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MONOGRAPHIE DE GUIMAEC

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Guimaëc, située à 16 kilomètres environ de Morlaix, et à 3 kilomètres de Lanmeur, faisait autrefois partie de l'évêché de Tréguier ; cette paroisse dépend aujourd'hui de celui de Quimper.

Elle est bornée au nord par la Manche et Locquirec, à l'est par le bras de mer de Toul-an-Hery, à l’ouest par Saint-Jean-du-Doigt et au sud par Lanmeur et Plouégat-Guerrand. Ces deux paroisses confinent à celle de Guimaëc à une fontaine dite « feuntun an tri Person » (fontaine des trois recteurs).

Vers 1800, Guimaëc comptait environ 400 communiants, sa population est vers 1891 d'environ 1725 habitants. Elle est traversée par la route qui conduit de Lanmeur à Locquirec, et se divise en onze frairies dites de : Kerbaul, Kerouriou, Christ, Kereven, Keranrun, Kerillis (lieu de l’église ou du bourg de Guimaëc), Kermenguy, Queillec, Trémédern, Kerbouliou et Trélever. Sa surface est de 1874 hectares. Son point culminant est Kervourc'h en Kerbaul, à 96 mètres.

La culture du pays est généralement du blé, 1024 hectares, prés 86, bois 22, le reste n'est plus que landes et bruyères.

Si l'on en croit M. le Vte H. de Gouvello, qui vient de faire paraître dans la Revue historique de l’Ouest une remarquable étude sur la vie de saint Méloir, prince de Cornouaille, le corps de saint Meloir fut porté en troisième lieu à Guimaëc. Une vertu divine le fit sortir une troisième fois de sa tombe, comme il en était déjà sorti une première fois dans la chapelle de Boiséon, située en Lanmeur, et une deuxième fois dans une chapelle ou une église du voisinage ou le même prodige se renouvela.

Le nom de Guimaëc parait donc pour la première fois à cette époque, c'est-a-dire vers 700 environ. On ne le retrouve plus ensuite qu'à l'époque de la Réformation des fouages au commencement du XVème siècle.

Le pays était habité antérieurement à cette époque, puisque l'on y trouve encore un monument celtique de l’âge de pierre.

Au lieu dit : Mez-ar-bez (lieu ou plutôt champ du tombeau) près et au sud de la chapelle de Christ, on peut voir ce monument de forme druidique. Onze pierres en place et deux autres servant à marquer l'extrémité sud, mais séparées des premières par l'emplacement de trois ou quatre pierres, sont disposées en ovale. Ce monument porte le nom de Bez-an-Inkinerès (tombeau de la fileuse) nom qu'un savant touriste, trompé par une consonnance ou par un guide facétieux, a traduit : lit de la Cochinchine. Il passe maintenant pour le lit du bienheureux saint Jean-Baptiste ; on reconnaît là une sanctification des missionnaires bretons ; il reçoit en cette qualité chaque jour les marques de la vénération des fidèles. Les pèlerins, qui se rendent de Locquirec et des Côtes-du-Nord à Saint-Jean-du-Doigt, entrent dans le monument et se frottent le dos à la pierre, un peu plus élevée que les autres, qui en termine l'extrémité nord. Cette friction, disent-ils, doit les préserver des douleurs rhumatismales. A 72 pas plus avant, dans le chemin qui conduit à Saint-Jean-du-Doigt, se trouve un cromtec'h ou cercle druidique, composé de dix pierres encore sur les lieux et presque sans dérangement. On en remarque aussi un autre à 8 ou 10 pas de celui-ci, au nord. dans la garenne voisine. La légende veut qu'il y ait eu là une magicienne, fileuse au fuseau (Inkinerez) qui se posait debout sur cette pierre pour filer. Si elle lançait son fuseau à droite, il atteignait le mont Roc'hellas, sur la lieue de grève ; si elle le lançait à gauche, il allait tomber au cap dit Beg an Inkinerez en Plougasnou. (G. Lejean, Histoire de Morlaix).

Tout cela est bien changé maintenant, le monument existe encore et est situé non pas au sud, mais bien au nord-ouest de la chapelle de Christ, et ne se compose plus que de huit pierres dont le gros bout est en l'air. Sept pierres forment les deux côtés d'un lit ou tombeau, une huitième sert de cloison ou de tête au lit, qui affecte la forme d'un fer à cheval allongé. La direction est nord et sud, et l'ouverture, tournée vers le sud, a une largeur d'un mètre environ. Le tout a trois mètres de longueur intérieure et huit mètres de circonférence extérieure.

Il est à présumer que c'est tout simplement un dolmen dont on a détruit la pierre qui servait de table et dont il ne reste plus de traces.

A environ 100 mètres, se trouve un autre dolmen dont les pierres ont été déplacées et qui doit être celui dont parle le voyageur G. Lejean.

Au bourg de la commune, un peulven de huit pieds de haut au plus, est fiché dans le mur du cimetière. Voici la tradition qui le concerne : Rannou, héros bas-breton, qui joue dans nos traditions trécoroises le même rôle que le Gargantua du Poitou et de la Bretagne française, paraît avoir été un gentilhomme de la maison de Tréléver, maison qui d'après un chant populaire semblerait avoir fini par de vulgaires brigandages et par un supplice infamant. Un jour que Rannou le Fort était à son manoir de Trélever, il apprit, que certaines vieilles femmes attroupées au bourg débitaient mille horreurs sur son compte. Furieux, il arracha un peulven et le lança à tour de bras dans la direction de la maison indiquée mais la pierre passa à quelque pouces au-dessus du toit et vint retomber là où nous la voyons aujourd'hui.

Les Romains ont succédé aux Celtes, puisque dans toutes les communes environnantes on trouve des médailles, briques etc. indiquant la trace de leur passage. A Guimaëc, rien n'indique qu'ils y aient séjourné.

Avant saint Méloir, on ne sait qui a prêché la foi dans ce pays ; en tout cas, la légende dit qu'on trouva des opposants quand on érigea les croix, qui d'habitude se plaçaient aux croisements des chemins.

Sur la route qui même du hourg Guimaëc au manoir de Kerven, à égale distance environ de ces deux endroits, on remarque une croix grossièrement taillée, en pierre ardoisière de Locquirec, appelée Groas Phulup ou Croix de Philippe, probablement du nom du celui qui l'a érigée.

Cette croix a, sur sa partie supérieure et sur le bras gauche, des traces très profondes figurant assez bien des empreintes de doigts ou plutôt de griffes qui se seraient incrustées dans la pierre. Ces empreintes sont appelées dans le pays « Roujou bizied an Diaoul » (traces des griffes du Diable). On prétend qu'une nuit de sabbat, Satan aurait voulu essayer ses forces sur cette croix et qu'il aurait fait tous ses efforts pour la renverser. La croix, courte et trapue comme une vraie bretonne, résista au prince des enfers, qui ne put même pas faire disparaître la marque de ses griffes, que dans sa rage il avait enfoncées dans la pierre, et qui témoignent encore aux yeux des passants de la nullité des attaques du démon contre le signe sacré de la divine Rédemption.

L'étymologie du nom de Guimaëc a donné lieu à plusieurs interprétations. Cambry, dans son voyage dans le Finistère, prétend que Guimaëc signifie peuple d'en haut. C'est une erreur bien grave, car guic en breton est le vicus latin et veut dire bourg ; ce mot est généralement, en Bretagne, suivi d'un nom de saint, comme Guimiliau ou bourg de saint Miliau. Serait-ce pour Guimaëc un saint Mayeuc, en breton Maëc, dont on ne connaît pas la vie ? C'est possible. Mais la paroisse de Guimaëc a été de temps immémorial sous le vocable de saint Pierre.

Tout porte à croire que les premiers seigneurs de Guimaëc qui étaient des Marc'hec, dont on voit encore l'enfeu dans la plus vieille partie de l'église, ont été aussi les fondateurs du bourg de Guimaëc, qui se serait appelé d'abord Guimarc’hec et enfin Guimaëc.

L'église actuelle plusieurs fois rebâtie, porte sur son clocher la date de 1655. Les registres de baptême datent de 1613 ; la purtie sud de l'église est plus ancienne et renferme les enfeux des Marc'hec, seigneurs de Trémédern, fondateurs de ladite église.

Sur le reliquaire, se voyaient les armes de Christophe de Goësbriand, sr de Kerveguen, en 1610, du chef de sa mère Louise Etienne. — Sur la porte de l'église, à l'ouest, des bas-reliefs en bois représentent l'Annonciation, la Nativité, la Présentation au Temple et la Fuite en Egypte.

Sur la croix qui était anciennement dans le cimetière et qui à été reléguée près de la fontaine de la chapelle de Saint Méloir, à l'autre extrémité de la paroisse, pour faire place à une croix moderne qui certes est loin de la valoir, se trouve : une fasce accompagnée de 3 trèfles qui est le Goarant, parti un lion.

Les chapelles sont celles de Saint-Mélar avec fontaine, de Kerbaul ou Saint-Paul avec fontaine, de Christ avec fontaine, de Notre-Dame de la Joie, de Sainte-Rose de Lima, de Saint-Roch (mairie actuelle) et de Kerven, cette dernière aussi avec fontaine.

La chapelle de Kervea dépendait du manoir du même nom, possédé depuis le XVème siècle par la famille Nouël ou Nédellec, et au XVIIIème siècle par les Le Dall de Tromelin. Dans cette chapelle se trouvait un tableau représentant le martyre de saint Sébastien, signé : de la Fite, 1789, tableau qui n'était pas sans mérite. Ce tableau a disparu avec la chapelle.

C'est à Kerven qu'est né, à la fin du XVIème siècle, le père Joseph, capucin et prédicateur célèbre sous le règne de Louis XIII, fondateur des Capucins de Sedan en 1640, mort en 1661 et auteur de plusieurs ouvrages religieux. Il était fils de Olivier Nouël, sieur de Kerven, et de Françoise Callouet de Lanidy, qui vendit sa terre de Kerven le 12 octobre 1627, pour acheter le terrain, bâtir et meubler le couvent des Calvairiennes de Morlaix, où elle mourut en 1634. (Voir son article biographique dans Tresvaux et dans la Biographie bretonne).

Cette pieuse dame avait, par son exemple, empêché de parter haut dans l'église de Guimaëc elle était aussi brave que pieuse, et fut d'un grand secours pendant le siège de Morlaix (1594) pour son amie la demoiselle de Castellan, femme du sgr de Rosampoul, gouverneur de Morlaix. Cette dernière, quoique dans un état de grossesse très avancée, partageait les travaux des soldats avec un courage héroïque, tellement qu'elle plantait du cœur au ventre du plus lâche. (Tresvaux et Biographie bretonne).

On a quelquefois confondu le P. Joseph de Morlaix avec un autre capucin du même nom, mais surnommé l'Eminence grise et célèbre par le rôle politique qu'il joua sous le ministère du Cardinal de Richelieu. Ce Père Joseph était fils de Jean le Clerc, sgr du Tremblay, président au parlement de Paris et de Marie de la Fayette [Note : M. Pol de Courcy, à l'obligeance de qui je dois la majeure partie des renseignements sur Guimaëc, et avec lequel j'ai visité les différentes chapelles de cette paroisse, était tombé lui-même dans cette erreur, qu’il a rectifiée dans les nouvelles éditions de son nobiliaire. Ces éditions sont épuisées depuis longtemps et nous émettons le vœu, de concert avec un grand nombre de nos amis, que M. Pol de Courcy se décide enfin à publier une nouvelle édition de son nobiliaire, qui sera encore bien plus complète que la dernière, si nous en croyons toutes les corrections et additions que nous avons vues nous même dans celles que M. de Courcy feuillette journellement dans son cabinet de travail. (Cette nouvelle édition du Nobiliaire et Armorial de Bretagne vient de paraître en octobre 1890, chez MM. Plihon et Hervé, éditeurs à Rennes : Vannes, imp. Lafolye] (Voy. Moréri).

Ce n'est pas la seule illustration de Guimaëc, car d'après l'enquête faite en 1539 sur la réformation des fouages, on trouve un Jean Coëtanlem, originaire de Keranrun en Guimaëc, corsaire et la terreur des Anglais. Ce Jean Coatanlem ayant vendu tous ses biens en 1484, équipa une escadre avec laquelle il captura trois grands navires anglais chargés de marchandises. Après cet exploit, il jugea prudent de s'expatrier. Il se retira en Portugal, où il fut bien accueilli et devint amiral du royaume. Il mourut dans sa nouvelle patrie. Mais il n'avait pas été oublié en Bretagne ou la légende embellit bientôt le récit de ses prouesses. Son neveu, Nicolas Coëtanlem, seigneur de Keraudy, fut aussi un marin distingué. Il fut chargé en 1503 de la construction de la Cordelière, il y dépensa 10.000 livres de sa fortune. En 1539, le fisc prétendit soumettre sa postérité au fouage, sous prétexte qu'il s'était occupé de marchandises. Ses descendants, parmi lesquels figuraient le seigneur de Goesbriand, protestèrent. Il y eut une enquête où furent entendus dix-sept témoins. Tous s'accordèrent à déclarer que les Coëtanlem étaient une famille de vieille noblesse, et que Nicolas Coëtanlem ne s'était jamais occupé de marchandises que pour la construction de la Cordelière. (Les Coëtanlem, un Corsaire breton au XVème siècle ; la Construction de la baraque la Cordelière. M. Dupuy, Bulletin de la Société académique de Brest, deuxième série, Tome V).

La fameuse Cordelière avait été construite dans l'anse du Dourduff, près de Morlaix, elle était montée par des marins gentitshommes, dont quelques-uns du pays de Guimaëc et Plougasnou, comme Christophe de l'Isle, Olivier et Yvon Nuz et commandée par le capitaine Portzmoguer du pays de Léon. Le jour de la Saint-Laurent, l'an 1513, elle eut une fin glorieuse au combat de Saint-Mathieu, où elle combattit le caraque d'Angleterre la Régente jusqu'à la nuit, de sorte qu’ils s’entrebruslèrent tous deux et bruslèrent comme chenevottes, et tous ceux qui dedans étoient moururent, sinon bien peu qui s’échappèrent à force de nager, et estime-t-on qu’il en mourut d'Anglais environ 1 300 personnes et de Bretons environ 500.

La chapelle de Notre-Dame de la Joie est du XVIème siècle, à l'exception de la tour portant la date de 1629.

L'intérieur de cette chapelle est fort remarquable par la quantité de sculptures et de peintures dont il est orné.

L'autel a un retable représentant avec une centaine de personnages en costumes du XVIème siècle toutes les scènes de la Passion. Il est entouré d'une galerie formée de colonnes entrelacées du meilleur effet. Les peintures sur bois sont de 1593.

Un tableau sur toile représente le bienheureux Michel le Nobletz entouré de la famille des seigneurs de Kergomar du nom de Kererault. La sainte Vierge apparaît dans les nuages portant l'enfant Jésus qui tient une palme et une couronne.

Les armes des Kererault se voient au bas du tableau : parti d’or à six mâcles d’azur, qui est Quéhou (?) Les mêmes armes, qui se voient sur la porte du manoir de Kergomar, portent : d’argent à 3 jumelles de sable et un annelet de même en chef qui est le Nuz.

Catherine le Nuz, dame de Kergomar, épousa vers 1610 François de Kererault, dont Yves de Kererault, marié à Françoise de Quéhou.

La Chapelle de la Joie fut fondée, suivant la tradition, par deux frères de la maison de Trémédern, dont l'un, en revenant de la Croisade, armé de toutes pièces et la visière baissée, fut rencontré par l'autre sur le placitre sur lequel s'élève aujourd'hui la chapelle et provoqué en duel par ce dernier.

Le premier, au moment de croiser le fer, s'écria qu'il était bien dur pour lui, après avoir échappé à tant de périls, d'être obligé de jouer sa vie en face du manoir de ses pères.

« Qui êtes-vous donc, reprit le second ? »« Je suis le fils du sire de Trémédern », répond le premier, et alors les deux frères se reconnaissant abaissèrent leurs armes pour se jeter dans les bras l'un de l'autre, et dans la joie de se revoir, ils firent vœu de bâtir une chapelle sous le vocable de Notre-Dame de la Joie.

Cette chapelle, plusieurs fois rebâtie depuis, a conservé un chœur flamboyant séparé de la nef et des transepts par une galerie en chêne à colonnes entrelacées, avec frise découpée à jour, représentant des motifs de la Renaissance, tels que chimères, licornes, médaillons et volutes de l'effet le plus gracieux. De nombreuses peintures décorent le coffre et les côtés latéraux de cet autel ou l'on remarque, au centre, la scène de la Nativité entre saint Henri et saint Louis.

Du côté de l'évangile : 1er la Naissance de la Vierge, 2ème son Mariage, 3ème l'Annonciation, 4ème Jésus au Temple.

Du côte de l’épître : 1er le Paradis terrestre, 2ème la Rencontre de saint Joachim et de sainte Anne, 3ème la Visitation, 4ème la Présentation, 5ème la Fuite en Egypte.

Le transept sud a un autel dédié à saint Herbod.

Le transept nord a aussi un autel dédié à la Vierge et chargé à son tour de peintures plus anciennes que les précédentes et signées : P. Barazer fecit 1593.

Ces peintures sont divisées en 4 tableaux avec les légendes suivantes :

1° Tableau : L'Adoration des Mages. — Légende : Mystica trigemino regique.
Hominique deoque munera dona.
Sunt sacra et cunabula reges.

2° Tableau : Présentation au Temple. — Légende : Mortali similis Deus hic.
Mortalis et ipse sistitur ante aras.
Cœli qui præsidet aris.

3° Tableau : Assomption. — Légende : Stati viri, lacrimisque modum.
Jam ponite cœlo mundi altius.
Evectum mundi jubar eximet umbras.

4° Tableau : Couronnement de la Vierge. — Légende : Veni de Libano, sponsa mea.
Veni de Libano.
Veni coronaberis.

Toutes ces peintures sont malheureusement dans un état déplorable et ce n'est qu'avec une éponge imbibée d'eau que nous avons pu les reconnaître.

La chapelle ne tardera pas à s'écrouler à son tour, et pendant que nous la visitions, des chouettes, dérangées dans leur sommeil léthargique venaient voler autour de nous. Avec la ruine de la chapelle disparaîtra la tradition relative à sa fondation, déjà bien oubliée de la génération actuelle [Note : Depuis que ces lignes ont été écrites, le toit de la chapelle des Joies a été refait complètement, malheureusement les chevronnières des pignons ont été remplacées par du zinc, ce qui nuit beaucoup au cachet extérieur de la chapelle de Notre-Dame des Joies].

La fenêtre principale, sur laquelle s'appuie le maître-autel, porte encore à la partie supérieure de son ogive, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, les armes en bosse de la famille de l'Isle : de gueules à diz billets dor 4, 3, 2, et 1, surmontées d’um lambel. Cette fenêtre a dû être faite par un abbé Guillaume de l'Isle (Enes en breton) qui était seigneur de Penamprat en Guimaëc et qui signe quelques actes de mariage et de baptême vers l'an 1614. La clef de voûte du lambris porte les armes des Ségaler, sieurs de Kergomar.

La chapelle de Christ avec fontaine est un édifice construit avec un certain luxe ; les portes sont décorées d'archivoltes en talon, et les chevronnières des pignons de crochets et de gargouilles d'un fort relief.

La maîtresse vitre à meneaux flamboyants a conservé dans son amortissement des écussons aux armes des Kergus de Mezarbez : parti coupé au 1 : de la Haye de l’Isle, au 2 : de Callouet.

Une autre fenêtre conserve encore trois écussons aux armes pleines des Kergus, de Kererault et Estienne de Kerveguen.

Un devant d'autel en pierre à droite et en dehors de la clôture du chœur porte la date 1556 en caractères gothiques l'an MVCLVI.

Le retable du maître-autel est surmonté de personnages figurant les scènes de la Passion : 1° la Flagellation, 2° le Portement de Croix, 3° le Crucifiement, 4° la Descente de Croix, 5° la Résurrection.

Enfin ce maître-autel est surmonté d'un Christ grandeur nature en robe à manches annonçant une haute antiquité et justifiant le vocable.

Un autre Christ également en robe est aussi sur un autel latéral de la Chapelle.

Au XVème siècle la paroisse de Guimaëc renfermait un grand nombre de maisons nobles ainsi qu'en justifient les réformations des fouages et les montres militaires que nous donnons ci-après.

(Edouard de Bergevin).

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