|
Bienvenue chez les Morlaisiens |
MORLAIX |
Retour page d'accueil Retour Canton de Morlaix
La commune de Morlaix ( |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de MORLAIX
Morlaix vient de « Mont » et de « relais ». Une tradition discutable attribue l'évangélisation de Morlaix, dès l'an 72 de l'ère chrétienne, à saint Drennalus, disciple de Joseph d'Arimathie.
La ville de Morlaix (Mons-Relaxus) paraît avoir succédé à une agglomération fréquentée dès l'époque romaine, ainsi qu'en témoignent des médailles impériales recueillies sur l'emplacement du château et des remparts et une inscription votive découverte dans les fondations d'une maison. Il s'agissait à l'époque romaine d'une modeste bourgade appelée, semble-t-il, " Julia ".
Morlaix doit son origine à l'établissement d'un poste fortifié, puis d'un château construit par un seigneur de Tréguier à l'extrémité septentrionale d'un plateau descendant de Plourin et dominant le confluent des rivières le Queuffleut et le Jarlot. Morlaix est établi au passage d'un gué sur le Queffleut, à la convergence de sept voies romaines. Vers le milieu du Xème siècle, l'archevêque de Dol, Wicohen, tenait en fief la plus grande partie de cette région, du Couësnon à la rivière de Morlaix. Au XIème siècle, le territoire de Morlaix est choisi par les vicomtes du Léon pour y bâtir un château (dans la paroisse de Plourin). Ce n'était alors au XIIème siècle qu'une simple bourgade de pêcheurs, plus ou moins fortifiée, dépendant de la vicomté de Léon. Prise et reprise par le roi d'Angleterre Henri II, père et aïeul des ducs de Bretagne Geoffroy II et Artur, elle entra définitivement dans le domaine ducal en 1187. Dès lors, les princes bretons qui y venaient chasser et le commerce de ses actifs armateurs en firent, à l'époque gothique, l'une des treize bonnes villes du duché. Entourée de ses trois faubourgs, qui s'étaient groupés autour des prieurés romans bénédictins correspondant aux trois paroisses actuelles, dominée par son château, défendue par une enceinte que les Anglais assiégèrent en 1342 et que le XVème siècle perfectionna, Morlaix, fière du plus beau clocher de la Bretagne, atteignit vers la fin du moyen âge à la prospérité. Le pillage anglais de 1522 l'interrompit peu d'années et provoqua la construction à l'entrée de la rade du fort du Taureau, dont les bourgeois se réservèrent longtemps la garde et la propriété.
Morlaix fut ligueuse sans grand dommage et finit, en 1594, par ouvrir ses portes au maréchal d'Aumont, qui n'eut que la peine de prendre le château. En effet pendant la Ligue, une assemblée, dite de la Sainte-Union et composée de cinquante-six personnes, gouverne Morlaix et le pays voisin : elle est dirigée par un fervent ligueur, l'archidiacre de Plougastel, et tient ses séances dans la grande salle du couvent des Jacobins. Toutes les paroisses des environs, Plourin, Plougasnou, Ploujean, Plouézoch, Lanmeur, Plouégat, etc., doivent fournir un certain nombre d'arquebusiers, sous la conduite de leurs capitaines : ceux qui refusent obéissance sont punis sévèrement ; les suspects sont dénoncés ; les gentilshommes et bourgeois sont forcés de jurer l'Union, de signer sur le registre et de donner caution en argent. François de Carné, seigneur de Rosampoul, va être nommé, par Mercoeur, gouverneur de la ville de Morlaix.
Voir
Les origines morlaisiennes de Morlaix
Voir
Morlaix au Moyen-Age
Voir
Morlaix sous les rois de France
Voir
Morlaix dans les temps anciens
Voir
Les affaires de la chambre du conseil de la Sainte-Union de Morlaix en 1589
Voir
Les affaires de la chambre du conseil de la Sainte-Union de Morlaix en 1590
La Révolution la priva de ses plus belles églises et ravagea les autres. Les municipalités successives ont continué à la dégrader avec méthode. En revanche, le XIXème siècle l'a dotée d'un viaduc magnifique, construit de 1861 à 1864 pour la voie ferrée, et qui clôt avec honneur son histoire monumentale.
Autour du château viennent se greffer trois prieurés qui donnent naissance, vers le XVème siècle, aux paroisses et aux bourg du même nom :
Saint-Mathieu (ou
de Saint-Mahé, fondé avant 1110, sur le territoire de Plourin). Cette
paroisse comprenait ce que l'on appelait autrefois la ville close et le
faubourg dit de Saint-Mathieu entre les rivières le Queffleut et le Jarlot,
avec les villages du Val Pinard, Kerdaniel, Traonrus, Kernéguès, le Parc
au Duc, etc... ainsi que la Chapelle Saint-Jacques. Le prieuré de
Saint-Mathieu échut à l'abbaye de Fineterre (Sancti Matthei de fine
postremo) et, vers 1110, fut ratifiée et confirmée, par son abbé Daniel,
la confrérie de la Trinité érigée en son sein par Hamon, vicomte de
Léon. En 1295, le duc transférait au Mur la Confrérie de la Trinité primitivement
établie à Saint-Mathieu ;
Voir Histoire
de la paroisse de Saint-Mathieu à Morlaix
Saint-Martin
(" ecclesia sancti Martini de Monte-Relaxo " fondé en 1128 par Hervé de Léon, sur le territoire de Pleyber-Christ). En 1128, Hervé II,
vicomte de Léon, donna à l'abbaye de Marmoutiers son bourg de Bourret,
près de Morlaix, avec les chapelles de Saint-Augustin et de la Madeleine.
La paroisse qui dépendait de l'ordre de Saint-Benoît était très
étendue. Elle comprenait Saint-Martin des Champs, Saint-Sève et la partie
de la cité comprise entre le Queffleut et la rivière de Morlaix ;
Voir Histoire
de la paroisse de Saint-Martin à Morlaix
Saint-Melaine
(" ecclesia beati Melanii de Monte-Relaxo " fondé
vers 1150, sur le territoire de Ploujean).
Guyomarc'h II, vicomte de Léon, seigneur de Morlaix fit don au début du XIIème
siècle à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes d'un sanctuaire religieux
placé sous l'invocation de la Vierge et dépendant de la paroisse de
Ploujean. Cette donation est confirmée en 1149 par Hamon, son
fils. La paroisse s'étendait sur la partie de la cité au
Nord-Est du Jarlot et, sur les villages de la Madeleine, Troudousten,
Roscongar, Kerhuel, Pennanru, La Fontaine au Lait, etc... La paroisse de
Saint-Melaine est mentionnée en 1330 (lors du
procès de canonisation de Saint-Yves). En effet à cette époque, "
Pierre Ar C'horr (Le Nain) paroissien de Saint Melaine de Morlaix (diocèse
de Tréguier) âgé de 25 ans ou environ " (témoin n° 84), "
Heliot Rinchue, de la même paroisse Saint Melaine, âgé de 20 ans ou
environ " (témoin n° 85), " Margilia, épouse de Pierre
Ar C'horr (Le Nain) de la paroisse de Saint-Melaine de Morlaix, diocèse de
Tréguier, âgée de 25 ans ou environ " (témoin n° 86) et "
Yves de Torozc, de la même paroisse Saint Melaine, âgé de 25 ans ou
environ " (témoin n° 87) déposent lors
de l'enquête sur la vie de Saint Yves.
Voir Histoire
de la paroisse de Saint-Melaine à Morlaix
En 1179, le duc Geoffroy prononce la réunion de Morlaix au domaine ducale. Guyomarch, vicomte de Léon, ne tenant aucun compte de la décision du duc, soulève le pays et reprend la ville en 1186, mais l'année suivante, Henri II, roi d'Angleterre et tuteur du jeune Arthur de Bretagne, vient en personne assiéger Morlaix et s'en empare. En 1275, le duc Jean Ier Le Roux met fin à cette situation en achetant Morlaix à Hervé IV pour une rente annuelle de 80 livres. Le duc Jean II répare et renforce les défenses de la place et fonde le 15 août 1295, pour servir de chapelle au château, la collégiale Notre-Dame du Mur. Il faut alors pour pénétrer dans la ville fortifiée franchir l'une des 5 portes que compte la cité : la porte de l'hôpital, la porte Saint-Yves, la porte de la prison, la porte de Bourret et la porte Notre-Dame. Le duc Jean IV, aidé des Anglais, reprend en 1374 la ville de Morlaix. En 1487, la garnison de Morlaix est commandée par Olivier de Keraudren. En 1488, un corps de troupes de 6 000 anglais, reçue par Jean de Coëtquen, débarque à Morlaix, envoyé par Henri VII pour aider la duchesse Anne. La flotte anglaise est commandée par Richard Edgecumbe qui meurt à Morlaix et sera enterré dans le choeur du couvent des Jacobins. Un seigneur de Rohan vient alors prendre possession de la ville au nom du Roi de France. En 1505-1506, lors de son voyage en Bretagne, Anne, duchesse de Bretagne, descend au couvent des Jacobins. Le 23 septembre 1518, Morlaix reçoit la visite du roi François Ier. Le 4 juillet 1522, les Anglais (flotte anglaise, forte de soixante navires) s'emparent à nouveau de Morlaix, pillant et incendiant les plus beaux quartiers. Afin d'éviter de nouvelles attaques, l'on érige en 1544 le château du Taureau (situé en Plouézoch), défenseur de la Baie. Par lettres patentes de 1561, Charles IX autorise Morlaix à élire un corps de ville avec un maire. Une communauté de ville est établie à Morlaix en 1562. Au mois d'août 1548, Marie Stuart, débarquée à Roscoff, fait une entrée triomphante à Morlaix. Dès 1553, il y a un pasteur à Morlaix : Dominique Ducric, originaire de Lectoure qui siège au synode de Figeac en 1574. Le duc de Mercoeur vient en 1583 recevoir au nom du Roi l'hommage des bourgeois morlaisiens. Après l'assassinat du second duc de Guise, Mercoeur se sépare de Henri IV, proclame la Sainte Union et s'attache le gouverneur de Morlaix Alexandre de Kergariou, seigneur de Ploujean qui meurt en 1592. Il est remplacé par François de Carné, chevalier et seigneur de Rosampoul. Les ligueurs y règnent en maîtres jusqu'en 1594 : la ville de Morlaix est alors prise par le maréchal d'Aumont, lieutenant d'Henri IV. Après la reddition du château, le duc d'Aumont y établit en qualité de gouverneur particulier Jacques de Montgomery de Corbouzon (octobre 1594), puis Pierre de Boiséon, seigneur de Coatinizan, vicomte de Dinan et de la Bellière, baron de Marcé. C'est sous Pierre de Boiséon que commence la démolition du château. Le dernier gouverneur de Morlaix est François Pons-Laurent, marquis de Bruyères-le Châtel, près Laon, baron de Saint-Michel, qui assure le commandement militaire de la ville, de 1771 à la révolution.
Un couvent de dominicains est fondé en 1235 avec l'appui du duc qui donne son palais et sa chapelle dédiée à saint Jean. Le 29 juin 1236 neuf religieux arrivent à Morlaix et sont d'abord logés dans l'hôtel que possèdent alors les moines du Relec. En 1619, neuf religieuses carmélites flamandes viennent à Morlaix puis se retirent à Saint-Pol de Léon. Un couvent de carmélites thérésiennes est fondé en 1624 par Mme de Keremar à la place d'un couvent de Clarisses près de la chapelle Notre-Dame de la Fontaine. Les bénédictines du Calvaire s'installent à Morlaix en 1626 (maison fondée par Françoise Calloet, veuve d'Olivier Nouel, seigneur de Kerven). Les Ursulines s'établissent à Morlaix en 1640.
Prieuré-Cure de Morlaix jusqu'à la Révolution, la paroisse de Saint-Martin(-des-Champs) est réunie aux paroisses de Saint-Mathieu et de Saint-Melaine en 1790, puis redevient paroisse indépendante lors du Concordat. A noter qu'une partie forme aujourd'hui une partie distincte de Morlaix. La commune de Ploujean (avec ses deux paroisses : Ploujean et Coatserho) est rattachée du point de vue administratif à Morlaix le 21 février 1959. Ploujean englobait originellement la paroisse Saint-Melaine de Morlaix, ancien prieuré de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, fondé dans la première moitié du XIIème siècle. Créée en 1948 (par ordonnance épiscopale du 11 octobre 1948), la paroisse de Coatserho, porte le nom d'un ancien manoir noble, noté Coetserchou en 1301.
Pour Morlaix (Montroulez, en breton), on rencontre les appellations suivantes : Castrum Mons Relaxus (en 1128), eccl. S. Martini de Monte Relaxo (en 1128), Plebs Joannis (en 1154), Mont Releys (au XIIème siècle), Montereleis (en 1217), Montrelès (en 1296), Morloys (en 1371), Morlais (en 1376), Mourlaix (en 1455 et 1464), Morlaix (en 1499).
Pour Ploujean (Plouyann, en breton), on rencontre les appellations suivantes : Plebs Johannis (en 1149-1157), Plejehan (en 1182), Plebs Johannis (vers 1300), Ploejehan (en 1407).
Voir Les
Armateurs Morlaisiens et la Guerre de Course
Voir Résumé
historique : Morlaix jusqu'à la Révolution
Note 1 : Au nombre des plus illustres capitaines de la ville de Morlaix, outre les sires du Penhoat et du Quélennec, il nous faut signaler Even (Yves) Charruel, chevalier, commandant pour Charles de Blois en 1352. Il était un des champions du combat des Trente. Morlaix est aussi la ville natale du général Moreau Jean-Victor (1763-1813). Une ancienne pièce, datée du 31 mai 1507, nous donne les noms des fabricants de toiles des trois paroisses de Morlaix au commencement du XVIème siècle qui font parti de la confrérie de la Sainte-Trinité (en l'église de Notre-Dame du Mur) : - paroisse de Saint-Mahé, Yvon Partevaux, Jehan Le Maguer, Guyon Le Moign, Denys Labbé, Bertrand Floc'h, Guillaume Maillard, Paul Guyomarch, Hervé Barazer, Guillaume Partevaulx, Henry Sec'h, Jehan Le Roux, Michel Tavel, Jehan Léon, Pierre Guillemot, Yvon Nicolas, Yvon an Lan, Hervé Ménez, Jean Tanguy, Hervé Paul, Philippe Le Marec, Pierre Le Guéguen, Vincent Quéré, - paroisse de Saint-Melaine, Alain Bihan, François Guéguen, Salomon Le Hegarat, Jehan Barazer, Yvon Bonyou, Tanguy Guyomarch, Guillaume Le Gaffré, Charles Le Gaffré, Jegon Biot, Jehan Quéméner, Tugdual Guillou, Yvon Le Marec, Jehan Le Correoc, Tanguy Guillou, Jehan Le Jolis, Hervé Corre, Thomas Auffray, Philippe Boulbin, Jehan Morvan, Jehan Simon, Jehan Le Cillaut, - paroisse de Saint-Martin, François Le Jeune, Yvon Le Boullouc'h, Paul le Barbarin, Alain Mahé, Yvon Coroller Le Du, Jehan Quéré, Jehan Roull, Jehan Guéguen, Jehan Marc, Gilles Keryel, Jehan Garin, Yvon Garin, Jehan Dol, Gabriel Quéré, Hervé Mehuhere, Jehan Guillou, Yvon Balanen, Jehan Le Moigne, Hervé Cozian, Guillaume Gourchant, - demeurant en la Ville-Neuve, en la dite paroisse de Saint-Martin, Guillaume Corre, Guillaume Moal, Yvon Le Citaran, Yvon Le Lansque, Paul Core, Yvon Bihan, Yvon Le Maillart, Tanguy Folcavez, Yvon Penzenec, Yvon Coroller, Michel Le Citaran, Olivier Kermarhec, Alain Hamon, Estienne Laurens, Jehan Guyonvarch. Du XIIIème au XVIIIème siècle, Morlaix est l'un des plus importants ports de la Manche et l'une des principales place toilières (le commerce du lin, cultivé et tissé dans la région, assure pendant près de 500 ans la richesse de la cité). Parmi les personnalités remarquables qu'a produits la ville de Morlaix, il faut citer principalement Hervé Nédellec, général de l'Ordre des Dominicains, décédé en 1322, grand théologien et prédicateur de son siècle ; le Père Albert Le Grand (1599-1640), auteur, en 1636, de la Vie des Saints de la Bretagne Armorique ; Charles Cornic, le fameux corsaire (1731-1809) et l'écrivain Emile Souvestre (1809-1854).
Note 2 : dans l'histoire maritime de la Bretagne, le nom de Morlaix n'apparaît qu'au XIIIème siècle : il se trouve associé à celui d'Hervé le Sergent et de Pierre Hue, qui, pour le compte d'un marchand de Provence, assuraient sur leur navire, le transport de vins de La Rochelle en Normandie et en Flandre. En août-septembre 1342, Morlaix recueille les débris de la division navale Grimaldi dont les navires avaient été coulés. Trente ans plus tard, le duc Jean IV cède aux Anglais, Morlaix avec Brest et Hennebont. Il faut attendre le XVème siècle pour trouver quelques renseignements précis sur le port de Morlaix dont le trafic consistait surtout en importation de vins et de sel de Guérande. En 1400, François Ier, duc de Bretagne, avait accordé à Morlaix des lettres d'affranchissements de fouages, tailles, emprunts, ... Cette exception est confirmé à la ville de Morlaix par lettres du duc Pierre II (1450) et par le roi de France, Henri IV, en 1602, à la condition de subvenir aux réparations de la ville, des murailles, de la défense du port et du Fort du Taureau. Le 7 mars 1490, la communauté de Morlaix reçoit des lettres patentes de Maximilien d'Autriche et de Bretagne et d'Anne, reine des Romains, lui accordant 1 000 livres à prendre sur les impôts et billots de l'évêché de Tréguier. Il faudra attendre le XVIIème siècle pour voir le port de Morlaix prendre forme : le port va naître en 1600. L'entretien et la surveillance du port ont été pendant tout le moyen-âge et jusqu'au XVIIème siècle confiée à la confrérie du Saint-Sacrement ou du Sacre (qui regroupaient les gens de mer). En 1668, 4 300 livres sont affectées à son curage, et un arrêt du conseil de communauté décide d'employer 500 livres du produit des octrois aux réparations des quais et du port. — Un édit de juin 1691, spécial pour la Bretagne, va constituer et organiser une Amirauté de province. Sept sièges de juridiction particulière sont créés à Saint-Malo, Saint-Brieuc, Morlaix, Brest, Quimper, Vannes et Nantes. Morlaix est également un centre de juridiction des traites du Parlement de Bretagne, avec Rennes, Nantes, Vannes, Saint-Malo, Guerche, Fougères, Vitré. M. Salaun de Mesquéau en est alors le président, M. Quéméner, le procureur du Roi à la fin du XVIIIème siècle. Enfin une brigade de maréchaussée, dépendant de la lieutenance de Quimper, tient garnison dans Morlaix. La loi du 9-13 août 1791 sur l'organisation judiciaire les suppriment. Le siège de Morlaix était composé ainsi : 1 lieutenant général, 1 lieutenant particulier, 2 conseillers, 1 procureur et 1 avocat du roi, 1 greffier, 3 interprètes d'anglais, 2 huissiers, 2 sergents. Le premier lieutenant général est Maurice Oriot (sieur de Kergoat et avocat) et les deux premiers conseillers sont Jean Le Gouverneur de Chefdubois et Nicolas le Diouguel, installés en mai 1692. — En 1682, la Bretagne compte 13 capitaineries générales gardes-côtes, 24 en 1692, 29 en 1726, puis 20 seulement vers le milieu du XVIIIème siècle. Celle de Morlaix, la neuvième, s'étend de Saint-Michel-en-Grève à la rivière de Morlaix, celle de Lesneven, de la rivière de Morlaix à l'Aber-Vrach. La capitainerie de Morlaix comprend les paroisses de Loguivy, Ploubezre, Ploulec'h, Trédrez, Saint-Michel-en-Grève, Tréduder, Plouarzel-Lampaul, Plufur, Plouaret, Ploumilliau, Lanvellec, Plestin, Lanmeur, Guimaëc, Plouégat-Moysan, Plounérin, Plouigneau, Plourin, Garlan, Plouézoch, Plouvien, Plouégat-Guerrand, Plougasnou. Chaque paroisse avait à sa tête un capitaine élu par ses concitoyens. Par ordonnance du Roi du 13 décembre 1778, les 20 capitaineries garde-côtes de Bretagne sont supprimées. On crée alors, pour les remplacer, cent compagnies de canonniers garde-côtes, commandées par un capitaine et un lieutenant.
Note 3 : Morlaix n’échappa pas entièrement au mouvement général vers la Réforme au XVIème siècle. Les doctrines nouvelles y furent prêchées, comme elles le furent à Nantes, à Vitré, à Blain, à la Roche-Bernard, au Croisic, à Rennes. L’église réformée de Morlaix dut être une des plus anciennes de la Bretagne. Elle eut même ses fanatiques, puisque en faisant l'historique de Saint-Melaine, nous avons vu l’un d’eux, Alain Guézennec, s’élancer ver l’autel au moment où le prêtre célébrait la messe, lui arracher l’hostie des mains, la jeter par terre et la fouler à ses pieds : quelques jours après ce malheureux payait de la vie cette profanation et il était brûlé vif dans le carrefour qui est vis-à-vis de l’église. Dès 1553, trois ans avant le voyage de Dandelot en Bretagne, voyage auquel Dom Morice rapporte l’origine du Calvinisme dans le duché, il y avait déjà un pasteur à Morlaix, c’était Dominique Dugric, originaire de Lectoure. Ce ministre siégea au synode de Figeac, en 1574, comme pasteur de Morlaix et représentant les églises de Bretagne, nous le trouvons encore au synode de Josselin, en 1583. L’église que Dugric desservait, devait alors avoir une certaine importance, car le synode provincial de Pontivy, en 1572, députa à Morlaix un autre pasteur du nom de Rolland avec mission de prêcher en breton et en français. Cependant ce dernier ne resta pas longtemps à Morlaix et il alla se fixer au pays Vannetais où il mourut, en 1584. Dugric lui-même fut obligé de fuir, lorsque la Ligue fut maîtresse de Morlaix, et il se réfugia en Angleterre où il mourut, en 1597. On ignore ce que devint l’église elle-même après le départ de son pasteur, mais elle devait être assez nombreuse pour inspirer des craintes au parti de la Ligue, car, lorsque la ville ouvrit ses portes au maréchal d'Aumont, le 25 août 1594, le premier article de la capitulation portait : « Que l’exercice de la religion catholique, apostolique et romaine serait seul permis et non autre et qu’il ne serait presché ny aucun exercice de la religion prétendue réformée, tant dedans la ville qu’en tout le bailliage d’icelle ». Le roi modifia ainsi cet article : « Le Roy a agréable, veut et ordonne, qu’il ne se face exercice que de la religion catholique, apostolique et romaine, ès-ville, chateaux et fauxbourg du dit Morlaix ny ès-autres lieux deffendus par l’édit de l’an mil cinq cents soixante-dix-sept ». La cause de la Réforme ne fut pas cependant entièrement perdue à Morlaix. Cette église eut un troisième pasteur, Etienne Briand, qui en fut le chef de 1647 jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes ; à cette époque il se retira en Hollande. Toute trace de la Réforme disparut alors devant la persécution. Cependant Briand laissa à Morlaix sa soeur Marthe, qui était mariée à un Anglais nommé Allain. « Les époux Allain, écrivait le marquis Lacoste, en 1685, furent les seuls habitants de Morlaix qui s’obstinèrent dans l’hérésie ». Ceux qui ne voulurent pas abjurer furent emprisonnés et nous savons que les demoiselles Guitton furent arrêtées et enfermées dans des couvents pour tentative de fuite, en 1685. Quelques protestants purent s’échapper et nous avons appris, qu’à cette époque, Paul Bourdon et sa soeur se réfugièrent à Jersey et que Jacques Baillehache passa en Angleterre. Ce n’est qu’au XIXème siècle que devait revivre cette église. Dans les premières années du gouvernement de juillet, les Eglises baptistes du pays de Galles, se rappelant les liens qui les unissaient à l'Armorique, s’associèrent pour évangéliser la Basse-Bretagne et envoyèrent le pasteur, John Jenkins, pour fonder une église baptiste à Morlaix, en même temps la société Biblique chargea Le Gonidec de traduire en breton les Saintes-Ecritures. On connaît la ténacité du caractère anglais. M. Jenkins, se mit aussitôt à l’oeuvre, il apprit le breton et le français pour pouvoir prêcher dans ces deux langues. Il traduisit la Bible d’après la Vulgate et composa plusieurs ouvrages religieux qui furent répandus dans les campagnes. Pendant les premières années de sa mission, ce pasteur réunit ses adeptes dans sa maison et, au mois d’août 1838, il s’adressa à la municipalité pour lui demander l’autorisation de construire une chapelle. Le maire, M. Desloge, lui répondit, le 9 octobre, que le chef du pouvoir pouvait seul donner cette autorisation et qu’il devait s’adresser au roi. L’autorisation n’arriva que plusieurs années plus tard et ce fut seulement, en 1847, que fut terminée la chapelle évangélique de la rue de Paris. Malgré les restrictions apportées par l'Empire au droit de réunion, M. Jenkins continua son oeuvre dans les campagnes et ouvrit plusieurs annexes (dont Trémel). C’est au milieu de ces travaux que cet apôtre de la Réforme mourut à Morlaix, le 28 octobre 1872. Les églises baptistes lui donnèrent pour successeur son fils, M. Alfred Jenkins qui fut nommé, en janvier 1873. Les baptistes sont ainsi nommés à cause de leurs vues particulières sur le baptême, et tirent leur nom de saint Jean, le baptiste, précurseur de Jésus-Christ. Ils ne reconnaissent qu’un baptême, celui que précède la conversion dont il est le symbole. Aussi administrent-ils ce sacrement, non aux enfants, mais aux adultes sur une libre profession de foi, qui seule leur donne le droit de devenir membres de l'Eglise. Comme dans les premiers siècles du christianisme, ils baptisent par immersion, pour représenter l’ensevelissement et la résurrection de Jésus-Christ, et en même temps la mort du catéchumène au péché et sa résurrection morale. Ils ne se reconnaissent pas le droit de modifier l’administration de ce sacrement, et nous les avons vus dans les premières années de leur établissement à Morlaix, baptiser dans la rivière qui coule auprès de leur chapelle, et qui était pour eux l’image du Jourdain. Vers 1879, un mur les sépare du Jarlo et ils ont renoncé à faire cette cérémonie extérieurement. Ils ont alors établi à côté de la chapelle une grande piscine, semblable à celles dont se servaient les premiers chrétiens. Ils communient sous les deux espèces, qui sont les symboles du corps et du sang de Jésus-Christ. Ils acceptent aussi pleinement toutes les vérités fondamentales du christianisme renfermées dans le Symbole des Apôtres. Ils observent religieusement le repos du dimanche. Quant aux autres points de doctrine et à la constitution de leurs églises, ils ne diffèrent point des églises françaises libres ; ils ne reconnaissent d’autre autorité que celle des Ecritures et décident de toutes les questions administratives de l'Eglise à la majorité des suffrages des fidèles ; c’est ainsi que les pasteurs sont nommés par l’assemblée générale. Au point de vue politique et social, ils professent, depuis plusieurs siècles, la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Quoique partisans de toutes les libertés, ils suivent vis-à-vis du gouvernement le principe fondamental du Christ qui a dit : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu (J. Daumesnil).
Note 4 : La maréchaussée était un corps de gens à cheval, chargé avant la Révolution, de veiller à la sûreté publique dans la province. Elle était divisée par compagnies, composées d'un certain nombre de cavaliers, sous-brigadiers, et exempts, commandées par des lieutenants et un prévôt général qui étaient sous la dépendance des maréchaux de France, d'où leur est venu le nom qu'elle portait. Le prévôt du maréchal et ses lieutenants prêtaient serment devant le Parlement ; ils devaient obéir au premier président et au procureur général pour assurer l'exécution de la justice et de la police dans le duché. C'est une des institutions utiles du siècle de Louis XIV qui l'établit eu Bretagne, en créant quarante-sept brigades. Depuis elle fut augmentée ; elle était payée par la province. Morlaix était le chef-lieu d'une brigade, qui y était armée, dès 1725. Nous connaissons parmi les brigadiers, Lepoucin de Kergoff, Moreau. La maréchaussée disparut avec l'ancien régime et fut remplacée par la gendarmerie départementale. — En 1607, on nomma à Morlaix un lieutenant particulier du duc de Sully, grand-veneur de France. Michel de la Vallée, qui était lieutenant général en Bretagne, conféra ce titre à Vincent de Kermerchou, Sr. de Trezlean, alors procureur du roi de la sénéchaussée. Il avait dans son département les paroisses de Morlaix, Plouigneau, Plougonven, Lanmeur, Plouézoc'h, Plougasnou, Garlan, Guimaëc, Plouégat-Guerrand, Botsorhel, Plouégat-Moysan, Plourin, Saint-Martin, Pleyber-Christ, Pleyber Saint-Thégonnec et Taulé. — Ce fut vers la fin du XVIIème siècle que Louis XIV, pour subvenir aux dépenses des guerres qu'il était obligé de soutenir contre la plus grande partie de l'Europe, créa cette multitude presque infinie de charges, dont la communauté fut obligée d'acquérir la totalité et pour lesquelles elle payait encore 3.000 livres d'intérêts, quelques années avant la Révolution. En 1690, fut créée la charge de greffier de la communauté, taxée y compris les deux sols pour la somme de 8.800 livres. En 1692, création de l'office de commissaire particulier aux revues et logements des gens de guerre pour 40 livres de gages par an, et 5 sols pour chaque extrait de revues, avec rang et séance aux cérémonies publiques, exemption de ban et arrière-ban, et de tous subsides, logement de gens de guerre, tutelle, collecte, curatelle, guet et garde, tailles, taillon, crue, etc. Nicolas Le Diouguel, Sr. de La Fontaine Blanche, acquit cet office qu'il vendit, en 1701, à Jean-Alexandre Le Grand, né à Morlaix, le 8 janvier 1664. Offices de jurés mouleurs de bois et de charbon, supprimés en 1697. La communauté paya, en 1702, pour le remboursement de ces offices, 19.800 livres. Par édit du mois de novembre 1696 fut créée la charge de conseiller du roi, garde-scel des jugements ordinaires. Cette charge fut réunie à la communauté par édit du 17 septembre 1697, et la ville paya, le 8 octobre 1706, pour cette acquisition, 4.400 livres. En mars 1699, furent créés les offices de colonel, major, quatre capitaines et cinq lieutenants de milice bourgeoise. Ces offices supprimés, en 1706, coûtèrent, en 1708, à la communauté, y compris le droit de confirmation de l'hérédité do ces offices jusqu'en 1703, ... 10.587 livres 10 sols. Par édit du mois de mai 1702 fut créé l'office de lieutenant de maire. En 1703, la ville paya pour la confirmation de l'hérédité de procureur du roi, syndic, 600 livres. En septembre 1706, parut l'édit concernant la mairie. En 1708, pour augmentation des gages des charges du procureur du roi de la communauté, substitut et greffier, la ville paya 7.467 livres. Cette même année, elle fut taxée à 600 quartiers de froment pour le pain de munition des troupes. L'appréciation du froment pour 1708 montait à 6 livres 10 sols, ce qui ferait 3.900 livres environ pour les 600 quartiers. Par édit du 3 avril 1709 ces mêmes charges et celles de la milice ayant été augmentées, il fallut payer pour cette augmentation, 4.062 livres 10 sols. On institua, cette même année, l'office de trésorier payeur des gages dans l'église de Notre-Dame du Mur. Cet office fut remboursé par M. de Kerbabu de Léon, alors procureur noble de cette église pour 150 livres. En 1711, il fallut encore payer, pour les offices supprimés, un supplément de 3.500 livres. Si l'on joint à ces objets 50.000 livres environ qu'il en coûta à la ville pour la réunion des offices de maire et de ceux de police, on verra qu'en vingt années, ces taxes coûtèrent à la ville environ 120.000 livres. L'Assemblée constituante mit un terme à ces abus et supprima la vénalité des offices par un décret du mois d'août 1789.
Note 5 : Si l'instruction de la jeunesse, dont l'éducation influe tant sur les moeurs, paraît avoir occupé la ville de Morlaix longtemps avant que l'on eût un collège, le peu de documents qui nous restent du XVIème siècle ne nous permet pas d'assigner au juste l'époque de l'établissement des maîtres particuliers institués dans les paroisses et payés des deniers publics. On n'en trouve les premiers qu'en 1592 ; la ville alors payait à trois maîtres d'école 468 livres, somme considérable pour le temps. Ces maîtres étaient Jean Larcher, prêtre, et Hervé Lemercier qui recevaient chacun 180 livres par an, et Charles Cloer 180 livres. L'année suivante, la dépense fut portée à cinq cent dix livres, en 1591 à cinq cent quarante-cinq livres, et en 1595, à cinq cent quarante livres : Robert Le Reflech était un des maîtres payés 180 livres. En 1596, ils étaient au nombre de quatre, et le nom du dernier était Jean Goulias ; en 1597, on trouve de plus une somme de 32 livres donnée à Jean Riou, maître d'école. Ces maîtres étaient choisis par les habitants et établis par eux dans chaque paroisse. En effet, les comptes de cette année indiquent qu'une collation a été baillée aux habitants à leur retour de l'installation du nouveau maître d'école de Saint-Melaine. Le quatrième maître était établi au collège de Saint-Nicolas. On est porté à croire que ce collège était une fondation particulière et qu'on y faisait des cours réguliers puisqu'on trouve, en 1603, six livres payées à 0llivier Sanquer « pour avoir régenté deux petits enfants pendant deux mois » et, en 1599, quatre cent vingt livres données à Jean Camus pour avoir régenté au même collège pendant huit mois.
Note 6 : Le Comte de la Grandière (1729 -1812). De la Grandière, originaire d'Anjou, sieur dudit lieu, — du Boisgauthier. Maintenu par un arrêt du parlement, avec cinq générations, en 1775. Cette maison porte : « d'azur au lion d'argent, armé, lampassé et couronné de gueules ». Charles Marie, comte de la Grandière, seigneur du Boisgaultier, né à Brest, le 17 février 1729. entra, comme volontaire, dans la marine, dès l'âge de douze ans. Il fut lieutenant de vaisseau en 1757 ; brigadier des Armées navales en 1781 ; chef d'escadre le 20 août 1784 ; contre amiral en 1792, et, lorsqu'il parvint au grade de chef d'escadre, il comptait quarante-trois ans de service, dont vingt-huit à la mer, et avait commandé deux frégates et quatre vaisseaux. Durant cette longue carrière, il avait assisté à onze combats, dont sept en qualité de commandant, parmi lesquels le combat d'Ouessant sur le vaisseau l'Indien. Il avait épousé à Morlaix, le 4 févier 1760, demoiselle Françoise-Paule le Ménihy du Rumain qui mourut en cette ville en 1782. Lors de son arrivée à New-York, à la suite d'une lutte héroïque dans laquelle il sauva son navire, le Conquérant, des mains des Anglais, les Américains le comblèrent de félicitations et le nommèrent plus tard membre de l'Association de Cincinnatus. Promu ensuite grand'croix de Saint-Louis en 1785, il exerça pendant quelque temps les fonctions de commandant de la marine à Brest en 1791, et se retira à Rennes, où nous le trouvons figurant avec le grade de lieutenant, 3ème compagnie, dans la garde d'honneur, organisée en 1807, par la municipalité de Rennes, en vue d'une visite projetée de l'empereur Napoléon dans la capitale de la Bretagne, visite qui, du reste, n'eut jamais lieu. L’empereur fut seulement à Nantes, où Rennes députa à cette occasion l'élite de ses citoyens. Charles Marie de la Grandière mourut à Rennes, le 22 mars 1812. « Une grande piété et un vrai courage exempt d'ostentation sont les traits principaux de son caractère, — dit un de ses biographes — il ne se faisait remarquer que dans le moment du danger. Toujours le premier et le dernier au feu, c'est lui qui, dans la guerre d'Amérique, faisait dire de son vaisseau, le plus lourd de la division : " Ce vaisseau ne marche bien qu'un jour de combat " » (Levot, Biographie Bretonne). Les descendants du comte de la Grandière ont continué les honorables traditions de leur ancêtre et plusieurs ont servi dignement la Patrie dans la Marine française (J. Baudry).
Note 7 : Liste non exhaustive des recteurs de SAINT-MATHIEU DE MORLAIX : Noble François Jagu jusqu’en 1707. - François Roger (1707-1708), chanoine de Tréguier. - Noble Guillaume Colas (1708-1729), recteur de Plouguiel. - Noble Georges-Yves Kerret de Keravel (à partir de 1729), bachelier, recteur de Plounevez. - Noble Quehery de la Touche, décédé en 1780. - Jean-Marie Pitot (1780-1790), etc ... Liste non exhaustive des recteurs de SAINT-MELAINE DE MORLAIX : Noble René Gourven (1705-1707), prieur du Ponthou. - Noble Jean-Baptiste de Cresolles (1707-1743), recteur de Plourin. - Noble Jean-Corentin de Lezormel (à partir de 1743), licencié, chanoine de Notre-Dame-du-Mur. - Noble Claude le Clerc de Aulnaye (1762-1777), du diocèse de Saint-Brieuc. - Noble Yves Guillou de Keranrun (1777-1778), docteur en théologie. - Noble Vincent Guillou de Penanguer (1778-1779), recteur de Pleudaniel. - Noble Jacques-René Chaillou (en 1779), docteur en théologie, recteur de Mortagne. - François le Noan (1779-1790), recteur de Plouisy, etc ...
Voir
" Louis-Marie
Coünan du Jardin, natif de Morlaix et guillotiné à Saint-Brieuc en 1794
".
Voir
le Vieux
Morlaix (du chanoine J. M. Abgrall)
Voir
le Domaine
ducal de Morlaix en 1455
Voir
Liste
des Capitaines de la ville de Morlaix (1341 à
1568)
Voir
Liste
des Gouverneurs de la ville de Morlaix (à
partir de 1568)
Voir
Liste
des Maires et Procureurs-Syndics de la ville de Morlaix
Voir
Liste
des Officiers (Commissaires, Avocats-Conseils, Greffiers,...) de Morlaix
Voir
Etat
militaire de Morlaix et sa milice bourgeoise
Voir
Juridiction
et Officiers de Police de la communauté de Morlaix
Voir
la Sénéchaussée
ou Cour royale de Morlaix
Voir
Prévôts,
Sergents ou Voyers féodés de Morlaix
Voir
Consulat
et Juridiction consulaire de Morlaix
Voir
"Les
premiers imprimeurs et libraires de Tréguier et de Morlaix".
Voir
Imprimeries
et Imprimeurs de Morlaix
Voir
Les Etats de Bretagne à Morlaix en
1553, 1557 et 1772-1773
Voir
L'ancien
collège de Morlaix fondé en 1597
Voir
Morlaix sous la Révolution
Voir
Négociation à Morlaix en 1810 pour la libération des prisonniers
Voir
Le domaine ducal à Morlaix et Lanmeur
PATRIMOINE de MORLAIX
l'église Saint-Martin (XVIIIème siècle).
A l'église priorale succède à la fin du XVème siècle un édifice
gothique qui est endommagé le 28 décembre 1771 par la foudre
qui renverse le clocher sur l'édifice. Sa reconstruction par
J.-B. Souvestre, sur les plans de M. Pierre-Joachim Besnard, ingénieur en chef de la Province de
Bretagne (auquel son collègue Jacques Anfray succède en 1782), dure de
1775 à 1788. Expilly, qui devient évêque constitutionnel du Finistère et
qui périt sur l'échafaud à Brest en 1794, était alors le recteur de
Saint-Martin. L'intendant Caze pose la première pierre le 9 juin 1775. La nouvelle
église est bénite le 11 novembre 1788. Entreprise en 1802, l'édification
du clocher n'est achevée qu'en 1850-1853. Depuis, une tour amortie en dôme a remplacé en 1850 la
lanterne octogonale surmontant le portail (travaux terminés le 17 août
1853). L'édifice actuel comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés,
un large transept entouré de bas-côtés, et un choeur, accosté de deux
chapelles et terminé en hémicycle comme les ailes du transept. Les
travées de la nef sont séparées des bas-côtés par des colonnes
doriques. A l'ouest de la nef, se trouve la tour, avec, de chaque côté, la
chapelle des fonts baptismaux et une chapelle renfermant la Mise au tombeau,
en calcaire polychrome, datée de 1558 et provenant de la chapelle Notre-Dame
des Vertus. La tour carrée terminée en dôme est surmontée d'une statue
de Vierge-Mère (Notre-Dame des Vertus). De riches verrières
complètent, vers le milieu du XIXème siècle, la décoration de l'édifice. Vingt-huit colonnes
doriques portent un entablement et un lambris en berceau, décoré par le
peintre et verrier Nicolas en 1861. Les compositions
picturales qui ornent le choeur sont de Edouard Puyo. Le maître-autel en
marbre rouge qui date du XVIIIème siècle, est entouré de deux anges adorateurs en marbre
blanc (suivant la tradition il provient d'un navire espagnol et était
destiné à la cathédrale de Séville). Le catafalque, daté de
1941, est édifié sur les plans de l'architecte M. Lionel Heuzé (oeuvre
inspirée de l'oratoire de Plougasnou). La Déploration du Christ, en bois polychrome, date du début du XVIème
siècle. L'église abrite les statues de saint Martin et Notre-Dame des
Vertus ;
l'église Saint-Melaine (1489 - 1515).
Il s'agit, à l'origine, d'une église dédiée à Notre-Dame et située sur
le territoire de Ploujean "Ecclesia Sanctae Maruae apud Monterelaxum
in plebe Johannis". L'Evêque de Tréguier menace de fermer
l'église dès 1455, du fait de son mauvais état. Le 7 février 1489, la
décision "d'augmenter, croître et élargir" l'église est
annoncée, les travaux débutent le 7 juillet et durent une trentaine
d'années. C'est Etienne Beaumanoir qui dresse les plans de l'église et qui dirige la construction, commencée
le 6 juillet 1489 jusqu'en 1500, remplacé par son frère ou son fils
Philippe de 1511 à 1516 (le chantier a en fait comporté jusqu'à 8
tailleurs de pierres). Le pignon du portail latéral porte l'inscription
: "L'an mil quatre centz quatre vingtz neuff fut comancée ceste église de par
Dieu". Le marché du pignon occidental date de 1493. La tour carrée,
située au-dessus de la première travée du bas-côté méridional et accostée d'une tourelle d'angle, n'est achevée qu'en
1574 (coiffée en 1574 d'un campanile Renaissance remplacé en 1817 par une
flèche postiche couverte en zinc). Une restauration importante est menée
par Jean Poterel-Maisonneuve en 1761 et 1776. L'église, très endommagée
(destruction des travées NE et de la sacristie) lors du bombardement RAF du 29 janvier 1943
qui visait le viaduc, est restaurée en 1955 sous la direction des
architectes M. René Lisch et M. Couasnon. L'édifice actuel est de plan
irrégulier et comprend une nef de sept travées avec bas-côtés et clocher
sur la première travée du bas-côté sud. Au nord, entre les contreforts,
se trouvent trois chapelles dont la première en hémicycle renferme les
fonts, puis un double bas-côtés avec enfeus et accès à la sacristie. Au
sud, au droit des quatre dernières travées, le bas-côté s'élargit :
entre ses contreforts ont été aménagées trois chapelles. Une cloche
porte l'inscription "Anno Domini 1726 Jean Albert de Grave fecit
Amstellodami". La façade occidentale est percée d'un portail en
arc brisé s'ouvrant sous un arc en accolade orné de crochets. On y accède
par un escalier monumental de 38 marches. Au dessus du portail, se voit une
haute baie flamboyante sous un arc en tiers-pont. Un porche s'ouvre dans les
deuxième et troisième travées du bas-côté méridional : la porte est
formée d'un arc en tiers-point surmonté d'une accolade ornée de crochets
et de fleurons et elle est surmontée dans le pignon d'une sculpture sous un
arc en accolade représentant deux anges tenant un phylactère sur lequel se
lit l'inscription rapportant la reconstruction de l'église en 1489. A
mentionner la richesse ornementales du porche : "les anges
musiciens" d'Hervé Lozech (1610), et au plafond sur carton marouflé,
le buste des Apôtres, peints par Jean-Louis Nicolas en 1879. L'intérieur de l'église, renfermant de nombreux
enfeus et blasons, est, en fait, divisé
en trois nefs. Selon un procès-verbal de 1679, 80 familles blasonnaient
dans l'église (voûtes, enfeus, vitres et bancs). Dans une niche de la première travée du collatéral Nord
sont les fonts baptismaux : si la cuve est moderne, le baldaquin qui la
surmonte, en bois sculpté Renaissance est composé de trois parties
superposées : d'abord quatre colonnes à chapiteaux corinthiens et aux
fûts décorés de pampres de vignes soutiennent un entablement octogonal :
sur celui-ci repose un dôme porté par huit colonnettes cannelées d'ordre
ionique, et, sous les arcatures formées par ces colonnettes, se trouvent
huit statuettes représentant saint Melaine, saint Pierre, saint Paul, un
évêque et les Quatre Evangélistes, et le tout est surmonté d'un
lanternon supporté par six petites colonnettes cannelées. L'autel du côté épître date du XVIIIème siècle : on y
trouve les statues de saint Mathurin, saint Jean évangéliste, saint Jean
de la Croix, sainte Rose de Lima et un tableau du Purgatoire, oeuvre du
quimpérois François Valentin (né à Guingamp en 1738). Un autre retable,
avec une toile représentant l'Enfant-Jésus (oeuvre de François Valentin
et datée vers 1774), date du XVIIIème siècle. Le petit baldaquin qui surmonte les fonts baptismaux date de
1660. L'église abrite les statues de saint Pierre (XVIIème siècle), saint
Melaine (XVIIème siècle), sainte Madeleine (XVème siècle), Notre-Dame de
Délivrance (XVIème siècle), saint Avertin (1700), saint Jean-Baptiste tenant un disque avec
l'agneau (XVème siècle), sainte Marguerite (fin du XVIème siècle),
saint Tugdual (XVème siècle), saint Jean et Marie Madeleine (XVIème
siècle) et saint Yves. La statue Sainte Rose de Lima (XVIIème siècle) est
une statue offerte par des péruviens, rescapés d'un naufrage au larges des
côtes bretonnes. Le buffet d'orgues, qui date de 1682, est l'oeuvre de
Thomas Dallan et Michel Madé (les orgues ont été restaurés en 1971). La première poutre transversale de la nef
(devant les orgues) est ornementée d'hermines héraldiques, et à l'entrée
du choeur, sur la sablière, à hauteur de la sixième travée, on peut voir, de chaque côté, se faisant face, une hermine à collier, enrubannéee
par la devise : "A MA VIE" (devise de l'ordre de l'Hermine et,
semble-t-il, d'Anne de Bretagne). La Pietà, en bois polychrome et oeuvre de
Jacques Lespaignol, date de la fin du XVIIème siècle. L'huile sur toile
intitulée "Décapitation d'un saint" porte l'inscription latine "Merito
armatur contra me omnis creatura" et date de la fin du XVIIème
siècle ou du début du XVIIIème siècle. La peinture intitulée "La
Sainte Famille" est datée de 1617 et signée J. R. PINSIT. La peinture
intitulée "Descente de Croix" est datée du XVIème siècle. A
mentionner aussi deux toiles, intitulées "Une âme sauvée du
purgatoire" (1780) et "l'Enfant Jésus sur le globe", du
peintre breton François Valentin (1738-1805). La verrière du
chevet consacrée à la Crucifixion (1956-1958) est l'oeuvre du peintre Michel Chaudière des
Etablissements Labouret (Auguste Labouret). Un reliquaire est construit dans le cimetière de
Saint-Melaine en 1477 sur les plans de Hamon Garin, maître d'oeuvre. Ce
reliquaire, reconstruit en 1664 par Guillaume Plédran, a disparu en 1780 ;
Nota 1 : descriptif des vitraux des ateliers Gruber et Mahuzier : Jean-Jacques Gruber réalise en 1967-1968, puis en 1973-1975 les vitraux du Sud, et son élève Josette Mahuzier réalise avec Jeffrey Miller les vitraux Nord en 1993-1995.
1) au Sud (Gruber) :
. Marie (B1) avec - le destin d'Eve chassée du paradis, et celui de Marie ; - la rencontre d'Anne et de Joachim ; - la naissance et l'éducation de Marie.
. Liens entre l'Ancien et le nouveau Testament (B2 et B3) avec - à gauche, la rencontre d'Abraham et des trois Anges, sacrifice d'Isaac, présentation de Marie au Temple ; - en haut, l'Annonciation ; - à droite, la Nativité annoncée aux bergers, et aux mages, massacre des innocents.
. La Passion du Christ (B4) avec - le Baiser de Judas, la flagellation, le reniement de Pierre ; - Véronique, le Portement de la Croix, la Vierge au Calvaire avec Jésus.
2) au Nord (Mahuzier) :
. La Résurrection du Christ, annoncée par le sauvetage de Jonas, et la victoire de Gédéon à Gaza (C1).
. L'Ascension du Christ, préfigurée par l'enlèvement du ciel d'Ellie, et la vision de la roue d'Ezechiel (C2).
. en haut, l'Agneau vainqueur de l'Apocalypse.
. Histoire et miracles de Saint Melaine (C3).
Nota 2 : Les orgues de Saint-Melaine ont été remontées après 1965, après une restauration complète, réalisée par les ateliers Beuchet Debierre de Nantes. Suite au bombardement de 1943, elles avaient été protégées puis emballées et transportées à Nantes en 1956. Les archives mentionnent régulièrement, les indemnités des organistes et des réparateurs. Parmi eux, nous trouvons le célèbre facteur d'orgues Valtrain. Il y travaille entre 1769 et 1771 : sans connaître le détail de son intervention, (très longue), les archives font état d'un procès, concernant une partie de ses travaux qui restèrent impayés. Quelques organistes mentionnés dans les archives : Pierre Coz (1559 à 1583), Morice Simon (en 1593), Pierre Bizien (1608 à 1613), Charles Donarz (1617 à 1618), C. Martel (en 1619), Jean Bouven (en 1620), Jacques Loubier (1620 à 1626), Paugam (1622 à 1624), Alain Clech (1637 à 1638), Yves Henry (en 1653, de 1663 à 1665), Largant (au XVIIème siècle), Guillaume Nory (1740 à 1751), Guillaume Lablot (en 1760), Mathieu Laporte (1764 à 1767), Jean-Marie Vincent Le Roux (1770 à 1774), François Laporte (1774 à 1781, en 1785), Hervé Labat (en 1776), Yves-Charles Beden (en 1777), François Garnault (1784 à 1788).
Voir aussi
" Histoire de l'église Saint Melaine de Morlaix "
Voir aussi
" Description de l'église Saint Melaine de Morlaix "
l'église
Saint-Mathieu (1822-1827), reconstruite au XIXème siècle à l'exception du
clocher qui date du XVIème siècle. L'édifice primitif aurait été fondé
par le vicomte de Léon, sans doute Guiomarc'h II (mort en 1103). Le prieuré de
Saint-Mathieu-de-Fineterre (ou Saint-Mathieu de Fine-Terre) est attesté en 1110.
Une confrérie de la Sainte Trinité y est fondée dès 1110 par l'Abbé de
Saint-Mathieu, Daniel, avec pour premiers membres le Prieur Hamon et le
vicomte Hervé : "Sous le pontificat de Raoul, 1008-1117, l'an 1110, fut fondée en l'église
priorale monastique de Saint-Mathieu, es-fauxbourg de Morlaix, la confrairie
de la Sainte-Trinité par concession de ce prélat, et de Daniel, abbé de
Saint-Mathieu, comme il appert par ce mémoire affiché au premier pilier du
côté de l'Evangile, hors le choeur de l'église collégiale de Notre-Dame
le Meur à Morlaix, escrit sur velin l'an 1486 à la diligence de Guillaume
Rolland, Yves Kervoualch et François Prouff, lors abbés de la dite
confrairie, et rafraîchi l'an 1547, dont voici la teneur : Hoec sunt nomina
fratrum de confraternitate, qua constituta fuit affliante spiritu sancto,
apud Montem relaxum, in honorem Stae Trinitatis et Sti Matthaei apostoli et
evangelistae anno millesimo centesimo decimo ab incarnatione Domini,
concedentibus Radulpho trecorensi Episcopo, Daniele abbate S. Matthaei et
Hoarvae vice comite, puis suivent les noms des confrères : Imprimis
monachio : Haemo monachus S. Mathaei et ejusdem Castelli et confraternitatis
prior. Hervoeus monachus Sti Melanii ; Bili monachus Sti Jacuti (c'est
Jacques au bout de la halle du dit Morlaix). - Sacerdotes : Daniel,
Halcuin, Yvo, etc. - Laïci : Herveus vice comes, etc. - Mulieres : Adevisia,
Orven, etc ..., puis suivent les conditions de cette société et
confrérie qui sont telles : Horum autem fratrum inter se tales sunt
conditiones : quatenus dicti monachi et clerici, ipsi et omnes suae
possessiones in tutela sunt et deffensione Hervoei vice comitis et aliorum
fratrum laïcorum sub juramento constituti : ipsi vero Herveus vicecomes et
omnes laïci patres, in ordinibus et beneficiis monachorum et clericorum
fratrum recepti sunt : ipsi vero inter se laïci sic in pace permanere
affirmaverunt ut nulli alteri foris faciat delo vel traditione. Cum vero
unus de confraternitate illa mortuus fuerit, illi debent monachi et clerici
missam annualem, et laïci aliam - Les conditions de cette confrérie
sont ainsi établies : Les moines et clercs ainsi que tous leur biens sont
constitués sous la foi du serment, en la garde et protection du vicomte
Hervé et des autres frères laïques. En retour le vicomte Hervé et tous
les frères laïques sont reçus à la participation des biens des moines et
des clercs et agrégés à leur ordre. De plus les laïques entre eux
s'engagent à vivre en paix et à ne se chercher chicane ni par fraude ni
par trahison" (Albert Le Grand). La dite confrérie, plus tard
transférée à Notre-Dame-du-Mur, est d'ailleurs promise à une grande
prospérité. Au dire de Daumesnil (décédé en 1771), "le prieuré
de Saint-Mathieu comprenait ce qu'on appelait autrefois la ville close et le
faubourg de Saint-Mathieu, entre les rivières de Keffleut et de Jarlo, avec
les villages Val-Pinart, Kerdaniel, Traouruz, Belizel, Spernen, Kerneguez,
le château, l'hospice, le Parc-an-Duc, etc ..." et "... à
une époque indéterminée ce prieuré fut séparé de la cure. Avant la
Révolution le prieur était seigneur temporel, il avait fief, juridiction,
four banal, et le prieuré pouvait valoir annuellement 1.400 livres. Le
prieur était gros décimateur et le curé était réduit à la portion
congrue". Un aveu du prieur daté du 4 janvier 1679 énumère les
possessions du prieuré : "manoir prioral, cour, jardin et verger -
maison au quartier de Traoulen (ancien moulin) et étang - four banal -
maison près du marc'hallac'h (place du marché) - demi-maison à Traoulen -
demi-maison rue des bouchers - chefrentes en nature - rentes sur l'hôpital,
les prêtres, les Jacobins, les chanoines du Mur, les Calvairiennes, les
Minimes - dîme et casuel du prieuré (1.182 livres) - charges : recteur :
500 livres ; curé : 250 livres ; bureau diocésain : 10 livres"
(J. Daumesnil, Histoire de Morlaix). L'église gothique,
consacrée en 1505 par Jean Calloet de Lanidy (évêque de Tréguier) et démolie en 1821, est remplacée en 1824 par une basilique néoclassique.
L'édifice actuel comprend une nef de sept travées avec bas-côtés et chevet en hémicycle. A l'angle sud-ouest
s'élève le clocher qui date de l'ancien édifice. Le clocher commencé le 10 juillet 1548
"en l'HONEVR DE DIEV DE NOSTRE DAME ET DE MONSEIGNEUR SAINCT MAHE"
(inscription sur la façade occidentale) sur les
plans de l'architecte Yves Croazec (1547-1561) n'est achevé qu'en 1593. Plusieurs maître d'oeuvre se sont succédés : Guillaume Créhif
(1562-1563), Guillaume Cozic (1564-1566), Michel Le Borgne (1567-1582) et
Augustin Pen. Endommagé en août 1594 par les Ligueurs, le clocher est
réparé par l'architecte Jean Le Cozker, puis restauré six ans plus tard. Le dôme à
lanternon et les clochetons d'angle qui la couronnaient, endommagés en 1594
et 1651, restaurés en 1676 par Pierre Plédran, ont disparu en 1780 : le
lanternon s'effondre en 1651 entraînant la chute du dôme de pierre
(rétabli à la fin du XVIIème siècle). Ce dôme est démoli en 1778-1779
et remplacé par une calotte en zinc (aujourd'hui disparue). La nef est démolie en 1824 et
remplacée par le bâtiment actuel (1822-1827). L'église possède un beau Christ, en
bois polychrome, du XVIème siècle (trouvé semble-t-il en mer). On
y trouve aussi deux candélabres en bois du XVIIIème siècle, attribués au
frère Florentin du Couvent des Jacobins. D'autres souvenirs de la vieille église
sont les bas-reliefs de la Cène et du Lavement des pieds, la Sainte Trinité en
albâtre (XVème siècle), quelques statues dont un curieux Saint Crépin coiffé d'un
tricorne, et les boiseries du buffet d'orgue. Les orgues datent
du XVIIIème siècle. Dans la petite chapelle
située derrière le chevet de Saint-Mathieu est conservée la statue de
Notre-Dame (XVème siècle), qu'abritait autrefois l'église collégiale de
Notre-Dame du Mur, fondée en 1295 par Jean II, duc de Bretagne (située
dans le cimetière et démolie en 1809). L'église
abrite aussi les statues anciennes de saint Mathieu, saint Tugdual, sainte
Anne et la sainte Vierge, sainte Marguerite. On y voit une dalle tumulaire aux
armes des seigneurs Goesbriand ;
Note 1 : VIERGE OUVRANTE DE NOTRE-DAME-DU-MUR. Une petite chapelle, bâtie derrière Saint-Mathieu, conserve une Vierge ouvrante en bois, provenant de l'ancienne église de ce nom, et d'un type iconographique assez répandu par ailleurs pour avoir provoqué récemment un travail d'ensemble. En Bretagne même, on peut en signaler d'autres exemples : à Bannalec (Finistère), à Guern et à Notre-Dame de Quelven (Morbihan). Celle-ci prend place, dans la classification de M. l'abbé Sarrête, au chapitre des Vierges triptyques, type de la Trinité. Les deux autres seraient du type de la Passion. La Vierge, assise, tient l'Enfant Jésus sur le bras, gauche. Les battants ouverts découvrent le groupe de la Trinité, tel qu'il était, usité aux XIIIème et XIVème siècles, — Dieu le Père tenant le Christ en croix et la colombe du Saint-Esprit volant de l'un à l'autre, — allusion possible à la confrérie de la Trinité, dont le siège avait été transféré dans l'église Notre-Dame-du-Mur. Sur le revers des panneaux ont été peintes les scènes de l'Annonciation, la Nativité, la Présentation au temple, la Flagellation, la Descente aux limbes et la Résurrection. Cette statue, que je ne crois pas antérieure au XVème siècle, était vénérée dans la principale église de la ville, bâtie contre le rempart, et dont il y a tout lieu de regretter la disparition. Fondée à la fin du XIIIème siècle, elle avait un magnifique clocher du XVème siècle, analogue à celui du Kreisker. Une toile peinte ex-voto, conservée à Saint-Mathieu, en donne quelque idée. D'après Piganiol, la tour carrée avait 125 pieds et la flèche octogonale 128, ce qui ferait 82 mètres, 5 mètres de plus que le Kreisker. Dubuisson-Aubenay la qualifie « l'une des plus hardies architectures de France ». Une déscription ancienne parle de galeries extérieures à l'église. Elles servirent probablement de modèle au premier architecte de Saint-Jean-du-Doigt. L'édifice, dégradé pendant la Révolution, fut abandonné par la municipalité, qui l'avait acheté en 1792 et le revendit en 1805. L'acquéreur démolit la nef. La tour, privée de point d'appui, s'écroula en 1806 (Alfred de la Barre de Nanteuil).
Voir aussi
" Histoire
de l'église Saint Mathieu de Morlaix
"
Voir aussi
" Description
de l'église Saint Mathieu de Morlaix
"
l'église
ou la chapelle des Dominicains ou Jacobins (XIIIème siècle), située dans la paroisse Saint-Melaine.
Les Jacobins arrivent à Morlaix en 1236, avec le soutien de l'évêque de
Tréguier, les dons du duc Pierre Mauclerc et de la duchesse Alix de
Thouars. En 1237-1738, est fondé le couvent des Dominicains (ou Jacobins).
Un marché est passé en 1238 entre Foucaud (ou Foucauld), bienfaiteur du couvent, et le
maçon Raoul de Lanmeur pour la construction de l'église fondée le 16 mai
1238, qui est consacrée en 1250 (le dimanche après l'octave des Saint
Apôtres 1250) par Mgr Hamon, évêque de Tréguier. En 1341-1342, lors de son passage à Morlaix, Charles de Blois fait
réparer le couvent qui avait été dévasté durant les guerres de
Succession (il fournit du bois pour refaire l'église et le dortoir). Le couvent est brûlé en 1344 et restauré, puis remanié au
début du XVème siècle. Hervé de Léon offre 1300 livres à cette même fin, et une bulle de
Grégoire XI de 1371 accorde des indulgences à ceux qui contribueraient à
l'achèvement des travaux. Le choeur, la maîtresse vitre et la magnifique rosace sont
construits aux frais de Sire Allain Minot. En 1430, Jean Validire,
confesseur de Jean V, ancien prieur du couvent promu évêque de Léon, fait
lambrisser à neuf l'église. Réformé en 1481 par des dominicains venus de Hollande, le couvent est restauré en
1522 après son incendie par les Anglais, puis en 1622. Entre
1470 et 1550, une chapelle privée formant faux-transept est bâtie au droit
des quatrième et cinquième travées du bas-côté. Le couvent, outre
qu'il reçut d'illustres visiteurs (la reine Anne en 1516, Marie Stuart en
1548), abrita en 1557 une tenue des Etats où étaient présents les ducs
d'Etampes, de Martigues et de Montpensier et servit de lieu de réunion aux Etats de Bretagne en 1772.
Saccagé en 1792, ses richesses sont alors dispersées (entre autres le grand-autel
bénit le 26 octobre 1624). Après la Révolution, l'église est recoupée par un plancher, le
rez-de-chaussée servant d'écurie, de halle aux grains, puis de marché
municipal. L'édifice est restauré en 1874. L'église actuel est de plan
rectangulaire et comprend une vaste nef avec bas-côté nord de neuf
travées. La nef est séparée de son collatéral par une rangée de huit
piles de plan octogonal du XIVème siècle et divisée ainsi en neuf
travées. Les grandes arcades sont en tiers-point et les chapiteaux sont
variés, certains sont ornés de feuillages. Toute la partie sud et les deux pignons remontent au XIIIème
siècle, à l'exception de la rose orientale (datée, semble-t-il, de
1420-1430). Les grandes arcades et la partie nord-ouest du bas-côté nord
datent du XIVème siècle. La partie Est du bas-côté nord et la rose
orientale datent du XVème siècle. Le portail nord date de la fin du XVème
siècle. La façade occidentale de la nef comporte un portail, formé d'un
arc en tiers-point : au-dessus est une large baie également en tiers-point,
dont le remplage est formé d'une rosace ornée de quadrilobes surmontant
trois arcs en tiers-point garnis de trilobes et d'un quadrilobe. A droite du
portail est un bénitier de granit sous un arc en accolade et qui date du
XVème siècle. L'étage abrite depuis 1885 le musée. Les bâtiments conventuels
ont été reconstruits dans la seconde moitié du XVIIème siècle. On y
trouve des peintures du XVIème au XXème siècle ;
Note 1bis : Fondé en 1238, le couvent des Jacobins de Morlaix est l’un des plus anciens établissements religieux de la ville. Son église est consacrée en 1250, puis restaurée et agrandie après un incendie en 1344. Certains résultats des fouilles menées dans l’église des Jacobins en 2023-2024, à Morlaix, sont riches d’enseignements sur l’histoire de la ville : 245 tombes, une trentaine de caveaux maçonnés, deux « pourrissoirs » ont été découverts pour un total d’au moins 345 squelettes. Un grand caveau maçonné a été identifié et correspondrait d’après les sources écrites à la tombe d’un des gouverneurs de Morlaix au XVIème siècle (Pierre de Boiséon). De rares pièces de monnaie et bijoux (bagues, bracelet) ont été identifiés, mais ce sont surtout des objets de dévotion religieuse qui accompagnent les défunts, comme des chapelets et des crucifix.
Voir Histoire
des Dominicains ou Jacobins à Morlaix
Voir Histoire
de l'église des Jacobins à Morlaix
l'église Notre-Dame de Ploujean (XI-XVème siècle), restaurée au XXème siècle. L'édifice actuel date de
plusieurs époques : la nef, avec ses arcades en plein cintre séparées par
de lourds piliers, date du XIème siècle ; le choeur, avec ses arcades
brisées reposant sur des piliers à chapiteaux, date du XVème siècle ; le
clocher Beaumanoir date de 1586. Précédée d'un clocher, la nef, de quatre
travées avec bas-côtés, est séparée par un arc diaphragme d'un choeur
de deux travées avec bas-côtés. Deux chapelles en ailes, peu
débordantes, forment un faux transept ; deux autres font saillies sur les
bas-côtés. Le clocher est reconstruit en 1586 (de type Beaumanoir) ainsi que le portail. Les orgues sont
du XVIIème siècle. Le baldaquin des fonts baptismaux date de 1660 et
porte l'inscription "Fait du temps de Jean Braouézecq et Jean
Prigent fabriques 1660" . L'église abrite une Vierge-Mère
(provenant de la chapelle du cimetière), une statue de saint Yves et un
Crucifix ancien ;
l'ancienne
église paroissiale de Coatserho, érigée par ordonnance épiscopale du 11
octobre 1948. Il s'agissait, à l'origine, d'un édifice provisoire de plan
rectangulaire construit en parpaings ;
la chapelle Sainte-Geneviève (1561)
en Ploujean. Commanditée par la famille de Kersulguen, la
chapelle est l'oeuvre de l'architecte morlaisien Michel Le Borgne.
L'édifice est en forme de "T" (Tau). Le clocher mur en "pi" possède trois
chambres de cloches : il est accosté d'une tourelle ronde d'escalier. Le
portail obturé est surmonté d'un fronton triangulaire blasonné. Deux
pilastres sculptés entourent ce qui fut une porte en plein cintre. Le
pavage porte la date de 1640. Le retable du maître-autel porte
l'inscription "Hervé Le Cotte Fabrique en charge Lan 1727".
Un chancel sépare la nef du choeur et porte l'inscription "Faict
faire par Ian Laviec lors Gouverneur e metre Guillaume K(er)delant Chapalain
de ceste chapelle 1639". Un banc seigneurial était jadis timbré
des armes de Michel de Kersulguen et de son épouse Philippe de
Lanloup, vivant en 1640. La chapelle abrite
les statues de sainte Geneviève, la Vierge-Mère et Pietà (transportées
au château de Kerozar) et un groupe de sainte Anne (cédé à Landerneau). On y
voyait jadis, au-dessus de la porte latérale, les armes de la famille Kersulguen et
leur devise "Lessez Dire" ;
la chapelle Notre-Dame de Grâces
en Suscinio (vers 1600). La chapelle, fondée par
Julien Belin et Françoise Coroller, est bénite le 19 mai 1661. Il s'agit,
en fait, d'un édifice de plan
rectangulaire de la fin du XVIème siècle, restauré en 1661. Il possède
un clocheton à dôme et un clocher provenant de Quimper et remonté au nord
près de l'angle Nord-Est. Au niveau de sa base, le clocher porte
l'inscription "Ce clocher provient de la chapelle
du couvent de la Retraite, rue des Reguaires de Quimper, il y fut édifié
en 1882 par maître Jean-Louis Le Naour. Démonté en 1933, il fut
transporté à Suscinio en 1938 et élevé ici au cours
des années 1947 et 1948 par François Stéphan Père et Fils et Jean-Pierre
Coat". Le clocher
mur possède un lanternon. La chapelle abrite les statues de sainte Anne, la
Vierge, la Vierge-Mère (faïence de Quimper), saint Bernard. On y trouvait
aussi jadis un tableau représentant saint Pierre en prison daté de 1656 et
signé de Du Pré-Noblet (peintre de Morlaix) et un ex-voto pour la
guérison de Françoise Belin ;
la
chapelle Sainte-Thérèse en Coatserho. Il s'agit d'une construction moderne
avec un clocher doté de haut-parleur, au nord ;
la
chapelle de Coat-Amour (1941). Il s'agit d'une chapelle privée ;
la
chapelle des Carmélites (1896-1897), située dans la paroisse
Saint-Melaine. Elle est édifiée sur les plans du chanoine
Abgrall et bénite en 1898. Elle est de forme rectangulaire avec choeur des
religieuses en aile du côté de l'Evangile et comprend quatre travées. Au
droit de la troisième travée, au sud, est une petite chapelle en aile, et
symétriquement, au nord, un confessionnal. L'édifice est
lambrissé et le clocher supporte une flèche. Les statues et les vitraux
sont de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. On y voit
une fontaine double à gauche de l'entrée ;
la
chapelle Notre-Dame du Mur (XIXème siècle). Il s'agit d'une petite
chapelle de plan rectangulaire construite dans l'ancien cimetière de
Saint-Mathieu en souvenir de l'ancienne collégiale et pour abriter la
statue Notre-Dame du Mur. Son clocher mur possède une
chambre de cloche. La chapelle est bénite le 8 septembre 1834. Elle abrite
une statue ouvrante de Notre-Dame du Mur du XVème siècle (restaurée en
1958) et une Sainte Trinité. On y voyait aussi jadis un ex-voto du XVIème
siècle, restauré par Victor Surel en 1913, représentant le sauvetage, par
l'intercession de la Vierge, d'un enfant entraîné dans le déversoir du
moulin de Queffleut ;
Voir aussi
" La statue de Notre-Dame du Mur
"
la
chapelle Notre-Dame de Pitié ou de Bon Secours en Trofeunteuniou ou
Trofeunteniou (1958). L'ancien édifice de plan rectangulaire et
chevet à pans datait de 1825. Détruite par les Allemands en 1940, la chapelle a été
reconstruite en 1950 ou 1958 sur des plans de M. Michel. Le clocher mur possède
une chambre de cloche. Le chevet a trois pans ;
la
chapelle du Coeur Immaculé de Marie en Keranroux (XVIIème siècle). Il
s'agit d'une chapelle néo-gothique privée ;
l'ossuaire
ou la chapelle Saint-Roch (XVI-XVIIème siècle) de Ploujean. Elle est sans clocher et située dans l'enclos
paroissial de Ploujean. A l'intérieur, se trouve une statue de sainte Marguerite debout sur un dragon ;
la
chapelle de l'Ecole Notre-Dame du Mur (paroisse de Saint-Mathieu). Il s'agit
d'un édifice de plan rectangulaire (sans clocher) construit en 1933 au
premier étage de l'établissement. On y voyait jadis une statue de la
Vierge-Mère ;
la
chapelle des Ursulines (1654 - 1661), située dans la paroisse Saint-Melaine.
Il s'agit de la chapelle du couvent des Ursulines
ou "Ar Gouent Nevez" (XVIIème siècle). Les Ursulines sont
fondées à Morlaix en 1640 par la famille Thépault de Tréfallégan. La chapelle,
dont la première pierre est posée le 14 juin 1654, est achevée en 1661.
Il s'agit d'un édifice qui comprend une nef rectangulaire avec deux
chapelles en ailes. Celle du côté de l'Evangile, alignée sur le chevet
droit, sert de choeur aux religieuses et celle du côté Epître, de plan
rectangulaire avec chevet à trois pans, n'est pas alignée sur le chevet.
L'édifice possède de nombreux tableaux anciens ;
Voir Histoire
des Ursulines à Morlaix
l'ancienne
chapelle Saint-Charles (1828), située dans la paroisse Saint-Melaine. Il
s'agit de la chapelle du cimetière actuel. L'édifice est de forme
rectangulaire avec pans coupés à l'ouest et à l'est. La chapelle abrite
les statues de saint Nicolas et de saint François d'Assise ;
les vestiges de la chapelle Notre-Dame des Fontaines (XVème
siècle) située jadis dans la paroisse de Saint-Melaine. Il ne
subsiste que le porche très remanié. On y voit deux portes
jumelées en plein cintre du XVIIème siècle supportant un tympan décoré
de lancettes tréflées et une rose de la fin du XIVème siècle.
A signaler qu'en 1390, l'évêque de Tréguier, Pierre Morelli, avait obtenu
du pape une bulle d'indulgences pour tous ceux qui contribueraient à
l'achèvement de la chapelle. En 1624, les Carmélites s'installèrent à
côté et construisirent une chapelle. " Cette chapelle, située au haut de la rue des
Fontaines, aurait existé dès le XIVème siècle. Un Coëtanlem la gratifia d'une
donation en 1407, ce qui contredit la date de 1424 généralement adoptée pour la
fondation. Un couvent de Carmélites s'y est établi au XVIIème siècle. Il n'en reste qu'un pignon, probablement
celui du croisillon nord, aménagé en fontaine. Au-dessus d'une double arcade
en plein cintre, un linteau mouluré et un arc de décharge surbaissé occupent
toute la largeur de la façade. Un fenestrage découpe dans le tympan ainsi formé
une balustrade de quatre-feuilles, surmontée d'arcades trilobées en échelons,
elles-mêmes surmontées de trèfles. Entre deux niches rectangulaires, l'écoinçon
du pignon est percé d'une rose dont le remplage est obtenu par le tracé
géométrique suivant : les côtés prolongés d'un hexagone régulier étoilé
recoupent, autour d'un compartiment central ; six autres compartiments égaux où
s'inscrit une rose à six lobes. Des réseaux comparables, développement d'une
étoile centrale, se voient par exemple au croisillon nord de la cathédrale de
Meaux et die Saint-Germain d'Auxerre. Ces baies, aujourd'hui murées, sont
encadrées de cordons toriques, Etant-donné l'archaïsme de la région, elles ne
datent probablement que du commencement du XVème siècle. L'ensemble rappelle
de fort près un remplage aveugle de King’s college chapel à Cambridge (Cf.
Bond's : Gothic architecture in
England, p. 473) ". (Alfred de la Barre de Nanteuil) ;
les
ruines de l'ancienne chapelle Notre-Dame de la Clarté (près de Keranroux, en
Ploujean). Un écusson portait les armes d'Alain de La Forest et d'Anne Toupin, sa
compagne, sieur et dame de Keranroux en 1534, père et mère d'Yves de La
Forest, bailli de Morlaix vers 1550. On y trouvait aussi jadis le tombeau avec
statue couchée de Gilles de Lanoé ou La Noe, sieur de Couespeur
(provenant de l'église de Plounez, près de Paimpol). Ce gisant qui date du
XVIIème siècle est l'oeuvre du sculpteur Roland Doré et se trouve
aujourd'hui près de la nouvelle chapelle. En effet, outre celle dédiée à
Notre-Dame de la Clarté, Keranroux possède une chapelle bien plus récente
à quelques mètres à l'Est du château actuel. Ornée de gargouilles
rapportées, elle a été édifiée de 1839 à 1843 par Marie de la Fruglaye ;
l'ancienne
Collégiale Notre-Dame du Mur, aujourd'hui détruite. C'était l'église du
château de Morlaix (paroisse de Saint-Mathieu). L'ancienne
église Notre-Dame du Mur est fondée en 1295 par Jean II, duc de
Bretagne de 1286 à 1305, dans l'enceinte du château de la ville de Morlaix
("dicta ecclesia Domina Maria de Muro fuit fundata ab antiquis Britanniae ducibus pro suo domusque sua servitio intra castelli Montis relaxi
muros"). C'est donc à cette circonstance que cette chapelle doit
son nom du Mur. Le pape Innocent XI (1676-1689), dans la bulle par laquelle
il reconnaît à Notre-Dame-du-Mur le titre de collégiale, constate non
sans amertume que les actes primordiaux de la fondation ducale aussi bien
que la bulle pontificale qui l'a confirmée ont péri, soit par l'incendie
de la chambre des comptes de Nantes, soit par suite des incursions des
Anglais sur les côtes de Bretagne, et tout spécialement à Morlaix, soit
par l'incendie du bullaire lui-même ("Plurimi Britanniae loci ab
Anglis miserandum in modum saepius fuerunt devastati, ipsaque rationum
camera regia in urbe Nanetensi, ubi et arca actorum ejusdem provinciae, fuit
combusta... ipse Mons relaxus ab eisdem anglis plura expertus fuit incindia
in quibus fere omnia loci acta et instrumenta certum fecere naufragium et
verisimile est erectionis bullam quae nec in bullario etiam incendiato
reperitur, perisse in tam communi excidio" - Archives du
département du Finistère, G. 185). La fondation est faite en 1295 pour 8
chapelains auxquels est assurée une rente de "200 livres monnoye ou
240 livres tournois", équivalent à cette époque à une somme de
24 000 livres (s'il faut s'en tenir à l'estimation des chanoines du Mur
dans un mémoire de 1752 (R. G. 486). La pose de la première pierre de la
chapelle de Notre-Dame du Mur se célèbre solennellement le jour de
l'Assomption, 15 août 1295, comme nous l'apprend Albert Le Grand, en
présence de Mgr Geffroy Tournemine, évêque de Tréguier, Guillaume de La
Roche-Tanguy, évêque de Rennes, Henri (de Calestrie), évêque de Nantes
(originaire du diocèse de Tréguier), Thébaud de Maréac (de Pouancé),
évêque de Dol, et Guillaume de Kersauzon, évêque de Léon. En même temps le duc Jean, qui mourut à Lyon écrasé
par la chute d'une muraille le jour même de l'entrée du pape Clément V en
cette ville ("Lugduni occubuit sub cujusdam parietis casu in
ingressu Clementis papae felicis memoriae"), transfère dans cette
chapelle la confrérie de la Trinité pour les fabricants et marchands de
toile, déjà établie dans l'église priorale de Saint-Mathieu, et dès
lors une partie des revenus de cette confrérie est affectée à l'entretien
des chapelains et à l'augmentation du service divin dans la chapelle du
Mur. Dans une supplique au Parlement, le prévot de Notre-Dame-de-Mur
déclare en effet en 1680 "que la dite confrérie de la Trinité fut
établie par les vicomtes de Léon, dès 1110 ans, et depuis par les ducs de
Bretagne en l'église de Notre-Dame-de-Mur (en 1295) pour le bien du
commerce, avec pouvoir de nommer tous les ans trois abbés experts en l'art
de texier pour faire les visites des toiles qui se débitent au dit
Morlaix". Les abbés élus par la confrérie ont un rôle important
à exercer, pour maintenir la bonne qualité des toiles qui se vendent au
marché de Morlaix : ils doivent examiner si elles sont confectionnées dans
les conditions de largeur et de quantité de fils exigées par les
règlements. Pour cela, ils en font la visite et prélèvent, au profit de
la confrérie de la Trinité, 2 sols sur chaque pièce de cent aulnes, la
ville de Morlaix y fait ensuite apposer un sceau qui est la consécration de
sa bonne qualité. Ce droit de visite est non seulement pour les confrères
une sauvegarde des intérêts de leur commerce, mais aussi une source de
revenus pour l'entretien de la confrérie, de sa chapelle de la Trinité et
même de l'église de Notre-Dame du Mur elle-même. Les abus, qui
risquaient d'entraîner la dépréciation des toiles de Morlaix à
l'étranger, sont punis : "le 13 mars 1645 a lieu la visite des
toillés, et plusieurs pièces sont reconnues défectueuses et les
délinquants sont condamnés, scavoir : Hervé Le Maudir, de Landiviziau, à
4 livres de cire ou 4 livres d'argent, - Jean Guillerme, de Plouegar, à 4
livres de cire, - François Pouliquen, de Guimilliau, à 12 livres de cire,
- Ollivier Caroff, de Sizun, à 6 livres de cire, - Tanguy Pouliquen, de
Guimilliau, à 9 livres de cire, - Jacques Minossec, à 7 livres 1/2 de
cire, - Yves Le Louen, de Sizun, à 4 livres de cire, - Ollivier Inisan, de
Plousidy, à 15 livres de cire, - Yves Le Stang, de Plousidy, à 11 livres
de cire, - Jean Hergouac'h, de Plousidy, à 6 livres de cire, - Amice Pichon,
de Guimilliau, à 5 livres de cire, - Yves Kerboul, de Plounéventer, à 13
livres de cire. Plusieurs autres propriétaires de pièces de toilles sont
également condamnés à des amendes analogues, mais ils sont encore
inconnus ne s'étant pas présentés pour réclamer leur bien". L'édifice
de Notre-Dame du Mur n'est achevé qu'après plus d'un siècle et demi de
travail. Albert Le Grand nous apprend que c'est "frère Even
Begaignon, de l'ordre des frères prêcheurs du couvent de Morlaix, devenu
en 1360 évêque de Tréguier, qui officia à la position de a première
pierre du magnifique portail de l'église collégiale de Notre-Dame-le-Meur,
où le duc Jean IV, assisté de plusieurs princes, barons et seigneurs, mit
la première pierre le jours de l'Assomption Notre-Dame l'an 1366"
(15 août 1366). La tour était achevée jusqu'à la plate-forme en
1372 et la construction de la flèche (de 80 mètres au-dessus du sol) est
commencée en 1426. C'est seulement en 1431 que sur des instances
du duc Jean V, les huit chapelains sont réunis sous la présidence d'un
prévost pour former un véritable collège "si bien que cette
église qui n'était qu'une simple chapelle fut érigée dès lors en sainte
chapelle et église collégiale" ("Instante Joanne Ve, octo
capellanos addito, sub nomine prepositi, capite eos in collegium rite
erectos esse, sic que prefata ecclesia qua prius vocabatur capella postmodum
erecta est in sanctam capellam, ecclesiamque collegiatam" - Bulle
d'Innocent XI ). Cette érection en collégiale est faite par le
R. P. abbé de Daoulas, Etienne Petit, qui reçoit à cet effet une
délégation spéciale d'Eugène IV ("Loc. cit. prebende dicti
collegii ... erectae sunt per Rev. patrem Stephanum monasterii B. M. de
Daoulas abbatem ad hoc delegatum a predecessore nostro felicis recorationis
Eugenio IVe (1431-1447)"). L'édifice est consacré le 25 avril 1468 par Mgr
Christophe du Chastel, de la maison du Chastel Tremazan, en Léon. Pour
répondre à la pieuse intention du fondateur qui est d'assurer le service
divin dans la chapelle de son château de Morlaix, la collégiale est
composée "d'un premier dignitaire nommé prévost, de huit
chanoines, d'un diacre et d'un sous diacre d'office, d'un sacriste, de deux
suppôts ou chantres, d'un maître de psalette, de quatre enfants de choeur,
d'un organiste et d'un bedeau". A noter que c'est la duchesse Anne
qui, par acte du 4 octobre 1504, confirmant la fondation de
Notre-Dame-du-Mur, porte à quatre le nombre des enfants de choeur qui
jusqu'à cette époque n'avaient été que de deux. L'érection en collégiale de Notre-Dame-du-Mur (1431) donne l'occasion aux
chapelains de prétendre à la préséance dans les processions et
cérémonies de la ville, préséance qui jusqu'alors paraît avoir
appartenu aux religieux de Saint-Dominique, des contestations s'élèvent à
ce propos entre les frères prêcheurs et les chanoines du Mur, et
nécessitent l'intervention de l'évêque de Tréguier, Jean de Coatkis qui,
par une ordonnance du 7 mars 1454 (ancien style), concilie les deux partis
en prescrivant qu'à la suite de toutes les autres croix marcheront de front
les deux croix des frères prêcheurs et des chanoines du Mur, celle-ci à
droite, celle-là à gauche ("Quod de cetero in processionibus et
aliis cleri congregationibus solemnibus crux capella B. M. de
Muro et crux religiosorum O. predicatorum simul ac pariet incedant, una
earum aliam non precedente, seu etiam subsequente, sic quod et ineedat crux
dicta capella o dextra, illa vero crux dictoru religiosorum bajuletur a
sinistra, quacumque alia cruce casdem ambas cruces in processionibus
predictis more solito precedentibus" - Archives
départementales T. G. 500). Mais la collégiale du Mur ne tarde
pas à établir sa prépondérance sur toutes les églises de la ville de
Morlaix, ses prétentions vont même jusqu'à vouloir présider, non
seulement lors des processions générales, mais encore aux enterrements. En
1540, maître Léonard Fabri, vicaire perpétuel du recteur de
Saint-Mathieu, veut s'élever contre une pareille prétention, et obtient le
15 février 1541, de l'évêché de Tréguier, une ordonnance favorable à
sa cause ainsi conçue : "Nous, vicaire général de révérend P. en
Dieu, Louis, par la miséricorde de Dieu cardinal de Bourbon, du titre
presbytéral de Sainte-Sabine et évêque de Tréguier,
ordonnons à tous les chapelains, prêtres ou curés de ne se mêler ni
directement, ni indirectement de l'administration des sacrements aux
paroissiens de Saint-Mathieu au préjudice de maître Léonard Fabri,
vicaire perpétuel et recteur de cette paroisse, sans son expres
consentement, leur défendons de conduire à la chapelle de Notre-Dame du
Mur aucun cadavre ou d'y célébrer ses obsèques ou même des services sans
que le dit vicaire ou son suppléant ne soient convoqués ; défendons
pareillement aux chapelains de Notre-Dame du Mur, d'empêcher le vicaire de
Saint-Mathieu de faire porter aux enterrements la croix de son église,
élevée sur sa hampe, devant le cadavre, comme aussi il leur est interdit
de troubler et de molester le dit vicaire dans la perception des fruits et
émoluments qui lui appartiennent comme recteur de la dite paroisse, sous
peine de suspense pendant trois jours et de 100 livres d'amende, à moins
qu'ils n'apportent devant nous, vendredi prochain, de justes moyens
d'opposition à notre présente sentence - Donnée à Tréguier, le 15
février 1541". L'opposition ne se fait
pas attendre, car le 23 février 1541, nous voyons "Philippe Crémeur,
comme procureur des nobles bourgeois de Morlaix, appeler comme d'abus de
cette sentence à la cour de Parlement de ce pays et duché". Le 23
novembre 1543, une enquête est dressée "contre les violences et
troubles scandaleux que causait Messire Léonard Fabri, tant aux processions
qu'aux enterrements, au sujet de la marche et préséance", en
conséquence le vicaire de Saint-Mathieu est décrété de prise de corps,
mais élargi le 21 janvier 1543 (1544, nouveau système) sous le
cautionnement des bourgeois de Morlaix : Jean Langlois, Guillaume du Plessix,
Vincent Quintin et Pierre Le Diouguel qui se portent caution de 200 écus
d'or sol et promettent de rendre et représenter et trouver M. Léonard
Fabri, et "d'iceluy répondre devant Vincent Kerleo, official".
Les violences du vicaire de Saint-Mathieu nuisent sans doute à la bonté de
sa cause, car la nouvelle sentence de l'évêché de Tréguier, le 2
décembre 1543, qui règle l'ordre des préséances aux processions et
enterrements, est beaucoup moins favorable au vicaire de Saint-Mathieu que
celle du 15 février 1541. A noter qu'avant la construction d'un Hôtel de
Ville, c'est à Notre-Dame du Mur que se réunissent les bourgeois pour
délibérer sur les affaires de la ville de Morlaix. C'est ainsi qu'en 1570
(G. 185), l'assemblée de la municipalité se tient "au lieu dit l'oeupore
du Mur" (porche donnant sur le perron de l'église). C'est à
Notre-Dame du Mur que se chantent les Te Deum d'usage lors des
réjouissances publiques (le 20 août 1548, par exemple, lors de son passage
à Morlaix, Marie Stuart assiste au Te Deum chanté en l'église de
Notre-Dame du Mur). Cette église sert de temple de la Raison sous la Révolution puis
est vendue en 1805 à un sieur Mahé qui démolit la nef. La tour seule est conservée, mais s'écroule le 28 mars 1806.
C'était le dernier morceau de ce magnifique bâtiment élevé par la
piété des ducs de Bretagne ;
Voir Notice
sur Notre-Dame du Mur, patronne de Morlaix
Note 2 : PRÉVÔTS DE LA COLLÉGIALE. 1463. Even Le Maguet. — 1484. Rodolphe Dyon. — 1486. Pierre de Penhoat, archidiacre de Plougastel. — 1491, 1499, 1504. Guillaume Le Guicaznou, chanoine de Tréguier. — 1506, 1526. Richard Henry, recteur de Garlan, mort en 1529. — 1530, 1533, 1534, 1538. Tanguy Le Barbu, recteur de Saint-Martin, Morlaix. — 1543. Charles Pommerot, recteur de Plouézoc'h. — 1544, 1548, 1561. Alain Pinart. — 1577, 1588, 1592. Thomas Perrot. — 1589, 1594. Nicolas de La Boessière, archidiacre de Plougastel. — 1596, 1598, 1609. François Le Levier, recteur de Ploujean. — 1609, 1640. Pierre de Calloet, seigneur de Troffos, vicaire général de Tréguier. — 1642, 1671. Yves de Calloet, chanoine de Tréguier. — 1686, 1702. René Oriot de la Ville-basse. — 1709. Hyacinthe de Calloet, prieur de Montfort. — 1715. Jacques-René de Calloet de Lannidy. — 1740. Georges-Yves de Kerret, prieur de Saint-Matthieu de Morlaix. — 1749. Guillaume Le Marrant, sieur du Val. — 1750. Pierre Le Franc des Fontaines, vicaire général de Tréguier. — 1760, 1784. Laurent du Boudin deTromelin. — 1785. Dillet de Penanprat, vicaire général de Léon, mort en 1788. — 1789. Le Forestier, nommé en 1789, refuse. — Jean-Vincent Le Bahezre de Lanlay.
Note 3 : Le premier organiste dont nous trouvons mention sur les registres est le sieur Tanguy Guéguen, prêtre chanoine de la collégiale (1592-1626) : il reçoit par an 36 livres de Gage. En 1574, Guillaume Le Lay, chanoine, cumule les fonctions de doyen de la collégiale et de maître de la psalette. Le 15 décembre 1644, nous remarquons au registre des délibérations "que Me Pierre Deucaff, musicien, demande 12 écus pour enseigner les enfants de choeur et 8 écus de distribution parce qu'il assistera au choeur en habit, en attendant que le lui faire la grâce d'être admis aux ordres sacrés". En 1644, René Cantin, organiste de Saint-Mathieu, de Morlaix, prête son concours à la collégiale et se qualifie de joueur de basse à Notre-Dame du Mur. Le 31 janvier de la même année 1644, le registre des délibérations nous montre quelle importance on attachait à la bonne exécution des offices : "Est ordonné que pour l'exercice des musiciens du collège (de la collégiale) l'on fera, tous les jeudis incontinent après vêpres, concert, où l'on chantera ce qui se devra dire le dimanche suivant, comme aussi la veille des grandes fêtes on fera de même, et celui qui y manquera perdra le gain de toute la journée.... ". Au mois d'octobre 1649, Jean Pehirin, prêtre de Quimper, est reçu chanoine de Notre-Dame du Mur en considération "de sa bonne voix et capacité pour le chant et la musique, ayant déjà servi en qualité de musicien au Chapitre de Vannes, à la place de Guillaume Moalic". La collégiale avait depuis longtemps des orgues, mais au milieu du XVIIème siècle, elles sont hors d'usage, aussi la communauté de ville qui nomme les procureurs du temporel de Notre-Dame du Mur, délibérant en 1656 "sur la représentation des dits procureurs sur le défaut d'orgue à Notre-Dame", demande "qu'on fasse payer 35 sous par chaque son de cloche pour les morts, vote 600 livres pour l'achat d'une paire d'orgues, et que le marché soit fait avec Harisson. On placera les orgues devant la grande vitre en bas de l'église et la chambre des soufflets sera au-dessus du reliquaire qui est dans l'oeuvre de l'église" (G. 187). Les orgues de 1656 sont réparées en 1682 (G. 189) par Michel Madé, facteur d'orgues, mais non sans provoquer les plaintes de sieur Dizeul, doyen du Mur, qui avait pris cette restauration à sa charge, comme on le voit par son testament daté du 19 novembre 1695, dans lequel nous lisons (G. 185) : "Déclare avoir passé acte avec les habitants de Morlaix par lequel il laisse 600 livres pour la réfection qu'il a fait faire des orgues du Mur, à condition que la fabrice fera dire à perpétuité un service à chant les premiers lundis de chaque mois sur l'autel de la Confrérie du Saint-Esprit pour quoy elle paiera 30 sols au chapitre par service". Par testament du 18 septembre 1722, le sieur François Coroller déclare "fonder en l'église de Notre-Dame du Mur la subsistance d'un chantre qui puisse dans les offices qui s'y disent, rendre tous les jours à perpétuité des actions de grâce à Dieu pour tous les biens que j'ai reçus de lui, pour attirer sa bénédiction sur ma famille et pour cet effet je donne 3 000 livres à placer ; entendant que le chantre que je fonde soit d'augmentation sur le nombre de chantres que le dit chapitre pourra et devra avoir" (G. 185). Au XVIIème siècle, la ville de Morlaix possède sa musique municipale, car le 15 juin 1654, lors de la bénédiction de la première chapelle des Ursulines "les religieuses étant au choeur chantèrent le Te Deum et la musique de la ville répondait alternativement".
Note 4 : Lors de l'invasion des Anglais qui saccagent Morlaix en 1522 et brûlent les titres de la collégiale, Albert Le Grand remarque "que deux seules personnes se mirent en défense (une servante, dont il raconte l'histoire) et le recteur de Ploujean, chapelain de Notre-Dame le Meur, lequel ayant levé le pont de la porte de Notre-Dame monta dans la tour d'où à coup de mousquet il versa en poudre plusieurs des échauffés, mais enfin il fut miré et tiré". Pendant la Ligue, la tour et le clocher de Notre-Dame du Mur sont sur le point d'être détruits, car, comme nous le raconte Albert Le Grand, le maréchal d'Aumont s'étant emparé de Morlaix le 25 août 1594, pour réduire le château que tenaient encore les ligueurs, établit une batterie sur la plateforme de la tour de Saint-Mathieu, non encore achevée, et une autre batterie, encore plus voisine du château, "en la haute guérite de Notre-Dame du Mur, d'où dès le samedi 27 août les mousquetaires incommodèrent extrêmement les assiégés du château, car aucun n'osait se montrer sur les remparts et bastions qui ne fut miré et tiré ; pour se tirer cette épine du pied, le dimanche 28 août, ils (les ligueurs assiégés) pointèrent leur canon contre cette tour et la battirent tout le jour de quatre canons foudroyants les tourelles et guérites et ébranlant bien fort l'aiguille, ce que voyant les habitants et craignant la ruine de la dite tour et de l'église, ils prièrent Mr d'Aumont de faire changer cette batterie, ce qui fut fait". Nous trouvons aussi mention de cet événement dans les comptes de Notre-Dame du Mur (G. 186) : "Au mois d'août 1594 en fit une tente de toile d'étoupe en l'environ de ladite église pour couvrir les gens de peur d'être vus des gens de guerre de M. le maréchal d'Aumont, qui approchait de la ville de Morlaix, coût 38 sols". Le comptable ajoute : "Il est à noter qu'au mois d'août 1594, M. le maréchal d'Aumont entra à Morlaix pour le Roy, dont les gens de guerre du parti de l'union, qui étaient dans le château, tirèrent des coups de canon contre l'église et la ruinèrent, occasion qu'il fallut faire plusieurs frais. Et d'autant que les comptables auroient été avertis que M. l'évêque de Tréguier étoit en délibération de faire déclarer l'église du Mur interdite à cause du sang qui en avait été infusé durant ces derniers troubles, ils assemblèrent MM. de Plogastel, Ploujean, Plougonven, M. Yves Larcher et autres pour délibérer ce qui restait faire, auxquels donnèrent à dîner qui coûta 42 sols 6 deniers". Voici une liste non exhaustive des prévôts de Notre-Dame du Mur : Pierre de Penhoat, archidiacre de Plougastel (en 1486), Guillaume de Guizconou, chanoine de Tréguier (en 1504), Richard Henry, recteur de Garlan (en 1506), Tanguy Le Barbu, recteur de Saint-Martin (en 1533), Charles Pommerot, recteur de Plouëzol (en 1543), Nicolas de La Bouessière, principal et archidiacre de Plougastel (en 1594), François Le Levier, prêtre et recteur de Ploujan (en 1598), Pierre de Calloët de Trofos, grand archidiacre et vicaire général de Tréguier (en 1609), Yves de Calloët, chanoine de Tréguier (en 1642), René Oriot, aîné de la maison, riche de 4 000 livres de rente de patrimoine (en 1686), Hyacinthe de Calloët, prieur de Montfort (en 1709), Jacques René de Calloët (en 1715), Georges Yves de Kerret, prévôt-prieur de Saint-Mathieu et nommé par le Roi au prieuré de Saint-Martin (en 1740), Guillaume Duval Le Marant, recteur de Pleumeur-Gautier (Plemeurgautier), nommé par le Roi à la prévoté (en 1749), Pierre Guillaume Le Franc des Fontaines, vicaire général de Tréguier (en 1750).
Note 5 : RUINE DE LA COLLÉGIALE ET CHUTE DE LA TOUR DU MUR. La Révolution trouvait dix ecclésiastiques à la Collégiale du Mur : Jean-Vincent Le Bahezre, prévôt, 48 ans, Jean Moroy, doyen 70 ans, André Barbanson, sous-doyen, 56 ans, Duparc de Locmaria, 30 ans, François-Marie Sermensom, 34 ans, Noël Durascoët, 42 ans, Louis-Marie Counan, syndic, 36 ans, Jean-Marie Pitot Duhalles, chanoine, 21 ans, Félix Le Gac de Lansalut, 15 ans, Jean-Marie Le Vey, prêtre sacriste, 36 ans [Note : Déclaration fournie le 20 Février 1790 par le Chapitre du Mur au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale (Bibliothèque Municipale de Morlaix, Archives GG)]. Le 14 Juillet 1790, le prévôt, à l’occasion de la fête de la Fédération, célébra la messe sur la place de la mairie (Stéphan, Notre-Dame du Mur, p. 166). Le 22 Octobre, la municipalité notifia aux chanoines avis de leur suppression. Dès lors ils cessèrent leurs fonctions et se retirèrent (Pérennès... Les prêtres du diocèse de Quimper morts pour la Foi ou déportés pendant la Révolution, I, p. 494). Vincent Le Bahezre devient recteur de Ploujean (Bibliothèque municipale de Morlaix. Archives GG) et refuse le serment à la Constitution civile du clergé. Counan du Jardin se fait précepteur à Morlaix. Lui aussi refuse le serment schismatique. Il reste précepteur à Morlaix, qu’il quittera le 18 Juillet 1791, pour se rendre dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). Arrêté à Plaintel le 31 Janvier 1794, il sera exécuté le même jour à Saint-Brieuc (Pérennès..., op. cit., pp. 491-520). Ayant refusé le serment, Le Gac de Lansalut se retira dans sa famille à Châteaulin. Il y fut arrêté le 11 Octobre 1793 et transféré à Carhaix, où il resta jusqu’à son élargissement (23 Pluviôse an III, 11 Février 1795) (Archives départementales). Promu au sacerdoce en 1799, il devint, dix ans plus tard, recteur de Garlan. Le carême fut encore prêché à l’église du Mur en 1791, par le Père Saillard, dominicain de Morlaix, que la municipalité avait chargé de cet office. Nommé curé constitutionnel de Morlaix le 27 Mars 1791, M. Derrien fut installé le 3 Avril dans l’église du Mur, mise à sa disposition et le 2 Novembre 1792 il signera aux registres « curé de Notre-Dame ». Le 13 Août 1791 le district de Morlaix écrit à la municipalité qu’il serait prudent d’ouvrir l’église du Mur le 15 Août et de la faire visiter par la procession (Archives de la Bibliothèque Municipale de Morlaix, GG). Vers la fin d'Avril 1792, l’église fut mise en vente et achetée par la municipalité, qui ne la mit à la disposition des prêtres conformistes qu’en Décembre 1793. Sous la Terreur elle devint successivement Temple de la Raison et Temple de l'Etre Suprême. En 1803 l’église menace ruine. Le maire le fait constater, et le Conseil, croyant n’avoir pas les ressources voulues, refuse les réparations. Le 11 Février 1804, la municipalité décida la démolition de l’église, tout en remarquant qu’il serait avantageux de conserver la tour. En suite de cette délibération, l’édifice fut vendu, le 17 Juin 1805, à M. Mahé, qui fit abattre l’église... Privé de l’appui de ses arcades et de ses murs, le clocher menaça bientôt ruine. Le 28 Mars 1806, dans la matinée des pierres se détachèrent du clocher et du portail. Avisées du fait, les autorités constatèrent vers midi qu’il y avait danger imminent. Le maire en prévint aussitôt ses concitoyens et donna l’ordre de déménager aux habitants de la rue des Nobles depuis l’entrée du Pavé jusqu’à la venelle des Halles. A une heure huit minutes un épouvantable fracas se fit entendre, provoqué par la chute de la tour. On retira des décombres un vieux cordonnier et un enfant tous deux écrasés, et sept personnes vivantes (Archives de la Bibliothèque Municipale de Morlaix). Ainsi tomba cette église ducale et royale qui pendant des siècles avait été l'église-mère de la ville de Morlaix. Sauvée pendant la Révolution par une pieuse Morlaisienne, la vieille statue de Notre Dame du Mur, après diverses pérégrinations, fut reçue en 1836 par la petite chapelle de Notre-Dame du Mur, bâtie pour l’abriter. Cette chapelle est située au fond de l’ancien cimetière paroissial de Saint-Matthieu. Elle fut bénite le 8 Septembre 1834 (Stephan, Notice sur Notre-Dame du Mur, pp. 181-203) (Archives de l'Evêché).
Voir Origines, importance et revenus de la collégiale Notre-Dame-du-Mur
Voir Psalette de la collégiale de Notre-Dame-du-Mur
Voir Description de l'ancienne église Notre-Dame-du-Mur
Voir L'église royale collégiale de Notre-Dame-du-Mur (prévôts, fabriciens, prédicateurs, ..)
Voir La Collégiale de Notre-Dame-du-Mur : Recrutement des Chanoines et du personnel
Voir Le Service Divin de la collégiale de Notre-Dame-du-Mur
Voir Les Statuts de la collégiale de Notre-Dame-du-Mur et la répression des abus
Voir Le Temporel de la collégiale de Notre-Dame-du-Mur
Voir Les Conflits de la collégiale de Notre-Dame-du-Mur
Voir Prééminences de l'église royale collégiale de Notre-Dame-du-Mur
Voir L'église Notre-Dame-du-Mur pendant la Révolution et sa destruction
l'ancienne
chapelle Saint-Efflam. Il s'agit de l'ancienne chapelle de l'Hôtel-Dieu. De
plan rectangulaire, elle comprenait une nef de cinq travées avec
bas-côtés et tribune sur la première travée. L'ancien Hôtel-Dieu,
situé à l'emplacement de la place de Viarmes ayant été détruit en 1731
par un incendie, est transporté à l'emplacement actuel. La chapelle avait
été reconstruite vers 1830 au premier étage de l'Etablissement. La
chapelle abritait jadis les statues de Notre-Dame de Délivrance (Vierge
Noire), saint Efflam, saint Thomas de Villeneuve ;
les
anciennes chapelles de la paroisse de Ploujean, aujourd'hui détruites ou disparues :
la chapelle Sainte-Barbe (ancienne chapelle privée du château de Kergariou),
la chapelle Notre-Dame (située jadis dans le cimetière de Ploujean et
détruite en 1809), la chapelle de Saint-Kirio ou Saint-Quirio ;
les
anciennes chapelles de la paroisse de Coatserho, aujourd'hui détruites ou disparues : la
chapelle Saint-Sébastien (située jadis à Troudousten et détruite pendant
la Révolution), la chapelle des Capucins (dédiée le 2 août 1618 par
l'évêque de Tréguier Pierre Cornulier et détruite vers 1838) ;
les
anciennes chapelles de la paroisse de Saint-Mathieu, aujourd'hui détruites
ou disparues : la chapelle Saint-Avertin (située jadis au cimetière de
Saint-Mathieu), la chapelle Sainte-Marguerite (dédiée le 28 octobre 1624.
Il s'agit d'un ossuaire édifié sur les plans (datés du 16 juin 1620) de
Guyon Feulon), la chapelle Saint-Jacques (réparée en 1639 puis en 1705 et
en ruines en 1747), la chapelle de la Prison (dédiée jadis à saint
Antoine) ;
les
anciennes chapelles de la paroisse de Saint-Melaine, aujourd'hui détruites
ou disparues : la chapelle Saint-Nicolas (située jadis dans l'ancien
cimetière et détruite en 1790), la chapelle de la Madeleine (détruite en
1798. Une maladrerie y existait au XVème siècle), la chapelle de
Sainte-Véronique (démolie en 1629), la chapelle Sainte-Marthe (détruite
avant la Révolution), la chapelle des Calvairiennes (détruite en 1862), la
chapelle de Feunteunic-al-Lez (disparue au XIXème siècle) ;
les
anciennes chapelles de la paroisse de Saint-Martin, aujourd'hui détruites
ou disparues : la chapelle Sainte-Marguerite, la chapelle de la Madeleine,
la chapelle Sainte-Catherine, la chapelle Saint-Louis (ancienne chapelle
privée du manoir de Kerserho), la chapelle Saint-Augustin (située jadis à
Portzmeur et disparue au XIXème siècle), la chapelle Notre-Dame de Lourdes
(bénite le 21 décembre 1874 et détruite en 1913), la chapelle de Logmogan ;
la croix de Kerbaul (moyen âge) ;
d'autres
croix ou vestiges de croix : les deux croix Carmel (1864 et 1866),
Saint-Mathieu (1949), Saint-Melaine (1899), la croix du cimetière
Saint-Charles (XVème siècle), Tourellou ou Coat-Amour (XIXème siècle),
la croix de l'église de Ploujean (XIXème siècle), la croix du cimetière
de Ploujean (vers 1920), Ploujean (XIXème siècle), Pen-an-Traon en
Ploujean (XIXème siècle), Sainte-Geneviève en Ploujean (XVIème siècle),
Tréfeunteuniou en Ploujean (XIXème siècle), la croix située sur
la vieille route de Lanmeur en Ploujean (XVIème siècle). A signaler aussi
les nombreuses croix aujourd'hui disparues : Le Créou (1338), croix des
religieuses du Calvaire (1626), croix Notre-Dame de Lorette, croix de
mission des Capucins (1785), croix de l'église Saint-Jacques (près des
Halles), croix du cimetière Sainte-Marthe, croix à la lanterne (rue des
Fontaines), croix de l'ancien cimetière Saint-Mathieu (1826), croix de
l'ancien hôpital (1805), croix du presbytère Saint-Mathieu ;
le
château du Taureau (XVI-XVIIème siècle), situé aujourd'hui sur la
commune de Plouézoch. Après la mise à sac de Morlaix par les Anglais en
1522, il est décidé de construire en 1542 un fort sur l'îlot du Taureau.
Ce premier fort comporte une enceinte de 6,50 mètres de haut. Dès le 3
juillet 1544, le gouverneur en est proposé au capitaine Guillaume de
Kermellec avec sous ses ordres 30 hommes bien armés, une trompette et un
aumônier, en raison "des dangers et périls qui sont éminents
puisqu'il y a bruit que les ennemis du Roi menacent de faire descente en ce
pays même en ce quartier de Morlaix". Il s'agit d'un fort-frontière,
propriété d'une ville (Morlaix) qui en a assuré le financement de 6000
livres. Il le demeurera jusqu'à ce que Louis XIV le lui enlève en 1660. En
effet, le 22 février 1660, le capitaine Saint Jean Beaucorps (officier des
gardes) et le lieutenant Delanoë (ou de La Noë) en prennent possession "au nom du Roy". Vauban
(commissaire général des fortifications) va se charger de le moderniser et
les travaux vont s'étaler sur 45 ans jusqu'au début du XVIIème siècle.
C'est en fait à un membre de l'équipe de Vauban, Mr. de Garengeau, que
l'on doit l'aspect définitif de l'ouvrage. Cette forteresse est utilisée
comme prison ou centre d'internement dès 1720/1730. On mentionne en 1757,
les noms de plusieurs pensionnaires : Butavel interné le 26 juin 1743
(atteint de folie), le vicomte de Réals interné le 30 juillet 1743 (a
voulu contracter un mariage déshonorant), de Lésormel interné en 1747
(atteint de folie), Bodichon interné le 25 septembre 1754, Louis-René de
Caradeuc de La Chalotais interné le 25 octobre 1754 (prisonnier politique),
de Thiersaint interné en 1756 (libertin fougueux), Le Maigre interné en
1757 (manque de respect à sa mère), Tapin interné en 1757 (fourbe et
menteur). A la veille de la Révolution, "l'artillerie du château
est dans un l'état de la plus dégradation ou plutôt, on peut la regarder
comme nulle, et si le poste est regardé comme essentiel pour la défense de
l'entrée de la rade de Marlaix, il faut la ravitailler en entier... Des pièces
de feu au nombre de 17, il n'y en a pas une seule capable de supporter
l'effort d'une charge à boulet par l'excessive dégradation d'une rouille
invétérée...... De 6 pièces de fonte, une seule couleuvrine de 8 peut-être
estimée bonne..... Les armements des pièces vermoulues et hors service....
Pas un fusils dans la salle d'armes.... De toutes les munitions déposées
dans le château, les poudres seulement se sont conservées en bon état.......
A Brest, le 26 Juillet 1777" (A.M.B. série S, fonds Langeron). Un
autre rapport de 1777 stipule que "la garde du château est composée
de 17 invalides et plusieurs n'ont qu'un bras ou une jambe..... la même
clef ouvrait six serrures des 11 chambres des prisonniers... il y a eu en
1775 un complot pour égorger le commandant". A partir de 1775, le
château se trouve sous l'autorité du comte Saulx-Tavannes (fait duc par le
roi en 1786). Il ne résidait pas au fort mais avait engagé à ses frais le
capitaine Hersart de La Villemarqué. A la Révolution, le château demeure
une prison et seul change le profil des prisonniers : des nobles, des prêtres
réfractaires, des Girondins puis des Montagnards y sont détenus et se
distinguent tous par le caractère politique de leur incarcération. Le
dernier à y séjourner est le célèbre communard Louis Auguste Blanqui en
1871. Le château du taureau est désarmé en 1890. Parmi les
gouverneurs on peut mentionner Henri Fourequeux (Fouquet de Kervésec) en
1577, Maurice Ballavesne de Meshilly en 1581. Puis on trouve comme "hostaigés"
l'écuyer du Plessix de Kerangoff, Guillaume Le Bihan et Guillaume
Ballavesne en 1596, Jean Salaünen en 1597 et Jean Du Pin, Guyon Rolland,
Kerhamon Quintin, Jacques Le Grand en 1598 et enfin, le sieur Nouël de
Kerdanet en 1599. Ce dernier arrondira son pécule en
arraisonnant les bateaux qui entrent en rade et en vendant leur cargaison ;
Voir
la Ville
de Morlaix et le Château du Taureau
le château de Nec'Hoat (XVIème
siècle) en Ploujean, propriété de la famille La Barre de Nanteuil. Ce château a
été édifié sur une ancienne terre seigneuriale appartenant au XVIème
siècle à la famille Kergournadeac'h. En 1680, la propriété revient à
Philippe Coroller de Kervescontou. Avant la Révolution, l'édifice servait
de résidence secondaire au marquis de Kerouartz. Durant la Révolution, le
domaine est vendu comme bien national à la famille Guégot de
Traoulen dont l'héritière Hélène, apporte le domaine dans sa corbeille
de mariage en épousant, le 20 juin 1842, le général Flô (né à
Lesneven, le 4 novembre 1804). Le général Le
Flô, ancien ambassadeur en Russie, y mourut en 1887. Le portail date de
1880 et a été construit par le général Le
Flô. L'édifice comporte une
tour fléchée ronde et une tour carrée sur laquelle est greffée au niveau
du toit une petite tourelle ;
les vestiges du château de Morlaix
(XI-XVème siècle). Le château de Morlaix, qui a joué un si grand rôle dans l’histoire de cette ville
et où les ducs de Bretagne résidaient quelquefois, depuis que le duc
Pierre de Dreux eut donné son palais aux frères prêcheurs, était situé
sur une colline au sud de la cité. Quoique son emplacement soit
aujourd’hui une promenade, il est encore facile de distinguer la forme de
quelques-unes de ses parties et particulièrement du donjon. Il consistait
en plusieurs bastions : ceux qui flanquaient la poterne du Queffleut, au-dessus
du chemin actuel de l’hôpital ; celui de Saint-Mathieu, celui de
Montrelaix ; ceux qui dominaient la rue des Brebis et la cité. Il avait
outre son fort donjon, des corps de bâtiment et des murs crénelés
susceptibles d’une bonne défense. On prétend, et cette tradition est fort
probable, qu’il s’y trouvait de vastes souterrains communiquant avec la
chapelle ducale du Mûr et certaines parties de la cité. Après le siége
de 1594, vaillamment soutenu par le gouverneur contre le maréchal Daumont,
le château, presque démantelé par l’artillerie, ne fut pas réparé, ou
du moins si quelques réparations furent faites aux brèches, elles eurent tout le caractère du provisoire.
Il avait été réglé par la capitulation confirmée par Henry IV ( article
4), « que le château, dont les habitants de la ville demandaient la démolition,
serait conservé ou détruit selon ce qui serait jugé le plus à propos
pour le service du roi et la sûreté de la ville, ayant égard aux observations
desdits habitants ». Désormais, en effet, le château devenait inutile pour garantir la ville
des atteintes de l’ennemi, puisque celui du Taureau défendait l’entrée
de la rade. Il paraît cependant que le château fut conservé et qu’il
existait encore en 1636, puisque nous voyons dans Albert le Grand
(chronologie des évêques de Tréguier) que le 25 février de cette année le
feu prit à l’infirmerie religieuses bénédictines du Calvaire, rue de
Ploujean ; que l'incendie, favorisé par le vent, se répandit avec rapidité
et qu’il fut aperçu par les sentinelles du château, qui avertirent la
ville. Des secours furent portés sur le champ, mais ils ne purent sauver
l’édifice. Ainsi il demeure établi qu’à cette époque le château
avait une garnison et des sentinelles. On ne sait pas d’une manière
positive en quel temps sa démolition eut lieu, il est cependant probable
que ce fut vers l’an 1692, époque à laquelle le gouvernement des villes
de l'intérieur, qui n’étaient plus considérées comme places fortes,
devint purement honorifique et se vendait par l'état. Ces gouverneurs in
partibus n’eurent plus d’autorité, il ne leur restait que le droit
de se faire installer par le maire et les échevins, et de présider dans
certaines circonstances le conseil de la commune. Le château resta donc
pendant plus d’un siècle à l'état de ruine. En 1670, ce terrain et les
décombres qui le couvraient, furent concédés à la famille Duvigneau, et
vers l’an 1692, du consentement
du propriétaire, les chevaliers du Papegault venaient s’y livrer à leurs
exercices, trouvant probablement ce lieu plus propice que celui de la Roche,
où ils se rendaient précédemment. Ils avaient eu d'ailleurs à soutenir
un procès qu'ils gagnèrent contre le sieur Poulras, propriétaire à la
Roche, qui voulait s’opposer au tir dans le voisinage de sa propriété. A
l’époque de la révolution, le château, tombé dans le domaine de la
nation, fut donné à la ville. D'honorables citoyens eurent alors la pensée
de faire niveler ces décombres à l’aide d’ateliers de charité, puis,
lorsque le terrain fut disposé convenablement, on fit un appel à la générosité
publique, et bientôt quatre mille pieds d’arbres, pins, hêtres, chênes,
marronniers furent donnés par les divers propriétaires du pays. Une clôture
avec haie vint garantir cette pépinière des atteintes du vandalisme ou de
la malveillance ; une maisonnette ayant été construite à l’entrée, un
gardien y fut placé, et un tronc portant ces mots : Aidez l’hospice à
mettre en valeur ce terrain, ne fit pas vainement appel à la
bienfaisance des promeneurs. Cette promenade si pittoresque, d’où les
regards embrassent le magnifique panorama de la ville et de ses environs ;
ces lieux si remplis de souvenirs historiques ; ces bosquets si frais, ou
chaque famille aisée avait apporté son offrande : ce témoin de tant de
bonheur, ce confident discret de tant de peines ; ces pelouses où
l’enfance aimait à s’ébattre sous les yeux de quelques vieillards
conteurs ; c’est vendu ! Ce qui devrait être une promenade publique, est
une propriété particulière. Espérons que l’administration éclairée,
produit de l’élection, parviendra à rendre à la ville l’emplacement,
de son vieux château ; c’est un bien de famille, c’est plus qu’une
promenade, c’est une page historique. Nous
avons dit que les ruines du château étaient devenues le lieu où les
chevaliers s’exerçaient au tir du papegault. Nos ancêtres avaient
parfaitement compris que la première loi des peuples était la conservation
de leur nationalité, et que pour cela il fallait non seulement une armée
soldée, mais aussi une milice exercée qui pût, en cas de danger, se lever
en masse et repousser l'ennemi. Et quel ennemi pourrait résister à un
mouvement national ? La création des bons corps par le duc Arthur, n’était-elle
pas une sorte de garde, nationale active ? celle des milices une garde
nationale sédentaire ? Toutes les bonnes idées ne sont pas modernes, et
nous sommes assez riches pour ne pas dépouiller nos pères. Ceux-ci, par
exemple, savaient un peu mieux que nous qu’il ne s’agit pas d’avoir
une arbalète, une arquebuse ou un fusil pour pouvoir en faire un bon usage.
Aussi avaient-ils institué des jeux publics où ils créaient des rois et
des connétables du casse-tête, de l’arbalète et de l’arquebuse,
offrant ainsi des prix à la force et à l’adresse, comme le font
d’autres peuples étrangers. De tout temps les Bretons ont aimé les
exercices du corps ; ils excellaient à la course, et dans les luttes ils
n’avaient pas de rivaux. Si la noblesse brillait dans les tournois par sa
force et son adresse, la bourgeoisie et les peuples de la campagne saisisaient
aussi avec empressement toutes les occasions de se signaler par l’adresse
et la vigueur. A la lutte se joignaient les exercices du bâton et les jeux
de la soule ou mallader, qui tous tendaient au même but. Aujourd’hui il
serait à désirer que des tirs publics aient lieu dans toutes les
paroisses, les gardes nationaux y gagneraient de la confiance : et combien
seraient redoutables à l’ennemi, une nuée de tirailleurs adroits, audacieux
et connaissant parfaitement les localités ? Le
tir du papegault avait lieu avec beaucoup de solennité. Le roi ou vainqueur
recevait une écharpe de soie bleue ; le roi et le connétable des années
précédentes étaient conduits avec pompe de l’hôtel de ville au lieu du
tir, et le nouveau, accompagné chez lui avec le même cérémonial,
puis, le dimanche suivant, à l’église du Mûr, où l’on chantait une
messe solennelle suivie d’un Te Deum. Il n’est pas besoin de dire
que les acclamations étaient vives et qu’il s’en suivait de gras repas
comme à toute bonne fête. Le papegault qui servait de cible était un
bouclier de fer blanc nommé ar rondachen, avec des cercles, rouge,
blanc et jaune sur fond brun ; l’oiseau surmontait le rondachen. Le règlement
sur le tir du papegault du 8 janvier 1716, contient les dispositions
suivantes : 1° On commencera à tirer l’oiseau le 1er mai de chaque
année ; 2° Les habitants de la Ville reconnus pour tels et enregistrés à
l’hôtel de ville, seront seuls admis à tirer ; 3° Chacun tirera dans le
rang que le sort lui aura assigné ; 4° Le procureur du roi de la communauté
assemblera à l’hôtel de ville les connétables et anciens rois, qui
nommeront deux prévôts pour entrer en exercice le 2 mai ; 5° Chaque
chevalier aura une arme à lui et tirera l’épée au côté ; 6° Ceux qui
paraîtront ivres à l’hôtel de ville, pour en retirer leurs billets ou
en tirant à l’oiseau, subiront deux jours de prison et seront déclarés
incapables de concourir pour cette année au tir à l’oiseau ; 7° Ceux
qui n’auront pas été admis à tirer l’oiseau ne pourront en aucune façon
porter les armes dans la ville, sous peine de confiscation de leurs armes et
de quatre jours de prison. C’était
un honneur que l’admission au tir du papegault et, à plus forte raison,
la royauté ; la rondache, perchée de balles, était conservée comme un
trophée. Voici d’ailleurs les noms de quelques uns de ces rois populaires
: ils sont tirés des archives de la commune. - En 1453. Mention de la fête
du mouton, mais sans détail. - En 1483. Yvon Cazin, roi du casse-tête, 50
s. - En 1489. Allain Quintin, roi des arbalestriers, 27 l. 16 s. 8 d. - En
1592. Guillaume Garanou, roi de l'arbalestre. - En 1593. Jean Traler,
abatteur du papegault de l’arquebuse, 40 l., par ordonnance de la Chambre
de Lunion. - En 1600. Guillaume Durat, abatteur du joyau de l’arc ; Yves
Boudrimont, subrogé à son privilège. - En 1669. Pierre Manac'h, roi de l'arquebuse.
- En 1694. Rolland, Mérer, roi de l'arquebuse. - En 1695. Germain Juhel (de
St-Melaine ), roi de l'arquebuse. - En 1796. Guillaume Boëssel, roi de l'arquebuse.
- En 1697. Pierre Le Roux, roi de l'arquebuse. A cette époque les exercices
cessèrent par suite du manque de fonds pour les prix. Puis un long procès
entre les chevaliers et le marquis de Guébriant ayant été gagné par eux,
ils reprirent leurs exercices après interruption de vingt et un ans,.
Commencés le 1er mai 1719, par Germain Juhel. Ils finirent en 1761, par Alain Audren (O. Le Gall) ;
le
manoir de Suscinio ou Susciniou (XVI-XVIIème siècle) en Ploujean. L'arcade de la
porte, le corps du logis principal datent du XVIème siècle. Le pavillon et
les deux tours sont ajoutés vers 1660, par la famille Bellin de La Furtays.
On y voit un cadran solaire du XVIIIème siècle qui porte les écussons des
familles Chrétien de La Masse et Kerrerault. La chapelle du manoir de Suscinio est bénite le 19 mai 1661. On y voit un tableau ou ex-voto de 1656.
La terre qui appartenait à Ploësquellec - Kerprovost, est acquise après
la Révolution par Ch. Cornic - Duchêne (corsaire morlaisien) ;
le
manoir de Coat-Morvan (XVIème siècle) ;
le
manoir de Kergollo (vers 1630),
situé sur les terres de Roz-Avel ou Roz'Avel. Des portes cintrées ornent
la façade Ouest et, sur l'arrière, accolée à l'Est, une tour ronde
coiffée d'un toit cylindrique en ardoise. Ce manoir était jadis utilisé
pour loger le personnel de Roz-Avel ;
le
manoir de Roz-Avel. L'édifice actuel se compose de six bâtiments accolés
les uns aux autres. Le vieux manoir de Kerlivizic en Daoulas a fourni la
coiffe et la lucarne de l'entrée. Au corps d'origine, construit dans les
années 1880 se sont ajoutés une tourelle au Sud (en 1933), une cuisine à
l'Est (en 1934), une nouvelle entrée (en 1935) et un nouveau corps
principal (en 1936). Il s'agit d'une dot qu'Yvonne de Nanteuil (du Nec'Hoat)
reçoit lors de son union avec Joseph Poulpiquet du Halgouet. A leur
décès, Roz'Avel revient à leur fille Annick, mariée à Philippe de la
Lande Calan ;
le
manoir de Traonfeunteuniou ou Trofeunteniou ou Trofeunteuniou (XIIIème
siècle) en Ploujean. Le premier propriétaire connu est
Sébastien de Trévou, seigneur de Trofeunteuniou. On trouve ensuite comme
propriétaires les familles Saint-Prix et La Jaille. Ce manoir fut aussi la propriété du Maréchal
Foch et de son épouse Bienvenue, originaire de Saint-Brieuc. [Note : Ce
château (invisible de la route) est un édifice du XVIIIème siècle, rebâti vers
1750 par Joseph du Trévou, comte de Brefeillac, officier au régiment du Roi. Ses
deux fils, l'un et l'autre lieutenants de vaisseau, périrent sous la Révolution,
dans des circonstances tragiques ; l'aîné se noya en voulant s'évader de nuit, à
la nage, du château du Taureau où il était prisonnier ; l'autre, capturé à
Quiberon, fut fusillé à Auray]. Trofeunteniou appartient vers le début du XXème
siècle au général Foch [Note : Peu après 1883, Ferdinand Foch, alors
lieutenant-colonel épousa Julie Bienvenüe, nièce de Fulgence Bienvenüe,
originaire de Saint-Brieuc, et racheta le château à la famille La Jaille. C'est
Anne Fournier, la fille du Maréchal, qui occupa la dernière le château, jusqu’à
sa mort]. Son aide de camp, le général Weygand, pour être à côté de lui, avait acheté le manoir de
Coatamour (reconstruit au XIXème siècle). En 1958, le domaine est donné
par l'abbé Coache à la communauté religieuse des Soeurs de
Saint-François d'Assise. C'est aujourd'hui un couvent de
la fraternité saint Pie X - Mgr Lefebvre ;
le
manoir de Coatamour ou Coat-Amour. Un des premiers propriétaires connus est
Alain Quintin, seigneur de Coatamour, en 1451. Le fils de ce dernier,
Richard, seigneur de Coatamour et signalé en 1481, épouse Jeanne de
Coëtanlem, soeur de Nicolas, le constructeur de La Cordelière. Le domaine
passe ensuite entre les mains d'Antoine Quintin, sénéchal de Morlaix.
Pierre Lollivier (fils de Marie Quintin et d'Yves Lollivier, seigneur de
Lochrist) vend le domaine de Coatamour à Jean Oriot, seigneur du Runion. Le
domaine est transmis ensuite par mariage à Charles Joseph Haudeneau. Le
domaine comprenait jadis une chapelle privée, un colombier, une métairie
et un moulin. Après avoir été vendu comme bien national, la maison est
reconstruite en 1808. Le domaine est acquis en 1836 par M. Labbé du
Bourquet. En 1845, le propriétaire Charles Dulong de Rosnay entreprend des
travaux de restauration. C'est en 1920 que le général Maxime Weygand
(époux de Renée de Forsanz) achète Coatamour à son oncle M. Dulong de
Rosnay. Laissé à l'abandon durant de nombreuses années, l'édifice est
racheté en 1989 et restauré ;
le
manoir de Coatserho ou Coatserc'ho (en Ploujean), propriété du général
Boudin de Tromelin (1771 - 1842), époux de Henriette de Jollivet, dont il aura deux
fils. A l'origine, l'édifice se composait de deux corps de bâtiments à
angle droit prolongés sur l'arrière par une tour carrée à deux étages.
Sur la façade principale, se trouve une tour à cinq pans, surmontée de
créneaux avec mâchicoulis. La partie haute de la porte d'entrée
représente une sculpture en bois de l'ange Saint Michel terrassant le
dragon. Dans les années 1880, l'un des petits-fils du général Boudin de
Tromelin, fit placer, non loin du château, une vierge noire qui aurait
été ramenée d'Egypte par Tromelin et que l'on voit aujourd'hui au centre
d'un rond-pont du même nom. Le domaine est acquis ensuite par la famille de
Saint-Prix, puis en 1892, par la famille Tardieu de Maleyssie ;
le
manoir de Penanru ou Pen-an-Ru ou Pen an Rhu (XVIème siècle) en Ploujean, propriété de Nicolas
Coetanlem, armateur morlaisien et constructeur de la Cordelière
(décédé en 1518 et époux de Méance Le Borgne, dame de
Kerivoalen), de la famille Garnisson puis de la famille Dupleix (vers 1700). A noter que
Pennanru est mentionné comme étant la propriété de la famille de Kerjean
au XVème siècle. Ces derniers cèdent les terres à des moines afin d'y
faire construire un monastère. Une partie des terres sera acquise ensuite
par Nicolas Coëtanlem pour y construire "une maison du manoir de
Penanru en la paroisse de Ploejehan (Ploujean)" (notes de Le
Guennec). Nicolas de Coetanlem (seigneur de Penanru et du Styvel en Ploujean, ainsi que de
Keraudy en Plouézoc'h) est le neveu de Jean de
Coetanlem, né à Plouézoc'h vers 1455 et grand amiral de la flotte
portugaise, sous le règne de Jean II du Portugal. La fille de Nicolas
Coetanlem (décédé en 1518), Marguerite, l'héritière de
Penanru, se marie à Guillaume de Goësbriand. Au XVIIème siècle, le
manoir appartient à la famille Quintin de Kerscau. En 1636, suite à
l'incendie du monastère des Bénédictins, Penanru est transformé en
couvent. En 1670, Penanru est acheté par René Bonnemetz, sieur du Bois et
maire de Morlaix, en 1681. L'édifice devient ensuite la propriété de la
famille Dupleix (vers 1700, pour devenir un atelier de tabac sous la
direction de François Dupleix), de la famille Jean Marie Petit (en 1742) et
de la famille de Kerouartz. On trouve aussi comme propriétaires, les
familles Gratien de Saint-Maurice, du Bourquet de Quenguen et du Laurens de
la Barre. Une partie des terres de Penanru est vendue en 1936 à un
dénommé Gougenheim, par le propriétaire d'alors, le comte Joseph Jacques
Jules Berrurière de Saint-Laon (époux d'Anne Françoise Boscals de Réals,
née à Plouvorn en 1864). Le manoir est vendu en 1938 à la
famille Baron de Sizun. La façade du manoir se compose de deux bâtiments
principaux dont une tour carrée sur laquelle vient se greffer à l'arrière
une tourelle ;
l'ancien
château de Keranroux (1773-1774), en Ploujean. Cette
demeure a été édifiée à la place d'un ancien manoir qui se trouvait
autrefois plus au Sud. Le premier propriétaire de cette terre
semble avoir été Yvon de Keranroux (vers 1301) avant de tomber entre les
mains de Ollivier Le Treut (en 1427), de la famille de Coatquis, puis de
Jehan Estienne (en 1445). La terre de
Keranroux a appartenu ensuite successivement aux familles de La
Forest (vers 1543), du Parc de Lezversault (suite au mariage, en
1600, d'une descendante de la Forest avec François du Parc) , Caradeuc de La Chalotais, de La
Fruglaye (en 1773, suite à un legs à François Gabriel de La Fruglaye), Nompère de
Champagny (jusqu'en 1898), Gouyon de Beaufort (à partir de
1898). Le tympan du fronton est illustré par un écusson aux armes de Paul
de Champagny et de son épouse née de Saisy. On y trouve un colombier
datant du XVIème siècle ;
l'ancien
manoir de Kerochiou ou Ker-Oriou (1563) en Ploujean où se trouvent, sur un
portail, les armes des familles Toulgoët (ou Toulgoat) et Porzpozen. Cette terre appartient dès
le XVème siècle à la famille Porzpozen dont la fille Annette épouse en
1509 le fils de Jean Toulgoat et de Marguerite Forget. Le petit-fils de Jean
Toulgoat épouse Madeleine de Kermabon. La fille de ces derniers, Marie,
hérite du domaine et épouse en premières noces en 1615, Jean de Guernisac
(sieur de Baud), puis Pierre de Kergariou (sieur de Kergrist). Le fils de
ces derniers, Jonathas, vend le domaine à la famille Oriot du Runiou. Le
manoir actuel, qui date de 1898, est édifié par Alphonse Cazin d'Honninctum
sur un domaine vendu en 1893 par Paul de Champagny au baron Alphonse Cazin
d'Honninctum et à son épouse Alix de Saisy. Le domaine est vendu en 1924
à la famille de Menorval ;
l'ancien
manoir de la Boissière (XV-XVIème siècle) en Ploujean,
édifié le long d'une ancienne voie romaine conduisant à Saint Jean du
Doigt. De l'ancien édifice, propriété de la famille
de Kersulguen au XVème siècle, on voit encore des restes d'une tourelle
avec mâchicoulis, une petite tour et une porte cintrée. A noter que Tanguy
de Kersulguen était sénéchal de Morlaix en 1455. Pierre de Kersulguen et
son épouse Marguerite du Perrier (dame de Bongoat) auraient accueilli en
1505 la reine Anne de Bretagne en leur manoir. En 1627, Marguerite de
Kersulguen (fille de Jean et de dame Marguerite Le Bihan) épouse Jean Le
Dresnec, seigneur de Penanru. Au XVIIème siècle, Jean de Kersulguen (fils
de Michel de Kersulguen et de dame Philippe de Lanloup) épouse Françoise
du Parc. Le domaine de La Boissière passe de la famille de
Kersulguen à la famille de Lannion avant d'être cédé à la famille
Stapleton (d'origine anglaise). L'entrée du manoir se faisait
jadis par un portail ornait d'un blason sculpté et dont seuls demeurent les
piliers verticaux. Le blason a été inséré dans un
muré en 1950. Une pierre sculptée fut acquise par Aimé Vacher et
transportée dans son manoir de Roch ar Vrini ("Monsieur et Madame
Aimé Vacher récupérèrent au manoir de La Boissière, au cours de
démolition de bâtiments, une pierre d'un mètre trente sur soixante-dix
centimètres environ, sur laquelle sont sculptées les armoiries alliées de
Jean de Kersulguen et de Béatrice de Keramborgne, seigneur et dame du lieu
en 1480 ..... L'écusson, supporté par un aigle qui le tient dans ses
serres, est gravé d'un lion, de sept annelets, d'un heaume et de trois
coquilles. Il est accosté de deux figurines d'anges qui déploient deux
banderoles sur lesquelles se lit, en caractères gothiques, la devise de la
maison de Kersulguen : Lessez dire")[Marthe Le Clec'h]. Une statue gallo-romaine et en or,
aujourd'hui au musée de Morlaix, avait été découverte en 1780 dans le
jardin de la Boissière. On y trouvait jadis un pigeonnier auquel on accédait
par une porte en ogive, décorée de motifs sculptés ;
le
manoir de Kerbrug (1920). Les terres avaient été acquises en 1900 par
Madame Cadiou de Keranter. La première partie du manoir est édifiée vers
1920 par Armand Cloarec. L'édifice devient ensuite la propriété de
Charles Audren de Kerdrel qui agrandit l'édifice ;
la fontaine au lait (XIXème siècle) ;
la
fontaine aux Anglais de 1716 (en Ploujean), située quai de Tréguier, commémore la lutte contre
les Anglais en 1522 ;
la fontaine
Saint-Kirio, située en Ploujean. On y jetait jadis des sous pour la
guérison des furoncles ;
la
fontaine de Styvel (1715), située à Coatserho. Elle porte l'inscription "Cette
fontaine a esté refaicte agrandie de nouveau lan 1715" ;
le couvent des Carmélites (XVIIème siècle).
Les Carmélites viennent s'installer à Morlaix en 1624. De la chapelle
primitive de Notre-Dame de la Fontaine qui existait avant leur arrivée, il
subsiste encore un pignon (fin du XVème siècle) surmontant deux fontaines monumentales ;
Voir Histoire
des Carmélites à Morlaix
le lavoir Collobert (XVIIIème siècle) ;
la
maison de La Clique (XVIIème siècle). Elle est mentionnée pour la
première fois en 1685 (dans un acte notarié daté du 27 octobre 1685)
comme appartenant au marquis de Goësbriand, propriétaire des terrains du
Bas de la Rivière ;
la
maison de Cornic (XVII-XVIIIème siècle), située au n° 29 place Cornic.
Elle est édifiée par Charles Cornic (1731-1809), un corsaire qui meurt au
château de Suscinio. A la mort de Charles Cornic, la maison revient à sa
soeur Madame d'Argenville, puis à Joseph Guegot de Traoulen, au général
Flô (par héritage), et enfin à la famille de Nanteuil. De forme
trapézoïdale, la maison présente quatre cheminées (deux sur pignon et
deux à angle droit sur la façade Est) ;
la
maison de Kerhuella (XIXème siècle), édifié en 1893 sur un
terrain appartenant à Philippe Paul Marie, vicomte de Parscaux du Plessis.
A partir de 1921, il est la propriété de Eugène Henri Sempé. Il devient
ensuite la propriété de Madame Pleyber (en 1946) puis de François
Collinet (en 1952) ;
la
maison de Kergos ou Pananault ou Flamanc (1660). Elle aurait appartenu à Claude
Le Bihan, seigneur du Roudour (vers 1646), puis à Pierre Le Bihan (en
1676), puis au marquis de Lannion, à Salaün de Kerbalannec (en
1741), à Jean de Kersulguen, à la famille Cruyspennigk (en 1747), à
la famille Malescot de Kerangoué (avant 1831), à la famille
Kernaflen de Kergos (en 1831), à la famille Tonquédec (en 1896, suite au
mariage de Henriette de Kernaflen avec Henri de Quengo de Tonquédec), à la
famille Le Flamanc (au début du XXème siècle) ;
la
maison du Launay, située à Kerfraval. La porte sculptée date,
semble-t-il, du XVème siècle. La terre du Launay appartient en 1350 à la
famille de Launay. On trouve ensuite comme propriétaires, les
familles Estienne, Goësbriant du Roslan (suite au mariage
de Louise Estienne de Kerveguen avec Yves de Goësbriant), Toulgoët,
Blanchard (en 1669), Provost de la Bouexière (au XVIIIème siècle), de
Blois de la Calande (à partir de 1760 et suite au mariage de Thérèse
Françoise Provost avec François Julien de Blois de la Calande)
et Bobierre de Vallière (XXème siècle) ;
les maisons
de la reine d'Anne (n° 33 rue du Mur, XVème siècle),
de Pondalez (XVIème siècle), du Temps perdu (1682) ;
Nota : les maisons à
" pondalé " (particularité de la ville de Morlaix) qui
datent du XVIème siècle, se trouvent dans la rue du Mur, la Grand'Rue et
la rue Ange de Guernisac. La maison située au n° 9 de la
Grand'Rue est une maison à lanterne du début du XVIème siècle.
Voir aussi
" Les maisons
à pans de bois de Morlaix
"
la cité d'Aumont (1625), ancien couvent fondé par
Françoise Calloet, veuve du seigneur de Kervern ;
les moulins à eau de la Chèvre, de Traon-Ru, Vert, du Val,
Milin-Spernon, Neuf,
A signaler aussi :
la tour de l'église Saint-Mathieu (XVIème siècle) ;
Il ne reste
des anciens remparts qu'un pan de muraille — chemin de l'hôpital — couronné de
corbeaux de mâchicoulis du XVème siècle, formés par trois assises à retraites
latérales, profilées en quart de rond, type répandu, comme on sait, en Bretagne,
et dont j'ai signalé par ailleurs les exemples étrangers. La ville close,
restreinte par la topographie des lieux, occupait le fond de la cuvette autour
de laquelle s'étage aujourd'hui Morlaix. La rivière du Jarlot alimentait le
fossé. Six portes y donnaient accès, dont la porte Saint-Mathieu, flanquée de
deux grosses tours avec pont-levis et herse et la porte de la Prison, ouverte
dans une tour ronde. Le château, carré et flanqué de quatre tours d'angle, était
bâti sur la colline qui domine la ville au sud-ouest (Alfred de la Barre de
Nanteuil) ;
l'hôtel François du Parc
(XVIIème siècle), situé dans la montée vers l'église Saint-Melaine ;
l'hôtel
de ville date de 1838 ou 1843. Il a remplacé un édifice daté de 1610 à
1618 et détruit en 1833. La première pierre est posée le 14 juin 1610. Edifié par
l'ingénieur royal Le Bricquir ;
l'hôtel
particulier, situé 10 place Charles de Gaulle. Propriété successive de
Pierre Le Bihan du Roudour, du Marquis de Lannion, puis des familles
Cruypenningk, Barrère, Kergos, Tonquedec et Le Flamanc ;
le
viaduc, dont la première pierre est posée le 21 juillet 1861. Ce viaduc
est construit en 1861-1864 par les ingénieurs Fenoux et Planchat. Sa longueur
est de 292 mètres et sa hauteur, divisée en deux étages d'arcades, est de
58 mètres au dessus des quais. L'étage supérieur comprend 14 arches et
l'étage inférieur 9 arches ;
la manufacture des Tabacs (XVIIIème
siècle). La fabrication des tabacs est attestée à Morlaix en 1677. Vers
1728, cette activité donnait du travail à plus d'un millier d'ouvriers.
Les premiers ateliers se trouvaient autour du manoir de Penanrue (faubourg de
Troudousten) situé sur la rive gauche du Dossen, avant d'être transférés sur le
quai de Léon. Les bâtiments,
oeuvre de l'architecte Jean François Blondel, datent de 1730-1740 (la date
de 1740 figure sur la cloche qui sonnait l'ouverture des ateliers).
Les bâtiments ont été remaniés dans les années 1840, 1860, 1920 et
1960. Avant la guerre de 1914, elle
occupait un personnel de 960 personnes ;
Voir La
Manufacture des tabacs de Morlaix
l'ancien
couvent et l'ancienne église des Capucins, aujourd'hui disparus. Les
Capucins, religieux mendiants (congrégation fondée en 1525, approuvée en
1536 par le pape Paul III) s'établirent à Morlaix en 1611, au lieu nommé
Coat-ar-Stivel, en la paroisse de Ploujean. Le couvent fut fondé par René
Barbier, seigneur de Kerjean, et son frère Léonard. Le couvent sera transformé en
caserne d'infanterie ;
Voir
Capucins,
Minimes et Frères de Lamennais à Morlaix
l'ancien
hospice civil, incendié le 6 janvier 1731 et reconstruit en 1733 hors de la
ville (achevé en 1737). Cet hospice possédait une chapelle dédiée à Saint-Efflam. On en voyait
encore les ruines à la fin du XVIIIème siècle. A noter que le premier
établissement hospitalier de Morlaix remonte, au moins au XIVème siècle
(une donation est faite le 9 décembre 1408 par Alain Gourmelon de la Roche
au lieu-dit Plouezoch en faveur de "l'ospital Marie Magdelen de
Moulaix"). Cet "ospital" tire vraisemblablement son
origine d'une maladrerie fondée par les Templiers ;
Voir
Hôpital
Général et Hôtel-Dieu de Morlaix
le
bassin à flot d'une longueur de 1060 mètres et d'une largeur qui varie de 40 à 60 mètres ;
l'ancien
établissement des Soeurs de la Charité de l'Institut de
Saint-Vincent-de-Paul (bureau de bienfaisance). La première origine de cet
établissement utile est due à Messire Laurent, François Provost de la
Bouëxière, chevalier Seigneur de Boisbilly, Herlan, Kermaster, etc.,
chevalier de l’ordre du roi, président en sa chambre des comptes de Bretagne,
lieutenant général du siége royal de l’amirauté de Morlaix, qui, de
concert avec Dame Marguerite-Perrine-Jacquette Boudin de Launay, sa femme,
Bernard-Charles Daniel, son fils aîné, Jean-Jacques Archibald, prêtre,
chanoine de Quimper, son second fils, et demoiselle Thérèse-Françoise
Agathe sa fille, mariée depuis à M. François-Julien de Blois, chevalier
seigneur de la Calande, capitaine des vaisseaux du roi et chevalier de
Saint-Louis, le fonda, par acte passé à Paris, le 7 février 1752, par
devant Huet, notaire registrateur et Macquer, son confrère, pour trois
filles de la charité, destinées à servir à domicile les pauvres des deux
paroisses de la ville de Morlaix, — Saint-Mathieu et Saint-Melaine, —
situées dans le diocèse de Tréguier (J. Daumesnil) ;
Voir Histoire
des Filles de la Charité de Morlaix.
la
maison du Refuge, située jadis rue de Ploujean. Mademoiselle Pauline de Goësbriand
fonda la maison du Refuge, destinée à offrir un asile aux filles de
mauvaise vie qui désiraient abandonner leur vie de dépravation. Cette
maison était dirigée par des dames charitables n’appartenant à aucun
ordre religieux, et se soutenait par la charité privée et le produit du
travail auquel on occupait ces filles qui n’avaient aucun rapport avec le
monde extérieur. Cette maison était située rue des Nobles où se voit
encore vers 1879 la chapelle qu’elles avaient fait construire. En 1868,
ces Dames élevèrent dans la rue de Ploujeau, un établissement magnifique,
mais les ressources leur manquant bientôt, elles furent obligées de
quitter la ville. La municipalité, en 1874, acheta leur maison qui est
devenue ensuite une caserne (J. Daumesnil) ;
l'ancienne
Crèche et les soeurs servantes du Saint-Coeur de Marie. L’oeuvre de la Crèche
a été fondée par Madame Edouard Puyo, le 1er mai 1877. Elle a fait appel
aux personnes charitables de la ville qui lui ont offert leur concours, et
bientôt les fonds nécessaires pour une première installation ont été recueillis.
Pour diriger le nouvel établissement, la fondatrice s’est adressée à la
maison-mère des religieuses du Saint-Coeur de Marie et du Saint-Esprit,
fondée, à Paris, il y avait environ dix-huit ans, par le père Delaplace,
dans l’intention de prendre soin des orphelins, de se consacrer à l'oeuvre
des crèches et aux malades. La supérieure générale accueillit
favorablement la demande de Mme Puyo et envoya à Morlaix trois religieuses
qui s’installèrent au n° 4 de la Ville-Neuve. Dans les premiers temps de
leur arrivée, ces religieuses s’offrirent pour soigner les malades. Mais
très vite la crèche prend tout leur temps et elles ont été obligés
d’abandonner les malades. La crèche a été créée surtout pour les
ouvrières de la Manufacture des tabacs qui ont des enfants en bas-âge. Les
mères y apportent leurs nourrissons le matin à 6 heures en été, et à 7
heures en hiver. A midi, elles viennent leur donner le sein et les
reprennent le soir à 6 ou 7 heures. A leur arrivée, les enfants sont dépouillés
de leurs vêtements et habillés avec les vêtements de la crèche. Le soir,
on leur remet le costume qu’ils avaient en entrant. Pendant la journée,
les enfants qui sont sevrés, reçoivent deux repas et les plus jeunes
prennent du lait au biberon. La rétribution est fixée à vingt centimes
par jour. La crèche est installée dans une chambre bien aérée et bien
chauffée en hiver ; tout autour de la chambre se trouvent vingt petits
berceaux, garnis de rideaux bleus : chacun d’eux porte le nom du donateur.
Un lit de camp plus spacieux est posé près du mur ; c’est là que, dans
la journée, se reposent ou que jouent les petits bébés. Cette nursery reçoit
les enfants quinze jours après leur naissance et les garde jusqu’au
moment où ils sont en âge d’entrer à la Salle d’Asile. Elle
s’entretient par la charité privée et un secours de la Manufacture. Les
recettes et les dépenses du dernier exercice de l’année 1878 se sont élevées
à la somme de 6.450 francs. Vingt enfants y ont reçu chaque jour
l’hospitalité On ne peut que féliciter les personnes qui ont eu la pensée
généreuse de venir en aide aux ouvrières-mères dans l’une des plus
pressantes nécessités de leur existence. La première supérieure de la Crèche
a été la soeur Saint-Ambroise, nommée le le 1er mai 1877, la seconde, la
soeur Marie-Thérèse de la Miséricorde, nommée le 1er octobre de la même
année (J. Daumesnil) ;
Voir Histoire
des Religieuses Calvairiennes, du Tiers-Ordre, du Saint-Esprit à Morlaix
ANCIENNE NOBLESSE de MORLAIX
De nombreuses familles possèdent des droits honorifiques et prééminenciers :
- dans l'église Saint-Melaine : les Calloet, Kercadiou, Kernegués, Kerhuella, des Anges, Legrand, Le Borgne, du Plessix-Coatserhou, Blonsart, Kerlosquet, du Roudour, Kerret, Marant, Dresnay, Kersaintgilly, Lesquiffiou, Goezbriand, Boiseon, Val Pinard, etc...
- dans l'église Saint-Mathieu : Coatgaric, Ballavesne, Calloet, Guicaznou, de Parthenay, Kerneguen, de Rumangouez, Guernisac, Quelen, Kercadiou de Kernéguez, Oriot, Le Bihan de Pennelé, Kerprigent, etc...
- dans l'église des Jacobins : Calloet-Lannidy, Baumanoir, Ancremel, Oriot du Runiou, Kermabon, etc... La maîtresse vitre de l'église porte les armes des Boiséon, Penhoat, Goesbriand, Plusquellec, Montafilant, Guerrand.
Bihan (Le), sr. de Pennelé et du Roudour, en Saint-Martin de Morlaix, — de Tréouret, paroisse de Cast, — de Kerscao, — de Keralou, — de la Haye, — du Clos, — de Kerouzlac, en Plouvorn, — de Kersaint, en Plougaznou. Extraction. — Cinq générations en 1669. — Réformes et montres de 1534 à 1543, en Saint-Martin de Morlaix, évêché de Léon. Blason : D'or, au chevron de gueules, issant d'une mer d'azur. Devise : Vexilla florent et Amour en Dieu, espoir en Dieu. Bernard Le Bihan, sénéchal de Morlaix, en 1450. — Olivier, époux, vers 1485, de Bazile Le Divézat, de la paroisse de Ploubezre. — Jean, son fils, archer en brigandine, à une montre de 1534, et époux de Marguerite, dame de Tréouret. — Bernardin, sénéchal de Morlaix, député aux Etats de la Ligue, en 1591. — Jacques-Claude-Toussaint, page du roi en 1729. — Antoine-René, page de la Reine en 1735.
Coëtanlem. Vers le milieu du XIVème siècle, la famille Coëtanlem existait, nombreuse et honorée, à Morlaix ou à Saint-Pol de Léon, sans qu'on soit bien fixé sur sa résidence certaine. Cette famille aujourd'hui éteinte, du moins en France, portait pour armes : d'argent à la fleur de lys de sable, surmontée d'une chouette de même, becquée et jambée de gueules. Sa devise était : Germinavit sicut lilium et florebit in oeternum ante Dominum. Elle figure dans tous les nobiliaires Bretons comme appartenant à la noblesse d'ancienne extraction, mais aucun document, publié jusqu'à ce jour, ne permet d'entrevoir le rôle important que deux de ses membres ont joué à la fin du XVème siècle. N. de Coëtanlem, qui habitait encore Morlaix ou Saint-Pol de Léon au commencement du XIVème siècle, mais sur le compte duquel nous n'avons aucun autre renseignement, eut deux fils : 1° Jean de Coëtanlem ; 2° N. de Coëtanlem. Le premier, Jean, riche armateur de Morlaix, se rendit célèbre par ses victoires sur mer, particulièrement sur les Anglais. Il faut bien le reconnaître, le rôle qu'il s'était attribué tenait plus du pirate que du corsaire. Un de ses navires portait le nom significatif de : « La Cuiller » ; mais il faut se reporter à cette époque troublée et se souvenir de la haine héréditaire du Breton contre l'Anglais. Vers 1484, les Anglais, voulant à tout prix en finir avec Jean de Coëtanlem, armèrent trois grands navires dont l'un, « La Trinité », jaugeait cinq cents tonneaux. Ils firent une procession à Bristol, après avoir entendu la messe à l'autel Saint-Georges, pour demander à Dieu la grâce de rencontrer Coëtanlem. Ils le rencontrèrent en effet, mais ce fut pour leur malheur. Coëtanlem prit leurs trois navires à l'abordage, entra dans le port de Bristol, mit le feu aux quatre coins de la ville et emmena prisonniers les principaux habitants. Cette expédition fit grand bruit, et, afin de prévenir les suites fâcheuses que cet évènement pouvait amener, François II, duc de Bretagne, désapprouva la conduite de Jean de Coëtanlem et le décida à quitter le pays. Mais, en récompense de ses services, il le fit chevalier de ses propres mains et lui donna une somme de 1.200 pièces d'or. Jean de Coëtanlem appelé par le roi de Portugal qui méditait une campagne contre, les Turcs, se rendit à Lisbonne avec tous ses navires et reçut, vers la fin de 1484, le commandement général de la flotte portugaise avec le titre de grand Amiral de Portugal. Ce fut vers cette époque que Christophe Colomb quitta furtivement Lisbonne. Cette coïncidence permet de supposer que Colomb avait alors le commandement de la flotte et le titre de grand amiral qui lui furent enlevés pour être donnés à Jean de Coëtanlem. On peut aussi supposer que quelques-uns des aventureux Bretons qui accompagnaient Coëtanlem se joignirent plus tard à Christophe Colomb partant pour la découverte du Nouveau-Monde. Jean de Coëtanlem mourut à une époque inconnue, probablement à Lisbonne, dans le palais, que le roi de Portugal lui avait donné et que l'on désignait encore longtemps après sous le nom de : « Maison de l'amiral Coëtanlem ». Peut-être que ce Palais existe encore et qu'il est toujours désigné sous ce titre. Nous ignorons si Jean de Coëtanlem a eu une descendance en Portugal. De N. de Coëtanlem, frère cadet de Jean, naquit Nicolas de Coëtanlem qui dut faire ses premières armes à l'école de son Oncle. Il abandonna, paraît-il, bientôt le métier de marin pour se livrer au commerce où il acquit d'immenses richesses. Il continua cependant à rendre le service militaire au duc de Bretagne François II et nous le voyons combattre vaillamment à la sanglante journée de Saint-Aubin du Cormier. Plus tard, pendant le siège de Nantes, où il paya particulièrement de sa personne, il parvint, à l'aide de ses navires, à ravitailler deux fois la ville qui put résister aux Français. Pour ces services, François II octroya des lettres de noblesse aux maîtres, contre-maîtres, et mariniers des navires de Nicolas de Coëtanlem. Nicolas de Coëtanlem n'était pas seulement un homme de guerre et un brave marin, c'était aussi un érudit écrivain en anglais et en latin, et un habile commerçant. Il avait, comme nous l'avons dit, acquis une grande fortune dans le commerce et il était connu comme un armateur expérimenté. Aussi, en 1500, Louis XII et la reine Anne de Bretagne le chargèrent d'armer et d'approvisionner un grand navire qu'on appela « La Cordelière », destiné à faire partie d'une flotte dirigée plus tard contre les Turcs. Dans cette entreprise Nicolas de Coëtanlem fit une perte énorme de quinze mille écus d'or, dont il ne fut jamais remboursé, mais cette perte ne le ruina pas et ses filles épousèrent des gentilshommes des meilleures familles du pays. A ce sujet, la particularité du ravitaillement de la ville de Nantes par Nicolas de Coëtanlem est à noter tout spécialement. En effet, si l'on consulte la généalogie de la famille Quintin, on trouve que le premier connu de cette famille, déclarée noble d'ancienne extraction, était Richard Quintin qui habitait cette ville au XVème siècle. Richard, né de 1450 à 1460 et mort vers 1525, s'était marié et avait eu un fils, Yves I Quintin, né vers 1489 et mort vers 1540. De son côté, Nicolas de Coëtanlem, marié à Méance Le Borgne, avait deux filles : 1° Marguerite, mariée vers 1519 à Guillaume de Goësbriant dont la descendance existe encore ; 2° Marie, qui épousait Yves I Quintin vers 1520. Ne peut-on déduire de là que Nicolas de Coëtanlem fit la connaissance de Richard Quintin pendant le siège de Nantes, que ces deux hommes se lièrent d'amitié et que Nicolas de Coëtanlem ne dédaigna pas de donner sa fille Marie, riche héritière, à Yves Quintin, le fils de son ami le gentilhomme Nantais ? Les Quintin quittèrent Nantes à la suite de ce mariage et depuis cette époque ils habitèrent les Evêchés de Saint-Pol de Léon, Tréguier et Saint-Brieuc, où nous les retrouvons jusqu'à ce jour en traversant les générations qui vont suivre : I. — Yves I Quintin, fils de Richard, 2° connu du nom, seigneur Kercadio, de Kerscao, de Keraudy, etc., etc., portant d'argent au lion morné de sable, accompagné de trois molettes d'éperons, de même 2 et 1. Devise : Calcaribus recalcitra. Marié en 1520 à Marie de Coëtanlem, fille de Nicolas, petite-nièce de Jean de Coëtanlem, grand-amiral de Portugal, qui existait probablement encore à l'époque de ce mariage, d'où II. — Jean I Quintin, marié en 1544 à Marguerite Le Bihan de Penelé. III. — Jacques Quintin, marié en 1568 à Amicie de May. IV. — Jean II Quintin, marié en 1594 à Marie de Galezé. V. — Jean III Quintin, marié en 1622 à Jacquette Feudé de Kerguic. VI. — Claude Quintin, marié en 1650 à Jeanne de Toulgouet. VII. — Pierre I Quintin, marié en 1689 à Certaine de Tromelin. — Pierre II Quintin, mort sans postérité. VIII.— Yves II Quintin, frère du précédent, marié en 1710 à Jeanne Visdelou de Bonamour. IX. — Pierre III Quintin, marié en 1742 à Jeanne du Menez. X. — Pierre IV Quintin, marié en 1782 à Catherine Doudard des Hayes, Officier des milices bretonnes, gardes-côtes, Chevalier de Saint-Louis. XI. — Pierre V Quintin, marié en 1822 à Adélaïde Hayoit de Termicourt, Officier supérieur de cavalerie, Chevalier de Saint-Louis, Officier de la Légion d'honneur. — Pierre VI Quintin, prêtre, chef de nom et d'armes, 12ème arrière-petit-neveu de Jean de Coëtanlem. XII. — Paul I Quintin, frère du précédent, marié en 1863 à Caroline Poullain du Reposoir, Officier supérieur de gendarmerie, Chevalier de la Légion d'honneur, Prévôt du 4ème Corps d'armée, 12ème arrière-petit-neveu de Jean de Coëtanlem, grand amiral de Portugal en 1484.
Voir
La famille
de Coëtanlem (dont Nicolas de Coëtanlem)
La maison de Blois se rattache, par ses traditions, aux seigneurs de Trélon, en Hainaut, qui tirent leur origine de la famille de Châtillon, ancienne et illustre, alliée tour-à-tour à celles de France, de Bretagne, puis aux Sanzay, aux Rohan-Chabot et aux Goësbriand. Les comtes, puis ducs de Châtillon, portaient : « De gueules à trois pals de vair au chef d'or ». Cette maison compte parmi ses illustrations : Jean, dit de la Grille, (à cause de celle qui entourait son tombeau en grande vénération) abbé de Sainte-Croix de Guingamp, de l'ordre de Cîteaux, puis évêque de Saint-Malo, où il mourut, le 1er février 1163. Il est qualifié de saint par les biographes du temps, ainsi que par Albert le Grand et dom Lobineau qui ont écrit sa vie, et, bien qu'il n'eût pas été canonisé, une ordonnance, donnée en 1517 par le pape Léon X, autorisait l'église de Saint-Malo à le fêter le 1er février de chaque année ; Gaucher, connétable de France en 1286 ; Charles de Blois, à la fois un héros et un saint, qui disputa la couronne de Bretagne à Jean de Montfort et fut tué à la bataille d'Auray en 1364 ; enfin Jacques, amiral de France, tué à la bataille d'Azincourt en 1415. Une branche de Blois s'est établie en Bretagne, vers 1700, et depuis, s'est alliée aux plus nobles maisons de cette province. Les comtes de Blois, seigneurs de la Calande et autres lieux, portent « D'argent à deux fasces de gueules, chargées chacune de trois annelets d'or ». Leur devise est : « Agere et pati fortia » (P. Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne). La comtesse de Blois, née le Provost de Boisbilly, était la fille de Laurent-François le Provost de Boisbilly, lieutenant-général de l'Amirauté de Morlaix, puis président à la Chambre des Comptes de Bretagne ; et la soeur, par conséquent, de l'abbé de Boisbilly. Son mari, le comte de Blois, capitaine des vaisseaux du roi, était mort prématurément, lui laissant trois jeunes enfants, deux fils et une fille. L'un des fils, Aymard-Joseph-Emmanuel-Raphaël, comte de Blois de la Calande, naquit à Morlaix le 9 novembre 1760. Leur aïeul paternel, vaillant compagnon d'armes de Duguay-Trouin, avait succombé, dès 1719, à la suite des blessures reçues au siège de Pensacola, en Floride, pendant la guerre avec l'Espagne. Il avait épousé Thomase-Françoise du Main Daugeret, veuve de Jean de Villiers de Lisle-Adam, d'où la parenté qui existait entre la famille de Blois et la dame du Laz, par son premier mari. Devenus orphelins en 1783, à la mort de leur mère, les enfants de Blois trouvèrent chez leur oncle, l'abbé de Boisbilly, une sollicitude vraiment paternelle. Mais ils n'en devaient pas jouir longtemps et sa mort, en 1786, fut pour eux un deuil cruel, et une véritable perte pour tous ses amis (J. Baudry).
La famille Allain-Launay (autrefois De Launay), anciennement connue à Morlaix, appartient à la haute bourgeoisie de la Basse-Bretagne. Elle paraît être la même que celle d'un Allain, sieur du Rest, en la paroisse de Plouezoch, demeurant à Morlaix, qui, s'étant agrégé la noblesse au cours du XVIIème siècle, fut condamné à l'amende comme usurpateur par jugement de 1669. On trouve qu'un sieur Allain de Launay était en 1724 procureur de l'hospice de Morlaix ; un autre, probablement fils du précédent, était en 1732 enseigne de la milice de Morlaix. Jean Allain de Launay, procureur du Roi au siège de Carhaix en 1778, fut nommé député du Finistère à la Législative.
La "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de Tréguier de 1481, on comptabilise la présence de 65 nobles de Morlaix et 5 nobles de Morlaix St-Mahé :
Jehanne AUTRET
(remplacée par Ollivier Estienne) : porteur dune brigandine et comparaît
armé dune vouge ;
Alain BIGUEDAN de
Kerrechneder : défaillant ;
Guyomar BORGNE (20
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Pezron CALLOET (40
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Pezron CALLOET de
Lannidy (40 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Roland CHOCHART (70
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume CLERC (70
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Nicolas COETANLEM
(120 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan COETGARN (50
livres de revenu) : défaillant ;
Guillaume COLIN (20
livres de revenu) ;
Jehan CORRE (30
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan DU TROU de le
Val (10 livres de revenu) : porteur dune jacques et comparaît armé dune vouge ;
FORGET de le Plessis
(50 livres de revenu) : défaillant ;
Yvon GOEZBRIEND (20
livres de revenu) : défaillant ;
Jehan GOEZBRIEND du
Roscoat (70 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Philippe GUICAZNOU de
Couatgalle (30 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan KERGUZ (12
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
KERLAN (40 livres de
revenu) : défaillant ;
Jehan KERLEHOUARN (20
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Jehan KERLOEGUEN (20
livres de revenu) : défaillant ;
Philippe KERRET (40
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en arbalétrier ;
Jehan de LA FOREST
(10 livres de revenu) : défaillant ;
Nicolas de LA FOREST
(60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Olivier LE BEUSIT (12
livres de revenu) : défaillant ;
Olivier LE BLONCZART
de Isles (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Bertrand LE BORGNE de
Kerbridou (10 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Guillaume LE BORGNE
de Troportz (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan LE BORGNE de
Kerguidou (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
LE CONMEUR (20 livres
de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Charles LE GARREC de
Coatmenguy (80 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune pertuisane ;
Pierre LE GARREC (50
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Olivier LE GLUYDIC
(40 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan LE MARAND (40
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Jehan LE MINGNOT (30
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer;
Jehan LE MOUSTOUEROU
de Mousterou (25 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Martin LE NORET de
Kerlaouénan (20 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan LE NOYR (22
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Alain LE QUENQUISOU
de Mezanrun (60 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan LUORZOU de
Kerbiguet (20 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer;
Jehan MAREC de
Lavalot (80 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jehan MARTIN (3
livres de revenu) : comparaît vêtu dune robe ;
Jacob MERCER (15
livres de revenu) : défaillant ;
Bizien MERIEN de
Kerambarz (70 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume MOIGN (20
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Alain MORVAN :
porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Guillaume NICOLAS (60
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume PASQUIOU
(20 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Auffray PERROT de
Kerrion (40 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Thomas PERROT (20
livres de revenu) : défaillant ;
Alain PINART de
Bréventec (100 livres de revenu) : porteur dune brigandine
Roland PINART (20
livres de revenu) : défaillant ;
Jehan PORSAL de
Kerivault (70 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Olivier de QUELEN (10
livres de revenu) : défaillant ;
Yvon de QUELEN (80
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Richard QUINTIN de
Coatamour (120 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Yvon QUINTIN (140
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Hervé QUIRIGOU (30
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Yvon SYMON (30 livres
de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît armé dune vouge ;
Michel THEBAUD de
Leinquelvez (30 livres de revenu) : défaillant ;
Yves TNOUMELIN de
Tnoumelin (100 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Jacques TOULGOET (140
livres de revenu) : défaillant ;
TOULGOET :
défaillant ;
Philippe
TRONSSON : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Vincent TRONSSON (40
livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
On trouve également en 1481, 5 nobles de Morlaix St-Mahé (5 en 1426) :
Jehan COETQUIZ :
défaillant ;
Philippe COETQUIZ de
Kernégués (100 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Philippe COLIN :
porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Raoult PINART de la
Val (240 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer ;
Salomon KERGOURNADECH
(100 livres de revenu) : porteur dune brigandine et comparaît en archer.
Voir
La bourgeoisie de Morlaix en 1481
Dans une "Montre" de Tréguier en 1503 (Archives Départementales des Côtes d’Armor, 1 C 184 et 74 J 49), un noble de Sainct Mahé (Saint Mathieu) est mentionné :
- Yvon Pinard sieur du Triou comparu à trois chevaux en robe "et luy est inioint fournir et comparoir au prochain mandement garny de gens et chevaux en l’estat d’homme d’armes et lance fournie".
"Est au regard des nobles annoblis et subiects aux armes par autant qu’en denommants es ville et fauxbourgs de Morlaix et parroisse de Sainct Melaine et a Sainct Mahé sur la presentation faite pour la part François Robert messaiger desdits nommés d’un mandement de la chancellerie desdits sieur et dame contenant ils avoir licentié ceux nommés de faire leurs monstres audit Morlaix devant le lieutenant du capitaine d’iceluy lieu et partant excusés de comparoir a la presante monstre supliant a mesdits sieurs les commissaires luy faire bailler relation d’icelle excuse ce que ledit procureur de Guingamp a contrarié disant vouloir arguer ledit mandement d’ineptitude et autrement sauf a faire raison de ce par autre temps qu’est reservé et sans reprouver ne approuver ledit mandement mais seulement obstant l’eminent peril des guerres vers les Espaignols et que ledit Morlaix est audit voisin de la mer dont pouroit advenir inconveniant mesdits sieurs les commissaires ont accordé que pour ceste fois lesdits nommés demeurants esdite ville et fauxbourgs soient veus et se monstrent devant le lieutenant du capitaine dudit Morlaix parmy ce que ledit Robert substitud precedant a promis ausdits commissaires leur faire avoir le registre declaration d’icelle monstre pour la faire asseoir ensemble a l’expedition de la presante monstre a envoier ausdits sieur et dame comme leur est mandé".
© Copyright - Tous droits réservés.