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LES PAROISSES DE MALGUENAC et STIVAL |
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Du doyenné de Guémené et à collation libre, ces deux paroisses de Malguénac et Stival, données séparément par un pouillé de 1422, se trouvent réunies dans celui de 1516 et les suivants, jusqu'à la Révolution. Mais, s'il est certain que, dans les temps reculés, chacune d'elles a été une paroisse distincte et qu'elles ont été annexées plus tard, il est impossible d'assigner aujourd'hui la date à laquelle remonte l'acte de leur union. Selon l'habitude, leur unique titulaire ayant fixé sa résidence dans la plus importante, qui était Malguénac, l'autre ne tarda point à n'être plus considérée que comme une simple trêve et à en recevoir le nom. Seul gros décimateur, le recteur dîmait partout sur les deux à la 33ème gerbe. Après lui, l'abbé de Bonrepos passait aussi dans les champs soumis à cette redevance et prenait deux gerbes des trente-deux laissées par le recteur ; mais ce droit de l'abbé était un champart et non une dîme ecclésiastique.
Quatorze frairies, au moins, se partageaient le territoire de ces deux bénéfices. En 1614, c'étaient celles du Hayo, du Moustoir, de Péros, de Kerlois, de Messulec, de Bauzo, de Treuguy, de Quelvern, du bourg de Malguénac, de Coëtmeur, de Stival, de Kergoff, de Saint-Drefin et enfin du Rongoët.
L'église paroissiale de Malguénac [Note : On a voulu trouver dans ce nom les mots Mané Guérec, montagne de Guérec ; le fait est que Malguénac touche Cléguérec], placée sous le double vocable des saints apôtres Pierre et Paul, renfermait, en 1602, les chapelles de Saint-Jean et de Saint-Sébastien. Un titre de 1690 en mentionne une autre sous le nom de chapelle du château de Lesturgant ; mais on ignore si elle ne se confondait point avec une des deux précédentes.
Plusieurs autres chapelles s'élevaient sur la même paroisse, toutes en des lieux isolés. C'étaient celles de Saint-Gildas avec sa vieille statue en pierre du XIIIème siècle, de Saint-Etienne, de Saint-Pudic, de Saint-Nicolas, de Saint-Patern. De plus, le château du Moustoirlan, nom à remarquer, possédait une chapelle domestique à vocable inconnu et dont la bénédiction se fit le 20 février 1781.
Avant de passer à Stival, je ferai encore observer qu'il y a ici un hameau portant le nom de Moustoir, appelé, en 1315, Moustaer-Ryaval. Il y eut autrefois une seigneurie. Moustoirlan et Moustoir-Ryaval, devenus lieux nobles, n'ont-ils pas remplacé des monastères détruits par les Normands et non restaurés depuis ?
Le presbytère de Malguénac, déjà ruiné et abandonné avant 1595, n'avait point encore été rebâti en 1614, puisque, à cette dernière date, le recteur habitait le village de Guilly.
Quant à l'église paroissiale de Stival, elle avait aussi l'apôtre saint Pierre pour titulaire. Dans le cimetière qui entourait cette église, se trouvait une chapelle de Saint-Mériadec, devenue maintenant l'église paroissiale à la place de l'ancienne réduite au rang de chapelle. Il paraît que cette chapelle de Saint-Mériadec, reconstruite en 1552, s'éleva sur l'emplacement d'un ermitage habité, au VIIème siècle, par le saint solitaire dont elle porte le nom et dont on prétend conserver encore une cloche en cuivre battu, nommée Bonnet de Saint-Mériadec, que l'on sonne, sur la tête des sourds (M. l'abbé Euzenot, Pontivy et ses environs).
Recteurs de Malguénac et Stival.
1496. Charles du Hautbois, que nous avons déjà trouvé comme recteur de Guidel.
1531-1552. Yves Bellec, chanoine de Vannes, pourvu en novembre 1531, après la
mort du cardinal Laurent Pucci, ancien évêque de Vannes, auquel étaient
réservés, pendant sa vie, les revenus de ces deux bénéfices.
1552-1556. R.
Jean Salomon, aussi chanoine de Vannes, résigna, aux premiers jours de 1556,
avec réserve des fruits, dont il ne jouit plus longtemps, puisqu'il mourut au
mois de février ou de mars de la même année. .
1594. R. Pierre Dréano,
originaire de l'Ile-d'Arz et troublé dans la possession de ces deux paroisses
par Marc Nicol et Julien Hervé, résigna entre les mains de l'évêque, en décembre
1594, pour permuter avec le suivant, je ne sais contre quel bénéfice, et pour
devenir recteur de Plescop.
1594-1608. R. Henri Lechet, aîné, chanoine de
Vannes, pourvu par l'Ordinaire, le 10 décembre 1594, prit possession le 1er
janvier 1595. Il donna, le 1er février 1608, procuration pour résigner entre les
mains du Souverain Pontife en faveur du suivant, avec réserve d'une pension
annuelle de 300 livres.
1608-1611. R. Henri Lechet, jeune, originaire de
Cléguérec, pourvu en Cour de Rome les 29 mai et 10 juin 1608, prit possession,
le 24 août, aux deux églises paroissiales. N'ayant point de presbytère à
Malguénac, il fixa son domicile à Stival. Mais la possession de ce double
bénéfice lui étant contestée par le suivant, il résigna en sa faveur entre les
mains du Pape, le 29 mars 1611, moyennant réserve d'une pension de 180 livres.
1611-1624. Jean Kermabon, originaire et prêtre de Malguénac, pourvu en Cour de
Rome, le 29 mars 1611, prit possession le 31 juillet. Pendant comme avant son
rectorat, il habita le village de Guilly, où il mourut. Il fut, le 5 septembre
1624, inhumé dans l'église de Malguénac, au-devant du maître-autel.
1628-1658. Jean de la Pommeraye, originaire de la paroisse d'Ambon.
1665-1669. André
Berthelot, sieur du Val, mort le 7 mai 1669, fut inhumé, le 8, dans l'église
paroissiale de Malguénac, sous le marchepied du maître-autel, lieu ordinaire de
la sépulture des recteurs.
1669-1677. R. Georges Deshayeux, recteur de
Saint-Caradec Trégomel, dut résigner en 1677, pour passer à Questembert.
1682-1717. R. Yves Le Guydart, du diocèse de Cornouaille, malade et âgé de 74
ans, donna, le 26 juillet 1717, procuration pour résigner entre les mains du
Pape en faveur du suivant, avec réserve d'une pension annuelle de 360 livres. Il
n'eut pas le temps de jouir de cette pension, car il mourut le 26 août de la
même année et fut inhumé, le 28, en la tombe des recteurs, dans l'église de
Malguénac.
1717-1730. Jean Le Guydart, aussi du diocèse de Cornouaille,
pourvu en Cour de Rome, le 27 août 1717, prit possession, le 23 janvier 1718. Il
donna, le 5 juillet 1721, procuration pour résigner entre les mains du Souverain
Pontife en faveur de François Le Moing, recteur de Pontivy, et permuter avec
lui ; mais, sans qu'on en sache le motif, il révoqua cette procuration, le 25
septembre suivant, et resta à Malguénac, où il mourut, à l'âge de 46 ans, le 5
février 1730, et fut inhumé, le 7, devant la croix du cimetière. Sur la mort de
son prédécesseur, l'Ordinaire en avait pourvu Barthélemy-Jacques le Sénéchal de
Carcado de Saint-Maudan, le 13 septembre 1717 ; mais ce candidat fut débouté.
1730-1739. R. Gabriel-Claude de Boisgeslin, de la famille des seigneurs de Kersa
et prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, pourvu par l'évêque, le 12 mars 1730, prit
possession le 10 avril. Déjà recteur de Pluvigner, il résigna, entre les mains
de son collateur, en septembre 1739.
1739-1742. R. Jacques Boutouillic, de la
branche des seigneurs de Keroman et originaire de Languidic, pourvu par
l'Ordinaire, le 5 septembre 1739, prit possession le 8. En 1742, il résigna
entre les mains de l'évêque, pour devenir recteur de Kervignac.
1742-1763. R.
Louis Raoul,, originaire de Pluméliau et curé de Saint-Patern, pourvu par
l'Ordinaire, le 10 février 1742, prit possession le 16. Muni de provisions pour
Grand-Champ, il résigna, en mai 1763, entre les mains de l'évêque.
1763-1784.
R. François-Marie Morgan, de Séglien et recteur de Langoëlan, pourvu par
l'Ordinaire, le 29 mai 1763, prit possession le 1er juin. Pour
passer au rectorat de Languidic, il résigna entre les mains de son collateur, le
9 février 1784.
1784-1802. Français Guillome, natif de Pluméliau et recteur
de Cléguérec, pourvu par l'évêque, le 10 février 1784, prit possession le 27.
Ayant refusé de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé
et exempt de la déportation comme sexagénaire, il se rendit, en septembre 1792,
à l'âge de 62 ans, à la maison de la Retraite des femmes, à Vannes, lieu fixé
pour la détention des prêtres infirmes et sexagénaires. Il en fut extrait, le 15
mai 1794, pour être conduit, avec plusieurs autres, au château de Josselin, où
il arriva le 16 et d'où il revint, peu de temps après. Rendu à la liberté, je ne
sais à quelle date, il retourna dans sa paroisse. Après s'être caché, pendant
dix-sept mois, chez un cultivateur du village de Gueltas, il s'y vit arrêter le
19 février 1799. Conduit en prison, son hôte fut acquitté, le 4 juin, par le
tribunal criminel. Il n'en fut pas ainsi pour lui-même : sa détention se
prolongea jusqu'au 24 décembre de la même année, date à laquelle, sur sa
demande, il fut enfin mis en liberté définitive par arrêt de l'administration
centrale du département. Après le Concordat, il fut maintenu à la tête de la
paroisse de Malguénac seule, celle de Stival en ayant été détachée et annexée à
Pontivy ; comme tel, il prêta serment entre les mains du préfet, le 28 octobre
1802.
(Abbé Luco).
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