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LES MARGUILLIERS ET TRÉSORIERS DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE HÉDÉ. |
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Marguilliers et Trésoriers.
Ces fonctions de Trésoriers et Marguilliers de l'église Notre-Dame de Hédé étaient des postes d'honneur et de confiance enviés et très recherchés par les meilleurs paroissiens.
Les Trésoriers de l'église, au nombre de deux, étaient élus et choisis, comme aussi les Trésoriers des Confrairies, parmi les notables, par les habitants de la ville qui se réunissaient pour cela tous les deux ans.
« Ce jour, deuxiesme de febvrier 1677, Messieurs les habitants de Hédé étant assemblés au Carot de l'église en nombre suffisant, où étaient, premièrement Monsieur Mahé, Monsieur Harand, prêtres, et Monsieur le Procureur du Roy, lesquels après avoir pris les suffrages de ses habitants, ont nommé pour trésoriers de ladite Fabrice, Maître René Hervoches et Julien Clément et, pour le S. Sacrement, Maître Amaury Dupont, et, pour le Rosaire, Allain Thébault continué en la même Charge » [Note : Registres de l'église de Hédé, 1677. N° 12].
Il arrivait même, quelquefois, que, dans certaines circonstances particulières et graves, comme celle dont il sera question ci-dessous, la réunion était plus solennelle ; on y appelait les principaux personnages de la Ville, nobles et Bourgeois pour délibérer ensemble.
« Le dimanche 16 décembre 1657, aux dix heures du matin, incontinant la procession faite, en la Sacristie de l'Egl. de N. D. de Hédé, a comparu discret Missire Jean Gauvain, Sr Recteur de Bazouges et dudit Hédé, lequel, en présence de Messieurs les prêtres de ladite église et d’h et p. Sgr Messire Jacques Le Gonidec, Séigneur des Aulnays, la Crozille, Bon-Espoir, etc., Conseiller du Roy en sa Cour et Parlement de ce pays et duché de Bretagne, fondateur de lad. église, écuyer Jean Beschart, Sr de la Gonzée, Conseiller du Roy et son Procureur à Hédé, écuyer Pierre Ricard, Sr de la Servatte, n. h. Jan des Fougerais, Sr de Beauregard, Maître Julien André, Sr de Prémartin, Maître François Bihan, Sr de Montdidier, h. gens..... Bidoche, André Rouget, Gilles Chotard, Jean Louvel, Jean Renauld, Jean Baudron, et autres ;
A démontré que, puis le jour... de la Purification... dernier, lad. égl. de Hédé a été desservie, faulte des trésoriers et que les ornemens nécessaires à l'accomplissement du service divin sont enfermés, lesquels peuvent se gaster et les autels ne sont aucunement ornés, ce qui accuse... grande incommodité et grande perte au trézor de la fabrice..., n'y ayant personne pour recevoir et ramasser les oblations du jour... de la feste prochaine de Noël, il est grandement nécessaire d'avoir des trésoriers..., pour quoy il avait, dimanche dernier, tant, à la messe du matin, qu'au prône de la grand-messe, adverti les habitants dudit Hédé de se trouver en ce lieu pour choisir et eslire deux des habitants... pour servir à ladite église ; en l'endroit de laquelle Remontrance, les cy-devant nommés, après avoir, entre eux délibéré, ont choisi et mis pour Trésoriers, Maître Julien André, Sr de Prémartin, et Bertrand Hannier, qui prêteront le serment de soy porter fidellement en lad. charge pendant le temps d'un an qui finira au premier jour de l'année 1659.
Fait audit lieu, en ladite assemblée où présidait pour les laïques led. Seigneur des Aulnays et ont, ceux qui savent signer, signé...... » [Note : Registres de l'église de Hédé. (Naissances, 1657)].
1557 à 1560. Thomas Le Marchand. N. Thébault. Gilles Ruyaux.
1560.
Ollivier Berthaut. Michel Guelet.
1631. Maître N. Raffray.
1647. Jean
Dubois. Jean Buan.
1657. N. h. Maître Jean André, Sr de Prémartin, élu le 16
décembre, Notaire royal, mort en 1685. Bertrand Hannier.
1659. Maître Jehan
Le Géant. Jan Thébault.
1660-62. Raoul Mouazon. Mathurin Dubois.
1662. 28
avril. Maître Jan Ruaulx, Sr de la Tribonière, et Jacques Morel, chargés de la
garde « d'un enfant trouvé de ce jour exposé à la porte de l'église pour icelui
faire norir et alimenter jusques à dimanche prochain que les habitants de
cette ville se réuniront au carot pour délibérer de la nouriture et éducation
dud. enfant pour l'advenir ».
1667. Maître François Girot.
1667. Maître
Alain Hervoches, élu le 2 février. Julien Clément.
1671. Maître Jan Bodin, Sr
de la Simonière, Notaire royal, mort en 1685, inh. dans l'église.
1710. Jean,
Nobilet, époux de Marguerite Clément. Gilles Labbé, époux de Guillemette
Beillet, mort en 1734, 60. ans.
1711. N. Guinot.
1714. Julien Rué.
1715.
Maître Pierre Dugué, Sr de la Motte, Notaire de plusieurs juridictions et
premier Huissier audiencier au Siège royal, époux de dlle Jeanne Carot, mort en
1750, dans sa maison près la rue de l'Abbaye.
1716. Jean Dubois, époux de
Marie Dugué, sœur de Pierre, ci-dessus.
1717. Julien Hardy, époux
de Anne Robiou.
1719. Mort de Maître Julien Boursin, Sr de Grandmaison,
Avocat en la Cour de Hédé et Notaire royal, époux de Jacquemine Guichart.
1728. Mort de François Hardy, fils (?) de Julien, ci-dessus, né en 1697, présent
au baptême de la grosse cloche de Hédé le 16 octobre. N. h.
François-Emmanuel Coste, originaire de Villafans en Franche-Comté, époux de dlle
Françoise Charles. Ancien Trésorier de l'église de Hédé, mort en cette année.
1768. Mort de Maître Guillaume Le Meur, Sr du Bourg, Aubergiste à Hédé, 50 ans.
1737. Maître Pierre-Louis-René Jamet, Sr de Pennabat, Procureur fiscal de la
juridiction de la Crozille, Bon Espoir et époux de dlle Julienne Fourel,
demeurant au Château de Bon Espoir, inhumé en 1748 dans l'église de Hédé, 62
ans, élu le 2 février Marguillier de Hédé, malgré les protestations des
habitants de Bazouges.
1778. Mort de Maître François Robiou, Sr du Pont,
Procureur et Notaire royal à Hédé, Ancien Trésorier de l'église et Echevin de la
Ville, époux de dlle Henriette-Anne Le Comte.
1791. Pierre Ficatier, Marchand,
Notable en 1792 ; Guillaume Laurent, nommés le 13 février par le Conseil général
de la Commune de Hédé.
Quoique cette étude semblerait devoir se terminer tout naturellement en 1790, c'est-à-dire à la suppression du Prieuré, nous ne voudrions pas quitter l'église Notre-Dame sans dire quelques mots sur les vicissitudes qu'elle dut subir pendant la Révolution et son relèvement quand la tranquillité fut rétablie.
Devenue pendant la Révolution Temple de l'Etre Suprême, Temple de la Raison (sans déesse, du reste), lieu de réunion d'assemblées pour l'organisation de la Garde nationale et autres, de magasin et de dépôt pour fournitures, de cantonnement pour les troupes comme celles du général Cefer réfugiées après la déroute de Pontorson qui pillaient et détruisaient tout sur leur passage, de prison et même d'arsenal pour les deux canons qui avaient été donnés à la ville pour sa défense et qui y restèrent renfermés dans un tambour en planches construit dans le bas du Collatéral Sud jusqu'en 1832 que le gouvernement, malgré la protestation des habitants qui avaient payé 400 livres en 1812 pour la réfection des affûts, leur reprit, l'église se trouva dans un tel état de délabrement que tout, à l'intérieur comme à l'extérieur, était à refaire.
Les habitants de Hédé, qui avaient dû hurler avec les loups parce qu'il fallait hurler alors, mais n'en étaient pas moins de bons chrétiens, tenant à avoir pour eux et pour leurs enfants les secours religieux, soit au moyen des prêtres réfractaires nombreux aux environs, soit même, plutôt que d'en manquer et, pour présider aux nombreuses fêtes républicaines quand il en était besoin et à la célébration des décades, à des prêtres, comme les citoyens Mathurin Tricault, Jean-Joseph Dautry, Pierre Boursin, Vincent Moreau, etc., « ministres du culte catholique assermentés » (momentanément), voyaient cet état de choses avec le plus grand regret.
Mais Hédé était pauvre, le souffle de la Révolution, en enlevant à la ville sa situation politique, l'avait ruinée.
Cependant, dès qu'elle le pût, la Municipalité fit tous ses efforts pour y porter remède. En 1803, elle avait enfin obtenu cette érection de Hédé en paroisse qu'elle demandait depuis plus d'un siècle, et M. Jean-Joseph-Emmanuel Doublet en avait été nommé recteur, auquel il fallut trouver un presbytère.
Malheureusement, le Prieuré qu'on avait destiné à cet usage, déjà fort délabré en 1790, avait été employé à loger les prisonniers prussiens, cantonnés à Hédé pour travailler au creusement du canal d'Ille-et-Rance, tellement dégradé par ceux-ci et rendu si irréparable que le nouveau recteur refusait de l'habiter et demandait une indemnité pour se loger en ville. Malgré toute sa bonne volonté, il fallut à la Municipalité un long temps avant de pouvoir commencer les réparations de l'église, mais ce n'était pas facile, car il fallait l'autorisation préfectorale toujours reculée à cause de la situation difficile du budget.
Cependant le Conseil Municipal insistait, disant « que les habitants gémissaient de la dévastation du lieu de leur rassemblement de piété, témoignent depuis longtemps le désir de la mettre dans un état convenable de décence pour la célébration du service divin… que les dépenses extérieures concernent la municipalité... que la fabrique, à l'aide du dévouement sincère et bien prouvé des habitants, est en mesure d'en décorer l'intérieur par leurs offrandes généreuses et spontanées, que des marchés sont arrêtés avec des artistes distingués et les ouvrages sont en activité » [Note : An IV de la République. Délibération du Conseil Général de la Commune].
Un état des réparations extérieures dressé par M. Blandin, Conducteur des Ponts et Chaussées, estimait les réparations les plus urgentes à la charge de la Commune à 2.116 livres 42 [Note : Délibération du Conseil Municipal du 29 novembre 1821].
Le 13 janvier 1822, le Conseil adresse une nouvelle requête au Préfet.
Les habitants n'avaient point attendu, en effet, la décision préfectorale pour entreprendre les réparations intérieures qui incombaient à la fabrique, « l'érection d'un nouveau maître-autel et la restauration des autels collatéraux ».
Les offrandes avaient afflué [Note : Pour l'année 1822 seulement, le produit des quêtes faites pour réfection des autels et grandes réparations ornementales s'élevèrent à 2.269 francs. En 1824, il fut fait don à l'église, pour l'ornementation, de 300 francs. En 1825, un autre don de 400 francs] et, dès qu'elles avaient été suffisantes, des marchés avaient été passés et les travaux confiés à des artistes de talent, en 1821, étaient déjà en bonne voie et marchèrent rapidement.
Le maître-autel qui se trouvait alors au fond du chœur, accolé au mur de la sacristie, fut reporté en avant et placé sous l'arc triomphal.
Ce maître-autel, dû au talent de M. Léofanti, « artiste en plâtrerie », comme aussi les autels des deux chapelles, construit en forme d'un tombeau et accosté de deux belles statues de Saint-Pierre et de Sainte-Hélène provenant de la chapelle mortuaire de l'ancien couvent des Ursulines, était surmonté d'un Christ presque de grandeur naturelle en carton-pâte doré qu'on avait fait venir de Paris et qui avait coûté 270 fr.
Les dépenses, d'après les chiffres de la fabrique, s'élevèrent à un chiffre considérable :
En 1821, à M. Léofanti, pour fournitures et travaux faits aux autels des deux chapelles .... 300 fr.
En 1822, 3 mars, au même, pour travaux faits au grand autel et autres travaux ..... 408 fr.
En 1822, à Maître Simon Macé, entrepreneur, pour parquet et tous les ouvrages qu'il a faits et fournis pour le grand autel ..... 1.200 fr.
En 1822 et 1825, à M. Edouard Philibon, peintre et doreur ....... 1.220 fr.
En 1830 à M. Barré, sculpteur à Rennes [Note : Sculpteur de mérite, médaillé au Salon], pour deux reliquaires ...... 215 fr.
En 1822, à Mathurin Hirel, pour la balustrade en fer du chœur ...... 376 fr.
En outre, pour donner plus de solennité aux cérémonies, on fit, en 1828, l'acquisition d'un orgue payé à M. Guillaume Lemyre, facteur d'orgues.... 1.182 fr. 50.
Il ne faut pas oublier une autre dépense, celle d'une peinture qui garnissait le tympan au-dessus de l'arcade du grand. autel, copie d'après Michel-Ange, représentant le Père Eternel marchant à travers les nuages et faite par M. Logerot, artiste rennais de grand talent, auteur aussi, croyons-nous, du tableau représentant sainte Anne et la Vierge et qui lui fut payé 600 fr.
Vers 1872, furent faits dans l'église de nouveaux travaux d'embellissement. Nous ne voulons nous en occuper qu'en ce qui concerne les changements apportés à ce que nous venons de voir.
Ces changements se réduisent à trois principaux :
Le premier résulte de l'heureuse disparition de l'orgue de Barbarie dont le répertoire était composé d'airs très populaires et très gais, sans doute : « J'ai du bon tabac, Malborough, Au Clair de la lune, Ah ! vous dirai-je, maman » etc., mais peu en harmonie avec la sainteté du lieu et la gravité des cérémonies et son remplacement par un véritable jeu d'orgue, installé dans le chœur, qui permet à l'artiste qui s'en sert de donner à son inspiration le caractère religieux que doit avoir la musique d'église.
Les deux autres sont, plus regrettables. D'abord la suppression de ce Christ qui n'était pas sans caractère, élevé sur l'autel où il remplaçait le Christ autrefois offert par Maître Jan Collichet ; enfin l'enlèvement de cette peinture de M. Logerot, qui garnissait si heureusement ce grand panneau aujourd'hui vide et nu de l'arc triomphal. Que sont devenus ces objets et où sont-ils allés, comme, aussi, ce grand tableau, copie d'un Crucifiement, donné à la Commune par l'empereur Napoléon III et dont le sort aussi est inconnu ?
(Anne du Portal).
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