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Tréfaven est situé sur la rive droite du Scorff, dans, la paroisse de Ploemeur, et tout près de Lorient vers le nord.

Il appartint d'abord aux puissants seigneurs du Kemenet-Héboé, qui avaient leur principale résidence à Saint-Caradec- Hennebont. Il passa ensuite par mariage, vers 1206, à Hervé II de Léon, de la branche cadette. Ce seigneur prit la croix en 1217, s'èraharqua à Tréfaven, et mourut l'année suivante, en revenant de la croisade.

Demeurée en la possession des sires de Léon, la seigneurie de Tréfaven passa, en 1322, par le mariage de Jeanne de Léon, à Olivier II vicomte de Rohan, puis à leurs enfants.

Edouard de Rohan, frère cadet d'Alain VIII, fut seigneur de Tréfaven  ; puis sa fille Louise, femme de Jean de Rostrenen, céda cette seigneurie en 1446 à Louis Ier de Rohan-Guémené contre le fief de Couédor, en Guer.

Tréfaven n'avait été jusqu'alors qu'un simple manoir. Louis II de Rohan-Guémené voulut y faire un château fort, et y transférer les droits de guet et autres prérogatives jadis attachés au château de la Roche-Moysan alors tombé en ruines. Le duc François II, par lettres données à Nantes le 10 juin 1482, lui permit non seulement de fortifier Tréfaven de tours, murailles, pont-levis et douves, mais encore d'y transférer le droit de guet et de garde dû à la Roche-Moysan, ainsi que la juridiction de cette seigneurie.

Deux cents ans plus tard, un aveu de 1682 donne la description suivante de Tréfavén :

« Le chasteau de la terre et seigneurie de Tréfaven, le quel consiste dans un grand corps de logis, flanqué de deux grosses tours, qui regarde au midy les rivières de Scorff et de Blavet se joignant ensemble un peu au dessous ; lequel grand corps de logis a de long, entre les deux tours, 116 pieds, et de haut 51 pieds, sans compter les fondements ; et chacune des dites tours a 51 pieds de diamètre et 61 pieds de hauteur, sans que les fondements y soient compris, à machicoulis de pierres de taille.

Un autre corps de logis, joignant la rivière de Scorff du côté du soleil levant, aboutissant à l'une des dites tours, lequel contient 75 pieds de long, et 40 pieds de haut ; la court du chasteau, dans laquelle sont les écuries ; enfin le jardin du château. Et sont la dite court et le dit jardin enclos et fermés par les dits corps de logis et par des murailles ; le tout contenant par fond deux journaux et 32 cordes ».

En 1730, ce château fut loué à la Compagnie des Indes, que en fit un dépôt de poudre. Il devint une prison d'État sous la Révolution, et reprit ensuite sa destination de poudrière, qu'il conserve encore vers 1915. Mais les édifices accessoires et une tour n'existent plus.

Jh-Mie LE MENÉ.