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LE GAVRE |
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La commune du Gâvre ( Ar C'havr) fait partie du canton de Blain. Le Gâvre dépend de l'arrondissement de Châteaubriant, du département de Loire-Atlantique. |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE du GAVRE
Le Gâvre vient de "gavr" (chèvre, chevreuil).
A l'époque celtique, le territoire de Gâvre est recouvert par la forêt qui porte son nom. A l’époque romaine, le site du Gâvre se trouve sur la voie reliant Blain et Rennes (actuelle Grande Rue) et marque la limite des territoires des Namnètes et des Redones.
Au XIIème siècle, à l'orée de la forêt de Gâvre, suite aux retours des Croisades, une léproserie s'installe avec une chapelle, dédiée à sainte Madeleine et dépendant de l'abbaye de Blanche-Couronne fondée en 1160 sur le territoire de La Chapelle-Launay.
Puis, dans le but de peupler ses rendez-vous de chasse, Pierre 1er de Dreux, dit Mauclerc, duc de Bretagne de 1213 à 1237, accorde à tous ceux qui viennent s'établir sur le territoire du Gâvres d'importants privilèges et exemptions (les habitants ne devraient ni fouage, ni taille, ni impôts-billots, ni gabelles... et avaient les droits de pacage, de glandée, de paisson etc...). Pierre de Dreux crée aussi, en 1225, la ville franche du Gâvre et construit le premier château au nord de l'actuel calvaire près de l'étang. En 1296, le duc Jean II décide la création de la Ville du Gâvre, et, pour peupler celle-ci, il fait don, à ceux qui veulent venir y résider, d'un certain nombre de terres de son domaine. En outre, il leur accorde, dans une partie de la Forêt connue sous le nom de "Breuil des Arpents" la "faculté d'en avoir et tirer à toujours tous les fruits et profits tant en herbage et lande, comme en gland et tout autre manière de panage, sous les conditions toutefois de ne pouvoir rien couper ni exploiter de bois qui est ou sera en la dite Lande du Breuil des Arpents". Les lettres ducales de 1296 sont confirmées en 1409 et 1480 par le Roi de France, Charles VIII en 1500.
A la fin des guerres de succession de Bretagne, en 1364, le territoire du Gâvre se trouve à la frontière des territoires de la famille de Clisson et de l'anglais Chandos. Cette situation entraînera la destruction du château par Olivier IV de Clisson en 1366.
Le duc de Bretagne, Arthur de Richemont, futur connétable de France, décide de reconstruire le château en 1422 (demeure à six tours formant un long quadrilatère de 75 mètres avec deux entrées). A la révolution, le château en ruine est transformé en carrière. Au XVIème siècle, avant l'édit de Nantes (1698), le Gâvre se trouve aux limites des zones d’influences protestantes.
Le Gâvre, est érigé en paroisse le 23 avril 1730 (Joseph Enry en est le premier recteur), et voit après la Révolution et lors des guerres de Vendée, le passage des troupes royales en 1793.
Note : liste non exhaustive des maires de la commune du Gâvre : Benoît (ou Benoist), Lecoq, Heurtevent, Rouaud, Eon, Briand, ....
PATRIMOINE du GAVRE
l'église Notre-Dame (XV-XVIIIème siècle). Il s'agit, à l'origine, de l'ancienne chapelle ducale, érigée par Pierre de Dreux en 1226. Il ne subsiste qu'une partie du chœur de l'ancienne chapelle. La nef est agrandie au milieu du XVème siècle par le connétable Arthur Richemont : on remarque des poutres transversales engoulées par des chimères et des monstres. La partie droite de l'édifice est ajoutée en 1814 et en 1911 (en ce qui concerne le clocher). La charpente date du XVème siècle. On y trouve des statues dédiées à Pierre de Dreux, Françoise d'Amboise et Arthur de Richemont. Les vitraux, œuvre des verriers Lefort et Coquet, datent de 1920. Le vitrail du mur Nord représente une Vierge accompagnant des soldats. Les vitraux du chœur représentent Jeanne d'Arc, Arthur de Richemont, et le mariage de Françoise d'Amboise avec Pierre II, duc de Bretagne. Le vitrail du mur Sud représente le Christ assistant au départ d'un bataillon de soldats français ;
la chapelle Sainte-Madeleine (XIIème siècle - début du XIXème siècle). Cette chapelle, fondée par Pierre de Dreux, servait jadis de lieu de culte pour une léproserie administrée par un prieuré. Le prieuré dépendait de l'abbaye de Blanche-Couronne : il avait droit de pâture pour 50 bêtes à cornes et autant de porcs. La fenêtre de l'autel est curieuse avec un meneau en forme de Y. Une piscine est à droite avec un arc trilobé. La statue de Notre-Dame de Grâce date du XVème siècle : elle est en pierre blanche et la Vierge soutient son enfant, collé contre le sein gauche ;
Voir " L'ancienne léproserie et prieuré de la Madeleine au Gâvre ".
la croix Rouge (XVIIIème siècle), située au carrefour de Vay ;
la croix du Chêne-de-la-Messe (XIXème siècle), située dans l'Allée de La Grée ;
l'hôtel de la Croix-Blanche (fin du XIVème siècle – début du XVème siècle), situé dans la Grand-Rue ;
la maison du Pont-Quenille (XVIIème siècle). Propriété de Jehan Lebourg et de son épouse Renée Fresche en 1659 (date et noms gravés sur la façade). Cette maison est détruite en 1939. A noter qu'il y eut un château ducal, avec six tours et entouré de douves, un peu avant l'entrée du bourg, au Pont de Quenille, près du champ de la "fuie" et de l'étang de Gayssac (alimenté par le ruisseau de Clégreuc). Il s'agissait de la résidence de retraite de la duchesse Françoise d'Amboise. Elle y amena sa mère aveugle Marie de Rieux qui mourut au Gâvre le 28 janvier 1464. A la fin du XVIIIème siècle, le manoir en ruine, appartenait à un Bernard de la Turmelière ;
le musée Benoist ou La Benoisterie (1648). L'édifice est construit en 1648 par Josias Jarnou (ou Jarnoux), seigneur du Coudray, et son épouse Perrine Moulnier. Il est la propriété de Paul de la Porterie (avant 1880), de Paulin Benoist (en 1880) et de la ville du Gâvre en 1975 avant d'être transformé en musée ;
l'ancien manoir de la Génestrie. Propriété jadis des familles de La Porterie et d'Arcisas, qui le tenaient des La Tribouille ;
l'ancien manoir de La Féeaudrie, propriété jadis des Le Bourg et Morel, notaires royaux ;
A signaler aussi :
l'alignement de mégalithes (époque néolithique) ;
ANCIENNE NOBLESSE du GAVRE
La châtellenie du Gavre (ou Gâvre) : Lorsqu'au commencement du XIIème siècle le duc de Bretagne Alain Fergent créa la châtellenie de Blain en faveur d'un de ses chevaliers, il retint dans son propre domaine la belle forêt du Gavre (De la Borderie, Géographie féodale de la Bretagne, 18) mentionnée à la même époque dans les chartes de l'abbaye de Buzay. Mais le château du Gavre et la ville qui naquit à son ombre n'apparurent qu'un siècle plus tard. Ce fut le duc Pierre Mauclerc qui en fut le fondateur, croit-on, vers l'an 1225. Après avoir bâti dans la forêt du Gavre une forteresse qui en prit le nom, il fit faire aux alentours plusieurs habitations et accorda à ceux qui vinrent les occuper de grands droits d'usage dans la forêt. Ainsi fut formée « la ville du Gavre ou mieux la franchise du Gavre, pour parler le langage d'autrefois ; création faite en vue d'augmenter le nombre des vassaux dont le duc de Bretagne avait besoin pour ses chasses et l'administration de ses bois » (Maître, Géographie historique de la Loire Inférieure, I 326). La seigneurie du Gavre appartint toujours aux ducs de Bretagne puis aux rois de France qui ne s'en dessaisirent que momentanément, comme nous allons voir.
Jean IV en donna l'usufruit au connétable Olivier de Clisson dans des circonstances singulières, naïvement rapportées dans une enquête faite au sujet de la propriété du Gavre. « Après la bataille d'Auray où il perdit un oeil, messire Olivier de Clisson vint vers le duc Jehan qui gagna la dite bataille, le suppliant et requérant que son bon plaisir fut de lui donner la seigneurie du Gavre, à quoi respondit le duc qu'il l'avoit donnée au capitaine Chandos anglois ; à quoi ledit messire Olivier respondit par telles paroles; je donne au diable si ja Anglois sera mon voisin » (nota : Olivier de Clisson possédait à côté du Gavre la seigneurie de Blain). « Et sur tant s'en partit ledit messire Olivier avecques une grant compagnie de gens de guerre et vint audit lieu du Gavre et brusla et fist brusler la dite place et chasteau, et se faisant s'en alla à Blain ; et peu de temps après il fit prendre et emporter grand nombre de pierres du chasteau du Gavre audit lieu de Blain et en fist faire partie du chasteau de Blain » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 837). Olivier de Clisson réussit dans son entreprise ; non seulement il éleva avec les pierres du Gavre la tour du Connétable à Blain, mais il finit par obtenir du duc l'usufruit d'une seigneurie à laquelle le capitaine Chandos, devait médiocrement tenir depuis qu'elle se trouvait dépourvue de château. Néanmoins après le guet-apens du château de l'Hermine Jean IV retira au connétable la jouissance du Gâvre ; il la lui rendit plus tard après leur réconciliation, mais le duc se réserva toujours la propriété de cette châtellenie, et l'héritier d'Olivier de Clisson, le vicomte de Rohan seigneur de Blain par sa femme Béatrice de Clisson, fut débouté de sa prétention au droit de posséder la seigneurie du Gavre. Aussitôt le connétable mort, le duc Jean V s'empressa, en effet, de faire acte de propriétaire en nommant Jean de la Bretesche garde des bois et forêts de la châtellenie du Gavre (Inventaire des titres du château de Nantes, 286). Quelques temps après le duc donna la jouissance du Gavre à son frère Arthur de Richemont, connétable de France. Ce dernier fit rebâtir le château de Gavre et l'entoura d'étangs et de chaussées, « et disait-on communément que lesdites chaussées avoient cousté audit M. Arthur 11 000 livres ». Ce prince avouait d'ailleurs que pour reconstruire ce château « il dépensoit chaque année les gages qu'il avoit du roi, qui se montoient à 25 000 livres par an ». Aussi avait-il coutume de dire « en jurant son sermon accoutumé : je veu à Dieu, je ferai ici une belle place et maisons » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 838). Plus tard, en 1442, Jean V donna le Gavre à son fils Pierre de Bretagne (Lettres de Jean V, V 40), et en 1459 cette terre fut au nombre des seigneuries assignées pour douaire à la duchesse Françoise, d'Amboise (Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, 674), qui s'y retira même en 1463, dit Albert Le Grand. La duchesse Anne de Bretagne, par contrat le 31 octobre 1489, vendit la châtellenie du Gavre à Louis de Lorlay, capitaine allemand, pour 7 000 écus d'or, mais à condition de remeré (Inventaire des Archives du château de Nantes, 413). Elle la racheta, en effet, plus tard, et en donna les revenus en 1504 à son échanson Thomas d'Estuer. Le roi François Ier offrit également la jouissance du Gavre à des favoris : en 1515 à Jean de Rohan et deux ans après à Dordet de la Rocque. Toutefois il vendit cette châtellenie, le 3 décembre 1527, à. Anne de Rohan, dame de Blain, pour 22 000 livres, puis la racheta dès 1540 (Ms de la Bibliothèque de Nantes, n° 1599). Ses successeurs continuèrent à donner l'usufruit de la terre du Gavre comme récompense ; Henri III l'accorda en 1577 pour neuf ans à Paul-Emile de Fiesque qui l'avait accompagné en Pologne ; Henri IV en disposa de même en faveur d'Antoine de Fiesque (Archives du Parlement de Bretagne, 7e reg. 189). Enfin Louis XIV afféagea définitivement le domaine du Gavre, le 16 juillet 1705, à Paul-Mathurin Guilbaud pour 8 800 livres. Ce dernier légua cette propriété à son petit-neveu François-René Bernard, seigneur de la Turmellière en Châteauthébaud en 1746. De son mariage avec Louise Leroy, celui-ci eut un fils, René-François Bernard ; seigneur de la Turmellière qui possédait Le Gavre en 1789. M. de la Turmellière ayant émigré, sa terre du Gavre fut confisquée et vendue nationalement (Ms de la Bibliothèque de Nantes, n° 1599).
Le château du Gavre construit avec grand soin, comme nous l'avons dit, par le connétable de Richemont formait un long quadrilatèire sans cour intérieure ; il avait quatre tours à ses angles, plus deux autres tours placées, l'une devant, l'autre derrière, sur les plus longues façades du château ; à chaque extrémité de l'édifice s'ouvrait une porte précédée d'un pont-levis. Il se trouvait complètement entouré d'eau, avait une longueur de 234 pieds du Nord au Midi et était très régulièrement bâti en pierres de grand appareil (Ms de la Bibliothèque de Nantes, n° 1599 – Ms de la réforme du Domaine du roi). Quand ce château fût-il détruit ? On n'en sait trop rien ; peut-être fût-ce pendant les guerres de la Ligue, ou seulement plus tard du temps de Richelieu, comme le dit Ogée. Toujours est-il qu'en 1678 ce n'était plus qu'un « grand corps de logis ruisné, sans aucune charpente » (Ms de la Bibliothèque de Nantes, n° 1599 – Ms de la réforme du Domaine du roi). Le sieur Guilbaud n'acheta en 1705 que ces ruines et les étangs et moulins qui l'entouraient, il n'acquit ni la forêt ni la seigneurie du Gavre que conserva le roi jusqu'à la Révolution.
La haute justice de la châtellenie du Gavre en 1717 s'étendait dans les trois paroisses de Plessé, Blain et Héric et relevait du présidial de Nantes. Le roi avait aussi au Gavre une maîtrise des eaux et forêts qui ressortissait au Parlement de Bretagne (Archives d'Ille-et-Vilaine, C 1819). Au XVIIème siècle le seigneur de Carheil en Plessé était encore considéré comme sergent féodé de la châtellenie du Gavre Il jouissait à cause de son office d'une maison avec terre au village de Rozet et prétendait même au droit de lever les coutumes de la foire Saint-Mathieu à Rozet (Archives de Loire Inférieure, E 781). Jusqu'en 1730 le Gavre ne fut qu'une trève de Plessé, on l'érigea alors en paroisse. Mais ses habitants jouirent toujours jusqu'à la Révolution des franchises qu'ils tenaient des ducs de Bretagne ; les principales étaient les droits d'usage en forêt pour le chauffage, pacage, etc., accordées par Pierre Mauclerc et l'exemption de « tous fouages, tailles et exactions, » concédée par le duc Jean V (Archives de Loire Inférieure, B 51).
En 1813 il restait, encore debout une tour et quelques pans de murailles du château du Gavre ; quant aux étangs qui l'entouraient à l'origine ils avaient été desséchés au XVIIIème siècle. Mais actuellement il ne demeure plus rien de la vieille forteresse ducale ; à peine si quelques maisons anciennes apparaissent encore dans le bourg qui surgit à. ses pieds, la belle forêt du Gâvre seule conserve toujours ses magnifiques ombrages (abbé Guillotin de Corson).
(à compléter)
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