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HÔPITAL GÉNÉRAL DU LOROUX-BOTTEREAU

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De toutes les aumôneries fondées au Moyen-Age, dans la petite ville du Loroux, il n’en restait pas une seule qui méritât ce nom au XVIIIème siècle. Celles de Sainte-Catherine et Saint-Lazare étaient déchues au rang des simples bénéfices ecclésiastiques, celle de Saint-Clément avait été supprimée au profit de l'Hôtel-Dieu de Nantes. Ceux qui avaient conservé quelque souvenir de ces vieilles institutions, ne purent, sans doute, taire leurs regrets quand vinrent les mauvaises années de la fin du règne de Louis XIV, car en réunissant les débris de ces fondations charitables, on serait parvenu à constituer un patrimoine assez fort pour entreprendre une création nouvelle, à l’égal des établissements de Bourgneuf, de Clisson et de Châteaubriant. Le bureau de charité qu’on organisa à défaut d’autre moyen d’assistance, sous le règne de Louis XV, fournissait du pain aux 300 indigents de la paroisse, mais il ne procurait pas aux malades, hors d’état de se déplacer, les soulagements multiples dont ils avaient besoin, à raison de leur isolement. Il y avait sous ce rapport tant de misères criantes à secourir au Loroux, que les habitants et le recteur prirent le parti, en 1734, d’ouvrir un hôpital.

L’exposé des motifs qu’ils adressèrent à l’intendant, en vue d’obtenir l’autorisation royale, ne repose pas sur d’autres considérations : des mendiants valides, des vieillards sans abri et des orphelins, il n’en est pas dit un mot. Afin d’emporter plus sûrement les lettres patentes qui leur paraissent indispensables pour réussir, ils énumèrent ce qu’ils possèdent et ce que l’avenir leur promet. Les dons et legs qu’ils ont reçus dans les années antérieures produisent de 5 à 600 livres et 9 setiers un boisseau de blé de rente. Ce petit patrimoine serait plus considérable si le recouvrement des deniers se faisait avec ordre et régularité, si quelque trésorier se chargeait du renouvellement des titres et de la perception des arrérages ; mais la vérité est que personne ne se croit obligé de donner ses soins à l’administration du bureau et les pauvres languissent faute d’exactitude dans les paiements. L’autorité royale peut seule corriger ces inconvénients en érigeant la charge de directeur en fonction publique, au nom de l’utilité générale [Note : Voyez le préambule des lettres patentes insérées à la fin]. D’après la même requête, quatre personnes avaient pris l’engagement de verser ensemble 1.700 livres dès que le roi aurait accordé son approbation ; une autre devait donner tant en vignes qu’en rentes foncières et constituées 94 livres, plus une maison contiguë à celle que le bureau possédait déjà et des filles pieuses avaient promis de se consacrer gratuitement au service des pauvres, le jour où l’on réclamerait leur concours. Et comme l’instruction passait alors pour une des formes de la charité, les postulants laissaient même entrevoir la possibilité d’annexer à l’établissement une école gratuite pour les filles pauvres.

En réunissant tous ces éléments de vitalité aux aumônes journalières, on pensait que la ville du Loroux-Bottereau pouvait, sans trop de présomption, tenter l’entreprise d’un hôpital général. Le subdélégué de l’intendant à Nantes, invité à donner son avis, répondit qu’il voyait là un projet utile pour le Loroux comme pour les paroisses voisines ; il ne dissimula pas pourtant que la modicité du capital disponible lui semblait une difficulté sérieuse (Liasse des hôpitaux. - Archives départementales, série H).. Ses craintes n’étaient pas chimériques. Ni les lettres patentes accordées par Louis XV en septembre 1741, ni la réunion du bénéfice du collège qui eut lieu, avec l’approbation de l’évêque et du roi, en 1744, à la charge d’entretenir les petites écoles, ne fournirent les ressources sur lesquelles on comptait en débutant [Note : Livres des mandements royaux, vol. 51, f°s 57 et 58. Le collège était une fondation de Guillaume Racinoux, prêtre, du 21 avril 1667. La maison d’école était dans la Grande-Rue ; un autre petit collège fut établi dans la rue Porte-Saulmon (Table des registres du secrétariat. Archives départementales, série G)]. Il fallut revenir bientôt au modeste rôle de bureau de charité, congédier les pauvres qu’on avait rassemblés dans les deux maisons de la rue de Torbiche et dans le logement du collège, puis arrenter le tout, afin d’élever les revenus des pauvres à la mesure de leurs besoins. En vertu de délibérations homologuées au Parlement de Bretagne le 5 août 1766, l’aliénation du collège eut lieu le 2 janvier 1769 en présence de Pierre Terrien, prêtre, syndic et trésorier de l’hôpital général de Pierre Bidard de la Chassais, receveur des Domaines, et de Jean Grasset, greffier du marquisat de Goulaine, pères des pauvres du Loroux. Sur les années postérieures, les documents sont rares. Le seul extrait des délibérations du bureau qui nous soit parvenu, nous représente l’évêque, entouré du curé, du sénéchal, du procureur fiscal et de quatre administrateurs assemblés tous ensemble, en 1780, pour juger les comptes du receveur. Cette fois, la recette de quatre années monte à 2.640 livres et la dépense à 2.015 livres (Liasse des hôpitaux. – Archives départementales, série H).

Les revenus fixes de l’institution ne sont évalués, en 1790, qu’à 216 livres, qu’on justifie ainsi (Déclarations du clergé. – Archives départementales, série Q) :

Location de l’hôpital : 72 livres.

Un bordage : 61 livres.

Prés : 83 livres.

On a omis d’y ajouter le produit des rentes constituées ou foncières qui s’élevaient à plus de 400 livres par an.

Je rappellerai en terminant que le titulaire de l’aumônerie de Saint-Lazare, ajoutait au total un don annuel de 400 livres.

 

BIENFAITEURS DE L'HÔPITAL GÉNÉRAL DU LOROUX-BOTTEREAU.

1696-1729.

La paroisse, constitution d’une rente de 50 livres.

Damien Anneau de la Mouchetière, rente de 15 livres.

Yolande de Goulaine, rente de 222 livres.

Michel Gamin, rente de 9 livres.

Louise Buor, rente de 40 livres.

René Mesnard, rente de 44 livres.

Louis Giraudière, rente de 10 livres.

Marie Ravard, rente de 15 livres.

Jacques Brébion, rente de 15 livres.

Mme de la Fecunière, rente de 20 livres.

M. Maussion, rente de 15 livres.

Mathurine Testeron de la Rigolerie : 154 livres.

Renée Letourneux, un corps de logis avec cour et jardin, rue Torbiche, 4 boisselées dans le clos des Noëlles, le pré de Pend-Loup, l'ouche du Bois-Semé, pour une rente viagère de 30 livres.

Jeanne Testeron, une maison avec jardin et 30 hommées de vigne (Liasse des hôpitaux – Archives départementales, série H).

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

LETTRES PATENTES D'ÉRECTION D'UN HÔPITAL GÉNÉRAL AU LOROUX-BOTTEREAU.

Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présens et à venir, salut :

Nos chers et bien amez les recteur et habitans de la ville et paroisse du Loroux-Bottereau, diocèse de Nantes en Bretagne, Nous ont très humblement fait représenter que, touchés de l’extrême misère de leurs pauvres malades, ils cherchent depuis longtemps les moyens de leur procurer les soulagemens dont ils ont besoin et n’en trouvent point de plus convenables que l’établissement d’un hôpital, si Nous jugeons à propos de le permettre ;

Que le nombre des habitans de cette ville monte environ à 4.000, qu’il s’y trouve plus de 300 pauvres de tout âge et de tout sexe, mais que les plus à plaindre sont ceux qui sont affligés de maladies, dont la plupart manquent des secours les plus nécessaires, que plusieurs particuliers se sont efforcés d’y pourvoir par dons et legs, qu’ils ont faits en faveur des pauvres de cette paroisse, lesquels peuvent produire 5 à 600 livres de revenu, outre deux rentes, l’une de six septiers et l’autre de trois septiers, un boisseau et demi de blé ; mais que ces revenus ont été jusqu’ici une faible ressource, attendu qu’on a pas suffisamment pourveu à leur recouvrement, ny à leur conservation, et que personne ne s’est cru obligé d’y donner ses soins ;

Que ce défaut d’attention et de vigilance a déjà causé la perte de quelques rentes constituées ; qu’il est dû beaucoup d’arrérages de celles qui subsistent et que les pauvres languissent et manquent de toutes choses par ce retardement de paiement ;

Que l’érection d’un hôpital à la nomination de quelques directeurs spécialement chargez de régir ses revenus, remédieroient à ces inconvéniens, outre qu’il est plus facile de faire subsister un certain nombre de malades rassemblez dans une même maison, que lorsqu’ils sont dispersez en différens endroits, éloignez les uns des autres ;

Que ces motifs faisoient désirer aux exposans l’établissement d’un hôpital dans leur ville, qui est éloignée des autres hôpitaux du même diocèse ;

Que pour faciliter cette bonne oeuvre, quatre particuliers se seroient obligés par écrit, si elle réussissoit à payer différentes sommes qui se montent ensemble à 1.700 livres ; qu’une autre personne se seroit pareillement engagée à donner à l’hôpital, qui seroit érigé, 30 hommées de vigne, estimées 60 livres de revenu, une rente foncière de 12 livres, une autre rente constituée de 22 livres et une maison, estimée avec ses dépendances, 60 livres de revenu, laquelle joint une autre maison cy devant donnée aux pauvres de la même paroisse ; lesquelles deux maisons réunies ensemble aux deux chambres contigues aussi données à l’hôpital, suffiroient pour loger les malades et les gouvernantes ;

Que quelqu’autres personnes auroient entrepris de vive voix de semblables engagemens et des filles de piété se proposoient de consacrer gratuitement leurs personnes au service des pauvres et de les aider de leur patrimoine ;

Que, d’ailleurs, il y avoit tout lieu de croire que les anciens revenus légués aux pauvres et ceux que l’on promettoit actuellement, joints aux aumônes journalières, suffiroient pour faire subsister dans un hôpital tous les pauvres malades de la paroisse ;

Et que pour rendre cet établissement plus utile encore au public, plusieurs personnes de piété désiroient joindre l’instruction de la jeunesse au soin des malades et faisoient offre de tenir une école charitable et gratuite pour les pauvres filles de la paroisse ;

Ce qui engageoit les exposans à nous supplier très humblement de leur accorder nos lettres patentes et d'ordonner qu'il seroit étably un hôpital général en ladite ville du Loroux-Bottereau, auquel seroient unis tous les biens et revenus cy-devant donnés et légués, ou qui le seroient à l'avenir en faveur des pauvres de ladite paroisse, à la charge de recevoir lesdits pauvres à proportion desdits revenus et que ledit hôpital soit régi et gouverné par des administrateurs de la qualité portée par nos ordonnances, suivant les statuts et règlemens qui seroient par nous faits ;

A ces causes, voulant contribuer, en tout ce qui peut dépendre de nous, à l'exécution d'une entreprise aussi nécessaire au public et seconder la pieuse intention des exposans, de l'avis de notre Conseil, qui a vu les consentemens et autres actes requis et nécessaires, nous avons de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, dit, statué et ordonné et par ces présentes, signées de notre main, disons, statuons et ordonnons ce qui suit :

ART. I.

Qu'il soit étably en ladite ville du Loroux-Bottereau un hôpital général et que les donations qui ont été faites en sa faveur sortent leur plein et entier effet et soient exécutées selon leur forme et teneur.

ART. II.

Ledit hôpital sera dirigé pour le spirituel par le recteur de la paroisse du Loroux-Bottereau, ou par tel autre prestre, que le sieur évesque de Nantes jugera à propos de commettre, lesquels seront tenus de se conformer aux règlemens qui seront par lui faits.

ART. III.

Comme aussi il est important de pourvoir à l'administration dudit hôpital, tant pour le temporel que pour le spirituel, voulons qu'il y ait un bureau ordinaire de direction, composé du sieur évesque de Nantes, directeur-né et perpétuel, qui présidera de droit dans toutes les assemblées, et en son absence, son grand vicaire, du recteur ou de son vicaire en son absence, du premier officier de justice, du procureur fiscal dudit lieu et dans la suite, par le bureau, entre les prêtres et notables habitans de ladite paroisse.

ART. XV.

Deffendons pareillement aux propriétaires et locataires des maisons, et à tous autres de tenir chez eux, ni loger, après la publication des présentes, deux jours de suite les pauvres étrangers, vagabonds et gens sans aveu, à peine de 10 livres d’amende pour la première fois et de 20 livres pour la seconde, le tout applicable audit hôpital. Et pour empêcher les pauvres de mendier, permettons aux directeurs et administrateurs de choisir pour archers telles personnes qu’ils jugeront à propos, pour chasser les mandians étrangers et les mener à l’hôpital.

ART. XVIII.

Voulons au surplus que ledit hôpital et les directeurs d’icelui, jouissent de tous les droits, prérogatives, exemptions et privilèges dont jouissent les autres hôpitaux de notre province de Bretagne.

Si donnons en mandement à nos féaux et amez conseillers, etc. Donné à Versailles, au mois de septembre, l’an de grâce 1741 et de notre règne le XXVIIème, signé : Louis (Livres des mandements royaux, Vol. L, f°s 100 et 101. – Archives départementales, B). (L. Maître).

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