Retour page d'accueil       Retour Ville de Mur-de-Bretagne   

L’église actuelle de Műr a été bâtie en 1873 ŕ peu prčs sur l’emplacement d’une ancienne église dédiée aussi ŕ Saint Pierre, elle s’étend un peu moins vers le nord, mais elle descend plus au sud sur le terrain de l’ancien cimetičre.

La premičre pierre de l'Eglise de Műr-de-Bretagne fut posée le jour du pardon de Saint Jean, en 1873. L'édifice fut consacré par Mgr. DAVID, le 4 septembre 1881. Le maître d'oeuvre en a été M. Le Chanoine DANIEL, curé-doyen de Műr de Bretagne de 1873 ŕ 1875. M. Fr. Daniel, né ŕ Ploumilliau le 14 aoűt 1814, ordonné prętre le 25 mai 1839, est mort curé de Műr-de-Bretagne le 11 juin 1875. L'église actuelle a la forme en croix traditionnelle, et elle est construite avec la granulite de Pontivy.

L'EXTERIEUR.

Tout l'édifice esquisse le męme geste gothique, des arceaux des fenętres aux culées, qui sont de fins jambages surmontés de gracieux pinacles, et aux moindres détails : fleurons, dentelures, gargouilles, moulures et rinceaux qui ornent notamment un charmant petit porche, avec ses deux banquettes et ses douze apôtres de granit, du côté nord.

L'abbé DANIEL, féru d'héraldique, a doté son chef-d'oeuvre de nombreux écussons. Un autre ensemble qui orne presque entičrement la partie supérieure du chevet est vraiment remarquable ; il s'agit, ŕ tout le moins le motif central, des armes de la Bretagne. Le colossal écusson est soutenu par des lévriers pleins de vie. C'est certainement le chef-d'oeuvre de sculpture de l'édifice.

La façade de la sacristie s'agrémente des armes de la corporation des maçons et porte le nom de contremaître, fidčle exécutant de M. Daniel.

Un autre morceau de choix : le clocher de 37 mčtres, élancé, dont la galerie est une dentelle de pierre agrémentée d'une lanterne au-dessus de la tourelle et de gręles clochetons. La flčche, ajourée et dentelée, est svelte et hardie.

L'INTERIEUR.

Les deux rangées d'arcades des piliers et des lambris des voűtes affectent le męme gothique sobre. La nef est spacieuse, la lumičre vient ŕ profusion des bas-côtés. La nef latérale, côté nord, est contrebutée par une série de gracieuses chapelles. 

Le transept et l'abside s'éclairent par de magnifiques verričres, bien encadrées de leurs nervures de pierre. Celle du chevet qui retient toujours les connaisseurs est composite et retrace la vie du Christ et de Saint-Pierre, Patron de la Paroisse. Les deux autres qui, par le choix des couleurs, font penser ŕ des tableaux de Delacroix, représentant, l'une, la réhabilitation de Suzanne par Daniel, l'autre le bienheureux Maunoir, armé de sa légendaire baguette blanche, enseignant le catéchisme aux Műrois, en 1646, par la méthode audiovisuelle. Sous ce dernier vitrail se trouve le gisant du merveilleux architecte de cette Eglise, M. Le Chanoine Daniel.

Le choeur retient par les torsades de pierres de ses crédences.  

Mais tous les regards sont pour les travaux sur bois ; l'autel et les stalles si finement ouvragés. L'auteur en est un artisan műrois : Joseph LANGLE. De lui sont encore la chaire sur laquelle il a sculpté des allégories représentant les péchés capitaux [Note : On prétend que certaines de ces figurines avaient des ressemblances frappantes avec des Műrois] et l'ameublement de la sacristie, la tribune, les clôtures du baptistčre et de la chapelle du haut.

LES STATUES.

Il existait une trčs belle statue en bois polychrome du XVčme sičcle, la Vierge ŕ l'Enfant, classée, appelée « Notre Dame du Sourire » oubliée pendant des lustres dans le grenier de la chapelle Sainte Suzanne. Hélas, en février 2004, elle a été volée.

L'aigle-lutrin ainsi que l'antique bénitier proviennent de l'ancienne église et sont classés Monument Historique.

(texte d'Ernest LE BARZIC).

Nota : les photos réalisées par Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.