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Antiquités et Anecdotes de la ville de Nantes

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Nantes contient, dans son évêché et comté, la duché-pairie et baronnie de Rais, et cinq autres baronnies, qui sont Ancenis, Châteaubriant, Pont-Château, Derval et la Roche-Bernard, et plusieurs autres villes considérables, qui ont droit de députer aux Etats de la province ; plusieurs marquisats et seigneuries distingués, 8 abbayes, 3 collégiales, 232 paroisses, 99 prieurés, 26 communautés d'hommes et de filles, 5680 feux. De toutes ces paroisses la ville seule comprend la cathédrale, une collégiale, 15 paroisses, 22 couvents, une chartreuse et 2 hôpitaux. Nantes a possédé ci-devant la cour de parlement ; elle possède la chambre des comptes, le bureau des généraux des finances, une sénéchaussée, présidial, université, hôtel et communauté de ville, police, consulat, hôtel des monnaies, siège d'amirauté, juridiction des traites, maîtrise des eaux et forêts et beaucoup d'autres tribunaux et juridictions.

De toutes les antiquités de Nantes, les plus remarquables sont :

I. Dans l'église des RR. PP. Carmes, le superbe tombeau en marbre blanc et noir, dont la sculpture est du fameux Michel Colomb, et qui renferme, 1° le corps de François II, dernier duc de Bretagne, mort à Couëron, le 9 septembre 1488 ; 2° celui de Marguerite de Foix, sa seconde femme, et 3° le coeur, enchassé dans un coeur d'or, d'Anne, duchesse et héritière de Bretagne, fille de François II, deux fois reine de France par les deux mariages qu'elle contracta ; le premier, le 6 décembre 1491, à l'âge de 14 ans, avec Charles VIII, et le second, avec Louis XII, à l'âge de 21 ans, et qui fut célébré avec toute la pompe possible au château de Nantes, le 8 janvier 1499. Elle mourut à Blois, le 9 janvier 1514, âgée d'environ 37 ans ; elle avait demandé à être enterrée à Nantes ; mais le roi son mari voulut absolument qu'elle fût enterrée à Saint-Denis, dans le tombeau des rois (Note : le coeur d'Anne de Bretagne se trouve de nos jours au château de Nantes).

II. La cathédrale, dont les tours et les nefs méritent, par leur élévation, leur architecture et leur sculpture, l'attention des curieux et des connaisseurs : la sonnerie forme, par le nombre et les proportions des cloches, une harmonie complète et telle qu'il en est peu en France.

III. Les ponts construits en pierre, avec de très-belles arches, qui traversent au midi tous les différents bras de la Loire, contiennent, en ligne droite, une longueur de plus de demi-lieue, et au bout desquels est le château et tour à moitié écroulée de Pirmil, que bien des gens croyent très-anciens, et font remonter jusqu'au temps de Paul-Emile, mais qui ne furent bâtis qu'en 1364, par ordre du duc de Bretagne Jean IV.

IV. Le château qui est très-vaste, bien fortifié, flanqué de plusieurs tours, bastions, et environné de fossés remplis d'eau vive : il ne consistait autrefois que dans une grosse tour ; il fut accru, rebâti et bien fortifié vers le onzième siècle, et nommé le château de la Tour-Neuve : il a été augmenté depuis par le duc de Mercoeur.

V. La vue de la rivière de Loire couverte de navires, barques et bateaux qui arrivent, partent et se succèdent à chaque instant. Le point de vue de tous les quais qui la bordent, qu'on commence à prolonger le long de la ville, et qui se continueront au-delà de Richebourg et de l'Hermitage ; ce qui formera une étendue de près d'une lieue.

VI. Le canal projeté de la rivière d'Erdre, qui traversera la ville, et prendra (autant en droite ligne que faire se pourra) depuis le confluent de ladite rivière avec celle de la Loire jusqu'au Port Communeau, et même au-delà. Ce canal sera bordé des deux côtés de belles rues, avec des quais de distance en distance ; l'exécution n'en sera pas absolument dispendieuse ; ce sera en outre le moyen d'embellir et faire valoir les terrains ingrats de toutes ces maisons presqu'inhabitées, et de ces emplacements isolés et désagréables des rues des Carmes, de la Boucherie, de Sauve-Tour, de Saint Léonard et du Bourgneuf. Ce canal, après son exécution, sera un des plus beaux morceaux de Nantes, et en même temps le plus utile, puisqu'il procurera de l'activité à tout l'intérieur de la ville, et la rendra semblable à ces villes renommées de la Hollande et de la Flandre, qui ne sont si saines, si peuplées et si commerçantes, que parce qu'on y a su pratiquer de pareils canaux, et tirer parti des petites riviè­res et des eaux qui les environnent.

VII. Dans le coeur de l'église cathédrale, le tombeau, en marbre blanc, de Jean IV, duc de Bretagne, surnommé le conquérant, décédé au château de Nantes, le 1er novembre 1399 ; il est représenté en bosse, armé de toutes pièces, avec le collier de l'ordre de l'hermine.

VIII. Dans l'église de la collégiale de Notre Dame, entre le choeur et l'autel, le tombeau de Pierre II, duc de Bretagne et mari de Françoise d'Amboise, décédé le 22 septembre 1457. Il est représenté sur ce tombeau en figure plate à la mosaïque, et la duchesse Françoise à côté de lui, quoiqu'elle n'y ait pas été enterrée. Le corps de cette princesse, décédée le 4 novembre 1485, repose sous le choeur des Dames religieuses des Couëts, près de Nantes.

IX. Dans l'église des RR. PP. Chartreux, le tombeau d'Arthur duc de Bretagne, décédé au château de Nantes, le 26 décembre 1458. C'est ce prince qui appela les Chartreux à Nantes, les fonda, bâtit en grande partie leur maison, et fit construire leur maître-autel, à peu-près dans l'endroit où, l'an 289, les frères S. Donatien et S. Rogatien, patrons du diocèse, reçurent l'un et l'autre, dans le même jour, la couronne du martyre.

X. Dans le choeur de l'église des RR. PP. Cordeliers, du côté de l'épître, le mausolée, en marbre noir, où repose le corps du seigneur Guillaume de Rieux, mort l'an 1310, allant en Espagne pour traiter le mariage de Jean, fils aîné du duc de Bretagne, avec Isabelle, fille du roi de Castille. Son corps fut embaumé et apporté aux Cordeliers qu'il avoir fondés avec sa femme Louise de Machecoul, l'an 1307.

XI. Dans la même église et dans la chapelle, dite de la Contractation ou des Espagnols, le tombeau du fameux comte de Chalais, maître de la garde-robe du roi Louis XIII, et qui, pour crime de lèse-majesté, haute trahison et conspiration, fut décapité, le soir du 19 août 1626, sur la place du Bouffay. Le roi qui était venu à Nantes, avec la cour et le cardinal de Richelieu, le fit arrêter au château, nomma et établit aussitôt une chambre de justice qui tint ses séances dans une des salles du couvent des Cordeliers ; il fut condamné à être décapité, sa tête exposée sur la tour de Sautour ou Sauve-tour ; à être écartelé et ses quartiers exposés aux quatre coins de la ville, et à être dégradé, lui et sa postérité, d'armes et de noblesse. Le roi adoucit quelques dispositions de cet arrêt, surtout l'article de la noblesse pour sa postérité, et il ordonna que le corps serait remis à la dame de Montluc sa mère, qui avoir sollicité fortement, mais en vain, la grâce de son fils. Le roi sortit aussitôt de Nantes, et même avant l'exécution ; le prisonnier fut conduit aux prisons du Bouffay. Les juges, après avoir rendu l'arrêt, furent fort embarrassés sur le moyen de le faire exécuter, parce que l'exécuteur de la haute justice, soit par sollicitation ou autrement s'était évadé de Nantes ; ils furent obligés de prendre dans les prisons deux criminels qui méritaient le gibet ; ces misérables, à qui on promit de faire grâce, acceptèrent cette fonction ; mais ils s'en acquittèrent si mal, qu'après avoir donné plusieurs coups du tranchant d'une épée suisse, qu'ils avoient achetée à la hâte et de hasard, ils furent obligés de le retourner par devant pour lui couper la gorge.

XII. L'hôtel de Ville, jadis l'Hôtel Bizart, bâti vers l'an 1557, par la communauté de Ville, qui arrenta et vendit les trois hôtels qu'elle avait ci-devant occupés, dont l'un au Bouffay, l'autre à Ste-Catherine, et le troisième au Change. Le portail de cet hôtel fut bâti et fini en 1648 ; l'ouvrage, qui est très beau, est trop masqué par les maisons voisines.

XIII. Dans la galerie de l'Hôtel de Ville, une inscription latine, gravée sur pierre, du temps des Romains vers l'an 290 ; elle fut trouvée, l'an 1580, dans les fossés de St-Pierre, près de l'évêché, et agrafée au mur de ville ; d'où elle fut détachée, l'an 1625, et posée dans le lieu où on la voit encore vers 1765. Voici la copie de cette inscription, qui était le frontispice de quelqu'édifice ou lieu commun de commerce :

NUMINIB. AUGUSTOR.
DEO VOLIANO.

M. GEMEL. SECUNDUS ET C SEDAT. FLORUS

ACTOR. VICANOR. PORTENS. TRIBUNAL CM.

LOCIS EX STIPE CONLATA POSUERUNT.

 

Traduction française, suivant M. Travers.

Aux Dieux des empereurs,

Sous le bon plaisir du dieu Janus,

Marcus Gemellus Secundus et Caïus Sedatus Florus,

Syndics des habitants de Porto,

Ont de l'argent qu'on leur a porté

Erigé ce Tribunal,

Dans la place du Commerce.

Le père Desmolets, dans les Mémoires de Littérature et d'Histoire, donne une autre explication à cette inscription ; il la traduit ainsi : Aux dieux des empereurs, de l'agrément du dieu Janus. M. Gemellus Secundus et C. Sedatus Florus, de l'argent contribué, ont bâti dans la place du Commerce le tribunal des affaires des habitants des ports. Pour parvenir à cette traduction, le père Desmolets a été obligé, dans le mot Portens, de changer le P en F, et supprimer le T, et des lettres CM, en faire le mot entier COMMERCIORUM ; ce qui est contre la réalité de l'inscription, qui ne paraît nullement altérée. Il faut que le père Desmolets se soit fié, ainsi que font la plupart des écrivains de voyages, aux relations et traditions, et qu'il n'ait pas vu et lu par lui-même.

M. Travers, cet habile antiquaire, dans ses Recherches manuscrites sur les antiquités de Nantes, et Dom Lobineau, dans son Histoire de Bretagne, diffèrent entre eux sur la ponctuation, et, par conséquent, sur l'interprétation de la seconde ligne de cette inscription. L'abbé Travers admet deux mots, dans le mot Voliano, qu'il sépare par un petit espace, et dont il forme ces deux mots Volente Jano. Dom Lobineau, au contraire, ne fait de Voliano qu'un seul mot, et en fait un dieu Volian ou Volien, qui, suivant lui, n'est autre chose que le soleil ou dieu Belenus.

Cette inscription, qui est du temps de Dioclétien et de Maximien, empereurs Romains, maîtres alors de la Bretagne, a fait croire à plusieurs anciens historiens, et même à M. Travers, que la ville de Nantes portait autrefois le nom de Porto. C'est une méprise, puisque longtemps avant la naissance de J.-C. et même plus de trois cents ans avant cette inscription, Jules César, premier empereur des Romains, fait mention, dans ses Commentaires, de la ville de Nantes, et ne la désigne que sous ce nom. N'est-il pas mieux de croire que le nom de Porto était celui du quartier dit actuellement Richebourg, et de cette grande et longue rue fort commerçante, qui conduisait depuis la porte St-Pierre jusqu'au vis-à-vis des RR. PP. Minimes, et qui traversait les Lises ou Motte de St-Pierre.

Le centre du plus grand commerce de Nantes était autrefois dans ces quartiers ; le commerce maritime n'étant alors ni aussi connu, ni aussi étendu qu'il est devenu depuis que la Fosse a été bâtie ; et si l'on voit dans plusieurs anciens titres et papiers les mots de Porto et Vicus Porto, ils ne signifient autre chose que bourg ou faubourg de Porto. Nous nous croyons d'autant mieux fondés dans cette conjecture, que cette inscription, qui faisait le frontispice d'un tribunal ou édifice de commerce, a été trouvée dans les fossés, près la porte de St-Pierre, et par conséquent au lieu le plus à la proximité des commerçants qui habitaient ces quartiers, suivant l'usage établi dans les premiers siècles, de placer les tribunaux aux portes des villes, pour la plus grande commodité du public et des habitants des différents quartiers et lieux voisins.

XIV. L'hôtel de la Bourse, situé au quartier de la Fosse ; l'édifice fut commencé en 1724 ; la place qui est vis-à-vis et garnie d'ormeaux, se nomme la Hollande. C'est le lieu où les négociants et marchands s'assemblent tous les jours, depuis onze heures jusqu'à une heure après midi, pour y traiter de leurs affaires ; c'est aussi dans cet hôtel que se tiennent la juridiction consulaire, la secrétairerie du commerce et l'académie de musique ou concert.

XV. L'Hôtel-Dieu ou hôpital des malades, situé à présent sur la petite prairie de la Magdelaine, jadis près les Jacobins et ensuite en Erdre, fut fondé par M. de la Meilleraye et bâti par la ville, vers l'an 1646. Le bâtiment est beau et vaste ; mais les planchers sont un peu caducs. Le nombre des malades et des enfants trouvés est très-grand ; les revenus et les charités peu considérables.

XVI. Le Sanitat ou hôpital des vieillards, enfants délaissés et de ceux qui, à l'âge de 7 et 8 ans, sortent de l'Hôtel-Dieu, est situé au bas de la Fosse, sur le terrain de l'Anerie, que la communauté de ville acquit, en 1572, pour y loger des pestiférés ; elle a depuis acquis plusieurs autres terrains sur lesquels elle a fait bâtir. Cet hôpital, qui a plusieurs grandes cours garnies de forts beaux bâtiments, est bien situé et très sain. On y occupe tous les gens qui peuvent travailler ; on y excelle en lingeries, broderies, etc. Les pauvres y sont très bien soignés et nourris. Cet hôpital est fort endetté et a très grand besoin de secours, legs et aumônes publiques.

XVII. Un monument très ancien, posé dans une muraille, au bout du pont de la Belle-Croix, où on voit les images de la Vierge, de Saint-Gilles et de Saint-Laud : il fut placé là, en mémoire du supplice du maréchal Gilles de Rais, aussi connu par ses exploits que par les crimes et les abominations dont il fut convaincu, condamné à être brûlé vif vis-à-vis cet endroit, le 25 octobre 1440, Son procès est dans les archives du château, et n'a jamais été rendu public à cause des horreurs qu'il contient. Quoique condamné à être brûlé vif, il fut, par un retentum, étranglé au moment qu'on mettait le feu au bûcher ; son corps, aussitôt emporté dans un drap, par quatre demoiselles charitables, fut inhumé dans l'église des RR. PP. Carmes.

XVIII. Le palais de la cour souveraine de la Chambre des comptes : cette cour, une des plus ancienne du royaume, fut érigée par les anciens ducs de Bretagne ; elle les suivait partout où il leur plaisait d'aller dans leur duché. La duchesse Anne, héritière de la province, par la mort du duc François II, son père, dernier duc de Bretagne, sitôt après son mariage avec le roi de France, Charles VIII, n'eut rien plus à coeur que de fixer sa chambre des comptes dans une des principales villes du duché. Charles VIII, par mandement du 23 avril 1493, voulut la fixer à Redon ; ce qui n'eut pas lieu. Par autre mandement donné à Lyon, le 5 février 1494, la chambre des comptes fut fixée à Nantes, dans la maison de Monfort, autrement dite de la Suse, qui avait été confisquée au profit du duc François II, par l'arrêt rendu, le 25 octobre 1440, contre le maréchal Gilles de Rais, et dont ce dernier avait hérité quelques années auparavant, par le décès de son oncle, le sire de la Suse.

La Chambre des comptes, qui, malgré les mandements ci-dessus, était toujours restée à Vannes et Musillac, fut enfin obligée de se rendre à Nantes ; mais n'ayant pas trouvé la maison de Monfort ou de la Suse assez convenable, elle tint pendant plusieurs années ses séances dans le couvent des RR. PP. Cordeliers, jusqu'à ce que le roi de France Louis XII, second mari de la duchesse Anne, fit acheter, par son receveur des fouages, de différents particuliers et bénéficiers, au nombre de trente-huit, plusieurs maisons, cours et jardins sur les bords de la rivière d'Erdre, et ordonna d'y bâtir un palais. Les bâtiments, commencés l'an 1515, furent construits en plusieurs temps et à plusieurs reprises : souvent interrompus par le malheur des temps, ils n'eurent leur perfection que sous le roi Henri II.

Les anciens bâtiments de ce palais paraissant, ces derniers temps, menacer ruine, la Chambre fut obligée, en 1760, de prendre des logements dans le couvent des RR. PP. Cordeliers, pour y tenir ses séances et semestres ; ses archives y ont été aussi transportées. C'est un dépôt très-riche, et qui le serait encore davantage sans l'incendie arrivé à Musillac. Le roi et la province font actuellement réédifier ce palais. Ce sera un très-beau morceau d'architecture ; la première pierre, avec une inscription, y fut posée, le 6 septembre 1763, par le duc d'Aiguillon, commandant en Bretagne, au bruit de fanfare et acclamations publiques.

XIX. Le palais du présidial, situé à la place du Bouffay, bâti par les anciens comtes de Nantes : il fut leur premier logement, et ensuite celui des ducs qui leur succédèrent. Les ducs ayant depuis fait bâtir le château de la Tour-Neuve, où ils fixèrent leur demeure, abandonnèrent, vers l'an 1476, cet ancien palais pour y rendre la justice, à quoi il a toujours servi depuis. On y a fait, ces dernières années, quelques édifices et réparations, mais avec un peu trop d'économie. C'est dans ce palais, auquel sont adossées la conciergerie et la prison, que se tiennent la sénéchaussée, le présidial, la juridiction de l'amirauté, celle des traites, celles des eaux, bois et forêts, etc.

XX. L'hôtel de la monnaie, place du Bouffay, bâti vers l'an.... La façade en a été réédifiée ces années dernières. C'est dans cet hôtel que se tient la juridiction des monnaies des évêchés de Nantes, Vannes et Quimper.

XXI. Le pont d'Aiguillon, jadis de la Poissonnerie, construit sur les dessins de Blaveau, par Louis Laillaud, architecte. L'arche, qui a 68 pieds de largeur sur 20 de hauteur, est un morceau d'architecture des plus hardis. En creusant les fondations de ce pont, et en démolissant, en 1758, les deux tours de la porte de la Poissonnerie, construites aux frais de la ville en 1485, on a trouvé les restes de l'ancienne porte dite de la Chalanderie, qui donnait son nom à la rue actuellement de la Poissonnerie.

XXII. Le Cours des Etats, dont le projet fut formé sous la mairie de Mellier, et dont on est redevable de l'exécution aux bontés du duc d'Aiguillon, commandant en Bretagne, ainsi qu'aux bienfaits des Etats de la province, assemblés en 1760 en cette ville. Cette promenade, qui embrasse les deux mottes de St-Pierre et de St-André, et réunit dans son milieu les aspects les plus riants de la Loire et de l'Erdre, forme le plus beau point de vue du royaume. Elle est composée de trois grandes allées, bordées d'ormeaux, avec des sièges ; la principale a cent pieds de largeur ; les allées collatérales, dont une du côté du levant, et les deux autres, du côté du couchant, ont chacune trente pieds de largeur. On construira par la suite, à chacun des bouts dudit cours, deux grands escaliers, dont l'un au sud et sur la Loire, conduira sur le futur quai de Richebourg, et l'autre au nord et sur l'Erdre, conduira sur le marais de Barbin, qu'on doit exhausser et pratiquer des allées, des bosquets, etc. Lorsque le tout aura atteint son dernier degré de perfectionnement, ce sera un des plus beaux cours et une des plus belles promenades de France. 

(Antiquités et anecdotes de la ville de Nantes, par P.-I. Brun - 1765) 

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