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LES NEPVOU DE KERFORT.

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ÉTUDE GÉNÉALOGIQUE SUR LA MAISON LE NEPVOU DE L’EVÊCHÉ DE SAINT–BRIEUC ; ARMES : de gueules à 6 billette d'argent, 3, 2, 1 ; au chef d'argent.

Armes de la famille des Nepvou.

AVANT-PROPOS. La maison le Nepvou, d'ancienne extraction chevaleresque, a possédé autrefois, dans l'évêché de Saint-Brieuc, deux « chevaleries », ou fiefs de haubert, Crapado et Crenan, démembrées de la vicomté de Plaintel. Ces fiefs ont passé, par alliance, dans d'autres familles auxquelles ils ont valu le titre de marquis, avant la Réformation de 1668. Les représentants actuels de la maison le Nepvou sont issus de Roland le Nepvou, puîné de la branche de Crenan, qui au XVème siècle hérita de la terre noble de Kerfort, ou Carfort, dont ils portent le nom, terre située sur le territoire soumis à la juridiction temporelle des évêques de Saint-Brieuc. Leur généalogie est établie par un jugement de M. de Nointel et par un arrêt du Parlement, en date du 19 août 1782.

 

BRANCHE DES SEIGNEURS DE KERFORT, LA VILLENYZAN, SAINT-JOUAN ET AUTRES LIEUX.

La branche des le Nepvou de Kerfort, ou Carfort, suivant l'orthographe actuelle, est la seule qui ait survécu à la Révolution et soit encore représentée.

Ses titres de noblesse sont fort anciens. Toutefois, pour les raisons que nous avons indiquées et sur lesquelles nous aurons à revenir, elle ne put les produire devant la Chambre de Réformation de 1668.

Après être rentrée en possession de ces titres, elle fut maintenue, en 1700, par M. Bechameil de Nointel et obtint, ensuite, un arrêt du Parlement, en due forme, daté du 19 août 1782. (V. Pièces justificatives, n° 38 et 43).

La généalogie authentique, établie par ces arrêts, fait descendre les le Nepvou de Kerfort de Roland le Nepvou, qui comparut, à la montre générale de 1469, pour le territoire des « villages » de St-Michel, et de Roland, second du nom, son petit-fils, cité, comme noble, aux Réformations de 1513 et de 1535.

Les le Nepvou de Kerfort possédaient plusieurs terres aux environs de Saint-Brieuc ; celle de Kerfort, dont ils portent le nom, était située dans la paroisse de Saint-Michel.

Nous avons pu reconstituer, approximativement, le plan du territoire des « villages » de Saint-Michel au XVème siècle et il est indispensable de jeter les yeux sur ce document pour suivre l'histoire de cette branche et de ses alliances.

Comme on peut s'en rendre compte, le vieux Saint-Brieuc, entouré de murs, était bâti sur une sorte de promontoire compris entre les profondes vallées du Gouët et du Gouëdic, ce qui lui avait fait donner le nom de « Saint-Brieuc-des-Vaux ». La vieille église Saint-Michel en occupait le point culminant, vers l'Est, du côté de la mer.

Le territoire des « villages », ou banlieue de la ville, qui a formé la paroisse de Saint-Michel, était situé tout entier vers l'intérieur, à l'Ouest de ses remparts.

Il était borné, au Nord, par le Gouët, qui le séparait de la paroisse de Plérin, à l'Est par le Gouëdic et les hauteurs voisines de Cesson, et il confinait, au Sud, à la paroisse de Ploufragan.

Il constituait l'une des cinq paroisses du Turnegouët, ou « terrouer entre Urne et Gouët », soumis à la juridiction temporelle des « Regaires » de l'évêque de Saint-Brieuc et comprenant Saint-Michel, Cesson, Langueux, Trégueux et Ploufragan.

La seigneurie de Kerfort relevait, prochement, du seigneur évêque. Elle n'avait pas, sans doute, l'importance des anciennes « chevaleries » de Crapado et de Crenan. Toutefois, les terres qui en dépendaient et qui englobèrent, de bonne heure, la seigneurie voisine de Bérien, ou Berrien, s'étendaient dans tout l'espace compris entre le Gouët et les routes de Lanvollon et de Guingamp. Elles dépassaient même, vers le Sud, la limite des « villages » pour aller rejoindre, dans la paroisse de Ploufragan, les terres de la Croix-Cholin et de la Haquemoraye. (V. Pièces justificatives, n° 31).

Les vieux manoirs de Kerfort et de Berrien, demeures seigneuriales très anciennes, occupaient une position stratégique de premier ordre, commandant les deux ponts du Gouët, par lesquels on pénétrait sur le territoire de l'évêque. Ils furent, vraisemblablement, assiégés et détruits sous la Ligue.

D'après le cahier de prisage des biens dépendant de la succession de Jacques le Nepvou, sr de Kerfort, du 20 mars 1671, les « maisons de Kerfort » étaient toutes situées, à cette date, à l'intérieur d'une cour entourée de murs. Un porche monumental, de vingt pieds de long sur vingt-deux de large, y donnait accès.

Ce porche était surmonté d'un pavillon, avec fenêtre « à carrée » donnant sur la cour, et d'un grenier, sous couverture d'ardoise, auquel on accédait par une « montée de massonage contre le dit pavillon et l'ancien bastiment du dit lieu, à présent ruyné ».

Ces ruines du vieux manoir comprenaient une « longière à deux pignons » et un colombier, en partie détruit, dans un jardin dit jardin du Colombier.

La maison principale se trouvait de l'autre côté de la cour et de nombreuses dépendances, écuries, étables, etc., s'adossaient aux murs, avec de grandes et de petites « huisseryes » de taille.

A l'angle du chemin Loria, qui menait à Berrien, et du chemin conduisant à Saint-Brieuc, se voyait encore « un petit boulvars et canonnière, voulté de pierre, avec son huisserye de taille sur la cour », dernier vestige de l'enceinte fortifiée.

Il reste, aujourd'hui, peu de chose de ces constructions. Une ferme s'est élevée au fond de la cour, utilisant les pierres de taille du vieux manoir. Une ancienne fenêtre à linteau en forme la porte et, d'un autre linteau de fenêtre, on a fait la pierre du foyer de la cuisine. Près du puits se voient quelques fûts de colonne.

Le nom ancien de cette seigneurie est Kerfo et il est à remarquer que l'une des tenues de la seigneurie de Crenan portait, également, le nom de Kerfo ou Carfo. (Cte de Tournemine. — Crenan. — Rentiers et aveux de Crenan).

La terre de Kerfort, dans la paroisse de Saint-Michel, n'est pas mentionnée à la Réformation de 1426, où se trouve cité, parmi les nobles habitant la ville de Saint-Brieuc, Jean le Nepvou, frère puîné de Perrot le Nepvou, seigneur de Crenan.

La maison habitée par les le Nepvou, à Saint-Brieuc, s'appelait, comme nous le verrons, le Fort.

Roland le Nepvou, vivant en 1469, premier degré de la généalogie authentique des le Nepvou de Kerfort, est dit « seigneur, en son temps, du dit lieu de Kerfort » (V. Pièces just. n° 20).

Il est vraisemblable que cette terre lui venait de Jean le Nepvou, mais non par succession directe. Les deux fils de celui-ci, Louis et Raoullet, ne semblent pas avoir eu de postérité.

Le degré compris entre Jean et Roland est représenté, également, par Pierre, sr de la Villeginglin en 1441, et Roland, son frère, sr de la Villetané, terre située dans la paroisse de Pommeret, sur les confins de celle de Plédran.

Ce dernier, qui mourut en 1458, n'est pas cité dans le Manuscrit des Réformations et l'on peut expliquer cette omission par le fait qu'il n'y eut pas de réformation, dans ces paroisses, avant 1441, et qu'à cette date, où nous voyons Pierre dans la paroisse de Cesson, Roland, peut-être, venait de s'établir dans celle de Saint-Michel, où la Réformation était terminée.

C'est lui que nous regardons comme l'auteur commun des branches de Kerfort et de la Cour, et l'anneau, manquant jusqu'ici, qui permet de rattacher leurs généalogies à la souche féodale des seigneurs de Crapado et de Crenan.

 

6. — ROLAND LE NEPVOU, écuyer, seigneur de la Villetané (... 1416-1458 ...).

1416. — Nous trouvons, pour la première fois, le nom de Roland le Nepuou dans le compte de Léon Mansel, receveur de Moncontour, pour une recette de XIIId. effectuée, en novembre 1416, dans la paroisse de Plessala. (Archives des Côtes-d'Armor. — E. 624).

Après cette date, et jusqu'en 1434, le nom de Roland le Nepvou reparaît, à plusieurs reprises, dans cette paroisse et dans celle de Pommeret, avec ceux d'Olivier, Perrin, Pierre, Guillaume et Raoullet le Nepvou. (d°. — E. 845).

1450. — A la date du 5 octobre 1450, nous voyons le minu fourni par Rolland le Nepuou « des terres, rentes et héritaiges de feu Pierre le Nepuou, décédé environ la Pentecôte dernière et duquel le dit Rolland est frère germain et héritier principal », situées au lieu de la Villetané dans la paroisse de Pommeret. (d°. — E. 749).

Il s'agit incontestablement, ici, de Pierre le Nepvou, sr de la Villeginglin, et il est à remarquer qu'à cette date, Pierre et Roland étaient les seuls survivants de leur génération.

1458. — Roland le Nepvou mourut en 1458. C'est ce que nous apprend le document suivant :

Minu fourni à la seigneurie de Moncontour le 27 janvier 1458 par « Pierre le Nepuou fils et héritier de Rolland le Nepuou décédé environ la feste de Noël darraine ».

Le minu comprend un « hostel, maison et herbregement » donnant sur le chemin du bourg de Pommeret au gué Bernard et joignant, d'un côté, aux champs de la Roche, d'autre à terre Jehan Carmelo, d'autre à terre Pierre Couespere et sa femme « sur les quels héritages il est deu à la seigneurie 5 s. à Jehan abbé 7 d. 5 e. à Michelle Farvel, à Jehanne Farvel 3 bouessaux de froment ».

On a écrit en marge du titre : « Cette maison est la Villetané suivant un autre minu de 1450 de Rolland le Nepvou cotté 749 ».

En janvier 1458, « hommage par le même pour les choses cy dessus ». (Archives des Côtes-d'Armor. — E. 749).

Ce document nous donne une indication précise sur le rattachement des le Nepvou de Kerfort à la branche de Crenan.

Nous avons vu, en effet, Thebauld le Nepvou fournir, à la même date, un minu dans la paroisse de Pommeret, comme tuteur de Péan le Nepvou petit-fils d'Henry le Nepvou, seigneur de Crenan.

Nous constatons, maintenant, que Roland le Nepvou, mort en 1458, et Pierre Couespere, héritier d'Isabelle, fille d'Henry, possédaient, dans cette paroisse, des terres qui se touchaient, et qui avaient fait, par suite, l'objet d'un partage entre frères.

Il n'est donc pas douteux que Pierre et Roland soient des puînés de la maison de Crenan, et tout porte à croire, ainsi que nous l'avons déjà signalé, qu'ils étaient les frères de Henry le Nepvou, seigneur de Crenan.

Remarquons, en outre, que d'après le minu fourni, en décembre 1468, par Pierre Couespere, la terre d'Isabelle le Nepvou, fille d'Henry, touchait à celles de Jehan et de Roland le Nepvou.

Ce dernier, vivant en 1468, est l'auteur de la branche des le Nepvou de Kerfort, et ce document nous prouve qu'il tenait la terre dont il s'agit d'autre Roland, son père, mort en 1458.

D'autre part, Jacques le Nepvou, auteur de la branche de la Cour, est cité, avec Roland, dans les montres de 1480 et 1481 (F. Pièces just. n° 9 bis), et la terre de la Villejoua, possédée par cette branche, touchait à celle de la Villetané.

Nous sommes donc autorisés à écrire que, d'une alliance inconnue, Roland le Nepvou, sr de la Villetané, frère puîné d'Henry, seigneur de Crenan, eut 3 fils, à savoir :

1° Pierre, sr de la Villetané.

2° Roland, sr de Kerfort et de la Ville-Nysan.

3° Jacques, sr de la Cour et de la Villejoua, dont nous avons donné la descendance par ailleurs.

 

7. — PIERRE LE NEPVOU, seigneur de la Villetané (... 1458-1479 ...).

1458. — Nous avons vu Pierre le Nepuou, fils de Rolland le Nepuou, fournir le minu de la Villetané, le 27 janvier 1458.

1476. — Pierre et Jacques le Nepuou sont cités dans un compte de 1476 à 1479, pour la paroisse de Saint-Glen. (Archives des Côtes-d'Armor. — E. 476).

1479. — Le 7 avril 1479, nous trouvons un minu de Pierre le Nepuou dans la paroisse de Maroué. (Même source).

Celui-ci semble n'avoir laissé qu'une fille, qui aurait épousé Roland de Bréfeillac ? Cette famille, qui possédait la seigneurie du même nom, dans la paroisse de Pommeret, portait d'argent au lyon de gueules, armé lampassé et couronné d'or, comme Forestier.

En 1513, nous lisons que Jean de Bréfeillac et Guyonne de Langourla, sa compagne « ont ajousté à la métairie de la Villetané quelques pièces de terre ». (Manuscrit de Saint-Brieuc. — Communiqué par M. Raison du Cleusiou).

 

7. — Ier DEGRÉ. — ROLAND LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Kerfort (... 1469- 1480 ...).

Roland le Nepvou, seigneur de Kerfort, que nous appellerons premier du nom pour rester en concordance avec les arrêts de noblesse, est le premier degré de la généalogie authentique établie par ces arrêts.


C'est lui qui paraît, à la montre générale de 1469, pour les « villages » de Saint-Michel.

1469. « Roland le Nepuo XX l. en brigandine salade espée arc et trousse et monté à II chevaux ». (Manuscrit de la Bibl. de Saint-Brieuc, p. 515).

La mention concernant Roland le Nepvou est reproduite dans un extrait tiré de la Chambre des comptes de Nantes, sous la date des 5 et 6 juin 1480, et avec d'autres extraits de montre de 1481 et 1483. (V. Pièces just. n° 9 bis).

Un acte du 29 juin 1534 (V. Pièces just. n° 20), qui a été produit à l'appui de la filiation des trois premiers degrés de la généalogie authentique des le Nepvou de Kerfort, nous apprend que la fortune de Roland, premier du nom, comprenait « pleuseurs héritages, maisons et rentes au montement de deux cents livres de rente et dedans ». Ce revenu correspond mieux que celui de XX l à l'obligation d'être monté à deux chevaux, c'est-à-dire d'être accompagné d'un coutilleur.

On peut en conclure que les chiffres indiqués dans la montre de 1469 ne représentent pas, comme le croient certains généalogistes, le revenu total des seigneurs qui s'y trouvent mentionnés. Il est fort probable qu'ils n'en constituent qu'une fraction conventionnelle, peut-être le dixième.

Roland le Nepvou est dit, dans l'acte du 29 janvier 1534, « seigneur en son temps du dit lieu de Kerfors ».

Il possédait, également, d'autres seigneuries, entre autres la terre de la Villenyzan, dans la paroisse de Plédran, dont il avait hérité de son père, et l'on peut admettre que celle de Kerfort provenait de la succession de Louis le Nepvou, prêtre, qui la lui avait laissée par testament. (V. Plus loin).

L'ancienne famille de Kerfors, qui portait d'argent au grêlier d'azur, lié et enguiché de même, tirait son nom de la seigneurie de Kerfors, située dans la paroisse d'Ergué-Gaberic, évêché de Cornouailles.

Bien que cette famille ait contracté plusieurs alliances, aux environs de Saint-Brieuc, nous n'avons rien trouvé qui la rattache au vieux manoir de Kerfors, ou Kerfo, de la paroisse Saint-Michel.

L'acte du 29 juin 1534 nous apprend que Roland le Nepvou mourut « sexsante ans darains », soit, vers 1474 (?) et qu'il avait épousé Isabeau Groymel, dont sont issus :

1° Guyon, qui suit.

2° Catherine, qui épousa Pierre Groymel, vraisemblablement son cousin. (V. Pièces just. n° 20).

La famille Groymel, ou Groësmel, est éteinte et ne figure dans aucun armorial. Elle a paru, toutefois, aux Réformations du XVème siècle.

A la montre générale de 1469, nous trouvons, dans la paroisse du Foeil : « Alain Groymel XL l. archer en brigandine salade espée arc et trousse ». (Manuscrit de Saint-Brieuc. p. 516).

A Pordic : « Estienne Groimel par Olivier Groumel en brigandine salade espée arc et trousse ». (d° p. 510).

A la Réformation de 1513, dans la paroisse du Foeil : « Péan Groymel seigneur de la Ville-Boscher ». (Même document, p. 336).

Péan Groymel, seigneur de Kerlan, épousa Marguerite du Disquay, laquelle fut partagée en 1505 et fut mère de Alain Groymel sr de la Ville-Boscher. (Bibl. Nationale Cab. d'Hozier 175. — Groymel).

Jeanne du Disquay, soeur aînée de Marguerite, fille de Henry, sr du Disquay et de Marguerite du Quelenec, avait épousé, en 1487, Jean du Bois-Berthelot, troisième du nom, fils de Jean et petit-fils de Jean, premier du nom, et d'Aliette de Pontcallec (Bibl. nat. Nouv. d'Hozier, 50. — Gén. du Bois-Berthelot).

Du mariage de Péan Groymel et Marguerite du Disquay issurent :

1° Bertran Groymel, sr de Kerlan, mort sans hoirs.

2° Marguerite, qui fournit minu pour son frère en 1530.

3° Guillemette, femme d'ecuyer Jehan du Fresne, sr et dame de la Ville-Boscher en 1535.

4° Rolande. (Bibl. Nationale. — F. fr. 22331. — Archives de Penthièvre).

 

IIème DEGRÉ. — GUYON LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Kerfort et de la Villenysan (... 1506 ...).

Guyon le Nepvou est dit fils aîné, héritier principal et noble de Roland le Nepvou, seigneur de Kerfort, et d'Isabeau Groymel dans l'acte de partage du 29 juin 1534. (V. Pièces just. n° 20).

1506. — Nous trouvons, en outre, un acte du 28 juin 1506 par lequel « Guyon le Nepvou, écuyer, seigneur de Kerfort, héritier principal et noble de défunt dom Louis le Nepvou prêtre s'oblige à payer au général de la paroisse de St-Michel de St-Brieuc les rentes fondées par le testament du dit Louis le Nepvou pour le droit d'un anniversaire et d'un escabeau dans l'église de la dite paroisse ; le dit acte signé Guillaume le Bigot passe et Biset passe ». (Arrêt de noblesse du 19 août 1782).

Cet acte est également mentionné dans l'arrêt de maintenue du 27 janvier 1700, de la façon suivante :
« Acte du 28 juin 1506 par lequel Guyon le Nepvou écuyer, sieur de Carfors, s’oblige en qualité d'héritier principal et noble de dom Louis le Nepvou de continuer à la fabrice de Saint-Michel une fondation faite par le d. dom Louis ». (V. Pièces just. n° 38).

A noter la qualité d'héritier principal et noble de Louis le Nepvou prise, dans cet acte, par Guyon le Nepvou et qui confirme l'hypothèse que Roland, père de celui-ci, était l'aîné de Jacques le Nepvou, seigneur de la Cour.

Aucun acte ne nous parle de l'alliance conclue par Guyon le Nepvou, sans doute parce qu'il eut un fils unique, ce qui ne donna pas lieu au partage de sa succession.

Certains indices nous permettent, toutefois, de supposer qu'il épousa N... Thomas, de la maison des seigneurs de la Caulnelais et de la Reignerais, qui portent d'or, à la bande engreslée d'azur, famille d'ancienne extraction chevaleresque qui a produit 8 générations, en 1668, en établissant sa généalogie jusqu'à Jean, vivant en 1427, qui épousa Perrine de la Goublaye.

A la montre de l'arrière-ban de 1523, Roland le Nepvou, fils de Guyon, comparaît « par Raoulet Thomas, archier bien en ordre » (V. plus loin), ce qui indique une parenté certaine.

Les aveux de Kerfort nous montrent que les terres de cette seigneurie touchaient à celles de Roland, Jean et Mathurin Thomas.

Jean Thomas fut le parrain de Noël le Nepvou en 1624. (V. plus loin).

 

IIIème DEGRÉ. — ROLAND LE NEPVOU, écuyer, deuxième du nom, seigneur de Kerfort et de la Villenyzan (... 1513-1545 ...).

Roland le Nepvou, seigneur de Kerfort, est dit fils aîné, héritier principal et noble, et unique, de Guyon le Nepvou dans l'acte du 29 juin 1534. (V. Pièces just. n° 20).

1513. — A la Réformation de 1513, dans la paroisse de Plédran, nous lisons : « La maison de la Villenyzan appartient à Rolland le Nepuou noble anciennement. » (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 227).

Dans l'une des copies des Réformations de la Bibliothèque nationale on trouve :

« La maison de la Villenysan à Rolland le Nepvou dans laquelle Isabeau Groymel demeure pour raisons de son douaire. » (Bibl. nationale, F. fr. 22321).

La même mention se trouve dans le manuscrit 8312, mais avec la date, erronée, de 1459.

1523. — La montre de l'arrière-ban tenue à Lanvollon, le 10 juillet 1523, nous indique :

« Rolland le Nepuo sieur de Kerfor archier, pour luy a comparu bien en ordre Raoulet Thomas, » (V. Pièces just. n° 9, ter).

1535. — A la Réformation de 1535, dans la paroisse de Saint-Michel de Saint-Brieuc, nous trouvons :

« La maison et métairie de Kerfo que tient Rolland le Nepuou fils Guyon le Nepuou nobles gens, les ont veu vivre noblement et n'ont eu congnoissance de leurs prédécesseurs. » (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 457. — Pièces just. n°s 9 et 9 bis).

Quelques généalogistes ont cru pouvoir inférer, de ce texte, que Guyon le Nepvou était le premier seigneur de Kerfort. Pour montrer que cette interprétation est erronée, il suffit de rappeler le but poursuivi par l'enquête de 1535.

Alors que la Réformation de 1513 était faite afin de dénombrer, seulement, les maisons et personnes nobles, les enquêteurs de 1535 se proposaient d'y joindre les fiefs nobles acquis et possédés par des roturiers, et il leur était recommandé, dans ce cas, de s'informer, auprès des paroissiens, de « l'état et taxation » de leurs prédécesseurs. (V. Pièces just. n° 9 bis).

La mention dont il s'agit équivaut donc à l'affirmation, par les paroissiens, que la terre noble de Kerfort était entre les mains de nobles qu'ils y avaient toujours vu vivre noblement.

1538. — Le 5 octobre 1538 « Rolland le Nepuou filz aisné héritier principal et noble de Guyon le Nepuou » rendit aveu à la seigneurie de Moncontour « d'une meson et herbregement d'heritaige appelée la Ville Nysan o ses déports yssues et appartenances » et de quatre pièces de terre provenues de la succession de Guyon le Nepvou son père. (Archives des Côtes-d'Armor. — E. 705).

1541. — Nous trouvons, à la date du 4 janvier 1541, un « Relief d'appel pour Rolland le Nepvou sr de Kerfors et Jaquette Turnegouet sa femme contre Antoine Turnegouet. » (Bibl. nat. F. fr. 22318. — Reg. de la chancellerie de Bretagne, p. 929).

1545. « Rolland le Nepuou, seigneur de Kerfor », est encore cité, le 12 août 1545, dans l'acte de curatelle de Tanguy Turnegouet. (V. Pièces just. n° 26).

Roland le Nepvou, seigneur de Kerfort et de la Villenysan, épousa Jacquette Turnegouet, fille de Christophe Turnegouet, seigneur de la Grange, et de Jacquette de Quelen. De cette alliance sont issus :

1° Yves, qui suit.

2° Catherine, sans alliance.

3° Françoise, qui épousa Jean Haugoumar, écuyer.

Par le mariage de Roland le Nepvou et de Jacquette Turnegouët, la famille le Nepvou s'alliait, indirectement, pour la troisième fois, à la maison de Quelen.

Nous avons vu, en effet, que Guillaume de Quelen épousa Margilie de la Lande, fille d'Isabelle le Nepvou.

Son fils, Hervé de Quelen, sr de Saint-Bihy, épousa Aliette Goures, fille d'Aliette le Nepvou et petite-fille de Jean le Nepvou.

Jacquette de Quelen était fille de Raoulet de Quelen, sr de Saint-Bihy, fils du précédent. Elle descendait de Jean le Nepvou et sa fille se trouvait être la cousine de son mari.

Nous donnons, à l'Appendice, la généalogie de la branche aînée de la maison de Quelen qui s'est alliée aux sires de Quintin issus de Geoffroy Boterel puiné de la maison de Penthièvre, et celle de la branche de Quelen Saint-Bihy à laquelle s'est alliée la branche des le Nepvou de Kerfort.

On croit que les armes primitives des sires de Quelen (qui veut dire houx en breton) furent des feuilles de houx de simple sans nombre sur un champ d'argent.

Une branche, anciennement détachée, de cette famille, celle des seigneurs du Broutay, à laquelle appartenait le duc de la Vauguyon, a conservé, comme armoiries, d'argent à 3 feuilles de houx de sinople.

Toutefois, les autres branches ont porté, de temps immémorial, un burelé d'argent et de gueules de 10 pièces.

Jacquette de Quelen était fille de Raoulet et de Anne Quatrebarbes qui appartenait à l'une des plus anciennes famille de l'Anjou.

La maison de Quatrebarbes, qui existe encore, porte de sable à la bande d'argent cotoyée de 2 cotices de même. D'après la tradition, Bernard de Montmorillon reçut le surnom de Quatrebarbes, vers 1087, pour avoir tué le même jour, en combat singulier, quatre émirs sarrazins. (Potier de Courcy).

La vieille famille de Turnegouët portait d'argent au houx arraché de sinople de 5 branches. Il nous a paru intéressant de reconstituer la généalogie de cette famille, alliée aux maisons les plus anciennes et les plus marquantes de Saint-Brieuc et fondue, en 1611, dans la Lande de Calan. (V. Pièces just. n° 21. — Notes sur la famille Turnegouët).

Les Haugoumar, srs de Lermo (paroisse de Morieux), de la Fosse, du Bois-Julienne, de la Ville-Helio, des Portes, de Quefferon (paroisse de Maroué) portent de gueules au chevron d'argent acc. de 3 losanges de même. (Arm. 1696). (P. de Courcy).

Du mariage de Jean Haugoumar et de Françoise le Nepvou sont issus :

1° Jean, qui épousa Hélène Urvoy, fille d'Olivier Urvoy, sr de Closmadeuc, et de Perrine le Court, et en eut deux filles dont Marguerite Haugoumar femme de Jean Baudré, sr de la Touche.

2° Yves.

3° Catherine, qui épousa Guillaume du Quellenec et en eut une fille, Julienne.

Ces alliances sont prouvées par un acte de partage du 5 décembre 1586. (V. Pièces just. n° 30).

Jacquette de Quelen est dite, en 1540, dame de la Grange, de Saint-Jouan et de la Ville-Raoul. (V. Pièces just. n° 25). La terre de la Ville-Raoul lui avait été donnée, en partage, par son frère, René de Quelen, sr de Saint-Bihy. La terre noble de Saint-Jouan, d'abord annexée à celle de la Grange, constitua le « partage » de Jacquette Turnegouët, qui vivait encore en 1561. (V. Pièces just. n° 21). Yves le Nepvou, son fils, en hérita après sa mort.

 

IVème DEGRÉ. — YVES LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Kerfort et de Saint-Jouan (... 1545-1577 ...).

1545. — Dans l'acte de curatelle de Tanguy Turnegouët, du 5 août 1545, nous trouvons cité, en même temps que Roland le Nepvou, seigneur de Kerfort, « Yves le Nepuou cousin dedans le quart degré du dit Tanguy. » (V. Pièces just. n° 26).

1548. — L'acte de tutelle d'Isabeau Turnegouët, dame de la Pommeraye, commence par ces mots : « Par noble homme Maistre Yves le Nepuou sr ..... Monsieur le ceste court. » (V. Pièces just. n° 27).

Malgré les mots effacés, on peut déduire de cet acte, en le comparant au précédent, qu'Yves le Nepvou, seigneur de Kerfort, était procureur de la Cour séculière de Saint-Brieuc, charge où il avait succédé à Maistre François Budes, seigneur de la Plesse.

1572. — Sur le degré d'Yves le Nepvou, seigneur de Kerfort, est rapporté un acte du 29 janvier 1572 par lequel, « suivant la condamnation obtenue en la Cour des Regaires de Saint-Brieuc de la part de noble homme Yves le Nepvou,  écuyer, sr de Kerfors, Pasquière Jamect et Louis Barbier son mari et Marie Jamect, soeur germaine, doivent et sont tenus bailler assiette au dit le Nepvou. » (Arrêt de noblesse du 19 août 1782).

« Défunt escuyer Yves le Nepuou, en son vivant sr de Kerfort fils de Rolland le Nepuou et de Jacquette Turnegouët » est cité dans l'acte du 9 décembre 1586 dont il a été question plus haut. (V. Pièces just. n°30).

Il épousa Marguerite le Gluydic, fille de Christophe le Gluydic, seigneur du Fort-Morel, ou Fourmorel, dans la paroisse de Ploufragan, et de Françoise du Bosq.

La famille le Gluydic était, comme celles de Turnegouët, de la Noë, et d'autres, l'une de ces vieilles maisons de Saint-Brieuc qui, malgré leur noblesse, ne craignirent pas de s'adonner au trafic et furent, sans doute, les plus anciens armateurs de la ville et les premiers artisans de sa prospérité. Elle portait d'argent à 3 clés de gueules en pal.

« Yvon le Gluydic, écuyer », figure dans une montre de Jehan Tournemine du 21 juin 1418.

« Rolland Gleuide » est cité parmi les nobles de la paroisse d'Hénansal le 14 janvier 1427. (Man. de Saint-Brieuc, p. 180).

On trouve, en 1526, un aveu de Raoul le Gluydic sr de la Villelousse. (Bibl. nationale F. fr. 22331. — Arch. de Penthièvre).

En 1535, Raoul le Gluydic est cité, comme noble, dans la paroisse d'Yffiniac. (Man. de Saint-Brieuc, p. 376). A Saint-Michel de Saint-Brieuc, nous voyons que « les hoirs de Raoul le Gluydic et Jehanne Bedel sa femme, en leur vivant demeurant à St-Brieuc et faisant faict de marchandises et bourse commune, tiennent une pièce de terre appelée le Pré-Tyson prou et devant le Couvent des Cordeliers. » (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 455).

Les Bedel, srs du Puy et de la Plaineville, portaient d'or à un seau d'eau de gueules.

Christophe le Gluydic, fils de Raoul et de Jehanne Bedel, épousa Françoise du Bosq, fille et héritière de Guillaume du Bosq, et nous voyons, en 1535, dans la paroisse de Ploufragan, que « la maison et metayrie du Fourmorel appartient aux enfants de la dite Françoise. » (d° p. 460).

La maison du Fourmorel appartenait, en 1444, à Pierre de Ploufragan.

La famille le Gluydic s'est éteinte, vraisemblablement, avant la Réformation de 1668, où elle n'a pas paru. Elle a laissé, toutefois, quelques autres traces de ses alliances. Citons, notamment, Marie Le Gluydec, veuve, en 1509, de Thebaud Kerfors. (Rég. de la Chancellerie, p. 1105).

« Guillaume et Marie le Gluydic » font un accord avec Guillaume de Rosmar le 8 novembre 1470. (Nouv. d’H. 291. — Rosmar).

Les du Bosq, seigneurs de la Villemeno et du Précaron (paroisse de Trédaniel), de Quemby, (paroisse de Bréhand), de Saint-Tudy (paroisse de Plessala), etc., portaient d'argent au loup passant de sable, armé et lampassé de gueules. Ils ont produit 8 générations en 1669.

« Oliverius de Bosco » est cité, en 1249, dans les chartes de Limisso. Jean du Bosq fut évêque de Dol en 1312 et Henri du Bosq élu, en 1340, au même siège.

Robert, vivant en 1467, épousa Jeanne Boulanger.

Du mariage d'Yves le Nepvou, seigneur de Kerfort, de Saint-Jouan et du Formorel, avec Marguerite le Gluydic sont issus :

1° Jacques, qui suit, fils aîné, mort sans alliance avant 1580.

2° Antoine, qui suit, et fut seigneur de Kerfort.

3° Roland, qui fut seigneur de Saint-Jouan et dont nous parlerons après son frère.

4° Clémence.

5° Catherine, qui épousa Olivier Boqueho (... 1643-1620 ...).

6° Françoise.

Yves le Nepvou survécut, de quelques années, à Marguerite le Gluydic et épousa, en secondes noces, damoiselle Marguerite le Danio. Il vivait encore à la date du 20 juillet 1577. (V. Pièces just. n° 30).

 

Vème DEGRÉ. — JACQUES LE NEPVOU, seigneur du Formorel.

Nous savons peu de chose du fils aîné d'Yves le Nepvou et de Marguerite le Gluydic qui semble avoir reçu en partage, du vivant de son père, la terre du Formorel.

1580. — Il disparut, tué, sans doute, avant le 17 décembre 1580. Nous trouvons en effet, à cette, date, un « Défaut levé en la cour du Regaire de St-Brieuc par nobles gens Anthoine et Rolland le Nepuou et consorts... à l'encontre de noble homme Jacques le Nepuou sieur du Formorel deffandeur et défaillant dans une instance à fin de partage de la succession de delle Marguerite le Gluydic, mère commune des d. parties ».

On voit, par cette pièce, que nobles gens Allain le Nepuou, Jacques le Chat, Jean Duboys et Olivier le Paige, Thomas Guillou et Eustache Coullouy, priseurs et arpenteurs royaux, sont désignés pour procéder au prisage des héritages et immeubles de la d. succession. (Titres des le Nepvou de Carfort. — Coll. Ch. de Carfort. — Pièce citée dans les arrêts du 27 janvier 1700 et 19 août 1782).

 

Vème DEGRÉ. — ANTOINE LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Kerfort et de St-Jouan (... 1580-1628 ...).

1584. — Le 7 février 1584 est fait le « rapport et prisage des maisons terres rentes et héritaiges ou acquêts appartenant à présent à nobles gens Anthoine le Nepuou sieur de Carfort, Maistre Rolland le Nepuou sieur de St-Jouan, Clémence, Catherine et Françoise le Nepuou, frères et soeurs, enffants de deffunte damoyselle Marguerite le Gluydic, leur mère, en elle procroiez par deffunt escuier Yves le Nepuou sieur de Carfort leur père mesme des successions de deffunts Guillaume et Guillemette le Gluidic. » (Arch. des Côtes-d'Armor. — Famille le Nepvou trav. 136, ray. 3, cart. 220).

Cet acte, rédigé par Allain le Nepvou et Jean Dubois, priseurs nobles, contient l'énumération d'un grand nombre de terres situées aux environs de Saint-Brieuc et « en premier, au lieu noble de Formorel dans la paroisse de Ploufragan ».

A la suite de cette estimation, Antoine le Nepvou, devenu l'aîné par la mort de Jacques, partagea noblement son frère puîné, Rolland le Nepvou.

1585. — L'acte de partage est du 14 janvier 1585. (V. Pièces just. n° 29). Par cet acte, Antoine le Nepvou, seigneur de Kerfort, baille à Roland le Nepvou, son frère, « le lieu, maison noble et métairie de St-Jouan, avec colombier, issues, déports, appartenances, etc. », ainsi que la maison noble du Fort, située à Saint-Brieuc, dans la rue Joualan, à charge de les tenir comme juveigneur d'aîné et d'acquitter dix justes de froment de rente dues aux sr et dame du Cruguil et deux justes et demie à la chapellenie de Saint-Gilles.

Il est à remarquer que les sr et dame du Cruguil, dont il est ici question, sont Claude de Lannion et Renée de Quelen, héritière de la branche aînée de cette maison, petite-fille de Marie de Berrien. (V. Pièces just. n° 14).

Roland le Nepvou ne jouit pas longtemps des héritages qui lui étaient concédés. Il mourut avant le 6 juin 1587, laissant un fils en bas âge.

A cette date, nous trouvons, en effet, l'aveu rendu à Messire Nicolas Langellier, évêque de Saint-Brieuc, par escuyer « Antoine le Nepuou sieur de Kerfort et de St-Jouan » (V. Pièces just. n° 31).

On voit, par cet acte, que damoiselle Marguerite le Danio jouit, à titre de douaire, de la maison noble de Saint-Jouan pour avoir été « convoluée en mariage avec feu escuyer Yves le Nepuou ».

Remarquons, également, que l'aveu comprend une maison sise au village de Berrien avec jardins, courtils et terres en dépendant, et que, dès cette époque, les terres voisines de Kerfort et de Berrien se trouvent réunies dans les mains d'Antoine le Nepvou.

1597. « Anthoine le Neuou sieur de Kerfor » paraît encore au nombre des parents délibérants, dans l'acte de tutelle de son neveu, Jacques le Nepvou, des 10 et 14 octobre 1597. (V. plus loin).

Mais, dès ce moment, il paraît atteint d'une maladie incurable qui le fait interdire.

Nous voyons, en effet, le 14 juillet 1597, un acte judiciel passé devant la juridiction royale de Saint-Brieuc « afin d'instituer un nouveau curateur à noble homme Antoine le Nepvou seigneur de Kerfort. » (Arrêt du 19 août 1782).

Il vécut ainsi jusqu'en 1628 ayant, successivement, pour curateurs François Turnegouët, seigneur de la Ville-Raoul, son cousin germain, Pierre Turnegouët, sr de la Villelouse, et Jacques le Nepvou, seigneur de Lestivy, son neveu, qui lui succéda.

Il avait épousé Alienor Douallan, de la maison du Kerpont, dont il ne laissa aucune postérité. (V. Pièces just. n° 36).

Les Douallan, seigneurs du Kerpont, ou Carpont, sont une vieille famille noble de Saint-Brieuc qui, toutefois, ne figure dans aucun armorial.

« Jehan Doualen » paraît, comme écuyer, dans une montre de B. du Guesclin du 1er décembre 1370. (Dom Morice Pr. T. 1. col. 1644).

« Alain Douallan » est cité, en 1427, parmi les nobles de la paroisse de Planguenoual. (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 48).

A la montre générale de 1469, nous trouvons à Saint-Brieuc « Jehan Douallan LX l. par Jehan de Bonfils en brigandine salade épée arc et trousse » (Même document, p. 514).

« François Douallan, sieur de Kerpont » est cité, sans autre indication, dans la montre de l'arrière-ban tenue à Lanvollon le 10 juillet 1523. (V. Pièces just. n° 9 ter).

En 1535, daus la paroisse de Ploufragan, « la maison et metayrie de Karpont appartient à François Douallan noble sieur. » (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 459).

Rolland Douallan, seigneur du Karpont, est cité, en 1545, comme « parent dedans le quart degré » de Tanguy Turnegouët (V. Pièces just. n° 26) et nous le voyons, en 1566, prendre part à une procédure entre le Chapitre de Saint-Brieuc et Alain Turnegouët sr de la Grange.

Citons encore, à propos de la famille Douallan :
— Un minu d'Hélène Urvoy, pour le rachat de « Jehan Douallen son filz » du 22 décembre 1472. (Archives des Côtes-d'Armor. — E. 297.).
— Un minu pour le rachat de Pierre Douallen par Jean Douallen, à Erquy, le 16 septembre 1469. (d°. - E. 752.).
— Un aveu, par Pierre Douallen, des maisons de la Grange en Plédran, du 9 janvier 1537. (d°. — E. 705.).

Guillaume Douallan épousa Isabeau Turnegouët, soeur de Pierre, dont : Yvonne et Louise femme de François Damar, seigneur de la Noë. (V. Pièces just. n° 37).

Jeanne Douallan épousa Pierre Boterel, seigneur de la Villegeoffroy.

 

Vème DEGRÉ. — ROLAND LE NEPVOU, écuyer, troisième du nom, seigneur de Saint-Jouan (... 1580-1587 ...).

1580. — Roland le Nepvou, troisième fils de Yves le Nepvou et de Marguerite le Gluydic, paraît, avec son frère Antoine, dans l'acte de 1580 cité plus haut.

Il reçut en partage, de celui-ci, comme nous l'avons vu, la terre de Saint-Jouan provenant de sa grand'mère, Jacquette Turnegouët, et située dans la paroisse de Saint-Michel, entre les Rues et la Morandaye. « Non loin de là était le lieu et maison noble de St-Jouan avec metairie, colombier, chapelle, terres et rentes » (Anciens évêchés de Bretagne, T. 2, p. 256).

1586. — Le 9 décembre 1586, nous trouvons une transaction entre Rolland le Nepuou, sieur de Saint-Jouan, Yves Haugoumar, Guillaume du Quelleneuc, veuf de Catherine Haugoumar, et Jean Baudré, sr de la Touche, époux de Marguerite Haugoumar, au sujet du partage des successions de Françoise le Nepvou et de Jacquette Turnegouët. (V. Pièces just. n° 30. — Coll. Ch. de Carfort).

Il épousa Françoise Berthelot, fille aînée de François Berthelot, écuyer, seigneur de Saint-Ilan et de la Villebuor, et de delle Alix le Noir, dont il eut un fils unique : Jacques, qui suit.

1587. — Il mourut en 1587, peu de temps après son mariage, ainsi que nous l'apprend un « acte d'appropriement fait en la cour des Regaires de St-Brieuc, le 15 juillet 1587, sur les remontrances de Me Alain Berthelot, avocat et procureur de delle Françoise Berthelot, veuve noble de Messire Rolland le Nepvou, seigneur de St-Jouan et de Jacques le Nepvou, fils mineur du dit défunt » (Arrêt de noblesse du 19 août 1782).

Il est intéressant de constater qu'au moment où la branche de Kerfort se trouvait ainsi représentée par un enfant en bas âge, celle de Crenan venait de s'éteindre avec Guillaume le Nepvou, chevalier de St-Michel et chambellan du roi Charles IX.

Les Berthelot, srs de Saint-Ilan, de Lestivy et du Gage (paroisse de Langueux), de la Touche-es-Plat et de la Villession (paroisse de Hénon), de Caudan, de Bienluyvient et du Grand-Clos (paroisse d'Yffiniac), de Brangolo et de la Villebuor (paroisse de Plémy), de la Houssaye (paroisse de Plédran), des Vergers et du Chesnay (paroisse de Ploeuc), etc., etc., portaient d'azur à 3 testes de léopard d'or surmontées chacune d'une fleur de lys d'or. Ils ont produit 9 générations en 1669. Guillaume, marié vers 1423 à Jeanne Pellouësel, a formé la branche des Vergers et du Chesnay, qui existe encore, et la branche de la Touche-es-Plat s'est fondue, en 1631, dans le Mintier.

La branche aînée, celle des srs de Saint-Ilan et de la Villebuor, à laquelle appartenait Françoise Berthelot, occupa, pendant trois siècles, un rang élevé. Parmi la noblesse de Saint-Brieuc, ainsi qu'en témoignent ses alliances avec les maisons de Tréal, de Quebriac, de Langourla, Dolo, etc. Elle disparut en 1728, par suite du mariage de Louise Berthelot, héritière de Saint-Ilan, avec Claude de Beaucours, comte de Beaulieu et seigneur de Bothoa.

« Henricus dictus Bertheloth » vendit, en 1271, au vicomte de Rohan, pour vingt livres de monnaie courante, toutes ses propriétés dans la paroisse de Saint-Eloi. (Dom Morice, Pr. T. I, col. 1025).

Geoffroy, écuyer, paraît, en 1375, dans une montre d'Olivier de Clisson. (Même source, T. II, col. 101).

Nous donnons, à l'appendice, la généalogie de Françoise Berthelot de Saint-Ilan. (V. Pièces just. n° 29).

 

VIème DEGRÉ. — JACQUES LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Saint-Jouan, de Lestivy, puis de Kerfort. (... 1587-1663).

Jacques le Nepvou, fils unique de Roland le Nepvou, troisième du nom, seigneur de Saint-Jouan, et de Françoise Berthelot de Saint-Ilan, était âgé de quelques mois à peine à la mort de son père. Il fut, d'abord, sous la tutelle de sa mère et celle d'Alain le Nepvou, sieur du Houx, Antoine le Nepvou son oncle paternel étant, vraisemblablement, dès cette époque, hors d'état de l'exercer.

1597. — Françoise Berthelot mourut en 1597, ainsi que nous l'apprend un acte de tutelle des 10 et 14 octobre 1597 pour l'institution d'un tuteur de Jacques le Nepuou sieur de Saint-Jouan « fils de feux noble homme Rolland le Nepuou et Françoyse Berthelot sa femme vivants sieur et dame de St-Jouan » (V. Pièces just. n° 32).

On trouve, dans cet acte, au nombre des parents délibérants, escuyer Robert Moro sieur de la Villebougault, damoiselle Alix le Noir son aïeule maternelle, Claude Berthelot dame de la Chapelle, damoyselle Jeanne Visdelou dame de la Fontenelle, noble homme Anthoine le Nepvou sieur de Kerfor, etc...

Jean Berthelot, seigneur de Saint-Ilan, fut, de l'avis de tous, institué tuteur du mineur dont il était l'oncle maternel, et, dès le 14 novembre suivant, nous le voyons requérir un procès-verbal de l'état des maisons de Saint-Jouan et du Fort données en partage à Jacques le Nepvou. « Par cet acte on apprend que noble homme Alain le Nepvou sieur du Houx avait été le premier tuteur du mineur. » (Arrêts du 27 janvier 1700 et du 19 août 1782).

Jean Berthelot, seigneur de Saint-Ilan, avait été, d'abord, seigneur de Lestivy, ou Létivy, dans la paroisse de Langueux, terre qu'il avait reçue en partage comme puîné.

Son frère aîné, autre Jean Berthelot, partagea noblement ses cadets à la date du 24 avril 1589, à l'exception de Françoise Berthelot, sa soeur aînée, déjà veuve de Roland le Nepvou, sr de Saint-Jouan.

Jean Berthelot, l'aîné, mourut presque aussitôt après, ainsi qu'un autre de ses frères, Guillaume, ce qui nécessita un nouveau partage, et Jean Berthelot, sr de Lestivy, devenu seigneur de Saint-Ilan, partagea noblement sa soeur Françoise à la date du 11 août 1590. (V. Pièces just. n° 24).

Il lui abandonna la terre de Lestivy pour son droit « heritel » aux dites successions et à celles de leur père commun, et « pour le regard du droit mobilier a esté entreulx accordé que la d. Françoise conserverait ce qu'elle a reçu lorsqu'elle fut en son mesnaige avec deffunct Rolland le Nepuou escuier sr de St-Jouan. ».

Jacques le Nepvou hérita, à la mort de sa mère, de la terre de Lestivy dont il porta le nom jusqu'à ce qu'il eût succédé à son oncle Antoine le Nepvou, seigneur de Kerfort.

Jean Berthelot, seigneur de Saint-Ilan, épousa, en 1602, Jeanne le Veneur, et abandonna, à cette date, la tutelle de son neveu qui fut confiée à Jean le Nepvou, sr de la Cour parent fort éloigné du mineur.

Il n'est pas douteux que les intérêts de ce dernier eurent grandement à souffrir de ces changements.

Jacques le Nepvou était allié, par sa mère et son aïeule, à la première noblesse du pays, et issu, par sa bisaïeule, de l'illustre maison de Quelen. Héritier de plusieurs seigneuries importantes, il semblait appelé, après la disparition de la branche de Crenan, à soutenir, avec éclat, le rang auquel s'était élevée sa maison. Il nous faut constater, au contraire, après lui, une diminution certaine de noblesse, de richesse et de notoriété dans les alliances contractées par la branche le Nepvou de Kerfort.

Malgré le temps écoulé, il est facile de retrouver la cause de cette quasi-déchéance de la postérité de Jacques le Nepvou dans la mauvaise administration de ses biens et dans les spoliations dont il fut victime au cours de sa longue minorité, en particulier, la main-mise, par son dernier tuteur, sur tous ses papiers et ses titres.

1627. — C'est seulement à l'âge de 40 ans que nous voyons Jacques le Nepvou se décider à adresser une requête, en date du 14 août 1627, aux juges de la cour des Regaires de Saint-Brieuc, pour demander compte à Jacques le Nepvou de la Cour, fils de Jean, de l'administration de celui-ci en qualité de son tuteur. (V. Pièces just. n° 35).

Il est à noter que, dans cette requête, Jacques le Nepvou insiste pour que l'héritier de son tuteur soit condamné à « le ressaisir de toutes ses lettres grans et enseignements ». Ces titres ne furent pas rendus, et nous verrons, en 1668, la branche de la Cour les produire en se présentant seule devant la Chambre de réformation de la noblesse et y soutenir la qualité de « chef de nom et d'armes des le Nepvou » au détriment de la branche de Kerfort.

1628. — Nous donnons à l'appendice (V. Pièces just. n° 36) quelques extraits du compte de tutelle rendu, le 26 février 1628, par Jacques le Nepvou, seigneur de la Cour, au nom de son père. Il va de 1602 à 1606 et ne concerne que les biens paternels, c'est-à-dire les maisons nobles de Saint-Jouan et du Fort, avec de nombreuses reprises du tuteur. On y voit que ces immeubles furent saisis et adjugés, en 1606, à noble homme Claude Quemereuc, sr de la Ville-au-Léon, pour la somme de 1.800 livres.

1629. — Jacques le Nepvou hérita, l'année suivante, de son oncle Antoine le Nepvou, seigneur de Kerfort, interdit de biens depuis plusieurs années et dont il avait été institué le curateur après François Turnegouët, sr de la Ville-Raoul. (V. Pièces just. n° 36). Nous trouvons, en effet, à la date du 9 juillet 1629, un « arrêt de la Cour rendu entre Jacques, écuyer, sieur de Lestivy, héritier par bénéfice d'inventaire de défunt Anthoine le Nepvou qui fils et héritier était par bénéfice d'inventaire de défunt Yves le Nepvou vivant sieur de Carfort appelant d'une part et Yves du Boisgelin écuyer tuteur des enfants de feus Gilles du Boisgelin et delle Renee le Coniac vivant sieur et dame de la Ville-Marquer intimé d'autre part » (Arrêt du 19 août 1782).

Jacques le Nepvou, seigneur de Lestivy, Saint-Jouan, puis de Kerfort, se maria deux fois et eut une nombreuse postérité.

Il épousa, en premières noces, vers 1618, delle Jeanne Geffrain (ou Jaffrain), de la paroisse de Langueux, fille de Noël Jaffrain, qui fut l'un des compagnons du fameux Guy Eder, sr de la Fontenelle (Anc. év. de Bret., T. II, p. 302), dont sont issus :

1° Marguerite, baptisée à Saint-Michel le 8 janvier 1619. Parrain : Ecuyer Alain Berthelot, sr de Saint-Ilan. Elle épousa 1° Yves le Nostre, dont elle était femme en 1640 et 1652 ; 2°, le 26 février 1658, Bernard Renouard, de la paroisse de Ploufragan, dont elle eut une fille, Marguerite Renouard. Elle mourut avant 1671. (Reg. par. de Saint-Michel. — Communiqué par M. Anne-Duportal).

2° Noël, fils aîné, qui suit.

3° Guillaume, qui viendra après son frère.

4° Jeanne, « Janne, fille de noble homme Jacques le Nepvou et Janne Jeffrains sa femme a esté par moy subsigné curé de St-Michel de St-Brieuc baplizé le 24ème jour de février de l'an 1630. Fut compère Pierre le Nostre, commère Marguerite Balaveine. Présens Barbe Pillart, Janne Gourguen et plusieurs autres » (Reg. des baptêmes de Saint-Michel de 1628 à 1636 fol. 49-50. — Com, par M. Ch. de la Roncière).

Elle épousa, le 15 juin 1673, Jean Chaté, de la paroisse de Langueux. (Comm. par M. Anne-Duportal).

On trouve plusieurs fois le nom de Chaté, ou Chatte, dans les archives des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). Citons, entre autres, une prestation de serment d'Yves Lenduger, Mathurin Gaubert, François Hamon, Jean Quémar, experts convenus pour procéder au partage de la succession de Mathurin Chatté et Aliette Rouxel. (Arch. des Côtes-d'Armor, B. 983).

1635. — 5° Olivier, baptisé à Saint-Michel le 2 mai 1635. « Ollivier filz de noble homme Jacques le Nevou sr de Létivi et delle Jeanne Jaffrain baptizé le 2 mai 1635 » (Même source. — Même registre fol. 223v. — Communiqué par M. Ch. de la Roncière).

Il épousa, le 27 juin 1644, Toussainte Perrot, en présence de Guillaume le Nepvou (M. Anne-Duportal), veuve en 1671.

Nous ne connaissons pas les armes de la famille Geffrain, qui semble éteiute et ne figure dans aucun armorial.

Jehan Geffrain est cité dans le compte de Jehan Mauléon, trésorier de l'Espargne, du 23 juillet 1419, parmi les gens d'armes de l'armée de Richard de Bretagne, en compagnie de Geffroy du Houle, Eon de la Rivière, Guillaume Lescouet et autres. (D. Morice, Pr. T. II, col. 1105).

Perrine Geffrain épousa, vers 1650, Henry de Courson, sr de Keralio. (Généalogie de Courson).

1632. — Nous trouvons, ensuite, « une copie d'acte notarié du 12 septembre 1632 (V. Pièces just. n° 37), portant cession subrogation et transfert de noble homme Jacques le Nepvou, curateur été de feu noble Antoine le Nepvou interdit de biens et devenu son héritier principal et noble par bénéfice d'inventaire, et que le dit noble Antoine le Nepvou, vivant sieur de Carfort, était fils et héritier par bénéfice d'inventaire de feu autre noble Yves le Nepvou à la suite duquel acte est la copie de ratification et approbation d'icelui du même jour 12 septembre 1632 et la quittance en due forme du contenu en cet acte signé Havart notaire royal dattée du 11 novembre suivant. Ces deux dernières pièces réfèrent que Jacques le Nepvou sieur de Létivy et damoiselle Jeanne Geffrains son épouse demeurent au lieu et manoir noble de Carfor en la paroisse de St-Michel de la ville de St-Brieuc » (Arrêt de noblesse du 19 août 1782).

1635. — Citons encore une « copie d'arrêt du 26 juin 1635 avec l'exploit de notification au pied duement garanti rendu entre Jacques le Nepvou sieur de Lestivy appelant d'une sentence de Morlaix et Maurice Abgral » (Même source), ainsi que d'autres pièces, de 1641 et 1644, pour lesquelles nous renvoyons à l'arrêt dont il s'agit.

Jacques le Nepvou, seigneur de Lestivy et de Kerfort, devenu veuf de Jeanne Geffrain, épousa, en secondes noces, le 2 juillet 1643, Françoise de la Porte, vraisemblablement fille de Michel et de Marguerite Bourel.

1643. « Le deuxième juillet mil six cent quarante et trois, après avoir faict les trois bannis du futur mariage d'entre noble homme Jacques le Nepvou sr de Carfort et Françoise de la Porte, tous deux de cette paroisse, la bénédiction nuptiale leur a esté administré par moy qui soubzsigne curé dans l'église de St-Michel où estaient présents Maistre Guillaume Grostête sr du Clos-Crehen, Jaques le Nepvou, Michel de la Porte et autres. — Jan Bouiart » (Greffe du Tribunal civil de Saint-Brieuc. — Paroisse de Saint-Michel reg. de 1639 à 1644 fol. 20).

1644. — Le 2 mars 1644, nous trouvons trace d'un appel formé par « Escouyer Jacq. Le Nepuou sr de Kerfort, contre Me Louis Bodrin sr de l'Isle » (Coll. Ch. Le Nepvou de Carfort).

Louis Bodrin, « sieur de Lisle », était procureur syndic de Saint-Brieuc en 1641. Il fut député aux états de Nantes en 1643. (René Kerviler. — Bio-bibliographie bretonne T. 4, p. 102).

Françoise de la Porte, fille ou soeur de Michel, appartenait, croyons-nous (sous réserves), à une branche de la maison de la Porte de Vezins, établie aux environs de Saint-Brieuc, dont il est assez facile de suivre la trace. Cette maison portait de gueules au croissant d'hermines.

Hardy, ou Hardouin, de la Porte, baron de Vezins, en Anjou, vers 1400, épousa Marguerite de la Jaille, fille de Yvon de la Jaille, sr de Pordic, et de Jeanne de Guignen, et réunit, ainsi, les trois grands fiefs de Pordic, la Jaille et Vezins. Il avait épousé, en premières noces, le 11 mars 1392, Catherine Malor, dame des Clouets, veuve d'Olivier de la Chapelle, sr de Molac, dont il eut deux fils : 1° Jean qui épousa Marie de Rieux et en eut Beatrioe femme de Gilles Tournemine, sr de la Hunaudaye, sans postérité ; 2° Hardy, deuxième du nom, qui épousa Marguerite de la Rochefoucaud-Bayers et fut père de François de la Porte, sr de Vezins après Beatrix, qui épousa Jeanne de la Noue, dont Jean, qui suit. François de la Porte comparut à la montre générale de 1469 dans la paroisse de Pordic et nous trouvons, à la même date, dans le territoire de Turnegouët : « Jehan de la Porte CL l. en brigandine, salade, espée et voulge » (Manuscrit de Saint-Brieuc, p. 514).

Ce dernier épousa, le 20 novembre 1476, Françoise de Coësmes dont il eut 2 filles : 1° Marthe qui hérita d'un frère aîné, François, baron de Vezins et sire de Pordic, décédé sans alliance, et épousa Jean le Porc sr de Larchaz. Elle était veuve en 1562 et son fils, Jacques le Porc, qui épousa Louise de Maillé, reprit le nom de la Porte de Vezins qu'il transmit à ses descendants, parmi lesquels on compte un évêque de Saint-Brieuc.

2° Isabelle, qui épousa, en 1522, Roland Gauvain.

Plusieurs branches cadettes de cette maison continuèrent aux environs de Saint-Brieuc, bien qu'aucune d'elles ne se soit présentée à la Réformation de 1668. Citons, en premier lieu, celle issue de Jacques de la Porte, second fils de Hardy, deuxième du nom, qui épousa Antoinette de la Forest et fut père de Antoine de la Porte, seigneur de la Ramburgère, qui épousa, le 10 août 1529, Catherine Gauvain, soeur de Roland. Leur fils, François de la Porte, épousa Catherine de Baud, dont issut Antoine, deuxième du nom, qui épousa, le 16 juin 1594, Louise Lardoneau. (Bibl. Nat. — Cab. d'Hozier 276).

A la Réformation de 1513, nous trouvons, dans la paroisse de Plaintel « La maison et manoir de la Villerio à Jean Guillouy et Guillemette de la Porte sa femme fille de feu Guillaume de la Porte ».

Guillaume de la Porte est cité, en 1553, dans le testament de Jehan du Quelenec, vicomte du Fou, qui le qualifie de son « surgarde » et veut qu'on lui paye 200 escus d'or qu'il lui doit. (Bibl. Nat. — Dossiers bleus 75. — Beaumanoir).

Michel de la Porte épousa Marguerite Bourel dont issut :

Jean de la Porte baptisé le 18 avril 1625, parrain, Jean le Nepvou sr de la Cour. (M. Anne-Duportal).

En 1651, la seigneurie de l'Espine-Gwen, dans la paroisse de Ploufragan, appartient à Pierre de la Porte et Marguerite de Langourla.

1663. — Jacques le Nepvou, seigneur de Lestivy et de Carfort, mourut le 1er mars 1663. De son second mariage, avec Françoise de la Porte, sont issus :

1° Pierre, qui suit.

2° Yves, qui suit, dont la postérité viendra après celle issue du premier lit.

3° Jean.

4° Marie, qui épousa, le 12 juillet 1672, François Perrot, dont Jeanne-Agathe Perrot, qui épousa François le Glastin. Elle mourut le 1er avril 1673.

L'acte de tutelle et curatelle de ces quatre enfants est daté du 13 mars 1663 (Arrêt du 19 août 1782). On y voit, au nombre des parents, nobles gens Jacques (alias Noël) le Nepvou, Guillaume et Olivier le Nepvou, frères des mineurs.

 

VIIème DEGRÉ. — NOËL (alias Jacques) LE NEPVOU, seigneur de Carfort (1624-1692 ...).

1624.« Nouël filz de noble Jacques le Nepvou et de Janne Jaffrain sa femme a esté par moy qui soubzsigne baptizé. Le parain Jean Thomas la marraine Catherine Jaffrain. Présents Noël Estesse le sixieme jour de janvier mil six centz vingt et quatre. S. Perrot » (Reg. des baptêmes de Saint-Michel de 1621 à 1628, fol. 86. — Communiqué par M. Ch. de la Roncière).

René-Jean Thomas, sr de la Reignerais, épousa Perronelle-Ursule le Noir, dame du Craffault (paroisse de Plédran), dont issut Jean-Mathurin, baptisé à Saint-Michel le 26 juin 1675. (Bibl. nat. — Cherin 195. — Thomas).

1668. — Nous donnons, à l'appendice (V. Pièces just. n° 9 ter), une copie in extenso de la montre de l'arrière-ban de 1523, à Lanvollon, délivrée à « escuier Jacques le Nepuou, sr de Quarfor » le 6 octobre 1668.

Cette mention nous indique que ce ne fut nullement par négligence que Noël le Nepvou (alias Jacques) s'abstint de produire ses titres devant la Chambre de Réformation de la noblesse, en 1668, mais qu'il ne parvint pas à les réunir, ces titres ayant été conservés et produits par la branche de la Cour. C'est ce que démontrèrent les le Nepvou de Carfort, dans leur induction du 27 juin 1775 (V. Pièces just. n° 42), en faisant remarquer que la branche de la Cour « ne prouva l'antiquité de sa noblesse qu'en prenant son attache à celle des demandeurs dont tous les titres avaient passé en la disposition de Jean par l'effet de la tutelle dont on vient de parler et qui furent produits par son petit-fils Allain. Ce fait se vérifie sur les pièces ..... qui toutes portent en marge la chiffrature de Simon procureur du dit Allain ».

Bien que ces titres aient été, plus tard, restitués et qu'ils aient permis à François le Nepvou, sr de Kerfort, d'obtenir, en 1700, un arrêt de maintenue de M. Nointel, on peut affirmer que cette iniquité causa, à la branche des le Nepvou de Kerfort, un préjudice considérable et fut, en grande partie, la cause de la déchéance de certains de ses ramages que nous aurons à déplorer.

1670. — « Escer Jacq. Carfo le Nepuou sieur de St-Jouan » est ainsi mentionné dans un reçu du 19 avril 1670, donné, par devant notaires, à Pierre Claudel, de la paroisse Saint-Michel. (Collection Ch. de Carfort).

1671. — Nous retrouvons Noël le Nepvou dans le partage noble, fait le 20 mars 1671, des biens de « deffunct noble homme Jacques le Nepvou sieur de Carfors mary en premières noces de deffuncte Jeanne Geffrain entre Françoise de la Porte, veuve en secondes noces du dit sieur de Carfors, curatrice des enfants mineurs de leur mariage et Noël, Guillaume et Ollivier enfants du premier mariage » (Arrêt du 30 mars 1702. — V. Pièces justificatives n°39).

Cet acte ne concerne que les terres dépendant de Kerfort et de Berrien, dont le prisage était fait en vue de la constitution du douaire de Françoise de la Porte et du partage réclamé par les nombreux puînés de Noël le Nepvou. Il n'est plus question des terres du Formorel, de Lestivy et de Saint-Jouan. La première avait été donnée, comme nous l'avons vu, à Jacques le Nepvou, fils aîné d'Yves et de Marguerite le Gluydic, défaillant en 1580. Elle figure dans le prisage de 1584. (V. plus haut).

Il semble que la terre de Saint-Jouan ne fut jamais à Noël le Nepvou, bien qu'il en ait porté le nom, cette terre ayant cessé, depuis 1606, d'appartenir aux le Nepvou par suite de la saisie dont nous avons parlé. Au début du XVIIème siècle, nous la voyons aux mains de la famille le Maistre. Elle fut vendue, en 1662, par Me Nicolas le Maistre, sr du dit lieu, chanoine, à son confrère Me Toussaint Auffray, sr de Robien. (Anc. évêchés de Bretagne, T. 2, p. 256). Notons, toutefois, qu'il paraît avoir existé deux maisons nobles de ce nom, le grand et le petit Saint-Jouan.

La terre de Lestivy dut faire l'objet d'un « retrait lignager » car nous la retrouvons, en 1646, aux mains des Berthelot de Saint-Ilan.

Il est vraisemblable, au surplus, que les difficultés éprouvées par Jacques le Nepvou pour rentrer en possession des héritages qui lui revenaient, eurent pour résultat l'aliénation de nombreuses terres. Nous trouvons la trace de ventes faites par son père à Morice Chamail, à écuyer Jan Berthelot, sr de Saint-Ilan, Michel le Branchu et Alain Bedel (Acte du 14 janvier 1585) et, dans le partage de 1671, il est question de ventes, du 22 septembre 1619, au sieur du Guelambert Auffray, du 19 décembre 1628, à Maistre Jacques le Bigot, et du 30 mars 1633 à Ecuyer Pierre Goueon sr de la Bastardaye. [Note : Pierre Gouyon, sr de la Bouettardaye, avait épousé delle. Margilie le Bigot, dame de la Ville-Néant. (Le Père Anselme. Vol. 5, p. 421.)].

Quoi qu'il en soit, le domaine de Kerfort était, jusque-là, demeuré intact et, dans le prisage de 1671, nous retrouvons le nom de presque toutes les terres mentionnées dans l'aveu rendu, en 1597, par Antoine le Nepvou, au seigneur évêque de Saint-Brieuc.

Sur ces terres il était dû 200 l. de rente et quatorze justes et un bouëssau froment de rente à Messire François de Guersans comme mary époux de dame Jeanne de Tanouarn et héritier de deffunt noble homme Messire Louis Bodrin sr de l'Isle, et 50 l. de rente à Marie de Lavarye.

Déduction faite de ces charges, le « parsur » des biens à partager était estimé valoir 690 livres 17 soulz 10 deniers tournois de rente.

Le tout fut divisé, d'abord, en trois loties pour parvenir à la constitution du douaire de Françoise de la Porte et à la « recompense » due aux entants du premier lit pour les propres aliénés de Jeanne Geffrain, leur mère.

Noël le Nepvou, comme fils aîné, choisit l'une de ces loties, et la dernière, représentant le tiers des biens revenant aux puisnés, fit l'objet d'un second partage.

Noël conserva la maison principale et une grande partie des terres de Kerfort, comprenant, entre autres, le Clos-neuf, laissant à son frère Guillaume, déjà marié, le pavillon construit au-dessus du portail ainsi que « l'herbregement » et les ruines du vieux manoir. L'hébergement et les ruines de Berrien se trouvèrent dans la part d'Yves le Nepvou.

Noël (alias Jacques) le Nepvou semble n'avoir contracté aucune alliance. Il continua, vraisemblablement, après 1671, d'habiter Kerfort, où il vivait encore à la date du 3 may 1692. [V. plus loin).

Son frère Guillaume mourut avant lui.

Les arrêts de noblesse de la branche de Kerfort ne concernent que la descendance de celui-ci, que nous étudierons en premier lieu, et celle d'Yves le Nepvou, sr de Berrien, qui viendra ensuite. (V. Branche des seigneurs de Carfort et de Berrien).

Nous nous efforcerons, toutefois, de retrouver la filiation des rameaux issus des autres puînés, dont quelques-uns paraissent avoir renoncé à soutenir la qualité de noble.

 

VIIème DEGRÉ — GUILLAUME LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Carfort (1627-1692).

1627. — L'extrait de baptême de « Guillaume, fils de nobles gens Jacques le Nepvou et Jeanne Geffrains, sieur et dame de Lestivy » est daté du 23 mars 1627, et signé J. Micault, curé de Saint-Michel. (Arrêt du 27 janvier 1700).

Cet extrait fut l'objet d'une contestation, en 1699, devant Me Bechameil de Nointel, parce qu'il n'était pas légalisé, que le mot Nepvou y était écrit, primitivement, Nevou, sans le p, et, enfin, que la qualification « roturière » de nobles gens s'y trouvait employée.

Dans le « contredit » présenté, le 13 juin 1699, par François le Nepvou, en réponse à ces objections, on voit que le dit sr Micault, curé de Saint-Michel, rapporta un nouvel extrait, dûment légalisé par l'évêque de Saint-Brieuc, et reconnut qu'il s'était trompé dans la première copie, pour n'avoir pas lu lettre par lettre l'acte de baptême original où le nom se trouvait écrit le Nepvou, par un p. Nous savons, d'ailleurs, que Nevou et Nepvou ont toujours été, indifféremment, pris l'un pour l'autre, Nevou étant l'orthographe la plus ancienne.

Pour le troisième point, le document dont il s'agit ajoute « qu'au temps de la naissance du dit Guillaume, qui arriva le 23 mars 1627, la plupart des gentilshommes de la province de Bretaigne prenaient la qualité de noble homme et que ce fut sur la fin de cette année 1627 que les gentilshommes de la province, jaloux de leur noblesse, commencèrent à prendre la qualité d'escuyer voulant se distinguer, en quelque façon, des honnêtes bourgeois et habitants des villes qui, dès le commencement de ce siècle, s'ingérèrent de prendre la qualité de noble homme ».

En fait, on peut voir, jusque-là, l'expression de noble homme appliquée aux plus grands seigneurs, et cette expression, comme celle d'honorable homme, ne devint véritablement « roturière » que beaucoup plus tard, à la fin du XVIIème siècle.

Guillaume le Nepvou épousa, le 27 juin 1664, Marguerite Perrot, baptisée le 20 avril 1640, et morte le 29 février 1684 (Reg. paroisse de Saint-Michel), fille de Jacques Perrot, seigneur de la Plaineville, et de Françoise le Nostre.

Il est à noter que les terres appartenant aux familles Perrot et le Nostre touchaient à celles de la seigneurie de Carfort. Nous verrons, désormais, les le Nepvou contracter, dans cette région, de nombreuses alliances avec leurs voisins immédiats, dans le but sans doute de reconstituer ou d'agrandir leur héritage territorial.

De cette union sont issus six enfants, à savoir :

1° François, qui suit.

2° René, baptisé le 29 octobre 1669, qui vivait encore et fut maintenu, dans sa noblesse, par le jugement du 30 mars 1702 (V. Pièces just. n° 39), mais sur lequel nous ne possédons aucun autre renseignement.

3° Jean, baptisé le 1er février 1672, qui fut l'auteur du ramage de la Roche. (V. plus loin).

4° Jacques, baptisé le 9 octobre 1674, qui fut l'auteur du ramage de la Villeneuve. (V. plus loin).

5° Marie, baptisée le 29 novembre 1677, qui épousa, le 11 octobre 1704, dans la chapelle de N.-D. de Beaulieu, Louis le Maigre, sr de Kertanguy, en présence de François, Jacques et Maurice le Nepvou, sieurs de Carfort, et de Marie le Maigre. (Registre paroissial de Saint-Michel). Elle mourut le 17 février 1764, à l'âge de 88 ans. (Communiqué par M. Anne-Duportal).

6° Maurice, baptisé le 30 mars 1681, décédé le 17 mai 1711, sans alliance. (Reg. paroissial de Saint-Michel).

7° Etiennette, qui épousa, le 3 septembre 1700, dans la chapelle de N.-D. de la Fontaine, Mathurin Thomas, et mourut le 27 août 1746, à 64 ans. (d°.) [Note : Etiennette, née en 1682, ne figure pas dans l'acte de tutelle du 2 avril 1692, cité plus loin, et doit appartenir à une autre branche].

Guillaume le Nepvou, seigneur de Carfort, mourut le 4 janvier 1692. (d°.).

Il existe, en Bretagne, plusieurs familles nobles du nom de Perrot.

« Guillaume Perrot » figure dans la montre d'Olivier le Moyne du 1er janvier 1378. (Dom Morice, Pr. T. II, col. 188).

Ecuyer Guillaume Perrot, sr de Pennanech, épousa Françoise de Trogoff, dont François, baptisé à Plougaznou le 7 septembre 1628. (Vte L. Urvoy de Portzamparc. — Gén. de Trogoff).

Les Perrot, srs de Traonevez, portaient de gueules au chevron d'argent acc. de 3 coquilles de même.

Nous ne connaissons pas les armes des Perrot de la Plaineville.

Les le Maigre, srs de Kertanguy, de Coëtmeur et de Merlan (ressort de Morlaix), portaient d'azur à 3 trèfles d'or 2, 1, ce dernier soutenu d'une étoile de même.

Louis le Maigre, sr de Kertanguy, fit enregistrer ses armes en 1696. (Armorial gl. Bretagne, vol. 1, p. 835).

Nous avons déjà donné les armes de la famille Thomas.

 

VIIIème DEGRÉ. — FRANÇOIS LE NEPVOU, écuyer, seigneur de Carfort (1665-1742).

1665. — Nous trouvons, à la date du 19 décembre 1665, le « baptême de François fils de honorable homme Guillaume le Nepvou et de Marguerite Perrot sa femme. Parrain François Sevestre, marraine Françoise Perrot. Présents : Pierre Sevestre, Jan le Mettaix, Jeanne Eudenger, Françoise de la Porte et plusieurs autres » (Reg. de Saint-Michel de 1659 à 1669, fol. 221 vo. — Communiqué par M. Charles de la Roncière).

Remarquons l'expression, douteuse, de « honorable homme » employée dans cet extrait, en notant qu'à la date de 1665, Guillaume le Nepvou était encore un cadet, sans apanage, habitant chez son frère aîné Noël le Nepvou, seigneur de Carfort. Il ne fut partagé qu'en 1671 et n'hérita jamais de celui-ci, qui lui survécut. D'autres indices nous permettent, d'ailleurs, de conjecturer qu'il se souciait peu de soutenir la qualité de noble et d'écuyer.

1692. — Par acte du 2 avril 1692, « noble homme François le Nepvou fut institué tuteur de René, Jean, Jacques, Morice et Marie le Nepvou, ses frères et soeurs germains, enfans mineurs de noble homme Guillaume le Nepvou sieur de Carfort et de feue damoiselle Marguerite Perrot » (Arrêt du 19 août 1782).

Nous le voyons, le 3 may suivant, déclarer les biens qu'il possède au lieu de Carfort « en conséquence de la déclaration de Sa Majesté et des ordres sur icelle donnés par le mal. d'Estrées » (Archives de Ch. le Nepvou de Carfort).

Dans cette déclaration, qu'il fait tant pour lui que comme tuteur de ses frères et soeurs, et pour Noël le Nepvou, François n'avoue posséder qu'une portion de la maison noble de Carfort et des héritages autrefois partagés entre Guillaume et les autres puînés.

Nous devons lui savoir gré d'avoir, avec peu de ressources, soutenu la qualité de noble et d'écuyer, et fait, devant Me Bechameil de Nointel, une production remarquable par le nombre et l'ancienneté des titres qui lui avaient été, enfin, restitués.

Il convient d'ajouter qu'il agit, alors, en qualité d'héritier présomptif de Noël le Nepvou, seigneur de Carfort, son oncle, qui, depuis la Réformation de 1668, s'était employé, sans doute, à recouvrer ces titres.

En 1692, ce dernier n'est âgé que de 68 ans et possède, comme fils aîné, la plus grande partie des terres dépendant de la seigneurie de Kerfort, ainsi que la maison principale du dit lieu, mais il est sans alliance, peut-être infirme, et laisse à son neveu le rôle de chef de famille.

1695. — A la date du 1er février 1695, nous trouvons un acte par lequel Brieuc Levannois « connaît et confesse devoir, par chacun an, jour et fête de St-Michel en septembre à noble homme François le Nepvou demeurant en sa maison noble de Carfort, scavoir le nombre de cinq bouëssaux froment rente censive ancienne et foncière » (Arrêt du 19 août 1782).

1696. — François le Nepvou prend la qualité d'écuyer dans l'extrait baptistaire de Jean, son fils aîné, du 18 janvier 1696. (V. plus loin).

1698. — Par un exploit d'assignation, en date du 11 juin 1698, il est invité à représenter les titres en vertu desquels il prend la « qualité d'écuyer » devant Me Bechameil de Nointel, commissaire départi par Sa Majesté « pour la recherche des usurpateurs des titres et qualité de noblesse » en Bretagne.

1700. — Il est maintenu, par arrêt du 27 janvier 1700, en qualité de « noble et d'écuyer d'extraction » (V. Pièces just. n° 38).

François le Nepvou, seigneur de Carfort, épousa Barbe le Mée, dont sont issus :

1° Jean, qui suit.

2° François, dont la postérité viendra après celle de son frère.

3° Françoise, baptisée le 3 septembre 1697, qui épousa, le 26 février 1721, assistée de son frère « Ecuyer François le Nepvou » et de Barbe le Mée, écuyer François-Louis Quetier, sr de la Ville-David, dans la paroisse de Trémuson, dont elle était veuve en 1743.

4° Julien, baptisé le 2 janvier 1701, décédé en 1745 sans alliance.

5° Anne, baptisée le 7 décembre 1704, parrain : Ecuyer Jean le Nepvou, marraine : delle Marie le Nepvou, décédée avant 1743.

6° Marguerite, née en 1706, qui épousa 1° Nicolas-Louis Belhomme ; 2° Maurice le Barbier, et mourut, veuve, le 26 juillet 1772, à 66 ans. (Comm. Par M. Anne-Duportal).

François le Nepvou, seigneur de Carfort, mourut, à l'âge de 77 ans, le 31 décembre 1742. (M. Anne-Duportal).

Les le Mée, seigneurs de la Roche-Elin (paroisse de Hillion), de Kervéno (paroisse de Plumeliau) portaient d'argent au sautoir de gueules acc. de 3 croisettes de même. (P. De Courcy).

Olivier le Mée est cité dans la montre de Jean de Penhoët, amiral de Bretagne, le 27 juin 1420. (Dom Morice, Pr. T. II, col. 1016).

Eonnet le Mée paraît dans la montre de Jehan de Tournemine, sr de la Hunaudaye, le 1er août 1421. (d° col. 1087).

Jouhan le Mée, écuyer, prête serment, en 1437, parmi les nobles du Gouëllo. (d° col. 1308).

Guillaume le Mée est compris, en 1423 et 1446, parmi les nobles de la paroisse d'Yffiniac.

Les Quetier, ou Quettier, srs de Follideuc et de la Ville-Guillaume (paroisse de Saint-Igneuc), de la Ville-David, de la Rochette, de la Vigne, du Bois, de Saint-Eloy, etc., ont produit 7 générations en 1668.

Ils portaient de sable au cerf passant d'argent acc. de 3 molettes d'or, alias d'argent au cerf acc. de 3 molettes le tout de sable.

Olivier Quetier, écuyer, est cité dans la montre de Messire Robert de Guitté, chevalier, du 26 septembre 1370, reçue à Paris. (Dom Morice, Pr. T. II, col. 592).

Henry, vivant en 1423, père de Jean, marié à Olive Moysan. (P. de Courcy). Cette dernière, qui fut partagée le 15 novembre 1441, était la soeur d'Isabeau Moysan, première femme d'Eon de la Rivière, chevalier, sr de Kaernonnain.

Olive Quetier épousa Jacques Turnegoët, sr de la Pommeraye. et testa en 1490. (V. Pièces just. nos 21 et 22).

 

IXème DEGRÉ. — JEAN LE NEPVOU, écuyer, sieur de Carfort, avocat au Parlement (1696-1743…).

1696. — Jean le Nepvou, fils aîné, héritier principal et noble de François le Nepvou, naquit le 17 janvier 1696.

« Jean, né du jour précédent, fils d'écuyer François le Nepvou, et de Barbe le Mée, sa femme, a été baptisé le 18 janvier 1696 » (Reg. paroissial de Saint-Michel).

1722. — Il épousa, le 28 janvier 1722, dans l'église Notre-Dame de Guingamp, demoiselle Marie-Anne Festou, dame de Kerseuillen, fille de noble homme Yves Festou, sieur de Villeblanche, en présence d'écuyer François le Nepvou sieur de Carfort, son père, Messire Charles-François le Roux, sieur du Faouët, noble homme Hyacinthe Feillart, sieur de Bussonnière, et plusieurs autres. (Reg. par. de N.-D. de Guingamp pour 1722, page 7, fol. rect. — Archives de Christophe le Nepvou de Carfort).

Il est probable que Messire Charles-François le Roux, sr du Faouët, était le grand-père de la mariée. Il signe : du Faouët Coatendo, ce qui nous indique qu'il s'agit des le Roux, srs de Coetaudo, dans la paroisse de Plouagat, qui ont produit 9 générations en 1669 et portaient de gueules à 2 molettes d'or en chef et un croissant de même en pointe.

1743. — A la date du 8 may 1743, nous voyons effectuer le partage noble de la succession de François le Nepvou, seigneur de Carfort, entre « Ecuyer Jean le Nepvou, seigneur à présent du dit lieu de Carfort, fils aîné, héritier principal et noble, écuyer François le Nepvou, premier puisné, Barbe le Mée, dame de Carfors, tutrice d'écuyer Jullien le Nepvou, second puisné, dame Françoise le Nepvou veuve d'écuyer François-Louis Quetier, sieur de la Ville-David et demoiselle Marguerite le Nepvou, épouse autorisée de Nicolas-Louis Belhomme son mary » (Archives de Christophe le Nepvou de Carfort).

On voit, dans cet acte, que « de tout temps immemorial les dits sieurs de Carfors comme issus d'ancienne extraction noble se sont comportés noblement au fait de leur partage et que tous les immeubles délaissés par le dit feu sieur de Carfors sont constamment nobles des anciennes dépendances de la terre de Carfors ».

Il semble que toutes les hypothèques qui grevaient la propriété aient disparu, car nous ne trouvons plus mention que d'une rente de 4 bouëssaux froment à M. de Caslan.

On voit aussi que toutes les parties demeurent au dit lieu de Carfort, à l'exception de Jean le Nepvou, fils aîné, qui demeure en la ville de Guingamp et de la dame Quetier qui habite à Bérien.

En fait, Jean le Nepvou, sieur de Carfort, parait s'être fixé à Guingamp.

D'après certaines indications, il avait été reçu avocat au Parlement.

Nous ignorons la date de son décès.

Du mariage de Jean le Nepvou, sieur de Carfort, et Marie-Anne Festou, est issu : Julien-Yves-Marie, qui suit. [Note : Julien-Yves-Marie le Nepvou de Carfort paraît avoir eu deux soeurs et un frère aîné, né en 1724. Nous trouvons, en effet, que Yves-Jean-François le Nepvou de Carfort, originaire de Guingamp, prêtre du diocèse de Tréguier, prit possession de la rectorie de N.-D. de Landouard, en St-Jacut-de-la-Mer, le 10 décembre 1749, et mourut le 11 mai 1759 à 35 ans, inhumé dans le choeur de l'église. En 1753, sont présents à St-Jacut : - Julien-Yves-Marie-Anne le Nepvou de Carfort, garde du corps du Roi. - Béatrix-Louise le Nepvou de Carfort. - Marquise le Nepvou de Carfort, qui signent un baptême sur le registre paroissial et sont, probablement, frère et soeurs du recteur. (Communiqué par M. R. du Guerny)].

 

Xème DEGRÉ. — JULIEN-YVES-MARIE LE NEPVOU, sieur de Carfort, garde du corps (1730-1782 ...).

1730.« Julien-Yves-Marie, fils légitime et naturel d'Ecuyer Jean le Nepvou sieur de Carfort et de dame Marie-Anne Festou son épouse, né le 19 juillet 1730, a été baptisé le jour suivant par le ministère du soussignant prêtre, l'un des recteurs de Guingamp... ». Parrain : noble homme Yves-Julien Cormier, sieur des Longrais, avocat au Parlement, marraine : demoiselle Geneviève le Meur, dame de Clobourg. Cet acte est signé : Geneviève le Meur, Cormier, Jeanne le Nepvou, le Meur, Festou, Yves Hamon, le Nepvou de Carfort, Etienne Lizieux, prêtre, P. Bobouy recteur, certifié et légalisé. (Reg. de N.-D. de Guingamp. — Archives de Ch. le Nepvou de Carfort).

Nous savons peu de chose de Julien-Yves-Marie le Nepvou de Carfort qui, dans sa jeunesse, servit, à Paris, dans les gardes du corps du roi Louis XV.

1754. — En 1754, nous le voyons siéger aux Etats de Bretagne, dans l'ordre de la noblesse. (P. de Courcy, p. 204).

1769. — Malgré ce précédent, et celui de son parent, Jacques le Nepvou de Berrien, qui avait également siégé, en 1730, dans l'ordre de la noblesse (V. plus loin), les Etats tenus à Saint-Brieuc, en 1769, firent une difficulté pour l'admettre ainsi que ses cousins.

Bien qu'il ait présenté ses titres en originaux, et que ceux-ci aient élé trouvés « suffisans et très bons », il ne fut admis que provisoirement, à charge de se pourvoir au Parlement pour en obtenir un arrêt contradictoirement avec la partie publique. (V. Pièces just. n° 41).

Les jugements de maintenue de M. de Nointel ne paraissaient plus, alors, avoir l'autorité nécessaire.

1770. — Cette difficulté motiva la requête adressée au Parlement, le 22 août 1770, par « Ecuyer Julien-Yves-Marie le Nepvou, sieur de Carfort, ancien garde du Roy et chef de nom et d'armes, François le Nepvou, son oncle, chevalier de Carfort, Jacques le Nepvou, sieur de Berrien et Charles le Nepvou, sieur du Colombier, son fils ». [Note : Dans la requête du 22 août 1770, que nous avons cru inutile de reproduire, on lit que « pour justifier que la maison de le Nepvou remonte aux temps les plus reculés, on invoque ici les preuves de notre histoire recueillies par dom Morice et par dom Lobineau », et l'on cite « Monsieur Ollivier Nevou » (1271), un autre « Ollivier Nepvou » (1370), Geffroy, Alain, Perrot, Pierre, Eonnet, etc...].

1775. — Cette requête, à laquelle vinrent se joindre plusieurs représentants des autres branches de la famille le Nepvou de Carfort, fut suivie de l'induction du 27 juin 1775, par laquelle, après avoir réuni, de nouveau, tous leurs titres, les le Nepvou de Carfort soutinrent la qualité d'écuyers et de nobles issus d'ancienne extraction, et dont il nous paraît intéressant de donner un extrait à l'appendice. (V. Pièces just. n° 42).

La procédure aboutit à l'arrêt de noblesse du 19 août 1782 (V. Pièces just. n° 43) dans lequel la qualité de chef de nom et d'armes est, expressément, attribuée à Julien-Yves-Marie le Nepvou de Carfort.

On s'étonnera moins du temps écoulé entre l'induction du 27 juin 1775 et l'arrêt qui en fût la conséquence, si l'on réfléchit que le représentant de la branche de la Cour, Messire Jean-François le Nepvou, fut précisément, en 1775, reçu Président aux enquêtes.

Bien que l'induction des le Nepvou de Carfort n'ait fait allusion qu'en termes très modérés au détournement des titres dont ils avaient été autrefois victimes, il est vraisemblable que le nouveau Président, qui s'intitulait « chef de nom et d'armes de Crenan », ne s'employa nullement à en faire admettre les conclusions.

Il fallut, sans doute, laisser dans le vague la question de primogéniture et sembler admettre que Julien-Yves-Marie était, seulement, chef de nom et d'armes « de Carfort ».

En réalité, il était le chef de nom et d'armes de la maison le Nepvou, car, si l'on veut bien se reporter aux débuts de notre étude, on verra que, pendant tout le XVème siècle, il n'exista que deux branches de cette maison, celle de Crenan et celle de Kerfort, cette dernière possédant, dans la paroisse Saint-Michel, un domaine considérable à une époque où il n'était pas encore question des le Nepvou de la Cour.

Après l'arrêt du 19 août 1782, nous perdons la trace de Julien-Yves-Marie le Nepvou de Carfort qui, vraisemblablement, émigra et mourut, pendant la Révolution, sans alliance.

 

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RAMAGE ISSU DE FRANÇOIS LE NEPVOU CHEVALIER DE CARFORT.

 

IXème DEGRÉ. — FRANÇOIS LE NEPVOU, écuyer, chevalier de Carfort (1698-1776).

1698.« François, né d'hier, fils légitime d'Ecuyer François le Nepvou et damoiselle Barbe le Mée, sa femme, a été baptisé par le curé soussignant ce jour 13 décembre 1698. A été parrain Jean Feuregard et marraine Jeanne Lenduger. Signé: Jeanne Lenduger, J. Micault, curé » (Archives de Ch. le Nepvou de Carfort)

1729. — Il épousa, à Ploufragan, le 1er février 1729, Jeanne Renouard, en présence « d'Ecuyer Jean le Nepvou sieur de Carfors frère aîné du dit sieur le Nepvou et Yves le Nepvou sieur de la Villeneuve, Olivier Renouard père de la d. Jeanne, Pierre Collet et autres » (Même source).

1776. — Le registre paroissial de Saint-Michel nous indique que « Messire François le Nepvou chevalier de Carfort » mourut, à 77 ans environ, le 17 mai 1776, à Saint-Brieuc, et y fut inhumé le lendemain. Nous y relevons, également, que Jeanne Renouard, sa veuve, mourut, à 72 ans, le 15 octobre 1780. (Comm. par M. Mottin).

Du mariage de François le Nepvou, chevalier de Carfort, et de Jeanne Renouard sont issus :

1° François-Olivier, qui suit.

2° Françoise, baptisée le 1er août 1734, qui épousa, le 20 février 1759, avec dispense de consanguinité du 3ème au 4ème degré, Jean le Roux. (Communiqué par M. Anne-Duportal).

3° Jean, qui viendra après son frère.

4° Mathurin, dont nous parlerons ensuite.

5° Barbe, née en 1741, qui épousa, à 18 ans, le 1er février 1759, avec double dispense, Mathurin le Glastin.

6° Marguerite-Marie, baptisée le 24 avril 1748, qui épousa, le 24 octobre 1769, Jean-Jacques Blevin. (M. Anne-Duportal).

7° Yvonne, qui épousa, le 30 juillet 1771, Pierre Marc.

Une famille Renouard, ou Regnouard, originaire de Gascogne, et qui porte d'argent à une quintefeuille de gueules, possédait l'ancienne seigneurie de Couvran, dans la paroisse de Plérin. Tout porte à croire que les Renouard de Ploufragan, que nous avons déjà vus s'allier aux le Nepvou, étaient de cette famille, qui a produit les comtes de Villeyer (paroisse d'Ossé) en 1681.

César Renouard, chevalier, sr de Drouges, fut maintenu par arrêt du 21 mars 1669.

Nous avons déjà parlé des le Roux, srs de Coetando.

La famille Le Glastin possédait des terres qui touchaient à la seigneurie de Carfort.

 

Xème DEGRÉ. — FRANÇOIS-OLIVIER LE NEPVOU DE CARFORT, écuyer (1730-1782...).

François-Olivier, fils d'Ecuyer François le Nepvou, sieur de Carfort et de dame Jeanne Renouard, fut baptisé à Saint-Michel le 9 juin 1839. (Arrêt du 19 août 1782).

Il épousa, le 28 Juillet 1757, delle Anne André, dont sont issus :

1° Jean-François, baptisé à Saint-Michel le 11 octobre 1758.

2° François-Guillaume, baptisé le 16 octobre 1760, à Saint-Michel.

3° Pierre-Louis-François, baptisé, à la Méaugon, le 19 avril 1763.

4° Mathurin-Claude-Jean, baptisé, à la Méaugon, le 5 juillet 1767.

François-Olivier et ses quatre fils interviennent, comme demandeurs, dans l'arrêt du 19 août 1782. (V. Pièces just. n° 43).

Les André, srs de Crevy, de Champeaux, du Tertre, de la Guichardais (paroisse de Tréal) portaient d'argent au chevron de sable acc. de 3 trèfles de même. Devise : Sans venin. Jean, conseiller du Duc en 1448, épousa Françoise de Montauban.

 

Xème DEGRÉ. — JEAN LE NEPVOU DE CARFORT (1736-1776).

Jean, deuxième fils de François, chevalier de Carfort, fut baptisé à Saint-Michel le 7 juin 1736. (Arrêt du 19 août 1782). Il épousa, à Plédran, le 11 février 1768, delle Anne-Françoise Couëssurel, delle des Prés, fille de feu noble Messire François Couëssurel, seigneur du Fresche, et de Françoise Belivet, âgée de 20 ans. (Reg. paroisse de Plédran. — Com. par M. Mottin).

Il mourut, à Plédran, le 20 octobre 1776. (Même source).

De son mariage avec delle Anne Couëssurel, il laissait un fils unique François-Jean, baptisé à Plédran le 26 décembre 1771.

Jean le Nepvou paraît comme demandeur, avec son fils, dans l'arrêt du 19 août 1782.

Les Couëssurel sont une ancienne famille de Plédran qui portait d'argent à la colombe de sable posée sur un croissant de gueules et tenant en son bec un rameau d'olivier de sinople, aliàs d'argent au coq de sable empiétant sur un vol de même. (René Kerviler. — Bio-bibliographie bretonne, T. 10, p. 470).

François Couëssurel, seigneur du Fresche, était fils de Toussaint René, seigneur du Fresche, décédé en 1708, et de Anne Auffray.

Cette famille à formé plusieurs branches, dont les Couëssurel de la Villenizan, qui portent le nom de l'ancienne seigneurie possédée, au XVIème siècle, par les le Nepvou.

Marie Couëssurel de la Villenizan épousa, en 1802, Louis-Mathieu Prud'homme, fils de Louis-Jean Prud'homme, maire de Saint-Brieuc et député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) aux Anciens, en l'an XI, et grand-père de l'un imprimeur.

 

Xème DEGRÉ. — MATHURIN LE NEPVOU DE CARFORT, écuyer (1738-1782...).

Mathurin, troisième fils de François le Nepvou, chevalier de Carfort, fut baptisé à Saint-Michel le 26 mai 1738.

Il épousa, à Plérin, le 9 janvier 1770, « demoiselle Françoise le Nepvou fille d'écuyer Guillaume le Nepvou et de dame Marguerite Silvestre, du village de la Ville-au-Roux » (V. plus loin), avec dispense du 3ème au 4ème degré de consanguinité. (Archives de Ch. le Nepvou de Carfort).

De cette union sortit :
Guillaume-Louis, baptisé à Saint-Michel le 15 avril 1773, qui intervient, avec son père, dans l'arrêt du 19 août 1782.

Aucun des descendants de François le Nepvou, chevalier de Carfort, ne semble avoir survécu à la Révolution ; du moins, nous n'en connaissons aucune trace.

 

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RAMAGE ISSU DE JEAN LE NEPVOU, ÉCUYER, SEIGNEUR DE LA ROCHE.

 

VIIIème DEGRÉ. — JEAN LE NEPVOU, écuyer, seigneur de la Roche (1672-1739).

1672. - Jean le Nepvou, troisième fils de Guillaume le Nepvou, seigneur de Carfort, et de Marguerite Perrot, fut baptisé à Saint-Michel, le 1er février 1672. (Arrêt du 19 août 1782).

Il reçut, en partage, la terre de la Roche, voisine de celle de Kerfort, dans la paroisse de Saint-Michel.

1702. — Il fut compris, avec ses frères, dans le jugement du 30 mars 1702 (V. Pièces just. n° 39) par lequel Me Béchameil de Nointel déclare l'ordonnance par lui rendue, le 27 janvier 1700, en faveur de François le Nepvou, seigneur de Carfort, commune à plusieurs autres le Nepvou.

Ce jugement fut notifié, le 29 avril suivant, à noble homme Jacques Ruffet, sr de la Lande, maire de Saint-Brieuc, le sommant de rayer les noms des dits le Nepvou, « entre autres de Jan le Nepvou qui demeure chez Jean Perrot, son oncle, aux Plainesville » du rôle de la capitation dont ils sont exempts à défaut de biens. Cette mention nous indique qu'à cette date Jean le Nepvou n'avait encore reçu aucun apanage.

1708. — Le 14 février 1708, nous trouvons le mariage « d'Ecuier Jean le Nevou, sr de la Roche, de la paroisse de St-Michel de St-Brieuc, et de Thérèse Fouré, de la paroisse de Languieux », en présence d'écuyers François et Maurice le Nevou, et signé : Jean Perrot, Ollivier Geffrain, Jan le Nevou, Jacques Geffrain, Maurice le Nevou, Pierre Helloco, recteur. (Reg, paroissial de Langueux. — Coll. Ch. le Nepvou de Carfort).

1739. — Il mourut le 30 janvier 1739, à l'âge de 67 ans (Reg. paroissial de Saint-Michel), et par acte du 18 février suivant, dame Thérèse Fouré fut instituée tutrice de ses enfants mineurs, Jean-Louis, Mathurin, Yvonne et Thérèse. Dans cet acte on trouve, au nombre des parents, écuyers Olivier et Guillaume, frères des mineurs, Ecuyer François le Nepvou et son fils, oncle et cousin germain des mineurs. (Arrêt du 19 août 1782).

Du mariage de Jean le Nepvou, écuyer, sr de la Roche, sont issus :

1° Olivier, baptisé le 30 novembre 1709, qui figure, en 1743, au mariage de son frère. (V. plus loin).

2° Guillaume, qui suit.

3° Jean-Louis, décédé le 17 août 1745.

4° Mathurin-Jacques, dont nous parlerons après Guillaume.

5° Yvonne, baptisée le 7 mars 1723, parrain : Yves le Nepvou, marraine : Marguerite le Nepvou, qui épousa, le 30 juillet 1748, Louis Poitevin. (Com. par M. Anne-Duportal).

6° Thérèse.

Une famille Fouré, srs de la Ville-Bessac (évêché de Nantes), portait d'azur au lion d'argent au chef d'hermines (arm. 1696), mais nous ignorons si l'on peut y rattacher Thérèse Fouré.

 

IXème DEGRÉ. — GUILLAUME LE NEPVOU, écuyer, sr de la Roche (1711-1782...).

1711. — Guillaume le Nepvou, deuxième du nom, fils « d'Ecuyer Jean le Nepvou et de dame Thérèse Fouré, son épouse, sieur et dame de la Roche » fut baptisé, à Saint-Michel, le 12 avril 1711. (Arrêt du 19 août 1782).

1743. — Il épousa, le 15 janvier 1743, à Plérin, demoiselle Marguerite Sylvestre, fille de defunt François et de Jacquemine le Mée « aux fins de dispense de leur parenté du deux au tiers degré » en présence de Jacquemine le Mée, Louis-Nicolas Belhomme, écuyer Olivier le Nepvou, François Silvestre, Jean Hamon, et autres. (Arch. de Ch. le Nepvou de Carfort).

1768.« Guillaume le Nepvou de la Roche » siégea, dans l'ordre de la noblesse, aux assises des Etats généraux de Bretagne de 1768. (Potier de Courcy).

1782. — Il intervient, comme demandeur, avec son fils, dans l'arrêt du 19 août 1782. (V. Pièces just. n° 43).

Du mariage de Guillaume le Nepvou, sr de la Roche, et de Marguerite Sylvestre, sont issus :

1° Guillaume-Jean, baptisé à Plérin, le 5 juin 1760 « fils d'écuyer Guillaume le Nepvou, sieur de la Roche, et de dame Marguerite Silvestre, son épouse, sieur et dame de la Ville-au-Roux » (Arrêt du 19 août 1782).

2° Jacquette-Thérèse, baptisée le 8 janvier 1745.

3° Marguerite-Yvonne, baptisée le 27 novembre 1747.

4° Anne, qui épousa, le 15 octobre 1769, Louis-Nicolas Belhomme. (Com. par M. Anne-Duportal).

Les Sylvestre, ramage de Coetmeur, Srs de Kerdidreux et de Guicnévez (paroisse de Plounévez), etc., portaient d'argent à l'orle de 6 croisettes recroisettées d'azur, à l'écu en abyme de gueules, qui est Coëtmeur, chargé d'un croissant d'argent, Jean Sylvestre était trésorier de Bretagne en 1460.

 

IXème DEGRÉ. — MATHURIN-JACQUES LE NEPVOU DE LA ROCHE, écuyer (1720-1782 ...).

1720. — Mathurin-Jacques « fils légitime d'Ecuyer Jean le Nepvou, seigneur de la Roche et de dame Thérèse Fouré », fut baptisé à Saint-Michel, le 28 novembre 1720. (Arrêt du 19 août 1782).

Il épousa Michelle-Marie-Gabrielle Traouez, fille de Messire Jean-Baptiste Traouez et de Michelle Perrot, dont :

Marie-Anne, baptisée à Saint-Michel, le 21 avril 1754, qui épousa, le 3 mai 1774, noble François-Yves-Marie-Xavier le Saulnier de la Hautière.

« Marie-Anne le Nepvou, dame de la Hautière », paraît à Tressignaux, le 23 avril 1776, dans un baptême de cloches, comme représentant les parrain et marraine, qui sont le duc d'Aiguillon et la comtesse de Quelen. (Archives du Cte H. le Nepvou de Carfort).

Les le Saulnier srs de Vaubello, etc., portaient d'azur à 3 poissons d'or posés en fasce l'un sur l'autre.

En 1774, la ferme des seigneuries de Plélo, Tressignaux et Loursière, de la baronnie de Pordic, des fiefs de la Villepied, du Boisveloup et de Boeuves fut concédée par le duc d'Aiguillon aux sieur et dame de la Hautière pour la somme annuelle de 55.200 livres. (Archives des Côtes-d'Armor. — B. 870).

Il semble que les le Nepvou de la Roche soient représentés dans la paroisse de Plérin, entre autres par : Guillaume le Nepvou, né le 4 juin 1851, qui se dit fils d'autre Guillaume et issu des le Nepvou de la Roche. Il a trois enfants savoir :

1° François-Jean-Marie-Guillaume, né le 13 mars 1886.

2° Louise-Marie-Mathurine, née le 27 juillet 1889.

3° Marie-Françoise-Jeanne, née le 16 juillet 1890.

Guillaume habite au village de la Ville-Crehen et a un frère, Jean, qui habite le village de la Ville-au-Roux.

Il est vraisemblable qu'ils sont, en effet, issus des le Nepvou de la Roche, mais leur état-civil n'en fait pas mention, et nos recherches, pour établir leur attache à cette branche, sont demeurées sans résultat.

 

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RAMAGE ISSU DE JACQUES LE NEPVOU, ÉCUYER, SEIGNEUR DE LA VILLENEUVE.

 

VIIIème DEGRÉ. — JACQUES LE NEPVOU, écuyer, sr de la Villeneuve (1674-1711...).

1674. — Jacques le Nepvou, quatrième fils de Guillaume le Nepvou, seigneur de Carfort et de Marguerite Perrot, fut baptisé, à Saint-Michel, le 9 octobre 1674.

1702. — Il fut maintenu dans sa noblesse, avec ses frères, par le jugement du 30 mars 1702 (V. Pièces just. n° 39) et semble avoir pris le nom d'une terre voisine de la Roche et de Carfort.

Sa descendance n'ayant pas été mentionnée dans l'arrêt du 19 août 1782, nous était inconnue avant que nous ayons pu consulter les archives, si complètes, de M. Anne-Duportal, à Saint-Brieuc. Tous les renseignements qui suivent, extraits des registres paroissiaux de Saint-Michel, y ont été puisés.

Jacques le Nepvou, sr de la Villeneuve, épousa Yvonne Malenfant dont sont issus :

1° Barbe, baptisée le 10 juillet 1697. Parrain : Ecuyer François le Nepvou, seigneur de Carfort. Elle épousa, le 27 octobre 1725, Jacques Charpentier.

2° Yvonne, baptisée le 16 mars 1699, qui épousa Mathurin Bourel.

3° Guillaume, qui suit.

4° Yves, baptisé le 13 octobre 1704, présent en 1729 au mariage de François le Nepvou, chevalier de Carfort, et de Jeanne Renouard. Il épousa, le 1er février 1731, Marie-Anne Belhomme, dont une fille, Marie-Anne, baptisée le 29 mai 1732, mariée, le 20 juillet 1757, à Guillaume Gaubert.

5° Marguerite, baptisée le 21 août 1709, qui épousa, le 20 mai 1735, Olivier André.

6° Jacques, baptisé le 1er mars 1711, sr de la Villeneuve, qui mourut le 28 novembre 1779.

Les Malenfant, srs de la Grationnaye et de la Provotaye (paroisse de Malensac), ont paru aux réformations de 1727 à 1513.

Les Charpentier, srs de la Moulinière, de la Chesnaye (paroisse de Ploërmel), ont été maintenus en 1669 et portaient de sable à 2 espées d'argent en sautoir la pointe en bas.

Les Gaubert, srs de Cerisay, portaient d'azur à 2 mâcles d'argent en chef et 1 coq. de même en pointe, écartelé d'argent à 6 billettes d'azur 2. 1 et 1. 2, et 1 croissant de même en pointe (arm. 1696).

 

IXème DEGRÉ. — GUILLAUME LE NEPVOU, écuyer, sr de la Ville-Chapet (1702-1731...).

Guillaume le Nepvou, fils de Jacques, sr de la Villeneuve, et de Yvonne Malenfant, fut baptisé le 13 janvier 1702. Parrain : Ecuyer Morice le Nepvou, marraine : delle Etiennette le Nepvou.

Il épousa Louise Gracon, dont sont issus :

1° Barbe, baptisée le 3 avril 1724. Parrain : Ecuyer François le Nepvou, seigneur de Carfort.

2° Jacques, baptisé le 25 janvier 1726. Parrain : Ecuyer François le Nepvou, seigneur de Carfort.

3° Guillaume, décédé le 26 février 1730, à 7 mois.

4° Yves, baptisé le 23 mai 1731, qui épousa, le 28 avril 1776, Perrine-Louise Caudan. Il est dit sieur de la Ville-Chapet en 1780. (V. plus loin).

5° Guillaume, baptisé le 21 octobre 1733, vivant en 1780.

6° Catherine, qui épousa 1°, le 15 décembre 1759, Jean Vauvert, 2°, le 2 décembre 1769, Jean le Glastin, de Ploufragan.

Nous ne connaissons aucun représentant actuel de cette branche, qui semble avoir disparu avant la Révolution.

Généalogie de la famille des Nepvou de Kerfort.

 Pour les pièces justificatives voir Famille Le Nepvou " Famille Nepvou - Appendice et Annexe ".

(RENÉ LE NEPVOU DE CARFORT).

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