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LE TEMPOREL DE LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME-DU-MUR DE MORLAIX.

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La Collégiale du Mur trouvait une première source de revenus dans l’appui financier que lui procurait la Confrérie de la Trinité [Note : Outre la confrérie de la Trinité, d’autres confréries existaient dans l’église du Mur : celles de la Chandeleur, fondée en 1499, des Trépassés dont l’existence est attestée par des pièces de 1530, de Saint-Eloi, Salut-Julien, Saint-Yves, qui sont signalées en 1586, du Saint-Esprit, des Agonisants, du Saint-Sacrement, confréries des Marins, du Sacré-Coeur, fondée en 1768 (cf. Archives départementales, 14 G, 48-50).

Cette vénérable institution avait été établie en 1110 par les vicomtes de Léon dans leur bonne ville de Morlaix pour développer le commerce. Confirmés en 1295 par le duc Jean II les statuts qui la régissaient s’étalaient sur une belle feuille de vélin, avec lettrines rehaussées de vermillon, d’azur et d’or, contre le premier pilier du côté de l'Evangile, près de l’autel de la Trinité, en l’église de Notre-Dame du Mur.

Dans le principe, cette confrérie fut surtout une Société de secours mutuels, mais plus tard, sans perdre son caractère religieux et charitable, elle s’assigna pour but la protection du commerce de toiles et de fil qui prenait à Morlaix un incomparable essor. Tous les fabricants et les marchands de toiles en faisaient partie, ce qui créait entre eux un puissant lien de solidarité, et ils nommaient chaque année trois abbés ou prévôts chargés de régir la Confrérie, de réprimer les abus et de veiller à ce qu’on n’introduisit aucune innovation préjudiciable aux intérêts de ses membres ou à ceux du public.

Les prévôts possédaient de temps immémorial le droit de visiter les toiles apportées et exposées en vente à Morlaix, tant sur les marchés que dans les maisons des marchands, commissionnaires et tisserands.

Ils déféraient aux juges royaux les défauts de fabrication relevés par eux. Ils percevaient d’autre part un droit de deux sols sur chaque pièce de cent aunes visitée, moyennant quoi ils y apposaient un sceau qui en garantissait la bonne qualité.

Le zèle et la vigilance des prévôts produisirent durant longtemps les plus heureux résultats.

La Confrérie devint très riche et l’église du Mur lui devait une partie de son argenterie, ainsi que la cloche de l’horloge dénommée cloche de la Trinité.

Vers 1630, un grave péril menaça la prospérité du commerce des toiles et par suite de la Confrérie.

Un tisserand de Landivisiau, Jean Jézéquel, qui s’était installé à Morlaix, se mit à faire en gros la commission des toiles, usant pour s’enrichir des plus blâmables procédés. Il persuada aux tisserands et aux marchands du pays qui venaient lui offrir leurs toiles d’y employer moins de fil et de réduire la largeur d’usage. Ces pièces défectueuses, il se gardait bien de les présenter à l’examen des prévôts de la Trinité ; il les dissimulait chez lui et les expédiait en secret en Angleterre, en Espagne, ou les cédait à d’autres commissionnaires aussi peu consciencieux que lui.

Ces mauvaises toiles usurpaient, grâce à leur provenance, la vieille réputation des excellentes toiles bretonnes dont la Grande-Bretagne, le Portugal et l'Andalousie demandaient chaque année pour des millions aux négociants morlaisiens. Les acheteurs sans méfiance s’y laissaient prendre jusqu’à ce que, découvrant la tromperie, ils se détournassent pour toujours du marché de Morlaix, au plus grand dommage de celui-ci.

La Confrérie de la Trinité luttait avec énergie contre les fraudeurs et, dès 1631, obtient qu’ils soient condamnés à plusieurs reprises. Mais les fraudeurs continuent leurs procédés et s’attaquent à leur tour aux abbés de la Confrérie. C’est en 1645 que le conflit atteint son point culminant. Quatre ans plus tard, les abbés réclament l’appui du Parlement contre les contrebandiers. Celui-ci, par un arrêt du 20 Juin 1657, donne raison aux tisserands contre les abbés, si bien que dès lors le commerce de toile, moins surveillé, déclina peu à peu et que les ressources de la Confrérie de la Trinité diminuèrent également, au grand préjudice de la Collégiale du Mur.

Le duc Jean II avait assigné, en 1295, aux chapelains de Notre-Dame du Mur, une somme de 240 livres, suffisant à faire subsister, à cette époque, de façon honorable, tous les membres qui composaient le Chapitre ou en dépendaient.

Au début du XVIème siècle, cette somme devient si notoirement insuffisante que, dans les comptes de 1500 à 1526 on trouve, en décharge, des paiements faits pour frais des chapelains commis à faire des quêtes dans les évêchés de Tréguier, Léon et Cornouaille, les chapelains ne pouvant plus subsister de la fondation. En 1624 les chanoines du Mur demandent au Roi d’augmenter cette fondation, et Louis XIV leur accorde en 1656 le quart des deniers d’octroi. Mais les habitants réclamèrent et la situation ne fit qu’empirer.

Cependant en 1687 le Roi finit par accorder aux chanoines et suppôts du Mur une somme de 2.400 livres. A partir de ce moment cette somme fut régulièrement payée. Mais, étant donnée la dévaluation de l’argent, elle devint, elle aussi, insuffisante. Il fallut donc, par suite de la modicité de leur revenu, adjoindre à la prévoste, la jouissance des autres bénéfices. On signale en 1752, de la part des chanoines du Mur, une demande de secours au Roi pour prévenir la ruine entière de leur église.

Notons enfin comme source de revenus pour la collégiale les offrandes, donations et fondations qui y furent faites au cours des siècles.

En 1481, on reçoit 25 sols en la fête de la Visitation, 42 sols à Pâques, 15 sols le jour du Saint-Sacrement, et la quête des dimanches rapporte environ 30 livres. Quant au tronc de l’église, il donna 23 livres.

Nous lisons au compte de 1557 : « Resceu de François Trousson 9 livres pour le navire nommé la Mignonne ». En 1558 : « Receu de demoiselle Fiacre Troussel (?) dame de Coëtespel 10 escus pour ung voiage du navire nommé la Marie du Mur ». « Receu de M. Laurent le Lagadec 3 escus pour le voiage que fist le navire nommé la Marseur (?) ». — En 1561 : « de François Le Gac en pur don a lad. église 10 ecus Soleil pour le voyaige que fist son navyre la Marie du Mur en Flandre ; 21 livres du sieur de Coëttespell pour aultre voyaige faist par le navyre nommé la Mignonne ; de Fiacre Trousson pour le voyage de son navyre la Marie du Mur 2 escus Soleil ; de Thivisiau le Labouz la somme de 20 escus de Flandre pour 2 voyaiges faicts à Grenesay pour le navire nommé la Marie du Mur ». — 1562-1563 : Resceus de François Le Gac pour ung voiaige par son navire nommé la Marie du Mur faist en Grenesay 10 escus de Flandre vallants 20 livres 16 sols. — De François Trousson 10 aultres escus de Flandres pour autre voiaige que lad. Marie du Mur fist en Espagne le 9 Juillet 1563. — De Lucrèce de la Forest, épouse de François Le Gac pour aultre voyaige du navire à Grenesay le 18 décembre 1563 dix escus de Flandre ».

Aux comptes de 1621-1623 nous lisons : « 18 livres tournois de Pierre Curten pour quelques insolances commises en ladite église ».

En 1625 on trouva 771 livres 14 sols 11 deniers « dans la bouette attachée à lautel de monsieur saint Jullien ».

En 1673 deux particuliers de Morlaix donnèrent à Notre-Dame du Mur 974 livres, 7 sols, 6 deniers pour aider à la construction du grand autel et rétable de l’église.

Nous lisons aux comptes de 1706 : « 53 livres receu des restitutions indéterminées de la Mission des révérends pères Capucins ». — En 1732 : « 250 livres pour aumosne faite par une personne qui ne veut pas être nommée ».

Parmi les donations faites à Notre-Dame du Mur on peut noter une fondation de Louis XIV, datant de 1666. Le monarque attribue à la collégiale une somme de 1.000 livres pour 526 messes à l’intention de la Reine-Mère, Anne d'Autriche, décédée le 20 Janvier 1666 (Archives départementales, 11 G, 25).

Signalons aussi le long et curieux testament fait le 3 Juin 1702 par M. Oriot de la Villebasse, prévôt du Mur, où il gratifie la collégiale de diverses fondations.

(Archives de l'Evêché).

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