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L'ancienne et illustre maison des sires du Chastel, barons de Trémazan.

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L'ancienne et illustre maison des sires du Chastel, barons de Trémazan, a formé plusieurs branches ou rameaux, dont nous allons résumer succinctement la filiation.

§ I. — Branche du Chastel-Trémazan. — La branche aînée a sa notice dans les Mémoires de Charles Gouyon ; nous ne donnerons ici que la liste chronologique des sires du Chastel. Le premier fut Bernard, qui vivait au XIIIème siècle et qui épousa Anne de Léon. Il eut pour successeurs en ligne directe : Hervé I et Sibylle de Leslen, Bernard II et Eléonore de Rosmadec, Tanneguy I et Tiphaine de Plusquellec, Guillaume I et Alix de Lesourny, Hervé II et Meance du Liscoët, Olivier I (frère aîné de Tanneguy II, le célèbre prévôt de Paris) et Jeanne de Ploeuc, François I (frère aîné de Tanneguy III, vicomte de la Bellière, grand écuyer de France) et Jeanne de Kerman, Olivier II et Marie du Poulmic, Tanneguy IV et Marie du Juch, François II et Claude du Chastellier, enfin Claude, dernier sire du Chastel, qui épousa Claude d'Acigné, dont :

1° Anne du Chastel, mariée à Guy de Rieux, sire de Chasteauneuf ;

2° Claude, femme de Charles Gouyon, baron de la Moussaye.

§ II. — Branche de Coëtangars. — Elle remonte à Gabriel du Chastel, 2ème fils d'Olivier II sire du Chastel et de Marie du Poulmic (mariés en 1459). L'un de ses descendants, François-Ignace, seigneur (alias marquis) du Chastel, chef de nom et d'armes de la famille, fut déclaré noble, issu d'ancienne extraction, ainsi que ses deux frères puînés, Tanguy VII, baron de Bruillac, époux de Françoise, de Kerprigent, et Marc-Antoine, sieur de Keranroux, par arrêt de la Chambre de réformation, du 5 février 1671.

Marie-Haude-Jacquette du Chastel, petite-fille de François-Ignace, fut mariée, en 1716 à Luc Huchet de la Bédoyère.

Hyacinthe-Marie du Chastel, baron de Bruillac, l'aîné des petits-fils de Tanguy VII, devenu chef de nom et d'armes, épousa en 1730 Françoise-Mauricette de Kergariou, dame de Kervégan et de Kergrist, dont deux filles :

1° Françoise-Claude-Haude du Chastel, mariée le 1er avril 1758, à Joseph-Marie comte du Brieux, bisaïeul maternel de M. H. Le Jannic de Kervizal, auteur de plusieurs études historiques et généalogiques intéressantes sur la maison du Chastel-Trémazan [Note : Tanguyne-Louise du Brieux, fille de Haude du Chastel et du comte du Brieux, fut mariée en 1798 à René-François de Crechquérault de Kerellon, dont : Marie-Catherine-Napoléontine de Crechquérault de Kerellon, mariée le 26 septembre 1825 à Plougonven, à M. Auguste-Marie-Guillaume Le Jannic de Kervizal. De ce mariage naquirent sept enfants, dont le cinquième est M. H. Le Jannic de Kervizal. Sa soeur cadette, Mlle Adèle-Marie Le Jannic de Kervizal, s'est mariée le 16 août 1876 à Ploudaniel, à Emile-François-Gabriel, comte Péan de Ponfilly, dont: Emile-Jean-Henri-Marie Péan de Pontfilly, né le 1er octobre 1882 (Communication de M. de Kervizal)].

2° Marie-Renée-Vincente du Chastel, mariée le 30 mars 1769 à Paul-Irénée de Vanel (de la maison de Lisleroy), chevalier de Saint-Louis, originaire du Languedoc, bisaïeul maternel du marquis H. de Digoine du Palais [Note : Armand-Louis-Marcellin de Vanel, fils de Paul-Irénée et de Vincente du Chastel, épousa, le 29 mai 1800, Jeanne-Elisabeth de Marinier, dont : Marie-Marcelline de Vanel, mariée, le 30 avril 1823, à Philippe-François, marquis de Digoine du Palais. De ce mariage est né : Humbert-Pierre-Henri, marquis de Digoine du Palais, qui a épousé, le 28 avril 1853, Marie-Alexia Madier de Lamartine. Ils résident au château de Lamartine, près de Pont-Saint-Esprit (Gard). Ils ont deux enfants : 1° Gaëtan, comte de Digoine du Palais, né le 24 novembre 1855, qui a épousé, le 29 septembre 1890, Jane d'Antil de Ligonès ; 2° Yvonne de Digoine du Palais, mariée à M. de Villeperdrix.(Communication de M. de Kervizal)].

Tanguy VIII du Chastel, dit l'abbé du Chastel, frère de Hyacinthe-Marie baron de Bruillac, fut aumônier du roi, abbé de Samer-aux-Bois, diocèse de Boulogne, en 1746, et de Belval, diocèse de Reims en 1767. Il mourut en 1778, laissant en manuscrit une Histoire de Tanguy Duchastel, grand-maître de France sous le regne du roy Charles VII, qu'il composa vers 1760 (Publiée par M. de Kervizal, Brest, Dumont, 1894).

§ III. — Branche cadette de Coëtangars, dite rameau des Antilles. — Elle a pour auteur Louis-Jonathas du Chastel, né en 1671, 3ème fils de Tanguy VII baron de Bruillac et de Françoise de Kerprigent. Il passa aux Antilles, fut inspecteur général des troupes royales aux îles du Vent en 1705 et lieutenant du Roi de l'île Marie-Galante.

Son arrière-petit-fils, Victor-Gabriel [Note : Victor-Gabriel du Chastel avait une cousine germaine, nommée Charlotte-Engénie du Chastel, fille de son frère aîné Claude-Tanguy marquis du Chastel et de Marie-Louise Frollo de Kerlivio. Elle épousa, le 19 avril 1828, Eugène de Cillart de la Villeneuve, dont une fille unique : Isaline-Coraline-Sophie de Cillart de la Villeneuve, mariée le 20 février 1847, à Léon de Vuillefroy de Silly, receveur des finances à Lorient, fils de François-Joseph Vuillefroy, garde du corps du roi Louis XVIII et d'Aline de Cassini. De ce mariage: 1° Tanguy de Vuillefroy de Silly, marié le 7 février 1877 à Marie Bachelier, dont trois fils et trois filles ; 2° Henry de Vuillefroy de Silly, décédé en 1900 ; 3° Georges de Vuillefroy de Silly, marié le 8 août 1889 à Mathilde Pagart d'Hermansart ; 4° Marie-Caroline de Vuillefroy de Silly, mariée en 1881 à Maurice Briant de Laubrière, officier de marine démissionnaire, fils de Louis et d'Amélie Chanu de Limur ; dont plusieurs enfants (Communication de M. de Kervizal)], marquis du Chastel, baron de Bruillac, chef de nom et d'armes, né le 19 décembre 1790, membre du Conseil général et du Conseil colonial de la Martinique, est décédé le 14 février 1865. Il avait épousé à la Martinique, en 1824, Marie-Rose d'Anglard de Bassignac, dont quatre fils et deux filles :

1° Gabriel-Tanguy, marquis du Chastel (1825-1886) ;

2° Louis-Victor-Tanguy, abbé du Chastel, curé de la Trinité, chanoine honoraire, décédé à Saint-Pierre-Martinique (1826-1892) ;

3° Jean-Guillaume-Tanguy, dernier marquis du Chastel-Tremazan, né en 1829, décédé le 10 août 1894 à Saint-Esprit (Martinique) ;

4° Louise-Angèle-Tanguyne du Chastel, aujourd'hui dernière survivante du nom ;

5° Henry-Tanguy, décédé sans alliance en 1855 ;

6° Marie-Caroline-Tanguyne, décédée en 1869.

§ IV. — Branche de Coetelez. — Elle remonte à Hervé III du Chastel, fils puîné d'Hervé II sire du Chastel au XIVème siècle et de Méance ou Mencie de Lescoët ou Liscoët. Son petit-fils, Christophe du Chastel, fut évêque de Tréguier, de 1466 à 1479. Jeanne du Chastel, soeur de ce prélat, fut mariée à Jacques de Kerimel.

§ V. — Branche de Mesle. — Elle remonte à Tanneguy II, seigneur de la Roche-Droniou, l'un des fils de Tanneguy I sire du Chastel au XIVème siècle et de Tiphaine de Plusquellec (§ 1), lequel épousa Gabriel le de Mesle. Le dernier de cette branche fut Claude du Chastel de Mesle, dit le marquis du Chastel, mort en 1668, sans enfants de ses deux femmes, Sainte Budes [Note : Sainte Budes obtint séparation en 1646 et se remaria l'année suivante à Charles Anzeray de Courvaudon (P. Anselme, t. VII, p. 526)] et Yolande de Goulaine.

§ VI. — Branche de Kerlech. — Elle remonte à Bernard (alias Bertrand), fils puîné, selon les uns, de Bernard I sire du Chastel au XIIIème siècle et d'Anne (alias Constance) de Léon ; selon d'autres, de Tanneguy I et de Tiphaine de Plusquellec [Note : L'arrêt de maintenue (20 mai 1669) de la branche de Trésiguidy dit que ce Bertrand était frère juveigneur de Tanguy sire du Chastel]. Ce Bonabes (ou Bernard ou Bertrand) prit le nom de Kerlech, en épousant Sybille de Coëtivy, héritière de cette maison ; mais il garda les armes du Chastel, avec un lambel pour marque de juveigneurie.

L'un de ses descendants, Claude de Kerlech [Note : Mentionné dans les Mémoires de Charles Gouyon, p. 105] reprit « de droit » les armes pleines, après la mort de Claude sire du Chastel, survenue en 1556 [Note : Enquête du 6 janvier 1578, analysée dans les Preuves de noblesse des demoiselles bretonnes admises à Saint-Cyr, par le baron de Rosmorduc, p. 217], et le nom du Chastel en 1578 [Note : Lettres patentes du 26 janvier 1578, permettant à Claude du Chastel, baron de Kerlech, de reprendre le nom du Chastel, comme étant « yssu de Bernard du Chastel, premier juvigneur de la maison du Chastel, fils de Tanguy sire du Chastel ». Enregistrées au Parlement de Bretagne, le 2 octobre 1578, 7ème reg., fol. 330 v°; — analysées dans les Demoiselles bretonnes à Saint-Cyr, du baron de Rosmorduc, p. 217)]. Il n'eut qu'une fille, Claude ou Claudine, de sa seconde femme, Jeanne de Coëtquen, veuve elle-même de François Ferron, seigneur de la Ferronnaye. Claude de Kerlech du Chastel, baronne de Kerlech, fut mariée : 1° en 1589 à Robert de Kerlech, seigneur du Plessix, tué dans une émeute populaire ; 2° en 1591 à François de Kergroadez.

§ VII. — Rameau du Rusquec. — René de Kerlech du Chastel, cousin germain de Claudine, baronne de Kerlech, forma ce rameau, par son mariage, vers 1600, avec Jeanne du Rusquec. Alain I, leur fils, baron de Kerlech, épousa, en 1637, Renée de Lannion, fille du baron du Vieux-Chastel. Il s'intitulait lui aussi chef de nom et d'armes du Chastel. Il fut maintenu comme noble d'ancienne extraction par arrêt du 20 février 1671 [Note : Bibliothèque de Rennes, manuscrit 516 : extraits des arrêts de réformation, p. 413 ; — Preuves de noblesse des demoiselles bretonnes à Saint-Cyr, p. 213], en même temps que son fils, Pierre-Claude, et son petit-fils Alain.

Ce dernier ne laissa que deux filles de son mariage avec Mathurine de Kergorlay : 1° Marie-Josèphe de Kerlech du Chastel, mariée à Jean-Baptiste de Kergoët, seigneur du Guilly ; 2° Elisabëth-Claude Charlotte, mariée à Jean-Louis du Bois-Adam, conseiller au Parlement de Bretagne en 1720.

§ VIII. — Rameau de Trésiguidy. — Auteur: Robert de Kerlech, 2ème fils de Hervé I et de Jeanne de Keroncuff (mariés vers 1390). René de Kerlech du Chastel, baron de Trésiguidy, en Pleyben, et son fils aîné Paul de Kerlech du Chastel, gentilhomme ordinaire de la chambre et écuyer de la petite écurie du Roi, furent déclarés nobles d'ancienne extraction par arrêt du 20 mai 1669 [Note : D'autres du Chastel, seigneurs de la Rouvraye en Evran, de la Rouaudays en Pleurtuit, de Lannurien en Plouescat, etc., furent maintenus de noblesse lors de la réformation de 1669 (Kerviler) ; mais ils paraissent n'avoir eu de commun que le nom avec la grande famille du Chastel-Trémazan].

Armoiries des du Chastel : écu fascé d'or et de gueules de 6 pièces [Note : A l'origine, l'écu des du Chastel ne portait que deux fasces (sceau de Bernard, de 1276). — Les armoiries des branches collatérales se distinguaient par une brisure, savoir: 1° la branche de Coëtangars : roue de sable sur la 3ème fasce ; 2° la branche de Coetelez : la 2ème fasce chargée en coeur d'une petite pièce qu'on ne peut distinguer ; 3ème la branche de Mesle : annelet d'or sur la 2ème fasce de gueules ; 4ème la branche de Kerlech : lambel d'azur (P. Anselme)], supporté par 2 lions léopardés, timbré d'un heaume posé de trois quart, orné de ses lambrequins, cimé d'un château donjonné de 3 pièces, issant d'une couronne fleurdelysée. Devise : Si plaît à Dieu (en breton : Mar car Doué).

(Charles Gouyon)

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