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MAHALON |
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La commune de Mahalon ( Mahalon) fait partie du canton de Pont-Croix. Mahalon dépend de l'arrondissement de Quimper, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de MAHALON
Mahalon vient du nom de saint Mazalon.
Mahalon semble être une ancienne paroisse primitive qui englobait autrefois le territoire de sa trève Guiler-sur-Goyen. Mahalon (Mathalon) est mentionné pour la première fois en 1160, dans une charte énumérant les possessions des Hospitaliers en Bretagne. Ceux-ci avaient, semble-t-il, une aumônerie au bourg. La paroisse de Mahalon dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille.
La paroisse de Mahalon, qui s’est appelée successivement Mathalon, puis Mazaton et enfin Mahalon. est l’une des 13 paroisses du canton de Pont-Croix. Elle est limitée au Nord par Meilars et Poullan, à l'Est par Pouldergat et Guiler, au Sud par Plozévet, à l'Ouest par Plouhinec et Pont-Croix. Elle est formée en grande partie par un plateau granitique, qui s’incline brusquement, d’une part vers le Goayen, rivière qui, prenant sa source à Plonéis, se jette dans l'Océan à Audierne, et plus doucement, d’autre part, vers un ruisseau qui se jette dans l’étang de Poulguilou et en sort bientôt pour se mêler au Goayen, un peu en amont de Keridreuff-Pont-Croix. Autrefois, la paroisse de Mahalon était plus étendue, puisque Guiler en formait une trêve. Mahalon s’étendait alors à l'Est et au Sud jusqu’à Landudec. La pointe méridionale de son territoire n’était séparée du clocher de Landudec que par une distance de 170 mètres. Dès les temps les plus reculés, le Goayen a dû servir de limite commune à deux territoires d’une certaine importance que les titres du Moyen-Age désignent sous les noms de Pagus-Cap-Sizun et Pagus-Cap-Caval. La rive gauche du cours d’eau appartenait entièrement à ce dernier Pagus. Après la colonisation de l'Armorique par les Bretons insulaires, le Pagus-Cap-Caval vit se constituer dans les limites de son vaste territoire une vingtaine de circonscriptions paroissiales au nombre desquelles se trouvait Mahalon. Et ainsi cette paroisse est l’une des plus anciennes de ce pays. Par suite d’une annexion probablement très ancienne, la paroisse de Mahalon possédait en outre sur la rive droite du Goayen, dans le Pagus-Cap-Sizun, une parcelle assez étendue renfermant, avec le manoir de Lézivy et cinq ou six villages, les chapelles de Lanfiacre et de Lantujen. Cette parcelle qui relevait en partie du régaire épiscopal de Cornouaille semble avoir primitivement appartenu à la paroisse de Poullan, laquelle, en raison de son étendue, devait être partagée en un certain nombre de sections ou subdivisions territoriales rappelant les anciens clans. L’église de Mahalon avait été édifiée dans la partie occidentale de la paroisse, non loin du Goayen, et par conséquent à une distance assez grande des limites qu’avait au Sud et à l'Est le territoire qui en dépendait. Il ne parait donc pas douteux que l’éloignement où se trouvait du clocher toute la partie orientale de la paroisse n’ait déterminé, dès les premiers siècles, la création à Guiler d’une église tréviale, c’est-à-dire une église de secours. Cette trève de Guiler, qui comprenait environ le tiers de Mahalon, en fut détachée en 1790 pour former une commune et une paroisse distincte. De forme très irrégulière, Mahalon mesure environ, dans sa plus grande longueur, 10 kilomètres à vol d’oiseau, de l'Est à l'Ouest, et environ 4 kilomètres dans sa plus grande largeur du Nord au Sud. La superficie actuelle (en 1930) de la commune est de 2.139 hectares, dont près de 25 hectares sous étang. La superficie de la paroisse est légèrement moindre puisqu’une partie du village de Cosquéric fait partie de la commune de Mahalon, tout en étant rattachée à Guiler au point de vue religieux. Sa population est en décroissance continue depuis 1891. Elle s’élevait alors à 1.501 habitants, elle ne comptait plus que 1.446 habitants en 1901, puis 1.419 en 1906, 1.399 en 1921, et enfin 1.324 en 1926. Cette décadence tient avant tout au taux très faible de la natalité. Mais elle tient aussi à d’autres causes, surtout à l’émigration vers les grandes villes, Nantes, Chantenay, Paris. etc... (H. Pérennès).
On rencontre les appellations suivantes : Mathalon (en 1160 et 1267), Mazalon (en 1306-1308 et en 1536) et Mahalon (dès 1704).
Note 1 : L'ancienne paroisse de Mahalon (en y comprenant Guiler, sa trève), s'étendait à l'est et au sud jusqu'à Landudec (Note : La pointe méridionale de son territoire n'était séparée du clocher de Landudec que par une distance de 170 mètres). Elle était bornée au sud-ouest par Plozévet, à l'ouest par Plouhinec et au nord par le Goazien, rivière qui prend sa source dans Plonéis et qui se jette dans l'Océan à Audierne. Dès les temps les plus reculés, cette petite rivière a dû servir de limite commune à deux territoires d'une certaine importance que les titres du moyen âge désignent sous les noms de Pagus-cap-Sizun et de Pagus-cap-Caval. La rive gauche du cours d'eau appartenait entièrement à ce dernier pagus. Après la colonisation de l'Armorique par les bretons insulaires, le Pagus-cap-Caval vit se constituer dans les limites de son vaste territoire une vingtaine de circonscriptions paroissiales au nombre desquelles se trouvait Mahalon. Par suite d'une annexion probablement très ancienne, la paroisse de Mahalon possédait en outre sur la rive droite du Goazien, dans le Pagus-cap-Sizun, une parcelle assez étendue renfermant, avec le manoir de Lésivy et cinq ou six villages, les chapelles de Lanfiat et de Landugen. Cette parcelle qui relevait en partie du régaire épiscopal de Quimper (Note : Les chefrentes dûes à l'Evêque sur les villages de Lanfiat et de Landugen consistaient : pour Lanfiat, en 14 combles d'avoine, 27 sols et 5 gelines, et pour Landugen, en 21 combles d'avoine, 2 sols, 6 deniers et 3 gelines. Au Midi de ce dernier village, près du chemin qui conduit à Hentmeur, on voit l'emplacement de la chapelle tombée en ruines pendant la Révolution. Quelques pans de mur encore debout en 1883, ont servi à rebâtir la chapelle de Lanfiat où l'on a transféré la statue de saint Tugen, ainsi que la table d'autel en granit) semble avoir primitivement appartenu à la paroisse de Poullan, laquelle, en raison de son étendue, devait être partagée en un certain nombre de sections ou subdivisions territoriales rappelant les anciens clans. Ainsi qu'on peut le voir sur le plan, l'église de Mahalon avait été édifiée dans la partie occidentale de la paroisse, non loin du Goazien et par conséquent à une distance assez grande des limites qu'avait au Sud et à l'Est le territoire qui en dépendait. Il ne paraît donc pas douteux que l'éloignement où se trouvait du clocher toute la partie orientale de la paroisse n'ait déterminé dès les premiers siècles, la création à Guiler d'une église tréviale. Cette trève de Guiler qui comprenait environ le tiers de Mahalon, devait en être détachée en 1790, pour former une commune distincte. La commune de Mahalon, qui depuis la même époque fait partie du canton de Pont-Croix, comptait lors du dernier recensement, début du XXème siècle, 1.428 habitants (Nota : Sa population, qui comprenait, en 1895, 1.501 habitants, serait en décroissance). Sa superficie est de 2.139 hectares (Conen de Saint Luc - 1915).
Note 2 : Monuments anciens. La plupart des mégalithes que Mahalon possédait autrefois se rencontraient dans la partie méridionale de son territoire qui est limitrophe de Plozévet. C'est principalement dans la section de Lanavan que l'on trouve des champs portant les noms significatifs de Parc an bernou et de Parc an crughel. Deux menhirs assez élevés qui, au XIXème siècle, existaient encore dans un pré situé entre Kerétret et Lanavan, ont été renversés vers 1855. Il y avait sous chacun d'eux une petite hache en pierre. A la même époque doit remonter la destruction, sur les terres de Lanavan, d'un tumulus haut de deux mètres et recouvrant cinq ou six cercueils en pierre hermétiquement fermés. Au même terroir, près de Keroursinic, un autre tumulus qui fut exploré en 1880, abritait trois tombes formées de quatre dalles posées de champ et d'une cinquième servant de couvercle. Deux de ces coffres en pierre renfermaient des squelettes (Bulletin archéologique du Finistère, 1880, p. 138). Il y a trois ans, sur les dépendances de Brégodonou, on a trouvé une urne contenant cent-quarante-cinq haches en bronze. Moins nombreuses sont les traces que l'occupation romaine a laissées dans Mahalon. Rappelons toutefois qu'en 1884, M. l'abbé Abgrall, professeur au Petit Séminaire de Pont-Croix, a découvert un souterrain, des substructions d'habitations et des tuiles au nord de Lésivy. Près de cet ancien manoir passait une voie qui se raccordait, à l'ouest de Confort, avec la grande voie reliant la ville d'Is à Audierne. Un autre chemin dont l'origine ne paraît pas moins ancienne est celui qui, partant du bourg de Kéridreu, passait à Lanrin et à Mahalon, entre l'église et l'aumônerie des Hospitaliers, puis atteignait Lestréaugan où l'on voyait, encastrée dans un talus, une borne à pans coupés déplacée depuis peu. Au delà de Lesmahalon, le chemin, après avoir traversé le territoire de Guiler, allait rejoindre, à l'est de Landudec, la voie romaine de la Pointe du Raz à Civitas Aquilonia. Ce chemin qui était devenu impraticable a été restauré de nos jours entre Guiler et Mahalon. Lorsqu'on se dirige vers ce dernier bourg, des hauteurs de Lestréaugan, l'oeil embrasse un vaste panorama. A droite, on aperçoit les clochers de Poullan (ou Poullan-sur-Mer), de Meylar (ou Meilars), de Confort et de Beuzec ; à gauche, la tour massive de Plouhinec. On a devant soi le campanile de Saint-Pierre, la pointe de la flèche de Mahalon et, dominant le cours du Goazien, la magnifique tour de Pont-Croix. Enfin, par un temps clair, on distingue dans le lointain plusieurs des clochers du Cap-Sizun.
Note 3 : Aumônerie de Mahalon. Fondé à Jérusalem au commencement du XIIème siècle, l'Ordre de l'Hôpital ne devait pas tarder à recevoir en Bretagne des dons importants qui lui permirent de créer un certain nombre d'hôpitaux (Note : Ces hôpitaux furent établis de préférence dans les villes ou sur le bord des grands chemins. — Le vêtement noir que portaient les Hospitaliers était orné sur la poitrine d'une croix pattée de couleur blanche) possédait à Mahalon une aumônerie (elemosine) dont l'existence est attestée par une charte de 1160 attribuée au duc de Bretagne, Conan IV, charte dans laquelle ce prince confirmait aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem la possession des biens qui leur avaient été antérieurement concédés dans le duché. L'aumônerie de Mahalon paraît avoir subsisté jusqu'au XIVème siècle. Les restes de cet établissement étaient devenus, au siècle suivant, la propriété de Jehan Gouserch (ou Gouzerc'h) et de Levenez Gouserch (ou Gouzerc'h), femme de Guéguen Le Quéré, qui rendirent aveu, en 1497, à Jehan de Cornouaille, seigneur de Coetmorvan, « pour une maison nommée Ty an Rugnou (maison des tertres) o son courtil situés au village prochial de Kerilis-Mazalon et ferant du bout devers souleil levant sur le chemin qui mesme de la chapelle de Sainct Pierre à l'église prochiale » (Archives personnelles auxquelles sont empruntés tous les renseignements dont la source n'est pas indiquée). C'est sur cet emplacement que fut dans la suite construit le presbytère. Le manoir presbytéral que l'on avait édifié au XVIIème siècle sur les ruines de l'ancienne aumônerie, a été démoli au début du XXème siècle pour faire place à une nouvelle habitation. Il était précédé d'une cour dans laquelle donnait accès un portail en plein cintre que l'on a conservé. « De l'ancienne habitation on a conservé le portail en plein cintre qui donne accès dans la cour et une partie de la maison. Dans le pignon Sud on voit une longue et étroite fenêtre gothique coupée d’une traverse horizontale. Dans la cour gît, en 1930, un fragment de colonne cylindrique avec base (ou chapiteau) moulurée. Deux têtes en relief sont encastrées dans le mur qui sépare la cour du jardin. Dans le mur Ouest du jardin, une autre pierre porte l’inscription suivante : MR IEGO DOCTEUR EN THEOLOGIE D. L. SACR... DE PARIS R. D. MAHAL... EF. A SES FRAIS LE... DE LA MRS DCI AU... DIEU... » (H. Pérennès). L'aveu que fournirent, en 1681, pour la réformation du domaine royal, Guillaume Guibon de Brégouronec, procureur terrien, et Guillaume Le Peusiat (ou Peuziat) de Kervennal, fabrique et marguillier, contient la description de ce presbytère et de ses dépendances. Dans le même acte sont également mentionnés quatre champs nommés Parc ou Sant Vall (ou Vaal) [Note : Avant la Révolution, il existait au bourg de Keridreu une chapelle dédiée à saint Mal ou saint Wall, le même peut-être que saint Walay ou Balay, moine de Landévennec au VIème siècle] que la fabrique possédait aux issues du village de Lescoat. (Archives Nationales, P. 1690, V. Fo 437). Le sceau des recteurs de Mahalon que reproduit l'Armorial général de 1696, portait : d'azur au sautoir d'or (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).
Note 4 : On pourrait également citer les noms de plusieurs villages dont l'étymologie présente quelque intérêt. — Landiduy et Lanrin seraient, l'un " la terre d'Iduy ", l'autre "la terre de Rin ", ou peut-être, bien qu'aucune tradition de lieu consacré ne se rattache à ces villages, " le monastère d'Iduy " et " le monastère de Rin ". — Kerangorc'h, (forme ancienne Kerangouzouc'h) " village des Gouzerc'h ", l'une des vieilles familles de Mahalon. — Kerseffrédour, " village de Teffrédeuc ou d'Evarzec ". — Ranquéré " manse, domaine de Quéré ". Le préfixe Ran qui précède beaucoup de noms de lieux dans la haute Bretagne, se rencontre très rarement en Cornouaille. — Lanhoantec " joli monastère ". Il existe dans ce village une chapelle dédiée à saint Pierre. — Kervaden, " village de l'homme bon ". — Brégodonou (en 1497 Brecudonou) " colline des ramiers ". Dans ces parages, où les pigeons sauvages devaient abonder, le mot cudon est entré dans la composition de plusieurs noms de lieux comme celui de Roscudon où fut édifiée la collégiale de Pont-Croix. — Quinipiern, plus anciennement Keranpiron. — Trévidiern, " habitation du tiern ". — Trémathouarn, "habitation de la tribu de Mathouarn " ou " trêve dédiée à Saint Mathouarn ". — Kervendal, " village de Guenaël ". — Kerintum, (forme ancienne Queneut-tun), " bois de la colline ". — Lesivy, " cour d'Ivy ", nom de saint ou peut-être d'un chef de clan. — Kerigaret, (anciennement Kerrigaffret). — Lescoet et Lescran se traduiraient par " lisière du bois " plutôt que par " cour du bois " (Note : Lescoet qui a ses terres contiguës à Lescran, est également limitrophe de Lestréaugan et de Lesmazalon. Il est peu probable que quatre cours ou résidences seigneuriales aient existé si près l'une de l'autre). — Lanavan (au XVème siècle Lanalan), " monastère " d'Alain. De ce manoir dépendait Rulan " tertre du monastère ". Nous terminerons par le nom de la paroisse, Machalon ou Mahalon dont l'étymologie" mon cœur " est bien connue (Conen de Saint Luc - 1915).
Note 5 : Le plus ancien registre paroissial conservé à Mahalon s’ouvre en 1675. Les actes qu’il renferme et ceux que renferment les registres suivants permettent d’établir la liste des recteurs, curés et prêtres résidants qui se sont succédé dans la paroisse depuis cette époque. Nous en donnons ci-après la liste, aussi complète que possible, en nous aidant de divers documents en ce qui concerne les époques antérieures à 1675. Liste non exhaustive des recteurs et vicaires de la paroisse de Mahalon. Liste non exhaustive des RECTEURS DE MAHALON AVANT LA RÉVOLUTION : — 1390-1404. Denis de Lannédern ; Daniel de l'Isle on de Insula ; Guillaume Eléphant ; Michel Conan. — 1404. Nicolas Couzerc’h. — 1512. Jean Lescoat. — 1537. François de Lezongar. — 1538. Décès de Hervé de Lezongar, qui était à la fois recteur de Mahalon et de Plogastel. — 1596. Décès de Jehan de Kersaudy (fils d'Yvon de Kersaudy et de Marguerite de Trémarec). — 1624. Mathurin Rouillé, chanoine de Cornouaille. — 16... F. Richar. — 1644. Hervé de Kergoët du Guilly, décédé à Mahalon [Note : Son grand-père, Alain de Kergoët, époux de Julienne de Trégain, était mort en 1596 dans les cachots de l'île Tristan, où l'avait enfermé le fameux bandit Guy Eder de la Fontenelle. La Fontenelle lui ayant permis de faire son testament, il déshérita sa fille qui voulait se marier contre son gré (Bibliothèque Nationale ms. 31081)]. — 1652. C. Cever. Son nom est gravé sur un cadran solaire en ardoise au-dessus de l'église paroissiale. — 1670-1680 : Sébastien de Kerviher (fils de Pierre et de Marie Toulanlan, dame de Treffrest), doyen de Pont-Croix, gouverneur de Loc-Maria et chapelain de Poulgaou. Il mourut le 21 Février 1681. — 1682-1685. Jean (Yan) de Chégaray, docteur en Sorbonne, transféré à Pouldreuzic. — 1685-1697. Philippe-Corentin Jégo (ou Jégou), docteur en Sorbonne, enterré à Mahalon, le 16 Novembre 1697. — 1699-1742. Jean Boëdan. Il fit rebâtir la sacristie en 1726 et, en 1739, légua à la fabrique le quart du convenant Kergodérien ou Kergouderien (anciennement Keranscoëderien). Il mourut au presbytère de Mahalon, le 22 Avril 1742, âgé d’environ 74 ans et fut « enterré dans le cimetière de la mère église », le 24 Avril. — 1742-1767. Jean Penfrat-Bassemaison, docteur en Sorbonne, mourut à Mahalon et y fut inhumé. Sa pierre tombale avec l’épitaphe se trouve dans le collatéral Sud de l’église. Son nom était gravé sur l’ancienne cloche de Guiler. — 1768-1789. F. Perrichon, précédemment recteur de Merléac et de Cléden-Cap-Sizun. Il fit reconstruire l’église en 1772. Il devait être originaire de Lennon, où sa famille était possessionnée. — 1789-1792. M. Sohier. Il refusa le serment à la Constitution civile du clergé. — 1793-..... Falher, constitutionnel, etc...... Liste non exhaustives des VICAIRES, CURÉS ET PRÊTRES DE MAHALON AVANT LA RÉVOLUTION : — 1596. Henry de Kerven, prêtre, demeurant à Kerrigaret, afferme l'annate de Mahalon. — 1615-1647. Pascal Kervénal, prêtre, demeurant à Lescran où il devait tenir une petite école et où il possédait une tenue. Son nom figure sur le soubassement de la Croix-Rouge. — 1660. Hervé Jacq, neveu du précédent, curé, habitait à Kerétret où il possédait une tenue. — 1669. Yvon Euzen (de Plomodiern), curé. — 1672-1686. Noël Gadonay, curé. Il mourut à l’âge de 51 ans. — 1673-1679. Jean Dotton (de Lanavan), curé de Guiler. — 1675-1678. Yves Donarz, confesseur approuvé de Mahalon. — 1677. En Octobre, enterrement de Pierre Melguen, escolier estudiant en philosophie. — 1678. Philippe Rioual, prêtre prédicateur de Mahalon (né à Pleyben). — 1681-1682. Guillaume Pennec, prêtre, fut enterré le 25 Octobre 1682. — 1682. 25 Novembre, enterrement de Jean Le Sal, prêtre, 75 ans. — 1682. Guillaume Quistinit, curé d’office après la mort du Recteur Yan de Chégaray, jusqu’à l’arrivée de messire Jégo, recteur. — 1682. Kernilis, curé de Pont-Croix, devient curé de Mahalon à Guiler. — 1675-1701. Guillaume Yannic, de Stang-an-Aman en Mahalon, curé depuis 1686. Il mourut le 29 Mars 1701, âgé de 52 ans. — 1686. 27 Mars, enterrement de René Gourmelen, prêtre de Pouldergat. — 1686. Guillaume Le Cloarec, diacre. — 1686-1725. Jean Le Pérennou, prêtre, du manoir de Kersal. Il était fils ou frère de Glévan Le Pérennou « abbé de la confrérie de Saint-Magloire et enseigne de cette paroisse ». Il mourut âgé de 68 ans. — 1689. Elie Le Bozec, curé de Mahalon à Guiler. — 1690-1715. Antoine Melguen, prêtre. En 1692, il était curé de Guiler. — 1697. Sébastien Savina, prêtre. — 1701-1702. Pierre Le Floc’h, curé. — 1701-1703. Jean Le Pennec, prêtre. — 1702-1714. Yves Le Bihan, prêtre. — 1703. Hervé Gounidec, curé. — 1704. François Philippe du Guermeur, prêtre. — 1704-1718. Jean Le Queffurus (de Meilars), curé de Mahalon, puis de Guiler. — 1708. Yves Le Lyon, clerc tonsuré. — 1711. 3 Avril, enterrement de Jean-Louis Duchêne, prêtre. — 1711-1720. Jean Savina, curé. — 1716-1760. Joseph Hélias, titulaire de la chapellenie de Kerharo. Sur la façade de sa maison, à Lestriaugan, est sculpté un calice. Sa famille habite toujours cette maison. — 1720. Y. Bacon, curé de Mahalon à Guiler. — 1730-1736. Yves Quéré, prêtre. — 1731. H. Savina, sous-diacre. — 1739-1758. Louis-François Boédan, curé. — 1745-1746. Yves Tromeur, curé de Mahalon à Guller. — 1745. Quéméner, prêtre. — 1747-1752. Alain Gloaguen, curé de Mahalon, puis de Guiler. — 1752-1757. Gilles-Baptiste Le Hars, de Ty-Glas, au bourg de Mahalon, petit-fils de maître Trépas, notaire royal. Son père était originaire d'Elliant. Gilles-Baptiste Le Hars devint religieux de l’abbaye de Daoulas, chanoine régulier. Pendant la Révolution, il fut arrêté le 7 Décembre 1791, pour refus de prêter serment, puis relâché le 16 Janvier 1792. Arrêté de nouveau le 14 Décembre 1795, il était détenu le 8 Germinal an IV (28 Mars 1796) dans le ci-devant collège de Quimper. Il mourut peu après. — 1756. Y. Thomas, prêtre. — 1757-1766. Jean Colin, curé de Mahalon à Guiler. — 1757. Jean Goardun, prêtre. — 1758. Joseph Marie Mancel, prêtre. — 1759. G. Lavanan, prêtre. — 1760-1763. Le Coz, prêtre-curé de Mahalon, puis recteur de Perguet en 1763. — 1760-1779. Allain Le Guillou, du bourg, curé. Il y eut des interruptions dans son ministère. Il fut le collaborateur de messire Perrichon dans la reconstruction de l’église paroissiale. Son nom est inscrit sur l’un des piliers de la nef, face à la chaire, au-dessous de celui de messire Perrichon. Il mourut à l’âge de 46 ans. — 1763-1767. Yves Jourdain, curé d’office à la mort de Jean Penfrat, recteur. — 1769-1776. G. Le Brusq, prêtre, originaire de Poullan. — 1775-1782. Julien Perrichon, curé, précédemment chapelain de Saint-Matthieu. Il mourut à Mahalon en 1782, à l’âge de 51 ans. Il y fut inhumé : sa pierre tombale s’y voit encore vers le milieu du cimetière en 1930. — 1782. 0llivier, curé de Mahalon à Guiler. — 1782-1791. Sébastien Gloaguen, curé. Il ne prêta point le serment ; mourut au presbytère, le 7 Septembre 1791, âgé de 34 ans. — 1792-1794. Paul Donnart, vicaire assermenté. En Janvier 1793, il fut nommé « officier civil pour les baptêmes et mariages ». — 1785-1791. René Rochedreux, curé de Mahalon à Guiler. Il ne prêta pas le serment, fut arrêté le 7 Décembre 1791 et déporté en. Espagne. Après la Révolution, il devint professeur à l’école de Meilars, puis recteur de la même paroisse. — 1740-1795. René Le Guellec, prêtre de Mahalon. Il prêta le serment puis se rétracta et continua à faire du ministère à Mahalon malgré la présence du vicaire assermenté Paul Donnard (Archives du diocèse de Quimper et de Léon).
Note 6 : Liste non exhaustive des maires de Mahalon : Yves Jannic (1803-1804), Michel Le Bars (1804-1805), Jean Pérennou (1805-1813), Jean-François Daniélou (1813-1816), Nicolas Cariou (1816-1832), Henry Le Bihan (1832-1862), Pierre Le Bihan, fils d'Henry (1862-1888), Henry Le Bihan, petit fils d'Henry (1888-1894), Pierre Le Bars (1894-1908), Guillaume Le Bars (1908-1929), Yves Le Guellec (1929-1947), Darchen (1948-1952), Hervé Gloaguen(1958-1983), Corentin Moalic (1983-1995), Bernard Le Gall (1995-2020), etc ...
Voir " Mahalon pendant la Révolution ".
Voir " L'abbé Charlès et Mahalon ".
Voir " Le cahier de doléances de Mahalon et Guiler sa trève, en 1789 ".
PATRIMOINE de MAHALON
l'église Saint-Magloire (XII-XIII-XVIème siècle). L'édifice comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés, un transept et un choeur accosté de deux chapelles. Dans la nef de l'église, on trouve deux piles et deux arcades romanes, de la fin du XIIème siècle. C'est, semble-t-il, l'atelier de Pont-Croix qui aurait réalisé les trois premières travées de la nef au XIIIème siècle. Le reste de l'édifice est du XVIème siècle. Le clocher date du XVIème siècle : foudroyée le 8 décembre 1828, la flèche est reconstruite en 1831 par Henry Leon (entrepreneur à Pleyben). Une partie de l'église est reconstruite en 1772. La sacristie date de 1726. On y trouve un cadran solaire qui porte la date de 1652. Au bas de l'église du côté nord, on peut voir les tombeaux (datés du milieu du XVIème siècle) de Ronan de Trémillec (décédé en 1548) et de son épouse Marguerite de Tréganvez, dame de Tromelin (décédée en 1534). Outre les armes de Ronan de Trémillec et de son épouse, on y trouve aussi les armes de leur fils Ronan décédée en 1547 et de son épouse Jeanne de Penguilly, puis celles de Maurice de Trémillec et de Louise de Botigneau et d'Anne de Trémillec et de Jean de Jégado. L'église abrite les statues de saint Magloire, saint Maudez et saint Vennec ;
Nota 1 : Saint Magloire que cette église honore comme patron, était originaire de la Démétie et cousin de saint Samson qui l'amena avec lui en Armorique pour le mettre à la tête du monastère qu'il avait fondé à Lanmeur. En 565, il succéda à saint Samson sur le siège épiscopal de Dol et termina ses jours dans son monastère de Serk, en 585 ou 586. En se basant sur ces dates, on pourrait avec quelque vraisemblance attribuer à la fin du VIème siècle ou au commencement du siècle suivant la fondation de la première église de Mahalon. Le vocable sous lequel fut placé cette église et aussi le choix de saint Meylar pour patron d'une paroisse voisine semblent d'ailleurs indiquer que les moines de Lanmeur ne furent pas étrangers à la création de ces deux paroisses. Comme la plupart des édifices religieux de la région l'ancienne église de Mahalon appartenait à l'époque romane. En 1772, cette église fut rebâtie (Note : Les registres paroissiaux contiennent la mention suivante : " Haec ecclesia fuit reedificata anno 1772. Dominus Perrichon qui fuit rector de Merléac, de Cléden-cap-Sizun et de Mahalon, suis curis et, ut ita dicam, ex ore suo hanc extruit ecclesiam de Mahalon, anno Domini millesimo septingentezino septuagesimo secundo. Successores, perficite quod non potuit perticere ". Communiqué par M. l'abbé Rolland, recteur de Meilars, qui a bien voulu nous procurer plusieurs autres renseignements, notamment ceux qui concernent la chapelle de Landugen) à l'exception de la façade occidentale dont l'architecture accuse le XVIème siècle et sur laquelle est gravée une inscription gothique trop fruste pour être déchiffrée. Le millésime de 1831 que l'on voit sur le clocher est celui de la reconstruction de la flèche qui avait été foudroyée au mois de décembre 1828 (Note : La flèche fut réédifiée par un entrepreneur de Pleyben, moyennant 2.300 francs). A l'intérieur subsistent, de chaque côté de la nef, trois arcades romanes conservées de l'ancienne église. Les piles qui les supportent reposent sur des bancs de pierre et sont remarquables par leur élévation et leur légèreté. Ces travées offrent absolument les mêmes caractères que celles de la collégiale de Pont-Croix qui remontent à la seconde moitié du XIIème siècle. Dans la partie de la nef qui a été reconstruite, un des piliers porte l'inscription suivante : Me F. PERICHON, Rr : A. GVILLOV, Ptre. A droite du chœur, se trouve une chapelle anciennement dédiée à saint Michel qui contenait l'enfeu des sieurs de Lanavan. La chapelle qui lui correspond, de l'autre côté du choeur dépendait de la terre de Tromelin et renfermait une tombe élevée qui, lors de la reconstruction de l'église, fut replacée sous une espèce d'enfeu pratiqué dans le mur du collatéral nord. Cette tombe, malheureusement très mutilée, a été retrouvée il y a trois ans. La dalle en granit qui la recouvre est chargée des statues couchées d'une dame et d'un chevalier. D'après les armoiries gravées au haut de la dalle [Note : Ecusson mi-partie de Trémillec (de gueules à trois croissants d'argent) et de Tréganvez (écartelé aux 1 et 4 d'azur à cinq billettes d'or en sautoir ; aux 2 et 3, de gueules à la tour d'argent). Les deuxième et troisième quartiers sont seuls reproduits. Ce tombeau, haut de trois pieds et à l'entour duquel se voyaient les armes en alliance des seigneurs de Tromelin, est mentionné, ainsi qu'un banc qui le séparait du choeur, dans l'aveu rendu, en 1637, par Pierre de Jégado (Archives de la Loire-Inférieure, B. 2021). Il vient d'être restauré par les soins de M. l'abbé Blouet, recteur de Mahalon], ces statues représentaient Marguerite de Tréganvez, dame de Tromelin, décédée en 1534 et son époux René de Tremillec, qui mourut en l'an 1548, date probable de l'érection de ce monument, qui, sans être l'oeuvre d'un Michel Colombe, n'en constitue pas moins un spécimen intéressant de l'art breton au XVIème siècle. Les cinq écussons qui décorent les panneaux de la tombe sont supportés les uns par des anges, les autres par des sauvages et séparés par des arbres ébranchés. On y reconnaît les armes des Trémillec alliées à celles des Penguilly, des Botigneau, des Jégado et d'une ou deux autres familles. A droite de l'autel de saint Joseph, précédemment consacré à saint Maudez, on montre dans le pavage une petite cavité destinée à recevoir la poussière recueillie sur l'autel. Cette poussière, délayée avec de l'eau, était administrée aux enfants comme vermifuge. Le collatéral sud renferme la pierre tombale de M. Jean PENFRAT, DOCT. RECT. DECEDE 1767. Au bas du collatéral nord est déposé un sarcophage en granit qui mesure 0m25 de profondeur et sert maintenant de bénitier. On peut hésiter à attribuer ce cercueil à l'époque carolingienne plutôt qu'à l'époque mérovingienne, les caractères qui distinguent une époque de l'autre n'ayant pas encore été suffisamment déterminés par les archéologues (Conen de Saint Luc).
Nota 1bis : L’église Saint-Magloire de Mahalon comprend une nef de quatre travées avec bas côtés, un transept et un chœur accosté de deux chapelles. Reconstruite au début du XVIème siècle et profondément remaniée en 1772, elle a conservé d’un édifice antérieur les grandes arcades en plein cintre des trois dernières travées de la nef, dont l’élévation est particulièrement remarquable. Les intrados des archivoltes s’appuient sur des culots figurés faisant partie des chapiteaux, qui dénotent, ainsi d’ailleurs que les bases, un monument sensiblement contemporain du chœur de Kérinec [voir Chapelle Notre-Dame de Kérinec en Poullan-sur-Mer] et du sanctuaire de Pont-Croix. (R. Couffon).
Voir " L'église paroissiale de Mahalon ".
la chapelle Saint-Pierre (vers 1552), située à Lohantec. La chapelle Saint-Pierre, dont les seigneurs de Kerandraon étaient les premiers prééminenciers, s’élève à la sortie du bourg, au Nord du village de Lanhoantec. La présence de cette chapelle dans un village en Lan indique qu’elle n’est dédiée à S. Pierre que depuis une époque relativement récente. L’on a changé le nom de la chapelle, nous avons vu qu’à une certaine époque ce fut une coutume courante, mais on n’a pas pu changer le nom du village, et c’est sous ce joli vocable de Lanhouantec que se cache encore le nom d’un de nos vieux saints locaux, qui fut le patron de la chapelle primitive. Lanhouantec signifie le monastère de Hoantec ; et il est intéressant de remarquer que dans un vieux bâtiment qui sert en 1930 de grange se trouve un bénitier encastré dans le mur... Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine avec chevet droit. Le pignon occidental a été reconstruit en 1718 (date indiquée au dessus de la porte ouest). La maîtresse vitre renferme les armes de Guillaume de Coetrieu (époux de Julienne d'Angennes, en 1606), entourées du collier de Saint-Michel. La chapelle abrite les statues de saint Pierre, saint Vinnoc et la sainte Vierge. " Telle qu’elle existe en 1930, la chapelle Saint-Pierre est un édifice du XVème siècle composé d’une nef, de transepts et d’une abside carrée. Les pignons des deux ailes sont percés de fenêtres à meneaux flamboyants. La façade Ouest, dont la porte est très simple, est surmontée d’un joli clocheton à petite flèche bosselée, légèrement penchée, flanquée de fléchette et décorée de tympans ajourés, avec une corniche denticulée. Au-dessus de la porte on lit la date de 1718. Autrefois, à droite, existait une autre porte qui a été bouchée. A l’intérieur il n’y a qu’une seule nef, avec un arc triomphal à l’entrée du choeur, soutenu par des colonnes engagées à pans coupés. Ces colonnes et celles qui flanquent l’angle du mur de la nef présentent sur une de leurs faces une assez curieuse décoration, faite de motifs frettés et entrecroisés dans le genre de certains paraphes d’écriture ancienne. A gauche de l’arcade ogivale qui sépare la nef de l’abside, une inscription en caractères gothiques fait connaître la date de la dernière reconstruction de la chapelle (1552) et le nom du fabrique, Guillaume Le Coz : IAN : M : B : I : U G : COZ : FAB. Au-dessus du maître-autel, il y a les statues en bois de la Sainte-Vierge et de Saint Pierre, et, à l’autel de gauche, la statue de Saint Vinoc. Les fenêtres qui éclairent les transepts ont conservé quelques fragments de vitraux. Dans celle du transept Sud, Notre-Seigneur est représenté assis au Jugement dernier ; on voit quelques têtes de chevaux et des soldats qui semblent s’enfuir. Puis, scène de l'Annonciation : l’ange porte une banderole avec les caractères Grac. plen., et la Sainte-Vierge est représentée dans la tympan. Dans la fenêtre du transept Nord, l’on reconnaît saint Roch étendu à terre et son chien, puis le seigneur Gothard à cheval. On y voit aussi un écusson entouré du collier de Saint-Michel et portant : écartelé aux 1 et 4, fascé de gueule et d’argent de six pièces, aux 2 et 3, d’argent à trois quintefeuilles de gueule 2 et 1. M. le comte de Saint-Luc attribue ces armoiries à Guillaume de Coëtrieux, chevalier de Saint-Michel et gouverneur de Guingamp, qui mourut en 1616. La famille de sa mère, Françoise de Quélen du Vieux-Châtel, avait des terres à Mahalon. La maîtresse-vitre garde aussi quelques restes de vitraux. Autrefois on y voyait les armoiries des seigneurs de Kerandraon. La façade occidentale de la chapelle a été rebâtie en 1718. La chapelle et son placître furent vendus comme biens nationaux le 29 Prairial an III à Yves Le Bihan pour la somme de 1.600 livres. Située entre les trois écoles de Mahalon, la chapelle Saint-Pierre sert de chapelle de secours pour le catéchisme. Elle est aussi le but des processions liturgiques et, ces jours-là, la cloche de Saint-Pierre unit sa voix argentine à la voix plus puissante de ses soeurs de l'église paroissiale. Enfin la chapelle a un pardon annuel pieux et suivi qui a lieu toujours le dernier dimanche de Juin " (Archives de l'Evêché) ;
Nota 2 : Cette chapelle dont les seigneurs de Kerandraon étaient les premiers prééminenciers, s'élève au nord du village de Lanhoantec. Elle se compose d'une nef, de transepts et d'une abside carrée. A gauche de l'arcade ogivale qui sépare la nef de l'abside, une inscription en caractères gothiques fait connaître la date de sa dernière reconstruction (1552) et le nom du fabrique, Guillaume Le Coz (Note : Guillaume Le Coz cultivait, au bourg, le domaine qui depuis a gardé son nom. En 1658, la tenue Le Coz était occupée par Maître Julien Trépos, veuf de Marie Follic, auquel succéda son fils Maître Jacques Trépos. Celui-ci, de son mariage avec Marie Gourmelen, de Pouldavid, eut, entre autres enfants, Sébastien qui fut notaire ; Marie-Renée, femme de René-Sébastien Le Bihan de Kergoat, notaire à Plonéis et Gillette, épouse de Gilles Le Hars, qui tenait ce domaine en 1770). IAN : M : B : I : U - G : COZ : FAB. Les fenêtres qui éclairent les transepts ont conservé quelques fragments de vitraux. Dans celle du transept sud, Notre Seigneur est représenté assis au Jugement dernier. L'autre fenêtre où l'on reconnaît saint Roch et son chien, contient un écusson entouré du collier de saint Michel et portant : écartelé aux 1 et 4, fascé de gueules et d'argent de six pièces ; aux 2 et 3 (qui sont presque frustes), d'argent à trois quintefeuilles de gueules 2 et 1. Ces armoiries pourraient être attribuées à Guillaume de Coëtrieux, chevalier de Saint-Michel et gouverneur de Guingamp, qui mourut en 1616. La famille de sa mère, Françoise de Quélen du Vieux-Châtel, était possessionnée en Mahalon. La façade occidentale de la chapelle Saint-Pierre a été rebâtie en 1718 (Conen de Saint Luc).
l'ancienne chapelle Saint-Fiacre, aujourd'hui détruite. Reconstruite en 1883, la chapelle n'avait conservé, en 1914, d'ancien que les deux culs-de-lampe qui étaient encastrés dans le pignon oriental. L'un d'eux supportait la statue en bois de Saint-Fiacre vêtu en ermite et tenant une bêche. Sur l'autre était placée une statue retirée des ruines d'un sanctuaire voisin et représentant saint Tugen en abbé mitré. L’entretien de la chapelle Saint-Fiacre étant devenu trop coûteux, on l’a désaffectée et on a supprimé le pardon annuel qui, vers la mi-Septembre, mettait beaucoup d’animation dans ce joli paysage. Non loin de la chapelle, dans le vallon ombragé, se trouve la fontaine de Saint-Fiacre, intelligemment restaurée par François Le Bihan en 1912. Comme c’était la coutume pour beaucoup d’autres fontaines saintes du pays breton, on y venait pieusement tremper les chemises des enfants malades et on les en revêtait en priant saint Fiacre de les guérir. Le village de Lanfiat (ou Lanfiacre) où se trouve cette chapelle est mentionné dans la charte de fondation du prieuré de Saint-Tutuarn (Ile Tristan) dressée en 1126. Parmi les dons que Robert, évêque de Cornouaille, fit à ce prieuré, figurent les deux tiers de la dîme de Lanfiat. Dans la déclaration fournie au domaine royal, en 1678, par Jean Rolland, sieur des Nos, procureur fiscal du prieuré, le rendement de cette dîme est évalué à quatre combles de seigle. Le cartulaire de l’église de Quimper fait mention d’une « donation faite par Geoffroy Ligaven, écuyer, pour l’obit de Meauce, veuve de Daniel Richoulart, d’une rente de 72 sous sur ses terres de Lanfiat en 1309 » (H. Pérennès). La chapelle Saint-Fiacre, vendue nationalement le 3 messidor an III, fut acquise par Pascal Le Guellec moyennant 425 livres. Le même jour, la chapelle Saint-Pierre était adjugée avec son cimetière pour le prix de 1600 livres (Conen de Saint Luc) ;
les anciennes chapelles, aujourd'hui détruites ou disparues : la chapelle Saint-Tugen (située jadis à Lantugen), la chapelle Saint-Vinoc (située jadis à Stang Irvin) ;
Nota 3 : Le rôle des décimes mentionne la chapelle de Saint-Tujen. Située à l’extrémité de la paroisse, dans le village de Lantujen, au Midi du village, près du chemin qui conduit à Hentmeur, cette chapelle est tombée en ruines pendant la Révolution. Quelques pans de murs encore debout en 1883 ont servi à rebâtir la chapelle de Lanfiat, où l’on transféra également la table d’autel en granit et une statue représentant saint Tujen en abbé mitré. Cette statue se trouve en 1930 dans l’oratoire de l’école Saint-Joseph. Quant à la chapelle du Saint, il n’en reste plus rien. Seul des noms de champs, Porz-Iliz, Porzik-an-Iliz, Park-ar-Groaz, rappellent qu’autrefois il y eut là un sanctuaire. Cependant, bien après la disparition de la chapelle, le fabricien de Saint-Tujen, muni de sa clochette, continua à venir chaque année au bord du grand chemin qui conduit au Cap, y implorer en faveur du Saint la générosité des nombreux pèlerins qui se rendaient à son autre sanctuaire — plus célèbre — de Primelin, le jour du pardon. Puis, un jour, la clochette de Saint Tujen sonna pour la dernière fois, le fabricien ne vint plus au bord du chemin, et, à partir de ce jour, s’effaça peu à peu dans les mémoires le souvenir de Saint-Tujen de Mahalon..., et s’il n’y avait pas eu le village de Lantujen pour perpétuer par son nom, le nom du Saint, il serait aujourd’hui complètement oublié ! (Archives de l'Evêché).
Nota 4 : Saint Vinoc, patron de Plouhinec, eut aussi autrefois sa chapelle à Mahalon, au village de Stang-Irvin. Naguère encore, la procession se rendait une fois l’an jusque là, pour commémorer la fête et le pardon qui s’y célébraient jadis. De cette chapelle, non plus, il ne reste rien, et l’on ignore son emplacement exact. Les plus anciens de Stang-Irvin se rappellent pourtant avoir vu dans leur jeunesse un tronc au bord de la route de Guiler. Le terrain vague qui avoisine le village porte le nom de Menez-ar-Zant. Apparemment, c’est là que devait s’élever la chapelle, à moins que ce ne fût dans la prairie qui est en contrebas, entre la fontaine et le calvaire qui existent encore. La fontaine de Saint-Vinoc, qui fournit de l’eau à tout le village, a été reconstruite en 1808. Il s’y trouve une statuette en bois de saint Vinoc en moine. De l’autre coté du petit vallon, non loin de la fontaine, se dresse le calvaire, jolie croix du XVIème siècle, dont le fût, comme celui des croix érigées à l’occasion d’une épidémie, est semé de larmes.
les anciennes chapelles domestiques aujourd'hui disparues : la chapelle du manoir de Tromelin, la chapelle du manoir de Lanavan, la chapelle du manoir de Kerandraon et la chapelle du manoir de Kerlaouenan ;
l'ancien oratoire de l'école Saint-Joseph. On y trouvait jadis une statue de Saint-Tugen provenant de l'ancienne chapelle Saint-Tugen ;
la croix du placitre de l'église de Mahalon (1646) ;
la croix de Saint-Pierre (XVIème siècle), restaurée en 1891. " Tout à côté de la chapelle Saint-Pierre se dresse un calvaire en granit dont la partie supérieure moderne ne correspond guère au soubassement, qui a été fait pour supporter un poids plus lourd. De fait, l’ancienne croix était plus grande. On en voit, en 1930, les débris, Christ avec personnages, à l’intérieur de la chapelle, dans l’angle du transept Nord. Il s’y trouve aussi un croisillon d’un Christ moins ancien qui fut brisé le jour même de son érection par la chute d’une forte branche de l’un des ormes qui bordent le chemin " (Archives de l'Evêché) ;
la croix de Stang-Irvin (XIIIème siècle), restaurée au XVIème siècle ;
la croix Ar Groaz Ru (1647), située Route de Plozevet. Cette croix porte sur son soubassement l'inscription suivante : 1647 KERVENAL PRESTRE. Pascal Kervenal qui était prêtre avant 1616, habitait, le village de Lescran où sa famille possédait une tenue ;
d'autres croix ou vestiges de croix : vestige de crucifix à Kerdrénec (1647), Kergroas (1945), Lanfiacre (XVIème siècle), la croix du cimetière de Mahalon (1954), la petite croix de la fontaine à Stang-Irvin ;
le castel Coat Morvan ou Coatmorvan (moyen âge). Au XVIème siècle, Coat Morvan appartient à Yvon Buzic, puis à Jehan et Loys de Cornouaille, et aux Tyvarlen. Un aveu de 1561 mentionne ce château dans les termes suivants : « un grand bois taillis et une petite montaigne ayant un vieux château dedans, appelé en tout castel Coatmorvan » (Note : Aveu que rend Jehan Le Quéré de Ranquéré à Françoise de Kerguégant, dame de Heznant et de Kervichart, douairière de la Porteneuve pour le bois de Coatmorvan et le Prat ar Yeun attenant à ce bois qu'il tient à titre de pasturaiger et forestier pour en payer 25 souz par an). Ce mont artificiel qui consiste dans un épais retranchement en terre, haut de cinq à six mètres et accompagné de douves, enveloppait deux groupes de bâtiments séparés par une courette et couvrant une superficie de six ares.
Au sud de l'entrée s'élevait le donjon (C) qui forme un rectangle de 17 mètres de long sur 10m50 de large, à l'extérieur. Ses murs, construits en moyen appareil, ont encore 5m50 de hauteur et 1m40 d'épaisseur au sommet.
Du côté nord s'ouvrait la porte relevée de 4m40 au-dessus du niveau de la cour et à laquelle on accédait au moyen d'une échelle. Cette porte donnait entrée dans une vaste pièce au centre de laquelle une aire circulaire en argile calciné tenait lieu de foyer et devait correspondre à une ouverture pratiquée dans le toit pour livrer passage à la fumée. Le donjon n'ayant pas de rez-de-chaussée, sa partie inférieure ne présente aucune ouverture et ne renferme que les terres du retranchement dans l'épaisseur duquel il fut construit. Ces dispositions qui annoncent l'enfance de l'art se retrouvent également au Castel-Coz en Plougastel. Un autre bâtiment moins élevé, se rattachant au donjon du côté ouest, comprenait deux pièces (dd') séparées par un mur de refend et communiquant avec la cour par des portes ayant 1 mètre d'ouverture. La pièce (d') était munie d'un foyer en contre-bas du sol, semblable à ceux de l'époque gallo-romaine et d'une poterne large de 0m65 destinée à faciliter l'accès du ruisseau qui coule dans le vallon voisin. Les maisons (bb'), au nord de la cour, paraissent moins anciennes. Quelques débris de pierres moulurées, trouvés dans les déblais, feraient croire qu'elles étaient encore habitées au XIVème siècle. En dehors de l'enceinte fortifiée, il ne reste aucune trace de constructions, on remarque seulement à 60 mètres vers le nord, les substructions d'un colombier de petit diamètre. L'exploration de cette enceinte, en 1882, n'a produit qu'une clef en fer à tige courte et anneau carré, un morceau de bois de cerf et quelques fragments de poteries. La construction du donjon de Coëtmorvan ne saurait être postérieure à la fin du XIème siècle et il est probable qu'elle remontait à une date plus reculée. Ses ruines, malgré leur état de dégradation fort avancé, peuvent encore donner une idée de ce qu'étaient les premières forteresses que la féodalité éleva dans nos contrées. Si les noms des premiers successeurs de Morvan ne sont pas venus jusqu'à nous, on peut du moins, au moyen des documents assez nombreux que fournissent les XVème et XVIème siècles, établir depuis cette époque la suite des seigneurs de Coatmorvan. L'un d'eux, Yvon Buzic, avait épousé Blanche de la Villeneuve qui eut en douaire le pré et le moulin Morvan et dont le rachat fut acquitté en 1410 (Archives du Finistère, A, 39). Jehan de Cornouaille, seigneur de Heznant, est cité dans la réformation de 1443 comme possédant Coatmorvan qui après lui, vers 1455, passa à son fils Loys de Cornouaille. Celui-ci, en mourant (1475), donna cette seigneurie en douaire à sa femme, Pezronnelle de Guengat qui, dès l'année suivante, était remariée à Bertrand de Lanros. Le fils aîné de Loys, Jehan de Cornouaille, auquel appartenait Coatmorvan en 1497, mourut en 1503, laissant de son mariage avec Jehanne de Lanros (Note : Elle était fille de Bertrand de Lanros et de sa première femme, Jehanne de Névet, morte en 1475) une fille unique, Jacquette de Cornouaille. En qualité de curatrice de sa fille, Jehanne de Lanros reçut le compte des recettes et dépenses de Coatmorvan pour les années 1503, 1504 et 1505. Dans ce compte présenté par Jehan du Menez, sieur de Lezurec, receveur de la seigneurie, figurent les dépenses faites en 1505 pour planter la motte et pour transférer à une autre place le moulin qui tombait en ruines. Jacquette de Cornouaille était en 1509 mariée à Jacques de Cluhunault. Décédée sans enfants avant 1530, elle légua sa fortune à sa cousine-germaine, Françoise de Kerguégant qui avait épousé, en 1510, le seigneur de la Porteneuve, Charles de Guer, veuf en premières noces de Françoise de Kercaro. De cette union étaient issus trois fils dont le plus jeune, Yvon de Guer, hérita de ses deux aînés morts sans postérité. Yvon de Guer mourut lui-même en 1574, laissant à sa veuve, Catherine de Quélen, le soin de conclure un arrangement avec Nicolas de Tyvarlen relativement à la succession de Charles de Guer, aïeul maternel de ce dernier, qui, depuis 41 ans, n'était pas liquidée. Entre les parties intervint un accord aux termes duquel la Maison de Guer céda et transporta au seigneur de Tyvarlen tous ses droits sur la seigneurie de Coatmorvan (1574). Cette seigneurie, bien qu'elle fut une des plus anciennes du pays, était loin d'avoir une étendue considérable. En dehors du domaine proche comprenant un bois d'une dizaine d'hectares avec un marécage nommé ar yeun et un moulin, elle possédait seulement six ou sept convenants [Note : Ces convenants étaient : Kermaden, Cazec-Goazien, Le Poullen, Ranquéré, deux tènements à Lanryn et Kernavalen (en Guiler)]. On lui trouve, il est vrai, un certain nombre de mouvances dans la paroisse de Mahalon et dans celle de Pouldergat où les terres de Kerguélénen et du Guilly, ainsi qu'une partie du bourg, relevaient de Coatmorvan. Ce fief s'étendait en outre sur le manoir de Lespervez en Ploaré et sur quelques villages disséminés dans Plouhinec, Plogoff et les autres paroisses du Cap-Sizun. La cueillette des redevances se faisait en partie au bourg, du Pouldergat où, chaque année, un copieux repas était servi au receveur et au sergent de Coatmorvan (Note : Ce repas, appelé viande des garçons, que devait fournir un domaine dépendant de Kerguelénen, comprenait : un chappon, chair sallée, une piecze de mouton, pain de froment pour deux hommes et une quarte de vin) et en partie Pontecroix. Dans cette dernière ville, les redevances en argent se payaient sur les marches de la croix de Notre-Dame-de-Roscudon près de laquelle était placée une chaise ou chaire servant aux receveurs des seigneuries qui, comme celle de Coëtmorvan, convoquaient leurs tenanciers à cet endroit (Note : Cet usage de percevoir les rentes en plein air était général en Bretagne au XVème siècle. Ainsi, à Vannes, le receveur des Régaires se tenait " assis en une chère " près de l'église Notre-Dame du Méné). Cette chaire paraît avoir donné son nom à la rue Chère qui conduit de l'église à la place du Marché.
le manoir de Kerandraon (XIV-XVIème siècle). Cette seigneurie a été pendant plusieurs siècles en la possession d'une très ancienne famille, les Kercaro, qui avait pour berceau, dans la paroisse de Cléden-Cap-Sizun, le manoir de Kercaro (Villa cervi) situé à trois ou quatre cents mètres de la mer et à peu de distance de la voie romaine qui aboutissait à la forteresse de Castel-Meur. Ce manoir de Kercaro paraît avoir été abandonné de bonne heure par ses seigneurs que l'on trouve, dès le XIVème siècle, établis à Mahalon (Note : Kercaro était en ruines longtemps avant 1540. De ce manoir dépendait le bois taillis de Coatdero, dernier vestige d'un quartier de la forêt de Névet qui jadis s'étendait le long de la côte, dans la direction du Cap-Sizun). Le manoir de Kerandraon qu'ils édifièrent dans cette paroisse était demeuré à peu près intact jusqu'en 1750, mais à cette époque, on démolit l'étage supérieur dont les pierres furent transportées au Guilguiffin. De la construction primitive, il ne reste en 1914 qu'une partie du rez-de-chaussée comprenant, outre l'entrée et la tourelle qui contient l'escalier à vis, une salle de 12 mètres de longueur sur 6m60 de largeur et 4m15 de hauteur. Cette salle est éclairée par deux grandes fenêtres à croisées de pierre. Au levant, la cour est limitée par une haute muraille percée au rez-de-chaussée de portes en ogive et, aux étages supérieurs, de plusieurs fenêtres. Des appentis servant de granges et d'étables étaient adossés à cette muraille ainsi qu'au rampart crénelé qui forme au sud et à l'ouest la clôture de la cour. Le colombier s'élève au nord-ouest du manoir. Entre ce dernier et l'église paroissiale s'étend un verger d'une contenance d'environ trois hectares qu'entourait naguère un mur qui subsiste en partie du côté ouest. Le manoir appartient au début du XXème siècle (vers 1914) à Mme la baronne de Gargan, fille du comte Henry de Salaberry qui avait fondé à Mahalon deux écoles libres dirigées, l'une par les frères de Lamennais, l'autre par les Filles de Jésus de Kermaria ;
Voir " Le manoir et la seigneurie de Kerandraon ".
le manoir de Lanavan (XV-XVIème siècle). Dans la réformation de 1443, Lanavan (ou Lanalan) qui appartenait à Guillaume de Tyvarlen, seigneur du Guillyguivin, est cité, non comme manoir, mais comme « un simple village », ce qui ferait supposer que le premier manoir qui y fut construit datait seulement de la seconde partie du XVème siècle. Lanalan (ou Lanavan) à cette époque était devenu la propriété des Penfrat (Note : Cette famille avait pour berceau le manoir de Penfrat en Landudec où résidait, en 1426, Maître Yves Penfrat. Elle parait avoir eu une origine commune avec les Pencoet qui portaient les mêmes armes et dont le nom rappelait celui de l'ancien castel de Penengoet, peu éloigné de Penfrat). Ce manoir, en 1502, était habité par Maître Yves Penfrat auquel succéda Jehanne Penfrat qui, décédée vers 1519, eut pour fils et héritier Yvon Geffroy, écuyer. Celui-ci fut père de trois enfants dont l'aîné, Allain Geffroy, mourut sans postérité. Ses deux filles, Marguerite et Hélène épousèrent, l'une François de Marchallech, sieur de Trélen, l'autre François de Coetanezre, sieur des Salles. Après la mort de son beau-frère Alain Geffroy (1572), François du Marchallech vint habiter Lavanan dont sa femme avait hérité. Décédé lui-même quelques années plus tard, sans laisser d'enfant, il fut inhumé dans la tombe que les seigneurs de Lanavan avait à Plozévet. Sa veuve, Marguerite Geffroy, qui s'était remariée à Pierre du Dresnay, vivait encore en 1605. Lorsqu'elle mourut, la terre de Lanavan passa à l'aînée de ses nièces, Julienne de Coetanezre, dame de Reuvillon. Julienne de Coetanezre, avait épousé en premières noces René du Dresnay, seigneur de Kercourtois. dont l'historiographe de la Ligue a narré la fin tragique en 1594 (Chanoine Moreau, chap. XXVI, p. 300). Restée veuve avec une fille en bas-âge nommée Marguerite, elle était remariée avant 1597, au capitaine Le Clou, se disant gentilhomme poitevin et sieur de Reuvillon, qui paraît avoir vécu jusqu'en 1616. Enfin, vers 1620, elle contractait une troisième union avec Martin de Bragelonne dont le frère aîné, Claude de Bragelonne, était, depuis plusieurs années, marié à Marguerite du Dresnay et devenait ainsi belle-soeur de sa fille. Julienne de Coetanezre avait aliéné, en 1616, une partie de ses domaines [Note : Notamment deux tenues à Mezros izéla (Plozévet) vendues à Yves Le Sal de Pontecroix et Kerlom (Mahalon) acquis par Jean Michelet, dit Scol, d'Audierne]. Vers la même époque, elle vendit le manoir de Lanavan à Sébastien Le Gubaer et à Marie Gouesnou, sieur et dame de Keraval. Dans la suite, on trouve ce manoir entre les mains d'un petit-fils des acquéreurs, François Le Gubaer, qui avait pour femme Suzanne Le Baillif et dont la fille aînée, Marie-Anne Le Gubaer, épousa, en 1676, Jean Grégoire de Keratry, sieur de Kerbiquet. François Le Gubaer qui mourut en 1683, avait en 1678 fourni aveu au Roi pour le manoir de Lanavan dont les dépendances comprenaient cour close au midi, jardin au levant, futaie au couchant, chapelle en ruine, colombier, métairie... (Archives Nationales P. 1690, V, Fo 453). Cet aveu décrit longuement les prééminences de Lanavan qui possédait : - A Mahalon, dans la chapelle Saint-Michel, à droite du choeur, une tombe sur laquelle était sculpté un éléphant portant un château (armes des Penfrat) ; - A Plozévet, dans le choeur, une tombe haute chargée de cinq écussons des armes pleines ou en alliance des seigneurs de Lanavan et, dans la maîtresse-vitre, un écusson parti au 1, d'azur à l'éléphant d'argent portant une tour d'or ; au 2, d'azur au chevron d'argent accompagné de trois cignards de même, 2, 1. Enfin, le blason de Lanavan se voyait à la Trinité, dans la fenêtre de l'abside, au-dessous des armoiries des Rohan et des Le Barbu. En 1716, la terre de Lanavan fut saisie à la requête de créanciers de Pierre-Corentin de Keratry qui l'avait héritée de sa mère, Marie-Anne Le Gubaer. Cette terre comprenait, outre le manoir et sa réserve affermés 165 livres à la dame de Quélen, la grande garenne de Lanavan contenant plus de cent journaux, les domaines de Kervenalet et de Rulan en Mahalon, quatre convenants dans Plozévet et une tenue à Kergurun en Plovan. Vendu judiciellement à Rennes en 1723, Lanavan eut pour acquéreur Jean-Baptiste Le Baillif, sous-brigadier des chevau-légers de la Garde et Chevalier de Saint-Louis (Note : Fils aîné de feu Nicolas Le Baillif, sieur de Porzsaluden, l'un des 200 chevau-légers de la Garde du Roi. Sa mère, Claude Le Gubaer, morte en 1689, était soeur de François Le Gubaer. Elle avait eu en partage Kereuzénic et le moulin de Lanavan). Quelques années avant sa mort arrivée en 1735, Jean-Baptiste Le Baillif avait reconstruit la maison d'habitation dont la façade rappelle celle de l'ancien presbytère de Plozévet. De son mariage avec Anne Porlodec (Note : Elle était fille d'Eutrope Porlodec, sieur de Kerlivin mort en 1704 et de Catherine Le Sicourmat) qui lui survécut jusqu'en 1745, était issu Jean-Pierre Le Baillif de Porzsaluden qui servit, comme son père et son grand-père, dans les chevau-légers de la Garde. Le dernier descendant de cette famille, Jean-Pierre Le Baillif, prit part à l'affaire de Quiberon et mourut fusillé à Auray en 1795 ;
Voir " Le manoir et la seigneurie de Lanavan ".
le colombier de Kerandraon (XVIIIème siècle) ;
la maison Ty Glas (XVIème siècle). Propriété des Trépos au XVIIème siècle ;
l'ancienne fontaine Saint-Vinoc, reconstruite en 1808 ;
l'ancienne fontaine Saint-Maudez, située dans l'enclos du presbytère ;
l'ancienne fontaine Saint-Sébastien, située à Landiduy ;
Nota 4 : FONTAINES SAINTES. Autrefois la plupart des églises et chapelles de notre pays possédaient leur fontaine sacrée. Quelquefois la fontaine se trouvait dans l’église même, le plus souvent elle l’avoisinait, et on y venait, particulièrement le jour du pardon, boire de son eau en priant le saint ou la sainte, comme cela se pratique encore de nos jours dans plusieurs lieux de pèlerinage. Cette dévotion n’est autre chose qu’une forme du culte du Saint lui-même. Nos aïeux païens rendaient un culte aux eaux des fontaines ; et lorsque vinrent les premiers prédicateurs de la foi chrétienne, ils bâtirent les églises et les chapelles aux abords de ces fontaines pour les sanctifier. Mais pour ne pas détourner d’eux les populations, ils ne supprimèrent pas radicalement le culte des fontaines saintes ; ils les christianisèrent en quelque sorte en les consacrant à Dieu ou à tel ou tel saint. Toutes ces fontaines n’ont pas disparu. A Mahalon il y a, outre les fontaines de Saint-Fiacre et de Saint-Vinoc que nous avons signalées, la fontaine de SaintMaudez, dans l’enclos du presbytère. Elle fournit de l’eau à tout le bourg. Dominant la fontaine, il y a une statue en pierre du Saint, malheureusement mutilée. La fontaine de Saint-Sébastien, à Landiduy, où l’on venait encore récemment allumer des cierges pour obtenir la guérison des rhumatismes. Non loin de cette dernière fontaine, à l'Ouest du village de Lanvin, à 1.500 mètres de Pont-Croix, à l’intersection de la vieille route de Pont-Croix à Quimper par Guiler et du chemin venant de Pont-Croix à Mahalon, se trouve un endroit appelé Plas-ar-Zalud, parce qu’on y saluait la chapelle de Lochrist (en Beuzec), dont le clocher s’apercevait au fond du vallon de Trévien, par-delà la rive droite du Goayen (H. Pérennès).
A signaler aussi :
les mégalithes de Woarem-Goz (époque néolithique) ;
l'ancienne motte de Cazec Goazien ou Cazevoayen. Il existe dans les mêmes parages une autre motte féodale qu'une distance d'un kilomètre environ sépare Castel Coëtmorvan (ou Coat Morvan). A environ 2 kilomètres 1/2 au Nord-Est du bourg se trouve la motte féodale de Cazevoayen ou Cazec-Goazien (cavale du Goazien). Située sur les dépendances du village de Cazec Goazien, cette motte est de forme ovale et mesure 32 mètres de grand axe. Sa hauteur atteint à peine 3 mètres. La proximité des deux mottes qui étaient autrefois comprises dans les limites de la même seigneurie, ferait supposer que la forteresse de Cazec Goazien fut la première résidence des possesseurs de cette seigneurie, qui l'abandonnèrent ensuite pour construire le donjon de Coatmorvan. Ce lieu de Cazec Goazien (cavale du Goazien) avait dû emprunter son nom à un rocher voisin du cours d'eau et dont la forme rappelait de loin la silhouette d'un cheval ;
MONUMENTS ANCIENS. Mahalon ne possède plus aujourd’hui ni dolmen ni menhir intact. Tous ont été détruits ou par le temps ou par les hommes. Au XIXème siècle, on voyait encore deux menhirs assez élevés, debout, dans un pré entre Kerétret et Lanavan. Ils furent renversés vers 1855 et l’on trouva, sous chacun d’eux, une petite hache en pierre polie. Le baron Halna du Fretay (1835-1901) découvrit Mahalon plusieurs haches en pierre dite fibrolithe. Elles furent vendues aux enchères à Paris, les 28 et 29 Juin 1920. Il y a 4 ans, en défrichant une lande du Mene-Meur, on mit à jour un fragment de hache en silex d’une patine remarquable. Elle semble avoir été brisée intentionnellement, l’on voit encore sur le côté la trace du choc qui l’a brisée. Aux environs de Woarem-Goz et de Kerouzinic, on rencontre un certain nombre de mégalithes informes, disséminés dans les prés et le bois, qui peuvent être les restes d’un alignement de pierres druidiques. L’une de ces pierres porte gravée comme l’empreinte d’un sabot de cheval et d’une botte. Une légende curieuse s’y rattache : Saint Magloire parcourait le pays pour délimiter sa nouvelle paroisse de Mahalon. Il allait à cheval, car il fallait se hâter ; il avait ouï dire, en effet, que les saints voisins, saint Vinoc, saint Demet, saint Justin, étaient entrés en campagne eux aussi, et, bien entendu, le terrain délimité appartiendrait au premier occupant. Arrivé non loin de Woarem-Goz, après avoir fixé les frontières de Mahalon du côté de Plouhinec et Plozévet, saint Magloire prit un tel élan pour se rendre à Lantujen que le sabot de la monture et la botte de l’illustre cavalier s’enfoncèrent dans la pierre et y laissèrent l’empreinte profonde que chacun peut voir encore aujourd’hui. Et la légende ajoute qu’après avoir occupé Lantujen, notre bon Saint arriva au Cosquéric, dans la partie du village la plus proche de Guiler. Il s’apprêtait à s’approprier le hameau tout entier, quand il fit la rencontre inopinée de saint Justin dans la partie du village la plus éloignée de Guiler, et donc la plus proche de Mahalon. Et saint Justin signifia à notre saint patron qu’il ne lâcherait pas ce qu’il tenait. Voilà comment le Cosquéric se trouve partagé entre Guiler et Mahalon. Voilà qui explique aussi pourquoi Mahalon possède la partie la plus éloignée de ce village, tandis que la partie la plus proche de Mahalon appartient à Guiler... Mais laissons là la légende, et revenons à l'histoire. Vers 1855, existait sur les terres de Lanavan un tumulus haut de 2 mètres. Détruit à cette époque, il contenait cinq ou six cercueils en pierre hermétiquement fermés. Non loin du même endroit, auprès de Stang-ar-Reun, un autre tumulus fut exploré, vers 1880, par M. Audran. Il abritait trois tombes formées de quatre dalles posées de champ et d’une cinquième servant de couvercle. Deux de ces coffres renfermaient des squelettes et une urne en terre. En 1911, sur les dépendances de Bogodonou, à 150 mètres au Sud du village et à 400 mètres environ au Sud du chemin vicinal conduisant de Mahalon à Guiler, on découvrit une urne en terre ordinaire renfermant 145 haches en bronze à douille rectangulaire, bords droits et anneau sur le côté. Ce type, qui se rencontre à la fin de l’âge de bronze, est partout très commun, mais surtout en France, et particulièrement en Armorique. Nombreuses sont aussi les traces que l’occupation romaine a laissées dans Mahalon. En 1884, M. l'abbé Abgrall, professeur au Petit Séminaire de Pont-Croix, découvrit un souterrain, des substructions d'habitations et des tuiles au Nord de Lézivy. Près de cet ancien manoir passait une voie reliant la ville d'Is à Audierne. Un autre chemin, dont l’origine ne parait pas moins ancienne, est celui qui, partant du bourg de Kéridreu, passait auprès de Lanrin, suivait le plateau du MeneMeur, puis atteignait Lestrogan, où l’on voit encore, vers 1930, à l’entrée d’une voie charretière, une grande borne à pans coupés. Au delà de Lesmahalon, le chemin, après avoir traversé le territoire de Guiler, allait rejoindre, à l'Est de Landudec, la voie romaine de la Pointe du Raz à Civitas Aquilonia. Dans le champ dit Frescoat, tout près de Kerrest, des fouilles pratiquées en 1928 ont mis à jour des substructions de caractère nettement gallo-romain. Il semble qu’il y eût là une villa avec ses dépendances. Une seule salle a été délimitée et en partie déblayée. Elle mesure 3 mètres sur 3 mètres 50. Les murs, qui arrivent encore presqu'à fleur de sol, sont constitués par de petits moellons cubiques disposés en lits réguliers selon le système romain. Particularité étrange, l’un des murs est double, ou plus exactement il y a deux murs parallèles du côté Nord de la maison, séparés l’un de l’autre par un intervalle de 20 centimètres à peine. Ce double mur ainsi qu’une plate-forme circulaire en briques, à quelques pas plus loin, semblent dénoter la présence d’un hypocauste, sorte de chauffage central de l’époque. Un peu partout, dans ce champ, on trouve des morceaux de briques et de tuiles à rebord. Au rez-de-chaussée de la salle déblayée, de nombreux fragments de poterie, les uns rouges et grossiers, les autres blancs et fins, ont été mis à jour. A deux kilomètres environ de cet endroit, dans la direction de Pont-Croix, et sur le même plateau dominant tout le pays environnant, d’autres vestiges ont été découverts dans une parcelle du Mene-Meur, en 1928 et 1929. Ici, pas de murs, tout est écroulé. Les pioches des défricheurs ont ramené à la surface du sol de grandes quantités de briques rouges, de tuiles à rebord et de poteries. Celles-ci sont plus variées et plus riches que celles de Kerrest. On y trouve des poteries anciennes très fines recouvertes d’une sorte de vernis. On a ramené également à la surface deux meules à bras qui ont été transportées au musée de Penmarch. Parmi les autres trouvailles, signalons quelques pendeloques, fusaïoles, galets-percuteurs, pierres tranchantes. Signalons aussi un objet en bronze, découvert en 1926, tout près de la motte de Coatmorvan, quand on élargissait la route qui conduit à Kéréval. Cet objet, en forme de fer de lance, reposant sur une base circulaire, mesure 25 centimètres. Le diamètre de la base est de 9 centimètres. Les membres de la Société Archéologique, à qui il fut présenté, croient que c’était une pointe à la fois décorative et offensive pouvant se visser sur un casque ou sur un bouclier. Quelques débris de tuiles à rebord, que nous avons trouvés au même endroit, semblent indiquer que ce cimier, aujourd’hui au musée départemental, appartient à l’époque romaine. Enfin, deux jolies urnes ont été trouvées vers 1930-1931 sous un talus, entre le bourg et Ranyéré. L’une a été brisée, l’autre est intacte. Cette profusion de vestiges antiques démontrent que Mahalon fut habité dès les temps les plus reculés, et qu’à l’époque gallo-romaine son territoire fut fortement occupé. Le Mene-Meur surtout, qui n’est aujourd’hui qu’un plateau pierreux, aride et désert, parait avoir été, depuis l’époque néolithique jusqu’à la période gallo-romaine, un centre important (H. Pérennès).
ANCIENNE NOBLESSE de MAHALON
L'ancienne seigneurie de Kerandraon avait droit de haute, moyenne et basse justice et possédait les premières prééminences de l'église de Mahalon où l'on voyait, au-dessus du portail occidental, le blason de Kercaro : de gueules au massacre de cerf d'or. Un procès-verbal dressé en 1635, lui attribuait, en outre, dans le choeur de l'église, six tombes basses et, devant le maître-autel, une tombe élevée sur laquelle était représenté un chevalier portant sur son écu une rencontre de cerf. C'est dans cette tombe qu'avait été inhumée en 1611, Anne de Tyvarlen, dame douairière de Ploeuc. Chaque année, à la fête de saint Mahé, le manoir de Kerandraon devait un bouquet de roses au seigneur de Pontecroix auquel ne le rattachait toutefois aucun lien de sujétion féodale puisque, de temps immémorial, Kérandraon relevait directement du duc. C'est au dauphin, duc de Bretagne, que Guillaume de Tyvarlen., comme garde naturel de son fils Nicolas, présenta, en 1540, son aveu pour cette seigneurie qui, en outre du manoir avec ses maisons, porte-close, colombier, verger cerné de murs et autres appartenances, comprenait un moulin appelé Meil Kerharo, les domaines de Kerjacob (ou Keransal), et de Lanhoantec (composé de trois tenues) et plusieurs autres convenants dans les paroisses de Mahalon et de Meylar (aujourd'hui Meilars). De Kerandraon dépendaient également quelques domaines relevant de Coatmorvan, à savoir : les trois domaines de Kerilis-Mazalon (Note : Ces domaines, avec le presbytère et deux autres maisons, formaient le bourg de Mahalon qui, jusqu'à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème siècle ne comptait que 6 feux) ; et les villages de Penanros, de Kérégoat (Kéréval) et de Lestréaugan. Pendant la guerre de la Succession, Henry de Kercaro, seigneur de Kerandraon, avait suivi la bannière de Charles de Blois. Après la bataille d'Auray, il bénéficia, ainsi que les sires de Névet et de Kerengar, de l'amnistie accordée par Jean de Montfort, en 1364, aux partisans de son rival. Henry de Kercaro, fils du précédent, était âgé de 51 ans lorsqu'il fui entendu comme témoin dans l'enquête relative aux droits du vicomte de Léon en Cornouaille (1411). Ses successeurs portèrent comme lui le prénom d'Henry. L'un d'eux qui mourut en 1475, fut père de Jehan de Kercaro avec qui s'éteignit la descendance masculine de cette famille. Jehan de Kercaro (1456-1501) avait épousé Jehanne de Kerigny, dame de Kerdrein, en Guengat. Il eut pour héritière principale sa fille aînée, Françoise de Kercaro, qui était mariée à Charles de Guer, seigneur de la Porteneuve. Décédée en 1508, Françoise de Kercaro fut ensevelie dans l'église de Riec. Elle laissait un fils, René de Guer, qui épousa en 1520 Françoise Le Thominec dont il n'eut pas d'enfants et une fille, Magdeleine, qui fut mariée à Guillaume de Tyvarlen, seigneur de Guilguiffin. Magdeleine de Guer mourut vers 1535, après avoir recueilli dans la succession de son frère les seigneuries de Kerandraon, Kercaro, Lescogan et Kerdrein qu'elle transmit à son fils, Nicolas de Tyvarlen. On trouvera dans la monographie de Landudec quelques détails sur la vie de ce seigneur qui décéda en 1585. De son alliance avec Louise de. Rosmadec, Nicolas de Tyvarlen eut quatre filles dont l'aînée, Anne de Tyvarlen, en épousant Jean de Plœuc (1580) lui apporta, entre autres terres, celle de Kerandraon.
L'ancienne seigneurie de Kerlaouénan ou Kerlouénan. Il ne subsiste aucun vestige de ce manoir qui fut le berceau d'une famille d'ancienne chevalerie. Alain de Kerlouénan qui était, en 1344, capitaine de Quimper pour Charles de Blois, mourut en 1370 et fut enseveli avec l'habit de Saint-François, dans l'église du couvent des Cordeliers. Marguerite de Ploeuc, sa femme, décédée quatre ans plus tard, fut également inhumée dans cette église. Leur fils, Alain de Kerlouénan, avait épousé Hazevis de Meylar [Note : Archives de la Loire-Inférieure, B, 2035. Aveu rendu en 1380 par Hazevis de Meylar pour les biens quelle tenait en douaire. Du premier mariage de Hazevis de Meylar (1350) était née Plezon de Pennault qui épousa Alain de Tyvarlen et mourut en 1421, âgée de 70 ans), veuve de Guillaume de Pennault. Décédé en 1379, il ne laissa que deux filles, dont l'aînée, Constance, épousa Jehan de Poulmic, gouverneur de Quimper. Constance de Kerlouénan mourut en 1403 (Note : Sa soeur puînée, Alix de Kerlouénan, mariée à Jehan de Langueouez, décéda en 1416). Entrée dans la maison du Chastel, en 1459, par l'alliance de Marie de Poulmic avec Olivier du Chastel, la seigneurie de Kerlouénan fut apportée en mariage (1528) par Jehanne du Chastel à Alain de Rosmadec, seigneur de Tyvarlen. Elle resta dans leur descendance jusqu'en 1630, date à laquelle Françoise du Quélenec, dame douairière de Visdelou, en fit l'acquisition. En outre du manoir et de son moulin, cette terre comprenait une douzaine de convenants au nombre desquels se trouvaient Kerangouzouc'h, Kersafrédour, Kerliguil et le village de Kerdrein en Guiler. Après le décès de la dame de Visdelou, survenu en 1634, Kerlaouénan entra dans le partage de son fils aîné, Claude Visdelou, seigneur de Bienassis et de Pratanras. Celui-ci mourut en 1658 et eut pour héritier principal son petit-fils, François Hyacinthe Visdelou, gouverneur de Quimper en 1683, dont les descendants aliénèrent, au XVIIIème siècle, la terre de Kerlouénan. Le vieux manoir auquel a succédé une habitation moderne et le moulin qui est devenu l'une des minoteries importantes du pays, sont au début du XXème siècle (vers 1914) la propriété des enfants de M. Le Bihan, ancien maire de Mahalon.
Voir " Le manoir et la seigneurie de Kerlaouénan ".
L'ancienne seigneurie de Poulguilou ou Polgelou. Sur le bord de l'étang de Poulguilou s'élevait autrefois un château dont le plan cadastral indique l'emplacement. On retrouve ses substructions sur une pointe de terre qui s'avance dans l'étang et qui, devait former un îlot à l'époque où les douves qui l'entourent sur deux de ses côtés étaient elles-mêmes alimentées par les eaux de l'étang. Le plan de ce château semble le rattacher à la classe des forteresses féodales du XIème siècle. Polgelou eut à l'origine des seigneurs de son nom. L'un d'eux, Guillin de Polgelou, chevalier, qui contestait au chapitre de Quimper les redevances en avoine et en gelines que payaient cinq villages de Tréguenc, se désista en 1245 de ses prétentions en faveur du dit chapitre (Cartulaire du chapitre de Quimper. Bibliothèque Nationale Lat. 9891, F° 6 et 15). Au commencement du XVème siècle. Polgelou appartenait au sire de Kaer, Jehan de Malestroit, dont le rachat fut payé en 1416 ; quelques années plus tard, il passa par héritage à Hervé de Névet qui mourut en 1444. Jacques de Névet, gouverneur de Quimper, décédé en 1558, transmit Polgelou à sa fille aînée, Catherine de Névet, qu'il avait été mariée à Jehan de Kerouant, seigneur de Kernuz. Dans les dernières années du XVIème siècle, Jehanne de Kerouant, petite-fille et principale héritière des précédents, épousa Vincent de Coetanezre, seigneur de Granec (Note : Vincent de Coetanezre, de son premier mariage avec Anne de Mesgouez, avait une fille qui épousa en 1610, Jean de Carné. En 1595, on le trouve à la tête des paysans réunis à Saint-Germain pour investir l'île Tristan. La Fontenelle le fit prisonnier, mais il ne tarda pas à recouvrer sa liberté). Elle ne laissa qu'une fille, Suzanne de Coetanezre, qui apporta en mariage, vers 1612, à Vincent de Plœuc du Tymeur son riche patrimoine duquel dépendaient les manoirs de Lescongar et de Poulguilou. Jean de Plœuc, baron de Kerouant (Note : Il habitait Kernuz et avait épousé vers 1635 sa cousine-germaine Anne de Carné dont il eut un fils, Pierre de Plœuc, marié en 1658 à Jeanne de Penfeuntenyo et trois filles. Sa seconde femme, Françoise du Drémiet, était veuve en 1648) auquel ces deux manoirs étaient échus en 1628 de la succession de sa mère, Suzanne de Coetanezre, les vendit en 1640, à Pierre Le Barz, sieur de Kerlambert. Dans l'acte de vente, Poulguilou est estimé 2000 livres tournois. Ses dépendances, métairie, colombier, étang (Note : On évalue à 25 hectares la superficie de cet étang dont la pêche, en 1715, était louée 24 livres) chaussée et emplacement de moulin rapportaient annuellement 12 livres et 4 chapons. En outre, sur les villages de Landiduy, Feunteunigou, Lescran huéla et izéla, des chefrentes étaient dues à cette seigneurie qui relevait prochement du roi et dont les prééminences dans l'église de Mahalon consistaient en plusieurs écussons aux armes de Névet. Dix ans plus tard, Poulguilou passa par échange des mains au sieur de Kerlambert dans celles de Sébastien de Plœuc du Guilguiffin qui habitait alors le manoir de Kerandraon (1650).
L'ancienne seigneurie de Tromelin ou Tuonmelin. Au fond de la vallée du Goazien se cache, près de son moulin, le manoir de Tromelin. L'habitation actuelle, de constitution récente, a remplacé un édifice du XVème siècle dont on n'a conservé que la porte. L'écu triangulaire placé au-dessus de cette porte devait jadis être armorié du blason de la famille de Tromelin : d'azur au lévrier passant d'argent. Au midi de la cour se trouvait une grande écurie surmontée d'un grenier à foin, semblable à celle du manoir de Penquélennec en Peumerit. Des anciennes constructions il ne reste plus, au début du XXème siècle, que le colombier que l'on prendrait de loin pour un fortin destiné à défendre les approches du manoir devant lequel il se dresse sur un monticule ayant la forme d'un cône tronqué. Henry de Tuonmelin qui avait édifié ce manoir, mourut en 1449. Sa femme devait appartenir à la maison de la Couldraie (ou Couldraye). Il ne laissa qu'une fille qui était mariée à Jehan de Tréganvez et dont le fils, Jehan II de Tréganvez, comparut en 1481 à la montre de Carhaix pour son père et pour sa mère, dame de Tuonmelin. Le fils de ce dernier, Charles de Tréganvez, époux de Marie de Talhoet, mourut en 1524 et eut pour principale héritière sa fille aînée, Marguerite, qu'il avait mariée à René de Trémillec. Décédée en 1534, Marguerite de Tréganvez fut inhumée à Mahalon dans la tombe de ses ancêtres qui devait, quatorze ans plus tard, recevoir aussi les restes de son mari. Son fils, Raoul de Trémillec, qui lui succéda dans les seigneuries de Tréganvez et de Tromelin, mourut en 1547, un an avant son père. Marié vers 1538 à Jehanne de Penguilly, il en avait eu plusieurs enfants. Un seul survivait, René de Trémillec, qui s'éteignit sans postérité en 1560 et dont la succession fut recueillie par son oncle paternel Maurice de Trémillec [Note : Aveu rendu en 1561 pour Tromelin et Lesivy. (Archives de la Loire-Inférieure, B. 1235)]. Il semble que Maurice de Trémillec, était issu du second mariage de René de Trémillec avec Olive Bohyc ou Kerléan. En 1579, il épousa Louise de Botigneau, veuve d'Alain de Lezongar et mourut en 1584, laissant de cette union un fils en bas-âge, Toussaint de Trémillec, qui le suivit de près dans la tombe et une fille nommée Anne, qui resta seule héritière de la terre de Tromelin (Note : Cette terre comprenait la garenne de Kerilit, les domaines de Trobeuzec (en Meilar), Kerdalec, Kervennal, Trémathouarn huéla, Kernerben, le bourg de Guiler et, en partie Lescoet, Poulguyler, Cosquéric et Kerliongar. Elle possédait une chapelle prohibitive dans l'église paroissiale et à Guiler, un banc avec plusieurs écussons) et des nombreux manoirs que possédait sa famille. Anne de Trémillec (1580-1618) devait être déjà mariée à Jean de Jégado, seigneur de Kérollain, lorsque ce vaillant homme de guerre sauva la ville de Quimper dont La Fontenelle allait s'emparer (1597). Elle lui donna cinq filles (Note : Quatre d'entre elles furent mariées : Françoise, à Pierre Poullain du Val Pontlo ; Anne à Charles Le Heuc, seigneur de Lestiala ; Julienne, à Jean du Haffont de Lestrédiagat ; et Marie, à Yves de Quélen de la Crecholain) et un fils, Pierre de Jégado, qui fonda dans son manoir de Kerlot, en Plomelin, une abbaye, dont sa soeur, Elisabeth de Jégado fut la première abbesse. Pierre de Jégado qui était écuyer de la petite écurie du roi et capitaine garde-côtes de l'Evêché de Cornouaille, mourut en 1657, sans laisser d'enfant de son mariage avec Françoise de Trécesson. Sa succession que ses neveux, Pierre et Guillaume Poullain avaient acceptée sous bénéfice d'inventaire, était encore en liquidation en 1666. A cette époque, Guillaume Poullain habitait le manoir de Tromelin où il résida plusieurs années. En 1672, la terre de Tromelin fut acquise judiciellement aux requêtes du palais à Rennes par le marquis de Rosmadec. Le manoir et son moulin, alors affermés 430 livres, étaient au siècle suivant afféagés pour la somme de 400 livres par an. La famille Le Barz qui possède, vers 1914, Tromelin, se rattache aux Le Barz de Kerlambert, riches marchands de Pont-Croix sous le règne de Louis XIII (Note : « Cette famille est représentée par M. Guillaume Le Barz, ancien maire de Mahalon, époux de Charlotte Le Bihan, dont les trois fils, dans la guerre Franco-Allemande, se sont signalés par leur bravoure. L'aîné, Jean Le Barz, marié à Thérèse Queffurus, fut fait prisonnier à Maubeuge ; — le second, Michel, est tombé au champ d'Honneur (25 septembre 1914) ; — on est sans nouvelles du troisième, Henri, adjudant au 48ème d'Infanterie »).
Voir " Le manoir et la seigneurie de Poulguidou ".
L'ancienne seigneurie de Lesivy. Rien dans le village actuel de Lésivy ne rappelle l'existence de l'ancien manoir dont la chapelle et les autres édifices ont entièrement disparu. Ce manoir qui parait avoir originairement dépendu de Poullan, seule paroisse où il eut des prééminences, avait donné son nom à une famille chevaleresque qui se divisa en plusieurs branches [Note : Une branche cadette, établie au Rest (Plonéour) était représentée, en 1426, par Thépaut de Lisivy, marié à l'héritière de Croespileau en Plovan et, en 1445, par Henry de Lisivy, seigneur de Croespileau). Henry de Lisivy était du nombre des chevaliers bretons qui furent tués au siège de Saint-James de Beuvron (1426). Il faisait partie du corps d'armée commandé par Arthur de Richemont. Un de ses descendants, René de Lisivy, seigneur du dit lieu et de Kerellaut (Kerlot), mourut en 1502, laissant de son mariage avec Marguerite de Pontplancoet deux filles (Note : L'aînée, Jehanne, épousa -1° Pierre de la Lande, seigneur de Lestrémec ; -2°, en 1508, René de Kersauzen, seigneur de Kervent. La seconde, Marie, était en 1536, veuve du sieur du Moguermeur) et un fils mineur nommé René. Ce dernier fut probablement le père de Tanguy de Lesivy qui épousa Françoise de Guengat et auquel appartenaient, en 1536, les manoirs de Lesivy, Kerellaut et Botsavarn. Dix ans plus tard, Lesivy était devenu la propriété de Jacques Pencoet, sieur de Kerdanet. Il passa ensuite par acquêt aux Trémillec qui le transmirent aux Jégado de Kerollain. Ce manoir était depuis longtemps converti en domaine lorsque le marquis de Rosmadec en fit l'acquisition aux requêtes du palais de Rennes, en 1672.
Voir " Le manoir et la seigneurie de Tromelin ".
Outre ces principaux manoirs, les anciennes réformations signalent dans Mahalon plusieurs lieux exempts de fouages, tels que — Roscaradec appartenant en 1443 à Jehan Kernoes anobli par le Duc ; — Keranscoëdérien (village du bois de chênes) à Henry Le Mignon, anobli lui aussi pour services militaires ; — Lesmazalon (frontière de Mahahon) où les Cogniou avaient un petit manoir ; — enfin deux tènements, l'un à Lestréaugan, l'autre à Kernermen, que manoeuvrait lui-même Maître Jehan Kerriou qui fut représenté à la montre de 1481 par son fils Guillaume, archer en brigandine (Conen de Saint Luc).
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivant de Mahalon étaient présents :
Jehan Kerriou, représenté par Guillaume son fils, archer en brigandine ;
Guillaume le Gouardet, représenté par Roland de Mené, archer en brigandine, et injonction de gorgerette ;
Yvon Kerminichy, archer en brigandine.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Mahalon apparaissent :
Yvon Pentrat, default ;
Vincent Gilles, default ;
Jehan Gourebel, default.
(à compléter)
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