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LES CARMES D'HENNEBONT

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Les premiers Carmes apparaissent à la fin du XI-XIIème siècle sur le mont Carmel en Palestine. Il s'agit d'ermites qui se placent sous la protection de la Vierge et se font appeler les Ermites de Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Leur père spirituel est le prophète Elie. L'ordre obtient une règle de la part du patriarche latin de Jérusalem, Albert Abogadro, vers 1209-1210. Les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIème siècle pour se réfugier vers 1238 en Europe. Après bien des tribulations et suite au second concile de Lyon qui s'est tenu en 1274, l'ordre érémitique (mendiant) se transforme, en ordre monastique.

Ville d'Hennebont (Bretagne).

La date de fondation du couvent des Carmes d’Hennebont reste incertaine. Il en est fait mention pour la première fois dans un mandement du duc de Bretagne, Jean IV, en date du 19 juin 1394. Selon René Kerviler, le couvent a été fondé entre 1365 et 1386 durant laquelle est assurée la libéralité des princes de Guémené. En effet, le couvent existait bien en 1386, puisque c'est à cette date que le vicomte de Rohan et sa femme Jeanne de Navarre font dons aux religieux de biens avoisinant la chapelle Saint-Yves, cédée par le duc en même temps qu'une rente annuelle de 72 livres et des " pierres et bois pour aider à son édification ". Le couvent est rattaché à la province de Touraine lors du chapitre provincial tenu à Orléans en 1389.

La situation se dégrade néanmoins progressivement jusqu'à la fin du XVIème siècle et en 1581, alors qu’il ne reste que " deux religieux prêtres et quelques frères " à Hennebont, le chapitre provincial y nomme un nouveau prieur, le Père Nicolas Chaumier, qui est chargé de redresser la situation du couvent. En 1588 il a fallu " relever un pan de muraille du jardin abbatue par le vent " (18 janvier) et réparer la " couverture du couvent " (avril). En février 1588, un "grand tumulte de peuple " eut lieu au couvent qui vit ses " portes rompues "  et " les messieurs de la justice étaient absents à cause de la peste qui régnait en ville ". En 1590, Hennebont est assiégé deux fois, par les royalistes d'abord, par les Ligueurs ensuite et une partie des bâtiments est détruit. Les revenus du couvent sont essentiellement dus aux nombreuses fondations de seigneurs et autres particuliers qui firent des libéralités (rentes, capitaux, biens, ...) aux Carmes d'Hennebont, ainsi qu’au droit de guindage, octroyé par le duc fondateur, qui permet aux religieux de prélever une commission de " un sol et demi ou 18 deniers " sur chaque tonneau descendant sur le port et havre d’Hennebont, à charge pour eux " d’enterrer gratuitement les corps des individus qui se noyaient dans le port ou la rivière du Blavet et faire un service pour chacun d'eux ". Ce droit est évoqué pour la première fois par un bail à ferme de 90 livres en 1592, et confirmé par un arrêt du 14 mars 1651 et du 25 mai 1740. En 1650, la ville d'Hennebont octroie aux Carmes 300 livres par an pendant 8 ans pour des réparations et aménagements de leur couvent.

A la Révolution, le couvent des Carmes d’Hennebont est menacé de fermeture. Leurs biens sont nationalisés et vendus. Le couvent des Carmes est vendu à Olivier Le Goff, puis transformé en caserne et sert ensuite de maison à fourrages. En 1816, le curé d’Hennebont, Louis-Marie Videlo, nouveau propriétaire des lieux, accueille des Ursulines dans le couvent qu’elles quittent en 1954. Les Ursulines sont remplacées par les Filles du Saint-Esprit qui deviennent l’Institut Notre-Dame-du-Vœu, puis l'établissement se transforme progressivement en lycée.

I. FONDATION.

voir Ville d'Hennebont (Bretagne) La fondation du couvent des Carmes à Hennebont

II. DONATIONS.

voir Ville d'Hennebont (Bretagne) Les donations au couvent des Carmes d'Hennebont

III. MONASTÈRE.

voir Ville d'Hennebont (Bretagne) Le monastère des Carmes d'Hennebont

IV. MOINES.

voir Ville d'Hennebont (Bretagne) Les moines du monastère d'Hennebont

V. BIENS.

voir Ville d'Hennebont (Bretagne) Les biens des Carmes d'Hennebont

A noter que les relations entre la paroisse d'Hennebont et la communauté des Carmes étaient courtoises et l'on se rendait mutuellement service. Ainsi, le 20 mars 1588, le vicaire de Notre-Dame publia un monitoire de la part du couvent, et à cette occasion il fut invité à dîner à la communauté avec un autre prêtre de son église.

Quand il s'élevait quelque conflit, on finissait par une transaction. En voici une de 1611. « Entre vénérable et discrète personne Messire Pierre de Vennes, sieur de Lespinay, docteur en théologie, chanoine théologal de Vennes, et vicaire perpétuel de Hennebont, et humble religieux frère André Cavelier, prieur du couvent des Carmes de Hennebont, a été faicte transaction, pour terminer le proceix et différand touchant les frairies.

Pour les deux services qui se font d'ordinaire au déceix des confrères, le sieur vicaire et ses prestres feront l'un des d. services en leur églize, et les prieur et religieux Carmes feront l'autre service, soit en leur églize, soit en celle de la paroisse en laquelle auront esté inhumez et ensépulturez les corps des confrères et sœurs, comme au semblable le d. sieur vicaire et ses prestres pourront faire leur service en l'église des Carmes, si les corps des confrères ou sœurs y sont enterrés : à la charge et condition que les dits de l'églize parrochialle et religieux Carmes jouiront chacun pour soy du salaire accoustumé d'estre payé par l'abbé de la confrérie, qui est la somme de 18 soubz tournois par chacun service.

Et pour le subject de l'ordre... a esté arresté que les religieux précéderont et marcheront aux processions et convois accoustumez, auxquelz ils seront advertiz par le d. sieur vicaire ou ses commis, les premiers en ordre avecques leur croix honorablement ; et que doresnavant les d. religieux, aux jours de dimanches et festes, commenceront leur grand-messe à 8 heures du matin (au lieu de 9 h.), et que les dits de l'églize parrochialle commenceront leur grand'messe à 9 h. (comme au passé), afin de donner espace de temps aux habitans pour satisfaire à leur dévotion et assister à l'une ou à l'autre des grandes messes.

Et pour l'administration des sacrements… ont arresté et accordé que les d. prieur et religieux n'entendront les confessions d'aucun séculier paroissien de Hennebont et n'administreront le sacrement de l’autel à la feste de Pasques, comme chose qui est de juridiction ecclésiastique, sinon par permission du d. sieur vicaire ou son prestre ; et hors la d. feste de Pasque, à la dévotion d'un chacun, pourront les d. prieur et religieux ouïr confessions, pourveu qu'ils soient approuvez de l'Ordinaire, et donner la sainte communion à ceulx qui se présenteront à leur églize.

Faict et gréé à Bennes, le 9ème jour de juillet 1611 ». [Carmes. H.].

En 1631, autre difficulté pour les prédications. Voici la supplique des bourgeois d'Hennebont à l'évêque de Vannes. « Monseigneur, nous avons appris que le vicaire de Nostre-Dame de Paradis, au faubourg de cette ville, de son propre mouvement et sans en avoir conféré à qui il apartenoit, regardant plustot sa commodité et son intérest particulier que celuy du public, a importuné Votre Révérence de commander qu'on preschât en la d. église, qui ne sert de paroisse que par emprunt, ce qui serait entièrement contre la coutume ancienne et causeroit une incommodité grande, tant au prédicateur qu'aux magistratz et principaux habitans de la d. ville, et contre le sentiment commun d'iceux, qui par leur délibération de ville du 17e feuvrier dernier, cy attachée, députèrent vers Votre Révérence pour la supplier, ce que nous faisons encore de rechef, au nom des d. magistratz, procureur du roy, et principaux habitans de la d. ville, de commander que dores en avant on presche selon coustume ancienne les Advents, Caresmes et Octaves du T. S. Sacrement en l'église des Pères Carmes, comme nous en sommes de longtemps en possession.. Hennebont, ce 22 novembre 1631.

Signé : Le Séneschal, sénéchal du d. Hennebont. — Le Gouvello, proc. du roy. — Jan Ramon, lieutenant. — Morice Milloch. — J. Bocher, advocat. — Huby, advocat. — Dupont, advocat. Thomas. — Jean Baellec, maître aux artz. — Du Bouetiez. — Jan de Broel-Lanigrio. — Eudo. — Talvas. — F. Moello, pbr. — Séb. Beaujouan-Kermadio. — Yvon Le Brizoual. — Perrier. — G. Le Mezec. — Geffroy, not. royal. — Jac. Ryou. — Gainche. — Ju. Harel. — Launay. — Le Roy. — Perrier. — Ja. Febvrier. — Y. Pezron. — Labille. — Du Bois-Béranger. — Dupuey, not. royal » (Orig. papier).

L'évêque se contenta de répondre : « Soit faict comme il est requis, sans préjudice des années suivantes ».

En 1670, à l'occasion de la canonisation de sainte Marie-Madeleine de Pazzi, religieuse Carmélite de Florence, de l'ancienne observance, la ville d'Hennebont vota une somme de 200 livres et un feu de joie pour la fête et ordonna que quatre compagnies prendraient les armes. L'évêque Charles de Rosmadec, à la demande du prieur, accorda les autorisations nécessaires et invita les recteurs des paroisses voisines à conduire leurs fidèles en procession au couvent des Carmes pendant l'octave.

L'ouverture de la solennité se fit le 19 juillet, à midi, par le son de toutes les cloches de la ville, le bruit des tambours et la décharge du canon, puis à trois heures furent chantées les premières vêpres. Le dimanche matin, 20, procession solennelle à l'église de Notre-Dame, où fut lue la bulle de canonisation, puis retour à l'église des Carmes, où fut chantée une messe en musique ; à 3 h. vêpres, procession dans le cloître et bénédiction du Saint-Sacrement.

Le lundi 21, processions de Caudan, de Plœmeur et de Lesbin : grand'messe en musique, vêpres, sermon et bénédiction.

Le mardi 22, procession à l'abbaye de la Joie, avec la statue de la sainte, et grand'messe ; au retour, processions de Plouay et de Languidic ; à 3 h. vêpres, sermon et bénédiction.

Le mercredi 23, processions de Lanvaudan, de Cléguer, d'Inzinzac, de Nostang et de Landévant, grand'messe et, à 3 h. vêpres, sermon et bénédiction.

Le jeudi 24, procession aux Ursulines de Saint-Caradec, grand'messe et retour ; le soir, vêpres, sermon et bénédiction.

Le vendredi 25, processions de Bubry, Melrand, Quistinic et Plouhinec, grand’messe, vêpres, sermon et bénédiction.

Le samedi 26, procession de la paroisse de Quéven, grand’messe en musique, vêpres, sermon, et bénédiction.

Le dimanche 27, procession chez les Capucins, chant de la messe et retour ; à 3 h. vêpres, sermon et bénédiction, puis feu de joie sur la place de Notre-Dame ; enfin, à 8 h. du soir, décharges de canons et feu d'artifice. (Carmes. Reg.).

Comme on le voit par ce résumé, les relations étaient faciles entre les Carmes d'Hennebont et toutes les paroisses du voisinage. Vis-à-vis du vicaire perpétuel de Notre-Dame, les religieux observaient les transactions consenties et continuaient à rendre service à la population. Cependant le vicaire Yves Coquet formula, dès son arrivée en 1678, quelques plaintes contre les enterrements faits chez les Carmes, et obtint une sentence favorable de la cour d'Hennebont. Les religieux en appelèrent aussitôt au parlement de Rennes.

Celui-ci, après avoir pris connaissance de la cause, maintint, par arrêt du 18 septembre 1679, les Carmes dans la jouissance de leurs droits ; il ordonna que les corps des défunts qui auraient choisi leur sépulture dans l'église des religieux, seraient levés par le recteur ou le vicaire de la paroisse où ils seraient décédés, conformément à l'usage et à la loi de l'Eglise ; mais qu'en cas de refus, ils seraient levés par les religieux et conduits directement dans leur église, pour y recevoir la sépulture.

Cet arrêt rétablit la paix, qui paraît s'être maintenue jusqu'à la Révolution.

Jh.-M. Le Mené.

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