" L'église, à faux transept, comprend une nef obscure, c'est-à-dire sans fenêtre au-dessus des grandes arcades, de cinq travées avec bas-côtés et terminée par un choeur à chevet plat, accosté de deux chapelles également à chevet plat.

Au nord, à l'aplomb des deux dernières travées de la nef, chapelle en aile ; au sud, au droit de la seconde travée, porche surmonté d'une secrétairerie, et, à l'aplomb des trois dernières travées, deux chapelles en aile de longueurs sensiblement égales et séparées par une arcade.

L'église est couverte en lambris sur sablières avec tirants engueulés. Elle a été classée le 30 juillet 1909 sur rapport de l'architecte en chef B. Haubold.

Nous ne possédons aucun document sur la construction de l'église, mais son examen permet de déterminer quatre campagnes, dont les trois premières très proches les unes des autres et édifiées en tailles.

1° Du milieu environ du XVème siècle, le choeur et les deux dernières travées de la nef. Les piliers des grandes arcades sont de section circulaire et les sablières légèrement plus élevées que dans le reste de l'édifice.

Le remplage de la maîtresse vitre, à quatre lancettes, est de style flamboyant. Les contreforts du chevet sont à trois ressauts et couronnés par des pinacles gothiques ; au bas des longères, plinthe moulurée en talon.

2° Poursuivie peu après, la seconde campagne comprend le reste de la nef, dont les grandes arcades, à pénétration directe comme les précédentes, ont des piliers octogonaux et portent des sablières moins élevées. Le pignon ouest est surmonté d'un clocher mur avec beffroi à deux étages dont les linteaux des chambres des cloches sont décorés d'accolade avec choux frisés et fleurons encore tout gothiques. La fenêtre sud, contiguë au pignon ouest, a également un remplage flamboyant. La porte ouest et celle du porche sud sont très semblables, surmontées d'une accolade avec choux frisés et fleurons, mais leurs voussures sont continues et sans chapiteaux intermédiaires, indiquant ainsi la seconde moitié du XVème siècle. La fenêtre de la secrétairerie au-dessus du porche a été refaite à l'époque moderne pour mieux éclairer le local.

3° Accolée au porche, mais sans liaison avec lui, la chapelle des fonts s'ouvrait sur le bas-côté midi avant les agrandissements du XVIIème siècle, ce qui explique pourquoi il n'y a pas trace d'appui sur le mur principal sud de la nef. Les rampants du gable de son pignon ne portent plus de choux frisés mais le sommet un fleuron gothique. La chapelle semble donc dater du début du XVIème siècle.

4° La dernière campagne, en maçonnerie de blocage, comprend les deux chapelles en ailes du faux transept contiguës au choeur. Le mur est de la chapelle des fonts fut alors abattu et remplacé par une arcade dont l'appui sud du XVIIème siècle permet de dater cette campagne de cette dernière époque " (R. Couffon).

 Une tourelle d'escalier accolée à l'Ouest, permet de monter à la salle des archives.

Autour de l'église, cimetière clos par un mur dont la porte, toute gothique de conception, a son arcade composée de trois voussures dans chapiteaux intermédiaires du XVIème siècle. La voussure extérieure est décorée de choux frisés et timbrée d'un fleuron surmontant un écu en bannière dont les armoiries mi-parti ont été consciencieusement martelées. Ce type d'accolade persistera longtemps, on le retrouve encore au porche sud de Plestin datant de 1576.

Dans ce même mur, fontaine surmontée d'un arc identique au précédent abritant une statue très fine en kersanton de saint Ivy coiffé d'une haute mitre.

Dans le cimetière, élégante fontaine Renaissance de 1577 ; il y existait jadis un ossuaire ainsi que nous le fait connaître une bulle d'indulgences concédée par le pape Alexandre VIII (1690) à la confrérie des trépassés érigée dans la chapelle servant autrefois de reliquaire. Par cette bulle, il était accordé sept années d'indulgences et sept quarantaines à tous les pénitents s'étant confessés et ayant communiés, visitant la chapelle à la fête de saint David, patron de la paroisse, ainsi qu'aux fêtes de la Conversion de saint Paul, de la Visitation et de la Présentation de la Vierge (R. Couffon).

L'enclos paroissial est du XVIème siècle (classé le 2 mars 1912). Le mur d'enclos est en granit du Yaudet, et comporte deux entrées dont une porte triomphale en accolade surmontée d'un fleuron, encadrée de pinacles et ornée de crochets.

Dans l'enclos, outre le cimetière, on peut voir une fontaine à vasques datant de 1577 et une croix fleuronnée, à fût écoté, datée de 1898, et oeuvre d'Yves Hernot (avec l'inscription : O CRUX AVE SPEC UNICA).

Adossée à l'extérieur du mur Sud de l'enclos, on voit une fontaine comportant un bassin de forme rectangulaire, surmonté d'une statue en kersanton de saint Ivy, représenté en évêque.

La fontaine est ornée d'un triple arc en accolade avec décor de six fleurons (3 de chaque côté) et encadré de deux pinacles. Le tout surmonté d'un claveau.

A voir à l'intérieur :

" Parmi les objets mobiliers, signalons : 1° Un bras reliquaire en argent, daté de 1690 et sans poinçon, avec armoiries de Kerguezay-Kergomar. Il renferme des reliques de saint Ivy sous un petit globe de cristal avec lequel les pèlerins se frottent les yeux. 2° Panneau en bois sculpté du XVIIème siècle, représentant l'Adoration des bergers et des mages, oeuvre des plus maladroites au point de vue de la perspective, mais dont la figure de la Vierge est de bonne facture. Il est à remarquer que l'un des mages, en costume de l'époque Henri IV, porte le cordon du Saint-Esprit. 3° Vierge en argent de 1712. 4° Plat de quête en cuivre repoussé de 1720, suivant un modèle ancien courant au XVème siècle, dont un exemplaire se voit à Corlay. Il représente Adam et Eve croquant la pomme, avec, sur le pourtour, trois fois l'inscription « caritas », rappelant que le péché se rachète par l'aumône. 5° Crucifix du XVIIème siècle. 6° Statues anciennes de saint Ivy en évêque, de sainte Anne et de saint Jean-Baptiste. 7° Cloche portant l'inscription : L'AN 1785 JAI ETE BENITE PAR MEre JEAN LE NOAN Rr DE LOGUIVY IVES BRIAND FABRIQUE. F. GUILLAUME MA FAIT.

A l'exception du bras reliquaire, sans doute caché, toute l'orfèvrerie de la paroisse fut envoyée à la fonte en 1792. Furent envoyés au district de Lannion, le 5 novembre 1792, et à la fonte le 1er décembre suivant : - La croix de procession pesant 13 marcs, 4 gros ; une grande lampe provenant de Sainte-Anne pesant 7 marcs, 1 once, 2 gros ; une petite lampe pesant 3 marcs, 5 onces, 4 gros ; quatre chandeliers pesant 9 marcs, 2 onces, 6 gros ; une croix d'autel, 3 marcs, 5 onces, 4 gros ; deux orceaux et un plateau 2 marcs, 4 onces. - Le 27 ventose furent déposés deux calices et patènes, 4 marcs, 5 onces ; un ciboire, 2 marcs, 1 once, 6 gros ; un soleil, 2 marcs, 7 gros ; un encensoir avec navette et cuillère, 5 marcs, 5 gros. -Enfin, le 16 floréal an II, un crucifix de 1 marc, 3 onces, 2 gros et une petite statuette pesant 6 onces. - Au total 55 marcs, 15 onces, 5 gros ". (R. Couffon).

Porte principale avec de nombreuses pierres tombales sous le porche.

Un retable de la Nativité, composé de panneaux de chêne sculptés de l'époque Louis XIII (XVIIème siècle). D'une taille de 12 m2, ce retable représente à la fois une Nativité, une Adoration des Mages et une Annonce aux Bergers. La grande densité de personnages et d'animaux est caractéristique d'une tradition et d'un art italien.

Une vierge à l'Enfant du XVIème siècle et un saint Ivy dans la chapelle Nord. 

Statues du choeur :

Autres statues :

Les fonts baptismaux et la croix :

Les écus sculptés en haut des piliers sont aux armes de la famille Mérou, seigneurs de Kergomar. 

Les autels latéraux :

Décoration du maître-autel :

Les bannières :

Les vitraux :

Vitrail latéral

La partie gauche du vitrail fait référence à la grande mission de 1925, et la partie droite du vitrail est un don de l'abbé Le Cuziat, recteur en 1926.

Le Chemin de Croix :

La cloche et le confessionnal :

Balustre du choeur (XVIIIème siècle)