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LE MONASTERE DES CARMES D'HENNEBONT

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Le monastère primitif était en construction en 1386, car à cette date le vicomte de Rohan donna des pierres et des bois pour aider à son édification.

Ville d'Hennebont (Bretagne).

Le plan général était le même qu'à Ploërmel : un cloître carré, entouré d'édifices sur trois côtés et d'une église rectangulaire au midi (Voir le plan).

Au bout de deux siècles, il y avait d'importantes réparations à faire. « En 1581, dit l'Histoire des Carmes, le chapitre provincial, tenu à Pont-l'Abbé, envoya à Hennebont comme prieur le Père M. Nicolas Chaumier, religieux d'Orléans et docteur de Nantes. Il trouva le couvent en très piteux et déplorable estat. Grand mesnager, il fit icy son chef d'œuvre, car assisté des habitantz et spécialement d'un très riche marchand, nommé Jan Beaujouan, sieur de Kermenésic, qui employait du sien pour la plus grande partie des frais et mises, et recepvant aussy ce que libéralement chacun offrait, il eut en peu de temps fait recouvrir toute l'église et le couvent, fait réparer le clocher de l'église tout de neuf, et refondre les cloches, et ainsy remit le tout en bon ordre ».

Plan du monastère ou couvent des Carmes d'Hennebont (Bretagne).

Peu après commencèrent les tribulations du couvent. « Le 14 febvrier 1588, fut fait un grand tumulte de peuple ; les portes du couvent furent forcées et rompues ; frère Charles de la Teste fut tué, et frère Rageais blessé de coups d'arquebuse ». L'église, polluée par le meurtre et l'effusion du sang, ne fut réconciliée que le 3 avril suivant par l'évêque de Léon. En même temps la peste ravageait la ville.

En 1590, Hennebont fut assiégé deux fois, par les royalistes d'abord, par les Ligueurs ensuite. Dans l'intervalle, la cuisine du monastère fut démolie, pour y faire passer une tranchée, et le corps principal du logis, où se trouvaient le réfectoire, la dépense et le dortoir, fut gravement endommagé., Jérôme d'Aradon, sieur de Quinipily, rétabli au gouvernement de la ville, fit donner par le duc de Mercœur 1.200 livres pour réparer les ruines du couvent. Il donna de son côté un jeu d'orgues, qui lui coûta pareille somme ; de plus, il fit ajouter à l'église, du côté du midi et près du chœur, une chapelle dédiée à saint Jérôme, dans le but d'y avoir sa sépulture ; en attendant son achèvement, il fit inhumer le corps de son père au dessus des chaires du chœur, auprès de la muraille, qu'il avait intention de percer, pour entrer dans la chapelle (Rennes).

Dés 1621, il fut sérieusement question d'introduire à Hennehont les Carmes réformés du P. Thibaut. L'opération ne devait se réaliser que l'année suivante, mais il fallait auparavant aviser aux mesures à prendre. Le 3 décembre 1621, « en l'assemblée générale de la ville d'Hennebont, a esté par Me Gilles Hardas, procureur syndic, remonstré, comme la plus grande partie des notables luy ont dit, et mesme que c'est une chose connue et notoire à tous que les Pères Carmes ne peuvent bien vacquer à leur office, selon la réformation et observance en laquelle ils vivent, si à la façon de leurs autres maisons ils ne font faire un cœur particulièrement pour eux, ce qui est d'aultant plus nécessaire en ceste ville [close] que en icelle il n'y a aucune autre églize, à cause de quoy la grande affluence du peuple et leur dévotion ne leur permettent pas de tenir le cœur [actuel] clos, ce qui seroit d'ailleurs une bien grande incommodité au peuple ; en sorte que les d. religieux, pour ne rien faire au préjudice de la dévotion des habitans et leur relaisser le d. cœur libre, se seroient quelque tems retirés dans le dorsal [ou jubé], attendant qu'il leur fust pourveu ; mais ce lieu leur est tellement incommode et froideux qu'ils s'en sentent fort intéressées en leur santé. C'est pourquoy ilz auraient pries résolution de faire faire un cœur [nouveau], sur l'espérance de quelque aide de la d. ville.

Les d. habitans ayant recogneu unanimement la vérité de la d. remonstrance, ont accordé et consentir qu'il leur sera payé par le d. sindicq, sur les deniers du soulz pour pot, la somme de 500 livres tournois, en deux termes ... ». D'autres crédits furent peu après votés par la ville, et le tout monta à 2.000 livres : ce qui fut ratifié par lettres patentes du roi le 24 août 1624.

Dès le mois de décembre 1622, on trouve un marché fait avec un maçon, pour modifier le corps principal du logis, de manière à ménager une sacristie en bas auprès du sanctuaire et un chœur pour les religieux au-dessus. En 1622 encore, marché avec les charpentiers pour préparer les poutres et les fermes du nouveau chœur ainsi que celles du dortoir, qui lui faisait suite, et pour faire un « petit vir » ou escalier tournant, à un coin du chapitre, pour monter de la sacristie au chœur. En 1623, marché avec les couvreurs pour garnir les deux côtés de la couverture du chœur et du dortoir, les six lucarnes du grenier, et la tourelle nouvellement bâtie.

Le 16 février 1624, « le menuizier promet plancher bien et deubment tout le dortouer, quy se fait de neuf, lequel contient 110 piedz de long, et le cœur qui se fait aussi de neuf, lequel contient de long 21 piedz et de large 24 piedz ; — plus lambrisser le dit cœur au tiers point [ogive], comme le lambris de l'églize : — plus faire un pignonnet de boys au boult du d. cœur, du costé de l'église : — item plancher un petit transport, quy est en la tourelle quy a esté faite de neuf ; — plus faire les deux croisées et fenestrages du d. cœur ; — et lambrisser le dessouz des corbeaux de l'escalier quy est au coin du chapitre : le tout pour la somme de 124 livres. » (Hennebont Carmes).

D'autres travaux accessoires suivirent ceux-ci. En 1636, on bâtit un pavillon au bout du dortoir, du côté de la tour et proche des murailles de la ville. En 1640, les religieux obtinrent de la communauté de ville la permission de fermer la venelle qui passe à l'ouest du couvent ; ce qui fut exécuté malgré l'opposition de divers particuliers, grâce à la protection de M. de la Piboliére, lieutenant du maréchal de la Meilleraye.

Si le principal corps de logis était renouvelé, le reste du monastère s'en allait de vétusté. D'après un procès-verbal de visite de l'alloué d'Hennebont, du 12 novembre 1642, l'église menaçait ruine, la longère du sud étant fortement surplombée ; le cloître était endommagé, les bâtiments du nord et de l'ouest, qui servaient de dortoirs ou de chambres à une partie de la communauté, menaçaient d'écraser les religieux. Les dépenses à faire étaient évaluées par les ouvriers à une vingtaine de mille livres. Les Carmes, dépourvus de ressources, s'adressèrent à la ville, qui leur alloua, en 1650, une subvention de 300 livres par an pendant huit ans : ce qui fut approuvé par lettres patentes du roi Louis IV.

Les travaux commencèrent aussitôt. L'église fut consolidée ; le jubé ou doxal, qui était à l'entrée du chœur, fut enlevé, pour mieux voir l'autel. Le bâtiment au nord du cloître fut refait ; celui de l'ouest ne fut commencé qu'en 1677 : on y allait parfois lentement, suivant les ressources dont on disposait. En 1678, le gouverneur de la ville, M. de Beauregard, permit de fermer la brèche des murailles de la ville au nord est du monastère, en sorte que les religieux furent complètement, chez eux.

Il n'y eut plus désormais que quelques travaux de détail. Ainsi, on mit au-dessus du maître-autel un baldaquin en marbre de Gènes. En 1713, on fit un clocher au-dessus de la chapelle de l'Ange-Gardien, pour recevoir la grosse cloche ; on y mit pareillement une autre cloche, retirée d'un tourillon au-dessus de l'orgue, et deux autres cloches, qui étaient sur le chœur des religieux Enfin en 1725, on refit les deux chapelles situées au bas de l'église, et dédiées l'une à Saint-Sauveur, l'autre à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Jh.-M. Le Mené.

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