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MARTIGNE-FERCHAUD

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La commune de Martigné-Ferchaud (pucenoire.gif (870 octets) Marzhinieg-Houarnruz) fait partie du canton de Retiers. Martigné-Ferchaud dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de MARTIGNE-FERCHAUD

Martigné-Ferchaud vient de Martinus ou Martinius (un gouverneur romain) et de la forme latine « ferri caldi » (fer chaud) en 1516.

Il semble que le territoire de Martigné (-Ferchaud) est été détaché des biens de l’évêché de Nantes à la fin du Xème siècle et accaparé par la famille qui en prit le nom. Martigné possédait, semble-t-il, deux églises au XIème siècle : Saint-Pierre et Saint-Symphorien, dépendant l’une et l’autre de l'Abbaye de Marmoutiers en Touraine. A signaler également le prieuré d'Anguillers situé près du village du Haut-Pays et cité dès 1142. Le prieuré d'Anguillers dépendait de l'abbaye de femmes de Nyoiseau en Anjou. Cette abbaye bénédictine de femmes fut fondée, en 1109, dans le diocèse d'Angers par Salomon, disciple de Robert d'Arbrissel ; elle était encore florissante en 1790.

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Vers 1050, Hervé de Martigné résidait dans un château, qui avait remplacé une motte castrale. Ce château était en ruine au début du XVème siècle. Au XVème siècle, la seigneurie de Martigné appartenait à Jean Gaudin. Le château fut confisqué par le roi en 1632 et donné par lui à Henri II de Bourbon prince de Condé. Les princes de Condé étaient les seigneurs de Martigné au début du XVIIème siècle et jusqu’à la Révolution. Il faudra attendre au début du XVIIIème siècle pour la reconstruction du château de la Feillet ou le Boisfeillet. Ce dernier fut détruit en juin 1791 suite à un incendie.

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Martigné était au moyen-âge le siège d'une antique et importante seigneurie, et nous avons vu que dès le XIème siècle cette petite ville renfermait deux églises : Saint-Pierre et Saint-Symphorien, dont les Bénédictins de Marmoutiers furent de bonne heure gratifiés par le seigneur de Martigné. Mais ces religieux ne tardèrent pas à partager avec l'ordinaire les droits de l'église Saint-Pierre et conservèrent seulement en entier celle de Saint-Symphorien, dont ils firent un prieuré. En 1389, des indulgences sont accordées par le Saint-Siège à l'église du prieuré Saint-Symphorien : " Cum itaque, sicut accepimus, ecclesia prioratus sancti Symphoriani de Morligneyo Ferricallidi, Redonensis diocesis, que, ut asseritur, sic minatur ruinam quod oportet ipsam de novo refici et quod absque Christi fidelium auxilio fieri non potest … Datum Avenione, nonis februarii, anno XI° (5 février 1389) " (Archives du Vatican). Par suite de ce qui précède, Martigné ne forma qu'une paroisse desservie dans l'église Saint-Pierre, mais elle eut deux cures et deux recteurs. Ces cures étaient connues sous le nom de Grande et Petite Portions ; la première était occupée par un recteur nommé par le Pape et l'évêque ; le recteur de la seconde était, au contraire, présenté par l'abbé de Marmoutiers. Le Rôle diocésain ms. de 1646 attribue à l'un un revenu de 700 livres, et à l'autre 600 livres seulement (Pouillé de Rennes).

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Ces deux recteurs desservaient alternativement, chacun sa semaine, la paroisse de Martigné, et l'un et l'autre avaient leurs presbytères distincts. Mais, au siècle dernier, Mgr Turpin de Crissé résolut de changer cet état de choses et de supprimer la Petite Portion ; connaissant le grand âge de Marin Le Roux, recteur de cette portion, et présageant une vacance prochaine du bénéfice, l'évêque traita à Paris en 1715 avec M. de Lyonne, abbé de Marmoutiers, et celui-ci fit en 1720 approuver sa conduite par les religieux de son abbaye, qui consentirent à l'extinction projetée. Sur les entrefaites, Marin Le Roux vint à mourir ; aussitôt l'évêque de Rennes, ayant obtenu l'acquiescement du prince de Condé, seigneur de Martigné, publia, le 17 juillet 1721, une ordonnance où nous lisons ce qui suit : « Vu la requeste à Nous présentée par Mre François Mellet de la Tremblaye, recteur de la Grande Portion de Martigné, pour que Nous unissions les deux cures dudit Martigné desservies dans une même église par deux recteurs alternativement et par semaine... Nous éteignons et supprimons la Mineure Portion de Martigné et unissons ses revenus à la Grande, sauf le trait de dîme d'Yvrai, etc. ». Le prélat terminait en ordonnant que l'usage du presbytère de la Petite Portion fût abandonné au maître d'école de Martigné (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Rennes). A partir de cette époque, le recteur de Saint-Pierre demeura seul. En 1781, ce recteur jouissait de la plus grande partie des dîmes de la paroisse ; outre les dîmes novales, il recueillait 2 400 livres des grosses dîmes. Les autres décimateurs de Martigné à la même époque étaient le Chapitre de la Guerche pour 1 600 livres ; le prieur de Saint-Symphorien pour 800 livres ; l'abbesse de Nyoiseau, à cause de son prieuré d'Anguillers, pour 100 livres ; le prieur de la Magdeleine de Pouancé pour 75 livres ; l'abbé de Melleray pour 45 livres, et le commandeur du Temple de la Guerche pour 33 livres seulement (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 66). De nos jours, Martigné a été érigée en cure de deuxième classe par ordonnance royale datée du 24 janvier 1827 (Pouillé de Rennes).

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

La paroisse de Martigné-Ferchaud dépendait autrefois de l’ancien évêché de Rennes.

On rencontre les appellations suivantes : Martiniacum (au XIème siècle), Martigneium (en 1218), Martigneium Ferri Calidi (en 1516).

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Note 1 : liste non exhaustive des recteurs de la Grande Portion : René Legeard (avant 1575), Michel Foulgère (en 1575), Julien Bérel (avant 1641), Jean Robert (en 1648), Julien Robin (en 1662 et en 1670), Julien Bouquet (se démit le 1er février 1679), N... Boutemy (en 1690), Michel Belliard (avant 1696), Julien Mainguy (1696-1709), François-René Mellet de la Tremblaye (en 1709).

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la Petite Portion : François Guillou (avant 1571), René Agaisse (en 1662 et en 1681), Charles-Barthélemy Regnault, N... Pelu (en 1692 et en 1693), Marin Le Roux (1694-1721, inhumé dans l'église).

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Note 3 : liste non exhaustive des recteurs des deux portions unies : François-René Mellet de la Tremblaye (1721-1759), Marie-Joseph Guillou (1759-1774), René-Marie Guillou (1774-1789 et 1803-1820), René-Julien Rochefort (1820-1848), Louis Moison (1848-1873), Jean-Marie Roullin (à partir de 1873), ....

Note 4 : En 1673, René Saget obtient du prince de Condé, seigneur de Martigné-Ferchaud, l’autorisation d’édifier un établissement sidérurgique qui fonctionne jusqu’en 1873.

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

Voir   Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne) " Le cahier de doléances de Martigné-Ferchaud en 1789 ".

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PATRIMOINE de MARTIGNE-FERCHAUD

l'église Saint-Pierre (1867), édifiée à l'emplacement de l’ancien prieuré Saint-Symphorien. Nous venons de voir qu'il n'y avait à Martigné qu'une seule église paroissiale, dédiée à saint Pierre. Nous avons cru longtemps que Saint-Pierre et Saint-Symphorien formaient deus paroisses ; peut-être cela fut-il vrai au XIème siècle, mais certainement au XVIème siècle il n'en était plus ainsi ; nous pensons même, aujourd'hui, qu'on a confondu la paroisse avec la cure, et qu'il n'y eut jamais à Martigné qu'une paroisse avec deux recteurs, comme à Notre-Dame de Dol et ailleurs naguère un édifice terminé par un chevet droit qu'éclairait une grande fenêtre ogivale à meneaux ; un retable, placé en 1646, aveugla cette baie. A côté se trouvait une chapelle fort ancienne « nommée la Magdeleine, joignant le choeur de ladite église, et en 1631 incorporée et unie à ladite église ; cette chapelle, également à chevet droit avec grande fenêtre ogivale, était prohibitive au prince de Condé, seigneur de Martigné, qui jouissait de toutes les prééminences de supériorité et de fondation (nota : Martigné, ancienne bannière, appartint successivement aux familles de Martigné, de la Guerche, de Beaumont, Gaudin, du Perrier, de Villeblanche, de Montmorency et de Bourbon-Condé. Le château de Martigné se trouvait au-dessous de l'église, là où est encore la rue de la Motte. Le baron de Martigné avait, entre autres droits, celui de quintaine sur tous « les mariés couchant la première nuit de leurs noces en la paroisse de Martigné » ; ceux-ci devaient fournir quatre courses et payer 8 boisseaux d'avoine s'ils n'avaient pas l'adresse de rompre leur lance contre l'écusson seigneurial - Archives Nationales, P. 1717). En 1740 on construisit, en outre, la chapelle des fonts baptismaux avec les libéralités du recteur, M. Mellet de la Tremblaye. Les seigneurs de la Jonchère et de la Chévière avaient leurs bancs et leurs enfeus dans cette église. La confrérie du Rosaire fut établie le 15 juin 1631 à Martigné, par les soins du recteur, M. Raccapé. Henri, duc de Montmorency et seigneur de Martigné, consentit à ce qu'on l'érigeât dans sa chapelle de la Magdeleine, qui prit alors le nom de chapelle du Rosaire. La confrérie du Saint-Sacrement fut érigée dans cette église en 1702 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82 ; 1 H, 5) ; enfin celle de Notre-Dame-de-Pitié ou des Agonisants, établie en 1663 dans la chapelle Saint-Thomas du cimetière, fut transférée en 1754 au maître-autel de l'église paroissiale. On vient de construire à Martigné une nouvelle église, vaste édifice à trois nefs, précédé de deux tours et terminé par une abside polygonale ; le tout, de style ogival, est l'oeuvre de M. l'architecte Mellet. Le 1er septembre 1867, Mgr Saint-Marc, archevêque de Rennes, a consacré lui-même ce monument d'aspect grandiose et fort bien posé au sommet de la petite ville s'étageant en amphithéâtre au-dessus d'une charmante vallée et d'un bel étang (Pouillé de Rennes). Le maître-autel, oeuvre du sculpteur Vallet, est édifié vers 1930. L’ancienne église conservait les enfeus des seigneurs de la Jonchère et de la Chevrière. On y trouvait la chapelle de la Madeleine prohibitive aux princes de Condé qui joignait le chœur de l’église et qui fut incorporée en 1631 ;

Eglise de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

l'ancien prieuré Saint-Symphorien, aujourd'hui disparu. « De gueules à trois bandes d'argent » (Armorial général ms. de 1698). Du temps d'Albert, abbé de Marmoutiers (1034-1064), Hervé de Martigné, fils d'Alvève et de Deusset, donna à ce monastère, pour le salut de son âme et pour celui de Meneczuc sa femme, la sixième partie des revenus des églises de Saint-Pierre et de Saint-Symphorien de Martigné, c'est-à-dire le sixième des dîmes, des sépultures et des oblations de chacune de ces églises : « VI partem redhibitionis duarum ecclesiarum S. S. videlicet Apostoli Petri et Martyris Symphoriani, id est VI partem decimœ, sepulturœ, oblationis utrorumque altarium ». Il ajouta à ce don celui du sixième des droits qu'il levait chaque année le jour de la foire de Saint-Symphorien et la manse d'un nommé Corbin, et il fit approuver toutes ses donations par ses fils Geffroy, Hamelin, Guihenoc, Alvève, Briention, Gaultier et Bertrand, et par ses filles Mélisinde, Deusset et Thonnaie. Goscelin, vicomte de Rennes, dans le fief duquel se trouvait Martigné-Ferchaud, confirma aussi l'acte de donation d'Hervé, que celui-ci déposa, en présence de Jonas, prévôt de Carbay et de Martigné, dans le chapitre et sur l'autel des moines (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 415). C'est donc vers le milieu du XIème siècle qu'il faut faire remonter les commencements du prieuré de Martigné. Mais les moines de Marmoutiers ne jouirent pas paisiblement tout d'abord des dons qu'on leur avait faits. Gaultier et Bertrand, fils d'Hervé de Martigné, méprisant les volontés de leur père, réclamèrent les revenus des autels de Saint-Pierre et de Saint-Symphorien de Martigné, dont jouissaient ces religieux, « quidquid in dominio in altare Sancti Petri de Martiniaco et in altare Sancti Symphoriani ». Le moine Cavallon, alors prieur de Martigné, « domnus Cavallonius monachus noster qui tunc preerat obedientiœ de Martiniaco », parvint toutefois à les apaiser en leur donnant 10 livres, c'est-à-dire 100 sols à chacun d'eux ; moyennant cela, Gaultier et Bertrand le laissèrent tranquille et abandonnèrent toutes leurs prétentions sur les autels de Martigné, sauf pendant la nuit de la fête de saint Symphorien (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 2). Mais ce ne fut pas tout. Guihenoc, autre fils d'Hervé, vint à son tour protester contre l'acte de donation fait par son père ; il redemandait, lui, non-seulement les revenus des autels, mais encore la terre donnée par le seigneur de Martigné. Il fallut que les moines déboursassent de nouveau pour avoir la paix de la part de cette famille insatiable ; ils donnèrent 20 livres à Guihenoc et 40 sols à sa femme, Plaisance, et les firent ainsi se taire (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 415). Vers la fin de ce même XIème siècle, les religieux de Martigné reçurent deux autres donations qui complétèrent le don que leur avait fait Hervé. Gingon, fils d'Oric, prêtre de Martigné, « Gingoneus filius Orici presbyteri de Martiniaco », concéda à ces religieux la moitié de la dîme qu'il levait sur les terres et les hommes du prieuré et la moitié de la dîme des oblations de l'autel. Bernard Le Breton, alors prieur de Martigné, lui témoigna sa reconnaissance en lui donnant 30 sols et en l'admettant en communauté de prières avec les moines de Marmoutiers. Plus tard, ce même Gingon ou Ginguenon, qui, prêtre lui-même, possédait par voie d'hérédité cette église de Martigné, se voyant près de mourir, donna aux religieux l'église d'Eancé et la moitié de tout le presbytérat de Martigné, c'est-à-dire de tous les droits sacerdotaux dont il jouissait dans cette dernière église. Marbode, évêque de Rennes, confirma cette donation et en investit en 1108 Guillaume, abbé de Marmoutiers (D. Martène, Histoire de Marmoutiers). Vers la même époque, Girbert, également prêtre de Martigné, « Girbertus presbyter de Martiniaco », heureux de voir son neveu Glais, surnommé Donzel, reçu moine à Marmoutiers, donna à ce monastère, pour en jouir après sa mort, tout ce qu'il possédait dans l'église de Martigné, c'est-à-dire l'autre moitié du presbytérat, « medietatem totius presbiteragii ». A la suite de ces donations, auxquelles Marbode semble avoir pris une grande part, Guillaume, abbé de Marmoutiers (1105-1124), voulut témoigner sa reconnaissance à ce prélat, qui l'avait investi de l'église de Martigné : il concéda à Roger, archidiacre de Rennes, les revenus de cette église à sa vie durant, à la condition que celui-ci paierait à l'évêque les droits épiscopaux et aux moines de Martigné une pension convenable. Le prieur Guillaume, le seigneur de Châteaugiron et l'archidiacre Pison furent témoins de cet acte. En 1197, Herbert, évêque de Rennes, confirma l'abbaye de Marmoutiers dans la possession de la chapelle de Martigné et de ses dépendances, « capellam de Martiniaco cum pertinentibus ad eam » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 3). Au siècle suivant, les seigneurs de la Guerche étant devenus maîtres de Martigné, l'un d'eux, Guillaume de la Guerche, donna, en 1218, le droit d'usage dans sa forêt d'Araise aux moines de Saint- Symphorien de Martigné, « monachis Sancti Symphoriani de Martigneio ». En 1235, Gaultier, prieur de Martigné, fit approuver et sceller cette donation par Adam, archidiacre du Désert (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 3). Ces actes nous montrent que les Bénédictins de Martigné s'étaient définitivement fixés à Saint-Symphorien ; on ne voit point, en effet, qu'ils aient réclamé leurs droits primitifs sur l'église Saint-Pierre, qui demeura dès lors entre les mains de l'Ordinaire. Le prieuré de Martigné n'était fondé que pour deux moines, « un compagnon avec le prieur », dit le livre de 1587 ; il devait verser chaque année 4 livres 10 sols à la mense abbatiale et 12 sols aux officiers de Marmoutiers. En 1319, ce petit monastère, habité par le prieur Guillaume de Fougères, assisté d'un frère claustral nommé Yves, était en bon état moralement parlant, mais les édifices menaçaient ruine. Le prieur devait 10 livres, et les revenus du bénéfice étaient de 30 livres. En 1325, Jean de Mauléon, abbé de Marmoutiers, visitant Martigné, y trouva le prieur Jacques de Gambes assisté du frère Giraud de Gambes. Le logis prioral était alors convenable et les revenus consistaient en 8 livres de cens et 11 livres d'oblations ; il y avait, en outre, quelques rentes en blé et en avoine et les moines avaient des vignes bien cultivées ; la moitié de l'église paroissiale dépendait du prieuré (Archives départementales d'Indre-et-Loire). En 1338, frère Guillaume Le Gallois, prieur de Martigné, déclara aux commissaires du Saint-Siège faisant une enquête sur les revenus des prieurés de Marmoutiers, que le gros du revenu du prieuré de Martigné ne montait qu'à 50 livres 10 sols, et que ses charges atteignaient un semblable chiffre ; il conclut en disant qu'ils avaient grand'peine, lui et son compagnon, à se nourrir, n'ayant, outre ce gros du revenu, qu'une rente de 15 quartiers de seigle, faisant 7 livres 10 sols, à 10 sols le quartier, et les oblations de l'église de Martigné évaluées 70 sols ; encore devait-il payer à Marmoutiers la rente de 102 sols mentionnée plus haut (Bibliothèque nationale, ms. lat., n° 5441). Au siècle dernier, le prieuré de Martigné consistait en : la chapelle Saint-Symphorien, située au haut des halles de Martigné, jadis église paroissiale (nota : les deux paroisses Saint-Pierre et Saint-Symphorien, autrement dites la Grande et la Petite Portions, furent unies en une seule, dédiée à Saint-Pierre, en 1721) et priorale ; — la maison du Prieuré ; — un four à ban ; — une dîme estimée 800 livres en 1781 ; — un fief et une moyenne et basse justice. D'après la déclaration faite en 1790 par le prieur Guillaume Guyot, le bénéfice de Martigné valait alors, toutes charges déduites, 759 livres 18 sols de rente (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Le prieuré et la chapelle Saint-Symphorien furent vendus nationalement en 1794 ; l'un et l'autre ont disparu de nos jours pour former la place qui entoure la nouvelle église de Martigné. On dit que la chapelle priorale était une vaste nef terminée par une abside, et qu'on y voyait d'anciennes fresques à l'intérieur. Dans les fondations on découvrit plusieurs cercueils en pierre ardoisine et plusieurs vases de terre pleins de charbon ; sur l'un de ces tombeaux on lisait : HIC REQUIESCIT BERTHILDIS (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29).

Nota : liste des prieurs de Martigné : — Cavallon, vers 1060. — Bernard Le Breton (fin du XIème siècle). — Guillaume, vers 1105-1124. — Gaultier (1235). — Guillaume de Fougères (1319). — Jacques de Gambes (1325). — Guillaume Le Gallois (1338). — Dom Yves Thébaud rendit aveu le 3 octobre 1498. — Michel Charretier, prieur commendataire, déclara en 1564 que les huguenots avaient emporté, l'année précédente, « tous les fruits et revenus de son prieuré ». — Julien Charretier, vicaire général et chanoine de Saint-Malo (1597), résigna vers 1603. — Jean Girault, pourvu en 1603. — Jean Campion résigna en 1639 en faveur du suivant. — Pierre Gaucher prit possession du prieuré le 6 septembre 1639. — François Laigre permuta avec le suivant en 1662 et devint chanoine de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris. — Jean Guesnon, chanoine de Saint-Honoré de Paris, prit possession le 13 juillet 1662. — René Bendin rendit aveu au roi le 20 août 1692 et décéda en 1722. — Joseph-Aubert du Petit-Thouars, prêtre de Tours, fut pourvu le 9 mai 1722 par l'abbé de Marmoutiers. — Yves du Petit-Thouars, décédé vers 1740. — Claude Bossart du Sollier, prêtre de Genève, chapelain de la reine et habitant Paris, fut nommé par le Pape et prit possession le 11 février 1741 et décéda en 1747. — Alexis de Talhouët de Bonamour, scolastique et vicaire général de Rennes, nommé par le roi, prit possession le 5 septembre 1747 et décéda en 1753. — Mathieu-Jacques de Vermond, prêtre de Paris, nommé par le roi le 26 août 1753, résigna en 1780. — Guillaume-Germain Guyot, conseiller du roi, prédicateur ordinaire de Sa Majesté, aumônier honoraire du duc d'Orléans, nommé par le roi le 13 août 1780, prit possession le 8 novembre suivant. Ce fut le dernier prieur de Martigné (Pouillé de Rennes).

l'ancien prieuré Sainte-Marguerite d'Anguillers, aujourd'hui disparu. Ce prieuré de femmes était situé, dit M. Marchegay (Bulletin de la Société archéologique de Nantes, VI, 223), dans la paroisse de Martigné-Ferchaud, dont le seigneur le fonda peut-être lorsque l'évêque d'Angers Rainaud, revenu d'Italie et célébrant l'anniversaire de la consécration de l'église de Nyoiseau, exhorta les fidèles accourus à cette solennité à enrichir de leurs dons le nouveau monastère. Le titre le plus ancien dans lequel il en soit fait mention est la bulle-privilège du pape Innocent II, datée du 11 mars 1142. Ce lieu y est appelé Anguillare, de même que dans la bulle par laquelle le pape Lucius III énumère et confirme aussi, le 10 septembre 1184, les bénéfices et domaines appartenant à Nyoiseau. Vers l'année 1155, la troisième abbesse de ce monastère, Adélaide de la Jaille, reçut de Guillaume de la Guerche une donation dont l'acte était transcrit dans le très regrettable Cartulaire de l'abbaye ; s'étant rencontrée avec ce seigneur dans le cloître des moines de Pouencé, il lui donna, à titre de rente perpétuelle, 2 sols et demi de taille, qui lui étaient dus sur le fief de Raoul de la Clavière, plus une mine de froment et 2 sols qu'il levait sur la terre d'Anguillers, « terra de Anguleriis ». Les témoins furent Maurice de Vergonne, Maurice de Craon, etc. La dotation de ce prieuré était encore fort insuffisante. Entre les années 1168 et 1170, Etienne, évêque de Rennes, donnait l'église paroissiale de Fercé, avec toutes ses dépendances, à la pauvre église d'Anguillers, pour l'entretien des religieuses qui y demeuraient, « pauperi ecclesiœ de Anguilleiis dedit, ad sustamentum illarum quœ ibi sunt ». Une vingtaine d'années plus tard, l'évêque Herbert, second successeur d'Etienne, obtint de l'abbesse et du couvent de Nyoiseau l'abandon de tous leurs droits sur l'église de Fercé, moyennant une rente de 2 quartaux de seigle, payables par les curés de cette paroisse. Chacun d'eux, immédiatement après son installation, devait jurer d'acquitter avec fidélité et exactitude le paiement de cette rente. La charte, passée en présence de Pierre, évêque de Saint-Malo, Geoffroy, abbé de Saint-Melaine, Payen de Bécherel, Eschivard de Nyoiseau, Assalit de Rougé et Geoffroy de Treslio, avait un sceau représentant d'un côté la Vierge debout, et de l'autre deux têtes d'évêque, avec la légende Guillelmus et Briocus. Au commencement du XIVème siècle, une contestation éclata entre l'abbesse de Nyoiseau et le seigneur de Martigné au sujet de la dîme dudit lieu. Par l'entremise du doyen de la paroisse, les deux parties transigèrent. Le seigneur renonça à perpétuité, en son nom et en celui des siens, à toute prétention sur la dîme, après avoir reçu de l'abbesse, pour lui, 20 sols, en monnaie angevine, et 5 sols pour son fils aîné Isembart ; en présence de Guillaume de Villiers, Guillaume Le Pauvre, Guillaume Chapeau et G. Goupil. En 1472 et 1476, lorsque l'abbesse Catherine Baraton conféra ce bénéfice, elle l'appela simplement chapelle, mais Sainte-Marguerite d'Anguillers porte les deux titres de prieuré et de chapelle dans les lettres de l'année 1484 par lesquelles François II, duc de Bretagne, en confirme la possession à Françoise Veillon, religieuse de l'ordre de saint Benoît. Il est probable que l'insuffisance des revenus fit renoncer au séjour de ce bénéfice, même avant la réforme de Nyoiseau, le rappel de toutes les religieuses dans le couvent et l'établissement d'une clôture rigoureuse (1618-1643). Le prieuré devint désormais un simple domaine, affermé à la charge de célébrer dans sa chapelle le service divin les dimanches et jours de grandes fêtes. Au milieu du XVIIIème siècle, il ne figurait sur l'état des revenus de Nyoiseau que pour la somme de 50 livres tournois (M. Marchegay, loco citato). En 1781, les dîmes qu'il levait en Martigné n'étaient estimées que 100 livres de rente. Cependant, on continuait à cette époque de donner le titre de prieure d'Anguillers à une religieuse de l'abbaye de Nyoiseau. Ainsi, en 1771, dame Perrine Varice, dite soeur Saint-André, prieure d'Anguillers et religieuse professe de Nyoiseau, étant venue à mourir, l'abbesse, Magdeleine de Scepeaux, nomma prieure à sa place dame Jeanne Urvoy, dite soeur Saint-François, également religieuse professe de l'abbaye ; et cette dernière envoya à Martigné, le 12 août 1771, prendre possession, en son nom, de la chapelle priorale et du bénéfice de Sainte-Marguerite d'Anguillers (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 8 G, 66). Le prieuré d'Anguillers se trouvait sur les limites de Martigné, du côté de Fercé, tout près de la forêt de Javardan ; la chapelle n'existe plus, et le nom même d'Anguillers a disparu (nota : en 1680, le prince de Condé, seigneur de Martigné, déclara posséder une lande de 25 journaux, voisine de Javardan, et nommée le Domaine d'Anguillers. Dans le même aveu, ce prince se dit seigneur fondateur du prieuré d'Anguillers, en qualité de seigneur de Martigné), mais le moulin de l'Abbaye rappelle encore le séjour des religieuses en ce coin de terre aujourd'hui bien abandonné (Pouillé de Rennes) ;

le château (vers 1920-1930), situé en forêt d'Araize, ancien rendez-vous de chasse ;

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

le château du Breil (vers 1855), édifié par Jean-François Raoul Doussault ;

Château du Breil à Martigné-Ferchaud (Bretagne).

la maison du « capitaine » (XV-XVIème siècle), située 14 rue de Châteaubriant ;

le manoir de la Mintière (XVI-XXème siècle). On y trouve un cadran solaire qui date de 1735 et une chapelle édifiée en 1575 par la famille Neyret. En 1575, Christophe Neyret (ou Neiret), sieur de la Mintière, et Catherine de la Motte, sa femme, firent bâtir une chapelle près de leur manoir et y fondèrent une messe pour tous les dimanches et mercredis. Cette chapellenie, confirmée, parait-il, par François Gendrot, fut présentée en 1663 à Vincent Desgrées par son petit-fils, Pierre Le Breton, sieur de la Garenne, fils de Pierre et de Perronnelle Gendrot (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Cette chapelle sert aujourd'hui d'écurie, mais on y voit encore des traces de peintures murales (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Neyret ou Neiret en 1513 et 1575. La terre de la Mintière, associée à celle du Breil-Neret, appartient en 1766 à la famille Saint-Aubin ;

le pont de la forge (XVII-XIXème siècle) ;

la maison « à l'horloge » (XVIIIème siècle), située au lieu-dit « La Forge » et édifiée vers 1735 ;

la maison du maître des forges (1735) ;

Maison des Forges à Martigné-Ferchaud (Bretagne).

les maisons d’ouvriers des Forges (vers 1735) ;

la villa Bonne-Brise (XIXème siècle), située 7 avenue Général-de-Gaulle ;

l'ancien presbytère (vers 1875) ;

la maison Bridel (1885), située au N° 7 place de la Mairie et édifiée par Jean Marie Bridel (1843-1916) ;

l'école des Frères (1886), située au n° 5 avenue Maréchal-Foch ;

l'ancienne mine d’or (vers 1900), située au lieu-dit « Le Coudray » ;

Mines de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

13 moulins dont les moulins à eau du Coudray, de Penchat, de Guers, de St Morand, de l'Abbaye, et les moulins à vent de la Haye, du Châtaignier, des Grées, des Grées-de-Pêche, des Fontenelles, des Harouillères, de la Rouachère, de la Bée ;

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

A signaler aussi :

on voyait autrefois dans le cimetière, la Chapelle Saint-Thomas ;

l'ancienne chapelle Sainte-Marguerite. Sainte-Marguerite dépendait du prieuré d'Anguillers. Cette chapelle était encore desservie au XVIIIème siècle par François Laceron (décédé en 1752), et Pierre Chevalier (décédé en 1762) ;

l'ancienne chapelle Saint-Thomas. Cette chapelle, sise dans le cimetière, avait été bâtie par les seigneurs de Taillepied, qui l'avaient fondée de deux messes par semaine. En 1552, Pierre de Mauhugeon, seigneur de Taillepied, s'en disait présentateur, et le chapelain en était alors Adrien Thorel. Très vénéré, ce sanctuaire était, avons-nous dit, le siège primitif de la confrérie des Agonisants. Tombé en ruines, il a été remplacé par un simple oratoire (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Sainte-Anne (XVIIIème siècle), située dans le faubourg de la Motte. En 1735, M. Mellet de la Tremblaye, recteur de Martigné, demanda à l'ordinaire la permission de bâtir cette chapelle dans le faubourg de la Motte, afin d'avoir en ce quartier un sanctuaire pour déposer le Saint-Sacrement à la procession du Sacre. Il la bâtit et la fonda à ses frais, sur son propre fonds, et en fit une dépendance de la maison de la Tremblaye, en Essé, lui appartenant ; il réserva aux propriétaires de ce manoir le droit de présenter le chapelain de Sainte-Anne. Le 8 septembre 1747, M. de Talhouët de Bonamour, vicaire général et scholastique de Rennes, fit la bénédiction du nouvel édifice (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Cette chapelle, bâtie près de l'ancien presbytère, et considérée avant 1790 comme propriété particulière et appartient à la fin du XIXème siècle à la fabrique ; on y disait la messe aux processions des Rogations (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Saint-Moran (Saint-Modéran), aujourd’hui disparue. Par acte du 4 juin 1670, Françoise du Baille, dame du Bignon, demeurant aux Gastelières, fonda deux messes hebdomadaires dans la chapelle de Saint-Moran, située au fief de Saint-Moran et lui appartenant ; cette fondation fut approuvée par l'ordinaire le 10 février 1671 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). En 1710, Joseph de la Chévière, seigneur du Bignon et de Saint-Moran, présenta ce bénéfice à Julien Chevalier, que pourvut l'évêque en place de N... Duclos, décédé (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle de la Thiélaye. La chapelle de la Thiélaye, élevée au village de ce nom était sécularisée à la fin du XIXème siècle et elle était considérée comme frairienne, car en 1769 le général de Martigné réclama un prêtre pour la desservir (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle de la Boullière. Le 10 avril 1668, Pierre Merré, demeurant au village de la Boullière, fonda une messe chaque dimanche « en la chapelle existant depuis longtemps au pastis de la Boullière » ; l'ordinaire approuva cette fondation le 2 mai suivant (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Les chapelains de la Boullière furent Jean Perret, décédé en 1721 ; Louis Le Chanteux, décédé en 1753 ; Jean Dermaillé, décédé en 1765, etc. (Pouillé de Rennes) ;

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

l'ancien prieuré, situé devant la nouvelle église. Il comprend au XVIIIème siècle le logis prioral et la Chapelle Saint-Symphorien ;

l'ancien château (XI-XIIème siècle). Il possédait un colombier. Propriété successive des seigneurs de Martigné (au milieu du XIème siècle), des seigneurs de La Guerche (à la fin du XIème siècle), des seigneurs de Châteaubriant qui prirent le nom de Guerche, des vicomtes de Beaumont (à la fin du XIIIème siècle), des de Vendôme (au milieu du XIVème siècle), de la famille Gaudin (en 1394), de la famille la Chapelle, seigneurs de Mollac (au XVème siècle), de la famille Perrier, seigneurs du Plessis-Balisson, de la famille Villeblanche, seigneurs de Broons (à la fin du XVème siècle), de la famille Montmorency. Martigné était une châtellenie d'ancienneté et avait un droit de quintaine et un droit de haute justice ;

les anciennes halles situées près de l’église et récemment démolies ;

l'ancien manoir de la Chouannière. Propriété de la famille le Vicomte, seigneurs de Saint-Ouen en 1513 ;

l'ancien manoir de la Rougerais. Propriété de la famille Villeblanche, seigneurs de Martigné ;

l'ancien manoir de Taillepied. Il possédait autrefois une chapelle privative mentionnée en 1552 ;

l'ancien manoir de la Huberdière. Propriété de la famille Villeblanche, seigneurs de Martigné en 1513 ;

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

l'ancien château de la Feuillée, reconstruit au XVIIIème siècle et incendié en 1790. Propriété de la famille la Jonchère en 1789 ;

l'ancien manoir de la Pilardière. Propriété de la famille Thorel en 1513 ;

l'ancien manoir de la Chevière. Il possédait autrefois une chapelle privative. Pour satisfaire leur piété et exécuter les dernières volontés de leur père, Baptiste de la Chévière, seigneur dudit lieu, et Jeanne de la Chévière, sa soeur, fondèrent, par acte du 2 décembre 1666, quatre messes par semaine dans la chapelle de leur manoir de la Chévière. Cette chapelle avait précédemment été fondée de deux messes par leur père, Pierre de la Chévière, et par leur soeur, Louise de la Chévière, mais il paraît que cette première fondation n'avait pas eu de suite (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Chevière en 1513 et en 1666 ;

l'ancien manoir du Bignon. Il possédait autrefois une chapelle privative. Par acte du 14 juillet 1676, François de la Chévière, seigneur du Bignon, fonda une chapellenie à desservir dans une chapelle qu'il se proposait de construire au Bignon ; mais il mourut avant d'avoir réalisé son projet, et ce fut son petit-fils Joseph de la Chévière, également seigneur du Bignon, qui établit un sanctuaire dans une salle de son manoir ; il y fit desservir deux messes par semaine avec l'approbation de l'ordinaire, datée du 31 mars 1735 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Pierre Béchérel, présenté en 1744 par Charlotte du Buat, veuve de Joseph de la Chévière, desservait encore cette chapelle en 1788. Propriété de la famille Chevière en 1676 et en 1744 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancien manoir de la Rouachère ou de la Rochère. Propriété de la famille Rhuys au XVIIème siècle ;

l'ancien manoir de la Séguintière ou de la Séguinère. Il possédait autrefois une chapelle privative. Jean-Auguste du Boispéan, seigneur de la Pillardière, ayant établi une chapelle au deuxième étage de son manoir de la Séguintière, obtint en 1735 de l'ordinaire permission de la faire bénir. On y célébra en 1744 le mariage de Jean-Guy Gardin, seigneur du Boishamon, et de Sainte du Boispéan, et en 1765 celui de Joseph de la Bourdonnaye de la Brétesche avec Bonne Tranchant du Tret (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Cette chapelle, fondée de messes, fut desservie par Gilles Anger, décédé en 1751, et Philippe Boulay, décédé en 1781 (Pouillé de Rennes). Propriété de la famille Boispéan en 1513 et en 1735 ;

l'ancien manoir de la Rivière. Propriété de la famille Villeblanche, seigneurs de Martigné en 1513 ;

l'ancien manoir du Boishamon ;

l'ancien manoir de la Galandière. Propriété de la famille Villeblanche, seigneurs de Martigné en 1513 ;

Ville de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

l'ancien manoir du Tertre. Il possédait une fuie. Propriété de la famille Rochère en 1513 ;

l'ancien manoir de la Prêterie. Propriété de la famille Morel, seigneurs du Rouvray en 1513 ;

l'ancien manoir du Bois-Feuillet. Il possédait autrefois une chapelle privative. Le 28 mai 1736, l'évêque de Rennes autorisa M. Saget, seigneur de la Jonchère, à faire dire la messe « en la chapelle établie par lui dans une aile de son manoir du Boisfeillet » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). C'est dans cette chapelle que furent mariés en 1746 Louis Goyon de Vaudurand avec Renée Saget, et en 1748 Louis Collin de la Biochaye avec Louise Saget. Propriété de la famille Saget, sieurs de la Jonchère en 1736 et en 1748 ;

l'ancien manoir de la Jartière. Propriété de la famille l'Espinay en 1513, puis de la famille la Chevière au XVIIIème siècle ;

Gare de Martigné-Ferchaud (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de MARTIGNE-FERCHAUD

Vers le milieu du XIème siècle la seigneurie de Martigné appartenait à Hervé de Martigné, fils d'Alvève et de Deusset, époux de Meneczuc, qui donna à l'abbaye de Marmoutiers une partie des revenus des églises de Martigné. Ce seigneur avait de nombreux enfants : sept fils nommés Geffroy, Hamelin, Guihenoc, Alvève, Briention, Gaultier et Bertrand, et trois filles, Mélisinde, Deusset et Thonnaie (Dom Morice, Preuves de l'histoire de Bretagne, I, 415). La branche aînée des sires de Martigné se fondit de bonne heure dans la maison de la Guerche. A la fin de ce même XIème siècle, Gaultier Hay, seigneur de la Guerche, possédait la châtellenie de Martigné qu'il donna en dot à sa fille Emme de la Guerche quand elle épousa Juhel de Châteaubriant. De cette union sortit un fils, Guillaume, qui prit le nom de la Guerche et fut à la fois seigneur de la Guerche, et de Martigné. Martigné demeura quelque temps ensuite uni à la Guerche et eut ainsi pour seigneurs Hugues de la Guerche, vivant en 1162, — Geffroy Ier de la Guerche, décédé en 1195, — Guillaume de la Guerche, mort en 1223, — et Geoffroy II de la Guerche. Jeanne de la Guerche, fille de ce dernier seigrieur, fut dame de la Guerche ét de Martigné et apporta ces deux terres à son mari, Jean, vicomte de Beaumont. Ceux-ci rendirent aveu le 14 août 1280 au baron de Vitré pour leur seigneurie de Martigné. Ils eurent pour fils aîné et héritier principal Robert de Beaumont, seigneur de la Guerche et de Martigné, qui épousa Marie de Craon. De cette union sortirent un fils, qui fut vicomte de Beaumont, et deux filles, dont l'une, Marguerite de Beaumont, fut dame de Martigné et contracta une double alliance : elle épousa d'abord Bouchard de Vendôme, dont elle eut un fils nommé Jean de Vendôme, — puis Jean Gaudin, dont elle eut également un fils appelé Robert Gaudin. En se mariant, Marguerite de Beaumont avait apporté à son premier mari là terre de Martigné, dont jouissait en 1382 son fils Jean de Vendôme. Mais comme à la mort de Bouchard de Vendôme on n'avait point rendu à Marguerite ses deniers dotaux et qu'on ne lui avait pas même assigné de douaire, il fut convenu entre elle et Jean de Vendôme qu'elle rentrerait en possession de Martigné : cet accord fut conclu le 20 août 1382. Quelques années plus tard, le 30 novembre 1394, Marguerite de Beaumont donna la châtellenie de Martigné à Robert Gaudin, issu de son second mariage (Inventaire des archives du château de Nantes). Cette dame mourut vers 1408, car ce fut cette année-là que fut payé au duc de Bretagne le rachat de Martigné dû par suite de son décès. Robert Gaudin, devenu ainsi seigneur de Martigné, laissa cette terre à son fils Jean ou Péan Gaudin, qui figure aux Parlements ou Etats de Bretagne de 1451 et 1453 en qualité de seigneur de Martigné. Du Paz dit que Jean Gaudin épousa Marguerite de Pons, dont il n'eut qu'une fille nommée Anne. Anne Gaudin épousa Jean de la Chapelle, sire de Molac, et n'en eut point d'enfants. Aussi, après elle, la châtellenie de Martigné passa-t-elle à son cousin nommé Jean du Perrier, seigneur du Plessix-Balisson, fils de Jean du Perrier, comte de Quintin, et de Constance Gaudin. Ce Jean du Perrier, seigneur du Plessix-Balisson et de Martigné, avait eu de sa femme Jeanne de Quelen une fille, Jeanne du Perrier, qui épousa Pierre de Villeblanche, seigneur de Broons, et lui apporta la seigneurie de Martigné. Celui-ci rendit aveu pour cette terre au roi le 24 novembre 1500. Pierre de Villeblanche eut pour fils Jean de Ville-blanche, qui épousa en 1482 Catherine du Chastellier d'Éréac, mais décéda en 1510, avant son père, mort le 3 décembre 1515. Aussi fut-ce Claude de Villeblanche, fils de Jean, qui hérita alors de son aïeul et devint seigneur de Martigné, terre pour laquelle il rendit aveu au roi le 6 février 1516. Nous avons déjà parlé, à propos de Bagatz, de Claude de Villeblanche, grand panetier de France et mari d'Anne Vernon. Mécontent de son neveu et unique héritier Guy d'Espinay, fils de sa soeur, il vendit ou donna tous ses biens avant de mourir. C'est ainsi qu'en 1539 la châtellenie de Martigné fut cédée à Anne de Montmorency par Claude de Villeblanche, qui s'en réserva toutefois l'usufruit tant qu'il vivrait. Le 5 juillet 1539 le sire de Montmorency fit hommage au roi pour la terre de Martigné. Peu de temps après il se fit donner par Jean de Laval la baronnie de Châteaubriant, et Martigné eut jusqu'en 1789 le même sort que cette baronnie. Le 9 juin 1560 Anne de Montmorency rendit aveu pour la châtellenie de Martigné, qu'il tenait « tant par donation de deffunt Claude de Villeblanche que par accord fait depuis avec le seigneur d'Espinay, héritier dudit Ville-blanche » (Archives de Loire-Inférieure). Créé duc de Montmorency et connétable de France, ce grand homme termina au combat de Saint-Denis, en 1567, une vie qui appartient à l'histoire générale de. la France. Le connétable Anne de Montmorency laissa de son mariage avec Madeleine de Savoie deux fils qui lui succédèrent l'un après l'autre : François duc de Montmorency, maréchal de France, époux de Diane légitimée de France, fille du roi Henri II, décédé sans postérité en 1579, — et Henri Ier, duc de Montmorency, maréchal et connétable de France, décédé en 1614. Ces deux grands seigneurs possédèrent Martigné, et Henri Ier laissa cette terre à son fils aîné Henri II, qu'il avait eu de sa seconde femme, Louise de Budos. Henri II, duc de Montmorency, amiral et maréchal de France, n'eut point d'enfants de sa femme Marie-Félice des Ursins : il fut décapité à Toulouse en 1632. Le roi confisqua alors Martigné comme Châteaubriant, mais il ne tarda pas à faire don de ces terres à Henri II de Bourbon, prince de Condé, qui avait épousé en 1609 Charlotte de Montmorency, soeur de l'illustre victime de Richelieu. De cette union naquit Louis II de Bourbon, prince de Condé, dit le Grand Condé, qui rendit aveu pour la châtellenie de Martigné en 1680. Ce héros mourut en 1686, laissant de sa femme Claire de Maillé un fils, Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, époux d'Anne de Bavière et décédé en 1709. Le fils de ceux-ci, Louis, duc de Bourbon, épousa Louise légitimée de France, fille de Louis XIV, et mourut subitement en 1710. Vinrent ensuite Louis-Henri, duc de Bourbon et prince de Condé, décédé en 1740, fils des précédents et père de Louis-Joseph, duc de Bourbon et prince de Condé, qui forma durant l'émigration l'armée de Condé et mourut en 1818. Celui-ci avait été le dernier seigneur de Martigné et ses biens y avaient été vendus par la Nation. Châtellenie d'ancienneté, qualifiée même parfois de baronnie (une note de l'intendant de Bretagne en 1718 s'exprime ainsi : "Martigné est une ancienne châtellenie érigée en baronnie" ; mais nous n'avons point trouvé les preuves de cette assertion), Martigné relevait à l'origine du baron de Vitré. Nous avons mentionné plus haut un aveu do Martigné rendu en 1280 au sire de Vitré. M. de la Borderie en signale un autre semblable de 1286, mais au siècle suivant le seigneur de Martigné s'affranchit de ce vasselage et rendit aveu directement au duc de Bretagne. En 1294 le sire de Martigné devait à l'armée ducale, par les mains du baron de Vitré, deux chevaliers. En 1451 il fut appelé à siéger aux États de Vannes parmi les bannerets. Le domaine proche de la châtellenie de Martigné était considérable. C'était d'abord le château de Martigné, ruiné dès 1516, car l'aveu de cette époque en parle comme suit : « La maison et ancien manoir. de la seigneurie de Martigné, nommée la Feillée, au dessoubs des ville et église dudit Martigné, à présent gasté et ruisneux, avec colombier, chesnaye, estang, le tout contenant 32 journaux ». L'aveu de 1680 nous apprend que les prédécesseurs du seigneur avouant avaient « aliéné l'ancienne maison de Martigné, qui estoit en ruisnes, avec son domaine nommé le parc du Fouillot, contenant 32 journaux, et sise près la ville au dessous de l'église ». Il existe encore aujourd'hui, à l'entrée de la ville de Martigné, une rue et une maison appelées la Motte : ce devait être là que s'élevait au moyen-âge le château du lieu. Après la ruine de son château de Martigné, Péan Gaudin vint habiter dans la ville même une « maison et manoir assis proche la cohue de ladite ville » : c'est là que demeurait aussi son successeur Claude de Villeblanche, en 1516 (Archives de Loire-Inférieure). Le domaine proche comprenait encore : le manoir de la Chouannière, — les métairies nobles de la Rivière-Monsieur, la Huberdière, la Gallandière, la Fauconnière et Anguilliers,— un moulin à vent, — l'étang et les deux moulins à eau de Martigné, — l'étang et les deux moulins à eau du Coudray, la forêt Neuve, la forêt d'Araize et les bois de la Johinière, le tout contenant environ 2 500 journaux de terre, — les halles, auditoire et prison de Martigné, etc. La châtellenie de Martigné avait une haute juridiction, dont le proche fief ne s'étendait qu'en la paroisse de Martigné. Trois moyennes justices (la Jartière, la Pillardière et la Séguintière) et quatre basses justices en relevaient (Archives d'Ille-et-Vilaine, C. 1818). Le sceau de cette juridiction, en 1541, portait un écu : écartelé aux 1er et 4e de gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois hures de saumon de même, qui est de Villeblanche ; aux 2e et 3e d'argent à une quintefeuille de gueules, qui est de Martigné. Les fourches patibulaires. de la châtellenie consistaient en quatre piliers dressés en 1560 sur « une motte et haut rocher appelé la Rotruère ». Le manuscrit de l'aveu rendu en 1560 par le connétable Anne de Montmorency est fort beau . C'est un volume en vélin de 90 feuillets, portant en tête une page richement enluminée : au haut sont les armoiries de Montmorency : d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur, surmontées d'un tortil de baron et entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel ; à côté est l'écusson du roi de France, tenu par deux anges et surmonté d'une couronne royale ; la lettre F, couronnée et enveloppée d'arabesques, indique que l'aveu de Martigné a été rendu au roi François II (Archives de Loire-Inférieure). Cet aveu indique les différents fiefs composant la châtellenie de Martigné : Grand Bailliage et Grand Fief de Martigné, Nouvelles-Baillées, fief de la Chouannière, etc., comprenant toute la paroisse de Martigné, qui était fort grande, mais ne s'étendait pas au-delà. Nous y voyons que le seigneur de Martigné jouissait dans ces fiefs de divers droits dont voici les principaux : ban et étanche à Martigné pendant quarante jours, à partir des premières vêpres de Saint-Symphorien, — droit de tenir audit Martigné un marché tous les vendredis et cinq foires par an, les vendredis suivant les fêtes de la Pentecôte, Saint- Pierre, Saint-Symphorien et Saint-Michel, — droit de faire tous les nouveaux mariés de Martigné courir quintaine s'ils couchent en la paroisse la première nuit de leurs noces, avec devoir pour eux de payer huit boisseaux d'avoine s'ils sont assez maladroits, dans quatre courses, pour ne pas rompre leurs lances contre l'écusson seigneurial, — droit de supériorité et de fondation en l'église paroissiale de Martigné et en l'église priorale de SaintSymphorien, avec chapelle prohibitive appelée chapelle de Martigné ou de Condé dans la première de ces églises, — droit d'exiger chaque année quatre charretées de paille blanche de la collégiale de la Guerche. Les chanoines de cette église ayant négligé d'acquitter ce devoir furent condamnés en 1574, par le Présidial de Rennes, à conduire cette paille au duc François de Montmorency, « à son manoir de Martigné » (abbé Guillotin de Corson).

 

La montre des gentilshommes de l'évêché de Rennes, de 1541, mentionne à Martigné Ferchault les nobles suivants :
" Bertran de La Chevière se présente monté et armé en estat d'archer. Et déclare tenir en fyé noble environ cent livres de rente. Et demande estre adjoinct avecques Gilles Martin Bigotière et Bertran de La Raimbaudière seigneur dudict lieu. Et a faict le serment.

Pierre de Mauhugeon seigneur de Taillepié se présente monté et bien armé en estat d'archer. Et déclare qu'il a de deux cens à unze vigns livres de rente. De quoy il y en a cinquante livres de rente en [a...]. Et requiert estre adjoinct au seigneur de la [Pillardière]. Et a faict le serment.

Jullian Thorel seigneur de La Pillardière se présente à paroil bien monté et armé en estat d'archer. Et déclare par serment tenir quatre vigns livres de rente. Et supplye estre adjoinct au seigneur de Taillepié. Et à faict le serment.

Christofle Néret [Note : Christophe Néret, seigneur de la Mintière (en Martigné-Ferchaud), et Catherine de La Motte, sa femme, firent bâtir une chapelle près de leur manoir en 1575. Abbé GUILLOTIN DE CORSON, « Pouillé historique de l'archevêché de Rennes », V, 149] se présente monté et armé en estat d'archer. Et vériffie tenir en fons et fyé noble environ trante une livre de rente tant pour luy que Guillemette de La Rochère, sa mère.
Et a requis adjoinctz Julian Néret et ledict seigneur de La Pillardière. Et a faict le serment.

Robin Chotart compiert pour Jullien Néret seigneur du Breil monté et armé en estat d'archer. Et déclare ledict Néret tenir noblement trante cinq livres de rente. Et demande adjoinctz (sic) le seigneur de La Chevière. Et a faict le serment.

Jehan Prime se présente monté et armé en estat d'archer pour Françoys Gallivier [Note : P. Potier de Courcy cite une famille du Gallivier (sic) tenant le Breil et la Barillière en Martigné-Ferchaud (op. cit., 1862, I, 338)]. Et déclare tenir en fyé et fons noble vignt livres de rente. Et a requis adjonction du seigneur de La Raimbaudière. Et a faict le serment. " (B. de Pleguen, E. Becdelièvre, et G. Sèvegrand).

(à compléter)

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