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LIGNÉ DURANT L'ÉPOQUE CONTEMPORAINE

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L'ouvrage de l'abbé Durand s'est arrêté nécessairement à 1945. Depuis, la terre a continué de tourner et bien des événements sont survenus. Une évolution s'est produite dans tous les domaines. Nous essaierons d'en tracer les grandes lignes.

De tout temps, Ligné a connu des fluctuations dans sa population. Lors de sa visite en 1686, l'archidiacre Binet recense 900 communiants, (c'était la façon de compter). Ogée, dans son dictionnaire de Bretagne, en 1779, parle de 1 450 communiants. M. Faugeras, en 1839, indique à peu près le même nombre (1 500), mais il précise 2 144 habitants. F.-J. Pinson en 1857 écrit : 2 308 habitants. Le dictionnaire Paul Guérin (1892) donne 2 728 habitants... Après la guerre de 1914, la population décroît : en 1926 et en 1931, on en compte 2 153. Les derniers recensements de 1962, 1968 et 1975 donnent respectivement 1 775, 1 664 et 1 661 habitants. Mais depuis, grâce spécialement aux lotissements des Jaunais et de la Pièce de l'Étang, le chiffre est remonté à 2 040 en septembre 1980 et il semble que l'augmentation s'accentuera.

Ligné ne vit pas en vase clos. Il ressent tous les contre-coups des grands événements : les suites de la guerre 39-45, la décolonisation ou l'abandon des possessions d'Outre-Mer en Asie et en Afrique, la guerre d'indépendance de l'Algérie, le bouleversement de mai 1968, et, sur le plan scientifique, l'ère atomique, les moyens de locomotion plus rapides, la télévision dans la plupart des foyers.

Il en est résulté l'exode rural qui s'est traduit chez nous par une baisse importante de la population agricole ; de 748 actifs en 1954, on est tombé à 299 en 1975. Beaucoup ont dû travailler en usine ; les femmes aussi ont cherché un emploi rémunéré.

Par contre, les citadins viennent s'établir à la campagne, soit en résidence secondaire, soit définitivement. Aussi, alors que de 1951 à 1975, 93 maisons nouvelles ont été construites, il y en a eu 112 en 5 ans, de 1976 à 1980, sur l'ensemble de la Commune. Nous considérons séparément la Paroisse, les Écoles et la Commune.

 

I - LA PAROISSE.
L'abbé Jean Marie PRUDHOMME. succéda à M. Guillet en octobre 1944. Né à Derval en 1887, prêtre en 1913, professeur à Saint-Stanislas, il fut vicaire à Sainte-Anne de Campbon, à Rouans, à Fégréac et à Sainte-Anne de Nantes, avant d'être nommé en 1937 curé du Pellerin. Les brumes de la Loire aggravèrent son asthme. Ce qui amena son changement à Ligné, sans améliorer son état. Son ministère en notre paroisse fut marqué d'abord par le retour des prisonniers de guerre et des travailleurs déportés en Allemagne. Par contre, les Nantais et les Nazairiens qui avaient fui leur ville à cause des bombardements et s'étaient réfugiés à Ligné, retournèrent chez eux. Également, l'école libre de filles du Croisic qui avait trouvé asile avec leurs maîtresses au Patronage et même à la cure.

En janvier 1946 se déroula la Mission paroissiale ; malgré le mauvais temps et une épidémie de grippe, elle connut un grand succès. Elle se clôtura par la bénédiction de la croix au Plessis (famille Levalet, de la Barre). D'autres croix furent bénites : à Saint-Jean (famille Viel), à la Chauvelière (famille du Rusquec), à la Roche (familles Chevaux, Jahan, Rabine), à la Corbinière (famille Jourdon).

En 1949, la paroisse eut l'honneur de voir deux de ses enfants accéder au sacerdoce : Jean Berra (Père Luc) de la Congrégation des Sacrés-Cœurs (Picpus) et Jean Martin. La même année, à trois mois d'intervalle, se produisit un double événement rarissime : la naissance de triplés en deux familles du bourg, Marcel Besnard et Clair Bonraisin. Malheureusement peu après, en chacune d'elles, une fille décédait.

Pendant tout son pastorat, M. Prudhomme garda comme vicaire l'abbé Louis Roul. Voyant sa santé décliner, il quittait Ligné au début de janvier 1950 pour se retirer à Derval, sa paroisse natale où il décédait dès l'année suivante, le 23 mai 1951.

Un article nécrologique lui fut consacré dans la Semaine Religieuse de Nantes. On notait en lui l'absence « des dons brillants qui séduisent le vulgaire » ; mais « à son ministère, il apportait le zèle tenace, désintéressé et toujours en éveil de l'apôtre. Un zèle peu bruyant, surnaturel, plein de Dieu ; il fut un homme de prière ».

***

L'abbé Pierre de la JOUSSELINIÈRE fut appelé à lui succéder. Né à Nantes le 3 septembre 1905, prêtre en 1929, après deux ans au Séminaire français de Rome, il avait été professeur à la Psalette Saint-Donatien, puis à l'École Saint-Louis de Saint-Nazaire, jusqu'en 1942. Vicaire quelques mois au Pont-du-Cens, puis à Notre-Dame-de-Toutes-Aides, il devint curé de Pannecé, à la fin de 1944. Cinq ans plus tard, il arrivait à Ligné où il fut accueilli, selon la tradition, par un feu de joie.

Ses vicaires : après le départ de M. Roul en février 1951, M. Maurice Jolly fut envoyé, à titre provisoire, durant 50 jours ; puis se succédèrent : M. Lucien Chantreau d'avril 1951 à janvier 1956, M. Robert Lamarthe jusqu'en février 1958, M. Robert Brosseau, de septembre 1958 à juin 1963, M. Jean-Baptiste Ollivier, de cette date à septembre 1965. Puis est venu : M. Fernand Picaud, vicaire-instituteur et directeur de l'École Saint-Joseph pour l'année scolaire 1965-1966 ; enfin M. Roger Ferron au même titre de 1966 à 1969. Vu le manque de vocations, à partir de cette date, Ligné n'a plus eu de vicaire, mais seulement l'aide passagère des vicaires de Nort, s'occupant surtout des Mouvements d'Action Catholique.

Événements principaux : Il y eut à bénir plusieurs croix : en 1950, la Croix-Cassard, à la Briantière, la Croix-Berra à Mauregard, la Croix-Grimaud à l'Espérance ; en 1952, la Croix de Belle-Étoile, rénovée par la famille Guéraud ; en 1955, à la Cruaudière (famille Fonteneau) ; en 1956 pour la clôture de la Mission, à la Gagnerie (famille Ménard) et en 1961, à la Huetterie (famille Joseph Leray).

Pendant 18 ans, de 1950 à 1968, monsieur le curé fit des réunions dans les villages au cours du Carême, afin de préparer les paroissiens à Pâques : dans un local mis à la disposition par une famille, les gens d'alentour se groupaient : on récitait le chapelet, on chantait, on écoutait une page d'évangile et son explication et on assistait à une projection religieuse.

Ligné eut la joie de voir plusieurs de ses enfants devenir prêtres : en 1951, Bernard Ferré ; en 1952, Antoine du Rusquec et en 1954, Henri Groizeau.

Améliorations à l'église : l'éclairage fut modifié en 1951 pour assurer une meilleure visibilité. La même année, l'église fut sonorisée afin que les fidèles entendent mieux les prières et la Parole de Dieu. En 1957, avec le concours de la mairie, fut réalisée l'électrification des cloches. Les portes latérales laissaient passer le vent, surtout en hiver. Remplacées en 1961 par la municipalité, elles furent doublées par des « tambours », commandés par la paroisse à l'entreprise Hardy, de Mouzillon.

Le concile de Vatican II suggéra d'autres modifications. Il souhaitait, là où c'était possible, que la messe fut célébrée « face au peuple ». Après de longues réflexions et pourparlers, un autel de bois, construit par M. Jean Robin, sur le plan du chanoine Bouchaud, de la commission diocésaine d'art sacré, fut inauguré le dimanche des Rameaux 1968. On en profita pour faire disparaître « la Sainte Table », devenue inutile depuis que les fidèles communient debout, dans l'allée centrale.

Les habitations, avec le progrès général, sont mieux chauffées pendant l'hiver ; les gens supportaient donc plus mal le froid au cours des offices. Avec une participation de la paroisse, la mairie fit installer en 1973 le chauffage à air pulsé Goullioud.

Grande est l'importance de la musique dans les offices. Dès 1952, l'église fut dotée d'un orgue électronique, assez moderne. Dans ce procédé, des progrès indéniables ont été réalisés : aussi a-t-on fait l'acquisition en avril 1980 d'un nouvel orgue, de marque « Harmoniphon », de fabrication espagnole ; avec trois claviers, un pédalier et 47 registres, il rehausse sans conteste nos cérémonies.

Répondant à l'appel de l'Église, des jeunes et des adultes acceptent de faire des lectures à la messe et d'animer les chants. Dans un autre domaine, quelques personnes prêtent leur concours pour la catéchèse des enfants. On souhaiterait qu'elles soient plus nombreuses.

La liturgie : l'Église — lieu de culte — a pour but de permettre à la liturgie de se déployer. En 30 ans, des changements se sont produits pour aider les fidèles à mieux y participer. Dès 1952, le Pape Pie XII rénovait le mystère de Pâques avec l'office de la Vigile Pascale, célébré non plus de grand matin, mais tard dans la nuit du Samedi-Saint au Dimanche. Trois ans plus tard, c'étaient les offices du Jeudi et du Vendredi-Saint qui étaient rénovés ; en attendant, à partir de 1965, les plus grands changements décidés par le concile de Vatican II : liturgie en français, autel face au peuple, messe dominicale le samedi soir.

Entre temps, diverses cérémonies se déroulèrent : des retraites spécialisées pour jeunes gens, jeunes filles, hommes et femmes en 1953 et en 1958 ; une « semaine de la messe » également en 1958 ; une mission de trois semaines en novembre 1956 ; une messe pontificale célébrée en février 1960 par monseigneur Bretault, Évêque de Koudougou, en Haute-Volta qui vint à Ligné par amitié pour monsieur le curé dont il avait été condisciple à l'école Saint-Stanislas de Nantes.

L'Église juge bon d'associer des laïcs à la gestion de la paroisse. Nommés conseillers paroissiaux entre 1936 et 1940, messieurs Joseph Viel, Pierre Rigaud et Pierre Lehugeur présentèrent spontanément leur démission, en raison de leur âge, au début de 1970. Leur succédèrent par nomination de l'Évéché, monsieur Gérard du Rusquec, du Ponceau ; madame Marie-Josèphe David veuve Courant, de la Rochefordière ; monsieur Bernard Menet, de la Vallée et monsieur Antoine Voland, du bourg. Selon le désir de l'Évêché, en septembre 1979, monsieur Pierre-Henri Souffrant, domicilié à Saint-Joseph, leur fut adjoint.

De quelques traditions :

La paroisse de Ligné, comme beaucoup d'autres, avait des coutumes dont il est difficile d'établir l'origine, et que, l'évolution des temps a fait plus ou moins disparaître. Il paraît nécessaire d'en fixer le souvenir et d'en faire connaître l'esprit.

Le pain bénit : Durant des siècles, l'Église a demandé aux fidèles qui voulaient communier de s'abstenir de toute nourriture et boisson, même d'eau, à partir de minuit ; c'est ce qu’on appelait le jeûne eucharistique. Dans ces conditions, on estimait impossible de recevoir la communion à la grand'messe, célébrée à une heure tardive. On la remplaçait par du pain, coupé en petites bouchées, bénit par le célébrant et distribué au début de la messe par les marguilliers. La réduction du jeûne eucharistique à une heure avant la communion a permis à bien des fidèles de s'approcher de la sainte table et par suite a entraîné la suppression du pain bénit.

Les rosetières : Chaque année, deux jeunes filles étaient désignées par le conseil paroissial. Aux mariages et aux grand-messes de janvier, elles passaient dans les rangs des fidèles et présentaient aux gens mariés une quenouille dorée, aux autres une quenouille argentée et recevaient d'eux une offrande. Ces quenouilles, à l'origine, étaient de petits bâtons que l'on garnissait de chanvre ou de lin pour le filer : à cette époque, on devait remettre du chanvre ou du lin qui servait pour le linge d'église. Les rosetières faisaient aussi en janvier une quête à domicile dans la paroisse. Les conditions de vie amenant les jeunes filles soit à prolonger leurs études, soit à travailler en usine ou ailleurs, elles ne pouvaient plus s'acquitter de leur fonction qui cessa en 1968.

Parallèlement, il y avait une charge de rosetier, jeune homme dont le rôle consistait à faire la quête à une messe et à porter la bannière de la Vierge aux processions. Cette fonction se prolongea jusqu'en 1970.

Les marguilliers : Au chapitre IV de cette histoire, l'abbé Durand évoque « la puissance disparue » des marguilliers. Ils subsistent encore : Leur nombre est de quatre, en principe, mais il y a des variations, en raison des acceptations. Autrefois, un refus du poste était inconcevable ; il arrivait même que certains paroissiens étaient fâchés de n'être pas nommés. Aujourd'hui, leurs obligations sont réduites, le port de croix et bannières aux processions, la quête à la grand'messe où ils présentent encore à certains hommes une tabatière ! [Note : Dans le Bulletin paroissial de Ligné, du 31 août 1919, l'abbé Durand critiquait cette coutume : « Est-ce raisonnable ? L'Église est-elle un lieu d'amusement ? Car c'est un amusement d'enfant »]. Cette pratique appelée curieusement « la prise du Bon Dieu » a disparu depuis longtemps, d'autres paroisses. Les marguilliers, chez nous, maintiennent la tradition d'une quête à domicile, au mois de décembre. Cette quête est destinée à couvrir une partie des frais très importants de la paroisse.

Diverses cérémonies : Quand nous avons été nommé curé de Ligné, le vicaire général Bordet nous a prévenu : « A Ligné, il y a beaucoup de cérémonies, on les aime bien ». Mais peu à peu, elles ont disparu : les réunions de Carême, les chemins de croix, chaque vendredi de ce saint temps, les saluts du Saint Sacrement, tous les autres vendredis de l'année, les neuvaines préparatoires à la Nativité de la Sainte-Vierge (8 septembre) et à l'Immaculée Conception (8 décembre), le mois du Rosaire (octobre), les vêpres du dimanche. Les Rogations étaient de longues processions qui se déroulaient à la fête de Saint-Marc, le 25 avril, à la chapelle du Fayau, et les trois jours précédant l'Ascension, selon des itinéraires revenant tous les trois ans, avec arrêt aux croix qui se trouvaient sur le parcours. Ces processions se faisaient à pied, avec croix et bannière portées par les marguilliers. Vu la réduction des participants, le parcours fut « motorisé » ; mais au fil des années, le nombre des fidèles continua de diminuer... Chaque mois, au cours des vêpres, il y avait dans l'église, le premier dimanche du mois, une procession en l'honneur de la Sainte-Vierge, et le troisième dimanche, une autre du Saint-Sacrement.

Il ne reste que celle de la Fête-Dieu. Elle se déroule après la grand'messe aux deux reposoirs : celui du Sacré-Cœur, restauré en 1951 par la famille Moinard, et celui de Notre-Dame de Lourdes, restauré en 1954 par la famille du Rusquec. En raison des exigences de la circulation, on ne décore plus les rues avec des draperies ni avec des tapis dessinés de fleurs ou de sciure de bois colorée : ce qui demandait beaucoup de temps, de soin et de foi...

Notons aussi que le Bulletin paroissial, intitulé Le Clocher, paraît chaque semaine. Il est offert gracieusement à chaque famille résidant à Ligné. On peut le prendre au dépôt de journaux.

 

II - NOS ÉCOLES.

Les habitants de Ligné ont toujours attaché de l'importance à l'éducation chrétienne de leurs enfants. Le développement de nos Écoles exige donc un paragraphe spécial.

L'école Notre-Dame :

Cette école, destinée aux filles, avait une cour de récréation trop étroite. Monsieur et madame François du Rusquec, héritiers de la famille de Ponsay et de ses traditions offrirent un vaste terrain permettant aux enfants et aux adolescents de s'ébattre à l'aise. Pour enclore cette cour, l'abbé Chantreau, aidé d'équipes de paroissiens, du 19 août au 21 septembre 1955, creusèrent des fondations et fabriquèrent des milliers de parpaings. Les gens du métier, les trois maçons du pays, messieurs Dehoux, Leloup et Lermite n'eurent plus qu'à édifier le mur.

A première vue, cette cour pouvait sembler trop grande : mais on envisageait déjà les conséquences de la prolongation de la scolarité. Dès 1962, des parents se réunirent pour obtenir l'ouverture d'une classe de 6ème. Cela nécessita de nombreux pourparlers avec la direction diocésaine de l'enseignement, des contacts avec les paroisses voisines pour compléter le nombre d'élèves, des démarches multiples pour avoir une institutrice qualifiée. Fin juin 1963, tous les accords étaient donnés, on fit appel à l'entreprise Briot pour la construction rapide d'une classe préfabriquée que bénit monseigneur Pihour, le 13 octobre. L'année suivante, pour l'ouverture de la 5ème, on fit un arrangement provisoire dans le dortoir des Sœurs !

L'année d'après, le nombre des élèves étant insuffisant pour deux « cours d'enseignement général », distincts pour les filles et les garçons, il fallut regrouper tous les enfants en C.E.G. mixte à l'école Saint-Joseph.

Un nouveau changement survint à la rentrée de 1968 : nos deux écoles sont « géminées » c'est-à-dire chaque classe accueille garçons et filles d'un même âge : ainsi est supprimée l'existence en chacune de deux ou trois divisions qui compliquait le travail des maîtres et celui des élèves.

En 1970, le C.E.G. Saint-Joseph prenant de l'extension avec l'ouverture d'une 3ème, on décida de regrouper à l'école Notre-Dame toutes les classes primaires : cela nécessita la construction d'une nouvelle classe. La communauté de Saint-Gildas apporta une large participation financière à l'aménagement du logement des Sœurs, avec chambres individuelles, salle de bain, possibilité de loger des adjointes et chauffage central. On en profita pour mettre le chauffage dans toutes les classes.

Sur la demande réitérée de parents désireux de mettre leurs jeunes enfants à l'école il a fallut construire une classe maternelle pour la rentrée 1976. A cette date, Sœur Saint-Jean Bachelier qui avait vu tant de travaux depuis 17 ans, était nommée à Malville et remplacée par sœur Renée Dupont. Il revint à celle-ci de faire valoir la nécessité de nouvelles constructions, pour recevoir l'apport massif d'enfants des familles établies dans les lotissements des Jaunais et de l'Étang. Les comités scolaires en discutèrent longuement, en raison de l'endettement dû à des emprunts successifs ! Finalement, 2 nouvelles classes furent ouvertes. Ainsi, en 20 ans, le nombre des locaux passa de trois à neuf.

L'école Saint-Joseph :

L'évolution de l'école Saint-Joseph se développa un peu différemment de l'école Notre-Dame. Le C.E.G. s'ouvrit en septembre 1963 avec des élèves de Ligné, du Cellier, de Couffé, de Mouzeil, de Saint-Mars-du-Désert et même de Teillé et des Touches. Pour les recevoir, on transforma en classe une partie de la salle du patronage. A la rentrée suivante, on construisit dans le jardin une classe pour les 5ème. La direction était assurée par le Frère Gabriel. En 1965, sous prétexte que le C.E.G. devenait mixte, Ploërmel, à notre grand regret, nous retira le Frère Gabriel. M. l'abbé F. Picaud lui succéda pour un an. Il estimait que notre C.E.G. n'était pas viable. Cette perspective provoqua un sursaut de la part des parents qui s'étaient tant démenés pour l'ouverture. N'épargnant ni leur temps ni leur peine, ils obtinrent le nombre d'élèves requis pour que subsiste le contrat avec l'État. Alors nous quitta le Frère Eugène qui faisait la classe dans le primaire. Venait diriger le C.E.G. mixte l'abbé Roger Ferron, durant trois ans, de 1966 à 1969.

Son successeur fut un père de famille, monsieur Roger Épiard ; des travaux d'aménagement de son habitation s'imposaient, ils furent exécutés.

Pour que ne se reproduise pas une nouvelle crise d'effectif, il fallait aller de l'avant. En 1969, on se contenta de remettre en état, à l'école Notre-Dame, une classe abandonnée depuis plusieurs années, pour y loger une 4ème ; l'année suivante, les 3ème eurent un local, grâce au regroupement de tout le primaire à l'école Notre-Dame. Mais le succès appelant le succès, le nombre des élèves augmentait en raison de l'excellente réputation de notre C.E.G. alentour. Il fallait « dédoubler » les classes. Cela se fit par étapes : d'abord deux locaux « préfabriqués » en 1972, en bordure de la rue de Vieillevigne, puis en 1974, deux classes dans le prolongement de la classe construite en 1963 ; finalement, la salle de spectacles fut sacrifiée : on y aménagea une salle de travaux pratiques...

Ainsi, le nombre des classes est passé de 3 à 11. Grâce au dévouement des familles et particulièrement des membres actifs du bureau de l'association des parents d'élèves de Ligné. Voici les noms des présidents successifs : messieurs Marcel Besnard, Casimir Dériano, Pierre David, Bernard Cassard et Jean-Luc Besnard.

L'école publique :

L'école Publique de Ligné, faute d'élèves, ferma ses portes en 1949. Elle les rouvrit au premier étage de la mairie en 1953, à la demande d'un fonctionnaire pour ses deux fillettes âgées de 4 et 6 ans. Deux ans plus tard, elle les fermait de nouveau, par manque d'effectifs. Sous l'impulsion de la Fédération Cornec, la réouverture s'est faite en septembre 1980, au local de la rue des Acacias : elle comporte trois classes, sous la direction de madame Monique Lecoq.

 

III - LA COMMUNE.

L'histoire de Ligné serait incomplète si nous n'abordions pas l’œuvre de la municipalité.

Indiquons d'abord la succession des Maires :

— Monsieur François du Rusquec depuis 1925 jusqu'à sa démission en décembre 1954.
— Monsieur Gilbert Moinard, notaire, du 26 décembre 1954 jusqu'au 23 mars 1965 où il renonça à se représenter.
— Monsieur Louis Jourdon, commerçant, du 24 mars 1965 jusqu'à son décès subit le 6 janvier 1969.
— Monsieur Jean Robin, artisan-commerçant, depuis le 14 février 1969. Il est devenu en outre conseiller général du canton de Ligné le 7 mars 1976.

Depuis 1950, non seulement le nombre des agricoles actifs a diminué de plus de moitié, mais encore ont disparu 8 épiceries, 4 forgerons, 2 tailleurs et 4 couturières.

Un retour en arrière ne manque pas d'intérêt. Le 20 juin 1925, le maire prenait un arrêté : « Dans les agglomérations de la commune de Ligné, les véhicules à traction mécanique ne devront pas dépasser la vitesse de 15 km à l'heure ». Avant de juger cet arrêté ridicule, apprenons quel était l'état des routes à cette époque, simplement empierrées. Chaque automobile qui passait soulevait un nuage de poussière aveuglant et asphyxiant cyclistes et piétons. Huit ans plus tard, le 28 avril 1933, on fixa la vitesse pour les poids lourds à 20 km heure, et pour les autres autos (moins de 3 000 kg) à 40 km heure. Depuis, les routes sont plus nombreuses et bien meilleures — c'est d'ailleurs un souci constant des municipalités qui absorbe un important budget — la vitesse est portée à 60 km, mais cette limite n'est pas toujours respectée !

Des travaux d'urbanisation furent entrepris, en 1967, amélioration de l'éclairage du bourg, plus tard réfection des trottoirs, noms donnés aux rues (généralement des noms écologiques : chênes, frênes, acacias, ou traditionnels : Vieillevigne, ou pour certains souvenirs : la rue du Souvenir évoque Jean Dupas, adjoint, mort en déportation et le Docteur Édouard Daveau qui se dévoua aux soins des habitants de longues années, la rue de la Liberté rappelle la venue des Américains par la route du Boulay, en 1944. Puis on numérota les maisons et on fit le tout-à l’égoût.

Diverses initiatives furent encouragées : un centre d'école ménagère qui fonctionna longtemps dans l'école publique inutilisée, un centre d'apprentissage agricole, puis artisanal, rue des Lilas ; le terrain des sports, sur les prés de la cure, pour le football. Ce terrain s'agrandit pour y permettre d'autres sports, en particulier un court de tennis. A l'autre bout, fut construit le local-club qui sert pour les jeunes, le ping-pong, la gymnastique et des réunions.

La mairie aménagea dans le bourg une perception fonctionnelle. Au début de février 1974, le nouveau centre de tri postal fut inauguré par le préfet de région, entouré de plusieurs personnalités régionales, sénateurs, députés, maires...

Deux autres travaux méritent une mention spéciale : le centre de secours. Établis modestement dans un local de la cure, dès 1949, sous M. Prudhomme, peu à peu les pompiers accrurent leurs activités et leur matériel. Celui-ci de plus en plus encombrant devait trouver un logement ; il n'y avait pas à chercher loin : le hangar contigu de la cure était là. C'est ainsi que progressivement il fut totalement occupé : mais alors il fut surélevé et transformé afin d'accorder aux pompiers les commodités de notre temps pour faciliter leur travail. Une sirène stridente les appelle, de jour ou de nuit, pour un incendie ou un accident. Leur commandant après messieurs Louis Delaunay, père et fils, et monsieur Jean Denion, est présentement monsieur Gilbert Lainé.

Et maintenant, il faut parler de la maison de retraite Saint-Pierre pour les personnes âgées. En juillet 1947, la municipalité avait acheté l'ancienne gendarmerie, place du Champ de Foire, en vue de cette destination. Madame Anne-Marie Ménoret, veuve Tanguy, décédée le 5 février 1951, à près de 90 ans, avait laissé à sa mort une somme importante à cette intention. Madame Moinard et monsieur le maire s'attachèrent à cette fondation. La maison ouvrit le 2 avril 1959 et fut bénite par Mgr Villepelet, le lundi de Quasimodo, en présence du maire et de son conseil, de représentants de la préfecture, de Mère Saint-Michel, supérieure de Saint-Gildas, originaire de Ligné... La direction fut confiée à Sœur Marie-Louise Demy, infirmière sur la paroisse depuis 1954. Bientôt, il fallut agrandir : après plusieurs mois de travaux, ce fut terminé en juin 1973 : le nombre des pensionnaires passait de 31 à 45. Imagine-t-on les travaux, les soucis et les fatigues de Sœur Marie-Louise, durant près de vingt ans ? Peu de mois avant d'atteindre l'âge de la retraite, elle dut quitter la maison à laquelle elle s'était tant dévouée. Ce ne fut pas sans regrets partagés.

Notons pour finir, les travaux accomplis aux bâtiments ecclésiastiques attribués à la commune en vertu de la loi de séparation. Au printemps 1964, une réfection fut faite au clocher dont on remplaça le coq et la croix. Sans cesse, les couvreurs devaient monter sur la toiture de l'église. Il s'imposait de la refaire entièrement : les travaux s'achevèrent en mars 1977 ; mais les paroissiens y étaient allés de leur souscription volontaire : près de 20 000 F avaient été collectés. — Des plâtres tombant de la voûte, la chapelle Saint-Mathurin fut fermée, de 1973 à 1976, jusqu'à ce que cette voûte fut réparée. Enfin, la toiture de la cure "criait misère". Elle aussi a été remise en état à l'automne 1980.

***

Depuis 1973, a paru, à intervalles réguliers, un bulletin municipal qui informe les habitants de tout ce qui se passe d'intéressant sur la commune.

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En feuilletant les registres de la mairie, on découvre certains faits qui nous instruisent sur la vie des gens. Pendant près d'un siècle, de 1842 à 1927, des mesures préventives sont prises périodiquement contre la rage. Certains arrêtés montrent la persistance des défauts de "l'animal humain". En octobre 1846, le maire prend un arrêté « pour éviter le tapage nocturne et interdire aux cabaretiers de donner à boire après 9 heures du soir en décembre et janvier et après 10 heures, le reste de l'année ». En 1873, il publie la loi « pour réprimer l'ivresse publique et combattre le progrès de l'alcoolisme »... ! Rien de nouveau sous le soleil !

Sur le plan social, en mars 1928, on accorde à toutes les mères, une prime à la natalité de 100 F, à partir de leur quatrième enfant. Deux ans plus tard, on institue une consultation de nourrissons. Durant de longues années, le conseil municipal reçoit des demandes "d'assistance médicale gratuite" (AMG) qu'il accorde le plus souvent. — Enfin, plus récemment, la mairie a construit un local pour la cantine scolaire, gérée par une association privée qui reçoit une subvention, ainsi que celle qui s'occupe du ramassage scolaire.

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La commune a trois entreprises sur son territoire :

— La maison Gérard, fondée en 1922 par monsieur Alfred Gérard, rue de Vieillevigne, fabrique des caravanes, au goût de l'acheteur. Elle fait des réparations. Elle vend ou loue des caravanes de série. Elle donne du travail à sept personnes.

— l'usine relais Chatellier, est une réalisation municipale avec location pour un atelier de couture. Elle s'est implantée d'abord en 1974, à l'ancienne école, rue des Acacias, puis en 1980, route de Nort. Elle occupe vingt employés, avec un projet d'embauche pour quarante neuf.

— les établissements Leduc, usine de matériel hydraulique, sise au Bignon, depuis janvier 1978, avec quarante cinq employés.

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Le blason de Ligné a été approuvé par la commission départementale de Loire-Atlantique. Sa description héraldique est :
« D'or à l'arbre arraché de sinople, au chef d'hermine, à la bordure de gueule chargée de 15 besants d'argent ».

Ces armoiries rappellent l'étymologie du nom de la commune boisée (Ligné, lignum, bois) et son appartenance à la Bretagne. L'entourage de besants reprend le blason des anciens seigneurs de la Musse, pour marquer la continuité avec le passé. La fière devise latine : « Fidelis ac firmus ut Lignum » peut se traduire : Fidèle et solide comme le bois, ou bien Fidèle et ferme comme Ligné.

Annexe - liste des Notaires de Ligné de 1808 à 1980 :
Me Allequier de 1808 à 1810.
Me Debruyne de 1810 à 1813.
Me Lasnier de 1813 à 1820.
Me Gabon de 1820 à 1835.
Me Lelièvre de Saint Rémy de janvier 1835 à mars 1860.
Me Baudouin (Pierre-Félix) de mars 1860 à novembre 1888.
Me Verger (Alexandre) de novembre 1888 à juillet 1921.
Me Lebreton (Auguste) de juillet 1921 à août 1931.
Me Moisnard (Gilbert) d'août 1931 à mai 1959.
Me Haie (Gabriel) du 5 mai 1959 à...

(abbé Pierre de la Jousselinière).

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