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FROSSAY

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La commune de Frossay (bzh.gif (80 octets) Frozieg) fait partie du canton de Saint-Père-en-Retz. Frossay dépend de l'arrondissement de Saint-Nazaire, du département de Loire-Atlantique.

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de FROSSAY

Frossay vient de l'anthroponyme latin "Fructicius" et du suffixe "acum" (propriété).

C'était autrefois une île possédant, au Migron, un port et un château fort, siège d'une importante seigneurie (il ne reste aucune trace du château). Après les pillages et les massacres normands du IXème siècle, le village et le monastère primitif sont reconstruits. Le bourg actuel de Frossay remplace le Bourg aux Moines fondé au XIème siècle. Auparavant, le centre paroissial était plus près de la Loire sous l'invocation de Saint Front, évêque de Périgueux. Frossay est une des plus vieilles paroisses du pays de Retz. Le prieuré de Sainte-Marie est donné au XIème siècle à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon.

Ville de Frossay (Loire-Atlantique).

Saint Front, premier évêque de Périgueux, est venu dans la région qu'on nommait alors le pays d'Herbauge : il s'est arrêté sur le territoire de Frossay. Il y a jeté les bases d'un établissement religieux qui n'avait pas disparu au moment des ravages des Normands, et dont les débris ont été recueillis par les religieux de l'abbaye de Redon, quand ils furent appelés par un seigneur du Migron pour réparer les désastres des IXème et Xème siècles. Le fait est consigné dans le Cartulaire de l'abbaye de Redon : "un seigneur du Migron, Droaloi, concéda aux religieux le monastère de Notre-Dame de Frossay avec le cimetière voisin et le monastère fut rebâti avec les décombres d'un oratoire où saint Front de Périgueux vécut longtemps comme un ermite".

La terre de Frossay, sur les bords de la Loire, correspond à la vicomté avortée de Migron qui se composait de l'entière paroisse de Frossay, d'une motte féodale à Migron, à proximité de l'Archenau (exactement en face, sur l'autre rive de la Loire, s'élevait le château de Donges) et d'une annexe nommée Le Bois-Rouaud.

Ville de Frossay (Loire-Atlantique).

En 1040, le seigneur est Frédur du Migron. Puis, en 1060 c'est Dralon, fils de Frédur, qui fonde le prieuré de Frossay en 1100. Gauscelin lui succède en 1082. La haute justice, avec fourches patibulaires s'exerçait au bourg, près du prieuré. On trouve ensuite les seigneurs Friol du Migron (en 1087), Payen de Frossay (en 1110), Fréor du Migron et de Frossay, fils de Begaud, (en 1172), puis Thomas de Frossay, Guillaume de Sion (en 1200), Geoffroy de Sion, Saffré (Anne de Sion épouse Alain de Saffré), Tournemine (en 1420, Jeanne de Saffré épouse Jean Tournemine, sieur de la Hunaudaye), Avaugour (en 1542). Cette dernière famille introduit le calvinisme à Frossay. En 1682, Regnault d'Espinoze porte le titre de seigneur de Frossay, puis ce sont Joseph d'Espinoze ou d'Espinose (en 1736), Charles d'Espinoze (en 1747), Jean Priou, sire de Saint-Gilles (en 1766), Geslin (en 1780).

Au XIVème siècle, Frossay possédait plusieurs seigneuries : Le Bois-Rouaud, La Huneaudais ou Hunaudaye, Le Plessis-Grimaud, La Ville-Bessac (en Basse-Voirie), la Rousselière et la Cruaudais. Tous ces fiefs appartenant au XIVème siècle à divers seigneurs, semblent des démembrements de la primitive châtellenie de Frossay. Ces fiefs jouissaient d'une haute justice qui s'exerçait au bourg de Frossay, avec des fourches patibulaires à quatre poteaux.

Ville de Frossay (Loire-Atlantique).

On rencontre les appellations suivantes : "In plebe que vocatur Fruszai" (en 1047, Cartulaire de Redon), "Ecclesia S. Marie de Fruciaco" (en 1062, Cartulaire de Redon), "Filius Gosleni de Frusceio" (au XIème siècle, Cartulaire de l'abbaye du Ronceray), "In pratis Thome de Froceai" (vers 1189, Cartulaire de Coudrie), "Gaufredus de Froces" (en 1216, Cartulaire de Coudrie), "Froczaium" (en 1287).

Parmi les autres seigneuries de Frossay, trois maisons nobles appartenaient à la famille Ripault de la Cathelinière, dont le personnage le plus connu fut Louis-François-Charles Ripault de la Cathelinière (chef vendéen), le lieutenant de Charette. Les Ripault possédaient : la Mégerie, la Caffinière et le Moulinet. Il y a aussi Cour du Pain qui appartenait au seigneur de la Ville-Bessac.

Ville de Frossay (Loire-Atlantique).

Note 1 : Instruction publique à Frossay. — D'après un procès-verbal de visite épiscopale de 1564, cité par Ogée, dans son dictionnaire, le prieur de Frossay devait salarier un maître d'école pour l'instruction des enfants. Comment cet ecclésiastique s'est-il acquitté de celle charge ? Nous l'ignorons (L. Maître).

Note 2 : la commune de Frossay est le village natal d'Alexis Maneyrol. Ce pionnier de l'aviation est, dans les années 1920, champion du monde d'altitude. Il meurt, à l'âge de 31 ans, dans un meeting d'aviation en Angleterre.

Ville de Frossay (Loire-Atlantique).

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PATRIMOINE de FROSSAY

l'église Saint-Pierre-aux-Liens. La première église, qui était dédiée à saint Pierre, aurait été édifiée avant l'an 900. Les prééminences, la supériorité et la fondation de l'église paroissiale de Frossay appartenaient jadis au seigneur du lieu : il jouissait « de ceintures dedans et dehors, banc et accoudoir dans le choeur et mesme de la chapelle Saint-Jean en ladite église, laquelle chapelle luy est prohibitive » (Déclaration du Frossay en 1683). La statue de la "Vierge Miraculée", en bronze, date du XVIème siècle ;

Eglise de Frossay (Loire-Atlantique).

l'ancienne chapelle dédiée à Saint-Nicolas, située au Migron et aujourd'hui détruite ;

le prieuré Notre-Dame, situé place de l'Eglise. Le prieuré de Sainte-Marie est donné au XIème siècle à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon. Ce prieuré est mentionné au XVIème siècle. Le prieuré est vendu le 20 septembre 1791 et la chapelle a été détruite ;

Prieuré de Frossay (Loire-Atlantique).

le calvaire Sainte-Germaine (1870-1874), situé aux Pins et édifié à la demande de Jeanne Raimbaud. Le calvaire est béni en 1884 ;

le calvaire Saint-Félix (fin du XIXème siècle - 1929), situé route de Nantes ;

le calvaire de la Fuie (1910-1915), situé route de La Fuie. Ce calvaire est béni en 1915 ;

Calvaire de Frossay (Loire-Atlantique).

la maison du Migron (XVIIème siècle), située rue du Port ;

le château de la Rousselière (XVII-XVIIIème siècle), situé route de Nantes. Il s'agit de l'ancien siège de la châtellenie de Frossay. En 1679, Regnault d'Espinoze, seigneur des Renaudières (époux de Michelle Bureau de la Forestrie), devient propriétaire de la châtellenie de Frossay. Le domaine passe à Jean Priou (en 1766), à Jean-Joseph Geslin, sieur de Châteaumur (en 1780), et à Jean Baptiste Bertrant (compagnon de Bonaparte et maire de Nantes) grâce à son mariage avec Adelaïde Geslin. Le château possède une petite chapelle privée, un pavillon de garde de la fin du XVIème siècle et un parc dessiné par l'architecte M. Caillé en 1880. La Rousselière appartient aussi à la famille Nouvellon, puis par mariage, à la famille Cornulier de Lucinière. C'est dans cette demeure que séjourne la compagnie du Bonnet Rouge de l'Armée de Mayence durant la Révolution ;

Château de Frossay (Loire-Atlantique).

la maison de la Cour du Pain (1378-1604), située rue de la Poste. La Cour du Pain appartenait jadis au seigneur de la Ville-Bessac. Propriété de la famille Berthelot de La Glétais ;

le Bois-Péan (XVIIème siècle), remanié au XIXème. C'est un grand bâtiment d'angle avec chapelle, dont la porte est ornée d'un fronton avec écusson armorié. Des prêtres réfractaires s'y sont réfugiés pendant la Révolution. La chapelle de Bois-Péan date du XVIIème siècle ;

Château de Frossay (Loire-Atlantique).

la maison à échauguette (XV-XVIème siècle), située place de l'Eglise ;

la maison de Guermiton (début du XIXème siècle). A l'origine, Guermiton est l'emplacement d'un prieuré fondé, semble-t-il, en 1294 par Geoffroy Ier de Sion, seigneur de Sion et de Frossay. Ce dernier était en 1275 à la cour du duc de Bretagne, en 1294 à l'Ost de ce prince, et son nom figure en 1305 dans le testament du duc Jean II. Il épousa Théophanie, veuve d'Hémery de Saint-Mars. Le prieuré dépend alors de l'abbaye Sainte-Marie de Pornic (ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin), dont le seigneur de Pornic en était le fondateur. Ce prieuré de Guermiton possédait jadis une chapelle dédiée à Sainte-Catherine. Vers 1600, le Prieur y habitait. Le prieuré a été vendu le 30 mai 1791, et la chapelle a été détruite ;

5 moulins dont celui de l'Ile, des Ferrières, Rouge, Pribart, de Clamorand, de Mignon. Le domaine de la Rousselière comportait cinq moulins à vent et un moulin à eau ;

Manoir de Frossay (Loire-Atlantique).

A signaler aussi :

le menhir (époque néolithique), situé aux Pins. Ce menhir aurait été redressé en 1825 ;

le menhir de "Sainte-Marie" ou de "La Rivaudais", situé à 1,5 km à l'Est de Frossay ;

le menhir (détruit) du "Puits", situé près de La Mégerie ;

découverte d'un cimetière gallo-romain près de La Jarrie, aux Landes-Huette ;

au début du XXème siècle, l'arrachage d'une vigne au nord du village de la Cheminandais a permis de découvrir des vestiges Gallo-Romains et Mérovingiens ;

l'ancien château de La Jarrie (XVIIIème siècle), aujourd'hui ruiné ;

Château de Frossay (Loire-Atlantique).

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ANCIENNE NOBLESSE de FROSSAY

Le marquisat de Frossay : On voit encore au petit port de Migron en la paroisse de Frossay, les restes d'une motte féodal qui rappelle l'ancien château de Migron, chef-lieu primitif de la seigneurie de Frossay. Cette seigneurie appartenait au milieu du Xlème siècle à un seigneur breton Drowaloë, qui s'intitulait vicomte en 1038 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 391). Il était fils de Frédor du Migron et possesseur du château ; il avait épousé une femme appelée Dreguen. De concert avec celle-ci et du consentement de ses fils aînés Riwalon et Hélogon, il donna vers 1050, à l'abbaye de Redon l'antique monastère de Frossay fondé, d'après la tradition, par saint Front, évêque de Périgueux, alors qu'il vivait en ermite sur les bords de la Loire. Le seigneur du Migron offrit en même temps aux religieux de Redon son jeune fils Judicaël (Cartular. de Roton. 341). Après la mort de Drowaloë, son fils Gauslin vint à Redon vers 1075, avec Gausceline sa femme, et fit à l'abbé Almod de nouvelles donations à Frossay. Plus tard vers 1080, à la prière de son frère le moine Judicaël, Gauslin fit encore une aumône à Saint-Sauveur de Redon à l'occasion du décès de son fils Baudouin (Cartular. de Roton. 271 et 272). Un autre fils de Drowaloë. nommé Péan, fut d'abord moins bienveillant envers les religieux qu'il persécuta même, mais vers 1070 frappé par la maladie il revint à de meilleurs sentiments et répara ses iniquités par des bienfaits à Redon ; ce qu'approuvèrent sa femme Propricie et ses neveux Frédor et Jarnogon (Cartular. de Roton. 248). En 1127, Garsin de Migron, fils de Gauslin, enrichit encore le prieuré de N.-D. de Frossay d'une dîme en cette paroisse (Cartular. de Roton. 269). A partir de cette époque la famille du Migron prit le nom de la paroisse qu'elle possédait féodalement et Thomas de Frossay figure dans une charte de 1172 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 668). Vers le même temps apparaît sur les bords de la Loire Guillaume sire de Sion, qui fait en 1172 et 1201 des donations à l'abbaye de Buzay (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 668 et 793). Peut-être par suite d'une alliance était-il venu en possession de Frossay ; toujours est-il qu'en 1228, il fit à l'abbaye de Blanche-Couronne le don d'une rente de dix sous à prendre sur sa terre de Frossay (Archives de Loire Inférieure, H). Il est ensuite fait mention d'Auffroy de Sion en 1248, de Guillaume de Sion en 1267 et de Geoffroy de Sion en 1294. Ce dernier déclara alors ce qu'il devait à l'ost du duc de Bretagne pour ses terres dans le pays de Retz : c'est-à-dire « un quart de chevalier d'ost pour ce qu'il tient en Saint-Père-en-Rays et dix sols d'ost de chaque masure de terre de sa terre de Frossay » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1112). Geoffroy de Sion fut, selon du Paz, le dernier représentant mâle de la branche aînée des sires de Sion et de Frossay. Ces terres passèrent après lui successivement à ses sieurs Jeanne de Sion décédée sans enfants, quoiqu'elle eut épousé Armel de Châteaugiron et Jean de Rieux — et Anne de Sion mariée à Alain, seigneur de Saffré. De cette dernière union sortit autre Alain, sire de Saffré en 1394, dont la fille Jeanne de Saffré épousa Jean Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, et lui apporta les seigneuries de Sion, Saffré et Frossay. En 1461, Gilles Tournemine, leur fils rendit aveu au duc de Bretagne pour sa seigneurie de Frossay (Archives de Loire Inférieure, E518). Nous retrouverons plus tard les sires de Tournemine, en parlant de Sion et de Saffré ; disons seulement ici que toutes ces seigneuries ayant été aliénées par la famille de Tournemine au commencement du XVIème siècle furent achetées, en 1542 par Louis d'Avaugour. Mais ce dernier n'acquit pas la châtellenie de Frossay, telle qu'elle existait au XIIIème siècle ; elle avait perdu de son importance depuis ce temps-là et plusieurs fiefs en avaient été démembrés. Quoique René d'Avaugour, fils de l'acquéreur, se dit en 1571 seigneur de Frossay, il semble avoir surtout possédé en cette paroisse la seigneurie de la Cruaudière ou Cruaudaye pour laquelle son propre fils Charles d'Avaugour fit hommage au roi en 1599 (Archives de Loire Inférieure, B1009). Ce Charles d'Avaugour, seigneur de Saffré et de Frossay, épousa Renée de la Chapelle, dont il eut un fils Samuel d'Avaugour. La tutrice de ce dernier, privé de son père, rendit en 1617 hommage au roi pour les seigneuries de la Cruaudaye, le Boisrouaud et Machecoul-en-Frossay (Archives de Loire Inférieure, B1009). Plus tard, Renée d'Avaugour en s'unissant à Gabriel de la Lande dit de Machecoul lui apporta ces terres qu'ils possédaient en 1642 ; ils prenaient alors le titre de seigneurs de Frossay. Ils laissèrent cinq filles et c'est probablement une d'elles qui vendit Frossay, c'est-à-dire la Cruaudaye et ses dépendances, vers 1668.

Les acquéreurs furent Charles de Conigan et Claude Gazet, seigneur et dame de Changé, qui possédaient aussi la terre noble de la Rousselière en Frossay et plusieurs fiefs importants dans cette paroisse et aux environs. Mais après leur mort on vendit judiciairement tous leurs biens et la châtellenie de Frossay fut adjugée, le 15 mai 1677, à Jacques Amproux, seigneur de Lorme et intendant des finances. Deux mois plus tard, il la vendit lui-même, par contrat du 19 juillet 1679, à Regnaud d'Espinoze, seigneur des Renaudières (Archives de Loire Inférieure, B, Nantes 13 vol, p. 453). Ce dernier avait épousé en 1669 Michelle Bureau de la Forestrie, dont il eut Jean-Baptiste d'Espinoze, seigneur de Frossay, reçu en 1707 conseiller au parlement de Bretagne et marié l'année suivante à Louise Bidé de la Grandville. De cette union sortit Charles-Paul d'Espinoze né à Rennes en 1718 et créé marquis de Frossay en 1764. Mais ce seigneur vendit son marquisat dès 1766 à Jean Priou, sieur de Saint-Gilles, secrétaire du roi ; la veuve de ce dernier, Catherine Damours, en jouissait en 1774 ; puis cette seigneurie passa en 1780 aux mains de Jean-Joseph Geslin, sieur de Châteaumur, contrôleur à la chancellerie du Parlement de Bretagne. Il est vraisemblable que la vicomté du Migron tenait tout entière dans la seule paroisse de Frossay. Cependant les premiers sires de Frossay durent acquérir des fiefs en Saint-Père-en-Retz comme le témoigne la déclaration d'ost de Geoffroy de Sion en 1294. Nous n'avons malheureusement de déclaration de Frossay qu'au XVIIème siècle.

Voici ce dont se composait en 1679 et 1683 la châtellenie de ce nom. C'était l'agglomération de deux terres nobles, la Cruaudaye et la Rousselière, et de six fiefs nommés : le Boisrouaud en Frossay et Saint-Père-en-Retz, — Machecoul en Frossay, —la Hunaudaye en Frossay, — Saffré en Frossay,— le Plessis-Grimaud en Frossay, — et Langle en Saint-Père-en-Retz et Sainte-Opportune. Tous ces fiefs appartenant au XIVème siècle à divers seigneurs, semblent des démembrements de la primitive châtellenie de Frossay. Ces fiefs jouissaient d'une haute justice qui s'exerçait au bourg de Frossay, avec des fourches patibulaires à quatre poteaux. Au fief de Saffré les tenanciers du port de l'Isle, sur la Loire, étaient obligés de rendre les deux devoirs féodaux qui suivent : « Doibvent les tenanciers du port de l'Isle une barque feuillée, jonchée et paillée avec deux hommes et deux avirons, pour conduire et ramener le seigneur (de Frossay) ou ses officiers dudit port de l'Isle à l'embouchure de l'estier de Vue ou au Port-Neuf, trois fois l'an : le premier mai, le jour de la Magdeleine et le dimanche avant la Toussaint, lesquels jours ils sont obligés tenir preste ladite barque depuis soleil levé jusqu'à midi, à peine de 60 sols, 1 denier d'amende. — Plus, les mesmes tenanciers doibvent une maille réelle, valant 3 deniers monnoie, et sont tenus crier par trois fois à haulte voix : Maille réelle, à la grande messe du point du jour de la feste de Noël, sur la pierre appelée la Pierre Noire proche la muraille du cimetière de l'église de Frossay, à peine de 60 sols, 1 denier d'amende en cas de deffault » (Déclaration du Frossay en 1679). Au XVIIème siècle la maille n'était plus qu'une monnaie de compte ou fictive ; les mailles réelles étaient par suite très rares. Au seigneur de Frossay appartenait aussi un « droit des quintaine par eau et par terre sur tous les nouveaux mariés des dits fiefs, qui doibvent courir ladite quintaine et casser leurs lances dans l'écusson, faute de quoy sont obligés chacun de payer audit seigneur quatre boixeaux d'avoisne » (Déclaration de Fresnay en 1682). Ogée ajoute à ce sujet que « le seigneur doit fournir le cheval, les éperons et le fer des roques ; et les héritiers du nommé Jamène de Frossay doivent l'écu et les roques pour ferrer les quintaines » (Dictionnaire Histoire de Bretagne, I, 299). Les prééminences, la supériorité et la fondation de l'église paroissiale de Frossay appartenaient au seigneur du lieu : il jouissait « de ceintures dedans et dehors, banc et accoudoir dans le choeur et mesme de la chapelle Saint-Jean en ladite église, laquelle chapelle luy est prohibitive » (Déclaration du Frossay en 1683). Enfin le seigneur de Frossay avait le droit de « pesche en estier de Vue depuis le Port-Neuf de Vue jusqu'à l'embouchure dudit estier en la Loire » (Déclaration du Frossay en 1683). En 1668 le roi avait permis à Charles de Conigan, seigneur de Frossay, de tenir au bourg de ce nom un marché tous les jeudis et cinq foires par an, aux jours du 8 avril, de Saint-Nicolas de mai, de Saint-Pierre d'août, du 9 septembre et de Saint-Simon et Saint-Jude. Ces droits de foires et marchés furent confirmés en 1682 par Louis XIV en faveur de Regnaud d'Espinoze (Archives de Loire Inférieure, B87).

Le domaine proche de la châtellenie de Frossay comprenait l'auditoire de Frossay au bourg de ce nom avec ses « prisons et cachots » — Les manoirs de la Cruaudaye et de la Rousselière, avec leurs cours, colombiers, étangs, vignes et bois de décoration ; — les métairies nobles de la Rousselière, la Guicheraye, les Perrines, la Massonnaye, la Guicheterie, Fougerouse et Clamorant, — les métairies roturières de la Gicquellerie et de la Villette ; — les moulins à vent du Migron, des Joncs, de Clamorant, des Ferrières et de l'Isle — les étangs des Ferrières et leurs deux moulins à eau (Déclaration de Frossay en 1679 et 1682). Dès 1682, par lettres datées du mois de novembre, enregistrées l'année suivante à la Chambre des comptes de Nantes. Louis XIV avait uni, en faveur de Regnaud d'Espinoze les six fiefs que nous avons énumérés plus haut, en une seule et même juridiction exercée au bourg de Frossay (Archives de Loire Inférieure, B87). Plus tard, Louis XV voulant récompenser Charles-Paul d'Espinoze donna en 1764 de nouvelles lettres patentes érigeant ces mêmes fiefs en marquisat sous le titre de marquisat do Frossay (Dictionnaire des terres nobles du Comté nantais). Depuis l'union des fiefs de Frossay la maison noble de la Rousselière était devenue la résidence du seigneur de Frossay. C'est encore aujourd'hui un fort beau château moderne (abbé Guillotin de Corson).

(à compléter)

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