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AUMONERIE DE TOUSSAINT

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Quartier de Petite-Biesse et de Grande-Biesse. — Coup d'œil d'ensemble sur l'aumônerie de Toussaint. — Acte de donation et fondation de l'aumônerie. — Suite chronologique des faits. — Vente des biens de l'aumônerie. — 26 inscriptions tombales.

 

Quartier de Petite-Biesse et Grande-Biesse.

En quittant le pont de Vertais pour se diriger vers Nantes, le premier cours d'eau [Note : Ce cours d'eau appelée aussi Boire des Récollets, fut entièrement desséché et remplacé par un square planté d'acacias] que l'on rencontrait s'appelait Petite-Biesse [Note : Bies : fossé creusé à côté d'une rivière pour l'usage d'un moulin, et pris d'assez loin, pour ménager une pente qui augmente la rapidité de l'eau... (Dictionnaire de Liffré)] et donna son nom aux terrains compris entre lui et le second cours d'eau dit Grande-Biesse, qui dénomma la partie du sol contenue entre Grande-Biesse et le bras de Loire de la Madeleine.

Le quartier des Biesses ne se peupla pas aussi rapidement que Vertais, comme nous le voyons clairement indiqué, par l'arrivée de tous les troupeaux des campagnes voisines de Nantes, qui y cherchèrent un refuge, contre l'invasion des Calvinistes. 

C'est près du cours d'eau de Grande-Biesse qu'était située l'aumônerie de Toussaint.

Coup d'oeil d'ensemble sur l'aumônerie de Toussaint.

Noue inclinerions è penser que l'aumônerie fut, dès son origine, regardée comme indépendante, à cause du caractère spécial de sa fondation qui réunissait dans l'oeuvre de l'aumônerie, plusieurs attributions toutes locales ; les prières demandées par le Fondateur, le soin des malades et l'hospitalité donnée aux voyageurs.

Il ne pouvait être question des fidèles des environs, en trop petit nombre pour motiver des règlements administratifs, de la part de l'autorité diocésaine.

Au XVIème siècle seulement, la paroisse de Sainte-Croix prit définitivement sous sa juridiction l'aumônerie de Toussaint.

Nonobstant, nous avons pensé devoir poursuivre son histoire jusqu'à sa dernière heure, persuadé, que le lecteur aimerait à la connaître tout entière ; d'autant plus que depuis cette époque, elle n'offrirait pas matière suffisante à une plaquette isolée.

Une confrairie [Note : Confrairie n'est pas la même chose que Confrérie : le premier mot veut dire : frais mis en commun ; le second : réunion de frères. Frairie s'emploie pour confrairie, dans le même sens] appelée confrairie de Toussaint, était chargée de l'administration temporelle.

Elle nommait chaque année deux prévôts auxquels incombaient tous les soins matériels de l'aumônerie.

Elle avait même le privilège de présenter à l'acceptation de l'Evêque, la nomination de l'aumônier qu'elle désirait avoir pour successeur du dernier décédé. Cet aumônier avait pour fonctions : d'acquitter les prières, d'administrer les sacrements aux malades et de distribuer aux pauvres et aux voyageurs, un tonneau de seigle et un tonneau de froment, qu'il recevait de la frairie ; il n'acquérait rien en son propre nom, mais pouvait acquérir pour l'hôpital. Les statuts de la confrairie lui permettaient de dépenser 100 écus d'or, au plus.. (Annales de Nantes, T. II, 300).

Quant aux bâtiments de l'aumônerie, nous n'avons rien de remarquable à en dire.

Monsieur Cacaud, dans sa belle carte de Nantes, dressée en 1756, nous a conservé le plan d'ensemble, des constructions de la célèbre aumônerie de Toussaint.

Il y a seulement quelques années, des portes en plein-cintre existaient encore et l'on pouvait remarquer le long des murs, quelques peintures et inscriptions, cachées par des caveaux en planches ; c'était ce qui restait de la chapelle.

En novembre 1897, on démolit entièrement toutes ces ruines. Il n'y a alors plus qu'un seul vestige, en 1898, de l'ancien hôpital ; c'est une petite fenêtre aspectant sur la rivière.

Grâce à l'obligeance de M. Pilard, entrepreneur des travaux de 1897, voici les particularités que nous avons relevées sur place, avec la plus scrupuleuse exactitude. Un jour peut-être, on y verra d'utiles indications (le 22 novembre 1897).

1° Deux statues d'environ 0 mètre 60, de hauteur : l'une, de saint Christophe, portant l'Enfant Jésus sur les épaules ; l'autre de saint Antoine, ayant un cochon, à ses pieds.

2° Une pierre blanche de 0 mètre 32 sur 0 mètre 25 et 0 mètre 15 d'épaisseur avec les majuscules gravées en creux et ainsi disposées : M. O. C. P. A. D. T.

On l'a trouvée à 2 mètres 50 de profondeur au-dessous du niveau de la rue, dans les fondations, sous l'un des côtés de la chapelle. Elle était assise sur un lit de chaux (chaux et sable) et recouverte d'un palâtre de 1 mètre 50 de longueur.

A la Chronique du 9 mars 1672, nous en donnerons la traduction.

 

Acte de donation et fondation de l'aumônerie de Toussaint.

Nous sommes heureux de publier ici un document de haute valeur. C'est l'acte de donation authentique de Charles de Blois, duc de Bretagne (Archives départementales, série H, 493 ... copie du XVIIème siècle).

On y verra avec quelles intentions chrétiennes et charitables, quel esprit de justice, ce saint personnage entendait établir l'aumônerie qui nous occupe.

Acte de donation du duc de Bretagne, de l'aumônerie de Toussaints.

« Nous, Charles, duc de Bretagne, vicomte de Limoges, et nous Jeanne, duchesse et vicomtesse desdits lieux, ô (avec) l'autorité de nous dit duc, à notre chère compagne la Duchesse donnée, quant à toutes et chacunes les choses qui ensuivent.

Faisons savoir à tous, que nous d'un commun consentement et volonté avons donné et donnons ô l'autorité que dessus, en pure et perpétuelle aumosne, à Messire Pierre Eon, chapelain, une place et héraut ô tous leurs fonds et appartenances, comme ils se poursuivent, seize en Bièce, sur le chemin par où l'on vat de Nantes à Pirmil, entre nos pontreaux, d'un côté, et une place que tient Rolland Rouau, d'autre ; laquelle place et héreau furent à Jan Garnier, talandier et sa femme qui les avons retraits par eschange et les avons récompensez sur certaine partie qu'ils nous devaient affin que le dit messire Pierre, y face faire et édifier une chapelle, en l'honneur de Dieu, de la benoiste Vierge Marie et de tous les Saints de Paradis, et une maison pour héberger les pèlerins passans et pauvres, et faire les oeuvres de charité, pour prier Dieu pour nous, nos héritiers, prédécesseurs et successeurs, et être participants aux biens et oraisons qui seront faits. De laquelle place et héreau nous nous désaisissons et en baillons la saizie audit messire Pierre, tant pour lui que pour les autres qui seront et demeureront à maintenir la dite chapelle et sommes tous tenus et promettons pour nous et nos hoirs et successeurs, les garantir comme dit est, et à les tenir avoir, jouir et posséder pour les causes, dessus dites, à jamais, perpétuellement, sans aucun empêchement. Laquelle place et héreau, avec certaine place jouxte icelle, ce que Rolland Rouan a donné au dit messire Pierre, pour le cloistre de la dite maison, nous ô l'authorité que dessus, avons amorty et amortissons et voulons que dudit amortissement se jouissent le dit messire Pierre et les autres qui seront et demeureront, à maintenir ladite chapelle et maison pour toujours, mais perpétuellement et leur quittons et cessons toutes seigneuries et juridictions et reconnaissances que nous avons et, avons pouvoir ès-dites chouses pour les causes susdites, à jamais sans rien y retenir fors notre souveraineté en cas de garde d'église. Et en témoing des dites..... nous duc et duchesse, avons posé nos propres sceaux, à ces présentes lettres escrites, données à Nantes le 27ème jour d'avril en mil trois cent soixante deux » [Note : Il n'y a ici aucun doute, c'est une chapelle à édifier et non, à réédifier ou à restaurer].

Cette donation laisse dans l'ombre un point de juridiction, que nous ne nous chargerons pas d'éclaircir, mais que nous voulons signaler.

Charles de Blois ne fait aucune mention d'une donation en bonne et due forme faite par la duchesse Constance qui épousa plus tard Guy de Thouars.

En 1188, cette duchesse « confirma et octroya aux religieux de la Madeleine la possession des  ponts jusqu'à Pirmil ». [Note : Histoire de Nantes, par Guépin, p. 82. Ces religieux avaient leur couvent au delà du bras de Loire de la Madeleine à l'endroit où se trouve en 1897 la buvette " aux Herbagers ". Le pignon de la toiture semble indiquer la construction primitive].

Cette possession avait-elle été périmée à l'époque de Charles de Blois ?

Cependant les religieux semblent avoir conservé des droits d'octroi sur ce territoire.

Dans une Etude de M. Stéphane de la Nicollière sur le Prieuré de la Madeleine, nous lisons que dans trois aveux de 1462, 1524 et 1669 « le Prieur de la Madeleine prant et lève la coutume sur les marchandises que aucune personne mènerait et traverserait en vassaulx, entre la paroisse de Rezay et le dit Prieuré de la Madeleine » (Bulletin archéologique de Loire-Inférieure).

Pour comble de complications juridiques, nous voyons dans les siècles qui suivirent, que la juridiction royale est affirmée très-énergiquement, dans les actes du temps, sur le quartier de Vertais.

Etait-ce seulement sur les eaux, qui de tout temps ont été du domaine royal ? Etait-ce à l'occasion de ce droit sur les eaux, que la juridiction royale avait débordé comme droit de mouvance ? Nous laissons aux jurisconsultes à décider.

Quoi qu'il en soit, l'aumônerie de Toussaint était fondée, et commençait sa modeste histoire.

 

Suite chronologique des faits.

1362, 28 juillet. — Cession de droits sur l'emplacement de l'aumônerie de Toussaint, accordée à l'aumônier par Denis Cornuau pour 6 réaux d'or (Archives départementales, série H).

1362, août. — Cession d'un emplacement en Biesse pour l'aumônerie de Toussaint, consentie à Charles de Blois, qui en paiement a donné acquit au vendeur, d'une rente de 40 sous, due sur un logis de la Chaussée de Nantes (Archives départementales, série H).

1364, 31 janvier. — Fondation d'une chapellenie par Eonnet ou Yvon Lucas, sur les runcs, (rangs) de pêcherie qu'il possédait en Loire (Archives départementales, série H).

1365. — Arrentement fait pour 4 sols de rente de la maise du cimetière de Toussaint avec Jehan de Rezé, abbé de Villeneuve.

1422, 14 novembre. — Le duc Jean V entre dans la confrérie de Toussaint et concède è l'aumônerie, comme don de joyeux avènement, une voie d'eau pour y établir un moulin, sous le pont le plus voisin. Le don fut contesté par le procureur du duc le 14 janvier suivant ; et, le 17, les juges et les assistants prononcèrent que le don devait tenir, étant fait à un lieux pieux, par un motif de piété et sans nuire à l'Etat. L'on nomma des commissaires qui, le 17 du même mois, assignèrent la voie d'eau du pont de Toussaint sur une longueur de 37 pieds et autant de large (Voir les Titres de la Confrérie de Toussaint).

C'est sans doute à dater de cette époque, qu'existe la digue qui se voit encore en 1898, et qui était destinée à fournir au moulin, de l'eau en plus grande abondance. (C'est le biez qui a donné son nom au pont et au quartier).

L'expédition originale du procès-verbal de la publication faite aux plaids généraux, du don de Jean V, à l'aumônerie de Toussaint, se trouve aux archives départementales (Archives départementales, série H, p. 493).

1454. 7 janvier. — Arrentement d'une maison située en Vertais, consenti par les prévôts de la confrérie de Toussaint.

Arrentements d'héritages situés en Vertais faits par Jean Villaine et Etienne Rousseau, prévôts de la confrérie (Voir les Titres de la Confrérie), et Jacques Lebreton prêtre, à Robin Lepaige, pour 4 livres 2 sols, six deniers de rente, au profit de la confrérie de Toussaint à laquelle dom Nicolas Hervouet avait donné ces héritages.

1460, 25 avril. — Bail à ferme du moulin de l'aumônerie de Toussaints (Voir les Titres de l'aumônerie).

1462, 7 avril. — Par testament de Pierre Préseau, don à l'aumônerie d'une rente de 6 livres 5 sols.

1498, 31 mai. — Transaction entre François Branger et l'aumônerie de Toussaints (Voir les Titres de l'aumônerie).

1499, 5 avril après Pâques. — Acquisition par l'aumônerie de Toussaints d'une rente de 8 livres sur Jean Bourrault et Marie Leslé.

1532 — L'aumônerie de Toussaint nourrit plus de 1.600 pauvres. Le roi François Ier, en considération de ce fait, conserva à l'aumônerie le droit d'administrer les aumônes, de concert avec la confrérie.

Ce monarque avait cru devoir remettre l'administration des autres établissements de bienfaisance, aux mains de personnes laïques.

Le privilège, accordé par François Ier à Toussaint, fut confirmé par lettres patentes d'Henri IV en 1598 (avril).

1555 et 1556. — la ville de Nantes fit faire toutes les réparations grosses et menues de l'aumônerie. On y recevait les passants et les malades de la maladie de Saint-Main, nom donné tantôt à la gale ou à la lèpre (Travers, II, 341).

1557, 5 novembre. — La ville s'assembla à l'évêché et y délibéra avec l'évêque : de l'union des revenus de Saint-Julien de Vouvantes, au nouveau collège que l'on voulait établir à Nantes ; d'installer ce collège à l'hôpital Saint-Clément, et de transporter les malades de Saint-Clément à l'aumônerie de Toussaint dont la ville venait de faire les réparations. Ce fut exécuté au mois de décembre (Registre de la Ville de 1557).

1570. — La confrérie de Toussaint s'opposa à la réunion de cet hôpital à l'hôpital de la ville qu'on voulait effectuer, comme l'on avait transféré Saint-Clément à Toussaints (Travers, II, 424) ...... un procès s'ensuivit.

1595, 13 juillet. — Il fut arrêté que la ville interviendrait dans le procès survenu entre la confrérie de Toussaint et l'hôpital de Nantes, au sujet de la réunion projetée.

Le procès traîna, et ne finit qu'en 1598, quand Henri IV, dans son conseil, décida, en faveur de l'aumônerie.

Toutefois, depuis cette époque, la fusion des deux hôpitaux fut consommée ; Toussaint devait donner l'hospitalité aux passants qui se présentaient et les garder un jour franc.

« 29 septembre 1625. Présentation de messire André Landays [Note : André Landays, prêtre né à Pirmil, devenu aumônier de Toussaint, eut l'heureuse idée de noter sur le registre des sépultures, les événements remarquables qui se succédèrent dans la ville (de 1625 à 1679). Ces notes ont été publiées par Dugast-Mattifeux], à l'aumônerie de Toussaint par les frères de la confrairie, en leur chapitre tenu en l'église ; et, le vendredi 10 Octobre, lettres de collation et provision de Monsieur le grand vicaire de Monseigneur l'Evêque de Nantes, et prise de possession le même jour, après-midi, à l'heure des vespres ».

Le 25ème jour d'aoust 1625, le corps dé défunt vénérable et discret messire Jullien Simon, aumosnier de Toussaints, fut ensépulturé, en l'église de Toussaints, et mourut de la contagion qui régnait (Registre d'André Landays).

« Le samedi 8 aoust 1626 fut donné sentance, au Présidial de Nantes, entre messire Robert Mahé, recteur de Sainte-Croix et messire Mathurin Gasnier, son vicaire, d'une part, et messire André Landays, aumosnier et les prévosts de la Confrérie de Toussaints, d'autre part ; par laquelle il fut ordonné que les oblations et offrandes faites à la chapelle dudit Toussaints, demeureraient audit aumosnier, pour y être employées à nécessité des pauvres, fors et réservé, celles qui seraient faites aux offertoires des grand'messes succursales, qui seront au dit recteur et outre, sera payé au dit recteur par ledit aumosnier, la somme de 30 sols tournois qui lui sont deus, à cause des oblations par chacun an » (Registre d'André Landays).

Est-ce cette réglementation qu'il faut regarder comme l'origine de la juridiction de Sainte-Croix sur l'aumônerie ? Nous n'avons pas trouvé d'acte antérieur qui l'établisse.

1628. — « Adveu de discrète personne André Landays, prêtre chapelain et aumônier de Toussaints, sur les ponts de Nantes, rue Grande-Biesse. Jacques Coupperie y est mentionné comme notaire royal de Nantes ».

« Le 23 mars 1646, la grosse cloche de Toussaints-lèz-Nantes, fut bénie par messire Landays, aumônier, par la licence de Mgr l'évêque de Nantes à luy donnée par écrit.

Honorables personnes, Pierre Macé, capitaine des Bièces et André Gilard furent parein et mareine qui lui imposèrent le nom de Perrine ; et fut fondue des deniers de la confrairie dudit Toussaints ; montée au clocher le même jour, et posée en son lieu, le lendemain. Les sieurs Martin Bouilly et Sébastien Lottin étant prévosts de la dite confrairie. .......

Le mercredy 8ème jour de septembre 1649, le corps de deffunt humble et dévôt religieux frère René Lemée, provincial des cordeliers, qui étant venu à Nantes pour tenir leur congrégation, tomba malade et décéda au couvent de Saint-François, fut ensépulturé dans l'église dudit couvent, sur les quatre heures du soir, où il y avait grande affluence de peuples. ......

Le lundy 17 juillet 1656, le sénéchal, le lieutenant et le procureur du roy, avec M.M. Dubreil et de Blottereau, pères des pauvres de l'hospital de Nantes ; M. Morice, leur procureur, et M. leur adjoint descendirent à l'aumosnerie et l'hospital de Toussaints, pour faire procès-verbal. Auquel messire André Landays, aumosnier dudit Toussaints, comparut pour son chef, et les prévosts de la confrairie dudit Toussaints ne voulurent point comparaître et furent jugés défaillants. Auquel procès-verbal procédant, ne trouvèrent aucune chose à redire en tout ce que possédait ledit Landays, ains trouvèrent le tout en très-bon état, ains qu'il est rapporté par le dit procès-verbal. .......

Le vendredy 25 aoust 1661, les régiments des suisses arrivèrent au haut de la prée de la Magdeleine et allèrent loger en Vertais une partie, et une autre en Petite-Bièce, et une autre, vers la boucherie de Nantes.

Le dimanche 27 aoust les régiments des gardes du Roy, arrivèrent au haut de la prée de la Magdeleine, sur les 4 à 5 heures du soir et allèrent loger aux Marchix, Saint-Clément et Richebourg.

M. le maréchal de la Meilleraye fit mettre sur le bord de la prée de la Magdeleine du costé de la ville, jusqu'au nombre de cent quarante huit pièces de canons, la plus grande part en fer, tirées des navires qui étalent à Paimbœuf, et le reste en fonte verte, entre lesquelles étaient les douze apôtres de la maison de ville.

Le mercredy des quatre-temps 9ème de mars, et le 7ème jour de caresme de l'année 1672, environ une heure et demie après-midy les sieurs Jean Legay et François Tardeau l'aisné, estant prévosts de la noble et vénérable confrairie de Toussaints, érigée et desservie en cette église, sur les ponts de Nantes, paroisse de Sainte-Croix ; vénérable et discret messire Olivier Crispied, aumosnier dudit Toussaints, messire André Landays, ancien aumosnier par l'espace de près de cinquante ans, âgé de 78 ans, mit et posa la première pierre à l'autel de Saint-Claude qui a été basti de neuf, et, le lendemain 10, Marie Legay, fille du susdit Jean Legay, mit la première pierre à l'autel de Nostre-Dame qui n'étant que tout simple et sana aucun ornement avait été démoli le 7 juillet pour bastir celui d'architecture qui est en sa place » (Registre d'André Landays).

C'est probablement cette dédicace que rappelle la pierre commémorative citée plus haut qui porte les lettres M. O. C. P. A. D. T. et qu'on devrait traduire ainsi : Maximo Optimo Claudio Pontifici, Altare Dicavit Tardellus.

Mais pourquoi Tardeau l'un des deux prévôts est-il seul nommé ? Legay, autre prévôt n'y serait pas mentionné, parce que sa fille figurant pour la pose de la première pierre de l'autel de la Sainte Vierge, le nom de Legay (L) doit être gravé sur une autre plaque semblable que l'on n'a pas retrouvée.

Ainsi, les noms des deux prévôts seraient signalés : Tardeau (T) sur la plaque relevée, Legay (L) sur celle qui n'a pas été découverte.

Les changements, survenus dans les mœurs, la facilité plus grande des voyages, l'agrandissement de plusieurs hôpitaux, au sein de la ville, amenèrent progressivement la décadence de l'hôpital de Toussaint et nous le voyons disparaître vers 1750.

L'aumônier toutefois continue ses fonctions sacerdotales, comme vicaire de Sainte-Croix ; ce qui était nécessité par l'accroissement de la population dans le quartier des Biesses ; car il n'existait encore aucune paroisse entre Saint-Sébastien et Sainte-Croix.

De plus, l'aumônier de Toussaint agissait toujours de concert avec la confrairie hospitalière, qui subsista jusqu'à la destruction de ces utiles institutions, décrétée par les lois révolutionnaires (Abbé d'Espilly, Dictionnaire de géographie).

 

Vente des biens de l'Aumônerie.

A la vente, il faudrait dire, au gaspillage des biens d'église (dits : nationaux), la chapelle et le presbytère de Toussaint sont vendus le 27 floréal an III, à ... pour 88.000 livres.

Le cimetière fut vendu le 28 ventôse an V, à ...... pour 4.400 livres.

La chapelle devint un magasin à fourrage, comme nous vîmes celle des Minimes et plusieurs autres (Registre des ventes des biens nationaux, Archives départementales).

 

26 Inscriptions tombales.

Pour compléter ce qui concerne l'aumônerie de Toussaint, nous mentionnerons les 26 inscriptions tombales qu'on y a trouvées.

Nous y conservons la disposition des lettres, telle qu'elle se présentait, sur chaque pierre tumulaire ; malheureusement, plusieurs avaient déjà disparu sous les injures du temps.

Ces noms et tous ceux que nous avons cités au courant de ces notes, intéresseront les descendants de ces familles chrétiennes, toujours heureuses de vénérer dans leurs ancêtres des modèles d'honneur et de probité.

(1)

Cy-git

NOBLE VENERABLE ET DISCRET

MESSIRE CLAUDE BERNARD

DE LA TURMELIERE

Prêtre doien de l'Eglise

Cathédrale et chanoine de Nantes

Il fut bon catholique et

grand homme de bien

Il trépassa le 14 Novembre 

L'AN 1660

 

(2)

1660

Pierre calcaire où il n'y a rien d'écrit, ou du moins lisible.

 

(3)

Ci-git

VENERABLE ET DISCRETE PERSONNE

MESSIRE JULIEN SIMON

Prêtre aumônier de la chapelle et

l'Eglise de Toussaint, mort

par contagion qui enleva

beaucoup de monde, pendant

l'Eté de 1625. Il trépassa

le 25ème jour d'août.


(4)

Pierre calcaire, rien d'écrit on illisible.  

 

(5)

Cy-git

VENERABLE ET DISCRETE

PERSONNE MESSIRE

NICOLAS HAMELIN

Prêtre vicaire de l'église

de Saint-Sébastien lèz-Nantes

décédé à l'âge de 40 ans

le 6 février

L'AN 1626.

 

(6)

Pierre calcaire, sans inscription.

 

(7) 

Ci-git

NONOR. HOMME

PIERRE VIAUD

en son vivant

Capitaine de quartier

Trépassé à l'âge de 42 ans

le 15 août 1678.

 

 

(8)

1658

Pierre d'ardoise sans inscription.

 

 

(9)

Ci-git

JEAN GANACHAUD

Maître-Charpentier

Trépassé le 25 novembre

1658, à 70 ans.

 

 

(10)

1658

Pierre de granit, derrière l'autel de Notre-Dame de Toussaint, sans inscription.

 

 

(11)

Cy-git, dame ANDRE GILLARD

Epouse de sieur MARTIN BOUILLY

Trépassée le 27 octobre de

l'an 1658, à l'âge de 50 ans.

 

 

(12)

Pierre de granit, sans inscription, au pied du grand autel de la chapelle de Toussaint.

 

 

(13)

Cg-gisent MARTIN ET MARTIAL

CHESNARD, trépassés le 20 et

29 septembre 1602.

 

 

(14)

1602

Pierre de granit sans inscription.

 

 

(15)

Ci-git

MICHEL BELLE-EPAULE

trépassé le 18 janvier de

l'an 1609.

 

 

(16)

Table d'ardoise, sans millésime ni inscription. Chapelle neuve.

 

 

(17)

Cy-git

PIERRE PICHAUD

âgé de 57 ans

trépassé le 25

de novembre 1657.

 

 

(18)

Pierre de granit, sans millésime ni inscription, vis-à-vis de l'autel de Saint-Yves.

 

 

(19)

Cy-git Dame FRANÇOISE SAVIN

Décédée le 12ème jour de janvier 1658

à l'âge de 45 ans.

 

 

(20)

Pierre d'ardoise sans inscription.

1658.

 

 

(21)

Cy-git Dame CLAUDE GABARD

Veuve de René VENDANGEON

laquelle trépassa

l'an du Seigneur 1658, le 8ème jour de mars

à l'âge de 50 ans.

 

 

(22)

Pierre de granit sans inscription.

1658.

 

 

(23)

Ci-git Dame MARIE CLOUET

Veuve de FRANÇOIS BAZILE

trépassé le 7 avril 1658.

 

 

  (24)

Pierre sans inscription. Chapelle Saint-Claude.

 

 

(25)

A la mémoire

de très-haut et très puissant Seigneur

Mre GABRIEL DE GOULAINE

marquis de Goulaine

décédé le 4 juin

l'an 1668

à l'âge

de 80

ans.

 

 

(26)

1666

Table de marbre blanc sans inscription.

(A. R.)

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