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LES FONDATIONS DE LIGNÉ

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Fondations de la Musse, de la Bouvetière, de la Treluère, de la Guillauminerie.

La pensée de l'au-delà emplissait l'âme des Lignéens. S'ils voulaient que leur corps fût enseveli dans le lieu saint, plus près de Dieu, ils voulaient plus encore que leur âme ne fût pas abandonnée, sans secours, sans prières. C'est à cette intention, afin que la voix suppliante de la prière montât pour eux sans cesse vers Dieu, qu'ils faisaient dire une messe tous les lundis pour les défunts. Cette messe était acquittée avec le produit de la quête faite par les « fabriqueurs » les dimanches et jours de fêtes.

Dans le même but, ils avaient établi des fondations. Une fondation était un dépôt d'argent, souvent une donation de terres, de maisons, dont la rente servait à assurer à perpétuité des messes pour les défunts. Cette fondation s'appelait chapellenie quand le fondateur avait érigé ou choisi une chapelle en laquelle les messes étaient dites.

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La plus vieille fondation connue est la chapellenie de la Musse. Elle fut créée en 1380 par Guy de Rochefort, seigneur d'Assérac, et Jeanne de la Musse son épouse (archives — insinuations). Elle consistait en dîmes perçues sur les fiefs de la Musse, situés en Ligné, les Touches, Couéron et « autres lieux » et en une maison située à Nantes, au carrefour Saint-Jean.

Les revenus devaient en être considérables, si on en juge par ceux provenant des fiefs de la Musse en Ligné. En 1734, une contestation s'était élevée entre Pierre Menant, chapelain et Claude Pringault, curé de Ligné ; il fut arrêté que seul le curé recueillerait la dîme, mais il verserait au chapelain annuellement 400 livres.

La fondation fut longtemps desservie en l'église Notre-Dame de Nantes ; plus tard elle fut transférée en la chapelle du Ponthux, quand les de Goyon, catholiques, devinrent les seigneurs de la Musse-Ponthux.

Les présentateurs en furent les seigneurs de la Musse, même quand ceux-ci étaient protestants.

Les chapelains connus furent messires de Lescouet (1650) ; Claude Gaubert (1656) ; Gabriel Leloup, présenté par César de la Musse en 1660 ; Gabriel de Pontual (1670) ; Pierre Lorgues ; Pierre Menant, présenté par Henriette Claude de la Musse, le Brun des Rochettes ; M. Soyer...

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Chapellenie de la Bouvetière — Un aveu faisant partie des archives du Ponthux nous la fait connaître dans ses détails ; elle est citée aussi dans les Insinuations, années 1723, 1725.

Elle eut comme fondateur, en 1438, Jean de la Rivière, seigneur de la Bouvetière. Elle consistait en un tiers de la dîme sur des terres près de la maison de la Bouvetière. Elle consistait aussi dans des terres situées aux fiefs de Champagne, de Longeon, des Rochettes. Ces fiefs se trouvaient aux environs de Préfouré et du Poirier-Rouge : les fermiers qui cultivaient les terres étaient de ces villages ; les hommes qui furent témoins d'une prise de possession de cette fondation en 1723, habitaient ces lieux : Guillaume Brégeon, Pierre Renou, Louis Métairie étaient du Poirier-Rouge ; Olivier Rousseau, Mathieu Julienne, de Préfouré.

Cette fondation était chargée d'une messe par semaine à jour indéterminé dite (en 1723) en l'église de Ligné, à l'autel de Notre-Dame.

Il fut un temps où elle était desservie en la chapelle de la Bouvetière. Cette chapelle était en ruines en 1723 : cela ressort d'une présentation faite en cette année : « N. H. Augustin Deloyne, négociant à la Fosse, paroisse saint Nicolas, propriétaire de la maison de la Bouvetière, patron de la chapellenie desservie en l'église paroissiale — attendu que la chapelle de la Bouvetière est en ruines — présente Guillaume Duvau... ». Deux ans plus tard, la chapelle était relevée et les messes y étaient dites.

Les titulaires connus de ce bénéfice sont messires Pierre Colineau, 1494 ; Claude Duvau, 1635 ; Michel Lemasson, 1691 ; Guillaume Duvau, 1723 ; Fouchard, 1725. Messire Amelin, qui fut le dernier chapelain, conserva son titre pendant 30 ans ; il mourut à Nantes, chez M. Deloyne, en 1788.

Les biens qui constituaient la fondation de la Bouvetière furent saisis en 1793, comme la plupart des biens religieux, et achetés par un homme sans conscience.

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Chapellenie de la Trinité — Elle fut établie en 1524 par messire Jean Duvau, recteur de Ligné. Elle était desservie en la chapelle de la Trinité érigée par la famille Duvau. Le titulaire était presque toujours un prêtre membre de la famille. Il devait dire ou faire dire deux messes par semaine. Cette fondation consistait en une grande maison et un jardin en ce bourg. Ce jardin et cette maison étaient une partie de la propriété de la Sensive. Elle était aussi composée d'autres maisons, de prairies, vignes et terres situées aux villages de la Mussaudière et de la Pichonnière : le tout, en 1635, formant deux fermes, celle de la Mussaudière et celle de la Pichonnière. Trois ans plus tard la ferme de la Mussaudière avait changé de nom : on l'appelait ferme de la Cuetterie.

En 1683, la chapellenie rapportait 150 livres de rentes. En 1793, elle rapportait 1 100 livres. En 1795, elle fut achetée par un agent révolutionnaire de Ligné dont la famille a quitté le pays. Depuis lors, les terres, en partie du moins, portent le nom de Bénéfice en souvenir de leur précédente destination.

Les curés de Ligné eurent de nombreux démêlés avec divers membres de la famille Duvau qui s'arrogeaient le droit exclusif de présentation. L'un d'eux, messire Moreau, en 1661, déclara devant le notaire de la Musse, et devant la Cour de Nantes, que lorsque survenait la vacance de la chapellenie, « le droit de présentation appartenait au dit sieur recteur avec deux ou trois proches parents du fondateur ». Malgré cette déclaration, il ne fut pas écouté quand, cette même année, il présenta Sébastien Duvau comme titulaire de la chapellenie. Messire René Besson, successeur de M. Moreau, voulant, en 1686, s'assurer de ses droits, demanda l'original de la fondation qui fut trouvé à Ancenis, chez le sieur de l'Isle-Duvau. Les termes en étaient clairs : le recteur présentait conjointement avec les héritiers du fondateur. Quelques années plus tard, en 1698, usant de son droit, il présenta Guillaume Duvau qui fut accepté. Mais peu à peu la famille Duvau écarta le curé dans le choix du candidat. Les réclamations recommencèrent. La dernière est consignée dans les registres paroissiaux par M. Massonnet le 3 mai 1784.

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Fondation des Cosnier de la Clergerie — On la désignait encore fondation du Saint-Sacrement. Elle consistait en une maison en ce bourg, un jardin, un pré, une pièce de terre, la moitié d'une autre pièce de terre « valant 35 livres ». Elle était chargée d'une messe basse au grand autel tous les jeudis en 1680, « par chaque 15 jours » en 1720. Le présentateur en était l'aîné de la famille, affirmait en 1720 Alexis Cosnier. Usant de son droit il présentait messire de Pontual ancien recteur de Saint-Hilaire-du-Bois, demeurant en sa terre du Pas-Richeux. Avant messire de Pontual, les titulaires étaient messire Georges Moreau, recteur de Ligné 1685 ; M. Soyer 1711. En 1793 la fondation fut achetée par un mécréant pour 2 500 livres.

— Il y avait une autre fondation Cosnier — Tous les dimanches après vêpres un libera devait être chanté pour le repos de l'âme de Gilles Cosnier de la Clergerie.

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Fondation Marguerite Broutaud — Très vieille fondation. Elle consistait en une rente de 4 livres. 3 messes devaient être chantées à des jours indéterminés du mois de mai. En 1595, le titulaire en était messire Jean Bonnevrier. En l'année 1603, François Delodieu vicaire général lui donna comme successeur Arthur Pitard, prêtre de Ligné. Plus tard les curés successifs en furent les bénéficiers.

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Fondation Marquise Leray — Elle consistait en quelques rentes provenant d'une maison appelée Lebaudry, près la chapelle Breton en Mouzeil, et possédée en 1685 par Louise Leray. Elle était chargée de 3 messes chantées.

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Fondation Nicolas Bernard — 25 livres de rentes la constituaient, provenant de biens situés à la Haie de Ligné, à la Chênaie et autres lieux. Une messe basse devait être dite tous les mercredis.

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Fondation Georges Moreau — Ce recteur de Ligné avait versé 600 livres à la fabrique dont la rente servait à faire dire 3 messes payées d'un écu.

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Fondation de Mme de Jouvante (Pontual de Pas-Richaux, seigneur de Jouvante) — Tous les dimanches après la grand'messe un libera était chanté pour la défunte et ses parents. M. de Jouvante versait 4 livres 10 sols.

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Fondation de la Guillauminerie — Le 9 juillet 1550, Nicolas Pageau l'établissait en donnant une borderie consistant en logis, jardin, pré, terres labourables, vignes et communs, situés au village de la Guillauminerie et en un pré appelé Prélong, proche de la Soudairie. Le tout rapportait 80 livres. C'étaient les fabriqueurs en charge qui en nommaient le bénéficier ; mais pour obéir à une clause imposée par le fondateur, les fabriqueurs devaient choisir le prêtre, enfant de la paroisse, le dernier ordonné. En l'église de Ligné une messe devait être dite tous les samedis et toutes les fêtes de la Sainte Vierge. En 1685 messire Charles Brégeon, du bourg de Ligné, recteur de Petit-Mars, en était le titulaire. En 1699 messire Deloumeau, du Plessis, sieur des Bouclières, recteur aussi de Petit-Mars, lui succéda, mais au bout de quelque mois il se désista en faveur de messire Berthelot du Mesnil, prêtre sacriste de l'église saint Nicolas de Nantes. A la mort de ce dernier (1706) les fabriqueurs présentèrent messire François Soyer prêtre, vicaire de la paroisse, du diocèse d'Angers. Cette présentation était contraire aux clauses de la fondation, messire Deloumeau fit entendre des réclamations, mais on fit la sourde oreille, et messire Soyer fut maintenu. Pierre Pageau, descendant de la famille du fondateur, sous-diacre en l'église saint Saturnin de Nantes, remplaça celui-ci en 1720... Le dernier bénéficier en 1793, fut messire Thoret, alors vicaire de Ligné.

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Fondation ou légat de la Couture — Elle est connue par les Insinuations du Diocèse ; année 1606. Il y est dit que Charles de Bourgneuf, évêque de Nantes, donne à Gilles Veillard qu'il vient de tonsurer, le légat de la Couture desservi en l'église de Ligné.

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Fondation de messire Leclerc, ancien recteur de cette paroisse (1640) — Elle consistait en une borderie située au Pré-barré. Elle était chargée d'une messe tous les samedis à l'autel de la Sainte Vierge. C'était le recteur de Ligné qui devait en choisir le titulaire. Elle dura peu, les héritiers prétendant faire dire les messes non à Ligné mais où bon leur semblerait.

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Fondation Michel Letort — Elle consistait en terres situées au village de la Soudairie rapportant 12 livres, plus en une rente de 5 livres. Les présentateurs en 1686 en étaient les héritiers de feue demoiselle Renée Letort. Tous les premiers jeudis du mois, le recteur devait faire une procession autour des fonts avec le Saint Ciboire. Après la bénédiction et la remise au Tabernacle du Saint Sacrement une messe était chantée suivie d'un libera.

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Fondation des Burons — Elle avait été créée en 1560, et un peu plus tard, Jeanne Duvau l'avait augmentée. Elle consistait en des terres sises à la Chênaie, et était imposée d'une messe par semaine. Le dernier titulaire en fut Gilles Belorde, mort en 1662. Les héritiers du fondateur diminuèrent alors sa valeur et ne désignèrent plus spécialement de prêtres pour la desservir, mais versèrent annuellement 25 livres au recteur de la paroisse pour la célébration des messes.

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Fondation de Michel Thimon, appelée plus tard fondation de Cosnier-Aubry — Philippe Thimon greffier de Nantes, époux de Renée Niot, l'établit en 1629. Elle consistait en une rente de 10 écus prise sur la maison du Fayau et depuis 1675 « portée sur une maison située au port de Mauves appartenant à Veuve Meignen, héritière de Thimon ». Elle était chargée de deux messes par mois à jour indéterminé. Quelques années plus tard la maison du Fayau et la fondation passèrent aux mains de la famille Taon de Vieillevigne... Dame Marie Taon établit à cette époque une autre fondation consistant en une borderie située au Puits-Salé et chargée d'une messe tous les quinze jours. Ces deux fondations connurent d'autres possesseurs : tour à tour les familles Cosnier de la Clergerie, Jouin de Nantes, et Aubry.

Elle étaient desservies l'une et l'autre en la chapelle de la maison du Fayau.

Les titulaires en furent : messires Marc Martin décédé en 1659, Pierre Taon son successeur, André Bigorne qui faisait sa résidence au bourg de Ligné 1678, Charles Deloumeau recteur de Petit-Mars 1712, Pierre Isaac Jouin...

(abbé Eugène Durand).

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