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MARÉCHAUX DE FRANCE.

 

1397. JEAN II DU NOM, SIRE DE RIEUX ET DE ROCHEFORT, chevalier, rendit de grands services au roi Charles VI, qui le pourvut de la charge de maréchal de France à la place de Louis de Sancerre, par lettres données le 19 décembre 1397. Cousin d'Olivier de Clisson, il l'accompagna en 1366 en Espagne, lorsque ce seigneur alla rejoindre l'armée du prince de Galles, et se trouva à la bataille de Navarette, où D. Henri de Transtamare, qui disputait la couronne de Castille à D. Pedro le Cruel, fut défait, et dans laquelle du Guesclin fut fait prisonnier. Il s'attacha ensuite à ce dernier, et le suivit dans plusieurs expéditions, entre autres an siége de Bécherel, en 1371. Il prit part, en 1382, à la guerre de Flandre, et se distingua à l'attaque du pont de Comines et à la bataille de Rosebeke, où le chef des Flamands Arteweld fut tué. Le sire de Rieux suivit, en 1390, le duc de Bourbon au siége de Carthage, en Afrique. Ses services lui valurent, en 1397, le bâton de maréchal de France. En 1404, lors de la descente des Anglais près de Brest, le sire de Rieux, sans attendre le duc, qui s'avançait à la tête de 2.000 hommes, les repoussa avec 700 gens d'armes, auxquels s'étaient joints des paysans, armés de fléaux, d'arcs et de fourches. Il fut envoyé l'année suivante avec un corps d'armée dans le pays de Galles, mais le succès de cette expédition ne fut pas heureux. Destitué de sa charge en 1411, il y fut rétabli en 1413, et en fut déchargé à sa prière en 1417. Il est qualifié chevalier dans le traité de Guérande, qu'il ratifia en 1365, et chevalier banneret dans une montre du 1er septembre 1380, reçue à Châlons, en Champagne, et dans laquelle il figure avec 4 chevaliers et 38 écuyers de sa chambre. Il avait épousé Jeanne de Rochefort, dame de Rochefort, de Châteauneuf, d'Assérac, vicomtesse de Donges et baronne d'Ancenis. Ce fut en qualité de baron d'Ancenis, qu'il prit place parmi les barons, aux Etats généraux de 1386. Il mourut à l'âge de 75 ans, dans son château de Rochefort.

Le sceau du maréchal de Rieux, donné par Dom Morice dans ses Planches, représente un écu écartelé au 1 et 4 d'azur à 9 besants d'or, qui est de Rieux, au 3 et 4 vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort ; en abîme, un écusson chargé d'un lion passant. La devise des Rieux était : A tout heurt Bellier, à tout heurt Rieux ; et aussi : Tout un.

Dans un mémoire présenté au roi en 1702, par René de Rieux, marquis d'Ouessant, et dans lequel sont relatées toutes les alliances de sa maison avec celle de France et plusieurs autres maisons souveraines, on trouve une généalogie des Rieux commençant à Conan Mériadec, premier roi de Bretagne en 383, et se continuant sans interruption jusqu'à René, marquis d'Ouessant. On y voit, que le premier qui prit le nom de Rieux vivait en 546, qu'un autre fut tué à Roncevaux, etc... Le roi Louis XIV, qui ne pouvait remonter avec certitude qu'à Robert le Fort, duc et marquis de France, qui vivait en 881, dut être bien étonné de voir qu'il avait pour sujet un personnage d'une si ancienne et d'une si illustre origine [Note : Les trois races de nos rois n'en forment probablement qu'une seule ; toutefois la filiation de la troisième n'est régulièrement établie par titres que depuis Robert le Fort. Cette antiquité et cette noblesse placent la maison de Bourbon bien au-dessus de toutes les autres races royales de l'Europe]. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que cette descendance n'est nullement prouvée, vu la rareté des titres existant dans ces temps reculés. Néanmoins, il est bien probable que les sires de Rieux descendent des anciens souverains de Bretagne. Nous voyons en effet, dans une charte de l'an 860 environ, rapportée par Dom Morice, que le duc Alain le Grand était dans son château de Rieux, lorsqu'on vint lui apprendre la maladie de son fils Guerech. C'est à ce Guerech que d'Argentré remonte la filiation des sires de Rieux ; il est en effet bien supposable que le duc Alain ait donné le château de lieux à l'un de ses enfants. Toutefois, la généalogie précitée ne fait aucune mention de ce Guerech, mais d'un Hector de Rieux, qui vivait en 861, et dont le fils, nominé Hencard, aurait fondé le prieuré de Redon. Cet Hencard ne fonda pas le prieuré de Redon, comme l'indique le mémoire, mais il lui donna le tiers de sa terre de Rieux, ainsi que nous l'apprend une charte de ce prieuré, de l'an 862.

M. Levot, dans ses Biographies bretonnes rapporte qu'on voit, par les procès-verbaux des Etats de Bretagne de 1670 à 1680, que les seigneurs de Rieux étaient considérés comme descendants de Rodald de Rieux, petit-fils d'Alain Re-bras ou le grand roi, qui leur avait transmis à titre d'héritage la ville de Rieux.

Cette maison a produit deux maréchaux de France, un maréchal de Bretagne, un chevalier de l'Hermine et nombre de personnages remarquables, parmi lesquels nous citerons Alain, qui accompagna le duc Conan IV au siége de Combourg, en 1060 ; Rolland, croisé en 1185, et Gilles, croisé en 1248 ; Rolland, un des 38 chevaliers bannerets bretons qui se trouvèrent à la bataille de Bouvines, en 1214 ; Guillaume, tué au combat de la Roche-Derrien, en 1347 ; Jean Ier, chevalier banneret, capitaine de Redon en 1348 ; Guillaume, tué à la bataille d'Auray, à côté de Charles de Blois, en 1366 ; Claude, créé chevalier à la journée de Sainte-Brigitte, et fait prisonnier en 1525 à la bataille de Pavie, où il remplissait la charge de maréchal de bataille ; Guy, gouverneur de Brest, chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, qui se trouva aux batailles de Saint-Denis, de Dreux, de Moncontour et de Jarnac, ainsi qu'aux siéges de La Rochelle, de Saint-Jean d'Angély et de Lusignan, où il fut blessé ; René, marquis d'Ouessant  chevalier de l'ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes, gouverneur de Brest, etc.

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1417. PIERRE DE RIEUX, SIRE DE ROCHEFORT, DE CHATEAUNEUF, D'ASSÉRAC, fut pourvu de la charge de maréchal de France, après la mort de son père, par lettres données à Paris le 4 août 1417. Il est qualifié écuyer banneret et maréchal de France dans un compte de Macé Héron, trésorier du roi, de l'an 1419, et dans une montre de la même année. Il défendit la ville de Saint-Denis contre les Anglais en 1435 , reprit sur eux Dieppe, la même année, et leur fit lever le siége d'Harfleur en 1438. Il fut fait prisonnier devant la porte du château de Compiègne par Guillaume de Flavy, écuyer, vicomte d'Assy, sr. de Montauban et capitaine de la ville de Compiègne, et mourut d'épidémie en prison, sans laisser de postérité.

Plusieurs auteurs ont commis, au sujet de Jean et de Pierre de Rieux, maréchaux de France, et de Jean V de Rieux, maréchal de Bretagne, quelques erreurs qu'il est utile de signaler. Le P. Anselme, dans la première édition qu'il a donnée de son ouvrage des Grands Officiers de la couronne, ouvrage en deux volumes in-4°, imprimé à Paris en 1674, a compris parmi les maréchaux de France Jean V de Rieux, comte d'Harcourt, qui fut maréchal de Bretagne ; mais les continuateurs de son ouvrage ont réparé cette erreur dans la grande édition imprimée en 1713. Ils ont aussi omis avec raison Tanneguy du Chastel, que le P. Anselme, dans la première édition de son ouvrage, et Le Laboureur, dans son Histoire de la Maison des Budes avaient classé au nombre des maréchaux de France. Le titre de maréchal des guerres du dauphin, que prenait Tanneguy du Chastel, les aura sans doute trompés.

D'Argentré, dans son Histoire de Bretagne, dit aussi, page 1039, que, le 9 février 1518, décéda messire Jean, sire de Rieux, maréchal de Bretagne, âgé de 71 ans, homme avisé, vigilant, industrieux et grand capitaine, ayant fait preuve de valeur en diverses rencontres et grandes charges, au moyen de quoi il était maréchal de France, étant le second de sa maison qui fût revêtu de cette dignité. Mais d'Argentré se trompe, car ce fut Pierre de Rieux, et non Jean de Rieux, maréchal de Bretagne, qui fut le second maréchal de France appartenant à la maison de Rieux [Note : Nous avons vu figurer, dans une liste de connétables, maréchaux, amiraux et officiers généraux appartenant à la Bretagne, Jean de Brosse, comte de Penthièvre, maréchal de France. C'est une erreur, car Jean de Brosse, sr. de Saint-Sévére et de Bonssac, maréchal de France en 1427, ne fut pas comte de Penthièvre ; mais son fils, aussi nommé Jean, devint comte de Penthièvre, par suite de son mariage avec Nicole de Blois, dite de Bretagne, comtesse de Penthièvre, vicomtesse de Limoge].

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1429. GILLES DE LAVAL, SEIGNEUR DE RETZ, DE PRINCÉ, D'INGRANDE, DE CHANTOCÉ, chevalier, conseiller et chambellan du roi, fut créé maréchal de France en 1429. Il descendait de Mathieu de Montmorency, connétable de France, qui épousa 1° Gertrude de Soissons, dont il eut un fils nommé Bouchard, qui continua le nom de Montmorency ; 2° Emma de Laval, qui lui donna un fils nommé Guy, qui prit le nom et les armes de Laval. Cette seconde maison de Laval se divisa en plusieurs branches, dont l'une prit le nom de Retz, par suite du mariage de Foulque de Laval avec Jeanne Chabot, dame de Retz. C'est de cette branche qu'est issu Gilles de Laval, qui devint maréchal de France. Il était fils de Guy de Laval II du nom, sire de Retz, et de Marie de Craon, dame de la Suze. Il donna dès sa jeunesse des preuves de sa valeur, se trouva au siége d'Orléans, ainsi qu'à la prise des forteresses d'Yenville, de Jarzeau, de Melun et de Beaugency. Il assista à Reims au sacre du roi Charles VII, et contribua à faire lever aux Anglais le siège de Lagny. Ses services lui valurent le bâton de maréchal de France, qu'il reçut en 1429.

Il possédait, tant de son chef que de celui de sa femme, Catherine de Thouars, des biens immenses, qu'il dissipa totalement. Quand il sortait, il se faisait accompagner par une troupe de 200 cavaliers. Les prêtres qui composaient sa chapelle étaient crossés et mitrés comme les évêques. Les procès qui eurent lieu entre ceux qui avaient acheté ses terres et ses héritiers, font penser qu'il était atteint d'aliénation mentale. Adonné aux sciences occultes, il devint la proie de misérables de bas étage, qui exploitèrent sa crédulité, et le poussèrent à commettre une infinité de crimes. Ils ne furent pas impunis. Emprisonné par l'ordre de l'officialité de Nantes, Gilles de Retz fût condamné par arrêt du 5 octobre 1441, à être brûlé vif sur la prairie de Bièce ; mais, en considération de ses services passés et de sa haute naissance, le duc permit qu'il fût étranglé auparavant. Il mourut, au reste, confessant ses fautes et plein de repentir.

Gilles de Retz a donné lieu à la légende de Barbe-Bleue, nom sous lequel il est connu des habitants de Nantes et de ses environs, chez lesquels il a laissé un terrible renom. Il n'eut qu'une fille, Marie de Laval, dame de Retz, qui épousa en premières noces Prégent de Coëtivy, amiral de France, et en secondes noces André de Montfort, dit de Laval , sr. de Lohéac, maréchal de France. Marie de Laval n'eut point d'enfants de ces deux mariages. Suivant d'Argentré, Gilles de Retz eut une soeur nommée Jeanne, qui dissipa tout son bien, et un frère René de Retz, sr. de la Suze, dont la fille, mariée au sr. de Chavigny, mourut sans hoirs. « Dieu le créateur, ajoute-t-il, se desplut de ceste maison qui était fort grande, tellement qu'il n'en sortit point d'enfants, et s'en alla en dissipation ».

Dom Morice a donné dans ses Planches, le sceau de Gilles de Retz, à la date de 1436. Il représente un écu d'azur semé de fleurs de Lys, chargé d'un écu de gueules à la croix d'argent. Supports, 2 anges qui soutiennent un casque. Cimier, un léopard. Légende, .... Gilles + sire de Rais. L'écu fleurdelysé représente les armes de Thouars, et celui placé en abyme, celles des anciens sires de Retz, du nom de Sainte-Croix.

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1439. ANDRÉ DE MONTFORT, dit DE LAVAL, chevalier, sr. de Lohéac, de Retz, de Lanvaux , de Kergorlay, souvent désigné par le nom de maréchal de Lohéac, était fils de Jean de Montfort, sr. de Kergorlay, qui épousa Anne de Laval, dame de Laval et de Vitré, unique héritière de cette maison, à condition d'en prendre le nom et les armes. Cette stipulation donna lieu à l'existence d'une troisième maison de Laval. André de Montfort devint sr. de Retz, par son mariage avec Marie de Laval, dame de Retz, veuve de Prégent de Coëtivy, amiral de France.

Il fut armé chevalier à l'âge de douze ans au combat de la Gravelle en 1423, fait qui eût bien étonné les chevaliers du temps de Philippe-Auguste ; mais au XVème siècle, époque de la décadence de la chevalerie, on faisait quelquefois exception à la règle générale pour les princes et les hauts barons. Sa mère, avant le combat, lui avait donné le commandement de ses troupes, et son aïeule Jeanne de Laval, lui avait ceint l'épée au côté, lorsqu'il vint prendre congé d'elle. Les Anglais l'ayant fait prisonnier, en 1428, dans son château de Laval, l'imposèrent à une rançon de 24.000 écus. L'année suivante il se trouva au siége d'Orléans, à la bataille de Patay, puis, ayant quitté la charge d'amiral qu'il possédait depuis 1437, il fut créé, en 1439, maréchal de France, en remplacement de Pierre de Rieux, sire de Rochefort. Il prit part aux siéges de Pontoise, du Mans, de Coutances, de Caen, de Cherbourg, de Bayonne et de Cadillac, ainsi qu'aux batailles de Formigny et de Castillon, gagnées en 1450 et 1453 sur les Anglais. Depuis, le roi le rétablit dans sa charge d'amiral, et lui donna le collier de l'ordre de Saint-Michel en 1469. Il mourut à l'âge de 75 ans en 1486, sans laisser d'enfants de Marie de Laval, sa femme.

D'Argentré donne pour auteur à la maison de Montfort-Gaël, Erec, frère de Budic, roi de Bretagne en 438, de qui il reçut les terres de Gaël, Baignon et Montfort. Aussi, ajoute-t-il, la terre de Gaël est une des plus anciennes marques de seigneurie qui soit en Bretagne, où il reste un vieux château, dont on ne voit que les fossés et quelques murailles. La ville de Montfort près de Rennes, appelée aussi Montfort-la-Canne, était le chef-lieu des possessions de la maison de Montfort. Le surnom de la Canne lui fut donné par suite d'un miracle qui y arriva autrefois, et dont d'Argentré donne le récit. Nous le rapporterons, parce que les traditions sont toujours curieuses, et mettent souvent sur la voie des origines des familles et des localités.

Sous cet Evesché, dit d'Argentré, est située la ville de Montfort, distante de Rennes de quatre lieues, et tirant sur les landes de Bretagne, qui est la seigneurie et titre des seigneurs de Montfort, desquels la maison est périe en celle de Laval, qui depuis cent ans se sont dits comtes, et en obtinrent déclaration du roi Louis XII, qui est en nos régistres, combien que leurs anciens tiltres ne fussent pas véritablement tels ; mais toutefois, c'est une très-ancienne maison et puissante en Bretagne, dont sont issus de fort vaillants hommes, voire du temps de Sigebert. Je ne veux passer de dire une chose célèbre en ce lieu, que beaucoup de gens ont difficilement crue, mais très-véritable, non d'une fois seulement, mais d'un long temps, advenant autrefois d'an en an, depuis plus rarement. Il y a, aux faubourgs de cette ville, une église parochiale de Saint-Nicolas, et à peu d'espace de là, il y a un étang situé au-dessous du château de cette seigneurie : de cet étang par plus de 100 et 200 ans, il sortait au passé une canne sauvage, le jour de saint Nicolas 9 de may, venait en ceste église avec nombre de petits canne tons, et parmi le peuple qui se trouvait souvent de trois à quatre mille personnes, choisissait son chemin et se rendait à l'église, y demeurant un espace de temps, sans s'effaroucher ny rien montrer de sa condition naturelle : et y ayant séjourné quelque temps, retournait en son étang tout paisiblement, sans pouvoir estre remarquée, restant dedans. Depuis quelques années elle a fait cela, mesme, mais plus rarement et non tous les ans. Cela se remarque estre advenu depuis 200 ans en ça, par les comptes des deniers des paroisses, entre lesquels on trouve avoir été comptées les offrandes données le jour que ladite canne venait en ladite église. Ce que j'ai voulu escrire, sachant que les estrangers l'ont sceu et escrit jusqu'en Italie, se trouvant au livre de Baptiste Fulgose (Fregoso), grand personnage qui fut duc de Gesnes, rapporté au livre de Dictis et factis memorabilibus, sous le tiltre de Miraculis, mesme par Chasneus, conseiller et président en la Cour du Parlement de Dijon. Je suis au temps d'avoir veu un seigneur de ce pays nommé d'Andelot, qui estait de la nouvelle religion, qui, avec mille tesmoins, n'eût pas voulu croire cela, disant que c'était artifice de quelque prestre qui avait dressé ce miracle, comme ils ont accoustumé de dire, mais aussi peu devait-il croire la parole de l'asne de Balaam, aussi peu que les corbeaux apportassent les vivres à Elie, las et ennuyé au désert ; l'Écriture toutefois dist : Si tacuerint hi lapides loquentur, qui serait encore plus difficile à croire. Il advint un jour qu'il se trouva passant à disner dans cette ville de Montfort ; cette canne y vint comme si elle eût voulu se faire voir à cest homme mal persuasible : on le luy vint dire, et soudain, sans autre accoustrement, fors les chausses et pourpoint, de haste qu'il avait, il se jetta hors de table et accourut avec quelques-uns des siens à ladite église : cette canne sans peur était sortie de l'estang et venue en toute paix parmi le peuple, qui luy fendit la voye, se rendant à l'église, où elle séjourna et demeura, et estant épouvantée de quelque chose qui se trouva là, elle se leva et s'arrêta sur un treff de l'église ; puis, quelque temps après, descendit, s'en retourna de même qu'elle était venue ; il la conduisit à la veue et la suivit jusqu'à l'estang. Depuis ce temps, autant de fois qu'on lui en parlait, il se taisait muet comme la pierre, et n'estant plus le faict en doute, il ne s'advança jamais d'en faire jugement, advouant que cette canne était véritablement sauvage, et qu'elle ne pouvait avoir été attraitte ny apprivoisée par les prestres, comme autrefois il l'avait dit.

La maison de Montfort-Gaël remonte, par titres authentiques, à Raoul, sire de Gaël, qui, suivant Dom Morice, accompagna, en 1066, Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre, et  qui reçut, en récompense de ses services, le royaume d'Eastangle, comprenant les comtés de Norfolk et de Suffolk. Il bâtit le château de Montfort, dont il prit le nom, et se croisa avec son fils Alain en 1096. Parmi les seigneurs de Montfort, nous citerons les suivants, sans établir néanmoins leur filiation.

 

RAOUL DE GAEL, II DU NOM, fut un des chevaliers qui se distinguèrent le plus dans la guerre que le duc de Bretagne, allié au roi d'Angleterre, soutint contre le roi de France et le comte de Flandre. Son nom, disent les chroniques, valait une armée. Il défendit seul, en 1117, le château de Breteuil contre toutes les forces de la France ; pas un Français n'osa y entrer, quoiqu'il en eût fait ouvrir les portes. Dans cette guerre, un seigneur breton, nommé Hugues Boterel, blessa mortellement le comte de Flandre, qui avait provoqué les Bretons au combat.

 

GUILLAUME, sr. DE MONFORT, fonda l'abbaye de ce nom. Il eut deux fils, Raoul et Geoffroi. Raoul mourut en 1162, et Geoffroi lui succéda dans la seigneurie de Montfort. Il ratifia, en 1180, avec l'assentiment de sa femme, de ses enfants, de ses barons et sujets, et de son oncle, le comte Eudon, la fondation de l'abbaye de Montfort. Le Chronicon britannicum en fait mention en ces termes : Obiit Gaufridus Monlefortis strenuus miles et per omnia laudabilis MCLXXXI.

 

GUILLAUME, sr. DE MONFORT confirma les donations faites par ses prédécesseurs Geoffroi et Guillaume à l'abbaye de Montfort. Il assista avec Raoul, probablement son fils, à la fondation de la ville de Saint-Aubin-du-Cormier par le duc Pierre Mauclerc, en 1225. Le sceau de Guillaume de Montfort, donné dans les Planches de Dom Morice à la date de 1230, le représente à cheval, l'épée à la main, tenant dans la gauche un bouclier sur lequel on voit une paire de forces [Note : On appelle forces, en terme de blason, un instrument à deux branches, en forme de ciseaux, dont on se sert pour couper les cuirs et pour tondre les draps. Il paraît en pal, la pointe en haut]. Les sceaux équestres n'étaient employés que par les hauts barons.

 

RAOUL DE MONTFORT, probablement celui dont nous venons de parler, est mentionné parmi les 38 chevaliers bannerets bretons qui se trouvèrent, en 1214, à la bataille de Bouvines. Il était frère d'Amaury, dont le sceau, gravé dans les Planches de Dom Morice à la date de 1215, représente un coticé d'argent et de gueules de 14 pièces, au franc quartier d'argent.

 

JOSSELIN DE ROHAN était seigneur de Montfort en 1230, du chef de sa femme, Mahaut ou Mathilde de Montfort, qui avait épousé en premières noces Alain de Montauban ; mais plus tard, la seigneurie de Montfort revint à la maison de ce nom.

 

RAOUL, sr. DE MONTFORT, fit un accord, en 1285, avec Alain de Montauban. Il accompagna Philippe le Hardi dans son expédition en Aragon.

D'après une enquête de 1294, le seigneur de Montfort devait deux chevaliers d'ost (cavaliers armés de toutes pièces), pour sa terre de Gaël, et deux autres pour celle de Montfort.

 

RAOUL VI, chevalier, partisan de Charles de Blois, fut tué au siége de la Roche-Derrien, en 1347, d'après une lettre de Robert d'Avesbury, insérée dans les notes des chroniques de Froissart.

 

RAOUL VII, chevalier, servait avec 5 écuyers et 6 archers, sous le maréchal de Nesle. La quittance de ses gages, datée du 14 juillet 1351, est scellée en cire rouge d'un signet, où l'on voit un casque couronné, surmonté d'une tête de loup. Il suivit le parti de Charles de Blois, fut fait prisonnier, en 1364, à la bataille d'Auray, et paya 40.000 écus pour sa rançon.

 

RAOUL VIII, chevalier banneret, servait en 1378, avec 2 chevaliers et 27 écuyers de sa chambre. Son sceau, apposé à la quittance de ses gages, représente une croix guivrée ou gringolée. Il fit fortifier, en 1376, son château de Montfort. Il est qualifié par le duc d'amé et féal cousin, dans des lettres du 19 mars 1386. Il prit part, en 1371, à la bataille de Chisey, et au siége de Brest en 1373. 11 épousa Jeanne de Kergorlay, dont il eut un fils nommé Jean, marié en 1404 à Anne, dame de Laval et de Vitré, à condition que lui et ses descendants prendraient les nom et armes de Laval. Il prit le nom de Guy XII, et mourut à Rhodes, en revenant de la Palestine, en 1415. Il eut trois fils : Guy, qui lui succéda sous le nom de Guy XIII, connue sr. de Laval et de Vitré ; 2° André, sr. de Lohéac , qui fut, en 1437, maréchal et amiral de France, et chevalier de Saint-Michel ; 3° Louis, sr. de Châtillon et de Comper, chevalier de Saint-Michel, grand maître des eaux et forêts de France, gouverneur do Paris, du Dauphiné, etc.

 

GUY XIII, SIRE RE LAVAL, VITRÉ, MONTFORT, etc., devint comte de Laval par érection de cette baronnie en comté, en 1429. Il épousa : 1° Isabelle de Bretagne, fille du duc Jean V ; 2° Françoise de Dinan, dame de Châteaubriant. De sa première femme, il eut Guy XIV, qui lui succéda dans le comté de Laval ; Jean, sr. de la Roche-Bernard ; Pierre, archevêque et duc de Reims, pair de France ; Artuse, Jeanne et Françoise. Du second mariage naquirent Pierre de Laval, qui mourut sans avoir été marié ; Jacques, sr. de Beaumanoir, dont le fils nommé François mourut sans postérité, et François, qui fut seigneur de Châteaubriant.

 

GUY XIV, COMTE DE LAVAL, sr. DE VITRÉ, MONTFORT, DU GAVRE, etc., devint, sous Charles VIII, grand maître de France. Il n'eut qu'un fils mort au berceau.

 

GUY XV, COMTE DE LAVAL Sr. DE VITRÉ, MONTFORT, QUINTIN, DU GAVRE, neveu de Guy XIV, lui succéda au comté de Laval. Il fut chevalier de l'ordre du roi et gouverneur de Bretagne. Il épousa : 1° Charlotte d'Aragon, princesse de Tarente, fille de Frédéric d'Aragon, roi de Naples et de Sicile ; 2° Anne de Montmorency ; 3° Antoinette de Daillon. Il eut, de sa première femme, Guy et Louis de Laval, morts jeunes ; François de Laval., comte de Montfort, tué au combat de la Bicoque, en 1522 ; Catherine, mariée en 1518, à Claude, sire de Rieux et de Rochefort, comte d'Harcourt, dont elle eut une fille nommée Renée, qui succéda à son oncle Guy XVI au comté de Laval, et prit le nom de Guyonne XVII. De la seconde femme de Guy XV, comte de Laval, vinrent : 1° Guy XVI, comte de Laval, chevalier de l'ordre du roi, mort en 1547, sans laisser de postérité de son mariage avec Claude de Foix, fille d'Odet, sr. de Lautrec, maréchal de France ; 2° Marguerite de Laval, mariée à Louis de Rohan, sr. de Guéméné ; 3° Anne de Laval, qui épousa Louis de Silly, sr. de la Roche-Guyon. De sa troisième femme il eut : 1° François de Laval, mort jeune ; 2° Charlotte, mariée en 1547 à Gaspard de Coligny, amiral de France.

Jean de Laval, sr. de Châteaubriant et de Candé, chevalier de l'ordre du roi, en 1521 gouverneur et amiral de Bretagne, était fils de François de Laval, second fils de Guy XIII, comte de Laval, et de Françoise de Dinan, dame de Châteaubriant. Ce Jean de Laval mourut sans postérité. Ainsi s'éteignit la maison de Montfort-Laval, une des plus illustres de Bretagne, et qui s'était alliée aux maisons princières de Bretagne, de Bourbon, d'Aragon, d'Alençon, et à celles de la Trémoille, de Montmorency, de Foix, de Rieux, de Tournemine, de Dinan, de Malestroit, de Rohan, de Kergorlay, de Coligny, etc...

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1476. PIERRE DE ROHAN, sr. DE GIÉ, DUC DE NEMOURS, COMTE DE MARLE ET DE PORCIEN, chevalier, fut créé maréchal de France le 11 octobre 1476. Il fut en outre, conseiller et chambellan des rois Charles VIII et Louis XI, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, capitaine de 100 lances fournies, gouverneur d'Anjou, lieutenant-général en Bretagne, en Champagne, ainsi qu'au pays et duché de Guyenne. Le roi lui donna aussi, après la mort de Louis de Bourbon, amiral de France, la capitainerie de Granville, et lui fit des dons considérables, dont on peut voir le détail dans les Preuves de l'histoire de Bretagne de Dom Morice.

Le maréchal de Gié défendit, en 1486, la Picardie contre les entreprises de l'archiduc d'Autriche, remporta des avantages signalés sur les ducs de Gueldre et de Brabant, et commanda, en 1495, l'avant-garde française à la bataille de Fornoue. Il accompagna aussi Louis XII dans son expédition en Italie, et assista à son entrée solennelle à Gênes, en 1502.

Le roi Louis XII étant tombé dangereusement malade, en 1504, la reine Anne crut sa mort prochaine et se disposa à retourner en Bretagne. Elle envoya ses bagages à Angers, dont le maréchal était gouverneur. Il les fit arrêter et en instruisit le roi, qui lui témoigna toute sa satisfaction de sa conduite. Mais la reine ne lui pardonna jamais, et pour se venger, elle fit instruire son procès par le Parlement de Toulouse, qui rendit un arrêt par lequel le maréchal était privé de ses pensions et suspendu pendant cinq ans de sa charge, avec défense d'approcher de la cour de dix lieues. La défense du maréchal fut très-belle et dut plusieurs fois faire rougir ses juges. Il déclara qu'il était issu de grande et noble lignée, parent de plusieurs grands seigneurs et princes du royaume, qu'il était entré au service du roi Louis XI aussitôt qu'il avait su monter à cheval, qu'il avait fidèlement servi les rois de France pendant quarante ans, qu'il n'avait jamais été repris d'aucun cas vilain et déshonnête, mais qu'il avait toujours été réputé prudent, sage, sobre en son parler, et loyal serviteur des rois ; qu'il y avait si peu de vraisemblance dans les rapports faits contre lui, qu'un homme sensé ne s'imaginerait jamais que les discours qui lui ont été attribués aient pu sortir de la bouche d'un ancien chevalier sans reproche ; qu'ayant construit des bâtiments somptueux, pour lesquels il avait dépensé des sommes considérables, il n'avait néanmoins fait élever aucune fortification , preuve que c'était calomnieusement qu'on lui imputait d'avoir voulu s'élever au-dessus des autres seigneurs du royaume.

Il mourut à Paris, le 22 octobre 1513, à l'âge de 62 ans dans le palais des Tournelles, que le roi lui avait donné en 1500. Il avait épousé : 1° Françoise de Penhoët, vicomtesse de Fronsac ; 2° Marguerite d'Armagnac, duchesse de Nemours. Du premier lit il eut : 1° Charles de Rohan, sr. de Gié, vicomte de Fronsac, en 1498 grand échanson de Franco ; 2° François, archevêque de Lyon ; 3° Pierre de Rohan, sr. de Frontenay, qui fut tué en 1525 à la bataille de Pavie.

Cette illustre maison, la première de Bretagne après celle des ducs, remonte à Nominoë, roi de Bretagne, qui mourut en 851. Conan le Tort, comte de Rennes, un de ses descendants, qui vivait en l'an 980, fut père de Geoffroi Ier, duc de Bretagne, qui mourut en 1008 , et de Juthael, qui fut le premier comte de Porhoët. A Juthael succédèrent successivement dans le comté de Porhoët, Guéthénoc, Josselin et Eudon, qui furent aussi vicomtes de Rennes. C'est le dernier qui donna, vers l'an 1100, à Alain, son troisième fils, la vicomté de Rohan, dont il prit le nom. On voit, par cet aperçu, que la maison de Rohan, issue des anciens souverains de Bretagne, ne le cède en naissance et en ancienneté à aucune des maisons princières de l'Europe [Note : Il serait peut-être difficile, de prouver par titres authentiques que la maison de Rohan remonte, ainsi que l'a indiqué Dom Morice, dans la généalogie qu'il a donnée des comtes de Rennes et de Vannes, à Nominoé, roi de Bretagne, en 850 ; mais il paraît certain, d'après du Paz, le Laboureur et Gallet, que les vicomtes de Rohan descendent de Juthaël, fils puîné de Conan le Tort, comte de Rennes, qui fut le premier comte de Porhoët. Cette origine n'est pas plus noble que celle des comtes de Vannes, de Nantes, de Léon, de Cornouailles, de Penthièvre, etc., issus également des princes bretons qui s'étaient partagé le territoire de l'Armorique ; mais, néanmoins, la maison de Rohan a toujours été considérée comme la plus illustre de ces races et la première après celle des souverains. On ne conçoit donc pas ce reproche adressé à Dom Morice de n'avoir entrepris son Histoire de Bretagne que pour donner une origine princière aux Rohan].

La grandeur de cette maison est bien caractérisée par sa devise : Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan suis.

Alain de Rohan, dit le Jeune, se croisa en 1185 ; Josselin fut un des 38 chevaliers bannerets bretons qui prirent part en 1214, à la bataille de Bouvines. Cette maison a produit en outre, des chevaliers bannerets, un chevalier de l'Hermine, deux chanceliers de Bretagne, deux maréchaux de France, deux grands échansons et trois grands veneurs de France, des lieutenants généraux, un vice-amiral, des chevaliers des ordres, des archevêques, des cardinaux, des grands aumôniers de France, etc.

 

SCEAUX DIVERS DES ROHAN.

1184. — Sur un sceau de l'an 1184, Alain, vicomte de Rohan, est représenté à cheval, tenant une épée de la main droite, et de la gauche un bouclier. Il est également représenté à cheval dans un autre sceau de très-grande dimension, gravé dans les Planches de Dom Morice.

1204. — De gueules à la bande d'argent. Contre-scel, un lion à la bordure nébulée. (Sceau d'Alain le jeune.) Un autre sceau du même seigneur représente un poisson.

1213. — Sceau équestre de Josselin, vicomte de Rohan. Le contre-scel est un écu plein, au chef arrondi, chargé d'un écu brisé d'un franc canton.

1216. — Sceau équestre de Geoffroi, vicomte de Rohan. Sur le bouclier on aperçoit un lion, et sur le contre-scel un lion à la bordure nébulée. Un autre sceau équestre, de l'an 1222, nous le montre avec un bouclier orné de macles. On voit 7 macles sur le contre-scel.

1298. — Sceau équestre, de moyenne dimension, d'Alain de Rohan, chevalier. Le bouclier et le caparaçon du cheval sont semés de macles. Le contre-scel contient 5 macles chargées d'une bande. Légende : Sigillum Alani de Rohan militis.

1380. — Sceau de Jean, vicomte de Rohan, semblable à ceux dont usaient les ducs de Bretagne. Le vicomte y est représenté debout, armé de toutes pièces, tenant une lance dans la main droite ; la gauche est appuyée sur un écu aux armes de Rohan, sommé d'un casque, surmonté d'une couronne fieurdelysée, d'où sort une aigle éployée. A droite, on voit un cheval portant un caparaçon semé de macles. Autour de l'écu, sont placées en orle les initiales I, R, du nom du vicomte. Légende : S. Joannis vicecomitis de Rohan.

1387. — Sceau semblable à ceux des ducs de Bretagne. Dans celui-ci, le vicomte est représenté armé de toutes pièces, debout sous un pavillon, avec une cotte d'armes aux armes des Rohan. La main droite tient une épée, et la gauche un écu où on voit 7 macles ; cet écu sommé d'un casque, ayant pour cimier une aigle éployée. Aux pieds du vicomte, un lion, et à dextre un cheval dont la tête est ornée d'une aigrette, et qui est couvert d'une housse aux armes de Rohan.

1412. — Sceau de grande dimension de Charles de Rohan, sr. de Guéméné, fils de Jean Ier, vicomte de Rohan, et de Jeanne de Navarre. Ce sceau représente une forêt, dans laquelle galoppe un cheval en liberté. A senestre, un casque ailé, et à dextre, un écu écartelé au 1 et 4, de gueules à 9 macles d'or, qui est de Rohan ; au 2 et 3, un autre écartelé, savoir : au 1 d 4 de Navarre ; au 2 et 3 d'azur à 3 fleurs de lys d'or, au bâton de gueules péri en bande.

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1579. JACQUES GOYON, Sr. DE MATIGNON, COMTE DE THORIGNY, PRINCE DE MORTAGNE, etc., né le 15 septembre 1526, fut élevé enfant d'honneur du roi Henri II, pendant qu'il n'était encore que dauphin. Il l'accompagna en Lorraine, et se signala à la défense de Metz, d'Hesdin, ainsi qu'à la journée de Saint-Quentin, où il demeura prisonnier, en 1559. Deux ans après, le roi le fit lieutenant-général en basse Normandie, où, pendant les guerres des huguenots, il s'opposa à toutes les entreprises qu'ils tentèrent. En 1562, il fut fait maréchal de camp, et se trouva à la prise de Blois, de Tours et de Poitiers, et en 1569 aux combats de Jarnac, de la Roche-Abeille et de Moncontour. En 1571, il empêcha le massacre des huguenots à Alençon, à Saint-Lô, et pacifia la Normandie, où il commanda l'armée du roi en 1574. Le roi Henri III, voulant récompenser ses services, l'éleva à la dignité de maréchal de France le 14 juillet 1579, et lui donna son collier de l'ordre du Saint-Esprit, le 1er janvier suivant. Peu de temps après, il reçut le commandement de l'armée de Picardie, où il prit La Fère en 1581, et soumit cette province à l'obéissance du roi. En 1585, il fut pourvu de la lieutenance de Guyenne, et soumit Bordeaux et toute la province. Les années 1586 et 1587 ne furent qu'une suite de succès pour le maréchal de Matignon, qui défit les huguenots en plusieurs rencontres, prit sur eux diverses places, et leur eût enlevé la victoire qu'ils remportèrent à Coutras, si le duc de Joyeuse, qu'il allait joindre, n'eût témérairement engagé le combat. En 1588, il battit les troupes du roi de Navarre à Nérac, et chassa toutes celles que les huguenots avaient dans le Quercy. Après la mort de Henri III, il écrivit à Henri IV pour le prier de hâter sa conversion, et dans cet intervalle il défit l'armée des Espagnols et soumit la Guyenne à l'obéissance du roi. En 1594, il remplit les fonctions de connétable au sacre de Henri IV, et, à la reddition de Paris, il entra dans cette ville à la tête des Suisses. Ce grand homme, également illustre par sa naissance, sa valeur et son humanité, mourut en son château de Lesparre, en 1597, âgé de 72 ans.

La maison de Goyon est une des plus anciennes et des plus distinguées de Bretagne. Suivant les anciennes chroniques, un de ses auteurs fit bâtir, vers l'an 931, sur un rocher escarpé au bord de la mer, un château qui fut appelé de son nom la Roche-Goyon. Le plus ancien seigneur du nom de Goyon dont nous ayons connaissance est Eudes, qui est mentionné dans une charte de Jean de Dol, de l'an 1080, pour le prieuré de Combourg. Suivant le nobiliaire de M. de Courcy, cet Eudes se croisa en 1096. D'après Moréri, Etienne Goyon suivit, en 1066, Alain Fergent, duc de Bretagne, à la conquête de l'Angleterre, et l'accompagna à la croisade, en 1096 [Note : En 1057, rapporte Moréri, un Goyon (il ne dit pas lequel) fut présent aux Etats de Bretagne assemblés à Nantes par Eudon, et se plaignit qu'on lui disputât la préséance que ses pères y avaient eue, comme premiers bannerets de Bretagne. Cette charte, ainsi que le fait observer M. de Courcy dans la préface de son Nobiliaire, est fausse et a subi à diverses époques de nombreuses interpolations. Elle a été fabriquée en 1400. La première assemblée où parurent les trois Etats, suivant Dom Morice, fut celle que tint le duc Arthur II à Ploërmel, en 1307. Plusieurs maisons, telles que celles de Montfort, de Rieux, de Dinan, de Clisson, de Beaumanoir, sans parler des maisons baronniales, l'emportaient sur celle de Goyon en illustration et en puissance].

 

GUYON et SEDEWIN GOYON, sont mentionnés parmi les chevaliers et écuyers pris dans la tour de Dol par le roi d'Angleterre, en 1173.

 

ÉTIENNE GOYON, sr. DE LA ROCHE-GOYON ET DE PLÉVÉNON, premier chambellan de Bretagne, épousa Luce, dame de Matignon, suivant Moréri. Cet Etienne Goyon est qualifié primus chambellanus Britannie dans une charte de l'an 1249, donnée en faveur de l'abbaye de Saint-Jacut par Salomon Gouyon, sr. de la Roche-Gouyon et de Matignon, fils de monseigneur (dominus) Bertrand Gouyon, et petit-fils d'Etienne, précité.

 

ROBERT GOYON est qualifié chevalier dans une charte de l'abbaye du Mont Saint-Michel, de l'an 1218.

 

GUILLAUME GOYON, chevalier, se croisa en 1249. (Musée de Versailles).

 

JEAN GOYON, chevalier, figure comme témoin dans un accord passé entre le vicomte de Rohan et Rolland de Dinan, en 1276.

Dominus Guglielmus Goyon est ainsi nommé dans des comptes rendus au duc Jean le Roux en 1284. Le titre de dominus n'était donné qu'aux chevaliers.

 

LOUIS GOYON figure au nombre des écuyers bretons qui prirent part au combat des Trente.

 

ÉTIENNE GOYON, chevalier, fut amiral de Bretagne en 1397, et un des quatre maréchaux nommés par la noblesse de Bretagne, en 1379, pendant l'absence du duc, pour repousser l'invasion des Français.

 

BERTRAND GOYON, chevalier, sr. DE MATIGNON ET DE LA ROCHE-GOYON, fut en 1402 capitaine de Jugon. Il était fils de Bertrand Goyon, sr. de Matignon, qui portait la bannière de Bertrand du Guesclin, son cousin, à la bataille de Cocherel en 1364, et qui le suivit en 1366 en Espagne.

Une branche de cette maison s'établit en. Normandie vers l'an 1450, par suite du mariage de Jean Goyon avec Marguerite de Mauny, baronne de Thorigny. Cette terre avait été achetée au siècle précédent par Olivier de Mauny, avec l'argent provenant de la rançon de quelques prisonniers que lui, avait donnés son cousin Bertrand du Guesclin. C'est à cette branche des Goyon qu'appartenait le maréchal de Matignon. Elle a été substituée en 1715 au nom et armes des Grimaldi, princes de Monaco et ducs de Valentinois.

La maison de Goyon a produit, outre un amiral de Bretagne, deux maréchaux de France, un grand écuyer de France, des lieutenants-généraux, des gouverneurs de provinces, des chevaliers des ordres, des évêques, etc.

La baronnie de Thorigny fut érigée en comté en 1565, en faveur de Jacques Goyon, maréchal de France.

La seigneurie de la Moussaye en Bretagne fut érigée en marquisat l'an 1613, en faveur d'Amaury Goyon, 11ème du nom, comte de Plouër, vicomte de Pommerit et de Tonquedec, baron de Marcé et du Juch, etc.

 

SCEAUX DIVERS DES GOYON.

1218. — Sceau de grande dimension de Damète Goyon, fille de Robert et femme d'Adam Hérefort. Sur ce sceau on voit un lion passant couronné, tenant une lance ornée d'une banderolle. Le sceau de Rueland Goyon, frère de Damète, portant aussi la date de 1218, représente un fascé de 8 pièces, chargé d'un lambel à 5 pendants en chef.

1397. — Sceau d'Etienne Goyon, amiral de Bretagne, dans lequel il est représenté armé de toutes pièces, sortant d'une tour, et tenant un bouclier aux armes des Matignon : 2 fasces nouées accompagnées de 8 merlettes 4, 2 et 2. Le bouclier est soutenu par un lion.

1402. — Sceau de moyenne dimension de Bertrand Gouyon, sire de Matignon. L'écu est écartelé des armes de Goyon : d'argent au lion de gueules, et de celles de Matignon : 2 fasces nouées avec 10 merlettes 4, 2 et 4. Supports, 2 lions. Le casque est orné d'une couronne fleurdelysée et ailée sur laquelle est assis un lion. Légende, S. Bertrand Goueon sire de Matignon (D. M. Pl.) [Note : Il ne faut pas confondre cette illustre maison avec une famille du même nom, qui a possédé plusieurs terres en Bretagne, et qui a acheté celle de la Roche-Goyon, ancienne possession des Matignon. Cette famille a pour auteur Armand du Goujon, contrôleur à la chancellerie de Metz en 1699, lequel avait pour armes 3 goujons, et dont les descendants établis en Bretagne, ont pris le nom et les armes des Goyon (Nobiliaire de Courcy et de la Grasserie)].

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1595. JEAN DE BEAUMANOIR, IIIème du nom, marquis de Lavardin, comte de Négreplisse, baron de Tussé, sr. de Malicorne, etc., né en 1551, fut élevé près du roi de Navarre, avec lequel il se trouva au siége de Poitiers dans l'armée des huguenots l'an 1569. Il se fit catholique après la mort de son père, et prit part en 1594 au siége de Saint-Lô, où il fut blessé. Plus tard, il devint colonel de l'infanterie française, se rendit maître de Villefranche et de Cahors en 1580, et d'Exause au comté d'Armagnac, en 1584 ; mais, étant devenu suspect au parti huguenot, il se retira auprès de son oncle maternel Jean de Chourses, sr. de Malicorne, gouverneur du Poitou, auquel il succéda dans son gouvernement. Il obtint, en outre, le commandement de l'armée du roi, en l'absence du duc de Joyeuse en 1586. Il commanda la cavalerie légère à la bataille de Coutras en 1587, servit au siége de Mauléon sous le duc de Nevers l'an 1588, et en 1589 sous le comte de Soissons au combat de Château-Giron, où il fut battu. Il servit pareillement aux siéges de Paris, de Chartres et de Rouen, ainsi qu'au combat d'Aumale, où il fut blessé. Le roi, voulant récompenser ses services, lui donna le gouvernement du Maine en 1595, l'honora du collier de ses ordres, le fit maréchal de France la même année et érigea sa terre de Lavardin en marquisat. En 1602 ce prince le choisit pour commander son armée en Bourgogne. Depuis, le maréchal de Lavardin remplit les fonctions de grand maître au sacre du roi Louis XIII qui, en 1612, l'envoya en qualité d'ambassadeur extraordinaire en Angleterre. Il épousa Marguerite de Carmain, comtesse de Négreplisse, baronne de Launac, fille unique et héritière de Louis, comte de Négreplisse et de Marguerite de Foix-Candale. Il mourut à Paris en 1614.

La généalogie de la maison de Beaumanoir produite à la réformation de 1669, et qui contient la filiation des diverses branches des Beaumanoir, entre autres celle de Lavardin, remonte à Hervé de Beaumanoir, qui fut un des principaux seigneurs de Bretagne assemblés à Vannes en 1202, pour chercher les moyens de venger l'assassinat commis par Jean sans Terre, sur la personne d'Arthur de Bretagne, son neveu. Cet. Hervé de Beaumanoir est mentionné par la Roque dans son traité du ban et arrière-ban, parmi les trente-huit chevaliers bannerets bretons qui prirent part à la bataille de Bouvines en 1214. Nous citerons ensuite, mais sans établir leur filiation : Jean de Beaumanoir, sr. de Merdrignac, chevalier, mentionné dans une charte de Sainte-Marie de Boquien, de 1254 ; Philippe, bailli de Touraine en 1292 ; Jean, sire de Beaumanoir, qui fut un des chevaliers bannerets bretons convoqués par Philippe le Bel en 1304, pour la guerre de Flandre ; Robert, maréchal de Bretagne pour Charles de Blois, en 1344, et Jean, maréchal de Bretagne, pour le même prince, en 1350, commandant les Bretons au combat des Trente. Pendant le combat, Beaumanoir blessé ayant demandé à boire, Geoffroi du Bois qui l'entendit, répondit : Bois ton sang Beaumanoir, et ta soif passera. Depuis cette époque, la maison de Beaumanoir a pris pour devise : Beaumanoir, bois ton sang. Jean, sire de Beaumanoir, chevalier banneret, fut chambellan du roi Charles VI et capitaine de cent lances en 1379. Il suivit le parti de Charles de Blois, accompagna en 1367 Bertrand du Guesclin en Espagne, et se distingua à la bataille de Montiel. Il combattit ensuite à la bataille de Chisey en 1373, et à celle de Rosebeke, où furent défaits les Flamands en 1382. Il fut assassiné en 1386 par les ordres de Pierre Tournemine, sr. de la Hunaudaye. Les preuves ayant paru insuffisantes, Robert de Beaumanoir, frère du défunt, demanda au duc le combat en champ clos. Le duc le lui accorda, et Tournemine vaincu ne dut la vie qu'à la prière de ses amis et de Beaumanoir lui-même. Robert de Beaumanoir, dont nous venons de parler, figure avec le titre de chevalier dans plusieurs montres d'Olivier de Clisson, de l'an 1375.

En 1433, les terres du bois de la Motte et de Trémereuc furent érigées en bannière, en faveur de Jean de Beaumanoir, chevalier, chambellan du duc.

Les srs. du Besso en Bretagne, et de Lavardin au Maine, sont issus, d'après la généalogie produite en 1669, de Robert de Beaumanoir, qui eut deux fils, l'un nommé Jean, qui continua la branche du Besso, et l'autre appelé Guillaume, qui épousa Jeanne, dame de Landemont. Il eut un fils nommé Jean, qui devint sr. de Landemont et qui épousa Jeanne Riboule, dame d'Assé et de Lavardin, au Maine. Cette branche de Beaumanoir-Lavardin, la dernière des Beaumanoir, a fini en 1703, dans la personne du marquis de Lavardin, tué à la bataille de Spire. La branche aînée s'était fondue dès le XIVème siècle dans la maison de Dinan, qui transmit la baronnie de Beaumanoir aux Laval.

Le sceau de Jean de Beaumanoir, chevalier banneret en 1379, est gravé dans les planches de Dom Morice. Il représente un écu chargé de 10 billettes 4, 3, 2, 1. Cimier, un vol. Supports, 2 lions. Légende, S. Iahan, sire de Beaumanoir.

La maison de Beaumanoir, outre un maréchal de France, deux maréchaux de Bretagne et des chevaliers bannerets, a encore produit des chambellans des ducs de Bretagne et des rois de France, des officiers généraux, des chevaliers des ordres, des évêques, etc. Elle s'est alliée aux plus grandes maisons de Bretagne et de France, telles que celles de Clisson, de Tournemine, de Goyon Matignon, de Coëtquen, de Trémereuc, de Dinan, de Montauban, de Kergorlay, du Quellenec, de Rochefort, de Rosmadec, de Penhoët, de la Chapelle-Molac, de Chourses, de Rostaing, de Noailles, etc.

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1642. JEAN-BAPTISTE BUDES, comte DE GUÉBRIANT, naquit au château du Plessis-Budes, en Bretagne, le 2 février 1602. Il alla faire son apprentissage des armes en Hollande, et, de retour en France il servit aux siéges d'Alets et de Vigon, où il fut dangereusement blessé d'une mousquetade à la joue. Ensuite, il fut fait capitaine au régiment de Piémont en 1630, et deux ans après, de celui des gardes, et servit en Allemagne en 1635 dans l'armée du roi. L'année suivante il fut nommé maréchal de camp, et conduisit l'armée qui était dans la Valteline dans la Franche-Comté, pour la joindre à celle, que commandait le comte de Longueville. Quelque temps après, il se joignit au comte de Weimar, et contribua beaucoup à la victoire remportée près de Wittenveyer, le 9 août 1638, ainsi qu'à la prise de Brizac, le 9 décembre suivant. Etant retourné dans la Franche-Comté l'année suivante, il s'empara de plusieurs places, s'assura de nouveau de la ville de Brizac, et soumit Binguen. Il fut cause de l'heureux succès de la bataille de Volfembutel, le 29 juin 1641, et du combat de Clopenstatt. Depuis, devenu lieutenant général de l'armée du roi en Allemagne, il gagna la bataille de Kempen, près de Cologne, le 17 janvier 1642, et y fit prisonniers les généraux Lamboy et Mercy. Tant de belles actions lui firent mériter le bâton de maréchal de France, que le roi lui donna le 22 mars 1642. Continuant toujours le cours de ses victoires, il prit les villes de Nuitz, de Kempen, de Duren et de Lin ; mais, ayant mis le siége devant Rotweil, le 7 novembre 1643, il y fut blessé au bras d'un coup de fauconneau dont il mourut, toutefois après la prise de cette place.

Cette maison est connue, depuis Hervé Budes, croisé en 1248. Elle a produit des capitaines renommés, parmi lesquels nous citerons : Silvestre Budes, sr. d'Uzel, qui en 1366 accompagna Bertrand du Guesclin, son cousin, en Espagne, et porta sa bannière à la bataille de Navarette. Il conduisit ensuite en Italie, en 1375, plusieurs compagnies bretonnes au secours du pape Clément VII, qui le créa gonfalonier de l'Église romaine, et qui le fit ensuite décapiter à Avignon, sous prétexte d'intelligence avec Urbain, son compétiteur. Bertrand et Geoffroi Budes, chevaliers, suivirent Bertrand du Guesclin en Espagne, et l'accompagnèrent dans d'autres expéditions ; Jean, sr. de Hirel, fut tué à la bataille de Rosebeke en 1382 ; Alain, chevalier, fut chambellan du roi et capitaine de Remerville en 1397 ; Jean II, sr. de Hirel, était en 1415 un des chevaliers bacheliers de la compagnie de Guillaume le Bâtard. La terre de Guébriant est située en Bretagne, dans la paroisse de Pluduno. Les armes de la maison de Budes n'ont pas toujours été les mêmes. Sur un sceau de 1276 on voit trois fleurs de lys. Guillaume Budes, sr. du Plessix-Budes et d'Uzel, aïeul du maréchal de Guébriant, portait en 1340 un pin arraché ; Silvestre, son fils, gonfalonier de l'Église romaine, scellait des armes d'Uzel, c'est-à-ire, une bande chargée de 3 besants. Puis le pin de Guillaume Budes reparaît accosté de 2 fleurs de lys, par concession du roi Charles V, et est ensuite sommé d'un épervier dans plusieurs branches collatérales de la même famille. (D. M. ; Le P. Anselme ; Nobiliaire de Courcy. Histoire de la maison des Budes, par le Laboureur).

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1651. JACQUES ROUXEL, baron DE MÉDAVY, comte DE GRANCEY, chevalier des ordres du roi, gouverneur de Thionville, servit le roi Louis XIII dans toutes ses guerres, tant en Languedoc qu'en Piémont, en Flandre et en Lorraine. Il fut fait maréchal de camp en 1636, et peu après gouverneur de Montbéliard. En 1644 le roi lui donna le gouvernement de Gravelines, le fit lieutenant général de ses armées, et l'honora du bâton de maréchal de France au mois de janvier 1651. Depuis, il fut établi gouverneur de Thionville, et créé chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1662. Il descendait de Jean Rouxel, sr. du Plessis-Morvan, paroisse de Gaël en Bretagne, qui fut nommé écuyer du duc Jean V, par lettre du 20 novembre 1428. Le roi Charles VII lui fit don de plusieurs terres situées dans les bailliages d'Alençon et de Caen, en récompense de ses services, par lettres données à Bernay le 14 juin 1436. Il épousa Marie l'Arçonneur, fille de Guillaume, sr. de Médavy, Boyville, etc. Leur fils aîné Alain fut aussi sr. du Plessis-Morvan et suivit le parti du duc contre le roi Charles VIII, qui confisqua ses biens en 1487.

Cette maison a produit deux maréchaux de France, des lieutenants généraux, des gouverneurs de places, des chevaliers des ordres du roi, des archevêques et une infinité de personnages de marque, parmi lesquels nous citerons Georges Rouxel, sr. de Médavy, capitaine des francs-archers du duché d'Alençon tué à la bataille de Guignegate en 1479 ; René, blessé mortellement à la bataille de Saint-Quentin en 1557 ; Georges, tué à Gravelines en 1558 ; Denis, capitaine de 200 hommes de pied en 1568, blessé à la jambe au siége de Domfront ; Jacques, sr. de Médavy, capitaine de cent arquebusiers en 1568, chevalier de l'ordre, lieutenant général au gouvernement d'Alençon et du Perche ; Jean, baron de Médavy, comte de Grancey, célèbre par plusieurs combats singuliers dans lesquels il se distingua sous Henri III, en 1590 maréchal de camp, gouverneur de Verneuil, et en 1616 capitaine de soixante lances ; Jacques, chevalier de Malte, commandeur de Lagny-le-Sec en 1642 ; Guillaume, comte de Marey, maréchal de camp, mort des blessures qu'il reçut au combat de Bléneau en 1652 ; Joseph, comte de Marey, aussi maréchal de camp, commandant de troupes auxiliaires au service des Vénitiens, tué dans un combat livré aux Turcs sous les murs de Candie en 1668 ; François, comte de Grancey, brigadier des armées du roi, blessé dangereusement à la bataille de Luzzara en 1702.

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1708. CHARLES-AUGUSTE DE GOYON-MATIGNON, comte DE GACÉ, connu d'abord sous le nom de chevalier de Thorigny, était le sixième fils de François de Goyon-Matignon, comte de Thorigny et de Gacé. Il entra au service comme cornette de cavalerie en 1667, devint maréchal de camp en 1689, suivit, la même année, le roi d'Angleterre, Jacques II, dans l'expédition d'Irlande, et commanda les troupes au siége de Londonderry. Lieutenant général des armées du roi en 1693 , il fit toutes les campagnes de 1693 à 1708, époque à laquelle il fut fait maréchal de France ; il prit alors le nom de maréchal de Matignon. Il mourut à Paris en 1729, à l'âge de 83 ans. Il avait été nommé chevalier du Saint-Esprit en 1724, mais il présenta son fils aîné pour être reçu à sa place.

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1724. JACQUES-LÉONOR ROUXEL, baron DE MÉDAVY, comte DE GRANCEY, entra dans les gardes du corps en 1673, suivit le roi au siége de Maëstrich, et fit la campagne de 1674. Colonel d'un régiment d'infanterie en 1675, il servit en cette qualité de 1676 à 1688. Brigadier des armées du roi en 1688, il devint maréchal de camp en 1693, et continua à servir activement jusqu'en 1701. Lieutenant général des armées du roi en 1702, il commanda en chef un corps de l'armée d'Italie, de 1703 à 1707. Il fut fait en 1711 chevalier des ordres du roi, et reçut le bâton de maréchal de France en 1724. Il mourut à Paris à l'âge de 70 ans.

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1730. ALAIN-EMMANUEL DE COETLOGON, marquis DE COETLOGON, maréchal et vice-amiral de France, chevalier des ordres du roi, grand-croix de l'ordre militaire de Saint-Louis, etc., naquit en 1647, fut enseigne au régiment Dauphin en 1668, passa du service de terre dans celui de mer en 1670, en qualité d'enseigne de vaisseau, fut lieutenant en 1672, et capitaine en 1675. Il se trouva à onze batailles navales. Dans un combat qui fut donné dans la rade de Palerme en 1676, son vaisseau fut un des dix qui attaquèrent l'armée ennemie, qui fut mise en désordre. Il se distingua ensuite par plusieurs prises importantes faites sur les Espagnols. En 1688 il prit part au bombardement d'Alger, ainsi qu'au combat de Bantry en Irlande, sous les ordres du maréchal de Châteaurenault. Il se distingua aussi au combat de la Hogue. En 1703, avec cinq vaisseaux qu'il commandait, il prit cinq vaisseaux de guerre hollandais sur les côtes de Portugal, servit en qualité de vice-amiral au combat de Valesmagne, livré aux Anglais et aux Hollandais réunis ; commanda en 1705 une armée de 17 vaisseaux, et fut nommé en 1716 grand-croix de l'ordre de Saint-Louis. Le roi, en récompense de ses services, le créa maréchal de France le 1er juin 1730. Il mourut la même année à l'âge de quatre-vingt-trois ans six mois.

La maison de Coëtlogon tire son nom de la châtellenie de Coëtlogon, dans l'évêché de Saint-Brieuc, qui fut érigée en marquisat en 1621, en faveur de. François de Coëtlogon. Elle remonte à Eudes, qualifié chevalier dans un acte du troisième jour avant Pâques 1180, par lequel il fonda avec le consentement d'Agnès de Derval, sa femme, un service annuel dans la chapelle de Sainte-Marguerite, située dans les bois de Coëtlogon. Nous citerons ensuite monseignor Henri de Coëtlogon, ainsi nommé dans un acte de l'an 1248, relatif au troisième partage des biens de la maison de Porhoët ; Alain, qui, en 1370, servait avec 9 écuyers et 11 archers sous le comte d'Alençon, et dont le sceau, apposé à la quittance de ses gages, représente un écusson chargé de 3 autres écussons d'hermines ; Olivier, chevalier de l'Hermine en 1454.

M. Lainé, dans ses Origines véridiques des maisons nobles de France, s'exprime ainsi au sujet de la maison de Coëtlogon : « Cette maison a produit des chevaliers bannerets, des capitaines d'hommes d'armes des ordonnances, des chevaliers de l'ordre du roi, des conseillers et chambellans dès ducs de Bretagne, des gentilshommes de la chambre, un ambassadeur à Rome et en Angleterre au XVème siècle, un vice-amiral et maréchal de France, des lieutenants généraux, des maréchaux de camp, des brigadiers des armées, nombre d'officiers supérieurs de terre et de mer, un chevalier du Saint-Esprit, un commandeur et un grand-croix de Saint-Louis, des conseillers d'Etat d'épée, etc... ».

Nous ferons remarquer, au sujet de cet article, que M. Lainé attribue souvent des chevaliers bannerets à des familles telles que celles de Coëtlogon et du Cambout, très-anciennes et très-distinguées sans doute, mais qui néanmoins n'en ont jamais produits. Les terres de Coëtlogon et du Cambout étaient de simples châtellenies, et nous n'avons vu nulle part, que ces maisons aient possédé des terres de bannières, et qu'aucun de leurs membres fût qualifié chevalier banneret.

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1758. CHARLES DE ROHAN, prince DE SOUBISE, fils de Jules-François-Louis et d'Anne de Melun, servit au siége de Kehl en 1733, à celui de Philisbourg et à l'armée d'Allemagne en 1735, au siége de Prague en 1741, et à la bataille de Dittingen en 1743. Il eut un bras fracassé à la prise de Fribourg, contribua par une charge opportune à la victoire de Fontenoy, et se trouva aux batailles de Raucoux et de Lawfeld. Il fut nommé en 1751 gouverneur de la Flandre et du Hainaut.

En 1757, il entra en Allemagne à la tête d'une armée de 25.000 hommes, et en moins de huit jours, il prit Wesel, le pays de Clèves, la Gueldre, et accula les Prussiens jusqu'à l'armée hanovrienne, commandée par le duc de Cumberland ; mais son caractère indécis le perdit, et ne sachant pas profiter de ses avantages, il fut battu à Rosbach. Ayant reçu des renforts, il rentra dans le Hanovre, et, secondé par Chevert, il battit en 1758 le général Oberg à Lutterberg. Il reçut peu après le bâton de maréchal. En 1761, Soubise et de Broglie, l'un à la tête de 100.000 hommes, et l'autre à la tête de 60.000, entrèrent en Westphalie, mais la jalousie qu'ils se portaient n'amena que des revers. Broglie ayant été disgracié, Soubise reprit le commandement en chef et gagna la bataille de Johannisberg. Il mourut peu de temps après. (Le P. Anselme. Biographies bretonnes) (A. de Couffon de Kerdellech).

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