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Outre un mobilier intéressant, l'église de Locarn a conservé sa maîtresse vitre, datée de 1572, ainsi que l'indique l'inscription suivante malheureusement incomplète, placée au bas : « En l'an mil cinq C LXXII fut faict ceste vitre à l'onneur de Notre Dame — Ceste vitre a etté faict des dons de l'église — Et pour lors recteur de ce parroesse... Ceste vitre a été fait de par les menies m. Alen Jezequel, G Marhan ».

Dans le tympan, des angelots et des armes des Quelen et de leurs alliances, entre autres un magnifique pennon.

La maîtresse vitre est divisée par les trois meneaux de la fenêtre en quatre lancettes. Horizontalement, les deux tiers supérieurs sont occupés par la Crucifixion et la Résurrection de Notre-Seigneur, le tiers inférieur par des scènes de la Passion.

La Crucifixion occupe les trois lancettes gauches. Au centre, le Christ en croix, ruisselant de sang et portant un nimbe d'or avec fleurs de lys ; trois anges reçoivent son sang dans des calices. Celui de gauche, en haut, porte une robe jaune et une écharpe verte, ses ailes sont rouges. Celui de droite, également en robe jaune, porte une écharpe violette, ses ailes sont vertes. Quant au troisième, plus bas, il a une robe blanche, une écharpe rouge et des ailes vertes.

Devant la croix, à gauche et au premier plan, la Madeleine en corsage rose violacé à manches bleues et vertes, et en robe brune et cotte rouge à pois or. A droite, un soldat, coiffé d'une bourguignotte, est vêtu d'une cotte de mailles, d'un pourpoint bleu à ornements et manches vertes, de chausses rouges à crevés d'or et de chaussures violettes. A côté de lui est un autre soldat, en cotte d'armes, pourpoint vert, chaussures rose violacées. Au second plan, au pied de la croix, trois cavaliers. Celui de gauche porte, sous une cuirasse brune, un pourpoint à manches roses dans le haut et vertes dans le bas. Il est chaussé de bottes rouges à ornements d'or. Le second, coiffé d'une toque violette (moderne), a une casaque rouge et or ; le troisième est en chaperon violet et en pourpoint à manches vertes. Les têtes des chevaux sont grossières.

Dans la lancette gauche, en haut, le bon larron. Il porte une culotte verte à crevés blancs, un foulard vert et une grande écharpe brun-rosé. Au-dessus de sa croix, un ange emporte son âme ; au pied, un cavalier en casaque or avec écharpe brun-rose nouée dans le dos, pourpoint vert et manteau rouge.

Au premier plan, la Vierge et les saintes femmes. La Vierge, pâmée, porte une robe brun-rose et un manteau bleu ; saint Jean une robe verte, dont l'extrémité des manches est violette, et un manteau rouge à points d'or. L'une des saintes femmes, tenant la robe de la Vierge, porte un manteau violet damassé et une robe de damas jaune dont les manches laissent passer la cotte verte. Une autre, portant une coiffure flamande rose, est vêtue d'un corsage vert.

La troisième lancette renferme en haut le mauvais larron, dont on voit l'âme captée par un démon vert. Le larron, en manteau vert, porte des chausses rouges à bandes bleues et crevés blancs. Au pied de la croix, des cavaliers. Un juif, sur un cheval blanc, est coiffé d'un turban violet à calotte brune et gland vert ; il porte une tunique rouge à ornements d'or sur une robe verte, et autour du cou un collier d'or.

Un autre juif, vu de dos, porte un manteau d'or, un pourpoint vert à perlages et ornements, et est coiffé d'un turban brun à fond perlé.

Au premier plan, trois soldats jouent la tunique du Christ. Le premier est en armure, pourpoint brun, manteau brun et bottes bleues à revers rouges ; le second, en bonnet vert, casaque blanche et or et pourpoint vert ; le troisième en bonnet rouge, armure brune sur pourpoint vert ; le troisième en bonnet rouge, armure brune sur pourpoint rouge et bleu et chausses bleues. La tunique du Christ, sur laquelle on aperçoit les trois dés, est violette.

La Résurrection. Le Christ, couvert de sang, nimbé de rouge et portant un manteau rouge, s'élève dans une gloire d'or au-dessus du tombeau vert.

Autour du tombeau, sont des soldats en riches armures argent et or, l'un en manteau rouge. Au premier plan, l'un d'eux, casqué, porte une armure recouverte d'un tabar à carreaux rouges et blancs, un pourpoint bleu à perlages et galon d'or et à manches d'or.

Dans le bas des lancettes, ainsi que nous l'avons indiqué, quatre panneaux sont consacrés à des épisodes de la Passion. Ce sont de gauche à droite :

1° L'arrestation de Jésus. Notre-Seigneur, en robe violette et nimbé ; Judas, en robe violacée et botte bleues. De l'autre côté, un soldat casqué en pourpoint brun, saint Pierre, en robe rouge et manteau bleu, enfin Malchus, en robe brune à perlages et chausses rouges.

2° Jésus devant Pilate. Ce panneau, très restauré, représente Pilate assis sur un trône d'or et sous un dais. Le ciel est de couleurs variées (brun, vert, bleu et orange) et porte des rideaux verts doublés de rouge.

Pilate, coiffé d'un turban rose violacé à fond bleu, porte un manteau d'or à broderies et une robe rouge à parements bleus. Jésus est assis, vêtu de la tunique violette. Derrière lui, des soldats : l'un en armure jaune et chausses rouges, l'autre en manches de chemise et portant une armure bleue sur un pourpoint vert. A l'arrière plan, personnages en rouge et or.

3° La Flagellation. Le Christ, ruisselant de sang, porte un nimbe or et rouge. L'un des bourreaux est vêtu d'un pourpoint rouge à crevés blancs et de chausses bleues. Un autre est en bonnet vert, tunique brune à ceinture rouge et chausses vertes. Au premier plan, un troisième, coiffé d'un bonnet brun, porte un pourpoint bleu et les chausses rayées rouges et blanches. A droite, un vieillard, sans doute Pilate, porte sur une robe rouge à points jaunes, une tunique à perlages.

4° - Le Portement de Croix. Panneau entièrement moderne. Les costumes à galons et perlages indiquent un carton des Pays-Bas, mais la composition est fortement inspirée des gravures allemandes. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).