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LA PAROISSE DE LANDEBIA

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Renseignements ecclésiastiques.

Avant la Révolution, la paroisse de Landébia était une enclave de l'évêché de Dol, sise dans celui de Saint-Brieuc. Elle dépendait alors du doyenné de Coëtmieux, aujourd'hui simple paroisse du doyenné de Lamballe.

Landébia ne figure pas sur un compte de 1330 environ, reproduit par Longnon (Pouillés de la Province de Tours, in-4°, Paris, 1903, p. 376 : compte de 1330), mais son nom apparaît dans un Pouillé de la fin du XlVème siècle qu'a publié ce même auteur. L'évêque conférait dès cette époque ce petit bénéfice. Il le conférait encore, concurremment avec le pape, chacun en leurs mois, à la fin de l'ancien régime. 

Selon MM. J. Loth et feu l'abbé Duine, deux savants à la compétence universellement reconnue, on retrouve dans le mot Landébia, le nom du saint gallois Tebia, ou Tybieu, qui serait un fils de Brychan. (Cf. Loth, Noms des Saints bretons, p. 116 ; Invent. liturg. de l'Hagiogr. bret., p. 139 et Baring Gould and Fischer, Livres IV, p. 282). 

Aujourd'hui Landébia est placé sous le patronage de saint Eloy, évêque de Noyon, que d'aucuns n'étendent avoir supplanté saint Thelo dans la circonstance. Le vieux saint breton saint Divy, dont nous avons parlé aux articles Trégon et Langrolay, y possède aussi une fontaine.

A la seigneurie de Saint-Eloy de Landébia était attachée depuis le haut Moyen-âge, tous les droits et prééminences dans l'église de cette paroisse. Dès 1422, nous voyons la famille La Vache, de la Touche à la Vache en Créhen, se déclarer en possession d'un droit de bouteillage à la foire de Saint-Eloy de Landébia qui tombe le 25 juin. En 1476, un aveu nous montre ces personnages possédant à Landébia « droit d'assemblée le jour de la fête Saint-Eloy, droit de foire le lendemain avec celui de lever un droit sur les échaudés, le beurre et les badies qui se vendent les dits jours de fête » (Archives des Côtes-d'Armor, E 493).

Le 20 décembre 1666, Honorat d'Acigné, comte de Grandbois, propriétaire par alliance des terres des La Vache, vendit à René Ier, seigneur de Kergu en Mégrit et du Bois-Gerbault en Ruca, la terre et seigneurie de Saint-Eloi de Landébia avec les droits de fondation et supériorité de l'église, du cimetière et de l'hôpital de cette paroisse (Archives des Côtes-d'Armor, E 273) [Note : Une vieille tradition encore conservée à Landébia veut que les Templiers aient été possessionnés naguère en cette paroisse, où une maison, avec portail du XVIème siècle, sise près de l'église, porte toujours le nom de maison des Templiers].

En 1693, René III de Kergu se qualifiait dans un aveu, comme successeur des seigneurs de la Touche, « fondateur et dotateur de l'église et chapelle de Landébia et se déclarait posséder tant au choeur qu'en la nef, enfeu, tombeau, escabeau, ceinture et lizière tant au dedans qu'au dehors » (Archives des Côtes-d'Armor, E 273).

La famille de Kergu, puis après elle les Bonin de la Ville-Bouquet, ont joui des droits que nous venons d'énumérer jusqu'à la Révolution française.

Si nous avons insisté sur l'antiquité de l'assemblée et de la foire de Landébia, c'est afin de faire remarquer combien loin remonte dans cette paroisse l'institution du grand pardon de saint Eloi qui s'y célèbre encore maintenant le 29 juin. On y amène de fort loin quantité de chevaux qu'on bénit, et que l'on arrose avec l'eau d'une fontaine voisine de l'église.

Ajoutons que les religieux carmes du Guildo déclaraient en 1689 posséder en la paroisse de Landébia le nombre de trois mines de froment rouge, aux termes d'une donation autrefois faite à l'hôpital du Guildo par les seigneurs de Montafilant, mais cependant, ajoutent-ils, on ne leur paie plus chaque année que dix boisseaux de froment, mesure de Plancoët, au jour et fête de M. Saint-Michel, en exécution d'une transaction passée entre les religieux et Jacques et Pierre de Lesquen le 19 août 1651 (Archives de Loire-Inférieure, B 820).

D'autre part, Saint-Aubin-des-Bois possédait aussi à Landébia un boisseau de froment de rente annuelle.

Nous puiserons nos autres renseignements sur la paroisse de Landébia dans la déclaration « que fait et fournit Julien Clolus, recteur d'icelle paroisse, évêché de Dol, des biens et revenus du dit bénéfice, conformément aux lettres patentes du Roi sur un décret de l'Assemblée Nationale, portant que tous les titulaires des bénéfices et supérieurs de maisons et établissements ecclésiastiques seront tenus de faire dans les deux mois la déclaration de tous les biens dépendants des dits bénéfices, maisons et établissements, en date du 18 novembre 1789 ». Nous avons relevé cet acte aux Archives de la cure de Landébia en 1910. Nous le reproduisons textuellement : « Le dit recteur expose que la paroisse de Landebia est distante de Lamballe de deux lieues et demie, que les deux tiers de cette paroisse sont en landes et bois taillifs ; qu'il dixme sur toutes les terres labourables à la douzieme gerbe ; que la dixme qu'il perçoit n'est que pour lui tenir lieu de portion congrue ; comme on le voit par une délibération du général de Landebia, du 11 juillet 1724, qui refere une sentence du présidial de Rennes du 13 juin de la même année, qui ordonnait au général de Landebia de s'assembler pour délibérer sur la demande du recteur, qui tendait à avoir la dixme à la 12ème gerbe, sur toute l'étendue de la paroisse, si mieux n'aimait le général lui payer la somme de trois cents livres... ». « D'après ce contrat, ajoute-t-il, moi, recteur, declare que depuis 1772, la dixme ne m'a rendu, années communes, que 50 boisseaux de froment, mesure de Lamballe ; 10 boisseaux de méteil, même mesure ; 30 boisseaux de bled noir et 20 boisseaux d'avoine, même mesure. La dixme verte, consistant en chanvre, lin, pois et feuves (sic), pourrait procurer une somme de 24 ou 30 livres. Ayant voulu l'affermer, je n'en ai trouvé que 24 livres. [Une déclaration du recteur du 4 août 1754 (Archives personnelles), porte qu'il récoltait à cette époque la dîme de toute la paroisse estimée 200 livres, plus les novalles affermées 60 livres suivant acte passé en 1747, enfin diverses pièces de terre alors affermées 40 livres]. 2° Biens attachés au bénéfice : Un presbytère avec un jardin au derrière, une grange au-dessus du presbytère entre une maison de fondation dont il sera parlé ci-après et une maison appartenant à François Le Maître et derrière cette grange, il y a une petite quantité de terre, le tout contenant 9 cordes... ». De plus les recteurs ont de tous temps joui : - A, d'une quantité de terre appelée le Closet des Vallées contenant demi-journal ; - B, d'une autre quantité appelée le Closet d'En-Haut, contenant demi-journal ; - C, d'une autre appelée les Petits Moulins, contenant environ demi-journal ; - D, des Petites-Epinettes, contenant trois quarts de journal ; - E, d'un bois taillif contenant un quart de journal ; - F, du courtil Kerneuf contenant de 5 à 6 cordes ; - G et H, de deux quantités de terre contenant quart de journal chacune ; - I, du champ Heudart contenant un journal ; - J, d'une quantité de terre contenant 10 cordes ; - K, d'une petite quantité de terre appelée la Petite Calebray. Ces terres sont franches de rentes. Je déclare que pour toutes ces pièces de terre n'avoir aucun titre. J'ai seulement trouvé une note portant qu'en 1755, le procureur fiscal, lors alloué à Matignon, prit les titres aux Archives pour faire rendre des reconnaissances, mais il devint par la suite tellement pauvre qu'il vendit en partie les papiers de son étude aux marchands de tabac. 3° Fondations. — 1. Tous les lundis de l'année, le recteur (étant seul prêtre de la paroisse), doit célébrer une messe pour le repos de l'âme des fidèles trépassés et plus particulièrement de ceux qui ont contribué à la fondation de 11 quarts de froment, mesure de Plancoët. 2. Tous les mardis de l'année, le recteur doit célébrer une messe pour le repos de l'âme de missire Julien Lhotelier, parents et amis... 3.    Tous les mercredis de l'année, le recteur doit célébrer la messe pour le repos de l'âme de missire Pierre Bameulle, parents et amis. Cette fondation consiste dans 8 boisseaux de froment, mesure de Plancoët, qui sont hypothéqués sur divers petites pièces de terre et une maison avec un petit jardin joignant celui du presbytère... 4° Charges : Il est d'usage que les recteurs fassent blanchir tout le linge de l'église, l'empeser et repasser et faire tenir l'église propre ; nettoyer, balayer et fournir les choses nécessaires, gratifier celui qui le fait aussi bien que celui qui aide à célébrer l'office divin ; ce que, j'estime me coûter 45 livres, y compris le pain et le vin pour le Sacrifice et pour les fidèles pendant l'année. Depuis 1779 que le seigneur Evêque et Comte de Dol fit la visite de Landébia, il eut la bonté de me faire diminuer les décimes et subventions, et depuis 1780, j'ai payé 15 livres par an et je paye pour les fouages 3 livres. En 1770, les héritiers de mon prédécesseur firent la récolte de toute la dixme : les frais furent estimés 150 livres. Je paye ma portion sur cette estimation et dans plusieurs affinées, j'ai vu qu'il m'en coûtait davantage. « Telle est la déclaration des biens et revenus du bénéfice de la paroisse de Landébia ; que j'affirme être très véritable suivant toutes mes connaissances. A Landébia, ce 4 février 1790 ». Signé : Clolus, recteur de Landébia.

Le 5 juin 1793, Madeleine-Tristanne Le Moine, veuve Boullaire-Villemoizan, loua pour 6 livres par an le presbytère de Landébia dont le pasteur était en exil. Cette dame, du reste pour lequel le site de Landébia devait avoir un charme spécial, avait profité de l'aubaine des biens nationaux pour s'y créer un petit domaine. C'est ainsi qu'elle a acquit le 21 octobre 1791, plusieurs pièces de terre, dont une appelée La Minée, fondation de la cure de Landébia, pour 370 livres et le 11 juin 1792 elle achetait encore dans la même paroisse, le pré du Ratel, les Brejeons, le clos Benoist, le Pczerel et le bois Bojan. A cette dernière date, une terre, sise dans la pâture Jean Henon, fondation de la cure de Landébia, fut acquise pour 50 livres par le sieur Jean Henon. 

Le 12 octobre 1793, Benoist, maire de Landébia à cette époque, déclarait l'inventaire ci-dessous de l'argenterie de l'église de cette commune : Une croix d'argent ornée d'un côté d'un Christ et de l'autre d'un évêque (saint Eloy) ; une lampe, un encensoir et sa navette ayant été soufflés d'argent autrefois, mais il n'en paraît presque plus ; une burette d'étain et l'autre de verre ; 6 chandeliers de cuivre. Le tout ne tarda pas à être confisqué comme bien l'on pense, au nom des nouveaux principes qui devaient, selon les jacobins, régénérer la France.

Le sous-préfet Gagon, signalait en 1802, l'église de Landébia en mauvais état et non desservie. Disons pour finir que J. Gaultier du Mottay, dans son Répertoire Archéologique des Côtes-du-Nord, in-8°, Saint-Brieuc, 1883, donne à la page 459 de cet ouvrage une description fort intéressante de cette ancienne église que l'on a jetée par terre presque entièrement en 1873 pour la remplacer par une bâtisse qui est loin d'avoir les mérites de l'ancienne.

Il est vraiment regrettable que Messieurs les Architectes, lorsqu'ils se trouvent devant un édifice aussi remarquable que l'ancienne église de Landébia, « le bijou archéologique de l'arrondissement de Dinan », ne veuillent pas s'astreindre à une intelligente restauration et que Messieurs les Recteurs n'insistent pas davantage pour les engager dans cette voie.

L'on voit encore dans l'église de Landébia un très beau bénitier ancien ainsi que de vieilles statues de saint Eloi et de saint Pierre. Au-dessus de la porte d'entrée, on a placé, provenant de l'ancienne église, des statues de pierre du XVème siècle figurant la T. S. Vierge, saint Dewi et un autre saint que nous n'avons su identifier. L'église actuelle contient aussi deux fenêtres de l'abbaye de Saint-Aubin aujourd'hui détruite. Celle du transept sud est du XVème siècle. Enfin l'on remarque dans la paroisse deux croix qui semblent remonter aux environs du XVème siècle (abbé Auguste Lemasson).

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