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LES RELIGIEUSES CARMELITES A MORLAIX

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LES RELIGIEUSES CARMELITES (Déchaussées ou Thérésiennes) DE MORLAIX

Une dame du Largouet voulut fonder à Morlaix un couvent de Carmélites déchaussées. Elle les fit venir de Flandre et un navire les conduisit dans la rivière de Morlaix. Le 20 décembre 1659, elles débarquèrent au manoir de Keranroux, parce que la mer était trop basse pour les conduire jusqu'au quai. Le lendemain, elles furent reçues dans la ville, et leur fondatrice les conduisit dans une maison de la rue des Fontaines, près de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Fontaine. A peine étaient-elles installées, que Guy Champion, évêque de Tréguier, leur fit défendre de rester dans la partie de la ville qui dépendait de son évêché. Elles furent obligées de passer dans le quartier de Saint-Martin qui relevait de l'évêché de Léon. René de Rieux, évêque de ce diocèse leur fit un meilleur accueil et les établit dans l'hôtel de Kernaon, situé dans le faubourg de Bourret : ce fut la première maison de cet ordre, fondée en Bretagne. En 1620, on planta la croix qui portait leur nom et qui a disparu. En même temps, on projeta de faire bâtir leur monastère auprès de la grande place de Saint-Martin ; mais bientôt de nouvelles tribulations vinrent les assaillir et elles furent obligées de quitter la ville.

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Carmes déchaussées de France : fondation de Morlaix (Bretagne)

 

 

 

 

 

 

 

 

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Carmes déchaussées de France : fondation de Morlaix (Bretagne)

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Carmes déchaussées de France : fondation de Morlaix (Bretagne)

 

   

Pourquoi avaient-elles été chassées de l'évêché de Tréguier et pourquoi étaient-elles renvoyées de leur nouvelle maison? Le pape avait donné un bref portant que les monastères de femmes de la réforme de Sainte-Thérèse reconnaîtraient pour leur supérieur le père de Bérulle, fondateur de la congrégation de l'Oratoire. Les religieuses de Morlaix refusèrent d'obéir à ce bref, et Etienne Louytre, doyen de Nantes fut chargé par le pape de les poursuivre. Une sentence fut rendue contre elles, mais elles persistèrent dans leur refus, quittèrent Morlaix, se retirèrent au manoir de Lesquiffiou et de là se rendirent à Saint-Pol où l'évêque leur donna asile dans son palais ; quelque temps après, ne les trouvant pas assez en sûreté auprès de lui, il les conduisit au château de Brest et les mit sous la protection de M. de Sourdéac, son père, qui en était gouverneur.

Louytre rendit, le 12 avril 1625, une sentence d'excommunication contre ces religieuses nommées : Marguerite de Saint-François, Thérèse-Angélique de Jésus, Claire de Jésus, Marie-Thérèse de Saint-Joseph, Béatrix de la Conception, Gertrude de Jésus-Maria, Anne-Thérèse de Jésus, Marguerite de Saint-François et Marguerite de la Mère de Dieu, avec défense aux laïques et aux ecclésiastiques, sous peine d'excommunication de les fréquenter avant qu'elles n'eussent prêté serment d'obéissance au Saint-Siège. La cathédrale de Saint-Pol et l'évêque furent aussi interdits. L'évêque en appela à l'assemblée des évêques de France qui ne se laissèrent pas intimider et déclarèrent « abusif, nul, et de nul effet » tout ce qu'avait fait Etienne Louytre contre l'évêque de Léon. L'assemblée voulant punir rigoureusement un pareil attentat ne s'en tint pas là et écrivit à tous les évêques de France une lettre circulaire où nous lisons ce passage : « si le fait du sieur Louytre vous semble aussi extraordinaire et aussi digne de punition qu'aux prélats de cette assemblée, vous ferez ce qu'ils ont tous résolu et promis de faire qui est de lui dénier, dans leur diocèse et autres lieux, toutes sortes de commissions, et de n'avoir aucune part, ni aucune société avec lui, et de le tenir en cet état jusqu'à ce qu'il se soit rendu devant son archevêque et les évêques de sa province pour recevoir le châtiment de son attentat ».

La cour de Rome ayant appris la déclaration de l'assemblée générale du clergé, cassa par un bref cette déclaration. Les évêques s'adressèrent au roi et demandèrent quatre choses qu'en présence du légat, du nonce, des docteurs italiens, des pères de l'Oratoire, et du conseil, les prélats pussent démontrer les impertinences, ignorances, attentats, témérités de Louytre, parce que leur déclaration ne pouvait être calomniée, et que le pape n'avait pu y toucher sans les entendre ; 2° de faire supprimer ce bref, soit en envoyant à Rome un courrier exprès, soit en faisant voir au légat les inconvénients qui en pouvaient résulter ; et, pour cet effet, on donna à sa Majesté un mémoire d'instructions pour son ambassadeur à Rome ; 3° que, si l'affaire ne pouvait s'accommoder, il permît un concile national pour y voir et demander un concile général ; 4° qu'il permit aux particuliers les appels comme d'abus de toutes les bulles et brefs qui regardaient les pères de l'Oratoire et les Carmélites, « afin de réduire tout cela sous les évêques, et altérer cette impudente ambition qui voulait hasarder un schisme pour maintenir son orgueil ».

Le roi et les parlements s'étant rangés du parti des évêques, le pape retira son bref et Louytre fut obligé de se rendre dans l'assemblée du clergé pour y faire publiquement un amende honorable (Ogée). Ainsi se termina cette affaire qui avait failli amener une scission entre la cour de Rome et la France.

D'autres historiens, et Ogée lui-même, disent que la contagion, qui sévissait à Morlaix, en 1623, força ces religieuses à quitter notre ville. Elles reçurent l'ordre de retourner dans leur pays, sans doute à la suite de tout le bruit qui s'était fait autour de leur nom, et elles s'embarquèrent à Saint-Malo.

En 1624, Mme Julienne de Kerémar fonda au haut de la rue des Fontaines le couvent de Carmélites-Thérésiennes qui existe encore en 1879 ; il remplaçait un couvent de Sainte-Claire fondé « du consentement des habitants » (12 Septembre 1566) qui participèrent aussi à la fondation du nouvel établissement « pour remplir le voeu qu'ils avaient fait pour leur délivrance de la peste, dont la ville était désolée et pour les préserver à l'avenir ».

Le 4 mai de la même année, Guy Champion, évêque de Tréguier, vint à Morlaix procéder à leur installation, il fit une procession solennelle qui partit de l'église collégiale pour se rendre à Notre-Dame-de-la-Fontaine et il les mit en possession de cette chapelle. Elles furent confirmées dans cette possession par lettres patentes du mois de septembre 1631, enregistrées au Parlement de Bretagne par arrêt du 16 juillet 1632.

En 1790, ce couvent contenait dix-huit religieuses, treize soeurs de choeur et cinq converses ; il avait un revenu de 3.989 livres 16 sols, dont 420 livres sur le trésor, et 346 livres 5 sols 4 deniers sur les aides et gabelles : ses charges s'élevaient à 4.402 livres 17 sols (Déclaration de la supérieure du 3 avril 1790).

En 1792, lorsque la patrie fut déclarée en danger, la municipalité se décida à agir contre les communautés qu'elle regardait comme des foyers de résistance et de conspiration, et prit plusieurs arrêtés contre les religieuses.

Le 31 août, elle nomma une commission pour mettre les scellés chez les directeurs des communautés. Le 2 octobre, six commissaires furent chargés de se rendre chez les Carmélites, les Calvériennes et les Ursulines, de dresser un inventaire des ornements et des vases sacrés et de faire, dans les greniers, un recensement des rentes en blé qu'elles avaient reçues. Le 4 octobre 1792, le Conseil général de la commune les invita à rendre à leurs familles les jeunes filles qui étaient détenues dans ces maisons. Les religieuses furent sommées de se constituer en nommant une supérieure et une économe chargées de représenter leur couvent près de l'Administration. Elles refusèrent : « elles avaient l'honneur de leur habit à défendre, et l'esprit de corps donnait à leur résolution quelque chose de mâle et d'aventureux, qui se colorait de je ne sais quelle teinte de martyre, assez séduisante pour des coeurs de femme. Elles résistaient donc, priaient Dieu, se complaisaient dans de saintes dévotions, et restaient calmes, attendant la volonté du Ciel » (Du Chatellier : Histoire de la Révolution en Bretagne).

La municipalité prit alors un arrêté coercitif, ordonna l'expulsion des religieuses, par son arrêté du 24 octobre, et fixa la date de la sortie au jeudi suivant 29 octobre. Les pauvres filles sortirent emportant leur trousseau. Plusieurs demandèrent un laissez-passer pour se rendre dans leurs familles, mais on le leur refusa. Le couvent devint une maison d'arrêt qui regorgea bientôt de suspects. Les religieuses furent sans doute recueillies par quelques personnes charitables, mais la loi du 9 nivôse an II les déclara suspectes pour refus de serment et elles furent incarcérées. Le 13 ventôse an III, le Conseil municipal écrivit au Comité de surveillance révolutionnaire de la commune et du district de Morlaix pour demander leur mise en liberté ; ce qui lui fut accordé, et afin qu'elles ne fussent plus inquiétées, le Conseil général de la commune leur donna un certificat de civisme, dans sa séance du 28 ventôse.

Après avoir servi de prison, le couvent fut transformé en magasin pour les poudres et ensuite en caserne. La chapelle fut vendue et démolie en partie par l'acquéreur. Il ne reste, vers 1879, de la chapelle primitive de Notre-Dame-de-la-Fontaine que le pignon et la rosace, qui datent de la fin du XVème siècle. Cette construction, vantée à juste titre, est très-ornée et très-élégante. La rosace avec ses trèfles combinés de diverses façons et ses arcades trilobées au-dessous, offre des détails qui ne manquent pas de délicatesse : les cordons, les chapiteaux et les figurines qui ornent encore la façade portent bien le caractère de cette époque et permettent de déterminer d'une manière certaine l'âge de cet édifice. Une petite porte à gauche, qui donnait accès dans la chapelle, est surmontée d'un écusson aux armes des Guicasnou [Note : Nous avons trouvé le même écusson sur un enfeu qui existe encore dans l'église des Jacobins ; un enfeu voisin porte deux écussons accolés de deux beaux-frères avec leurs alliances ; ce sont les armes des Le Marant et Le Vayer et celles des Guicasnou et Le Marant. Ces écussons, qui tout en pierre, étaient recouverts par une couche épaisse de badigeon].

Un porche-auvent abrite une niche où est posée une statue de la Vierge à laquelle la tradition attribue une origine miraculeuse. En bas da pignon, sous une voûte ogivale, se trouve une fontaine abondante dont la découverte est attribuée à un des premiers apôtres de l'Armorique. Le bassin a été comblé et la source miraculeuse est aujourd'hui fermée par une poterne. L'eau qui en sort, est conduite dans une fontaine qu'on a établie un peu plus bas dans la rue des Fontaines.

Les religieuses de Notre-Dame-du-Mont-Carmel rentrèrent, en 1816, dans leur ancien monastère, que les libéralités de quelques personnes pieuses leur permirent de racheter, et bâtirent une nouvelle chapelle qui n'offre aucun caractère architectural. Cependant deux tableaux méritent d'être remarqués ; c'est la remise du scapulaire à Simon Stock, et saint Yves entre deux plaideurs : ce dernier tableau porte la signature de Claude Vignon.

Aumôniers des Carmélites : - 1789. L'abbé Morvan. - 1816. Le R. P. Joseph ; Le Denmat de Kerouvriou, ancien gardien des Capucins. - 1820. L'abbé Carn. - 1838. L'abbé Lepage. - 1858. L'abbé Bergot. - 1870. L'abbé Peton. - 1875. L'abbé Le Goff (J. Daumesnil).

Ville de Morlaix - Bretagne Voir Les Carmélites et leur établissement à Morlaix.

Ville de Morlaix - Bretagne Voir L'église Notre-Dame des Fontaines de Morlaix.

Ville de Morlaix - Bretagne Voir Le monastère des Carmélites de Morlaix.

Ville de Morlaix - Bretagne Voir Les Carmélites de Morlaix durant la Révolution.

Ville de Morlaix - Bretagne Voir Les Carmélites de Morlaix sous le Concordat.

 

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