Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE CHATEAU DE BONABAN A LA GOUESNIERE

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de La Gouesnière"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Au bout d'une longue rabine de 650 mètres on entre dans la cour d'honneur du château par une belle grille en fer forgé ; autrefois sommée des armes du duc d'Aiguillon, aujourd'hui de celles des Kergariou (d'argent fretté de gueules de six pièces, au franc canton de pourpre chargé d'une tour crénelée d'argent) et de celles des Plessis de Grénédan (d'argent â la bande de gueules chargée de 3 mâcles d'or, surmontée d'un lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or).

Le château, devenu colonie de vacances de la société de Saint-Gobain en 1969, a conservé sa noblesse extérieure, mais le parc de sept hectares avec ses terrasses et des jardins aux larges allées ne présente plus sa belle ordonnance.

Château de la Gouesnière (Bretagne).

La châtellenie de Bonaban fut achetée le 19 juillet 1754. au prix de 195.000 livres de principal et 2.400 livres de pots de vin, par Guillaume Le Fer, sieur de la Sauldre (ou Saudre), et sa femme Hélène Le Grand de Vergoncey. A ce moment le château était en mauvais état ; il comprenait, aux termes de l'aveu rendu par le nouveau propriétaire, « un corps de logis de 72 pieds sur 26, un pavillon vers orient. ayant neuf pièces de saillie, deux petites tourelles assises sur les angles midi et septentrion ; un autre petit bâtiment au joignant vers occident : le tout construit en moellons, les baies en pierres de taille ; la couverture en ardoise de Cancale ; la charpente et la menuiserie de chêne ; les sols en terrasses, sauf le vestibule qui est pavé ; l'escalier à rampe droite, en taille ; la grande salle, pavée de carreaux de terre cuite ».

Guillaume Le Fer de la Sauldre (ou Saudre) meurt quelques années plus tard a Saint-Malo, le 8 décembre 1702 ; son fils et héritier, François Le Fer, sieur de la Sauldre, négociant à Cadix et époux de Damase-Marguerite Roubaud, rase l'ancien château et se construit une opulente demeure, encore l'une des plus belles de la région, pour laquelle il se passe la fantaisie d'employer le granit et le marbre de Gênes. La première pierre en est solennellement posée le 3 juillet 1776 et la bénédiction inaugurale faite le 7 juin 1777. L'énorme construction à double façade a la forme d'un rectangle de 42 mètres sur 10 ; elle est flanquée à ses quatre angles d'une tourelle en poivrière de 5 mètres de diamètre et ceinte de douves. La tourelle Nord-Ouest renfermait un oratoire. Au centre, un pavillon en légère avancée, auquel conduit un perron à double volée droite, se coiffe d'un fronton armorié. Les lucarnes du toit prolongent les fenêtres de la façade réparties sur deux étages, de part et d'autre du pavillon central ; elles confèrent à l'ensemble, qui autrement paraîtrait un peu lourd, trapu, une certaine légèreté en accusant le mouvement vertical des ouvertures.

A l'intérieur on n'épargnera rien pour l'embellissement des pièces : tapisseries des Gobelins sur des cartons de Lebrun, tableaux de maîtres et mobilier précieux. Un escalier en marbre de Carare dessert l'étage où s'ouvraient les salons, le boudoir pavé de mosaïques et, jadis, tendus de tapisseries des Gobelins aux scènes guerrières, ornés de peintures personnifiant les plus belles fables de La Fontaine et de bustes symbolisant les saisons.

La révolution passa sains faire souffrir le château de ses atteintes grâce au respect inspiré par Mme Le Fer ; néanmoins, M. de Kergariou, son propriétaire depuis 1842, le restaura en 1859 sans en changer sensiblement l'aspect extérieur par les modifications qu'il y apporta.

Sur la famille de Bonaban, éteinte depuis longtemps, on ne sait presque rien : au XIIème siècle, Bonabes, premier du nom et peut-être l'éponyme de ce lieu, élève à cet endroit un donjon, certainement en bois. Au siècle suivant, Bonabes, deuxième du nom, est dépossédé d'une partie de ses terres pour révolte contre l'autorité du duc de Bretagne. Son héritière, Raymonde, épouse en 1270 Jean II, sire de Maure, qui reconstitue, à prix d'argent, l'ancien domaine, lequel demeurera trois siècles durant aux mains de cette famille dont le dernier mâle, Claude, marié à Françoise de Pompadour, meurt à quarante six ans, le 25 avril 1564, laissant Bonaban à son neveu et seul héritier, Jean du Guiny (seigneur de la Garoulaye), fils de sa sœur Françoise de Maure [Note : Née en 1524, fille de François de Maure (1497-1557) et de Hélène de Rohan (décédée en 1541)], décédée en 1555 et qui avait épousé Jean du Guiny (père), seigneur de la Garoulaye.

Le 20 décembre 1664, son petit-fils Charles et sa femme, Marie de Quélen, vendent la seigneurie à François Pépin, seigneur du Bignon, trésorier général de France, grand voyer de la généralité de Paris, et à dame Servanne Miniac, son épouse. Comme le nouveau seigneur de Bonaban habite Paris il fait prendre possession de sa terre, le 13 janvier suivant, par un procureur, René de Lesquen, seigneur de l'Argentaye. Deux ans plus tard, le 30 décembre 1666, François Pépin achète, au prix de 116.500 livres, la seigneurie de la Gouesnière et obtient du roi sa fusion avec Bonaban en un seul fief qui prend le titre de châtellenie avec droit de basse, moyenne et haute justice au bourg de Bonaban. A cette époque le château se compose d'un grand corps de logis avec pavillon et deux tours, nous l'avons dit, douves et pont-levis, colombier, étangs, grands bois.

François Pépin trépasse le 20 juillet 1679 à Bonaban et on l'inhume le lendemain au chanceau de l'église de la Gouesnière, en son enfeu du côté de l'Evangile. De son mariage était né un fils mort jeune et sans hoirs ; mais il laissait une fille, Angélique, unie, depuis le 18 avril 1678, à Charles de Marboeuf, seigneur de Laillé et président au Parlement de Bretagne, ainsi qu'un jeune garçon qui n'avait été qu'ondoyé et, pour cette raison, appelé Anonyme Pépin, auquel Bonaban échoit par partage en 1684 puis passe, sans raison connue, aux mains de sa soeur, la présidente de Marboeuf. Celle-ci vend Bonaban en 1719 à Antoine Raudot sur lequel la châtellenie est retirée « par premesse de lignage », en 1720, par Hubert de Courtarvel, marquis de Pezé, maréchal des camps et armées du roi, gouverneur des ville et château de Rennes, et par sa femme, Nicole de Béringhen. Leur fille unique, Louise-Magdeleine de Courtarvel, marquise de Mézières-en-Bray, épouse séparée de biens d'Armand, marquis de Vassé, vidame du Mans, maréchal des camps et armées du roi, gouverneur des ville et citadelle de Rennes, etc., leur fille, donc, hérite de Bonaban et s'en sépare, le 19 juillet 1754, au profit de Guillaume Le Fer dont nous parlions tout à l'heure.

Le 6 brumaire an IX Bonaban appartient à la famille Level ; en 1842 M. de Kergariou s'en rend propriétaire et le château demeure chez ses descendants jusqu'au moment où ils doivent s'en défaire, ne pouvant plus supporter l'énorme charge de son entretien.

(Baron de Mauny).

© Copyright - Tous droits réservés.