour cela il faudrait qu'un Goury de l'Orléanais eût émigré en Bretagne à une époque éloignée. Car ce nom était connu à Rennes dès le XVIIème siècle et il serait même beaucoup plus ancien si l'on admet l'identité des familles Goury et le Goury, cette dernière figurant comme anoblie dans une Montre de 1469. Or, ce n'est pas avant le milieu de XVIIIème siècle qu'on relève d'une manière certaine l'émigration en Bretagne d'un Goury de la Brie. Il en résulte de deux choses l'une : ou le lien dont il est question plus haut n'existe pas, ou les tableaux généalogiques du Cabinet des Titres, qui sont cependant très complets, ont omis un Goury passant, antérieurement au XVIIème siècle, de la Touraine ou de l'Orléanais en Bretagne ; cette omission est possible, mais elle reste à démontrer.

Les armes qui finirent par prévaloir furent celles de Jacques Goury, Seigneur du Mazurier, c'est-à-dire : d'azur à trois bandes d'or. Toutefois Louis-Joachim Goury, Seigneur des Tuilleries, qui se fixa vers 1750 en Bretagne, les abandonna pour adopter les suivantes : De sable à l'épi de blé d'or accosté de deux étoiles d'argent et soutenu d'un croissant du même. Le motif de cette détermination n'est pas connu. On peut supposer qne Louis-Joachim Goury a été inspiré par le désir de se distinguer de ses frères, qui étaient au nombre de huit, et de donner un blason spécial à la branche bretonne qu'il allait fonder. Mais s'il avait pu prévoir l'avenir, il n'aurait pas donné suite à son projet. Car un seul de ses frères, qui étaient tous plus âgés que lui, eut un fils, et ce dernier ne laissa qu'une fille ; de telle sorte qu'à la fin du XVIIIème siècle la famille Goury de la Brie, qui avait survécu cent ans à la branche de l'Orléanais, était éteinte. Les armes de la famille Goury du Roslan sont actuellement les suivantes : Parti au 1 : de sable à l'épi de blé d'or accosté de deux étoiles d'argent et soutenu d'un croissant du même, qui est Goury ; au 2 : d'argent à l'aigle impériale de sable becquée, membrée et couronnée de gueules, qui est Collas du Roslan.

Armoiries de la famille Goury. Armoiries de la famille Goury.
     
Armoiries de la famille Goury. Armoiries de la famille Goury.
     

Famille Goury.

ANNEXE VII.

EXTRAIT DU Mercure de France D'AVRIL 1709 (PAGES 26 ET SUIVANTES).

Dame Jeanne de Goury, veuve de Me Claude de Lusson, Chevalier, Seigneur de Chennevières en France, Conseiller du Roi en ses Conseils d'État, Privé et de ses Finances, et ancien Auditeur en sa Chambre des Comptes, est morte avec de très grands sentimens de piété, âgée de 93 ans. Mr. de Lusson estoit mort dès l'an 1701, âgé de 83 ans. Il y a lieu de croire que leurs jours ont esté prolongés sur la terre, en considération de l'étroite union, dans laquelle ils ont vécu ensemble pendant 56 ans de mariage. Cette Dame estoit fille de Jacques de Goury, Seigneur du Mazurier et de la Cailleterie et Auditeur des Comptes, qu'elle a survécu de 83 ans, n'estant âgée que de dix ans, lorsqu'il mourut en 1626. La Maison de Goury, qui vient originairement de Touraine, est noble et ancienne, puisque Jacques Goury I du nom, Écuier, y possédoit dès l'an 1490 la Terre de Chaiz qu'il avoit achetée de Thomas le Brun, Brigandinier du Roy. Je ne puis vous expliquer les fonctions de cette charge ; mais elle se trouve dans les Titres de cette Maison ; on voit en plusieurs endroits de la Chapelle, où les seigneurs de Chaiz sont enterrés, les armes de Goury, qui sont d'azur à trois bandes d'or. Mme de Lusson a laissé un fils unique seul héritier, nommé Pierre de Lusson, Chevalier, Seigneur de Chennevières en France, de la Vallée et de Belloy, etc. Elle avoit eu trois frères et trois soeurs ; l'aîné avoit esté honoré par le Roy de l'Intendance des Provinces et armées de Sa Majesté en Catalogne ; le second de l'Intendance de Justice, Police et Finances en Alsace, et le troisième estoit Abbé de Blazimon. Sa soeur aînée avoit épousé M. Le Meunier de Mauroy, Maître d'Hostel de Sa Majesté et Trésorier des Ligues Suisses ; la seconde avoit épousé M. Mérault, Auditeur des Comptes, et la troisième estoit religieuse à Gomerfontaine. Mme de Lusson estoit nièce à la mode de Bretagne de feue Mme la Chancelière Le Tellier et cousine issue de germain de feu M. le Marquis de Louvois, Ministre et Secrétaire d'État. La Maison de Goury est alliée à plusieurs Maisons considérables entre autres à celles Le Tellier, Daumont, du Gué-de Coulanges, de Pontac, de Bretonvilliers, de Bailleul, de Lerebours, de Chamillart, de Lestrade, de Neubourg de Sarcèle, de Lecour, de Richelieu, de Surville, de Guilleragues, Dufay, de Larche, de Marillac, de Novion, de Lamoignon, de Nérestan, de Martin, de Verthamon, de Jarzé, Descars, de Chenevele et Débonnaire. La Maison de Lusson n'est pas moins ancienne et moins considérable que celle de Goury. Elle estoit fort connue dès le commencement du 16 siècle, et tous ceux qui en sont descendus se sont toujours distingués dans les charges et emplois dont ils ont esté honorés. M. de Lusson estoit fils de Renaut de Lusson, Contrôleur Général de la Grande Chancellerie, Secrétaire ordinaire de la Chambre de Sa Majesté et Trésorier Général de la Marine du Couchant, et de Dame Anne Le Tonnelier de Breteuil, tante de feu M. de Breteuil, Conseiller au Conseil Royal et Contrôleur général des Finances, d'où sont descendus Mrs. de Breteuil, d'à présent. Cette dame a esté veuve pendant 50 ans et a vu dans ses descendans jusqu'à la quatrième génération. Le Roy Henry IV avoit beaucoup d'estime pour Renaut de Lusson, et il l'employa dans plusieurs commissions honorables, entre autres dans la Réforme Générale des Chancelleries de tous les Parlements et Présidiaux du Royaume, où il se commettoit plusieurs abus. Le Roy Louis XIII ne le considéra pas moins et l'employa dans plusieurs affaires et négociations secrètes, principalement lorsqu'il le nomma commissaire Général de ses armées en Italie et en Piémont, où il s'acquit en peu de temps la bienveillance du Connestable de Lesdiguères qui les commandoit, et où il eut l'avantage de réussir en beaucoup de choses qui furent agréables au Roy et utiles à l'État, auquel il eût encore rendu de plus grands services, s'il n'eût esté prévenu par la mort qui l'enleva à l'âge de quarante ans, l'an 1628. Il y a présentement 81 enfants. Claude de Lusson son fils avoit un frère et trois soeurs. Son frère estoit Prieur Commandataire de Saint-Benoist, en Talmondois, ancien Conseiller au Chastelet et sous-Doyen de la compagnie, et ensuite Président et Lieutenant Général de Senlis. Sa soeur aînée avoit épousé M. de Bernage, Sieur de Bourbisson, frère de feu M. de Bernage, Evêque de Grasse ; et les deux autres ont esté religieuses dans l'Abbaye royale de Poissy. Il estoit neveu à la mode de Bretagne de Guillaume de Lusson, Conseiller d'État, Premier Président de la Cour des Monnoyes, et Seigneur de Chennevières. Il faisoit profession des belles lettres et il avoit un agréable commerce avec tous les sçavans et tous les curieux de son temps. M. de Lusson a vu pendant sa vie quarante tant de ses neveux que petits-neveux, dont trente-quatre sont encore vivants ; de manière que le mary et la femme ont eu quatre-vingt-dix neveux ou petits-neveux. La Maison de Lusson est alliée à plusieurs Maisons considérables, et entre autres à celles de Breteuil, de Noailles, de Harlay, de Le Charron, Daubrai, de Bailli de Sanguin, de Fraguier, de Cousinet, de Charpentier, de Portail, de Paris, de Boissi, de Salo, de Le Viole, de Le Picart, de Pinou, de Here, de Brigalier, de Le Bossu, de Valière, de Belin, de La Fons, de Chevri, des Bordes, de La Marck Eschalart, et de Wignacourt...

Famille Goury du Roslan.

(J. DE MONTMARTIN).

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